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  • il y a 6 semaines
Afin d’opérer une transformation durable de l’économie, il faudrait créer des ponts entre le business à impact et les modèles plus classiques, selon les invités de cette table ronde. Une opposition entre les deux n’aurait pas de sens.

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Transcription
00:00Et on démarre cette séquence avec un focus sur vos réseaux, chers invités.
00:09Et puis c'est Thomas qui va encore être le cobaye de cette première émission pour cette nouvelle saison.
00:16Ton pitch va servir de modèle, du moins sur la forme à nos invités.
00:19Je propose que ce soit toi qui s'y colle.
00:22Parle-nous de Bilabé, attention aux longueurs, Thomas.
00:24Oui, je vais essayer de jouer sur des tableaux le plus habilement possible, mais c'est pour lancer la dynamique.
00:28Alors oui, effectivement, en tant que co-président du mouvement Bicorp en France, je propose de pitcher le mouvement.
00:33Alors déjà le B, pourquoi ce B ?
00:35Et souvent, c'est une question qui nous revient.
00:38C'est pour le bénéfice pour tous.
00:39C'est l'idée que l'économie peut se rendre beaucoup plus bénéfique à l'intérêt collectif à minima,
00:44et peut-être même général dans certains cas, mais ne soyons pas présomptueux quand on parle d'acteurs économiques.
00:49À travers ce mouvement, on veut faire la preuve que des entreprises,
00:52et aujourd'hui des milliers d'entreprises dans le monde mettent en œuvre des modèles économiques,
00:57des modèles d'affaires, distribuent des produits et des services qui apportent des bénéfices sociaux,
01:01qui parfois apportent des bénéfices environnementaux, bien au-delà de l'unique réduction des impacts négatifs.
01:06Alors pour y arriver, ce mouvement met à disposition un outil d'auto-évaluation des impacts qui est très exhaustif,
01:12qui est gratuit et qui permet à toutes les entreprises qui le souhaitent de commencer à regarder
01:16comment elles vont impacter leurs écosystèmes, les clients, les territoires dans lesquels elles sont implantées.
01:21Au-delà de ça, le mouvement propose une certification pour les entreprises qui veulent vraiment pousser plus loin cette logique,
01:27en se faisant auditer de façon très précise, et aujourd'hui ce sont donc plus de 10 000 entreprises dans le monde
01:31qui ont obtenu la certification Bicor, plus de 600 en France,
01:35et qui œuvrent ensuite dans une communauté autour de thématiques sectorielles.
01:38J'ai pu l'évoquer tout à l'heure, par exemple en Europe, on a eu la Beauty Coalition,
01:41qui a œuvré avec que des entreprises certifiées Bicor pour faire essayer de faire évoluer le cadre réglementaire en Europe
01:47sur certains types de produits qui sont utilisés, par exemple d'intrants dans les produits de beauté,
01:51et qui ensuite œuvrent ensemble pour faire vivre cette idée que le modèle d'affaires peut servir à un intérêt plus global.
01:58Alors à l'avenir, on espère pouvoir recruter de nouvelles entreprises candidates à cette certification,
02:03qui est en train d'opérer sa transformation, elle aussi ça bascule,
02:06puisque désormais on va adresser des thématiques très précises, je pourrais peut-être y revenir plus tard,
02:10sur la lutte contre le dérèglement climatique, par exemple,
02:13ou le lobbying et la transparence, qui est une des nouvelles thématiques de ces standards,
02:18qui vont venir regarder comment les entreprises opèrent pour influencer le cadre réglementaire,
02:22influencer leur secteur d'activité.
02:24On en revient à l'idée des coalitions, et je pense que j'en ai assez dit pour tenir le timing.
02:27Bravo, bravo, quel exercice.
02:29Exercice qui veut s'y coller désormais.
02:32J'y vais, allez.
02:36Donc Impact France, le mouvement Impact France,
02:39né en 2020 de la fusion entre deux associations,
02:42donc c'est déjà l'esprit de coalition,
02:44c'est né d'une fusion du mouvement des entrepreneurs sociaux,
02:48une association qui fédérait ce qu'on appelait, il y a une quinzaine d'années,
02:51l'entrepreneuriat social, le social business,
02:53qui venait plutôt du monde anglo-saxon,
02:55et qui s'implantait en France avec des entreprises comme Yucca,
03:00comme Saint-Plon, qui voyaient le jour en France.
