- il y a 3 semaines
Chaque été, le Tour de France est un moment à part dans le cœur des Français… Car oui, au-delà de la compétition et des performances sportives qui font bien sûr tout l’intérêt de l’événement, il y a aussi tout ce que le Tour nous fait découvrir de la ruralité, des villes et villages méconnus et des habitants qui y voient un moment de reconnaissance de leur territoire… Alors, quel défi cela représente-t-il pour une commune d’accueillir le Tour de France¿? Dans quelle mesure l’événement est un booster en termes économiques et en termes d’image¿pour les villages isolés ? Est-il même un baume pour une ruralité en mal de reconnaissance¿? Rebecca Fitoussi et ses invités ouvrent le débat. Année de Production :
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00:00Mon village à l'heure du tour de Camille Monin, un film sur les coulisses de la préparation du Tour de France dans les communes françaises, en l'occurrence Évole-les-Bains dans la Creuse qui a reçu le tour l'année dernière et c'était la première fois.
00:12Quel enjeu ça représente-t-il pour ces villes et villages sur lesquels sont braqués les projecteurs le temps d'une journée ?
00:17Quels investissements humains et financiers ? Autant de questions que l'on va se poser avec nos invités.
00:22Philippe Foliot, bienvenue, vous êtes sénateur centriste du Tarn, membre du groupe d'études pratiques sportives et grands événements sportifs, attaché comme beaucoup et passionné comme beaucoup par la grande boucle.
00:33Vous défendez même l'idée d'inscrire le Tour de France au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.
00:38Serge Grouard, bienvenue, maire d'hiver droite d'Orléans, président d'Orléans Métropole.
00:43L'année dernière, le Tour a fait escale chez vous lors de la dixième étape et ce n'était pas arrivé depuis 23 ans.
00:47Vous nous direz d'ailleurs comment vous avez fait pour convaincre les organisateurs et tout ce qu'il a fallu gérer lors de la préparation.
00:54Jean-Paul Olivier, bienvenue, journaliste sportif, spécialiste du cyclisme.
00:59Le Tour de France, vous l'avez suivi pendant plus de 40 ans, d'abord en tant que reporter sur moto, puis en tant que commentateur pour plein de chaînes.
01:07Et vous êtes surnommé Polo la science, tellement vous connaissez toutes les anecdotes concernant le Tour de France.
01:13Vous venez de publier Chronique du Tour de France, chez Larousse, ainsi que Faustocopie et la Dame Blanche, l'impossible amour, chez Mareuil Édition.
01:22Et l'année dernière, vous aviez déjà publié Tour de France, reflet du patrimoine.
01:26Laurent-David Samama, bienvenue à vous également.
01:29Journaliste, essayiste, membre de l'Observatoire du sport et expert associé à la Fondation Jean Jaurès.
01:35Je vais citer votre publication pour la Fondation Jean Jaurès qui concerne notre sujet du jour.
01:39Un Tour de France littéraire, géographique, social et politique.
01:43Merci à tous les quatre d'être ici.
01:45On vient de voir un joli film qui dit toute l'organisation que demande l'accueil du Tour de France, le défi humain, logistique, financier.
01:52On va rester quelques instants sur ces considérations assez concrètes.
01:55Serge Grouard, c'est ce que vous avez vécu, vous, l'année dernière.
01:58Une préparation, toute une organisation, c'est compliqué, ça demande un an de préparation ?
02:02Ça demande presque un an, mais c'est, comment dire, la communion de tous, c'est l'envie.
02:08Donc c'est au contraire une alchimie qui est formidable parce qu'il y a véritablement l'envie de réussir et puis l'envie de faire le mieux possible.
02:18Donc c'est un stimulant fabuleux.
02:20Mais qu'est-ce que ça demande comme organisation concrète, de mobiliser plein d'équipes ?
02:24J'imagine, de payer quelque chose, de convaincre les organisateurs, il y a une forme de lobbying à effectuer pour convaincre ?
02:30Alors il faut effectivement solliciter les organisateurs.
02:34Donc pour ma part, j'ai écrit à Christian Prudhomme.
02:38Le grand chef, le grand patron.
02:39Le grand chef à plumes.
02:40Bon, il savait que je souhaitais que le Tour revienne après quatre arrivées à Orléans, qu'il nous en fallait une cinquième.
02:49Donc tout ça, ça a pris du temps, ça prend beaucoup de temps et puis la décision a été prise sur le Tour 24.
02:57Après, ça demande beaucoup d'organisation, de rigueur dans l'organisation, de logistique.
03:03On ne mesure pas la logistique dans la coulisse.
03:06C'est énorme, c'est énorme.
03:08Il faut du logement, il faut de la capacité d'accueil et on a des gens sur le Tour de France qui sont incroyablement professionnels.
03:17Mais je ne connais qu'une organisation capable de ce que fait le Tour de France, ce sont nos amis militaires.
03:24Ah oui ?
03:24Ah oui, je vous assure, c'est colossal.
03:27Et pour le reportage sur une plus petite commune, Corléans évidemment, qui est capitale de région,
03:33j'imagine et l'on voit effectivement le boulot que cela demande au quotidien.
03:39C'est une mobilisation énorme Jean-Paul Olivier pour les villes et villages d'accueillir le Tour de France.
03:43C'est combien de personnes ? C'est plusieurs centaines de personnes ?
03:45Oui, on peut parler de plusieurs centaines, effectivement, pas loin d'un millier même.
03:51Vous vous souvenez de villes où on est plus ou moins bien accueillis parce que c'est plus ou moins bien organisé,
03:55avec plus ou moins de moyens ?
