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  • il y a 8 heures
Père ou mère, les parents sont un grand sujet de la littérature ! On l'a vu tout particulièrement en cette rentrée littéraire de l'automne 2025, où les livres sont nombreux à revenir sur des liens de filiation et ou d'héritage… Les deux auteurs qu'accueille cette semaine Claire Chazal sur le plateau de « Au bonheur des livres » l'illustrent à merveille : Dominique Bona, académicienne souvent remarquée pour ses biographies, consacre un ouvrage émouvant à son père, l'historien Arthur Conte, sous le titre « Le roi Arthur » (Ed. Gallimard) et Raphaël Enthoven évoque la figure de sa mère, la journaliste et écrivaine Catherine David, dont il raconte de façon souvent poignante la lutte avec la maladie, dans « L'Albatros » (Ed. de L'Observatoire). Au-delà des singularités biographiques, leur dialogue aborde la question universelle de la transmission, dont les livres que nous aimons sont souvent un vecteur privilégié.Ces deux auteurs sont par ailleurs invités de la Foire de Brive, grand rendez-vous littéraire annuel auquel s'associe Public Sénat. Année de Production :

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Transcription
00:00– Bienvenue dans l'émission littéraire de Public Sénat,
00:20je suis ravie de vous retrouver pour un nouveau numéro d'Au bonheur des livres.
00:24Vous le savez, dans cette émission, chaque semaine,
00:26nous essayons tout simplement de vous donner envie de lire,
00:29mais aussi de découvrir ou de mieux connaître les auteurs de ces livres.
00:33Alors voici donc aujourd'hui deux auteurs qui se penchent l'un et l'autre,
00:37c'est-à-dire sur leur histoire personnelle.
00:39Alors ils ne sont pas les seuls en cette rentrée littéraire,
00:41on va peut-être en parler.
00:44Ce sont donc des livres qui sont souvent pleins de tendresse,
00:48parfois un tout petit peu moins,
00:51mais ça nous le verrons aussi avec Raphaël Antoven,
00:53mais ça fait le sel bien sûr de ses ouvrages.
00:56Mais j'ai envie de dire que dans ces deux livres,
00:57j'ai senti comme une espèce d'apaisement,
00:59peut-être d'arriver à la maturité de réflexion plus tranquille,
01:05peut-être sur la vie de ses auteurs.
01:06C'est d'abord Dominique Bonnat, académicienne,
01:09qui publie chez Gallimard une jolie biographie de son père,
01:12Arthur Comte, qu'elle intitule Le Roi Arthur.
01:15Et puis Raphaël Antoven,
01:16qui nous propose l'Albatros aux éditions de l'Observatoire.
01:21Et là, c'est un hommage rendu à sa mère,
01:23qui l'a accompagnée jusqu'à la fin.
01:27Je précise que vous participez tous les deux à la foire de Brive,
01:30parce que cette émission est partenaire de ce joli salon littéraire
01:34et qui rassemble tant d'auteurs talentueux.
01:39Et c'est donc ce week-end, à l'occasion de cette émission.
01:42Alors Raphaël Antoven, c'est l'Albatros,
01:44donc j'ai un très joli titre au passage, dont vous nous parlerez.
01:47– Il n'est pas vraiment de moi.
01:48– Il n'est pas vraiment de vous, mais vous avez bien fait…
01:50– C'était pris déjà, mais bon.
01:52– Oui, mais vous avez bien fait de le reprendre.
01:54Vous faites le portrait tendre, admiratif,
01:56parfois sans concession, d'une mère qui fut grande pianiste,
02:00personnage hors norme, écrivain aussi, qui écrivait.
02:05Et elle est atteinte de la maladie de Parkinson à la fin de sa vie.
02:08Vous allez l'accompagner, j'allais dire, dans le naufrage de cette fin,
02:11jusqu'à sa mort en 2023.
02:13Vous, Dominique Bonnat, vous êtes journaliste,
02:15d'ailleurs nous sommes connus au quotidien de Paris,
02:16il y a bien longtemps de cela, romancière,
02:19académicienne depuis 2013,
02:22prix Interallia en 92 pour Malika,
02:24prix Renaudot en 98 pour le manuscrit de Port-Ebène,
02:28de très nombreuses biographies,
02:29Stéphane Zweig, Romain Garry, Berthe Morisot,
02:31et bien d'autres, très belles.
02:34Agrégé de lettres, disons-le au passage,
02:37Raphaël Antoven, un coquet de philosophie,
02:38voilà, nous n'avons que des surdiplômés,
02:43mais surtout bons écrivains.
02:44Alors, le roi Arthur, donc chez Gallimard,
02:47sur votre père, cet homme politique, Arthur Comte.
02:51Alors, j'ai envie de dire que vous dressez un portrait tantre,
02:54nostalgique, de ce qu'il fut.
02:57Il est né en 1920, mort en 2013.
03:01Je disais que vous avez fait de nombreuses biographies,
03:03vous avez fait de nombreux romans,
03:04et là, vous parlez de vous.
