- il y a 1 heure
Fin 1944. La France est libérée mais quelques poches de résistance allemande subsistent sur la partie Atlantique du pays.
A Royan, les alliés ont du mal à venir à bout des armées du Reich. En janvier 1945, puis en mars, ils décident de bombarder le centre-ville. C'est un désastre. Une mauvaise coordination entre Américains, Britanniques et Français aboutit à l'anéantissement pur et simple de la cité.
Plusieurs milliers de civils et de militaires meurent sous les bombes qui, pour la première fois, étaient remplies de napalm. Année de Production :
A Royan, les alliés ont du mal à venir à bout des armées du Reich. En janvier 1945, puis en mars, ils décident de bombarder le centre-ville. C'est un désastre. Une mauvaise coordination entre Américains, Britanniques et Français aboutit à l'anéantissement pur et simple de la cité.
Plusieurs milliers de civils et de militaires meurent sous les bombes qui, pour la première fois, étaient remplies de napalm. Année de Production :
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00En automne 1944, la France est aux trois quarts libérée et puis on a ces poches de résistance
00:07allemande qui sont notamment sur les franges atlantiques et de la mer du nord. Tous les
00:10grands ports français sont bloqués par les allemands. Le général de Gaulle veut que les
00:17poches de l'Atlantique n'existent plus. Pourquoi Royan ? Parce que Royan commande l'entrée de la
00:23gérante. Il faut préparer le terrain avec un bombardement massif. On peut bombarder Royan.
00:30Et ma mère disait, non, non, non, je sens qu'il va arriver quelque chose, partons d'ici,
00:37partons d'ici. Quand il y avait un bombardement, il fallait se mettre sous un escalier, c'est
00:43ce qu'on a fait. Nous sommes le 5 janvier, il a neigé les jours précédents, donc il fait
00:50très froid et ils essayent de se réfugier comme ils peuvent aux abris. Et puis la maison
00:57est tombée. Et nous étions dans les pierres jusque-là. Alors ma mère criait, au secours,
01:02au secours, c'est épouvantable, c'est épouvantable. C'est une destruction à près de 90% de la
01:10ville de Royan. C'est 442 morts. On a su notamment que mes grands-parents avaient été tués sous
01:17de bombardements. Et je n'ai plus jamais revu ma mère depuis ce moment-là.
01:22C'est quoi ?
01:24C'est quoi ?
01:28C'est quoi ?
01:32C'est quoi ?
01:35Le débarquement normand du 6 juin 1944
01:59et celui en Provence du 15 août,
02:02les Alliés chassent peu à peu les Allemands du territoire français.
02:12Les Français entrent dans Paris le 25 août.
02:16Ce même jour, à la tombée de la nuit,
02:19le général de Gaulle, à la tête du gouvernement provisoire de la République française,
02:23entre dans la capitale.
02:27L'automne 1944, la France est aux trois quarts libérée quasiment,
02:30donc sur son territoire national.
02:32Les Alliés sont déjà dans les Vosges et en Alsace.
02:35Et puis on a ces poches de résistance allemande
02:37qui sont maintenues aux mains des Allemands,
02:39notamment sur les franges atlantiques et de la mer du Nord.
02:44Après l'entrée en guerre des États-Unis
02:46et l'attaque allemande contre l'Union soviétique,
02:49Hitler avait décidé au printemps 1942
02:52de faire fortifier tout le littoral atlantique,
02:55notamment les côtes françaises,
02:56en prévision d'un débarquement à venir.
03:00En deux ans sont érigés des bunkers,
03:02blocos, batteries d'artillerie,
03:04forteresses, obstacles,
03:06mines et radars.
03:07À l'automne 1944,
03:12il reste six de ces zones occupées
03:14par des Allemands lourdement armés.
03:19C'est réduit dans lesquels
03:20les Allemands se sont retranchés
03:24tout le long de l'Atlantique,
03:27d'abord de part et d'autre
03:28de l'estuaire de la Gironde,
03:30mais aussi à Rochefort,
03:31et puis plus au nord,
03:32à La Rochelle,
03:34Saint-Nazaire,
03:36Lorient,
03:36et puis encore plus au nord,
03:39Dunkerque.
03:40C'est-à-dire que finalement,
03:41tous les grands ports français
03:43sont bloqués
03:43par les Allemands.
03:48Les troupes allemandes,
03:50présentes dans les forteresses
03:51de l'Atlantique,
03:52ont reçu des directives très claires.
03:54En septembre 1944,
03:56Hitler leur a ordonné
03:57de se battre jusqu'au bout,
03:59jusqu'au dernier homme.
04:00Il faut qu'il y ait
04:03cette poche de résistance
04:04qui soit présente
04:05sur le territoire
04:07en vue d'une éventuelle
04:08contre-attaque
04:09et de façon à pouvoir
04:10prendre l'ennemi à revers.
04:11Et donc les Allemands
04:12sont dans les poches
04:13et attendent tout simplement
04:14d'être attaqués
04:15par les forces françaises.
