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00:00Madame la Présidente.
00:04Monsieur le Président, Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,
00:08je vous remercie pour l'initiative de cette audition qui arrive à un moment de vérité.
00:13Je ne fais pas allusion au contexte national, je vais me concentrer sur l'audiovisuel public ce matin.
00:19Aujourd'hui, nous sommes dans une situation paradoxale sur l'audiovisuel public,
00:23parce que Radio France va bien.
00:25Radio France guide le marché de la radio avec des audiences qui sont en hausse,
00:31qui se rajeunissent, qui se diversifient.
00:33Depuis 10 ans, l'entreprise se transforme, elle est à l'appoint des technologies.
00:39On a ces 10 dernières années fait des économies substantielles
00:43qui ont contribué à hauteur de 120 millions d'euros aux efforts de la nation.
00:48Quel autre service public peut aujourd'hui afficher un tel bilan ?
00:53Et pourtant, je vois bien qu'il y a un récit négatif qui se cristallise autour de l'audiovisuel public.
01:00Et je veux aussi dire cette occasion pour qu'on puisse en parler.
01:05Un média de service public n'est pas un média comme un autre.
01:08Et vous avez raison d'être exigeant, Monsieur le Président.
01:13Nous sommes au service de tous les citoyens et nous avons un devoir d'exemplarité qui est évident.
01:19A cet égard, je veux rappeler que Radio France a toujours pris ses responsabilités,
01:26a toujours su améliorer les choses ou reconnaître ses erreurs quand il le fallait.
01:32C'est ce que nous avons fait après la publication d'une vidéo le 5 septembre dernier sur le site Internet de l'Incorrect.
01:38Puisque comme vous l'avez rappelé, Monsieur le Président, le soir même de sa diffusion,
01:44nous avons pris la décision de suspendre à titre conservatoire Thomas Legrand de l'antenne de France Inter
01:51qui a immédiatement...
01:53Voilà, parce que nous avons immédiatement compris l'émoi et les fantasmes que ces vidéos pouvaient faire naître.
02:00Et je le dis devant vous, rien n'est plus insupportable pour un journaliste de Radio France
02:07et pour l'ensemble des équipes que d'être soupçonnés d'être l'instrument d'un parti, d'un camp, voire d'un complot.
02:15Mais pour la bonne compréhension de la représentation nationale,
02:19il me semble important de revenir sur les faits.
02:22Thomas Legrand n'est plus membre de la rédaction de France Inter depuis 2022.
02:31Ces trois dernières années, il n'intervenait à l'antenne de manière régulière
02:38que pour un magazine consacré à l'histoire des idées politiques qui a cessé en juin dernier.
02:44En cette rentrée, il devait participer à un débat contradictoire de 12 minutes le dimanche matin
02:52dont le premier invité fut Alain Madeleine.
02:56Et après la diffusion...
02:57Alain Mink, pas Alain Mink.
02:59Et après...
03:01Heureusement, Céline Pigat, je l'ai présenté.
03:03Des prises...
03:04Après la diffusion et après la diffusion de la vidéo,
03:09Thomas Legrand a décidé de renoncer à ce débat.
03:12Ce qui fait que, très factuellement, aujourd'hui,
03:17Thomas Legrand n'a plus d'engagement contractuel avec Radio France.
03:21Alors, en vous disant tout cela, c'est un simple rappel des faits.
03:24Ça ne vise pas à excuser, à minimiser.
03:26Et je suis prête à répondre à toutes les questions et toutes les critiques.
03:31Mais je pense que dans une même éthique de sincérité,
03:34je ne peux pas non plus laisser dire qu'un journaliste
03:37qui est un journaliste de libération,
03:39qui n'appartient plus à la rédaction de France Inter,
03:42qui devait intervenir 12 minutes par semaine le dimanche matin à 8h45
03:47dans un face-à-face contradictoire,
03:49peut, à lui seul, orienter la ligne éditeurale de France Inter
03:53et manipuler l'opinion.
03:56Et quand on en vient à la réalité crue des faits que je viens de rappeler,
04:00la thèse du complot, vous en conviendrez avec moi,
04:04ne tient guère.
