00:00Tech & Co, la quotidienne sur BFM Business.
00:05Et on est toujours depuis le JITEX de Dubaï et j'accueille Alan Fairback.
00:10Bonjour Alan.
00:11Bonjour.
00:12Vous êtes le cofondateur et président de Vidéthix et vous êtes un passionné d'intelligence artificielle.
00:18Vous avez fondé Vidéthix avec une vision claire.
00:21Utilisez l'IA pour protéger les biens et les personnes.
00:24Racontez-nous ce que vous faites.
00:26Oui, donc on propose une solution d'analyse vidéo.
00:28En fait, concrètement, on vient récupérer les flux des caméras de bioprotection
00:31qu'on va retrouver dans les collectivités, dans les entreprises privées.
00:34Et l'objectif, c'est d'utiliser l'intelligence artificielle pour pouvoir faire la détection de personnes,
00:38de véhicules, de bateaux, soit à des fins de statistiques,
00:41donc pour comprendre comment le citoyen utilise l'espace public,
00:44soit plutôt à des fins de sécurité pour pouvoir remonter des informations
00:47s'il y a une situation anormale, par exemple un véhicule à contresens, un mouvement de foule,
00:51remonter l'information aux opérateurs.
00:53Parce qu'aujourd'hui, les données de ces caméras de vidéosurveillance des villes,
00:56elles sont, on va dire, analysées par qui ? Par des humains, j'imagine ?
01:01Par des humains et par exemple, si on prend un cas, donc on est à Sofia Antipolis,
01:04la ville de Nice, par exemple, est bien connue pour avoir déployé des caméras.
01:07Il y a 4500 caméras, mais il y a 10 opérateurs derrière.
01:10Et c'est un peu en fait le constat qu'on a fait quand on a créé Videtix,
01:13c'est que 99% des flux qui sont générés par les caméras de bioprotection
01:17ne sont pas regardés.
01:18Ne sont jamais visualisés, jamais analysés.
01:19Donc en fait, pour nous, nos clients sont assis sur une mine d'or de données
01:22qu'ils n'exploitent pas.
01:23Et nous, on utilise l'intelligence artificielle pour les exploiter.
01:26Donc l'humain ne peut pas regarder 100% de ces images, l'IA, oui.
01:30Ces données précieuses, justement, c'est quoi ?
01:32Ça vous sert à quoi en fait ?
01:33Vous les revendez, vous les utilisez, c'est de la sécurité, ça sert à quoi en fait ?
01:37C'est vraiment le client qui l'utilise.
01:39Par exemple, on va travailler dans des bâtiments intelligents.
01:40Le client, c'est la ville de Cannes, par exemple.
01:42Ça peut être la ville de Cannes.
01:43Eux, ils veulent savoir, par exemple, sur la rue Piétonne,
01:46combien il y a de personnes qui passent pour pouvoir donner des informations
01:49au niveau des commerçants.
01:51Saint-Paul-de-Vence aussi, petite collectivité, petit village touristique.
01:54Ils savent maintenant, ça fait trois ans qu'ils utilisent notre solution,
01:57qu'il y a 1,3 million de visiteurs qui passent sur la période estivale.
02:01Et pour accueillir 1,3 million de personnes, il faut X personnes au niveau de la police,
02:05X personnes au niveau de la propreté pour pouvoir les accueillir
02:07et aussi X personnes pour le service de l'office de tourisme.
02:11Donc toutes ces données, c'est l'intelligence artificielle qui les analyse
02:14et qui fait des rapports après ?
02:16Et c'est ça que vous vendez en fait aux collectivités ?
02:18Oui, en fait, nos logiciels, c'est vraiment un outil pour pouvoir visualiser
02:21des dashboards, des heat maps, des cartes de chaleur
02:23pour pouvoir comprendre en fait les déplacements
02:25et pouvoir agir après, par la suite.
02:28Alors l'intelligence artificielle dans les caméras de surveillance,
02:31ça peut faire peur en tant que citoyen.
02:34Est-ce qu'on demande l'accord des citoyens
02:36ou c'est vraiment la ville qui signe directement ?
02:39Alors c'est très réglementé.
02:40Voilà, c'est réglementé, c'est ce que j'allais vous dire.
02:42C'est très réglementé.
02:43En fait, en France, on a capacité de pouvoir faire du comptage,
02:45des statistiques parce qu'en fait, c'est totalement anonymisé.
02:47On sait juste qu'il y a X personnes qui est passées,
02:49mais on ne sait pas qui.
02:50C'est la reconnaissance faciale qui est interdite en France.
02:52Voilà, elle est totalement interdite.
02:53Et aussi ce qui est interdit, ou en tout cas,
02:55il y a un cadre qui est en train d'évoluer,
02:57c'est ce qu'on appelle les alertes opérationnelles.
03:00Et on a remporté justement l'appel d'offres du ministère de l'Intérieur
03:02pour tout ce qui est événements sportifs, culturels, récréatifs.
03:10Et en fait, c'était une loi qui était expérimentale.
03:12Elle était expérimentale jusqu'au 31 mars 2025.
03:15C'est à l'occasion des JO 2024.
03:16Exactement. En fait, c'est un peu ce qu'on a appelé la loi JO.
03:19Et donc là, on avait la capacité de pouvoir détecter une arme,
03:21détecter un feu, détecter un mouvement de foule, détecter un bagage à bambouille.
03:23Et ça a marché, mais il y a vraiment capable de détecter tout ça.
03:25Alors, je ne sais pas si vous avez le droit de parler de cas précis
03:27où il y a des armes qui ont été détectées pendant les JO.