04:18La France se libère
04:20grâce aux alliés
04:20et aux efforts du général de Gaulle
04:22à la tête des forces
04:23de la France libre.
04:25Mais de Gaulle
04:26doit aller encore plus loin
04:27pour retrouver
04:28la légitimité perdue
04:29d'un pays
04:30qui a collaboré
04:31avec le régime nazi.
04:34La libération
04:35du reste du territoire
04:36doit être absolument
04:37l'affaire exclusive
04:38de la nouvelle armée française.
04:42Le projet des poches
04:44est donc mis à l'étude
04:45par l'armée française
04:47à partir de l'automne 1944
04:49et notamment
04:51la libération de Royan.
04:52Pourquoi Royan ?
04:53Parce que Royan
04:54commande l'entrée
04:55de la gérante
04:56donc c'est une cible
04:57tout à fait légitime.
04:58elle bloque l'accès
04:59au port de Bordeaux.
05:00Également,
05:01le général de Gaulle
05:02cherche par
05:03cette libération militaire
05:06à affirmer
05:07la puissance
05:08de l'armée française
05:09et à faire
05:10de l'armée française
05:11sur le plan géopolitique
05:12un partenaire
05:13des alliés
05:15qui peut
05:15gagner des batailles
05:17seul
05:17et donc
05:18être au rang
05:19des futures puissances
05:21victorieuses
05:22de l'Allemagne-l'Asie.
05:25Mais pour mener
05:26à bien
05:26cette opération
05:27à Royan
05:27De Gaulle
05:28a besoin
05:28du feu vert
05:29des alliés.
05:30Les armées français
05:31sont engagées
05:32sur d'autres fronts.
05:34Pour ce faire
05:35il va demander
05:36au quartier général
05:37des forces alliées
05:39de l'ouest
05:40de pouvoir
05:41disposer
05:42d'une armée
05:42régulière
05:43et notamment
05:43de la première division
05:45de la France libre
05:46qui est
05:47en poste
05:48en Alsace
05:50qui tend
05:50sur le front
05:51de l'Est.
05:52Le général
05:53Dwight Eisenhower
05:54le chef
05:54des armées alliées
05:55refuse
05:56pour des raisons militaires.
05:58La priorité
05:59c'est l'Allemagne.
06:02Pour avancer
06:03dans les préparatifs
06:03de cette offensive
06:04majeure française
06:05le chef
06:07du gouvernement
06:07provisoire
06:08réorganise
06:09son état-major.
06:12Il décide
06:12de nommer
06:13Edgar de la Réminin
06:14à la tête
06:15du commandement
06:17du front
06:19de l'Ouest.
06:20Edgar de la Réminin
06:21c'est un gaulliste
06:22de la première heure
06:23qui s'est engagé
06:24très précocement
06:25dans la résistance
06:26et puis
06:27il a débarqué
06:27en Provence
06:28en août 1944.
06:31Donc c'est un véritable
06:32soldat
06:33aguerri.
06:34Par contre
06:34c'est un personnage
06:35atypique
06:36c'est un
06:37va-t'en-guerre
06:38un personnage
06:40qui peut avoir
06:41des fois
06:41deux personnalités
06:44complètement différentes
06:45colériques.
06:46Après sa nomination
06:47le général
06:48de la Réminin
06:49s'adresse aux Français
06:50dans un message
06:51diffusé
06:51aux actualités
06:52cinématographiques.
06:54Principale ville
06:55du Royennais
06:55et de la presqu'île
06:56d'Arver
06:57en Charente-Maritime
06:58Royan est située
06:59sur la rive droite
07:00de l'estuaire
07:01de la Gironde.
07:03Avec la mode
07:03des bains de mer
07:04importés d'Angleterre
07:05la ville surnommée
07:06la Perle de l'Atlantique
07:08et ses plages
07:09de sable fin
07:10deviennent
07:11dans l'entre-deux-guerres
07:11au fil des années
07:12une destination
07:14très prisée
07:14de la bourgeoisie.
07:16Avec la guerre
07:17ses habitants
07:18se retrouvent
07:18pris au piège
07:19en zone occupée.
07:25Ils cohabitent
07:26avec les Allemands
07:26il y a des approvisements
07:27qui sont faits
07:28il y a des hôpitaux
07:29qui sont construits
07:29pour eux
07:30la vie quotidienne
07:31s'organise
07:33et c'est relativement
07:34encore supportable
07:36jusqu'à la fin
07:37de l'année 44.
07:38Pendant la guerre
07:39la population
07:40de Royan diminue.
07:43A partir de septembre
07:441944
07:45aussi bien
07:46les Allemands
07:46de la forteresse
07:47de Royan
07:47que les nouvelles
07:48autorités françaises
07:50invitent les habitants
07:51à quitter les lieux
07:51au plus vite.
07:53On estime
07:54qu'en septembre 1944
07:55ce sont près
07:57de 8000 civils
07:59qui se trouvent
08:00encore
08:00dans la forteresse
08:01de Royan
08:02et donc
08:03le commandement
08:04militaire allemand
08:05veut se débarrasser
08:07de ces civils
08:08qui sont autant
08:08de bouches
08:09à nourrir.