03:05Alors, pourquoi aujourd'hui revenir sur cette famille ?
03:07Oui, mais on ne sait jamais d'où viennent les livres,
03:10ni si c'est le bon moment ou pas,
03:12mais oui, j'ai eu ce désir d'écrire sur mon père,
03:15bien évidemment, ce n'est pas une biographie,
03:18c'est un récit, un récit d'enfance.
03:21En fait, c'est vers lui que j'allais,
03:24mais je crois que c'est surtout vers l'enfant,
03:26j'avais envie de retrouver la petite fille que j'ai été,
03:29et que j'avais perdue en cours de route.
03:32On s'aperçoit, dans ce portrait que vous faites de lui,
03:37qu'il aimait chanter, qu'il aimait raconter des histoires,
03:40qu'il aimait s'entourer de ses légendes, ce merveilleux.
03:43Vous vous souvenez qu'il vous racontait de ses histoires ?
03:46Vous vous souvenez de ses moments partagés avec un père conteur ?
03:50Oui, oui, c'est surtout la voix de mon père.
03:53Quand je ressonge à ces années-là,
03:55la voix de mon père est vraiment déterminante.
03:58C'est une voix grave, c'est une voix...
04:00C'est une voix rocailleuse.
04:01C'est une voix rocailleuse, parce que marquée par l'accent catalan,
04:05qui est celui des Pyrénées-Orientales,
04:06où il est né dans un petit village entouré de vignes,
04:09qui s'appelle Sals.
04:11Et donc, c'est cette voix puissante
04:13qui, en fait, est associée à une enfance merveilleuse,
04:18au sens où cette enfance a été placée sous le signe des contes,
04:21des contes de fées, des contes les plus anciens.
04:24Il racontait des histoires tirées du folklore paysan,
04:28qu'il tenait lui-même de sa grand-mère
04:30ou de son arrière-grand-mère.
04:32Et à table, à la fin des repas,
04:34qui était toujours expédié à grande vitesse,
04:37et en silence, tout d'un coup,
04:39il entrait comme en scène, un seul en scène,
04:42et il se mettait à raconter.
04:44Et devant mon frère et moi...
04:45Il s'appelait contre.
04:46Et alors, c'est le mystère de tout ça,
04:48c'est qu'en fait, notre nom de famille est en effet contes.
04:51Et pour éviter d'ailleurs...
04:52Ça s'écrit comme un conte de fées.
04:53Voilà, exactement.
04:55Et il le précisait très souvent,
04:56parce qu'en général, en France,
04:59on écrit conte avec un M,
05:01et donc ça l'agace un peu.
05:03Puis Auguste Comte.
05:03– Auguste Comte, oui.
05:05Et à moi, compte, deux mots.
05:08Donc, il précisait toujours,
05:10compte comme un conte de fées.
05:12Et en effet, c'était un père compteur.
05:14– Et on se souvient, enfin, vous êtes trop jeunes,
05:17mais de cet accent rocailleux,
05:19parce que ça a été...
05:20Je vais y revenir, bien sûr,
05:21à un homme politique de la 4e et de la 5e République,
05:23patron de l'RTF,
05:24et c'était une voix forte, au fond, Arthur Comte.
05:27Et c'était une voix chaleureuse.
05:29– Oui, il avait une formule,
05:30il disait toujours « L'accent, c'est la fidélité ».
05:34Et sa fille a perdu l'accent en 4 ans.
05:36– Ah oui, oui, vous l'avez perdée.
05:38– Oui, parce que je suis allée à l'école,
05:40petite fille à Paris,
05:41vers l'âge de 6 ans,
05:42donc les petites classes,
05:44et quand je suis arrivée avec mon accent du midi,
05:47la réaction était immédiate,
05:49c'est-à-dire l'éclat de rire.
05:50On se moquait de moi à cause de l'accent,
05:52ce qui fait que je l'ai ravalé,
05:54je le regrette infiniment.
05:56Mais au fond, cet accent n'est plus dans ma voix,
05:59mais il est dans mon cœur.
06:00– Bien sûr, alors je précise,
06:03donc il a été député des Pyrénées-Orientales,
06:05sous la 4e, puis sous la 5e,
06:07il a été secrétaire d'État en 57,
06:11il est d'abord à l'ASFIO,
06:12puis il va en partir,
06:13est-ce qu'on peut dire que c'était un radical socialiste,
06:15c'est ça que votre père…
06:16– Il était plus socialiste que radical,
06:18il a été socialiste longtemps,
06:22et puis lorsque le Parti Socialiste
06:24est entré dans le programme commun,
06:27il s'est séparé du Parti Socialiste.
06:28– Parce qu'il ne voulait pas être avec les communistes.
06:30– Et au fond, l'étiquette qui lui convenait le mieux,
06:33me semble-t-il, c'est l'étiquette d'indépendant.
