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  • il y a 11 heures
Movin’On regroupe différents acteurs du transport (entreprises, start-up, villes et experts) pour réfléchir aux solutions qui permettent de lever les freins à la mobilité durable. L’association établit plusieurs feuilles de route pour répondre aux échéances européennes liées à l’interdiction de la vente de véhicules thermiques et se préparer aux élections municipales de 2026.

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Transcription
00:00L'invité de ce Smart Impact, c'est le directeur général de Moving On, Gaël Kennec. Bonjour.
00:11Bonjour.
00:11Bienvenue, heureux de vous accueillir.
00:13Moving On, on va commencer par poser le décor.
00:15C'est quoi un écosystème, une réunion d'acteurs publics, privés ? Comment pouvez-vous le présenter ?
00:20C'est un collectif d'entreprises, que rejoignent souvent des acteurs publics,
00:25mais on est un collectif d'entreprises qui essaient de regrouper leurs intelligences et leurs énergies
00:30pour œuvrer en fonction vers la mobilité durable.
00:33Donc on s'occupe de mobilité, on a des acteurs de mobilité, des acteurs concernés par la mobilité,
00:38des banques, des assurances, et on réfléchit à lever les obstacles de la mobilité durable
00:45en prenant des solutions technologiques, psychosociales, politiques, selon le problème qu'on identifie.
00:53C'est créé à l'initiative du groupe Michelin, c'est ça ?
00:56C'est créé à l'initiative du groupe Michelin, ça existe depuis dix ans,
00:59mais maintenant c'est une association indépendante.
01:01D'accord.
01:02Avec, et ce qui est intéressant, des gens qui peuvent être éventuellement peut-être concurrents sur certains marchés,
01:07qui là, travaillent ensemble, réfléchissent ensemble ?
01:09Oui, absolument, parce qu'ils ne sont pas concurrents dans la résilience de leur business
01:15face à ce qui se passe sur la planète de manière générale.
01:18Donc oui, on a plusieurs assureurs, on a des banquiers, on a plusieurs équipementiers automobiles,
01:24oui, oui, et des consultants aussi.
01:26Et qui se retrouvent autour de la même table, et ça c'est effectivement intéressant.
01:31Alors il y a plusieurs outils que vous proposez, il y a notamment une feuille de route
01:35qui est intitulée 2035 Today, qui est liée aux objectifs évidemment européens,
01:41fin de la vente des véhicules thermiques.
01:46Est-ce que vous y croyez toujours, à cette date butoir,
01:49ou est-ce que finalement elle est en train de s'effilocher petit à petit ?
01:51Écoutez, elle est peut-être en train de s'effilocher en tant que contrainte,
01:55mais elle n'est pas du tout en train de s'effilocher comme cap.
01:58Et je pense que cette annonce, elle a surtout eu cet effet-là, et ça a marché.
02:02Ça a été un énorme signal pour le marché, et le cercle vertueux est enclenché.
02:07Et il y aura déjà, sur nos routes, il y aura environ une moitié de voitures électriques en 2035.
02:13C'est parti, c'est parti parce que c'est de plus en plus compétitif,
02:16c'est de plus en plus serviciel, c'est de plus en plus adapté.
02:19L'offre augmente, et donc les consommateurs vont pouvoir choisir librement,
02:24comme c'est le cas déjà en partie, mais pas encore assez, de passer à l'électrique.
02:28Et c'est aussi vrai pour le camion d'ailleurs.
02:30On part de plus loin, mais ça sera aussi enclenché sur le camion.
02:33Un sur deux aussi pour les camions de 2035 ?
02:35Non, on part de beaucoup plus loin.
02:37On part de beaucoup plus loin.
02:37Mais ça va augmenter, et ça va augmenter très vite pour les mêmes raisons.
02:40Notamment le maillage des superchargeurs, on y travaille d'ailleurs, c'est l'un de nos axes de travail.
02:47D'accord, avec quand même des points un peu de friction.
02:52Le chancelier allemand, Frédéric Schmerz, vient de clairement dire qu'il fallait repousser cette interdiction.
02:58Alors c'est quoi ? Il porte les intérêts des marques allemandes ?
03:02Il porte les intérêts de l'industrie de son pays, qui existe.
03:06C'est logique, je pense qu'en fait, c'est son job.
03:09Et effectivement, on peut le comprendre.
03:12Et les constructeurs allemands ont pris aussi le virage de l'électrique.
03:15C'est vraiment une question de timing.
03:17Mais Volkswagen sort des modèles qui sont très bien.
03:19Donc ils y vont, ils ont essayé longtemps de pousser une solution qui va aussi exister de manière altérative.
03:26Ce sont les e-fuel, vous savez, ce carbone qu'on reprend à la sortie des usines et qu'on peut transformer en carburant de synthèse.
03:32Ce n'est pas idiot.
03:34Mais la direction, c'est l'électrique, parce que ça a encore plus d'avantages.
03:38Donc l'Allemagne va s'électrifier aussi.
03:42Maintenant, est-ce qu'il faut en faire une contrainte avec tout ce que ça entraîne de bureaucratie,
03:47de parfois choix prématurés par rapport à des roadmaps techno, etc. ?