08:10Et puis
08:10les troupes françaises
08:12le commandement français
08:13lui
08:13pour lancer
08:14une bataille
08:15en ordre
08:16normal
08:18il lui faut
08:19le moins possible
08:20de civils
08:20pour occasionner
08:21le moins de pertes.
08:23Peu informé
08:24sous couvre-feu allemand
08:25et coupé
08:26du reste
08:27de la France libérée
08:28des habitants
08:29de Royan
08:29hésitant
08:30se décident
08:31à partir.
08:32C'est le cas
08:33de la famille
08:33de Jean-Pierre Geoffroy.
08:35A 8 ans
08:36au début
08:36du mois d'octobre
08:371944
08:38ses parents
08:39quittent
08:40à la hâte
08:40la maison familiale.
08:44Mes parents
08:45décident
08:45de quitter
08:46surtout
08:46à l'initiative
08:47de ma mère
08:48qui avait
08:49une sorte
08:50de prémonition.
08:52Mon père
08:52pensait
08:54que rien
08:55n'allait arriver
08:56penses-tu
08:56etc.
08:58Et ma mère
08:58disait
08:58non non non
08:59je sens
09:00qu'il va arriver
09:00quelque chose
09:01partons d'ici
09:01partons d'ici
09:02mais ça a duré
09:036 mois
09:04et au bout
09:05de 6 mois
09:05mon père
09:06a flanché
09:07et a dit
09:07bon allez.
09:09Jean-Pierre
09:10et ses parents
09:10comme plusieurs
09:11milliers
09:11d'habitants
09:12de la ville
09:12se réfugient
09:13dans la région
09:14à plusieurs
09:14dizaines
09:15de kilomètres
09:15de Royan.
09:17Jean-Pierre
09:18laisse derrière lui
09:19des grands-parents
09:19un oncle
09:20et une tante.
09:23Mes grands-parents
09:24eux
09:24ne voulaient pas
09:26partir.
09:27Ils avaient
09:2785 ans
09:28et ils disaient
09:29personne
09:31ne nous fera
09:31sortir
09:31de chez nous
09:32si on doit
09:33mourir
09:34on mourra
09:34ici
09:35des gens
09:36âgés
09:37qui avaient
09:37construit
09:38leur maison
09:39qui étaient
09:40on s'en fiche
09:41quand on dit
09:42je suis au bout
09:42du rouleau
09:43quitte à me mourir
09:44je veux mourir
09:45chez moi.
09:46Les gens de Royan
09:47ont du mal
09:47à quitter leur maison
09:48bien évidemment
09:49cette situation
09:50peur des pillages
09:51et donc
09:53les trains
09:54notamment
09:54qu'on va mettre
09:54en place
09:55à partir d'octobre
09:561944
09:57ne vont pas
09:58être souvent
09:59remplis.
10:01Monique Bertin
10:02a 10 ans
10:02à l'automne
10:031944
10:04comme une partie
10:05de la famille
10:06de Jean-Pierre
10:07sa famille
10:08décide de rester
10:08en ville.
10:10Parce que mon père
10:12c'est une vieille histoire
10:13il avait été
10:14quand même
10:15blessé
10:16on peut dire
10:17à la guerre de 14
10:18c'était pas une blessure
10:19qui se voyait
10:20c'était psychique
10:21alors il y avait
10:22des moments
10:22où
10:23il n'était plus
10:24le même
10:25et tout
10:26alors ma mère
10:27disait
10:27qu'est-ce qu'on va
10:28partir
10:28avec lui
10:31puis moi
10:32elle m'avait dit
10:33on reste
10:33ou on part
10:34moi j'ai dit
10:35on reste
10:36on va pas
10:37emmener papa
10:38dans cet état là
10:39c'est pas possible
10:40puis moi je voulais pas
10:41quitter mes parents
10:42à la fin de l'automne
10:45désormais coupé
10:46du monde
10:46les civils restants
10:48sont au contact
10:49de la puissante
10:50garnison allemande
10:51les troupes nazies
10:53attendent maintenant
10:54de pied ferme
10:54l'offensive française
10:55dans les 700 km carré
10:57de la poche de Royan
10:58Royan se retrouve
11:01à être une poche
11:02très bien défendue
11:04sur l'aspect militaire
11:05pour la bonne raison
11:06c'est que l'armée allemande
11:07va bénéficier
11:08de barrières naturelles
11:09on a au nord
11:10de la poche de Royan
11:11le marais de la Seudre
11:12avec la Seudre
11:13qui coule au milieu
11:14donc une barrière