06:36Il n'est jamais vraiment resté dans un parti complètement,
06:40il a eu des amitiés politiques,
06:41mais l'ASFIO a beaucoup compté,
06:45Léon Blum a été un des premiers à lui donner ses conseils en politique,
06:50il avait une vénération pour lui,
06:51une vénération pour Jean Jaurès,
06:53donc il a gardé, même en évoluant un peu,
06:55vers un parti beaucoup plus conservateur,
06:58voilà, et dans son panthéon,
07:00ils ont trouvé Jean Jaurès et Léon Blum,
07:02mais peut-être que Valéry Giscard d'Estaing
07:04avait lui aussi sa place.
07:05– Et Pompidou aussi.
07:05– En tant que grand européen, Pompidou aussi.
07:07– Qui va le nommer à l'ORTF,
07:09puisqu'il va diriger l'ORTF.
07:10– C'est Pompidou qui a nommé mon père, en effet,
07:14en 72, président, directeur général de l'ORTF.
07:19– Et là, évidemment, il va considérer
07:21qu'il faut rester indépendant,
07:22c'est assez rare dans une société d'aujourd'hui.
07:24– À la tête de l'ORTF, surtout, oui.
07:25– Oui, voilà, mais il va partir du coup.
07:27– Oui, il restait très peu de temps.
07:28– Il restait peu de temps,
07:29parce qu'il estimait qu'il n'avait pas la liberté,
07:31il n'avait pas suffisamment d'indépendants.
07:32– Il a d'ailleurs écrit un livre là-dessus,
07:34parce qu'il a écrit un livre qui s'appelle Hommes libres,
07:37et qui raconte son expérience
07:39de l'ORTF.
07:42– On a le sentiment qu'on parle de,
07:43je ne sais pas si vous avez ce sentiment-là,
07:45Raphaël Antoven, de ces hommes politiques d'un autre temps,
07:47non ?
07:47– Oui, il y a de cela,
07:50et il y a aussi surtout le jeu ordinaire
07:52qui veut que tout pouvoir,
07:55toute ascension par le pouvoir,
07:57passe par la soumission,
07:58sauf chez les véritables indépendants,
08:00qui réussissent à gravir les marges du pouvoir
08:03sans avoir à se soumettre pour ça.
08:05– Et puis parfois qui le manifestent, clairement.
08:07Et j'ai envie de dire que c'est peut-être de plus en plus rare,
08:09non ?
08:09– Je ne sais pas, je ne sais pas,
08:11il y a toujours eu des héros.
08:11– Le goût de la liberté demeure, je pense,
08:14j'ai beaucoup d'individus,
08:16et heureusement ne disparaît pas.
08:18– La liberté a toujours ses héros,
08:21autant aujourd'hui qu'hier.
08:22– Au fond, Arthur Comte avait un avantage,
08:24c'est qu'il était homme politique,
08:26mais il était tout autant écrivain.
08:27– Oui, historien.
08:28– Il a écrit depuis qu'il a 25 ans,
08:30il a écrit toute sa vie,
08:31il a écrit plus de 80 ouvrages,
08:33et donc la plume était pour lui une manière
08:35de contrebalancer ce monde politique
08:39qui est dur, souvent arrogant, dangereux.
08:42Et la littérature pour lui était non pas un refuge,
08:45mais un monde de paix et de réflexion, de sérénité.
08:49– Vous diriez que vous avez pris quel…
08:52L'accent, on a compris que vous l'aviez perdu,
08:54volontairement ou pas, cher Dominique Bonin.
08:57Qu'est-ce que vous avez gardé de son tempérament ?
08:59– Alors, j'ai gardé, bien sûr, ce goût du merveilleux,
09:03l'imaginaire qui était présent familialement.
09:08C'était difficile de grandir près d'un père
09:11surnommé le roi Arthur.
09:13– Oui, parce qu'on le surnommait ainsi.
09:14– Si bien en famille qu'en politique, oui.
09:16– On l'appelait comme ça dans la famille.
09:17– Et oui, puis alors il le méritait parfaitement.
09:19Il avait une manière de se tenir, de se comporter,
09:21il avait une autorité qui s'exerçait aussi
09:24dans le cercle de famille.
09:25Et donc, grandir près d'un père qui est prestigieux,
09:28qui écrit avec une facilité déconcertante.
09:31C'était peut-être une des qualités de mon père
09:33qui m'a le plus fascinée.
09:35C'est cette façon qu'il avait de noircir des feuilles
09:38et des feuilles de papier de son écriture régulière.
09:41Donc, tout ça demeure.
09:44Mais au fond, je crois…
09:45– Vous en avez un peu hérité, bien sûr.
09:47– Le plus grand message, et il me semble que c'est ce que j'essaie
09:52de retenir aussi pour moi-même et pour mes enfants ou petits-enfants,
09:55c'est qu'il a donné beaucoup d'amour.
09:59– Oui.
10:00Vous parlez peu de votre mère, enfin…
10:02– Je parle de ma mère aussi, parce que je parle beaucoup
10:06du rôle des femmes, justement, dans cette atmosphère-là.