03:56À chaque fois, c'est bien organisé.
03:59Il n'y a rien à faire, tout le monde se coalise là et il n'y a pas de dérapage possible.
04:07Voilà. Moi, j'ai connu le rêve de ma vie en voyant le Tour de France arriver à Concarneau.
04:13Concarneau, ville du Finistère, où je suis né.
04:16On en est compte, j'en rêvais la nuit, le jour, peu importe.
04:19Mais c'est formidable.
04:21Laurent-David, ça va voir ?
04:22Non, ce qui est intéressant aussi, c'est de voir que les équipes d'ASO ont une méthode des process très arrêtés
04:28et jouent parfois le rôle d'aménageur du territoire et d'un ministère, parfois plus efficacement,
04:35avec, je parle sous votre contrôle, des voies, des routes, des ronds-points,
04:40des terres pleins centraux qu'on supprime pour le passage des coureurs.
04:44Ah oui, il y a des travaux engagés avant l'arrivée du Tour pour l'accueil.
04:48Tout est regardé dans le détail du détail.
04:52Tout est chronométré, orchestré, préparé.
04:56Et vous avez, par exemple, pour donner un exemple, la caravane du Tour.
04:59La caravane du Tour, c'est entre 1 et 2 kilomètres qu'il faut pouvoir stationner dans la ville.
05:05Donc vous la mettez où ?
05:06Et puis, il ne faut pas qu'elle soit ni trop près, ni trop loin.
05:10Parce que le jour de l'épreuve, quand il y a le top chrono, il faut que la caravane puisse remonter.
05:16Il ne faut pas qu'elle vienne sur le même parcours que le parcours des cars des coureurs.
05:21Il y a le village du Tour, qui est encore autre chose.
05:24Il y a, j'allais dire, la grille de départ.
05:27Et tout ça, donc, est chronométré dans le détail.
05:31Philippe Foliot, quel engagement pour les maires ?
05:33Oui, je pense que la magie du Tour de France, c'est aussi et surtout le fait que les choses ne sont pas préétablies.
05:40Et qu'il y a un certain nombre de communes qui attendent des décennies pour recevoir le Tour de France.
05:44Il y en a qui le reçoivent plus régulièrement.
05:46Statistiquement, si vous êtes une commune des Alpes et des Pyrénées, vous avez plus de chances de recevoir le Tour de France.
05:54Mais pour d'autres, c'est différent.
05:56Et puis, avec un élément qu'ont souhaité toujours avoir les organisateurs du Tour de France,
06:01c'est-à-dire qu'il peut y avoir une commune de quelques centaines d'habitants qui reçoit le Tour de France,
06:05comme une métropole de plusieurs centaines de milliers d'habitants.
06:09Et ça, c'est un élément particulièrement important.
06:12Après, sur le cadre de l'organisation, c'est effectivement toute une logistique qui est mise en place,
06:18mais qui est à la hauteur du troisième événement le plus regardé au monde.
06:26Et je crois que c'est un élément important.
06:28On en parlera peut-être tout à l'heure, mais c'est une formidable image pour notre pays,
06:31qui est aussi, à certains égards, qui est véhiculée.
06:33Jean-Paul Olivier, le tracé, est-ce qu'on sait comment il se décide ?
06:36Vous parliez des communes de plaine qui ont peut-être moins de chances d'être choisies pour se tracer
06:42que les communes de montagne.
06:43C'est vrai que ça joue parce qu'on cherche aussi le spectacle quand même dans le Tour de France.
06:47On cherche le spectacle, mais on cherche aussi la sélectivité du parcours.
06:51Eh oui.
06:52Donc, ça s'est entrepris trois ans auparavant.
06:57C'est dans les tiroirs déjà.
06:59Vous pensez à la sélection sportive des coureurs ?
07:01La sélection sportive des coureurs n'intervient qu'au dernier moment.
07:04parce que, bon, évidemment, ce sont les groupes sportifs qui désignent leurs leaders et leurs coureurs.
07:12Laurent-David Samama ?
07:13On sait qu'il y a une grande question qui traverse le Tour et l'histoire du Tour,
07:17c'est est-ce que le Tour fait le Tour de la France ?
07:20Est-ce que c'est le Tour de France ou le Tour de la France ?
07:22À une époque où le Réci National avait besoin peut-être de se fédérer, de se construire ou de se reconstruire,
07:27je pense à l'après-guerre, dans un moment où il fallait que le Tour de France traverse toute la France et des régions,
07:34surtout à l'Est, qui avaient besoin de se sentir reconnectés à notre territoire et à notre ensemble national.
07:42Il y avait cette envie, ce besoin de faire passer le Tour dans ces contrées.
07:46C'est aussi un des rares événements de cette dimension, on estime, entre 10 ou 15 millions de spectateurs,
07:54190 pays qui retransmettraient en direct les preuves.
07:58C'est le seul événement de cette ampleur-là qui peut passer potentiellement sous vos fenêtres,
08:02qu'on soit dans une ville, mais qu'on soit aussi dans un village, dans une zone blanche aussi.
08:06Il arrive que la poste ne soit plus dans un village, que les services, que les banques ne soient plus là,
08:13mais que le Tour de France passe.
08:14Avec un élément qui est un élément important, c'est que c'est un spectacle sportif,
08:19mais aussi avec les à-côtés et la caravane du Tour, mais qui est gratuit.
08:24Et dans notre monde aujourd'hui où, j'allais dire, tout est sous le sujet,
08:30alors bien sûr il y a un équilibre économique au travers des trois télés,
08:33au travers, bien sûr, de tous les partenaires.