11:15très difficilement franchissable
11:17dans un premier temps
11:17il va falloir naviguer
11:19sur la Seudre
11:19et ensuite
11:20prendre pied
11:20sur des terres
11:21complètement marécageuses
11:22donc uniquement
11:23de l'infanterie
11:24pas d'artillerie
11:24et encore moins
11:25de blindés
11:25au sud
11:27on va trouver
11:29une côte
11:29assez élevée
11:31qui va pouvoir
11:31servir
11:32de point d'observation
11:33et après
11:34on a la façade maritime
11:35avec l'embouchure
11:36de la Gironde
11:37qui va empêcher
11:38tout débarquement
11:39également
11:40des conditions
11:42de défense naturelle
11:43parfaites
11:44et une organisation
11:45que les allemands
11:46ont eu le temps
11:46de régler
11:47dans les moindres détails
11:48les stocks de munitions
11:50sont pleins
11:51ils produisent
11:52leur propre électricité
11:53et la troupe
11:54a de quoi s'alimenter
11:55pendant une année
11:56et les défenseurs
11:58de la poche
11:58de Royan
11:59sont nombreux
11:59à l'automne 1944
12:02la forteresse
12:03compte 6500
12:04hommes de troupes
12:06ces troupes
12:07sont en plus
12:08encadrées
12:08par des officiers
12:09fanatisés
12:10à leur tête
12:12le contre-amiral
12:14Hans Michaelès
12:15qui a fait
12:16le serment
12:16de fidélité
12:17à Hitler
12:18l'amiral Michaelès
12:21lui aussi
12:22est quelqu'un
12:23de déterminé
12:24qui ne veut pas faire
12:25dans la pacification
12:27qui veut aller
12:28jusqu'au bout
12:29retarder au maximum
12:30la libération
12:31de ce territoire
12:32tous les chefs
12:33de forteresse
12:33ce sont des hommes
12:34sur qui Hitler
12:35peut compter
12:35donc il sait très bien
12:36que ces hommes-là
12:37mèneront ces soldats
12:39et les bataillons
12:40jusqu'à la fin
12:41la forteresse
12:42est très bien
12:43équipée en armement
12:44elle défend
12:45toute attaque
12:45par la mer
12:46les ingénieurs
12:49militaires nazis
12:50ont aussi construit
12:51un puissant dispositif
12:52défensif terrestre
12:54donc le littoral
12:56en effet
12:56est très bétonné
12:57on a 30 points d'appui
12:59qui s'étalent
12:59sur à peu près
13:0025 kilomètres de côte
13:01avec des nœuds
13:03qui vont notamment
13:04se trouver
13:05au pied du phare
13:05de la coubre
13:06où là
13:06on retrouve
13:07un groupe
13:07de points d'appui
13:08lourd
13:08avec un réseau
13:09de logistique
13:10des soutes à munitions
13:11le port de Royan
13:14va être extrêmement fortifié
13:15avec le fort duché
13:17qui se trouve
13:17à 500 mètres
13:18à vol de l'oiseau
13:19et puis dans un dernier temps
13:23le contre-amiral
13:24Michaëlesque
13:25qui va ériger
13:27une ligne de défense terrestre
13:28des Panzerwerks
13:29en allemand
13:30ce sont des fortifications
13:32qui vont contrôler
13:33les nœuds routiers
13:34qui sont puissamment armés
13:35par des cloches blindées
13:36des canons anti-char
13:37des champs de mine
13:38en ce qui concerne
13:42l'artillerie
13:42elle est très conséquente
13:43puisque sur la façade
13:44atlantique
13:46on a à peu près
13:46200 pièces d'artillerie
13:48et à l'intérieur des terres
13:49une bonne centaine
13:50dès septembre 1944
13:54des milliers d'hommes
13:56issus des maquis FFI
13:57les forces françaises
13:58de l'intérieur
13:59des FTP
14:00les francs-tireurs partisans
14:02et des engagés volontaires
14:03récents
14:04encerclent totalement
14:05la poche de Royan
14:06donc il y a un espèce
14:09d'esprit un peu vendéen
14:10de ces gens
14:11qui veulent enfin
14:12livrer leur propre bataille
14:13et donc ces gens-là
14:13vont courir
14:15devant les ports
14:16de Dunker
14:17de la Rochelle
14:18de Royan
14:18de Saint-Nazaire
14:19de l'Orient
14:19etc.