10:09Les femmes étaient dans l'ombre de ce grand soleil masculin
10:14et ne travaillaient pas, étaient dévouées entièrement
10:19au foyer, aux enfants.
10:21J'ai eu tout de suite un modèle féminin
10:26qui était quasiment ancestral de dévouement, de sacrifice.
10:31Et cela aussi, il fallait le dépasser,
10:34essayer d'être autrement, autre chose,
10:36tout en gardant un peu l'héritage, finalement,
10:41de ces femmes également.
10:43– Oui, donc vous l'avez évidemment dépassée vous-même
10:45en suivant votre propre destin…
10:49– J'ai essayé.
10:50– Vous avez essayé.
10:51Il meurt en 2013 et vous rentrez à l'Académie française en 2013.
10:55Il a eu le conscience que vous y étiez rentrée ?
10:58– Oui, totalement.
10:59– On imagine une grande fierté.
11:01– Il était vivant, il était entièrement présent
11:04quand j'ai été élue à l'Académie française.
11:07Et il a savouré d'autant plus ma victoire
11:09que lui-même s'était présenté,
11:12avait été refusé par deux fois à l'Académie française.
11:16Ça ne lui avait pas laissé de blessures particulières.
11:19Il disait toujours que les blessures politiques étaient profondes.
11:21En revanche, cette blessure-là n'était qu'une égratignure, disons.
11:25– On aurait pu penser l'inverse.
11:28– Mais que Sophie puisse entrer à l'Académie française,
11:30je pense que ça l'aira plutôt réjoui.
11:31– On imagine.
11:33Alors Raphaël Antoven, vous êtes normalien,
11:35vous avez animé de nombreuses émissions sur la philosophie,
11:39vous avez reçu le prix Fémina pour le dictionnaire amoureux de Proust
11:42que vous aviez co-signé avec votre père, Jean-Paul Antoven.
11:45Et voici donc l'Albatros.
11:47Alors c'est un livre très personnel, cette fois encore.
11:49Il y avait eu d'ailleurs un autre roman d'autofiction en 2020,
11:53Le temps gagné, qui vous permettait aussi de revenir
11:56sur un certain nombre de personnages de votre entourage
12:00et de vos proches.
12:05J'ai envie de dire que ce livre, l'Albatros,
12:07ce nouveau livre sur vos origines,
12:10me paraissait, jusqu'à ce que j'ai dit en introduction,
12:12un peu différent, plus apaisé, plus tranquille, plus...
12:16– Triste, tout simplement.
12:18– Plus triste.
12:19– C'est un livre profondément triste.
12:20Je suis profondément triste.
12:22Quand vous perdez quelqu'un,
12:23quand vous faites l'expérience de cette...
12:25L'expérience inévitable, hein, et qui n'a rien de singulier,
12:27mais bon, l'expérience de cette perte capitale,
12:31perdre sa mère, dire « maman est morte »,
12:34l'expérience de cette douleur stupéfiante,
12:38eh bien, ce que vous écrivez,
12:39si vous essayez d'être sincère, ça en ressent fatalement.
12:42Donc c'est le plus intime, c'est le plus triste aussi,
12:45et d'une certaine manière, paradoxalement,
12:47le plus joyeux de mes livres.
12:48– Je disais tendre, parce que vous en faites un portrait affectueux,
12:53parfois un peu plus... avec moins de concessions, on va en parler.
12:58Je précise que cette mère s'appelait Catherine David,
13:01qu'elle est morte en 2023,
13:03et que vous allez l'accompagner, donc, dans cette maladie incurable,
13:06enfin, bien sûr, la maladie de Parkinson,
13:11vous allez l'accompagner jusqu'à la fin,
13:12dans ce que j'appelais ce naufrage de la fin,
13:18qui, bien sûr, va l'empêcher de faire ce qu'elle aime le plus faire,
13:23c'est-à-dire jouer du piano, qu'elle fait très bien.
13:26Est-ce que c'est ça qui vous a décidé à écrire sur elle ?
13:29Est-ce que c'est ce moment-là passé avec elle ?
13:31– Non, ce qui m'a décidé à écrire sur elle,
13:34c'est le souvenir de cette période que j'appelle la drôle de guerre,
13:37qui est le moment où le Parkinson est diagnostiqué,
13:40puis tôt repéré grâce à la pratique du piano
13:42et les tremblements intempestifs de la main gauche.
13:45Donc, tôt repéré.
13:46C'est l'intervalle qui sépare le moment
13:49où la maladie est diagnostiquée
13:50du moment où elle se déclare véritablement.
13:53C'est la drôle de guerre.
13:54Le diable est dans la boîte, on prend de la dopamine
13:56et avec ma mère, on avait le subterfuge
13:59d'un concert lecture
14:00où elle devait interpréter une dizaine de pièces
14:02pendant que je lisais une dizaine de textes.
