00:00Et c'est bon à savoir sur Sud Radio, toutes les pistes sont donc sur la table pour tenter de résoudre la crise politique.
00:07Selon le canard enchaîné ce matin, les préfets ont reçu comme consigne de se tenir prêt en cas de législative anticipée les 16 et 24 novembre prochains.
00:15Et puis de son côté, l'ancien Premier ministre Edouard Philippe demande plutôt la tenue d'une élection présidentielle anticipée.
00:22Mais tout ça, combien ça coûte à nos communes ? Bonjour Éric Ménassi.
00:26Oui bonjour.
00:27Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Vous êtes le président de l'association des maires de l'Aude, vous êtes vous-même le maire de Trèbes.
00:35C'est une commune de plus de 5400 habitants. Dites-nous, ça coûterait combien d'organiser une élection anticipée comme ça pour une commune ?
00:44Écoutez, oui, c'est difficile de généraliser un prix. Moi ce que je peux vous dire, pour une commune comme la nôtre, d'un peu moins de 6000 habitants, ça doit coûter à peu près 10 000 euros par tour.
00:5410 000 euros par tour. Donc là en l'occurrence, 20 000 euros en tout pour ces deux tours, s'il y a deux tours aux législatives.
01:05Et puis en tout cas sur une présidentielle, a priori, de toute façon, ces deux tours, ça a un coût. Qui paye cela ? Vous êtes remboursé par l'État intégralement ou pas ?
01:14Non, bien sûr que non. Je crois que les maires ont l'habitude d'organiser des élections. Aujourd'hui, la question, c'est pas de savoir si nous sommes en capacité de le faire.
01:26Aujourd'hui, la question, c'est de savoir quand est-ce que ces élections vont avoir lieu pour que nous puissions être prêts.
01:32Parce que ça prend du temps. Il y a l'argent, bien évidemment, et puis il y a la logistique, l'organisation. Ça ne s'improvise pas du jour au lendemain, monsieur le maire.
01:42Vous savez, les maires ont l'habitude de gérer l'urgence et de gérer l'immédiateté. Évidemment que ce ne sera pas facile, mais nous savons nous adapter.
01:51Et je pense que la situation de notre pays, aujourd'hui, nous impose d'être agiles et réactifs à ce genre de décisions.
01:56Vous, vous êtes, je le rappelle, vous êtes le président de l'association des maires de l'Aube. Vous êtes en contact avec l'ensemble de ces maires.
02:07Qu'est-ce qu'ils vous disent en ce moment par rapport à la situation politique qu'on connaît ? Et puis, cette possibilité d'en arriver prochainement à une élection présidentielle ou législative anticipée ?
02:19Vous savez, je crois que le sentiment partagé par les maires est le sentiment partagé par notre population.
02:25Il y a à la fois une forme d'exaspération, mais aussi beaucoup de lassitude par rapport à ces péripéties politiciennes.
02:33Aujourd'hui, tout le monde a besoin d'apaisement et les maires en ont besoin peut-être plus que d'autres.
02:38Oui, parce que vous êtes en ligne directe, en première ligne avec l'ensemble des Français.
02:44Oui, la réalité de notre pays, elle est plurielle. Nous avons une population, du moins une certaine partie de notre population, qui est en souffrance permanente.
02:53Nous avons des entreprises qui ne vont pas bien. Nous avons une dimension sociale à gérer.
03:00Et je crois que tous les signaux qui sont renvoyés pour l'instant ne nous permettent pas d'apaiser des situations sur le terrain.
03:07Et ça, c'est nécessaire. C'est capital pour vous, comme pour l'ensemble des habitants de vos communes, bien évidemment.
03:16Oui, bien sûr. Tout ce qui est excessif nous paraît insignifiant. Et je pense très sincèrement que nous avons besoin d'apaisement.
03:24Aujourd'hui, notre pays traverse une période extrêmement difficile et il est temps de trouver un chemin.
03:30Ça serait en tout cas assez inédit, si je ne me trompe pas, d'organiser des élections comme ça à cette période de l'année, une élection anticipée.
03:39C'est un moment particulier. Est-ce que c'est possible aussi pour vous, les communes, de l'organiser à ce moment-là précis ?
03:46Ou est-ce que c'est plus compliqué, cette période ?
03:48Je ne sais pas s'il y a des moments plus compliqués que d'autres. En tout état de cause, il y aura des difficultés pour certaines communes.
03:55Et l'association des maires de France et l'association des maires de l'Aude sera aux côtés des maires, comme les préfectures d'ailleurs, pour les accompagner.
04:04Mais vous savez, je crois que l'urgence aujourd'hui n'est plus à savoir si nous sommes en capacité ou pas d'organiser ces élections.
04:10L'urgence est de participer à l'apaisement de notre pays.
04:13De quelle manière, monsieur le maire ? Comment ?
04:15Écoutez, en répondant à ce que va décider le président, parce qu'en fait, c'est lui qui décidera.
04:23Et vous, vous suivrez en tout cas, vous prendrez vos responsabilités ?
04:28Nos responsabilités, nous les connaissons depuis toujours.
04:32Et aujourd'hui, les maires de France participent à cet équilibre républicain.
04:36Et comme le disait le président de l'association des maires de France très récemment,
04:41aujourd'hui, la République est représentée au plus près des concitoyens par les maires.
04:45Effectivement, et ce sont eux qui vous font remonter aussi tout ce qu'ils vivent
04:50et puis aussi tout ce qu'ils pensent de ce qui se passe au niveau national sur cette politique
04:55qui est aujourd'hui complètement bloquée.
04:58Merci, Éric Ménassi, d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio, maire de Trèbes
05:03et président de l'association des maires de l'Aude.
05:05Je vous souhaite une belle journée.
05:06Merci d'avoir été avec nous ce matin.
05:096h53, dans un instant, on retrouve Patrick Roger.
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