14:20tout en se constituant
14:21en une armée
14:22une armée
14:23qui sera celle
14:23de la libération
14:24pour de Gaulle
14:24à la fin de l'automne 1944
14:27ces hommes
14:29environ 30 000
14:30qui font partie
14:31de la nouvelle armée
14:31de de Gaulle
14:32deviennent les FFO
14:34les forces françaises
14:35de l'Ouest
14:35placées sous le commandement
14:37du général de l'Armina
14:38ils sont nombreux
14:39et prêts à en découdre
14:41mais pas encore opérationnels
14:42ce sont des troupes
14:44qui n'ont même pas d'uniforme
14:46qui ont des sabots
14:49au pied
14:49ou des espadrilles
14:50et pour les différencier
14:52ce sont tout simplement
14:54un brassard bleu blanc rouge
14:55donc des troupes
14:56qui sont également
14:57pas très bien armées
14:59un armement très hétéroclite
15:00il y a 5 groupes de FFI
15:01qui sont de l'autre côté
15:03de la Seud
15:03face aux allemands
15:04ils s'impatientent
15:05ils vont même jusqu'à s'appeler
15:07le front français des oubliés
15:08les FFO
15:09pour les forces françaises
15:10de l'Ouest
15:10peu équipées
15:13ces forces françaises
15:14sont par contre
15:15très bien renseignées
15:16sur l'ennemi
15:17grâce à la résistance
15:21elles sont en possession
15:22d'une carte
15:23sur laquelle
15:23toutes les positions allemandes
15:25sont identifiées
15:26toutes les défenses
15:31y sont notées
15:31au maître près
15:32avec ces informations
15:36les autorités françaises
15:38organisent
15:39une réunion stratégique
15:40cette rencontre
15:41entre le général américain
15:42Ralph Reuss
15:43à la tête du premier
15:45groupement tactique aérien allié
15:46le chef des forces françaises
15:48de l'Ouest
15:48le général de l'Armina
15:50et le chef
15:51des forces françaises aériennes
15:52Cornilion Molinier
15:53débute sur la base aérienne
15:55de Cognac
15:55le PC de commandement
15:57des forces françaises
15:58de l'Ouest
15:58le 10 décembre 1944
16:00au soir
16:00pour gagner
16:01il faut un soutien aérien
16:03massif
16:04ce 10 décembre 1944
16:05sont vraiment formalisés
16:06la demande française
16:08d'un bombardement
16:09sur la poche de Royan
16:105 jours avant l'opération
16:12qui doit être normalement
16:12lancé le 25 décembre 1944
16:14il faut préparer le terrain
16:15avec un bombardement massif
16:17sur les positions militaires
16:20lors de cette réunion
16:22de planification
16:22le général Ralph Reuss
16:24et ses officiers
16:25insistent notamment beaucoup
16:27sur la présence ou non
16:28de civils
16:29dans la poche de Royan
16:30les français apportent
16:32la garantie
16:32sur la réunion
16:33du 10 décembre
16:34à Cognac
16:34que les civils
16:35qui restent encore
16:36dans la poche
16:37seront complètement évacués
16:39malgré les garanties françaises
16:43données aux américains
16:44sur les civils
16:45ce 10 décembre
16:46plus de 2000 personnes
16:47sont encore présentes
16:48dans la poche de Royan
16:49devant l'insistance
16:55de de Gaulle
16:56et dans la perspective
16:57du lancement imminent
16:58de cette opération
16:59interalliée
16:59sur la poche de Royan
17:00le chef des armées alliées
17:02Eisenhower
17:03libère la première
17:04division française libre
17:05en novembre
17:08et décembre 1944
17:11la première DFL
17:12la première division
17:13française libre
17:14se replie
17:15elle quitte
17:16le front de l'est
17:17pour venir
17:18aux portes de Royan
17:19mais du jour au lendemain
17:20tous les plans
17:21de de Gaulle
17:22et du général
17:22de l'Armina
17:23volent en éclats
17:24mi décembre
17:28Hitler lance
17:29une contre-offensive
17:30majeure
17:30dans les Ardennes
17:31l'offensive terrestre
17:36qui doit avoir lieu
17:36donc le 25 décembre 1944
17:39va être annulée
17:40et la première division
17:41blindée
17:42qui était basée
17:43aux portes de Royan
17:44et rappelée
17:44en renfort
17:45l'opération indépendance
17:48est reportée
17:48une date hypothétique
17:50est trouvée
17:51ce serait dans la nuit
17:52du 10 janvier 1945
17:54les forces alliées
17:56prennent acte
17:57les britanniques
17:58d'ailleurs
17:59vont classer
18:00le dossier bombardement
18:01de Royan
18:02dans ce qu'ils appelleront
18:03les secondary targets
18:04les cibles non prioritaires
18:06reste la question des civils
18:09les français
18:11tentent-ils d'évacuer
18:13les derniers habitants
18:14piégés dans la poche
18:14de Royan
18:15avant les bombardements
18:16il n'y aura pas
18:18d'évacuation
18:19en fait
18:19les allemands