03:03Et le mouvement des entrepreneurs sociaux avait vraiment vocation
03:05à représenter ces entrepreneurs à impact auprès des décideurs politiques et publics,
03:11parce que c'était du coup une forme un peu hybride d'entreprises,
03:14à la fois commerciales et en même temps qui mettent l'impact au cœur,
03:16donc c'était un peu nouveau.
03:18Et la fusion entre ce mouvement-là et Tech for Good France,
03:21qui est un mouvement plutôt de start-up d'entreprises de la tech,
03:23qui avait justement ce désir aussi de mettre l'innovation technologique
03:28au service de la résolution de problématiques écologiques et sociales.
03:32Et donc c'est de la rencontre entre ces deux associations
03:34qu'est né le mouvement Impact France, avec plusieurs ambitions.
03:37L'ambition c'est de réunir et de porter cette intuition qui est un peu un pari,
03:42c'est de réunir des entreprises à impact,
03:45des entreprises qui ont vraiment au cœur de leur modèle
03:47la résolution de problématiques écologiques sociaux,
03:50et des entreprises qu'on appelle en transition.
03:52Donc des entreprises qui vont être beaucoup plus classiques dans leur modèle,
03:55qui vont être des entreprises, des ETI, d'industriels, de territoire, des grands groupes.
04:01Et de la rencontre entre ces deux acteurs, on a la conviction qu'on peut peser,
04:04qu'on peut collectivement porter une parole différente
04:07que celle du patronat plus traditionnel,
04:10pour ne pas laisser les entreprises seules face à leur transformation obligatoire,
04:16mais de pouvoir accompagner des réformes structurelles et structurantes
04:20qui vont leur faciliter cette tâche d'engagement.
04:23Donc aujourd'hui on est un mouvement qui se veut patronal,
04:26et à la fois politique, parce qu'on joue régulièrement dans le débat public,
04:32on participe aux questions sociales, sociétales.
04:36Donc c'est une hybridation qui est plutôt rare,
04:40d'avoir des mouvements patronaux qui se définissent comme politiques aussi.
04:45Mathieu, je me tourne vers vous.
04:46Quelles sont les origines de votre réseau ?
04:49Alors les origines déjà historiques,
04:50le CGD c'est le plus ancien mouvement patronal de France,
04:53puisqu'il a été fondé en 1938.
04:56Le CGD est là pour oser imaginer une autre forme,
05:02une autre façon de diriger les entreprises.
05:03Donc aujourd'hui c'est 6000 dirigeants de TPE-PME, le CGD,
05:07avec une ambition forte, c'est de parler de performance globale.
05:11Donc on parle de performance globale depuis les années 2000 au CGD,
05:14donc la performance globale qui dit que la performance économique a du sens,
05:18seulement c'est le service de la performance sociale, sociétale et environnementale.
05:23Aujourd'hui on est convaincu qu'il faut aller un cran plus loin encore,
05:26puisqu'on est quand même dans un monde en mutation profonde,
05:29un monde de polycrise,
05:30qui vont donner naissance à un certain nombre d'opportunités,
05:33mais au-delà de la performance globale,
05:35il faut aller vers plus de stabilité pour nos entreprises et plus de robustesse.
05:38Du coup on est sur ces sujets de robustesse aujourd'hui,
05:41et notre règle de structuration nous aide aussi à réfléchir à ces principes de coalition,
05:46puisque le CGD est structuré en associations locales,
05:48donc on a 128 associations locales sur le territoire,
05:5216 associations régionales,
05:53on a des associations à l'international aussi,
05:55et une tête de réseau que je représente aujourd'hui, que je préside.
05:59Donc le but du CGD c'est quoi ?
06:00C'est rompre la solitude du dirigeant,
06:02donc on a trois casquettes,
06:04et elles sont importantes pour comprendre un peu mon propos.
06:06On a une casquette qui concerne la formation du dirigeant,
06:09donc on a un organisme de formation,
06:11qui l'année dernière a dispensé 75 000 heures de formation.
06:14On a un côté action tank,
06:16la deuxième casquette c'est de l'action tank,
06:18où on va expérimenter d'autres façons de diriger.
