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  • il y a 4 jours
Ce mardi 4 novembre, dans sa chronique, Annalisa Cappellini s'est penchée sur un livre qui fait sensation avant même sa sortie, les mémoires de l'ancien roi Juan Carlos. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00Un livre fait sensation en Espagne avant même sa sortie, ce sont les mémoires de l'ancien roi Juan Carlos.
00:06Les rois ne se confient pas pourtant, c'est la première phrase de ces mémoires qui s'appellent réconciliation.
00:12La vérité c'est que l'ancien roi Juan Carlos se confie après pendant 500 pages.
00:16Il revient sur toute sa vie privée, surtout sur tous les scandales qui l'ont forcé à démissionner,
00:22sur ses relations extra-conjugales, notamment avec sa maîtresse historique Corina,
00:26qui avait fait sensation dans la presse espagnole. Il parle de ses comptes dissimulés en Suisse pour réchapper au fisc de son pays.
00:33Et puis il revient sur le scandale du Botswana, quand les Espagnols avaient pris une claque,
00:37ils étaient en pleine crise économique, en pleine crise du chômage,
00:40et ils avaient vu le train de vie fastueux de leur roi qui était en train de chasser les éléphants au Botswana.
00:45Il ressort tous les vieux dossiers et il veut plutôt être réhabilité.
00:49Oui, en fait pour lui c'est la manière de reprendre un peu la main sur son récit.
00:53Il estime qu'on lui a volé son histoire. Oui, il a fait des erreurs, mais ce ne sont que des erreurs de jugement.
00:59C'est par amour et par amitié, causé par des fréquentations néfastes.
01:03Oui, il reconnaît quand même une erreur grave, avoir accepté les 100 millions de dollars offerts par le roi saoudien
01:09pour le contrat de construction du TGV entre la Mecque et Médine,
01:14qui avait été attribué à des entreprises espagnoles.
01:16On parle là d'un des plus graves scandales de corruption de l'histoire espagnole récente.
01:20Mais voilà, somme toute, il était plutôt de bonne foi, c'est ce qu'il dit.
01:24Il y a une partie qui fait particulièrement grincer des dents en Espagne,
01:28c'est celle où il parle de sa relation avec Franco, avec le dictateur.
01:32Il a des mots presque tendres vis-à-vis de Franco.
01:35Il dit qu'ils avaient un lien presque filial.
01:37Il écrit que c'était un homme intelligent, plein de sens politique,
01:40pour qui il ressentait du respect, de l'admiration.
01:43Et il dit même que c'est Franco qui a fait de lui un roi.
01:45Donc, il lit quelque part la légitimité de la couronne espagnole à Franco.
01:49Évidemment, ça ne passe pas du tout en Espagne.
01:51Ça ne passe pas parce qu'en plus, il y a des célébrations sur la fin de l'époque.
01:54Franco s'est accueilli comment en Espagne ?
01:56Effectivement, c'est les 50 ans de la démocratie.
01:59Effectivement, les réactions sont très variées.
02:01Mais ces anecdotes qui, nous, peuvent nous faire sourire,
02:04que nous, on prend avec légèreté,
02:05pour les Espagnols, ce sont quand même des souvenirs très embarrassants, très douloureux.
02:10Donc, ça donne surtout l'impression d'Arroi,
02:11qui n'a pas du tout compris la gravité de ce qu'il a fait,
02:14qui n'a pas compris l'impact que ces actions ont eu sur les Espagnols
02:17et en général sur la crédibilité de la couronne.
02:20El Pais, par exemple, parle d'un homme qui est totalement déconnecté de la réalité.
02:24Et puis, il y a une personne pour laquelle c'est très, très embarrassant.
02:27C'est son fils, le roi Felipe,
02:29qui, depuis des années, essaye de tout faire,
02:31de faire tout son possible pour réhabiliter la couronne espagnole,
02:34pour réhabiliter l'exemplarité de la couronne.
02:37Eh bien là, tous les journaux sont à nouveau remplis
02:39des anecdotes croustillantes de son père.
02:40Son père qui habite à Abu Dhabi.
02:42Oui, il y a encore, il est exilé depuis 2020,
02:45il rentre en Espagne de temps en temps,
02:47mais il avoue que quand il est parti,
02:48il l'avait plutôt imaginé comme un exil temporaire
02:51pour essayer de ne pas gêner justement son fils Felipe
02:53pendant le début de son règne.
02:55La réalité, c'est que cinq ans plus tard,
02:57il y vit encore, toujours avec très peu d'amis,
02:59et accompagné d'un perroquet muet,
03:02symbole de plus de la solitude
03:04et de la décadence de l'ancien roi d'Espagne.
03:06Un perroquet, mais muet.
03:07Muet.
03:09135 décibels, un perroquet.
03:10Il vaut mieux l'avoir muet.
03:12Il vaut mieux qu'il soit muet.
03:13S'il est muet.
03:13Merci beaucoup Annalisa.

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