18:20tentent de les persuader
18:21de quitter
18:22parce que les allemands
18:23sentent qu'il va y avoir
18:23une attaque massive
18:24sur le territoire
18:26les Royanais refusent
18:27il est difficile
18:28de repartir
18:29dans un endroit
18:30où on ne sait pas
18:31qui va pouvoir nous accueillir
18:32et il y a aussi
18:33le fait de laisser
18:33sa maison
18:34et tous ses biens
18:35à l'armée allemande
18:37et au pillage
18:37Aucune évacuation
18:41des civils restants
18:42n'est effectuée
18:42et le 4 janvier 1945
18:44l'état-major
18:46des forces aériennes
18:47britanniques
18:47apprend une nouvelle
18:49Le 4 janvier 1945
18:51les britanniques
18:52ont prévu
18:53de faire un raid
18:54sur la ville de Brem
18:55en Allemagne
18:55malheureusement
18:56la météo
18:57est mauvaise
18:58et empêche
18:59tout bombardier
19:00de pouvoir
19:01atteindre
19:02leur cible
19:02dans ce cas-là
19:03les britanniques
19:04procèdent
19:05à une opération
19:06qu'ils appellent
19:07la Secondary Target
19:09la cible non prioritaire
19:10et ils vont sortir
19:11le dossier
19:11justement
19:12de la ville de Royan
19:13La Royal Air Force
19:15reçoit
19:16ses ordres
19:17du Supreme Headquarters
19:19Allied Expeditionary Force
19:20donc du QG
19:22d'Eisenhower
19:23le chef
19:24pour bombarder Royan
19:26Dans le bureau
19:29de planification
19:30des bombardements
19:31alliés
19:31en Grande-Bretagne
19:32c'est le branle-bas
19:33de combat
19:34les équipages
19:35et les avions
19:36doivent être prêts
19:37à partir dans la nuit
19:37les conditions
19:39météo de vol
19:40sont parfaites
19:41ils font le briefing
19:43des équipages
19:44ils étudient
19:44les documents
19:45qui leur ont été fournis
19:46et notamment
19:47une carte
19:48qui elle
19:49est le Royan
19:49Port Area
19:50qui est en quelque sorte
19:51le centre-ville
19:52de Royan
19:53et non pas
19:53la carte
19:54qui leur a été fournie
19:55sur la réunion
19:56du 10 décembre
19:56à Cognac
19:57le Royan Area
19:58c'est l'énime
20:00en tant qu'historien
20:01on ne sait pas
20:02pourquoi les Britanniques
20:03n'ont pas
20:03l'ensemble des cartes
20:05et en attendant
20:06ils vont travailler
20:07sur cette carte-là
20:09qui est la carte
20:10quasiment du centre-ville
20:11ils vont identifier
20:13les objectifs militaires
20:14qui sont
20:15le Fort-Duché
20:15le Port de Royan
20:16la caserne Champlain
20:17un triangle
20:18qui regroupe
20:19l'intérieur du centre-ville
20:21les Britanniques
20:23ne travaillent pas
20:24sur les bonnes cibles
20:25ils n'ont pas
20:26la bonne carte
20:27pourtant
20:28la mission est lancée
20:29comme des centaines d'autres
20:30depuis le début
20:31de la guerre
20:31ce n'est pas une attaque
20:33improvisée
20:33tout est censé
20:34avoir été préparé
20:35en amont
20:36depuis la réunion
20:37interalliée de Cognac
20:38il y a un mois
20:39le 10 décembre 1944
20:41il y a néanmoins
20:43un échange
20:44d'informations
20:45une nouvelle fois
20:45entre le commandement
20:47allié
20:48et le commandement
20:49français
20:50pour notamment
20:51bien leur informer
20:52confirmer
20:54que la cible
20:54est bien Royan
20:55les Britanniques
20:56avant de lancer
20:57le raid du 5 janvier
20:58vont prévenir
20:59l'état-major français
21:01qui est basé à Vittel
21:02avec l'aide d'un télégramme
21:04pour leur signifier
21:05qu'ils sont prêts
21:06à aller effectuer
21:07le raid sur Royan
21:08ce télégramme
21:09va bien arriver à Vittel
21:11mais étant donné
21:12qu'il concerne
21:12les forces françaises
21:13de l'ouest
21:14il est transféré
21:14directement
21:15sans être déchiffré
21:17et traduit
21:17à la base de Cognac
21:19et ce télégramme
21:20à la base de Cognac
21:21lui ne sera déchiffré
21:23que le lendemain matin
21:25à 8h
21:25le 5 janvier 1945
21:27les Britanniques
21:29eux voulaient s'assurer
21:30dans ce télégramme là
21:31qu'ils pouvaient lancer
21:32leur aide
21:32et surtout
21:33qu'ils pouvaient
21:34avoir la garantie
21:36que les civils
21:37avaient été évacués
21:38comme on leur avait
21:39signalé
21:40sur les précédentes réunions
21:41les français
21:42ne donnent pas de réponse
21:43à ce télégramme
21:44et donc n'ayant pas eu
21:45de réponse
21:45les américains
21:46et les britanniques
21:47qui vont bombarder
21:48décident que
21:49s'il n'y a pas de réponse
21:50c'est qu'on peut y aller
21:51on peut bombarder Royan
21:52à 0h30
22:04les escadrilles
22:05pilotées par des britanniques
22:06et des canadiens
