Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 1 jour


Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00C'est parce que nous sommes convaincus au Sénat que c'est par la proximité que nous répondrons aux défis de demain
00:05que nous sommes favorables à ce qu'un nouveau souffle de liberté rejaillit sur les collectivités qu'on renoue
00:11avec l'esprit des lois de décentralisation j'évoquais 1982 et 2003.
00:17Un sentiment que je crois nous partageons avec l'ensemble des régions, quelle que soit leur sensibilité.
00:23Nous avons eu l'occasion d'échanger avec vous à plusieurs reprises et encore ces dernières semaines.
00:28Alors quand le Premier ministre m'a écrit sollicitant les propositions du Sénat en matière de décentralisation,
00:35il n'a pas fallu attendre très longtemps pour répondre.
00:39En effet tout existe, un rapport de Philippe Baye-Jean-Marie Bockel en 2020
00:46qui formulait 50 propositions pour le plein exercice de liberté locale.
00:50Un nouveau rapport de juillet 2023, n'est-ce pas, Françoise Gattel, Mathieu Darnot, François-Noël Buffet
00:57qui formulait 15 propositions pour rendre aux élus locaux leur pouvoir d'agir,
01:02mais aussi des rapports intéressants, ceux d'Éric Wörth, de Boris Ravignon,
01:08et bien sûr le dialogue que nous avons avec les trois grandes associations d'élus.
01:13Il ne faut pas selon moi un grand big bang territorial.
01:17Je vous le dis, sinon on se retrouvera de congrès en congrès.
01:21Et comme moi j'en suis à mon quatrième président de la République bientôt,
01:24je dois vous dire que j'entends parler de ça depuis un certain temps.
01:28Il nous faut une loi simple, concrète, à horizon bref,
01:34qui aide les élus dans leur quotidien.
01:36Simple, concrète, à horizon bref.
01:40C'est dans cet esprit que j'ai adressé vendredi un rapport dont le titre est clair,
01:44un nouvel acte de décentralisation pour redonner aux élus locaux la liberté d'agir.
01:49C'est le fruit donc d'un travail des groupes du Sénat, de la plateforme commune,
01:55elle existe bien au Sénat,
01:56et qui reprend les grands principes édictés dans nos travaux précédents,
02:00mais aussi les apports des groupes d'opposition et minoritaires
02:04qui font partie de l'ensemble des propositions que nous faisons.
02:09Les principes de notre rapport, je voudrais simplement les rappeler devant vous,
02:13libre administration et subsidiarité au cœur de la réforme.
02:17Les objectifs sont simples, libre administration des collectivités.
02:22Pour cela, il est indispensable, Madame la Ministre, de clarifier les compétences,
02:27non pas tant entre collectivités, mais entre l'État et les collectivités.
02:33Je pense concernant les régions à la formation professionnelle,
02:37où le panel d'acteurs intervenant, entre les OPCO, France Travail et vous-même,
02:42pour ne citer que les plus importants, ne permet pas l'efficacité maximale.
02:47C'est un ancien ministre du Travail qui vous dit ça.
02:51Il est indispensable de renforcer votre rôle en la matière,
02:54et quand on voit les montants en jeu,
02:56il est évident qu'une plus grande efficacité permettrait aussi de gérer les économies.
03:01Je rappelle en ce moment que l'Allemagne,
03:04dans cet automne des réformes, est en train de réfléchir à tout cela,
03:08dans le cadre de la coalition allemande,
03:11ça fait partie des sujets et des priorités de nos voisins l'outre-Rhin.
03:16Sujet aussi de l'orientation.
03:18Aujourd'hui, je sais les difficultés que vous rencontrez
03:20avec l'Office national d'information sur les enseignements et les professions.
03:24Il est impératif là aussi de vous donner davantage de latitude
03:27pour vous permettre d'exercer pleinement votre compétence
03:30et peut-être poser la question de l'avenir de l'ONICEP.
03:34Quant aux aides aux entreprises,
03:36un rapport du Sénat montre que le magma d'aide qui existe
03:39est la nécessité de les rationaliser.
03:42Là aussi, le rôle des régions peut être renforcé.
03:47Différenciation, vous l'avez évoqué, Madame la Ministre.
03:49Libre administration, subsidiarité, mais différenciation.
03:53Vous savez, le Sénat est favorable à l'inscription de la différenciation
03:56dans la Constitution.
03:58Nos territoires ne sont pas soumis aux mêmes problématiques.
04:01Et les réponses à y apporter ne peuvent pas être toutes semblables.
04:04Tout à l'heure, je croisais le président de la région Bretagne.
04:08Ils ont fait des propositions en 2023,
04:11réactualisées en 2025,
04:13mais aussi Valérie Pécresse pour l'Île-de-France.