08:36Et du ticket d'entrée, entre 65 000 euros pour obtenir le départ d'une étape,
08:40110 000 euros son arrivée, 160 000 euros pour accueillir les deux à la fois.
08:44Ça c'est ce que payent les communes pour recevoir le temps.
08:45Oui, mais quand on redouille, je pense que Serge pourra nous le dire,
08:49mais quand on regarde les retombées qu'il peut y avoir en termes de communication,
08:53ce sont toutes vraiment pas chères.
08:56Mais je crois que c'est un élément important, d'autant plus aussi qu'il y a un cadre
09:01qu'il ne faut pas oublier, c'est que le Tour de France est un événement qui transcende.
09:07Et avec ceux qui sont passionnés de vélo, mais aussi d'autres.
09:10Je vous raconte une anecdote.
09:11Il y a quelques années, je me rends chez mon ex-belle-mère,
09:16qui n'est vraiment pas le prototype de la personne qui était passionnée de sport.
09:20Je vois Vélomagazine.
09:22Et je m'interroge, je me dis, comment ça se fait qu'il y a Vélomagazine ?
09:27Je me dis, mais c'est moi qui l'ai acheté, c'est moi qui l'ai acheté pour mieux suivre le Tour de France.
09:31Et ça, je crois que c'est somme toute assez révélateur d'un certain nombre d'éléments
09:38concernant le fait de l'ancrage populaire de cette épreuve cycliste.
09:45C'est-à-dire que ça va au-delà du sport.
09:47C'est un des rares moments de communion, parce qu'au bord de la route,
09:51il y a des gens de tous horizons, de toute classe sociale, de tout engagement politique,
09:59mais qui se retrouvent avec cette volonté de communier ensemble derrière cette passion
10:03qui est la passion du cyclisme et le fait de soutenir cet événement.
10:07On l'a tous en tête et ce film nous le rappelle bien.
10:09Le Tour de France a une importance très symbolique pour plein de villes et villages français.
10:14Il braque les projecteurs sur des territoires rarement filmés,
10:17parfois un peu délaissés, un peu oubliés.
10:19Mais ça fait partie des grandes forces de l'événement et des raisons pour lesquelles les Français l'aiment tant.
10:23On sent même que le Tour vient parfois consoler des villes où tout disparaît peu à peu.
10:28C'est aussi un peu l'approche de ce film. Regardez.
10:31L'annonce du passage du Tour de France est la nouvelle qui fait du bien.
10:35Histoire de se consoler du risque de fermeture de classe, faute d'élèves,
10:39de la fermeture de l'Institut Thermal à cause de longs travaux engagés
10:42et de l'annulation à la dernière minute par SMS de la venue d'un dentiste pourtant tant attendu.
10:49– David Samama, on peut dire que le Tour vient un peu consoler,
10:59est un baume pour une ruralité ou des villages ou des villes qui se sentent un petit peu délaissées.
11:04– Oui bien sûr, on est dans une époque qui demande du respect, de l'écoute
11:08et qui souvent les territoires ont cette impression, vraie ou fausse,
11:14mais en tout cas c'est quelque chose qu'on entend beaucoup dans les enquêtes,
11:20de ne pas être entendu, de ne pas être vu.
11:23Le Tour de France offre ça, offre des caméras braquées
11:26et permet qu'un documentaire vienne aussi se focaliser sur la situation à l'instant T.
11:34Ce qui est intéressant, c'est aussi dans ce documentaire,
11:36de voir la défiance au début ou le scepticisme.
11:40– Oui, les habitants.
11:40– Oui, c'est ça, qui se demandent, mais en fait, qu'est-ce que ça nous apporte à nous
11:43et est-ce qu'on ne préférerait pas avoir un dentiste, un boucher, une classe de plus,
11:46la poste plutôt que le Tour de France qui passe.
11:52Et là, c'est intéressant puisque c'est le travail du maire, du département, des régions…
11:56– De faire de la pédagogie.
11:57– C'est ça, et qui leur dit ce que tout ça leur sert et leur servira sur le long terme aussi
12:01puisqu'on ancre le nom, le territoire et la ville dans l'imaginaire aussi de la France entière.
12:07– On a pu vous le dire ça, Serge Grouard ?
12:09On préférerait avoir… Alors, Orléans est une grande ville, on n'a pas ce genre de difficultés.
12:12– On n'a pas la même problématique.
12:13– On n'a pas les mêmes problématiques, mais on a pu vous dire,
12:14est-ce une dépense vraiment utile ? On a pu vous le dire ça ?
12:17– Non. – Non, jamais ?
12:18– Non, franchement non.
12:19D'abord parce qu'effectivement, si je peux résumer, ce n'est pas cher par rapport au retour.
12:25Mais ce n'est pas là l'essentiel.
12:27L'essentiel, c'est de réunir tout le monde, j'allais dire sans barrière.
12:34C'est quelque chose d'unique dans le sport.
12:36Vous savez que dans n'importe quel match, vous avez des tribunes et vous avez les joueurs.
12:40Vous avez les spectateurs anonymes et vous avez les vedettes.
12:46Bien sûr qu'il y a le champion, il y a les champions.
12:51Mais en fait, c'est inversé dans le Tour de France parce qu'il n'y a pas ou quasiment pas de barrière.
12:56Les vrais champions, ce ne sont pas ceux qui sont sur le vélo, eux, ce sont ceux qui souffrent.
13:02Ce sont, comme on dit, les forçats, les forçats de la route.
13:08Je reprends un titre connu d'Albert Londres.
13:11Les forçats de la route, ce ne sont plus les rois, ils souffrent.
13:16Et ce sont les gens sur le bas-côté qui sont les champions et qui sont les rois.
13:20Il y a une inversion, il y a une inversion.
13:23Et c'est pour ça qu'il ne faut pas mettre de barrière.
13:24Parce qu'il y a cette réunion, on dit parfois, quand on voit, notamment dans l'école,
13:31les gens sont fous parce qu'il faudrait les mettre sur le côté.
13:34Oui, de temps en temps, il y a des imbéciles, on est d'accord.
13:36On est d'accord, mais il faut laisser ça.
13:39Parce que le roi, c'est le peuple.
13:42Et ça, c'est 2000 ans d'histoire de France.
13:45Et c'est pour ça que le Tour est si populaire.
13:49Il y a une inversion.
13:50Il y a une inversion.
13:51Et ça, c'est formidable, c'est le seul sport.
13:55Et qui l'a compris ?
13:57Qui l'a compris ?
13:58Le général de Gaulle.
14:00Parce qu'en 1960, c'est en 1960, Jean-Paul,
14:031960, le Tour passe comme l'année dernière à Colombais.
14:08Qui est sur le bas-côté, comme tout le monde,
14:11dans une sorte de naturel et d'humilité, le général de Gaulle ?
14:15Et que fait le Tour de France ?
14:17C'est fabuleux, c'est un moment unique.
14:19Le Tour de France s'arrête et salue de Gaulle.
14:22Que font les présidents de la République depuis,
14:26et notamment les derniers présidents de la République ?
14:29Ils montent dans la voiture du directeur du Tour.
14:34Et ils sont debout.
14:36Ils n'ont rien compris.
14:38Ils n'ont rien compris.
14:39Il n'y a pas de roi.
14:40Le roi, c'est le peuple.
14:42Et quand il y a le président qui monte comme cela,
14:45il veut, pour des raisons médiatiques et évidentes,
14:47de manque de popularité, il veut retrouver de la popularité,
14:51il prend la place du peuple.
14:52Il faut qu'il soit sur le bas-côté avec tout le monde.
14:55Le message est clair, Jean-Paul Olivier, vous partagez ?
14:57Totalement, totalement, totalement.
14:59Vous savez, le Tour de France rend les villes,
15:04toutes les localités célèbres.
15:06Je me rappelle, j'avais été faire une conférence un jour à Gap,
15:09dans les Hautes-Alpes, et il y avait M. Raymond,
15:12qui était sénateur à ce moment-là,
15:15et qui était bisute, comme on dit.
15:19Il entrait dans le cénacle très fermé des Européens.
15:25Et alors, il rencontre deux députés européens,
15:28un Italien, un Belge.
15:30Et on lui dit, on le prend, le nouveau et tout ça.
15:37Il dit, vous venez d'où ?
15:38Donc, il dit, je viens d'une petite localité des Hautes-Alpes.
15:41Il n'osait pas trop s'avancer.
15:44Et puis, on lui dit, ah bon ?
15:46Oui, mais alors, quelle localité ?
15:49Bah, oui, il hésitait encore.
15:51Et il dit, Gap.
15:53Gap, mais le Tour de France !
15:57C'est exactement ça, ça.
15:59Une notoriété internationale.
16:01C'est tout à fait ça.
16:02C'est exactement ça.
16:03Et pourquoi, maintenant, vous avez les villes,
16:06depuis longtemps déjà, les villes étrangères
16:10qui viennent au Tour de France.
16:12Le premier Tour de France de l'étranger
16:14est parti en 1954, déjà, d'Amsterdam.
16:18Amsterdam en vert.
16:19Il n'était même pas en France, encore.
16:21Et depuis, alors là, donc ça n'a pas...
16:23C'est pour ça que ça se bouscule, hein.
16:24C'est pour ça qu'il y a plein de villes candidats.
16:26Et ils réclament, ils réclament en permanence,
16:29les étrangers réclament le Tour de France.
16:32De par mes fonctions à la Commission des affaires étrangères
16:34et de la défense, donc, du Sénat,
16:36j'ai l'occasion d'aller souvent à l'étranger.
16:40Et c'est le Tour de France un élément d'image
16:44tout à fait exceptionnel pour notre pays.
16:47Je veux dire, nous sommes jalousés par rapport à cela.
16:49Mais je pense qu'en France, nous n'en avons pas assez conscience.
16:52Parce que le Tour de France, c'est l'épreuve sportive,
16:56avec ce que cela représente, et ces images fantastiques...
16:59– Oui, d'exploits, de pouesse, de chronomètres.
17:02– Dans l'école, des Alpes et des Pyrénées,
17:05avec ces exploits et ces publics mélangés.
17:09Mais c'est aussi la magie de la télévision,
17:11avec ces paysages, avec ces focus de Jean-Paul Olivier,
17:16notamment à l'époque, pour expliquer les éléments relatifs
17:19à l'histoire de tel bâtiment, tel élément de l'histoire de France
17:23qui s'est passé à un moment ou à un autre.
17:26Et ça, c'est quelque chose d'exceptionnel pour notre pays.
17:30Parce que beaucoup rêvent de la France à l'étranger
17:34par rapport au prisme des images du Tour de France.
17:38Et l'avantage, c'est que nous avons eu un autre événement
17:42qui a été un événement exceptionnel, qui était les Jeux olympiques.
17:44Mais les Jeux olympiques, c'est une fois tous les 100 ans.
17:47Et le Tour de France, c'est tous les ans.
17:48– Tous les ans.
17:49– C'est assez exceptionnel.