04:05C'est pourquoi je pense qu'il ne faut pas faire dire à cette vidéo
04:09ce qu'elle ne dit pas.
04:12Maintenant, je ne suis pas aveugle à ce qui se passe
04:15et cette polémique, on le sait, et j'en suis très consciente,
04:19va laisser des traces.
04:21J'entends ceux qui disent
04:22qu'elle vient conforter le sentiment d'une prétendue partialité.
04:27Ça me fait penser à cette dialectique bien connue
04:31entre les statistiques de l'insécurité
04:33et le sentiment d'insécurité.
04:36Je ne sous-estime pas ce sentiment que certains peuvent avoir,
04:40mais je pense qu'il faut rappeler la réalité des faits.
04:44L'effet, c'est que Radio France touche chaque mois
04:4676% des Français,
04:50avec ses antennes et ses différentes offres numériques.
04:53Peut-on être un média partisan
04:56quand 76% des Français se retrouvent dans nos contenus ?
05:01Et si on regarde de près la composition de nos audiences,
05:04on voit que nous parlons à toutes les générations,
05:07à toutes les catégories sociales
05:09et dans tous les territoires.
05:11Sur les 10 dernières années,
05:12nous avons gagné 1,5 million d'auditeurs,
05:14dont 400 000 de moins de 25 ans,
05:18à une époque où les jeunes sont happés par les écrans.
05:22C'est une victoire qui nous oblige.
05:24Nous sommes le 2e groupe de radio
05:25sur les catégories populaires.
05:28Et enfin, très loin,
05:29mais vraiment très loin de l'image d'une citadelle parisienne,
05:33nos auditeurs sont, pour 80%,
05:35pour 80% d'entre eux,
05:37ils habitent en région,
05:39donc hors de l'île de France.
05:418 auditeurs sur 10 habitent hors de l'île de France.
05:45C'est exactement les proportions du pays.
05:48Nos auditeurs sont à l'image du pays.
05:51Loin de toutes les caricatures qu'on peut en entendre.
05:55Et si nous avons, ces dernières années,
05:57gagné de nouveaux éditeurs,
05:58c'est que nous avons réussi à donner des raisons
06:01à chacun d'entre eux de venir écouter nos antennes.
06:05Ce qui m'amène à la question de notre impartialité
06:08que vous avez évoquée, M. le Président,
06:10et qui est au cœur de la polémique.
06:12C'est une exigence permanente
06:14pour toutes les équipes qui travaillent sur nos antennes
06:16et qui s'appuient sur un corpus de règles de déontologie
06:20extrêmement exigeantes.
06:22Puisqu'aux règles habituelles de la profession,
06:24nous avons ajouté, au fil des années,
06:27des règles qui couvrent tous les champs les plus sensibles.
06:30Devoirs de réserve, usage des réseaux sociaux,
06:33prévention des conflits d'intérêts,
06:35collaboration extérieure,
06:37règles renforcées en période électorale.
06:40Bref, on n'a rien laissé au hasard.
06:41Et ces règles, je voudrais le dire,
06:44ne sont pas un tableau qu'on accroche au mur.
06:46Elles s'appliquent.
06:48Je veux en donner pour preuve
06:49le fait que ces deux dernières années,
06:51j'étais amenée à prendre huit sanctions disciplinaires
06:54pour des manquements déontologiques.
06:57Cela montre que l'on ne tolère
06:59ni conflit d'intérêts, ni covignivance.
07:02Je vais même vous dire,
07:04ces sanctions sont critiquées,
07:06et cela, d'ailleurs, abondamment,
07:08à la fois par ceux qui estiment
07:10que nous sommes trop sévères avec ceux qu'ils aiment
07:12et ceux qui estiment que nous sommes trop laxistes
07:14avec ceux qu'ils n'aiment pas.
07:16Mais je préfère ces critiques
07:18aux soupçons pesant sur notre travail
07:20qui abîment la confiance des Français.
07:23Merci.
07:24Merci.
07:25Merci.
07:26Merci.
07:27Merci.
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