03:52Pas sûr.
03:53Et est-ce que le fait de renoncer éventuellement, de ne plus en faire une contrainte,
03:57ça peut inciter les constructeurs, l'écosystème de la mobilité,
04:01de travailler sur des voitures thermiques de moins en moins polluantes ?
04:06Parce qu'il y a aussi cet axe-là.
04:08Bien sûr.
04:09Et il y a des carburants aussi améliorables.
04:12C'est le cas notamment en poids lourd, avec l'énorme recette, etc.
04:16Donc oui, probablement, c'est un bon point.
04:20Parce que ça va montrer qu'en fait, c'est le consommateur qui va dans cette direction.
04:25Et dès qu'on met un peu de l'air dans le système,
04:27et puis on peut supposer que ça va être un peu négocié quand même,
04:30on peut compter sur la Commission européenne pour demander,
04:33ok, si elle relâche la contrainte d'avoir des contreparties,
04:36donc oui, c'est pas forcément...
04:39Nous, on croit beaucoup à l'intelligence du marché, si vous voulez.
04:42Donc le signal marché était très clair.
04:45Maintenant, redonner aux forces du marché les moyens de faire leur programme
04:52avec un objectif clair mais non contraignant, ça me paraît mieux.
04:56Mais le marché, on voit bien qu'il y a quand même des contraintes budgétaires.
04:59Le leasing social a été relancé en France en 2025.
05:04Celui de 2024 avait été mangé, si j'ose dire, à toute vitesse.
05:10C'est à la fois bon signe, ça veut dire que les consommateurs, les Français, les ménages,
05:14ils ont envie d'acheter des voitures électriques, sauf qu'ils n'en ont pas forcément les moyens.
05:16Voilà, tout à fait.
05:17Donc c'est pour ça qu'on travaille, nous, à des solutions autoporteuses.
05:21C'est vraiment un de nos autoporteuses qui n'a pas besoin d'être subventionnées,
05:25qui est désirable pour le consommateur, qui a son modèle économique.
05:29Ça, c'est vraiment notre mantra.
05:31Et donc, en l'occurrence, dans l'automobile, on croit beaucoup à ce qu'on a appelé la popcar,
05:37c'est-à-dire une voiture électrique, mais plus légère que les voitures électriques actuelles,
05:43plus légère, ce qui permettra d'être moins cher, et ce qui permettra aussi d'être made in Europe.
05:47Parce qu'en ce moment, aujourd'hui, vous avez tellement de systèmes embarqués obligatoires,
05:51de systèmes qui vous protègent d'une conduite à 250 km heure pour un véhicule qui va être capé à 130 km heure,
05:58que par manque de la case réglementaire qui va bien, qui s'appellerait M0, je ne vais pas noyer avec la technique,
06:03mais qui correspondrait à la Clio ou à la Polo de notre jeunesse, qui faisait 800 kg.
06:08Maintenant, elle fut le double.
06:10Donc, en fait, avec ces ADAS, ces systèmes sécuritaires, les voitures ont considérablement grossi,
06:15du muscle ou de la charge un peu inutile, parfois, ou de la sécurité, ou du lourd.
06:20On pourrait avoir des voitures légères tout aussi sûres, mais à condition que le règlement suive.
06:26Oui, absolument, tout aussi sûres pour la vitesse à laquelle elles roulent.
06:30Absolument, oui, tout aussi sûres.
06:32Et un peu routières, on n'est pas sur l'hyper-urbain, c'est un autre segment.
06:36On est sur des voitures qui vous permettraient de faire un trajet de 300 km, etc.,
06:41en toute sécurité, sur autoroute, dans des conditions tout à fait acceptables,
06:45mais comme on peut le faire dans une Clio Campus ou une Polo des années 90.
06:49Alors, il y a un autre programme que vous lancez qui s'appelle Bleu-Blanc-Move.
06:54Donc là, on est dans la perspective des élections municipales françaises.
06:57C'est au mois de mars, donc ça va arriver très vite.
07:00C'est quoi Bleu-Blanc-Move ?
07:01Alors, c'est complètement autre chose, mais merci, parce que ça montre la diversité
07:04de nos actions.
07:05Mais en fait, on a construit une feuille de route jusqu'en 2035.
07:10Et puis, on s'est rendu compte que là, on allait élire des gens qui allaient être en poste
07:12jusqu'à 2030.
07:13Donc, en fait, on aime bien le sport et on s'est dit, on a la possibilité de donner
07:20quelques consignes aux joueurs de la première mi-temps.
07:22Parce qu'en fait, les gens qui ont été élus là, c'est les gens de la première mi-temps.
07:26Peut-être aussi de la deuxième pour certains.
07:28Et donc, on va tout simplement faire 20 propositions, une liste de 10 plutôt pour les très grandes
07:34villes, une liste de 10 plutôt pour les moins grandes villes, parce que ce ne sont pas
07:36les mêmes moyens.
07:38Et on va leur dire, voilà les bonnes idées.
07:40Ça va être beaucoup de bonnes idées qui existent déjà, d'ailleurs.