14:05Et c'est cette période pendant laquelle,
14:09face au Parkinson qui menace,
14:11elle se construit un rempart spirituel,
14:14fait de lecture, d'interrogation sur les neurones miroirs,
14:16sur la plasticité cérébrale, d'érudition.
14:19Ma mère était quelqu'un qui opposait son érudition
14:21au désordre du monde.
14:23Et elle se prépare de cette manière-là.
14:25Et je trouve bouleversant de raconter
14:27à la fois les préparatifs
14:29et le fait qu'évidemment,
14:30quand la maladie est apparue sous des symptômes plus précis,
14:33elle a tout balayé.
14:35Et c'est ça, en fait,
14:36qui m'a décidé à écrire le livre.
14:38C'est l'échec de ces préparatifs.
14:41C'est ce qu'il y a de dérisoire
14:43dans la tentative par l'érudition
14:45de faire face à une maladie neurodégénérative.
14:48Et votre propre impuissance aussi ?
14:50Ma propre impuissance,
14:51elle était avérée depuis le début,
14:53de toute façon.
14:54Quand ma mère apprend qu'elle a la maladie de Parkinson,
14:57on décide de travailler le piano.
14:59Et elle travaille le piano.
15:00Et elle est au sommet de son art, à ce moment-là.
15:02Elle est au sommet de son art.
15:03Et on parie sur le fait que le travail du piano va...
15:06Que peut le piano contre Parkinson ?
15:08C'est la question qu'on se pose.
15:09Et donc, je la fais travailler le plus possible.
15:11Mais déjà, la main s'enquiste
15:15après avoir joué, ce qui n'est pas normal.
15:17Vous aviez conscience, plus petit, jeune,
15:20qu'elle était une pianiste hors pair ?
15:21Oui, je savais depuis toujours
15:23qu'elle était une pianiste exceptionnelle,
15:25alors que j'avais une oreille profane.
15:27Mais je m'en suis aperçu,
15:29je l'ai vérifié plus tard.
15:30C'était une amatrice,
15:31mais la reine des amatrices.
15:34Elle appartenait à la famille des laboureurs au piano.
15:37Vous savez, vous avez les déchiffreurs
15:38qui vous prennent une partoche
15:39et qui vous déchiffrent le truc,
15:41qui font des fausses notes,
15:41qui s'en foutent,
15:42et qui balancent ça
15:43comme on laisse une boîte de caviar ouverte.
15:45Et puis, vous avez les laboureurs
15:47qui restent pendant des heures,
15:48des jours et des mois
15:49sur le même morceau
15:50jusqu'à ce qu'ils le jouent parfaitement.
15:52Et ça, c'était ma mère.
15:53Donc, elle avait un répertoire assez maigre,
15:55mais son interprétation était inouïe.
15:57Elle savait jouer au milieu des touches.
16:01C'était extraordinaire.
16:02Elle avait les meilleurs profs.
16:03Et elle avait atteint un niveau remarquable.
16:05dont seules les élus ont eu quelques échos
16:09puisqu'elle n'aimait pas se donner en scène.
16:13Et elle ne vous a pas poussé vous-même
16:16à devenir pianiste.
16:17Elle m'a poussé.
16:18C'est un échec, un désastre.
16:19La place était prise.
16:20Je n'avais rien à faire là-dedans.
16:21Je me suis contenté d'écouter,
16:23de jouer avec les oreilles.
16:24Voilà.
16:24Donc, vous n'avez pas suivi ça.
16:26Alors, vous dites l'Albatros.
16:28Je disais ça.
16:28Évidemment, un très joli titre
16:29emprunté à Baudelaire.
16:31Qu'est-ce que ça veut dire ?
16:32Elle était comme un artiste incompris
16:34ou comme quelqu'un qui est incapable de...
16:37Non, c'est que vous savez,
16:38l'Albatros, c'est donc l'oiseau baudelairien
16:40qui se rit de l'archer quand il est au ciel,
16:43mais dont, exilé sur le sol au milieu des huées,
16:46les ailes de géants l'empêchent de marcher.
16:49Et ma mère, comment dire,
16:52s'était mal arrangée la vie.
16:54Elle était un peu désorganisée.
16:56Elle n'était pas très rigoureuse.
16:57Elle n'avait pas du tout le sens pratique.
16:59Elle s'était installée à Montmartre,
17:00loin de ses enfants,
17:01où elle passait des journées seule.
17:02Elle s'était mal arrangée l'existence.
17:04À la façon de l'Albatros Pateau,
17:07qui essaie de marcher en s'appuyant sur ses ailes
17:09comme sur des cannes.
17:11Et qui boite à cause de ses propres cannes,
17:14si vous voulez.
17:14Donc, elle s'était mal arrangée la vie.
17:16Mais, de retour à son bureau,
17:18ou bien devant son piano,
17:19elle prenait sa revanche.
17:20Et c'était un écrivain.
17:21Un écrivain remarquable.
17:22Il pouvait faire tenir...
17:23Journaliste au Nouveau Observateur.
17:24Journaliste au Nouveau Observateur.
17:25Érudite et écrivain.