04:17De même, saluons nos collègues d'Outre-mer,
04:19des collectivités d'Outre-mer qui le souhaitent,
04:21à pouvoir faire évoluer leur cadre institutionnel
04:24afin de disposer d'une plus grande liberté d'agir.
04:28Je pourrais saluer d'ailleurs le dernier arrivé dans le club des régions.
04:32Le président Benissa Ousemi,
04:35dont le Parlement, répondant à l'attente des élus,
04:38a permis l'évolution de son département
04:39en collectivité unique de Mayotte,
04:43réunissant les compétences du département et de la région
04:47dans le cadre de l'effort de solidarité que nous devons faire,
04:50sur lequel, madame la ministre, je vous l'ai confié à Lorraine,
04:52faudra s'assurer que les crédits arrivent jusqu'aux communes
04:55dans les temps qui viennent.
04:57Notre collègue sénatrice de Mayotte
04:59l'a rappelé aux dernières questions au gouvernement.
05:05Par ailleurs, je le dis devant nos collègues ultramarins,
05:08le débat que nous avons eu récemment au Sénat
05:09sur le projet de loi Bichert
05:10m'a laissé un goût d'inachevé,
05:14avec sans doute un impact encore trop mineur
05:16sur la formation des prix Outre-mer.
05:20Le sujet me paraît de voir traité de façon plus globale.
05:24Ce n'est pas simplement une question de prix,
05:26mais aussi de souveraineté économique
05:27de nos territoires ultramarins,
05:29d'intégration régionale renforcée,
05:32mais aussi et surtout peut-être de pouvoir normatif,
05:36madame la ministre.
05:38C'est d'ailleurs le sens des voeux émis par les congrès
05:40des élus de Martinique, de Guadeloupe ou de Guyane,
05:42en faveur d'une domiciliation du pouvoir normatif,
05:47je reprends les mots.
05:48Quant à la collectivité de Corse,
05:51je l'ai croisé tout à l'heure,
05:52et pour que les choses soient claires,
05:54le président Simeoni,
05:55le projet de loi constitutionnelle sera examiné
05:57en premier lieu au Sénat.
05:59Je le dis, nous sommes favorables
06:01à ce que la collectivité de Corse,
06:03madame la présidente,
06:03puisse disposer d'un pouvoir d'adaptation
06:05des lois dans certains domaines,
06:07du fait de son caractère particulier,
06:09mais je souhaite que notre Assemblée,
06:11pour être très clair,
06:13reprenne l'avis du Conseil d'État,
06:15afin que la reconnaissance de l'existence d'une communauté
06:18ne peut pas s'insérer dans les grands principes universalistes
06:22que nous avons invoqués tout à l'heure
06:25et qui nous ont rassemblés dans la déclaration universelle,
06:29madame la présidente.
06:30Et c'est sans doute un point tout aussi important,
06:33s'agissant des possibilités d'adaptation des lois et règlements
06:36et de fixation de normes,
06:39il rend explicite le contrôle du Parlement,
06:41qui devra le faire dans un délai,
06:43dans un délai qui doit être bref,
06:46car si le délai n'était pas respecté,
06:47ce serait considéré comme adopté,
06:49mais je vous donne d'ores et déjà la position,
06:52je le crois, d'une majorité au Sénat,
06:55pour cette collectivité.
06:57Enfin, autonomie financière et fiscale à retrouver.
07:01Depuis plus de 15 ans,
07:02les collectivités ont perdu pratiquement
07:04toute liberté financière et fiscale.
07:07Et compte de l'ironie,
07:08les rares recettes fiscales qu'il vous reste
07:10sont aux antipodes des compétences
07:13que vous devez développer.
07:15Je prends l'exemple des recettes liées
07:16à l'immatriculation des véhicules,
07:20alors que vous avez essentiellement
07:22des mobilités ferroviaires à prendre en charge.
07:25Il est donc nécessaire de refondre complètement
07:28le mode de financement des collectivités.
07:30C'est ce que nous proposons.
07:33Cette réforme passerait par trois mesures.
07:35Renforcer l'autonomie fiscale,
07:38essentielle d'ailleurs au lien entre le citoyen
07:39et le territoire,
07:41attribuer les recettes en cohérence
07:42avec les compétences et les charges,
07:45et réformer la dotation globale de fonctionnement
07:47et les dispositifs de péréquation.
07:50Le Sénat propose le réexamen régulier
07:53par le parlement des ressources attribuées
07:55par l'État aux collectivités territoriales.
07:58Enfin, en cette période de préparation budgétaire,
08:02je tenais à vous confirmer notre position.
08:05C'est la même que la présidente.