07:44Des trucs qui marchent, comme on dit.
07:45Des expériences éprouvées.
07:47On leur dit, ben voilà, mettez ça dans votre programme.
07:49Et on espère que des candidats vont nous suivre et que des électeurs vont leur dire,
07:54hé, hé, t'as vu la liste de Blanc-Move ? Pourquoi elle n'est pas dans ton programme ?
07:57Et on est bien sûr totalement agnostiques politiquement.
08:00Parce que les maires ont un vrai pouvoir à leur niveau pour faire bouger les lignes.
08:04Absolument, les maires et les interco.
08:07Et puis, ce sont aussi des élus.
08:09Ce sont des élus qui ont des fonctions dans des syndicats intercommunaux de plein de choses
08:14qui sont souvent à la région.
08:15Ils ont un pouvoir d'influence qui accède largement leur mandat.
08:20Mais oui, oui, il y a des choses très concrètes qui peuvent être faites, qui doivent être faites
08:23dans les communes.
08:23On a plein d'exemples.
08:24Alors voilà, j'allais vous en demander un, mais c'est très difficile de choisir.
08:28Moi, j'en ai un en tête.
08:29Tiens, par exemple, je ne sais pas si vous êtes dans votre liste, mais c'est des systèmes
08:32de covoiturage, mais qui fonctionnent comme une ligne de bus, en fait.
08:37On a des arrêts de bus qui sont des arrêts de covoiturage, par exemple.
08:40Voilà, il y a celle-là qui peut marcher.
08:42Vous avez un peu l'inverse qui va être, en fait, du point à point, en fait, un point
08:46de rassemblement à 20 km ou 20 minutes d'une gare pour amener tout le monde à la gare
08:51plutôt que de faire plein d'arrêts au milieu, etc.
08:53Sincèrement, il y en a beaucoup.
08:55On en sélectionnera à 20.
08:56Donc là, on fait un appel à idées.
08:58On en a déjà une centaine qui nous viennent d'experts, de citoyens, de villes.
09:03C'est sur Internet.
09:05Et tout le monde peut participer.
09:07N'hésitez pas à poster votre idée.
09:08On va sur Moving On.
09:10Absolument, MovingOn.connect.com, pardon.
09:13ou sur LinkedIn, sur notre page.
09:16Et il y a le QR code.
09:18Et voilà, on fait sa proposition.
09:21Et nous, nos membres, on filtre, quoi.
09:24Et on va sélectionner les meilleurs 20.
09:27Ce n'est pas que pour les personnes.
09:29C'est aussi pour les marchandises.
09:30On travaille aussi beaucoup là-dessus.
09:32Par exemple, comment aider les artisans à passer à l'électrique
09:34en leur donnant accès prioritairement à la recharge la nuit.
09:37Enfin, plein de choses très concrètes.
09:39Alors, on va parler dans notre débat, dans une minute de batterie,
09:43et de recyclage des batteries.
09:44Il y a un nouveau cadre réglementaire qui est entré en vigueur
09:46au sein de l'Union européenne,
09:49qui, en fait, c'est la responsabilité du producteur.
09:53Est-ce qu'on est prêt ?
09:54Est-ce que l'écosystème que vous représentez
09:57est prêt à industrialiser un recyclage des batteries ?
10:01Alors, on est plus avancé, on, collectivement,
10:04on est plus avancé sur la décarbonation que sur l'économie circulaire.
10:07L'économie circulaire, c'est un peu encore l'inconnu.
10:09Et à quel point on va être circulaire en 2035,
10:13ça, c'est moins évident à dire.
10:15Mais donc, il y a déjà des technos qui arrivent.
10:19Il y a des business models qui sont prêts.
10:21Mais la diffusion est encore un petit peu embryonnaire.
10:25Donc, nous, c'est quelque chose auquel on s'attache énormément.
10:28Mais il y a des contraintes parfois réglementaires, techniques.
10:30Vous voyez, c'est très compliqué, par exemple, de faire bouger
10:33ce qui est considéré comme un déchet,
10:34alors que c'est souvent une ressource d'un pays à l'autre.
10:37Donc, pour de bonnes raisons, on ne peut pas faire circuler des déchets
10:40pour ne pas, en gros, envoyer nos poubelles en Afrique.
10:42Mais quand ces déchets sont, en fait, une matière première,
10:46et qu'on a, on le sait peu, la plus grande usine de Terras,
10:50elle est à La Rochelle, de traitement des Terras,
10:51elle est à La Rochelle et qu'elle n'arrive pas à faire venir des camions
10:54parce que papier à la frontière et tout le temps, l'espace Schengen.
10:57Donc, il y a plein de petites aberrations comme ça
11:00qui sont souvent, en fait, des legs d'idées qui avaient leur sens
11:04dans une autre période pour un autre objectif
11:06et qu'il faut affiner, tout simplement.
11:08Donc, voilà, l'économie circulaire est un peu moins avancée
11:10que la décarbonation, mais c'est un axe très, très important aussi.
11:13Merci beaucoup, Gaël Kémec, et à bientôt sur Bismarck Change.
11:17On part tout de suite à notre débat, donc le recyclage des batteries en question.
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