03:30On va peut-être éviter ce sujet.
03:31Mais est-ce que ça marche vraiment ?
03:33Est-ce que l'IA a cette capacité qu'un humain de ne pas confondre,
03:37je ne sais pas, une raquette de tennis avec une arme, par exemple ?
03:40Ça a fonctionné.
03:41Après, justement, ça a fonctionné dans certains cas.
03:43On ne peut pas, en fait, le côté intelligence artificielle
03:46où on détecte une arme à 300 mètres, ce n'est pas quelque chose qui existe.
03:49Ça n'existe pas.
03:50C'est de la science-fiction, ça va dans les films, mais bon, en réalité.
03:52Après, par contre, justement, je crois qu'à un moment donné,
03:54il me semble, sur Cannes, il y a eu quelqu'un qui a eu un katana
03:57qui était dans le marché de Noël.
04:00On l'a détecté.
04:00Bon, il venait juste de le gagner à la fête foraine en face,
04:03donc ce n'était rien d'inquiétant.
04:04Mais en tout cas, on a pu remonter des informations à la police municipale.
04:08Donc, on est ici au Jai Tech, je le rappelle.
04:11Qu'est-ce que vous êtes venu chercher à Dubaï ?
04:14Est-ce que vous souhaitez conquérir un nouveau marché ?
04:16Est-ce que vous souhaitez signer des partenariats ?
04:18Peut-être lever des fonds ?
04:19Qu'est-ce que vous cherchez ici ?
04:20Alors, nous, c'est vraiment partenariat et des clients.
04:23Parce qu'en fait, on a été racheté il y a quelques semaines
04:25par un groupe suisse.
04:27Oui, par Technis.
04:28Voilà, par Technis qui a déjà une présence ici au Moyen-Orient,
04:31notamment en Arabie Saoudite.
04:33On a eu des magnifiques références avec la Mecq
04:35qu'ils ont déployée il y a quelques mois.
04:37Ah, il y a de l'IA dans les caméras de surveillance à la Mecq ?
04:40À la Mecq, alors, ils utilisent aussi,
04:42pas que des caméras de surveillance,
04:43ils utilisent aussi des tapis de comptage
04:45ou des capteurs stéroscopiques
04:46qui permettent justement de compter le nombre de personnes
04:48et gérer les flux parce qu'il y a énormément justement de personnes.
04:51Et c'est votre maison mère, du coup, Technis,
04:52qui s'occupe de ça, de ce marché ?
04:54Oui, c'est ça.
04:54Et vous, vous cherchez quoi comme marché ici ?
04:57Nous, c'est le marché aussi avec les collectivités,
04:59avec les entreprises privées,
05:01notamment tout ce qui est retail,
05:03donc tout ce qui est mall,
05:04donc les centres commerciaux.
05:05Ils ont besoin d'avoir des statistiques
05:06sur combien de personnes rentrent à l'intérieur de leur mall.
05:09Est-ce qu'on y rentre juste pour trouver de la clim
05:11parce qu'il fait un peu plus chaud à l'extérieur ?
05:13Oui, est-ce qu'on achète ?
05:14Ou est-ce que vraiment on achète ?
05:15Est-ce qu'on met du temps au niveau de la zone de paiement ?
05:19Donc, on peut aussi avoir pas mal de statistiques là-dessus,
05:21ce qu'on fait notamment avec Laurent Merlin à Nice.
05:23Avoir des statistiques sur le temps de paiement en caisse,
05:26le temps d'attente au niveau des files d'attente,
05:28au niveau du SAV également,
05:30et la répartition des flux.
05:31Est-ce que quand on rentre,
05:32on va plutôt côté décoration,
05:33est-ce côté cuisine ?
05:34Voilà, c'est toutes ces informations-là
05:35qu'on est capables de remonter.
05:35Et ici, vous êtes un petit peu plus libre avec l'IA
05:38parce que la reconnaissance faciale est légale.
05:40D'ailleurs, on l'a vu à l'aéroport quand on arrive,
05:42si on s'est déjà rendu à Dubaï,
05:44on n'a pas besoin de passer par la douane
05:45parce qu'avec la reconnaissance faciale,
05:48on appelle ça ici la voie rapide.
05:51J'imagine que vous avez énormément de concurrents ici
05:53parce que les vannes sont ouverts, entre guillemets.
05:57Comment vous allez vous démarquer en tant que Français ?
05:59Alors, il y a de la concurrence.
06:00Après, justement, sur ces sujets de reconnaissance faciale,
06:02nous, on ne le développe pas en tant que Vidétix.
06:04Vous ne touchez pas du tout à la reconnaissance faciale
06:07même si vous cherchez d'autres marchés que la France ?
06:09Oui, on va rester vraiment sur ce quoi.
06:10Et justement, c'est ce qui nous différencie,
06:12c'est qu'on va plus loin sur tout ce qui est comptage, statistiques.
06:14La manière dont on remonte l'information
06:16au niveau des dashboards, etc.
06:18C'est ça qui va nous différencier.
06:19Et surtout, comment on s'intègre avec tous les autres systèmes autour,
06:22donc les VMS, les logiciels de gestion vidéo.
06:24On va s'intégrer avec eux.
06:26Et la donnée appartient à nos clients.
06:28Donc, en fait, l'idée, c'est d'accompagner nos clients aussi
06:31qui puissent les intégrer dans d'autres systèmes tiers.
06:35Ça marche.
06:35Merci beaucoup, Alan Fairback,
06:37cofondateur et président de Vidétix.
06:39Et restez avec nous sur BFM Business.