17:27Vraiment écrivain sincère.
17:29Écrivain enfiévré,
17:31aimant les cavalcades.
17:32Sincère.
17:33Et donc, elle prenait sa revanche à son bureau.
17:36Et c'est ça, le syndrome de l'Albatros.
17:38C'est cet être qui est pâteau dans l'existence quotidienne,
17:41mais qui tutoie les cimes ou qui tutoie les dieux
17:43quand il se remet à travailler,
17:45quand il est à son art.
17:46Et elle était de cette espèce-là.
17:48Elle était de cette espèce ambivalente,
17:50là, à la fois l'un et l'autre.
17:51Et vous l'admiriez pour ça, petit.
17:53Je l'admirais profondément.
17:54Peut-être que ça vous agaçait un peu, aussi.
17:55Bien sûr, mais j'étais son fils.
17:59Donc, bien sûr qu'elle m'agaçait
18:01et que le génie de ses phrases s'était perdu
18:04dans le psytacisme de ma mère
18:05et son aptitude à se marrer des mêmes vannes.
18:08Bien sûr.
18:09Mais on était intellectuellement extrêmement proches.
18:12Nous étions très proches.
18:14J'ai découvert ça tardivement, sur le tard.
18:16En la lisant, je me suis aperçu
18:18que la langue que moi-même je croyais adopter
18:20comme une seconde langue
18:21était en réalité ma langue maternelle.
18:23On était intellectuellement très, très proches.
18:26Et donc, à tel point que le sentiment de l'absence
18:28est parfois un peu moins vif.
18:30Il me suffit de la lire pour la retrouver.
18:32Et d'ailleurs, pour la décrire,
18:35vous donnez beaucoup de détails
18:36et aussi des citations objectives de cette femme,
18:39des phrases en italique
18:41qui représentent un peu ses dérives,
18:43enfin ses dérives personnelles.
18:43Ce sont des textes d'elle,
18:44ce sont des morceaux d'elle,
18:46tantôt des morceaux de journal,
18:48tantôt des morceaux de livres parus,
18:50tantôt des confidences qu'elle m'a faites.
18:54Mais c'est sa voix.
18:56Je voulais qu'on entendit sa voix.
18:58Je voulais qu'on l'entendit le plus possible.
19:01C'est pour ça que j'ai insisté sur les dialogues
19:03et c'est pour ça que j'ai insisté sur ses idiomes,
19:06sur sa façon de parler.
19:07Je voulais que les gens qui l'ont connue la retrouvent,
19:10la retrouvasse.
19:10Mais je voulais surtout que cette voix restât dans l'oreille.
19:18C'est en présence.
19:18On ne peut pas dire qu'Arthur Comte était un albatros,
19:21Dominique Bonin, non.
19:22Il était probablement parce que chacun a ses faiblesses,
19:25chacun a ses fragilités.
19:27Ce qui m'a frappée dans le livre de Raphaël Antoven,
19:32c'est la qualité un peu double de cette femme
19:35qui est à la fois une artiste et une intellectuelle.
19:38Parce qu'elle a une manière très cérébrale d'aborder la vie
19:42à travers, justement, on vous parlait d'érudition.
19:45Mais au fond, c'est une artiste.
19:47Donc elle a ce double appel.
19:50Elle aimait « Pic de la mirandole ».
19:53Parce que c'était l'homme le plus savant de son temps
19:55et que c'était un artiste quand même.
19:58Elle aimait ça.
20:00Elle parlait ces deux langues-là.
20:02Et par ailleurs, l'intellectuel en elle
20:05était partagé entre un tropisme spiritualiste
20:09qui parlait de je ne sais quoi,
20:11qui était musical,
20:12qui parlait d'indicible,
20:14qui parlait d'ineffable,
20:15qui lisait du Jean Kélévitch et du Bergson,
20:17qui était du côté des philosophies de l'esprit.
20:20Et un matérialisme ardent
20:21qui la rendait confiante sur le fait
20:23que la science pourrait régler la totalité de nos problèmes.
20:26Elle appartenait aux deux régimes à la fois.
20:28Elle les soutenait simultanément.
20:30Mais quelle mère était-elle ?
20:31Une mère tendre ?
20:33Une mère attentive ?
20:34Une mère distraite ?
20:35Elle a été toutes les mères à la fois.
20:36Elle a été distraite,
20:38elle a été injuste,
20:39elle a été lâche,
20:40elle a été merveilleuse,
20:42elle a été extraordinairement,
20:44je hais ce mot,
20:45mais je suis bien obligé de l'employer ici,
20:47inspirante.
20:49C'est un bobo aussi.
20:50Et incroyablement,
20:52c'est un mot,
20:53c'est un anglicisme,
20:54inspiring.
20:55Et c'était une mère bouleversante.
20:58Mais il y a aussi l'idée dans ce livre
21:00que l'un et l'autre,
21:04même si vous avez souligné
21:05cette proximité intellectuelle
21:07et profonde finalement,
21:08qui vous unissait,
21:09vous n'êtes peut-être pas assez parlé,
21:11vous n'êtes pas dit tout ça.
