- il y a 3 mois
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00Bonsoir et bienvenue dans BFM Grand Soir. C'est la stupeur, l'indignation, deux jours après le passage à tabac d'un policier à Tourcoing, dans le Nord.
00:10C'est là que nous partons avec notre envoyé spécial sur place, Nicolas Dumas. Bonsoir Nicolas.
00:15Deux nouvelles interpellations aujourd'hui dans cette affaire. En tout, ce sont cinq personnes qui vont être présentées à un juge ce soir. C'est bien ça ?
00:25Effectivement, cinq personnes qui sont déférées ici au tribunal au palais de justice de Lille ce samedi soir, soit quatre mineurs et un majeur.
00:33Cela fait suite à l'agression filmée et diffisée d'un policier de la brigade anticriminalité à Tourcoing.
00:41Le fonctionnaire intervenait en soutien d'un adolescent qui s'était fait voler sa trottinette.
00:46Dans la foulée de l'attaque, un premier mineur avait été placé en garde à vue, arrêté et placé en garde à vue jeudi soir.
00:53Ce vendredi, deux autres mineurs l'ont rejoint. Et ce samedi, une troisième vague d'arrestations d'un mineur et d'un majeur qui, selon une source proche de l'enquête, serait de la même famille.
01:05Le parquet de Lille a ouvert une information judiciaire avec notamment des faits de violences sur fonctionnaires, de police aggravées par au moins deux circonstances.
01:15La réunion et l'usage d'armes, mais aussi par l'enregistrement et la diffusion d'images de l'agression du policier.
01:23Le parquet indique ce soir que deux autres personnes sont susceptibles d'être impliquées dans le vol de la trottinette et qu'ils sont recherchés par la justice.
01:35Merci beaucoup Nicolas Dumas depuis Tourcoing dans le Nord.
01:38Pour en parler, on est avec Lara Fatimi. Bonsoir Maître. Vous êtes avocate des forces de l'ordre.
01:45Victor Hérault, bonsoir. Journaliste politique à Valeurs Actuelles. On est aussi avec Bruno Jeudy. Bonsoir Bruno.
01:50Bonsoir Amélie.
01:51Éditorialiste politique BFM TV, directeur de la rédaction de la Tribune dimanche.
01:55Bruno Pommard, merci d'être avec vous. Bonsoir.
01:57Président du cercle de réflexion Initiative Sécurité Intérieure, ancien instructeur opérationnel au RAID.
02:03Serge Faubert, bonsoir. Bonsoir. Journaliste et directeur de la rédaction de Pure Politique.
02:08Et Abel Boyy, bonsoir. Bonsoir. Président de l'association Tous Uniques, Tous Unis.
02:13Je voudrais qu'on revoie ces images qui sont d'une extrême violence avec ce policier qui a donc été passé à tabac en pleine rue, défiguré.
02:22La scène a été filmée et postée sur les réseaux sociaux. Elle a fait le tour de la toile.
02:27Évidemment, on a pris soin de flouter les images parce qu'elles sont extrêmement violentes.
02:31On y voit le fonctionnaire au sol qui est roué de coups par plusieurs individus.
02:37Maître Fatimi, vous avez l'habitude de défendre les forces de l'ordre.
02:40Est-ce que ces cas-là sont de plus en plus, l'inverse de rare, de plus en plus fréquents ?
02:47Merci beaucoup. Merci Victor. Heureusement que vous êtes là. Maître Fatimi.
02:51Malheureusement, oui. Ces cas sont de plus en plus fréquents.
02:54On ne vous apprend rien. On a aujourd'hui une explosion de la violence sur les forces de l'ordre, sur les représentants de l'État.
03:03Et aujourd'hui, c'est un policier de la BAC qui a été lynché.
03:07Mais au quotidien, on voit bien que les élus, les maires, les pompiers, les infirmières, les professeurs,
03:16tous ceux qui représentent l'État sont agressés au quotidien.
03:21C'est Bruno Retailleau qui l'écrivait notamment hier, regardez le message du ministre de l'Intérieur.
03:28Une fois encore, la haine anti-flic a frappé.
03:32Une fois de plus, la police a été victime de la violence barbare.
03:36C'est vrai qu'il insiste beaucoup sur la répétition de ses actes, Bruno Pommard.
03:43C'est aussi ce que vous constatez, cette montée de violence contre les policiers, les gendarmes notamment ?
03:49Ce n'est pas d'aujourd'hui malheureusement.