17:50– Jean-Paul Olivier, vous en aviez conscience
17:51en commentant les images et le paysage français,
17:55que vous étiez très écouté, on vous le disait ensuite.
17:58Merci de nous avoir dit ça, merci d'avoir décrit ça,
18:00on ne le savait pas.
18:00– On disait de permanence, c'était quelque chose d'extraordinaire.
18:04Puis je retrouvais un courrier exceptionnel.
18:09Les gens disaient, vous avez parlé de tel château,
18:12etc., de telle région, ben écoutez, je vais aller en vacances,
18:15là, alors qu'est-ce que vous pouvez me conseiller ?
18:16– Oui, il y a un enjeu patrimonial.
18:20– Ah, c'est particulièrement…
18:21Et vous savez, ça a démarré de manière très précise en 2000,
18:27parce que le Tour de France, à ce moment-là,
18:29était diffusé du départ à l'arrivée.
18:34Donc il fallait meubler un petit peu.
18:36Et moi, déjà, sur la moto, je pouvais parler des sites,
18:42mais Charles Bietry, qui était alors le directeur des sports
18:45à la télé chez nous, le directeur des sports,
18:48il m'a dit, Jean-Paul, écoute, c'est bien ce que tu fais,
18:52tu parles des villes et villages, etc.,
18:55mais on ne voit pas ce que tu décris,
18:58parce qu'effectivement, sur la moto,
18:59je n'avais pas de caméra derrière moi.
19:01Et il me dit, il faut que tu restes avec le commentateur,
19:03les commentateurs centrales et le consultant,
19:06il faut que tu restes là,
19:07là, tu auras ton image de l'hélicoptère
19:09qui va se poser sur un château, etc., etc.,
19:12qui va montrer le paysage,
19:14et là, on verra, on verra la France entière.
19:18Et ça, c'est parti comme ça.
19:19– On n'est peut-être plus le…
19:22On n'est pas le plus grand pays du monde,
19:24on n'est sans doute pas le plus fort,
19:26mais on est le plus beau.
19:27Et ça, c'est le Tour de France qui le montre.
19:30À des millions de personnes,
19:31et dans le monde entier, à des milliards de personnes.
19:35– Et le plus diversifié,
19:36parce que c'est la diversité de nos paysages.
19:39Sur une étape du Tour de France,
19:40vous passez d'une zone de plaine
19:43à une zone de pré-montagne,
19:44à une zone de montagne,
19:45où vous avez différents paysages qui sont…
19:49Vous savez, je prends souvent cette anecdote,
19:52il y a quelques mois, j'en ai à l'Australie,
19:54on commence à survoler le pays,
19:57puis je dors pendant deux heures,
19:59je regarde au travers du hublot,
20:00le paysage n'avait pas changé,
20:02et c'est vraiment un élément
20:04qui est un élément exceptionnel pour notre pays.
20:07Mais vous pouvez avoir un joyau,
20:09il faut avoir une vitrine.
20:10Et le Tour de France est une exceptionnelle vitrine
20:14pour le joyau qui est notre pays.
20:15– Du joyau que représente notre pays.
20:17Alors le tour n'a pas des bienfaits qu'en termes d'images,
20:19il en a aussi en termes économiques.
20:20Le magazine Challenge a consacré un article au sujet
20:23« Comment les villes étapes profitent du juteux business »
20:26du Tour de France, c'est le titre.
20:27« Pour une ville étape, les retombées économiques directes
20:31peuvent être cinq fois supérieures aux frais d'inscription »,
20:34c'est ce que nous dit Virgile Cayet,
20:35qui est déléguée générale de l'Union des Sports et Cycles.
20:38Ce n'est pas négligeable non plus pour les finances d'une commune,
20:40Laurent-David Saint-Lama ?
20:41– Non, bien sûr, c'est même une sorte de booster
20:44en termes d'images, en termes économiques.
20:47Ça peut… voilà, on voit dans le documentaire,
20:51ce n'est peut-être pas anodin,
20:52le dentiste qui hésitait ou qui leur a fait faux bon
20:56donc au début du documentaire.
20:58– Il y en a un à la fin.
20:59– Il y en a un à la fin.
21:00– Absolument, je me suis fait la même réflexion.
21:02– Donc c'est quand même assez intéressant.
21:04On voit aussi les foules,
21:06et on voit le fait que les gens restent après le tour,
21:09parce qu'il y a des gens qui suivent le tour,
21:11la caravane suit le tour,
21:14il y a quand même beaucoup de gens qui restent
21:15et qui dorment sur place,
21:17nuitée d'hôtel, restaurant,
21:19ça fait marcher, une économie hyper locale et voilà.
21:24– C'est bref ou c'est sur du long terme, Serge Groir ?
21:26Vous l'avez senti, vous ?
21:27Vous avez senti des retombées économiques ?
21:29Peut-être plus de tourisme sur du moyen terme ?
21:31– Sur le moment, bien sûr, c'est très juste.
21:34Rien que les nuitées d'hôtel,
21:36vous avez des milliers de personnes qui sont là et qui restent.
21:39Nous, nous avions été l'année dernière,
21:41ville étape, jour de repos.
21:43Vous voyez, vous avez deux, trois jours sur place
21:46pour les gens qui viennent voir le tour.
21:48Il y a toute l'armada, j'allais dire, du Tour de France,
21:52les nuitées d'hôtel, ça a été très sympa
21:54parce qu'en plus, pendant le jour de repos…
21:56Écoutez, il n'y a que dans le cyclisme qu'on voit ça.
22:00Les coureurs, jour de repos,
22:03alors ils s'entraînent un peu, etc.