21:13Non, ce n'est pas vrai.
21:13Non, non, non, non, non, non, non, non.
21:15J'ai eu cette chance, moi.
21:15J'ai eu cette chance merveilleuse.
21:17Je me suis aperçu que ma mère et moi
21:18ont pensé la même chose.
21:19J'avais entre 20 et 25 ans.
21:21J'ai découvert que ma mère,
21:23avec ses outils à elle,
21:25avait des objets qui étaient les mêmes
21:26que les miens.
21:27Mais vous n'aimiez pas votre...
21:28Enfin, vous l'avez souligné,
21:29que vous n'aimiez pas votre beau-père
21:30et que ça...
21:31Non, je n'ai pas parlé à ma mère.
21:32J'ai vécu mon enfance,
21:34j'ai passé mon enfance chez ma mère.
21:36C'était une enfance malheureuse
21:37à cause de mon beau-père.
21:39Qui a peut-être bloqué la communication.
21:41Oui, peut-être.
21:42Mais enfin, moi, j'en suis parti.
21:44Je n'ai pas parlé à ma mère
21:44pendant 2 ou 3 ans.
21:45Et quand on s'est retrouvés,
21:47j'avais 16 ans, 17 ans,
21:49on s'est retrouvés sur de bonnes bases.
21:51On avait purgé des vies entières d'engueulades.
21:53On n'avait plus de raison de se fâcher.
21:55On était juste proches.
21:56Et on pouvait émerveiller,
21:57découvrir à quel point profiter l'un de l'autre.
21:59Et donc, on a eu des discussions infinies.
22:01Moi, j'ai eu cette chance merveilleuse
22:03d'avoir avec ma mère
22:04plus de discussions sur le reste du monde
22:06que sur nous deux.
22:08Nous n'avions pas de relations pathogènes.
22:10On était juste sincèrement,
22:11sincèrement attachés l'un à l'autre.
22:13Et puis, il y a ce moment si particulier
22:15qui est la fin de cela
22:16et qui vous rapproche d'une certaine...
22:18Enfin, qui vous unit à jamais, sans doute,
22:21mais de façon évidemment déchirante
22:23puisque vous écrivez cet accompagnement.
22:27C'est-à-dire que quand vous accompagnez quelqu'un
22:30le long de son agonie,
22:34vous avez beau le suivre à chaque étape,
22:36suivre chaque dégradation, chaque chute,
22:38parce que ça marche par chute,
22:39la maladie de Parkinson,
22:40c'est des cases...
22:41Tout va bien, enfin tout va bien,
22:43tout va normalement,
22:43puis on se casse la gueule
22:44et on ne remonte pas.
22:45Et c'est comme ça que ça vous dégrade.
22:47Quand vous accompagnez quelqu'un,
22:48vous avez beau l'accompagner de cette façon-là,
22:50vous avez beau le suivre tous les jours,
22:52vous avez beau être à ses côtés,
22:53autant que possible,
22:54et voir venir et espérer la mort,
22:57tout en la redoutant,
22:59vous la voyez venir
23:00et quand elle arrive,
23:02vous êtes stupéfait.
23:03Et c'est ça qui est très étrange,
23:05si vous voulez,
23:05c'est que la mort puisse vous surprendre autant...
23:07Alors que vous étiez prépare.
23:08Alors que le mourir est si long
23:10et que vous l'avez sous les yeux en permanence,
23:13comment peut-on assister à tant de mourir
23:15et être surpris par la mort ?
23:17Et je voulais raconter ça.
23:19Je voulais raconter cette qualité d'étonnement,
23:22en fait,
23:22qui nous vaut,
23:24et qui vaut à chacun de nous,
23:26d'être surpris par l'événement
23:27le plus prévisible de sa vie.
23:29Est-ce que vous avez pu accompagner
23:30votre père aussi ?
23:31Alors il est mort âgé, mais...
23:33Bien sûr.
23:34Très âgé.
23:35Très âgé, même.
23:35Il est mort à 93 ans.
23:3693 ans, oui.
23:37Mais il y avait de l'apaisement ?
23:40Non, il n'y avait pas d'apaisement, non.
23:43Mon père a été en colère
23:44pendant presque 15 ans
23:46après la mort de ma mère.
23:49Il ne s'est jamais remis de la mort de ma mère.
23:51Et cette colère,
23:53il en a voulu à la vie
23:54du départ de la femme aimée.
23:58Et donc, il a survécu.
24:00Il a arrêté d'écrire.
24:02Il a arrêté absolument tout.
24:03Il s'est enfermé dans l'appartement.
24:05La télévision, on lui tenait compagnie.
24:09Son corps s'est progressivement dégradé.
24:11Il a gardé la tête jusqu'à la fin, heureusement.
24:15Mais effectivement, mon frère et moi,
24:17nous venions tout le temps près de lui.