03:51Il faut rappeler quand même qu'il y a 23 policiers, gendarmes et autres qui sont blessés.
03:56Au quotidien, c'est des dizaines de milliers de personnels des forces de l'ordre, de gendarmes comme policiers,
04:01qui sont blessés tous les ans.
04:03Donc effectivement, il y a un problème.
04:05Ce problème, c'est que la justice ne fait pas assez ce qu'il faut pour sanctionner, comme il se doit, ces individus,
04:12qui soient mineurs ou majeurs.
04:14Il y a aussi une partie sur la justice, oui, parce qu'on se rend compte que souvent sur ces violences...
04:18Je fais juste une parenthèse avec ce qui s'est passé le 10, vous savez, la manif.
04:21Il y en a 9 qui ont été présentés.
04:23Et attendons le résultat, je vous fais le pari, je reviens sur votre plateau, ils vont ressortir sans rien.
04:28Ce sont des jeunes qui ont attaqué des policiers, on l'a vu à Hélène Boucher il y a quelques jours,
04:34mais ils vont ressortir sans rien.
04:35Donc je pense que oui, effectivement, on est dans une situation qui est de plus en plus problématique,
04:40que ce soit dans les violences urbaines comme dans le trafic de stupes et autres,
04:44où la jeunesse est évidemment au centre, au cœur de ces phénomènes-là.
04:48Donc il faut effectivement répondre avec sévérité.
04:51Vous savez que nos policiers de là-bas, que je les salue tous,
04:53ils sont plus de 3000 en France à faire un travail formidable à sécuriser notre pays,
04:57à nous sécuriser jour et nuit sur le terrain et voir ce qu'on a vu là.
05:01C'est un acte barbare, c'est de la barbarie, tout simplement.
05:04Je voudrais vous faire réagir dessus.
05:05Maître Fatimi, est-ce que vous trouvez qu'il y a un problème dans notre justice ?
05:09Alors, mineurs ou majeurs, ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre aujourd'hui
05:13ne voient pas nécessairement la réponse pénale qui doit être d'une fermeté absolue.
05:19On a des textes, mais il faut les appliquer.
05:23Alors après, il n'y a pas qu'un facteur qui explique la réponse pénale
05:29qui est par certains qualifiée de laxiste.
05:34Mais en tout cas, les textes sont là, il faut les appliquer.
05:38Et aujourd'hui, effectivement, toucher à un policier ou à un gendarme
05:43ou à un représentant de l'État devrait systématiquement aboutir à une peine de prison ferme.
05:48Alors, je voudrais qu'on revienne sur cette agression et notamment la vidéo,
05:52plusieurs vidéos d'ailleurs qui ont fait le tour de la toile,
05:54en tout cas plusieurs montages qui ont fait le tour de la toile.
05:59Regardez, cette scène a été filmée, on le rappelle.
06:01Mais ce qui a particulièrement marqué, c'est aussi le montage qui a été fait
06:05de cette agression avec une musique en fond, avec des émoticônes, des émojis.
06:10On voit des petits bonhommes qui sourient.
06:14On a le sentiment, Abel Boy, que ça devient un jeu de s'en prendre à la police, pour certains.
06:19Oui, bien entendu, mais le jeu, il est même de défier la République dans son ensemble.
06:24Parce que, je le dis toujours, on a loupé un virage.
06:26Il y avait une violence des jeunes qui existait déjà.
06:28Ils sont de plus en plus jeunes, mais on a loupé le virage du numérique, en fait.
06:32Par Internet et par, malheureusement, les trop nombreux tutos que l'on peut trouver sur Snapchat,
06:37mais aussi sur les messageries cryptées comme Telegram, Signal,
06:40où vous avez des cartels mexicains qui se filment en train de manifester tout type d'exaction et de violence.
06:46Vous avez des jeunes qui sont imbibés de cela matin, midi et soir.
06:50Et lorsque vous voyez que l'on peut tabasser un policier et qu'on peut le mettre en ligne,
06:53c'est aussi un message que l'on envoie à d'autres jeunes qui habitent dans d'autres villes, dans d'autres quartiers,
06:58pour dire que nous, à Tourcoing, voilà ce que l'on est capable de faire.
07:02Non, moi, j'aimerais quand même préciser une chose, c'est que ces jeunes qui sont dans la délinquance et l'ultra-violence
07:06sont quand même minoritaires, malgré le fait qu'ils soient très brillants
07:10et ils salissent l'image de la majorité silencieuse qui se comporte bien,
07:13qui, elle, va être stigmatisée parce qu'habitant dans les mêmes territoires.
07:16Donc, il y a ce virage du numérique qui nous a dépassés
07:20et on a trop idéalisé aussi nos jeunes en minorant leur capacité à sombrer dans une violence extrême des très jeunes.
07:27Je vais vous donner un exemple très simple qui serait une sorte de déclinaison.
07:30J'ai fait une intervention dans une classe de CM2.
07:34CM2, on parlait de tout type de violence et j'ai une môme qui me dit regarder des vidéos de viol sur Telegram, en CM2.
07:42Il y a quelques jours, je suis au Blanc-Ménil, je fais une intervention auprès de maman
07:45quant au danger de la mauvaise utilisation d'Internet.
07:49J'ai une mère à la fin de l'atelier qui me dit en pleurs que son fils de 13 ans
07:52a appelé la police pour l'accuser à tort de violences physiques et sexuelles
07:57uniquement parce qu'elle avait eu l'audace de lui confisquer son téléphone portable pendant deux jours.
08:02L'enfant à 13 ans a été manipulé par d'autres enfants qui avaient entre 11 et 13 ans.
08:07Donc, on est loin d'imaginer tout ce qui se passe sur le terrain,
08:09on est loin d'imaginer à quel point nous, monde adulte, nous nous sommes éloignés des enfants, de nos jeunes à cause de l'Internet.
08:16Les réseaux sociaux ne peuvent pas expliquer toutes ces agressions ?
08:20Ça ne vient pas tout expliquer mais ça vient être un amplificateur, ça vient être un diffuseur.
08:25Vous voulez dire qu'on est à la recherche du buzz ?
08:26En voyant de plus en plus de vidéos comme celle-ci, on a envie de marquer aussi.
08:29Exact, pour devenir n'importe qui, beaucoup de jeunes sont prêts à faire n'importe quoi malheureusement.
08:34Victor Hérault ?
08:34J'ajouterais aussi, je suis parfaitement d'accord avec votre analyse,
08:37mais il faut effectivement dire que les réseaux sociaux sont l'amplificateur, ce n'est pas la cause.
08:40Je pense que la cause première, il y a d'une part effectivement une certaine jeunesse perdue,
08:45aussi minoritaire soit-elle, qui commet un nombre d'exactions incalculables de plus en plus jeunes, c'est vrai.
08:49Il y a aussi une certaine logique, à mon sens, de guerre de territoire.
08:52C'est de dire la police n'a pas sa place ici.
08:54Il faut intimider les forces de l'ordre, montrer à tout le monde que c'est nous qui faisons l'ordre ici, ce n'est pas la police.
08:58La police est à bout de force parce qu'il n'y a plus d'ordre, en réalité c'est ça qui se passe.
09:02Et c'est de pouvoir dire pour toutes des questions, que ce soit de trafic de drogue,
09:05que ce soit simplement de tranquillité, de pouvoir faire ce qu'on veut dans notre quartier
09:07sans que la police vienne se mêler de nos affaires.
09:10Il y a là une réelle lutte de territoire, de dire voilà, ce quartier, de cette maison-là jusqu'à celle-ci,
09:15c'est à nous, ne venez pas fouiller dans nos affaires.
09:16Mais la défiance à l'autorité aussi est présente.
09:18On le voit à travers les manifestations, avec l'ultra-gauche et ces jeunes ultra-gauches qui sont capables de tout.
09:24Et on risque d'aller...
09:25Ce n'est pas une question de partie politique.
09:28Fondre ce qui peut se passer dans le cadre d'une émeute, dans une manifestation,
09:32avec ce qui peut se passer, là, ce qui est de la délinquance de bande.
09:36Oui, visiblement, ils ne sont pas politisés, c'est déjà.
09:39C'est un jeune homme qui a justement été épaulé par la BAC pour récupérer sa trottinette.
09:45Bon, ce n'est pas tout à fait le même phénomène.
09:47Non, non, mais c'est des délinquants.
09:49Vous pouvez l'expliquer si vous voulez.
09:51Je suis allé les voir, je suis allé sur les banques.
09:52Vous y aussi, si vous allez parler.
09:54On ne met pas tout dans la même...
09:56Écoutez, je ne sais pas si vous êtes allé sur les banques.
09:58S'il vous plaît, il n'y a pas les délinquants d'un côté et les honnêtes gens.
10:02Il y a des délinquants qui doivent être jugés,
10:04qui doivent comparaître devant les tribunaux.
10:07Il y a, et j'en profite pour embrayer sur les peines planchers
10:09qui ne vont pas tarder dans le débat,
10:12les magistrats.
10:12On le sait parce que c'est éternel.
10:14On sait que les magistrats, ils sont opposés
10:15parce que le principe d'un tribunal, c'est l'individuation de la peine.
10:20Quelle est la différence entre un délinquant qui est sur les manifs,
10:23comme on a vu, j'y ai été, je ne sais pas si vous allez dans les manifs,
10:25moi j'y vais, comme ils agissent en termes de violence,
10:28et les mêmes qu'on voit là à la TLC, les mêmes pour moi.
10:30Ça s'appelle des voyous, des délinquants.
10:32Mais sur le défi de l'autorité, je pense qu'il y a quelque chose de très intéressant.
10:38Et je pense que vous, sur le terrain, vous pouvez peut-être attester mes propos.
10:41Il y a aussi la question des familles monoparentales
10:43et des mères seules qui n'arrivent pas à élever leurs enfants.
10:46Le grand frère se trouve à faire l'autorité à la maison
10:49et à montrer d'ailleurs, dans les problèmes de trafic de drogue,
10:51c'est souvent cela.
10:52Le grand frère fait un fric monstre dans le trafic de drogue.
10:55Donc évidemment, le petit frère n'a pas envie de continuer l'école
10:57et d'avoir un vrai métier.
10:58Il a envie de faire comme le grand frère et de gagner beaucoup d'argent.
11:00Et il y a ce défi de l'autorité, effectivement,
11:01puisque la figure du père est complètement absente
11:03de tout un tas de familles dans les quartiers les plus précaires.
11:06Les mères seules n'ont pas le temps, parce qu'elles travaillent
11:08et parce qu'elles sont épuisées de s'occuper de leurs enfants.
11:10Et en réalité, c'est les enfants qui se retrouvent à faire l'ordre
11:12et je le dis, faire l'ordre contre les forces de l'ordre
11:14pour pouvoir montrer que c'est leur quartier
11:16et que personne ne doit s'y rendre.
11:17Dans ce cas présent...
11:18Abel Bowie, peut-être ?
11:19Après, c'est une partie du problème,
11:20mais heureusement que toutes les mamans monoparentales
11:22ne voient pas leurs enfants aussi sombrer dans la délinquance.
11:25J'espère, oui.
11:26Il y a ça qui peut être une partie du problème,
11:28mais vous avez aussi la différence entre l'effet de groupe et l'effet de bande.
11:31Un groupe, ça s'unit, ça se désunit
11:34en fonction d'une vision convictionnelle du sujet
11:36qui les a unis à la base.
11:37La bande, c'est particulier
11:38parce que la première caractéristique,
11:40c'est de prendre possession d'un territoire.
11:42Le territoire, ça peut être un banc, une rue, une école,
11:44un quartier tout entier.
11:46Et la deuxième caractéristique, c'est de créer ses propres règles
11:48en dehors des règles de la République.
11:51Et là où les réseaux sociaux viennent amplifier,
11:53c'est qu'il y a une concurrence des bandes.
11:55Et on en revient au fait que c'est important
11:57de pouvoir montrer ce que l'on est capable de faire,
11:59de montrer qu'on est capable de défier l'autorité,
12:01sachant que déjà, quand on est jeune,
12:03on aime toujours jouer avec l'interdit.
12:05Mais il ne faut jamais oublier
12:06qu'on vit dans une époque
12:08où les jeunes sont confrontés
12:09à plusieurs voies de radicalisation.
12:11Le trafic de drogue, le trafic d'armes,
12:13le sujet de la prostitution des mineurs
12:14avec beaucoup d'apprentis délinquants.
12:16Donc effectivement, lorsque vous avez fait ce moment-là,
12:18la police n'a rien.
12:20Oui, la radicalisation religieuse.
12:21Mais en même temps, il ne faut pas faire
12:22de bad buzz dessus, tu vois,
12:24parce que tu sais très bien à quoi ça amène.
12:26Je le tutoie parce qu'on travaille ensemble
12:27aussi avec Bruno.
12:28On sait à quoi ça amène.
12:30Vous n'avez pas à vous justifier, allez-y.
12:32On voit à quoi ça amène.
12:34Donc vraiment, on a plusieurs voies de radicalisation.
12:37Et au niveau de ces jeunes, il faut tout reprendre.
12:39Mais dès l'école primaire,
12:40c'est ce que l'on dit tout le temps,
12:41attendre 15-16 ans, c'est trop tard.
12:43La prévention, la sanction et la répression
12:45est un triptyque qui fait défaut
12:47dans notre nation, malheureusement.
12:48Je voudrais vous montrer juste, pardon,
12:49une image du 10 septembre
12:52pendant les manifestations.
12:53Écoutez ce qui était scandé,
12:55notamment à Marseille.
12:56Tout le monde déteste la police.
13:14Pourquoi vous dites l'ultra-gauche ?
13:15Parce que tout simplement, c'est encouragé.
13:17Alors, je ne vais pas faire la politique,
13:19je ne suis pas là pour en faire
13:19parce que je ne suis pas politisé.
13:21Vous êtes là pour vous exprimer, allez-y.
13:22Bon, mais merci.
13:23Donc, quand vous avez, par exemple,
13:25la France Insoumise qui, à longueur de journée,
13:27insulte les policiers, les traites de tueurs,
13:29de violeurs, moi j'ai vu des traques,
13:32vous voyez, de la France Insoumise,
13:33de députés qui balançaient tous des éléments
13:35comme ça sur la police.
13:37Comment voulez-vous qu'à un moment donné,
13:38on n'ait pas une partie de cette jeunesse
13:40qui se radicalise, qui devienne des délinquants,
13:42des voyous, parce que je les appelle comme ça,
13:44moi, je n'ai pas de problème là-dessus,
13:46et qui n'arrive pas à dériver, c'est-à-dire
13:47à faire ce qu'on entend dans ces manifs,
13:49des insultes à l'égard de la police.
13:51Pourquoi ? Parce qu'elles représentent l'État,
13:53l'autorité, ce qu'on refuse,
13:55et vous avez le résultat sur ce qui se passe actuellement,
13:57c'est-à-dire des jeunes qui sont capables
13:59d'insuter les policiers, d'aller au contact des policiers,
14:02on les a vus partir à l'assaut.
14:03J'étais à Hélène Boucher, je vous l'ai dit,
14:04j'étais à 3 mètres quand les policiers ont été
14:07pris à partie où les jeunes sont montés sur la voiture.
14:09C'est un délire total.
14:10On les encourage à faire ça.
14:12Je vais vous dire une chose,
14:13à laquelle je pense depuis bien longtemps,
14:16c'est qu'à force de radicaliser nos jeunes
14:18contre les institutions et contre la police,
14:20on va arriver au pire un jour,
14:22c'est-à-dire avoir un mort.
14:23Écoutez bien ce que je vous dis,
14:24enregistrez ce passage parce que ça va être intéressant.
14:27Malheureusement.
14:28Voyez ce qui se passe un petit peu partout.
14:31Les États-Unis avec Charlie Kirk.
14:34On est passé de la revendication violente
14:35de tout ce qu'on peut imaginer en matière de manifestation,
14:38pour ou contre la gauche, l'extrême gauche,
14:40tout ce que vous voulez, la droite et l'extrême droite.
14:42On est arrivé à quoi ? Un meurtre.
14:44Un assassinat même.
14:45Pardon ?
14:45Un assassinat.
14:46Un assassinat.
14:47Et je vais vous faire une parenthèse avec l'extrême gauche
14:50et ce que ils font avec notre société, avec les jeunes.
14:54Moi, en 80-90, j'ai très bien connu quand j'étais au Rennes,
14:56puisque je les ai emballés,
14:58les terroristes d'action directe,
15:00Méningon, Rouillant, Cypriani, Joël Lebron,
15:02ces gens-là ont commencé,
15:03c'était l'extrême gauche de ces années-là,
15:05ont commencé à revendiquer l'anticapitalisme,
15:08tout ce que vous pouvez imaginer,
15:09ce qu'on est en train d'éculquer à cette jeunesse d'ailleurs.
15:11Ça a fini par quoi ?
15:12L'assassinat de Georges Bess ?
15:13Ça a fini par l'assassinat du général Audran ?
15:16Vous voyez où on en arrive ?
15:17Et je peux vous assurer que ce qu'on a vu aux États-Unis,
15:20c'est quand même très inquiétant,
15:21et on voit, encore une fois,
15:23une société qui est obligée de réagir dans la sursécurité,
15:27je dirais,
15:27ce qu'on voit avec l'évolution du maintien de l'ordre en France, etc.
15:31Regardez en Belgique ce qui s'est passé il y a deux jours,
15:33et je le préconise plus longtemps,
15:34parce que j'ai fait une tribune là-dessus,
15:35et je vais en faire une autre avec Bruno Jeudy très bientôt,
15:37sur le fait qu'il faut mettre l'armée dans les quartiers,
15:41au contact avec la police,
15:42pour pouvoir mailler le téléphone.
15:42Il faut mettre l'armée dans les quartiers.
15:44Mais bien sûr, sinon on ne va plus s'en sortir.
15:46C'est pas le royal sort de ce corps.
15:48Mais non, mais...
15:48C'est une proposition de l'ancienne présidente.
15:50Oui, tu as raison, mais je pense que, très sincèrement...
15:53Et vous vous rendez compte à quel niveau d'insécurité et de violence on arrive ?
15:59Ah, c'est sûr qu'entre 2007 et 2005...
16:00Franchement, moi je vous fais le pari.
16:02Très très dégradé.
16:02Vous voulez, je fais le pari.
16:04Serge Paubert, est-ce que vous êtes aussi pessimiste que Bruno Pommard ?
16:08Moi, je le suis beaucoup moins,
16:09parce qu'il se trouve que je vais très souvent avec ma caméra dans les manifestations,
16:14sûrement un peu plus que monsieur.
16:15Tout le monde déteste la police.
16:18Tout le monde déteste la police.
16:19Ça doit faire 30 ans que j'entends ce slogan.
16:21Non, non, non.
16:21Un slogan totalement éculé.
16:22Peut-être que vous êtes sûr, mais...
16:24J'ai fait des manifs, j'ai encadré des manifs et tout.
16:26Il se trouve que moi j'y vais assez souvent.
16:28Moi aussi, on sait très bien qu'aujourd'hui quand même.
16:30Moi aussi, on sait très bien qu'il dit ça.
16:33Ce sont les Black Blocs, c'est-à-dire les...
16:35Non, non, les militants insoumis à la dernière université d'été en Isère, monsieur.
16:41Oui, les militants insoumis à la dernière université d'été.
16:45Ils disaient que tout le monde déteste les socialistes.
16:47Ils disaient que tout le monde déteste les socialistes.
16:49Désolé, ils disaient que tout le monde déteste les socialistes.
16:51Et la police aussi, les images qu'on vient de voir, ce n'était pas les Black Blocs.
16:55Là, on vient de voir des images où les gens sentaient ce slogan, c'était des manifestants lambda.
16:58Oui, tout le monde déteste ce slogan, ils le chantent régulièrement.
17:00Comme, pardon, en 1968, on entendait CRSSS, ce qui me semble beaucoup plus grave.
17:08Qui me semble beaucoup plus grave.
17:10Donc pour vous, ça ne vous inquiète pas, Serge Faubert, c'est juste les ambiances de manifs.
17:15Donc moi, ce que je dis, c'est qu'effectivement, il y a des ambiances de manifs, il y a des...
17:18Tout va bien.
17:19Ce n'est pas une ambiance, oui.
17:21Vous vous faites peur quand vous dites ça ?
17:22Oui, moi aussi, vous me faites peur.
17:24Mais allez-y, je vous amène à la prochaine manif, monsieur.
17:26Oui, on va y aller ensemble, on se racontera des histoires, vous verrez.
17:29Je vous montrerai quelques trucs.
17:31Mais ce que je vois, c'est qu'il y a un climat, effectivement, violent en tête de certaines manifs.
17:37Ça, il ne faut pas le nier.
17:38Et ça ne devrait pas se produire.
17:41Simplement, je rappelle une chose, c'est que les Gilets jaunes, c'était autrement plus violent.
17:45Et ce n'étaient pas des jeunes manipulés par, je ne sais, quel complot obscur,
17:49comme vous semblez le croire.
17:50C'était des gens qui étaient révoltés.
17:51Je ne le crois pas, je ne suis certaine.
17:52Dès la première manifestation, ils ont tenté de marcher sur l'Elysée.
17:55Ils se sont affrontés le 1er décembre.
17:57Vous ne pouvez pas parler de complot obscur, monsieur.
17:59Pardon, je vais terminer ma phrase.
18:00Je travaille avec la police, ça c'est vrai.
18:00Mais vous travaillez avec la police, on a bien compris, effectivement.
18:03On va d'abord laisser ça, je crois, pas terminé.
18:05La première manifestation des Gilets jaunes, c'était des gens plutôt des quadragénaires
18:07ou des quinquagénaires qui ont fait le coup de poing contre les policiers.
18:11Et après, les gens s'y sont mis.
18:12Pardon, ce n'est pas un complot, il faut arrêter de voir le monde comme ça.
18:16Il y a un problème des banlieues, c'est clair.
18:19Il y a un problème de délinquance des jeunes, c'est clair.
18:22Arrêtez de faire un mélange, une espèce d'amalgame.
18:24C'est ce que fait Bruno Rotailleau.
18:26Pardon, je reviens sur la qualification de barba.
18:27Mais justement, je voulais vous faire écouter Bruno Rotailleau
18:29ou en tout cas vous lire ce qu'il avait dit ces dernières heures.
18:31Il faut arrêter sur un policier, monsieur, c'est des barbares.
18:33Allez, je vous montre ce que dit Bruno Rotailleau.
18:36Bruno Rotailleau, justement, il va dans votre sens, Bruno Pommard.
18:40Voici ce qu'il dit, le ministre de l'Intérieur.
18:42C'est constamment que des incendiaires attisent la haine de ces jeunes désinhibés
18:46et décivilisés en salissant l'honneur de notre police.
18:51Bruno Jeudy, cette haine, elle est attisée par les politiques,
18:56notamment par l'extrême gauche puisque c'est elle qui est visée par Bruno Rotailleau.
19:00C'est clair qu'il y a une instrumentalisation certaine d'un certain nombre de slogans
19:08pour, évidemment, j'allais dire, accroître l'opposition politique
19:15avec cette reconstitution du clivage droite-gauche
19:18et j'allais dire extrême droite-extrême gauche.
19:20Ça, c'est clair.
19:23Il y a des mots excessifs de chaque côté, ça, c'est certain.
19:27Mais c'est vrai que les Insoumises sont entrés dans une logique anti-police,
19:34y compris d'ailleurs dans leur programme de police municipale
19:37où ils veulent désarmer la police municipale,
19:40ils veulent neutraliser la police, pas de vidéo.
19:42Donc c'est clair, alors qu'on est quand même confrontés aujourd'hui,
19:45il ne faut pas être des naïfs, on est confrontés aujourd'hui
19:47à des problèmes de sécurité très lourds, avec la montée du narcotrafic,
19:50avec un certain nombre vraiment de prises en main
19:54et plus seulement de quartiers aussi, des villes moyennes, des centres-villes.
19:59Voilà, il y a une difficulté qui existe
20:01et il ne faut pas chercher à maquiller le réel.
20:07Ce n'est pas hasard si beaucoup de Français considèrent aujourd'hui
20:10que la sécurité s'est beaucoup dégradée
20:13dans un certain nombre d'endroits du territoire.
20:17Après, c'est vrai que c'est devenu aussi un débat politique
20:21qui permet à chaque leader, j'allais dire, dans sa trajectoire,
20:28de s'opposer aux uns aux autres.
20:30Et du coup, on a cette surenchère dans les superlatifs
20:34qui parfois, à mon avis, échappe aussi un peu aux Français, les mots.
20:39Mais la réalité, c'est qu'il y a un problème de sécurité qui est énorme
20:42et qu'il y a une partie de la gauche la plus extrême qui le nie.
20:48Non, on considère que la sécurité vient de la police.
20:50Oui, mais il y a aussi un peu les problèmes de sécurité
20:55qui ont tendance à vouloir banaliser, à ne pas vouloir voir en face,
20:58alors qu'aujourd'hui, beaucoup des maires, qu'ils soient de droite ou de gauche,
21:01considèrent que c'est le problème numéro un.
21:03Je vous dis, je peux déjà vous donner rendez-vous au printemps,
21:07la sécurité sera le problème numéro un des municipales dans ce pays.
21:10Mais alors, comment est-ce qu'on restaure l'autorité ?
21:12Alors, si vous permettez, avant de répondre à cette question,
21:14je pense qu'il ne faut pas aller dans une hyperpolitisation du débat.
21:17C'est vrai que vous avez des responsables politiques et responsables
21:20qui ont pu mettre de l'huile sur le feu.
21:23Dans les années 80-90, il y avait déjà d'énormes tensions,
21:26les réseaux sociaux, ça n'existait pas.
21:29Il faut parler de la responsabilité de ces jeunes,
21:31mais aussi, il faut parler aussi de la responsabilité de l'État.
21:34Moi, je veux bien qu'on casse du sucre uniquement sur le dos des jeunes.