22:07décollent du sud
22:08de l'Angleterre
22:09347 bombardiers Lancaster
22:20emmènent 1500 tonnes
22:21de bombes
22:22il n'y a plus
22:23d'escorte sur la France
22:24la chasse allemande
22:26est inexistante
22:27le ciel est parfaitement clair
22:29l'escadrille arrive
22:37au dessus de Royan
22:38à 4h du matin
22:39le point de repère
22:40de la première vague
22:41du bombardement
22:42c'est l'église Notre-Dame
22:43en plein centre-ville
22:45à 200 mètres de la maison
22:46où habitent Monique
22:47et ses parents
22:48ça a commencé
22:51par
22:53l'arrivée
22:54d'un avion
22:55je me souviens
22:56on s'est levé
22:57qu'est-ce que c'est
22:58cet avion
22:58moi je me suis levé
23:00ma mère s'est levé aussi
23:01on a regardé
23:03par la fenêtre
23:03et puis alors
23:04les fusées éclairantes
23:06il a fait jour
23:07c'était des petites
23:08des petites boules blanches
23:10parce que
23:10c'était
23:11Royan
23:12a été éclairé
23:13tous les témoins
23:14diront
23:15on y voyait
23:16comme en plein jour
23:16pour la bonne raison
23:18c'est que
23:18les premiers bombardiers
23:20vont larguer
23:21des bombes
23:21à déclenchement barométrique
23:23qui vont éclairer la ville
23:24à l'aide de paillettes lumineuses
23:25donc à une certaine altitude
23:27il va y avoir
23:28de la lumière
23:30qui va se répandre
23:31sur toute la ville
23:31de façon à ce que
23:33les autres bombardiers
23:34puissent déverser
23:36vraiment sur l'objectif
23:38on a dit à mon père
23:39écoute il faut descendre
23:41il ne faut pas rester
23:42il était couché
23:42il a dit
23:43vous me fichez
23:43la paix
23:45il fait froid
23:46moi je reste dans mon lit
23:47voilà
23:48il est resté dans son lit
23:49le pauvre homme
23:49puis je ne sais pas
23:51il est mort
23:51je n'ai jamais revu
23:52c'est rien
23:53et alors ma mère et moi
23:55nous sommes descendus
23:57parce qu'on nous avait dit
23:58soit aller dans les caves
23:59soit se mettre
24:00sous un escalier
24:03quand il y avait
24:04un bombardement
24:05il fallait se mettre
24:06sous un escalier
24:06c'est ce qu'on a fait
24:07on s'est mis sur l'escalier
24:08c'est plutôt la panique
24:09qui l'emporte
24:10puisqu'ils descendent
24:12comme on peut l'imaginer
24:13au seau du lit
24:14donc pieds nus
24:15pyjama
24:17chemise de nuit
24:17sans aucun vêtement chaud
24:19nous sommes le 5 janvier
24:21il a neigé les jours précédents
24:23il va neiger les jours suivants
24:25donc il fait très froid
24:26et ils essayent de se réfugier
24:27comme ils peuvent aux abris
24:28donc certains vont trouver refuge
24:31dans des tranchées
24:31qu'ils avaient creusées
24:32dans leur jardin
24:33d'autres vont aller
24:34dans les refuges
24:35des abris de défense passive
24:37et pour la plupart
24:39ils vont descendre
24:39malheureusement à la cave
24:40et ce sera leur dernière demeure
24:41puisqu'ils se retrouveront
24:44ensevelis dans les décomptes
24:45les habitants de Royan
24:48sont d'autant plus surpris
24:49qu'ils n'ont jamais subi
24:51de bombardement
24:51la première vague
24:55lâche plusieurs centaines
24:56de tonnes de bombes incendiaires
24:58et à fragmentation
24:59à partir du centre de l'objectif
25:04les bombes sont larguées
25:06tout autour
25:06sur plusieurs kilomètres
25:07rasant des quartiers entiers
25:09et puis la maison est tombée
25:13mais la maison
25:15au lieu de s'abattre
25:16c'était deux étages
25:17elle a été soufflée
25:19elle est tombée
25:19elle a basculé
25:20je vois encore ma mère
25:22qui regardait
25:24oh mon dieu
25:25tous ces dégâts
25:27elle ne se rendait pas compte
25:28que c'était
25:28tout ça
25:29on va être obligé
25:30de réparer
25:32mais j'ai dit
25:32t'occupes pas
25:33la maison a été soufflée
25:38Monique et sa mère
25:39s'en sortent miraculeusement
25:41ma mère dans le fond
25:45elle n'a pas été blessée
25:46ou du moins
25:47ça ne s'est pas vu
25:48on n'a rien vu
25:49mais moi
25:50c'est mon bras
25:51d'ailleurs
25:52j'ai une cicatrice énorme
25:53là
25:53qui a été
25:54il était broyé
25:56on croyait qu'il était cassé
25:57mais en fait
25:58j'ai rien senti du tout
26:00simplement
26:01je peux pas remettre
26:02mon bras
26:03et nous étions dans les pierres
26:05jusque là
26:05voyez
26:05parce que comme la maison
26:07est tombée
26:07alors maintenant
26:08qu'est-ce qu'on va faire
26:09alors ma mère criait
26:12au secours
26:12au secours
26:13je lui dis
26:13comment on va nous
26:15nous entendre
26:16là-dessous