22:05Ils ont trouvé que la ville était très belle.
22:07Qu'est-ce qu'ils ont fait ?
22:07Ils sont venus dans les bars, sur les terrasses.
22:11Et vous aviez Pogacar, etc. sur les terrasses.
22:14Et les gens étaient très respectueux.
22:16Ça, c'était formidable.
22:18On ne vient pas les embêter.
22:19On ose à peine.
22:21Parce qu'il y a le respect, comme je disais…
22:24Et on sait qu'ils ont besoin de se reposer.
22:26Alors après, sur les retombées d'eau…
22:28Donc effectivement, le coût du tour est faible
22:33au regard du retour financier.
22:35Il faut le dire.
22:37Après, pour nous, sur une capitale de région,
22:40sur 300 000 habitants, c'est plus difficile de dire
22:42à moyen long terme.
22:43Mais je suis bien persuadé que l'on a des Allemands,
22:47des Anglais, des Hollandais…
22:48Grâce au tour.
22:49…qui ont vu le tour de France,
22:51qui ont vu ces images magnifiques,
22:53commentées par Jean-Paul.
22:55Ils se sont dit, tiens, on va peut-être s'arrêter
22:57du côté d'Orléans.
22:58Oui, ça a pu déclencher un cercle vertueux,
23:00en tout cas, attirer des touristes.
23:02Certains voulaient d'ailleurs voir les bannières
23:04que l'on avait pu mettre dans le cœur de ville
23:07à l'effigie, des grands drapeaux à l'effigie
23:10de chaque vainqueur depuis 1903, depuis Maurice Garin.
23:14On avait tous les vainqueurs.
23:15Alors évidemment, on les avait décrochés quand même.
23:17On les avait enlevés.
23:18Donc il y a peut-être une déception ici ou là.
23:21Jean-Paul Olivier, on profite des villes qu'on visite
23:23quand on est aussi commentateur du tour.
23:25On ne fait pas que ça 24 heures sur 24.
23:27J'imagine qu'on savoure aussi, peut-être effectivement,
23:30aller dans les bars, les commerces, les équipes.
23:32Oui, certaines villes du Tour, je les connais bien déjà depuis longtemps.
23:39Mais non, ça n'était pas du tout ma priorité.
23:42Quand on arrivait à une étape du Tour de France,
23:46j'aimais bien avoir mon restaurant à côté de mon hôtel
23:49de façon à dîner rapidement, remonter dans ma chambre,
23:53sortir mon dossier du lendemain avec tous les châteaux,
23:57les abbayes cisterciennes, etc.
23:59Je disais ça, non, je laisse de côté.
24:01Ça, ça fera plaisir aux Français.
24:03Je préparais mes dossiers comme ça.
24:05Vous étiez très studieux.
24:06Oui, donc je n'allais pas dans les villes du tout.
24:09Et inversement, il y a des petits lendemains difficiles aussi
24:13pour une ville qui s'est préparée pendant un an
24:15à recevoir le Tour de France.
24:17Et puis à un moment donné, tout le monde s'en va,
24:19puis c'est terminé.
24:20Puis à priori, le Tour ne reviendra pas avant plusieurs années.
24:22Ça, je crois.
24:22Vous l'avez ressenti dans votre ville ?
24:24Il y a un coup de blouse.
24:24Oui, mais moi, je suis passionné.
24:26Ah oui, il y a un coup de blouse.
24:28Quand le Tour est parti, ça y est, c'est fini.
24:31Et là, c'est fini très vite.
24:33Et puis, vous savez, quand la fête est finie, il faut démonter.
24:37Alors, il y a déjà toutes les équipes du Tour qui ont déjà démonté.
24:40Ça, c'est formidable aussi.
24:41Ils vont tous les jours d'une ville à une autre.
24:44C'est fabuleux.
24:45C'est fabuleux sur la logistique.
24:46Et ça passe comme un éclair.
24:49Et après, avec les services qui ont énormément bossé pour que tout soit parfait, nickel,
24:54il y a un coup de blouse.
24:56Alors après, il faut passer à autre chose.
24:59Trouver d'autres projets.
24:59Et puis, il faut que le maire dise, je vous promets que le Tour reviendra un jour, mais on ne sait pas quand.
25:05On ne sait pas quand.
25:05On a mis sa maman.
25:06Oui, il y a quelque chose de l'ordre de l'euphorie estivale, me semble-t-il.
25:10Mitterrand, c'est assez intéressant.
25:11Il le raconte et il le dit.
25:13Alors, lui, qui était quand même assez lointain et réputé assez loin de ses considérations du peuple sportive,
25:20avait cette phrase intéressante.
25:22Il disait, il parlait du Tour de France comme un État dans l'État et comme un État de grâce.
25:26Un État de grâce qui dure pour le coup un temps assez limité,
25:31mais qui produit son effet le temps d'eux et le temps d'un été français.
25:35Parce qu'en fait, c'est quand même ça dont il s'agit, un été français qui transcende les partis,
25:39qui transcende les classes, qui transcende les appartenances, le genre, les âges.
25:45Je trouve que c'est assez intéressant.
25:46Philippe Fulio ?
25:47Oui, je pense qu'il y a les villes d'étape, donc ville départ, ville arrivée,
25:53et puis il y a toutes ces innombrables communes où le Tour traverse ces communes.
25:58Moi, je me rappelle, il y a quelques années, le Tour de France est passé dans mon village,
26:02mais après, tout le monde, le club de vélo local s'est mis à faire des décorations spécifiques.