08:08Le gouvernement demande un effort de 4,6 milliards.
08:11Je vous le dis tout net, c'est inacceptable.
08:15Nous estimons que les efforts à réaliser
08:16ne peuvent pas dépasser 2 milliards.
08:18Nous nous retrouvons là, Madame la Présidente.
08:20En effet, nous savons le rôle moteur
08:23que vous jouez dans la cohésion de notre pays,
08:25ainsi que l'action que vous représentez
08:27en matière d'investissement.
08:30Vous vous rappelez d'ailleurs
08:31qu'entre 2019 et 2024,
08:33votre capacité d'investissement avait augmenté de 36%
08:36et que vous aviez doublé
08:38le budget dédié aux transports.
08:41Donc, je pense que le Sénat
08:44sera à vos côtés pour défendre nos territoires
08:46et pas par corporatisme,
08:49pas par clientélisme,
08:50parce que vous êtes, avec les communes,
08:52les départements,
08:54ensemble, 70% de l'investissement public
08:58dans ce pays.
08:59Vous avez aussi, et j'ai en tête,
09:04les craintes que vous avez
09:05quant aux évolutions des recettes des régions.
09:08Vous avez rencontré le rapporteur général.
09:10Vous connaissez bien le président
09:12de la Commission des finances.
09:13Je sais que votre capacité,
09:15si on le rapporteur général,
09:16est le président de la Commission des finances.
09:18Je ne sais pas si Claude Rennal est là,
09:20mais en tous les cas,
09:21je sais que vous avez le fil direct aussi
09:23avec notre président
09:23de la Commission des finances.
09:26Enfin, vous l'avez évoqué,
09:29Madame la Ministre,
09:30à décentralisation forte,
09:32il faut une déconcentration forte.
09:34C'est une position constante du Sénat.
09:37Il est indispensable de renforcer
09:38le rôle des préfets.
09:39Et la décision prise par le précédent Premier ministre,
09:42parce que nous sommes un pays
09:43qui oublions très rapidement,
09:46et notamment ce qu'il a présenté à Chartres,
09:48ce rôle particulier des préfets,
09:50préfets de région, préfets de département,
09:52dont la relation avec les collectivités
09:54me paraît tout à fait essentielle.
09:57Il faut que les préfets retrouvent
09:58l'autorité sur l'ensemble des services de l'État,
10:02que nous ayons un interlocuteur clair
10:05pour que cette relation collectivité-État,
10:09parce qu'à décentralisation forte,
10:11il faut un renforcement de la déconcentration
10:15et il faut un État territorial fort.
10:19Nous rejoignons d'ailleurs vos attentes,
10:20Madame la Présidente.
10:22Nous pensons qu'il faut effectivement
10:23questionner l'existence de certaines agences.
10:26Il y a pour ça,
10:27premier rapport de Christine Lavarde
10:29et de Pierre Barros,
10:31c'est la diversité.
10:33Pierre Barros est communiste,
10:34Christine Lavarde et les Républicains
10:36et nous questionnons cette multiplication d'agences
10:41qui ont été quelque part une mode, une dérive
10:45et quelque part qui échappent aussi
10:47au contrôle du Parlement
10:48quand ça n'est pas au contrôle du gouvernement.
10:51Cette décentralisation doit se faire à l'aune
10:53d'une nouvelle manière d'aborder les relations
10:55entre l'État et les collectivités.
10:58C'est la confiance.
11:00Ce dont nous avons besoin,
11:02c'est de relations de confiance.
11:03D'ailleurs, ce pays a besoin de confiance.
11:07Confiance entre l'État et les élus locaux.
11:12Confiance aussi pour simplifier.
11:14Alors, Madame la Présidente,
11:15les régions sont des territoires solides
11:17qui permettent à la France
11:20d'être plus forte.
11:22Vous avez évoqué l'Europe
11:23et vous avez parlé tout à l'heure
11:28de l'Europe de la paix.
11:31Permettez-moi de conclure avec
11:32les mots d'un des pères fondateurs de l'Europe
11:37qui repose à quelques lieux d'ici,
11:41à Basoch-Soullion, Jean Monnet,
11:43qui avait fait comme devise
11:46« Il n'est de défaites que celles qu'on accepte ».
11:50Eh bien, moi, je vous propose,
11:52à l'instar de Jean Monnet,
11:54eh bien, de ne pas accepter les défaites
11:56et qu'en ces temps difficiles,
11:58nous soyons capables,
12:00Parlement,
12:02collectivités territoriales et États,
12:05eh bien, de quelque part,
12:07conjurer la fatalité
12:08et espérer pour que vivent les régions,
12:11vive la République
12:11et vive la France.
12:12Applaudissements
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations