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  • il y a 4 jours
Ce vendredi 3 octobre, dans sa chronique, Annalisa Cappellini s'est penchée sur les dénonciations des injustices sociales par le mouvement GenZ 212 au Maroc. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00Le mouvement Gen Z212 agit depuis plusieurs jours les réseaux sociaux et la rue.
00:05Trois personnes ont été tuées par les gendarmes pendant les manifestations.
00:08Cette fois, cette mobilisation qui est née sur les mouvements sociaux,
00:12elle ressemble à quoi ? C'est qui ce groupe Gen Z212 ?
00:15Eh bien, c'est toute une partie de la Gen Z marocaine,
00:17toute cette génération qui se sent oubliée par les pouvoirs publics,
00:21qui se sent sacrifiée en quelque sorte.
00:23Vous l'avez dit, c'est né sur les réseaux sociaux avec un slogan.
00:27Les stades sont là, mais où sont les hôpitaux ?
00:29Évidemment, il nous parle du choix du gouvernement marocain
00:31d'investir des sommes considérables pour rénover,
00:34pour construire des stades en préparation à la Coupe du Monde de football de 2030.
00:39On parle de l'équivalent de près d'un milliard et demi d'euros pour rénover six stades
00:42et pour construire un nouveau stade à Casablanca.
00:45Ça sera le plus grand stade du monde, un projet majestueux.
00:48Eh bien, à côté de tout ce faste, il y a la réalité du quotidien au Maroc.
00:52Il y a un fait d'actualité qui a embrasé la situation.
00:55Ça a été l'étincelle.
00:57Huit femmes qui sont décédées en quelques jours seulement à l'hôpital d'Agadir
01:01pendant leur accouchement parce que les structures sanitaires manquent cruellement de fonds.
01:06C'est un contraste choquant, évidemment, qui pose une question essentielle.
01:09Où est-ce qu'on met l'argent ? Pourquoi on dépense ?
01:11Pour la Gen Z, il est évidemment impensable de trouver de l'argent pour la Coupe du Monde
01:15et pas pour les hôpitaux.
01:16Le nom est un peu dans le mouvement, c'est-à-dire qu'elle dénonce des problèmes intergénérationnels.
01:21Oui, et plus en général, tout ce mouvement cristallise l'idée qui était déjà ancrée chez les jeunes
01:26mais que les générations plus âgées n'avaient peut-être pas vue,
01:29qu'il y a une injustice générationnelle très profonde au Maroc,
01:32que le pays n'investit pas assez sur ces jeunes et donc sur son futur.
01:36Ça commence dès l'école, avec des écoles qui manquent de fonds, qui manquent d'argent,
01:40avec des classes surpeuplées où il n'y a pas assez de professeurs
01:43et une université qui ne prépare pas suffisamment au marché du travail.
01:47Ça se répercute ensuite, bien sûr, sur le marché du travail
01:50avec un taux de chômage chez les jeunes de plus de 35%
01:53alors que chez la population générale, il est à 12%
01:57et cela même pour les jeunes diplômés qui ont un chômage à près de 20%.
02:01Toute la question, c'est de savoir si ça ressemble au printemps arabe ou pas.
02:04Est-ce qu'il y a une possibilité d'embrasement ?
02:07Il y a quand même un contexte économique compliqué.
02:08Oui, en tout cas, toutes les conditions sont réunies
02:10pour que ça devienne potentiellement explosif.
02:13C'est l'alerte d'un rapport publié par S&P
02:15qui nous dit que dans les pays émergents qui sont très jeunes,
02:17c'est le cas du Maroc avec un tiers de la population qui est jeune,
02:20avec cette jeunesse hyper connectée, très urbanisée dans les grandes villes,
02:24quand ils sont confrontés à une conjoncture économique défavorable
02:27avec une croissance qui ralentit, avec un monde du travail qui change,
02:30avec l'IA notamment,
02:31et bien c'est le cocktail parfait qui se crée
02:34pour avoir une explosion de violence, de colère
02:36qui se traduit après en instabilité politique et économique.
02:40C'est là le défi pour les autorités marocaines.
02:42Il faut apaiser la situation tout de suite
02:44et en même temps, il faut donner des réponses structurelles
02:46pour offrir un futur et un espoir à la jeune génération marocaine.
02:50Merci.
02:51Merci.
02:52Merci.

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