06:21On a mené une expérimentation sur la semaine de 4 jours,
06:24par exemple l'année dernière,
06:24avec la RACTE Occitanie,
06:26et la RACTE Occitanie.
06:28On a imaginé,
06:29on a transposé le principe de la convention citoyenne pour le climat,
06:34en convention gidoïenne,
06:35donc en interne,
06:36pour œuvrer,
06:37pour imaginer des solutions,
06:39pour transformer les modèles d'entreprise.
06:41Et là,
06:41la convention gidoïenne a rendu 57 conclusions,
06:4457 propositions applicables,
06:46sur lesquelles on est en train de travailler.
06:48Troisième casquette,
06:49et c'est sans doute ce qui nous distingue
06:50de certains autres mouvements patronaux,
06:52c'est notre côté militant.
06:54Le CGD est profondément militant,
06:56dans le sens humaniste.
06:57Vous parliez tout à l'heure du côté politique,
07:00le CGD est profondément politique,
07:03mais totalement apartisan.
07:04Donc politique,
07:05dans le sens,
07:05on est très engagé dans la vie de la cité.
07:08On a œuvré tout au long de notre histoire,
07:10par exemple,
07:11pour la création de l'assurance chômage,
07:14pour la reconnaissance de la section syndicale d'entreprise,
07:17pour un mouvement patronal,
07:18c'est quand même assez original.
07:20On était favorable aux 35 heures,
07:21le seul mouvement patronal à être favorable aux 35 heures,
07:24et là, on parle de semaines de 4 jours, entre autres.
07:26Donc voilà, en quelques mots, le CGD.
07:29Merci.
07:30Sarah, pour terminer ?
07:31Avec plaisir.
07:33Donc moi, je représente EC2027.
07:35Le sous-titre d'EC2027,
07:37c'est « Un quinquennat pour l'économie circulaire ».
07:39Nous, on a un objectif économique très fort, très clair,
07:42c'est de passer d'une économie linéaire,
07:44du tout jetable,
07:45où on produit, on consomme, on jette,
07:47à une économie où on allonge la durée d'usage des produits,
07:49qui permet, in fine, de préserver nos ressources
07:52et de construire, finalement, une économie responsable, pérenne,
07:56qui est capable de protéger notre environnement, en fait.
08:00Combiner, ce que certains ont du mal à dire dans le monde de l'impact,
08:05mais finalement, une économie,
08:07il y a un capitalisme vert, quelque part,
08:09essayer de concilier capitalisme et protection de la planète.
08:13Donc ça, c'est notre objectif politique clair,
08:15économique, pardon,
08:17et nos moyens d'action sont des moyens politiques.
08:19Je me suis beaucoup retrouvée dans ce qui vient d'être dit.
08:24Nos moyens sont des moyens politiques,
08:26c'est-à-dire qu'on va essayer d'utiliser
08:28tous les leviers classiques du lobbying
08:30pour convaincre les décideurs publics et politiques
08:33de soutenir l'économie circulaire,
08:35et pour autant, on est impartisans.
08:36On va aller s'adresser à l'intégralité
08:39des décideurs publics politiques
08:42à partir du moment où ils sont représentés
08:44dans la représentation nationale.
08:46Ce qui nous distingue aussi dans cette association
08:50qui est assez jeune,
08:51qui a été créée avant les présidentielles de 2022
08:54pour essayer de faire émerger ce sujet de l'économie circulaire
08:58dans la présidentielle de 2022 et dans les législatives.
09:01Ce qui nous distingue, c'est qu'on est profondément transsectoriel.
09:06Donc on va avoir des entreprises membres
09:07qui viennent du secteur de l'emballage,
09:09du secteur des transports,
09:10du secteur de l'ameublement,
09:12des équipements électriques et électroniques,
09:14et avec des entreprises de toutes tailles.
09:17On va avoir des grands groupes,
09:18on va avoir des PME, des ETI,
09:20on va avoir des structures qui viennent de l'ESS,
09:22d'autres qui ne le sont pas,
09:23qui partagent toutes cet objectif
09:26de passer d'une économie linéaire
09:27à une économie circulaire.
09:30Merci beaucoup.