21:36On ne parle jamais des conséquences de la ghettoïsation.
21:39On ne parle jamais des conséquences, et tu le sais très bien,
21:42le clientélisme politique qui a tué la citoyenneté
21:45dans beaucoup de territoires, d'accord ?
21:46Où il fallait offrir des voyages en Thaïlande, des voyages...
21:49Il y a même des élus qui ont travaillé avec des narcotrafiquants, d'accord ?
21:53Pour assurer la sécurité dans certains territoires.
21:55Droite et gauche.
21:56Ah oui, tous les parties confondues.
21:57Et ça, on n'en parle jamais.
21:59Mais quand on va sur les territoires, on en a des dossiers.
22:01Et même des fois, ce qui fait rire sur le terrain,
22:03c'est quand on voit des élus qui viennent sur les plateaux télé
22:05pour dire oui, la sécurité, la sécurité,
22:06alors que sur le terrain, on sait ce qu'ils ont fait.
22:09Ça, tu peux le reconnaître quand même.
22:10Et ça continue aujourd'hui.
22:14Ce n'est pas pour dire que tous les politiques sont mauvais, d'accord ?
22:16Mais puisqu'on aime parler des jeunes en disant
22:19la violence des jeunes et que c'est une minorité
22:21qui salit l'image de la majorité silencieuse,
22:24il faut parler des politiques.
22:25Ou c'est aussi une minorité qui salit l'image des politiques.
22:28Et c'est comme ça qu'on arrive au discours tous pourris.
22:29Donc il faut repartir sur un projet de société
22:32qui prend en compte la prévention,
22:34redonner un sens à la sanction
22:35et la répression pour les personnes
22:37qui sont les plus têtues dans ces chemins fallacieux.
22:40Mais tout commence par la prévention
22:41et il faut commencer très jeune.
22:43Et n'oublions jamais que,
22:44quand on parle de territoire perdu de la République,
22:46qu'est-ce qui a perdu la République
22:48si ce n'est qui a perdu les territoires
22:50si ce n'est la République elle-même ?
22:51Et quand je dis ça, ce n'est pas pour occulter
22:53comment dire, la responsabilité citoyenne.
22:56Ces jeunes, j'espère qu'ils vont trinquer très fort.
22:58Mais il faut partir sur quelque chose de plus global.
23:00Sinon, on va se retrouver tout le temps
23:02à partir dans des débats entre la gauche, la droite,
23:04l'extrême-gauche, l'extrême-droite.
23:06Et le mal, il est beaucoup plus profond en réalité.
23:08Toute une partie de la gauche considère quand même
23:10que s'il y a violence en manifestation,
23:12c'est à cause de la police
23:13qui a provoqué la répression policière,
23:15qui a poussé, c'est pareil pour les zadistes, etc.,
23:17qui a poussé ces jeunes-là,
23:19ou plus ou moins jeunes d'ailleurs,
23:20à commettre des violences.
23:21On oublie toujours dans ces débats
23:22une réalité juridique et même philosophique profonde
23:24qui est très importante de rappeler.
23:25L'État a le monopole de la violence légitime.
23:28Ça, on l'oublie toujours de le rappeler.
23:30C'est un fait fondamental.
23:31Sans ça, le débat est complètement biaisé.
23:33La police n'est pas à mettre à égalité.
23:35Un manifestant, ce n'est pas la même chose.
23:36C'est vrai, mais il y a une chose que l'on oublie aussi.
23:39Et tu sais très bien le nombre de dialogues
23:40police-jeunesse que l'on organise
23:41avec des jeunes très durs.
23:42Les jeunes, ils demandent quoi ?
23:43Ce sont les premiers à regretter la police de proximité,
23:46même quand ils ne l'ont pas connue.
23:48Qu'est-ce qu'ils nous disent ?
23:49On veut être plus proche des policiers.
23:50Ils le disent.
23:50Et même les policiers, qu'est-ce qu'ils nous disent ?
23:52Police nationale ou municipale,
23:54on aimerait être plus proche des jeunes.
23:55Et même les policiers reconnaissent
23:56qu'eux aussi, ils ont besoin de s'améliorer
23:58dans leur communication.
23:59Donc, il faut revenir sur un équilibre plus efficient
24:02pour réussir à sortir de ce guépier.
24:04Allez, merci beaucoup d'avoir été avec nous
24:06dans cette émission.
24:07Sous-titrage Société Radio-Canada
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