26:09Les personnes âgées de la maison de retraite, on avait mis une petite tente
26:14pour qu'elle puisse sortir, être au bord de la route et à l'ombre,
26:18et pour pouvoir regarder le passage du Tour.
26:22Puis pour moi aussi, le fait que finalement Christian Prud'homme accepte de s'arrêter chez moi
26:27pour déguster quelques produits du terroir,
26:30ça fait partie aussi de ces éléments de la magie du Tour.
26:33Mais aussi, je crois qu'il faut dire que le Tour fait des émules dans d'autres sports.
26:37Je prends un exemple très concret où j'y étais il y a une quinzaine de jours.
26:42Les demi-finales du championnat de France de rugby, tous les ans,
26:46elles sont lieues dans la même ville, les deux demi-finales,
26:49et avec finalement tous les passionnés de rugby de France qui se retrouvent,
26:54alors cette année c'était à Lyon, l'année dernière c'était à Bordeaux,
26:58l'année prochaine ce sera à Marseille,
26:59pour se retrouver autour de cet esprit de communion,
27:02autour d'un événement sportif,
27:04et le fait que chacune et chacun puissent se retrouver dans ce cadre-là,
27:08c'est quelque chose d'assez exceptionnel.
27:10– Alors, encore quelques chiffres,
27:11le Tour de France c'est 10 à 12 millions de spectateurs sur les routes,
27:16une diffusion dans près de 190 pays,
27:193 milliards et demi de téléspectateurs,
27:22l'événement le plus regardé au monde
27:23après la Coupe du Monde de football et les Jeux Olympiques.
27:26Comment expliquer un tel amour ?
27:27Je voudrais qu'on écoute ce qu'on dit l'un de vos collègues,
27:30Philippe Foglio, justement, dans le film.
27:32– Sous-titrage Société Radio-Canada
27:34– Moi ce qui m'intéresse en particulier c'est la magie du Tour de France.
27:37– Ah, Jean-Jacques !
27:38– Jean-Jacques Levinque, sénateur.
27:41– Quand on regarde la chaîne des villes étables du Tour de France 2024,
27:46et quand on fait le rapprochement entre Évaux-les-Bains,
27:48communes creusoines de 1300 habitants,
27:50et puis Florence,
27:52qui est quand même l'une des villes les plus prestigieuses au monde,
27:54les plus belles, les plus connues, etc.
27:57Ce rapprochement-là, il n'y a que le Tour de France qui peut le permettre.
28:01C'est pour ça que je parle de magie du Tour de France.
28:03– Le mot qui est employé, qui est très important,
28:06Jean-Paul Olivier, c'est le mot « magie ».
28:08Il y a une magie du Tour de France ?
28:09– Absolument, absolument.
28:11Vous savez, on ouvre de grands yeux quand on voit passer le Tour de France,
28:16et quand on le regarde à la télévision,
28:17on n'a plus envie de lâcher le téléviseur, c'est formidable.
28:21Mais vous savez, les gens sont très passionnés,
28:24ont parlé tout à l'heure des figurines qui sont faites sur les étapes,
28:33sur les routes.
28:35Et j'ai eu quelques problèmes avec ça,
28:38parce que les gens faisaient, effectuaient,
28:43travaillaient ces figurines,
28:44simplement pour être vus à la télé aussi.
28:46parce que, hop, ça passe.
28:49Et alors, un jour, c'était en Vendée, je crois,
28:53eh bien, bon, je m'apprêtais à lancer un petit peu ce décorum-là,
29:00et puis, pouf, il y a la publicité.
29:02J'ai reçu une volée de bois vert,
29:04parce qu'ils ne sont pas passés à la télé.
29:07Ils avaient fait ça pour la télé.
29:09– Pour la publicité, il fait approuver leur procré.
29:11– On dit les gens adorent le Tour de France.
29:14Est-ce qu'on a une idée, quand même,
29:15du profil du téléspectateur et du spectateur ?
29:18Est-ce que, je ne sais pas, est-ce que Paris,
29:20par exemple, est-ce que les Parisiens aiment le Tour de France
29:22autant que les autres ?
29:23Est-ce qu'il y a une petite différence ?
29:25Je vois, quand même, réagir.
29:26– Je ne sais pas, très franchement.
29:29Il faudrait demander, là aussi, à Jean-Paul.
29:31Moi, je pense que, justement,
29:33ils réunissent tout le monde.
29:35Moi, je vois dans ma famille
29:37des jeunes qui m'ont dit
29:40« Attends, il vient Orléans,
29:41tu peux nous emmener, quoi. »
29:44Tu peux, voilà,
29:46Bac plus, etc.
29:49– Jeune, moins jeune.
29:50– Jeune, moins jeune.
29:52Ma belle-mère qui voulait venir aussi.
29:55Vous voyez ?
29:56Donc, je pense que,
29:57et c'est ça, sa force,
29:59c'est de réunir tout le monde
29:59et, encore une fois,
30:01de ne pas séparer, de réunir.
30:03C'est une des rares fois, justement,
30:06où on se retrouve ensemble
30:08sans savoir qui est qui, qui fait quoi.
30:10et on s'en moque totalement.
30:13Ça, c'est magique.
30:14– Il n'y a que les grands événements sportifs
30:17et certains grands événements culturels
30:19qui permettent cela.
30:20Si vous me permettez l'expression
30:21« faire nation » à certains égards.
30:24C'est-à-dire se retrouver tous ensemble.
30:26pour, et j'allais dire presque communier,
30:29si je puis m'exprimer ainsi,
30:31autour d'un événement de ce type-là.