09:30Voilà pour la présentation de vos réseaux respectifs.
09:33On entre maintenant dans le cœur de la séquence.
09:35Selon vous, faut-il adopter une posture d'opposition
09:40à l'économie classique,
09:41ou plutôt tendre la main pour collaborer ensemble,
09:45s'allier avec elle ?
09:47Je vais peut-être initier la réponse
09:48pour laisser le temps à nos invités
09:50de méditer sur cette question,
09:51puisqu'on a décidé de garder de la spontanéité
09:53dans l'émission,
09:53on n'a pas toujours adressé les sujets en amont,
09:55comme ça peut se faire beaucoup.
09:56En fait, cette question, elle est surtout posée,
09:58parce que dans la continuité de ce qu'on a pu dire
10:00en intro, notamment ce que je proposais comme édito,
10:03il y a aujourd'hui un constat pour moi assez évident
10:06qu'on a un tel foisonnement dans l'écosystème
10:09de l'impact et de la RSE
10:10qu'on a peut-être des plafonds de verre
10:14en capacité d'influence.
10:16On a parlé de plaidoyer, d'action dans la sphère politique
10:20pour essayer de faire advenir une autre économie.
10:22Et même si on a pu voir ces derniers mois
10:24quelques belles nouvelles,
10:26on a aussi surtout quand même pris de plein fouet
10:31le wagon de l'économie qui revient
10:33comme étant le critère de décision quasi exclusif
10:36des élites politiques et économiques,
10:38ce qui n'est pas sans poser certains problèmes
10:40et qui aura des conséquences sociales et environnementales
10:42qui coûteront très cher par la suite.
10:44Donc la question posée, c'est surtout de se demander
10:46si on doit œuvrer et mettre toute notre énergie
10:50pour faire émerger une véritable coalition globale
10:53les acteurs de l'impact et devenir cette alternative
10:57très forte, patronale, mais pas que,
11:00aussi au niveau politique, au niveau citoyen
11:04pour faire advenir cette économie plus juste et soutenable
11:07ou est-ce qu'on doit plutôt mener beaucoup d'actions
11:10pour beaucoup plus se connecter aux acteurs économiques
11:12conventionnels avec lesquels aujourd'hui
11:14on a peut-être trop peu de points d'accroche
11:16et c'est en ce sens que je trouve intéressant
11:19de creuser la question comme une forme de question clivante, certes,
11:22et la réponse, elle sera probablement hybride,
11:24mais au moins elle est posée en les termes qui conviennent
11:26pour qu'on puisse avoir cet échange dans l'émission.
11:28Est-ce que c'était un avis que vous partagez ?
11:31Alors la question de l'opposition à l'économie classique,
11:34au CJD, on n'est pas opposé à l'économie classique,
11:38on pense qu'il faut la faire évoluer.
11:40Je préfère œuvrer pour que lutter contre.
11:43On est dans une énergie positive, une énergie d'action.
11:46Je pense que l'économie classique,
11:49le monde de l'entreprise comme on le connaît
11:51depuis le début de l'ère industrielle,
11:53il a montré ses limites.
11:55On va devoir changer le système.
11:58Autant être acteur du changement
12:00plutôt que de le subir à un moment donné.
12:02Autant prendre le coup d'avance
12:03plutôt qu'on nous l'impose à un moment donné.
12:05Aujourd'hui, vous parliez du capitalisme,
12:07le capitalisme tel qu'on le connaît depuis longtemps,
12:11a priori, arrive à sa fin.
12:14À un moment donné, on va devoir changer le système complètement.
12:16Aujourd'hui, ça ne fonctionne plus.
12:19Donc, réinventons une nouvelle façon de faire.
12:22Je pense qu'en montrant l'exemple,
12:24et c'est pour ça que le principe d'alliance,
12:25de coalition, de coopération, de se regrouper,
12:28il va permettre beaucoup de choses.
12:30En montrant l'exemple, en montrant que ça fonctionne
12:32avec de nouvelles façons de gouverner nos entreprises,
12:35avec une attention portée sur les sujets
12:39de transition écologique,
12:41en montrant l'exemple, en montrant que ça fonctionne,
12:42on va embarquer des gens à nous suivre sur ces projets-là.