24:20Et vous avez eu le sentiment que vous lui avez...
24:22Près de lui.
24:23Mais il y avait quelque chose qui était brisé, vraiment.
24:26Et vous avez eu l'impression d'avoir pu lui parler
24:29tout au long de sa vie ou lui dire les choses
24:31que vous aviez envie de lui dire ?
24:33Alors, mon père et moi, nous ne parlions pas.
24:36Oui.
24:36Je crois que je n'ai jamais eu de dialogue avec lui
24:39sur quoi que ce soit.
24:41C'est assez extraordinaire.
24:42Parce qu'aujourd'hui, on vous dit,
24:43il faut parler, il faut tout expliquer.
24:44On a envie de parler à nos enfants.
24:46Surtout, on a envie de leur parler.
24:48En vérité, c'était un père...
24:48C'est curieux parce que...
24:50Il était très, très expansif à l'extérieur.
24:51Il racontait des histoires.
24:53Oui.
24:53À l'extérieur, il faisait des discos politiques,
24:56il allait vers les gens.
24:57Mais, comment dire,
25:00ces silences à la maison ne gênaient pas.
25:02C'était des silences, de bons silences, on peut dire.
25:06Et on a grandi dans cette dimension-là.
25:08En fait, quelquefois,
25:12ne pas dire les choses, c'est bon aussi.
25:15Alors ça, je ne sais pas.
25:16Quand on parle trop,
25:18quand on dit trop de choses,
25:20les mots, c'est dangereux,
25:21les mots, ça flotte,
25:23les mots vous suivent d'une année à l'autre.
25:25Et ces silences...
25:26Mais attention,
25:27ce n'était pas un silence agressif
25:29ou un silence désagréable ou triste.
25:33C'était un silence tout à fait naturel.
25:35Et nous trouvions cette relation filiale,
25:38cette relation d'affection
25:39à travers le silence des soirées familiales.
25:43Ma mère était...
25:44C'était son ennemi, le silence.
25:46Oui.
25:46C'était l'ennemi.
25:47Elle est née dans le silence.
25:48Elle est née entre une mère endormie
25:49et un père qui n'était pas là
25:50parce qu'il était avec son autre famille.
25:54Et donc, elle est née dans un silence de tombe.
25:56Et elle s'est donnée pour but, toute sa vie,
25:58de vaincre le silence,
25:59c'est-à-dire de réussir à prendre la parole.
26:01Quitte à ne pas tout dire, d'ailleurs.
26:02Mais de réussir à prendre la parole.
26:05Ce qui est tu, vous tue, disait-elle.
26:08Tout ce qui est tu...
26:09Oui, c'est aussi le pendant de ce que dit Dominique.
26:11Des mots peuvent tuer, mais ce qui est tu, peut tuer.
26:13La littérature veut le silence.
26:15Pour écrire, il faut le silence.
26:17La littérature veut le silence,
26:19mais elle naît d'une victoire sur le silence.
26:22Elle naît aussi d'une victoire du droit,
26:26de la capacité, du droit qu'on se donne de parler un jour.
26:30Voilà.
26:30Alors, le livre de Dominique Bonas s'appelle
26:32Le Roi Arthur,
26:33sur ce grand personnage de notre République,
26:36Arthur Comte.
26:38C'est O-N-T-E.
26:39C'est O-N-T-E.
26:39Comme un conte de fées, s'il vous plaît.
26:41Voilà, parce qu'il aimait les contes.
26:42Eh oui.
26:43Avec son accent rocailleux.
26:45Et votre livre,
26:46Cher Raphaël Antoven,
26:47C'est l'Albatros sur votre mère,
26:48disparu en 2023.
26:50Merci beaucoup d'être venu nous voir.
26:53Quelques coups de cœur avant de terminer.
26:54D'abord, une mère en fuite.
26:55Ben oui, parce que...
26:56Demisca Saïas, chez Grasset,
26:58un beau portrait d'une mère qui est singulière.
27:01Et puis aussi le tableau d'une époque, évidemment,
27:03par un spécialiste bien connu du rock,
27:06qui écrit bien aussi.
27:08Et puis Thierry Metz,
27:08Lettre à ma bien-aimée,
27:10c'est un auteur à redécouvrir à travers cette parution,
27:12donc en poésie Gallimard.
27:14Ce sont des poèmes, oui.
27:16Il faut saluer, en tout cas,
27:17cette collection un peu exceptionnelle.
27:20Et puis tout simplement,
27:21pour sourire,
27:22Thierry Implantus,
27:23c'est la chronique de l'année 2025.
27:26L'amour du pape,
27:27l'arrivée de Trump, etc.
27:29C'est son regard,
27:31c'est franchement rigolo.
27:33Donc je donne à qui veut.
27:34Voilà, merci beaucoup de nous avoir suivis.
27:36On se retrouve très vite
27:37pour un nouveau numéro de Bonheur des livres.
27:39Sous-titrage Société Radio-Canada
27:56Sous-titrage Société Radio-Canada
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