30:35Mais ceci est vrai,
30:38mais aussi, il ne faut pas oublier
30:41la notion d'image que cela représente à l'étranger.
30:44Moi, je me rappelle d'échanges
30:46avoir eu avec des parlementaires,
30:49parlementaires,
30:50alors un peu à l'instar de ce qu'on disait tout à l'heure,
30:53en Asie,
30:55et qui me parlait de la France et du Tour de France.
30:59Et ça, je crois que c'est quelque chose
31:02qu'on doit ne pas oublier
31:04et mettre en avant.
31:07Oui, il me semble aussi
31:09que tout le monde y trouve son compte.
31:11On parlait des comptes financiers, économiques,
31:14mais tout le monde y trouve son compte.
31:17Qu'on soit lettré,
31:19qu'on soit issu des classes moyennes,
31:23qu'on soit jeune,
31:23où on construit une sorte de littérature
31:27et d'imaginaire de la France grâce à ça,
31:30on peut suivre aussi la compétition.
31:32C'est un mois entier, donc c'est long,
31:33comme un feuilleton géographique qui se déploie,
31:36comme un feuilleton très littéraire
31:39qui inspire les auteurs,
31:40qui inspire les documentaristes maintenant,
31:43propices aux images.
31:45Le sport peut être un intérêt central,
31:46mais peut aussi être une donnée secondaire
31:49qui peut nous intéresser ou pas.
31:52Preuve en est, le vainqueur,
31:54il y a le vainqueur sur la route,
31:55mais il y a aussi le vainqueur dans l'esprit des Français
31:57et dans ceux qui sont sur le bord de la route,
31:59qui souvent n'est pas le même.
32:00Chacun a son chouchou aussi.
32:02Et les étrangers, d'ailleurs, ont un chouchou parfois
32:05et veulent faire advenir une autre victoire
32:07et un autre type de valeur morale aussi.
32:09On arrive à la fin de cet échange.
32:11Est-ce que vous avez un message ?
32:13Est-ce que vous allez regarder le tour ?
32:14J'imagine que oui, Serge Groir.
32:16Vous allez y passer...
32:16Je ne sais pas si je peux dire ça à la télé,
32:18mais tout le monde sait,
32:19à la mairie d'Orléans,
32:21il ne faut pas m'embêter.
32:22C'est vrai ?
32:24Oui, c'est vrai.
32:25Et le problème, c'est que ça n'arrive quasiment jamais.
32:28Voilà.
32:28Quand il y a quand même une télé dans le bureau,
32:31donc l'année dernière,
32:34une arrivée disputée,
32:36toc, toc, toc,
32:37excusez-moi,
32:38il y a quelque chose d'urgent.
32:39J'ai encore raté l'arrivée.
32:41C'est infernal.
32:42C'est infernal.
32:43Faites quelque chose.
32:44Donc on ne cale pas de réunion importante
32:45au moment du tour de France.
32:46On évite,
32:46on en fait de temps en temps quand même,
32:48si il faut bien.
32:49Votre conclusion, Philippe ?
32:50Je vous crois effectivement.
32:52En ce qui me concerne,
32:54je dois avouer,
32:54j'essaierai de ne pas faire ce que j'ai fait une fois,
32:56c'est-à-dire qu'il y avait un débat
32:57particulièrement ennuyeux dans l'hémicycle.
33:00Et sur mon portable,
33:02tout le monde était dans une ambiance un peu soporifique
33:06et moi j'étais un peu excité
33:07parce que je restais sur mon téléphone portable.
33:12Bon, j'avoue, cette année,
33:14je ne le ferai pas.
33:15C'est le moment des aveux, là.
33:16Je le ferai le plus discrètement.
33:18Laisse-toi aller, laisse-toi aller.
33:20Laurent David Samama ?
33:21Non, c'est une belle idée,
33:22c'est aussi l'idée de vacances et de pauses
33:24dans un quotidien qui est de plus en plus rapide
33:27et beaucoup plus intense.
33:28Le tour de France impose quand même
33:30qu'on se pose devant la télé,
33:32qu'on lise sur le long
33:34et qu'on prenne un peu de temps.
33:35Et qu'on sorte d'un climat anxiogène aussi.
33:37Tout à fait.
33:37Jean-Paul Olivier,
33:38vous allez le regarder ce tour,
33:40l'écouter ?
33:41Oui, je vais le regarder,
33:42l'écouter, comme vous dites.
33:43Christian Prudhomme me demande chaque année
33:45de suivre une étape.
33:47Je ne la suis pas complètement.
33:50Je choisis en fonction de l'histoire.
33:54C'est-à-dire, l'année dernière,
33:55il y avait une étape à Colombelle et deux églises.
33:58Je suis allé à l'arrivée à Colombelle et deux églises.
34:01Et puis, cette année,
34:03il y a un départ de Saint-Main-le-Grand.
34:06Saint-Main-le-Grand est une commune d'Ille-et-Vilaine
34:08où est né Louis-en-Beubé.
34:09Et je vais rendre hommage à Louis-en-Beubé.
34:12Je fais donc au départ de Saint-Main-le-Grand.
34:14C'est toujours en fonction d'un événement.
34:16Voilà, on a une info en plus.
34:18Merci, merci à tous les quatre
34:19d'avoir participé à cet échange.
34:21Je vous souhaite un très bon tour de France.
34:23Merci à vous de nous avoir regardé.
34:25Et puis, très bon tour à vous également.
34:26Émissions et documentaires à retrouver
34:28en replay sur notre plateforme publicsénat.fr.
34:31À très bientôt, merci.
34:42– Sous-titrage ST' 501
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