12:47Et puis, en vous écoutant,
12:49ce qui me vient comme réflexion,
12:50c'est qu'essentialiser une économie conventionnelle
12:53versus une économie d'impact,
12:56c'est comme essentialiser les hommes contre les femmes.
12:59Il y a dans l'économie conventionnelle
13:02des entreprises qui ont tout intérêt
13:03et qui ont conscientisé qu'elles avaient un tout intérêt
13:05à pousser des mesures en faveur du développement durable,
13:10en faveur de l'impact,
13:11parce que ça sécurise leurs actifs,
13:12parce que ça sécurise leur trajectoire de développement.
13:15Il ne faut pas mettre tout le monde dans un même sac.
13:17Et je pense que des coalitions aussi,
13:20des fois, un peu opportunes,
13:23où les contours de cette coalition vont changer,
13:27il n'y aura pas forcément les mêmes acteurs
13:28au sein des mêmes thématiques de coalition,
13:31il faut avoir ce regard plus fin
13:34et au fur et à mesure,
13:37abandonner des visions un peu manichéennes
13:39qui mettent des gens un peu dans les sacs,
13:43parce qu'en fait,
13:44tout le monde commence à véritablement voir que c'est son intérêt.
13:47J'ai été très frappée pendant la COP21
13:51d'une phrase qui m'est restée,
13:53on ne fait pas de business sur une planète morte.
13:56Donc, c'est l'intérêt de toutes les entreprises
13:58de changer leur mode de gouvernance
14:00et de regarder un peu les impacts,
14:02les externalités sur la société et sur l'environnement.
14:06Ce qui me vient en vous entendant,
14:08c'est plus d'expérience,
14:09c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
14:10c'est des questions tactiques que vous posez
14:12qui sont intéressantes de savoir
14:13qu'est-ce qui va être le plus efficient
14:14pour faire advenir la transition du monde économique
14:17qu'on appelle de nos voeux.
14:19Et cette question tactique,
14:20je ne crois pas qu'il y ait une réponse binaire.
14:21On le sait qu'il va falloir un « et ».
14:25Et peut-être des coalitions
14:27qui vont devoir émerger pour créer un contrepoids,
14:30un récit lisible,
14:32un narratif clair pour ceux qui ne nous connaissent pas,
14:35pour ceux qui ne sont pas forcément d'accord, etc.
14:36Et à la fois, il va falloir aussi des initiatives
14:38clés, sectorielles, expertisées,
14:41qui vont pouvoir jouer leur partition
14:43à l'endroit où elles votent le plus utiles.
14:45Ça, je pense qu'on est...
14:46Voilà, en tout cas, moi, c'est la conviction que je porte
14:49et la conviction qu'on partage au Mouvement Impact France.
14:51L'expérience dont je voulais vous faire part,
14:53c'est, nous, il y a quelques années,
14:54on échangeait beaucoup avec Bruno Le Maire,
14:56ministre de l'Économie, pendant sept ans.
14:58On l'a vite oublié,
14:59mais quand même, il a été un des hommes forts
15:01du quinquennat Macron.
15:03Et Bruno Le Maire nous disait régulièrement
15:05qu'on échangeait avec son cabinet.
15:08C'est très intéressant, les propositions que vous avez,
15:10notamment sur la conditionnalité des aides publiques
15:12aux entreprises, sur la modulation de la fiscalité
15:15en fonction de l'engagement, etc., etc.
15:16Donc des sujets extrêmement importants, extrêmement stratégiques.
15:19Il nous disait, vous, vous nous dites que vous êtes pour,
15:21vous nous dites qu'il y a des entreprises qui sont pour.
15:24Et en même temps, on voit des gens
15:25qui semblent proches de vous,
15:27qui ne portent pas du tout ces convictions.
15:29On ne comprend pas bien, en fait,
15:31qu'est-ce qui vous unit,
15:33qu'est-ce qui vous caractérise.
15:36Il y a une incohérence, il y a une illisibilité
15:39qui fait que l'illisibilité,
15:41quand on n'est pas complètement convaincu,
15:43comme Bruno Le Maire,
15:44sur la conditionnalité des aides publiques,
15:46c'est assez pratique.
15:47C'est assez pratique de se mettre dans la drèche
15:49de, de toute façon, on ne comprend pas bien.
15:51Vous ne représentez personne,
15:52vous représentez une niche
15:53qui, globalement, est très intéressante.
15:55Mais, en fait, c'est une niche.
15:58Et donc, on n'a pas intérêt à vous prendre ça.
16:00Et donc, nous, ce n'est pas tant un enjeu
16:04d'exister ou de survie,
16:06mais c'est vraiment d'expérience.
16:08On sait que là où le MEDEF, par exemple,
16:10la CPME, on en parlait, l'UDEP,
16:12donc les autres grandes organisations patronales
16:14traditionnelles, se sont organisées,
16:16savent comment jouer leur partition,
16:18justement, des moments où il faut défendre
16:19les intérêts patronaux traditionnels.
16:22Nous, en face, on semble un peu fragiles
16:25sur nos appuis.
16:26On ne sait pas bien nous comptabiliser,
16:28on ne sait pas bien rendre compte
16:30des idées et du dénominateur commun
16:34le plus élevé qu'on peut porter ensemble.
16:36Et ça, à terme, ça nous coûte.
16:39Parce que des réformes qui auraient peut-être
16:40vu le jour, s'il y avait eu une vraie digue,
16:44et depuis quelques mois, on y reviendra,
16:45mais c'est ce qu'on essaye de consolider
16:48et d'accélérer, c'est de dire une digue
16:49qui soit claire et lisible.
16:51Donc, c'est le point, c'est de dire
16:52lisibilité nous coûte vraiment.
16:55Tu vas ajouter quelque chose ?
16:56Après, on passe au débat.
16:56La ligne de crête, on rentrera vraiment
16:58dans le débat en fait, mais on voit bien
17:00que la ligne de crête, elle est complexe.
17:01Je pense qu'on est d'accord pour dire
17:02que le but, ce n'est pas d'être
17:03en opposition féroce, d'autant que
17:05la représentation des mouvements patronaux
17:08n'est pas forcément toujours alignée
17:10avec la vision des dirigeantes et des dirigeants
17:12qui adhèrent au réseau.
17:13Et ça, en ce moment, on a des exemples caricaturaux,
17:17que ce soit sur des réglementations environnementales
17:19où on entend dire cessons de serrer l'étau
17:22sur les entreprises avec les normes environnementales,
17:24alors qu'il y a plein d'entreprises
17:25qui sont prêtes à jouer le jeu parce que c'est la condition
17:27de leur soutenabilité, de leur robustesse
17:29et donc de leur pérennité à moyen long terme.
17:31Et la taxe Zuckman en ce moment,
17:33et là, on est dans l'exemple hyper immédiat,
17:35est encore plus caricaturale dans l'espèce d'opposition
17:37qui est en train d'être faite.
17:39Alors que, déjà, on ne parle pas du tout de la même chose
17:41quand on parle d'une grande fortune installée
17:42depuis des décennies, d'une jeune start-up, d'une PME,
17:46mais sur des modalités qui sont totalement différentes.
17:48quand des ETI comme Norcisse payent 24% d'impôts
17:51versus des concurrents de très grande taille
17:53qui payent 2 à 3%,
17:54sans tomber dans les caricatures de choses
17:58très clivantes comme en ce moment,
18:00je pense qu'on peut rééquilibrer un petit peu les débats
18:02sans que ça ne gêne finalement personne
18:03pour la soutenabilité des business.
18:05Voilà ce qu'il faut qu'on arrive à faire,
18:07gagnant l'isibilité sans être dans une opposition systématique
18:09parce qu'en plus, les sujets sont trop complexes
18:11et nombreux pour pouvoir le faire.
18:13Mathieu, je vous vois doléner la tête.
18:14Est-ce que vous voulez appeler quelque chose
18:15avant qu'on entre dans le cœur du débat ?
18:16Je suis totalement d'accord avec ce que vous disiez.
18:19Je pense, par contre,
18:20il y a quand même eu certains moments récents
18:22où on a pu faire bloc,
18:25notamment sur la CSRD.
18:27On a quand même été nombreux à se positionner
18:29en faveur de la CSRD
18:30et je pense que ça a commencé à faire masse.
18:34Et mon petit doigt me dit que c'est que le départ.
18:37Allez, on passe au débat.
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