26:17Monique et sa mère
26:19sont prisonnières
26:20des décombres
26:20c'est l'hiver
26:22il neige
26:23leur quartier est en feu
26:24et le cauchemar
26:26n'est pas fini
26:26la deuxième vague
26:29va arriver
26:29plus de 45 minutes après
26:30et les allemands
26:32qui sont présents
26:33puisque certains
26:34se sont réfugiés
26:35parmi les civils
26:36dans les abris
26:36vont leur dire
26:37ne restez pas là
26:38il va y avoir
26:38une deuxième vague
26:39ils connaissent le principe
26:40des bombardements
26:40des villes allemandes
26:41les Royanais
26:42n'y croient pas encore
26:43et là
26:44ils disent que c'est l'enfer
26:45ils entendent
26:46les moteurs des avions
26:47arriver une seconde fois
26:48et là la deuxième vague
26:49est beaucoup plus meurtrière
26:50puisque les bombes explosives
26:52sont beaucoup plus puissantes
26:53alors vous pensez
26:55quand vous étiez
26:56dans l'en dessous
26:56quand vous entendez
26:57encore les avions
26:58la deuxième vague
26:59est passée
27:00mais on entendait
27:01les bombes
27:02tomber plus loin
27:03c'est épouvantable
27:05c'est épouvantable
27:06tout le monde
27:10a dit
27:11c'est Royan
27:12qui a été bombardé
27:13et puis alors là
27:14on a eu relativement
27:15vite
27:16des renseignements
27:17et je ne sais pas comment
27:20ça a filtré plus vite
27:22que d'habitude
27:22et on a su notamment
27:24que mes grands-parents
27:26avaient été tués
27:27sous le bombardement
27:28côté allemand
27:2847 tués
27:30certaines mauvaises langues
27:32vont dire
27:33que c'est ceux
27:33qui avaient fait le mur
27:34il ne faut pas oublier
27:35qu'il y a la défense
27:36antiaérienne
27:37qui est très active
27:37puisque sur la première vague
27:39il va y avoir
27:39la perte de 7 appareils
27:41qui vont tomber
27:43aussi bien sur
27:44la ville de Royan
27:45que sur les communes
27:45aux alentours
27:46dans les 47 tués
27:48il y a en effet
27:48les permissionnaires
27:49ceux qui étaient à l'extérieur
27:50qui vont essayer
27:51de se réfugier aussi
27:52parmi les civils
27:52mais il y a surtout
27:54les défenses antiaériennes
27:55au petit matin
27:59le spectacle est effrayant
28:01c'est une destruction
28:02à près de 90%
28:03de la ville de Royan
28:04c'est 442 morts
28:06véritablement
28:09Royan
28:10et ruiné
28:11c'est une ville
28:13totalement anéantie
28:15coincés sous les pierres
28:24de leur maison
28:24Monique et sa mère
28:25attendent les secours
28:26comme pour des centaines
28:28de Royanais
28:29ils tardent cruellement
28:30à venir
28:31les allemands pensent
28:33qu'après ce bombardement
28:35il va y avoir
28:36une opération terrestre
28:38et donc l'amiral
28:39Michael S
28:39ne va pas autoriser
28:40la Croix-Rouge
28:42à entrer dans la ville
28:43pour venir porter secours
28:44et donc
28:45c'est la population
28:47les civils
28:48qui vont devoir
28:48se débrouiller
28:49par eux-mêmes
28:49pour venir en aide
28:52aux blessés
28:53sachant qu'en plus
28:54à ce moment-là
28:55il fait très froid
28:56il y a de la neige
28:57ce qui est quand même
28:57relativement rare
28:58à Royan
28:58donc c'est vraiment
29:00des conditions dantesques
29:01auxquelles
29:02sont confrontées
29:04la population
29:04royannaise
29:05près de 12 heures
29:07après le bombardement
29:08qui a enseveli
29:09les deux femmes
29:09et tué le père
29:10de Monique
29:11les premiers secours
29:12arrivent
29:13vers 3 heures
29:14de l'après-midi
29:15on est venu
29:16sans doute des voisins
29:19qui n'étaient pas enterrés
29:20qui ont dit
29:22bon ben ils sont là
29:22alors on arrive
29:24on arrive
29:24quand on a entendu ça
29:26vous rendez compte
29:26c'est décontent
29:27on ne croyait plus rien
29:29enfin on est venu
29:30nous sortir
29:30et nous emmener
29:32à la pharmacie Bujard
29:34là
29:35on nous a installés
29:37par terre
29:38moi j'avais simplement
29:39sur moi
29:40le haut du pyjama
29:41mais j'avais pas le bas
29:42et alors elle brûlait
29:43elle était en train
29:44de brûler
29:44mais alors
29:45il faisait très très froid
29:46alors de temps en temps
29:47il y avait
29:48un bout de bois
29:50enflammé
29:51qui descendait
29:51alors ça nous réchauffait
29:53la première préoccupation
29:54du maire de Royan
29:55c'est de
29:55ne pas trop s'occuper
29:57des victimes
29:57qui sont décédées
29:58mais plutôt
29:59de s'occuper des blessés
30:00et notamment
30:01de s'occuper
30:01de la population
30:01qui reste encore
30:02dans Royan
30:02et donc la première mesure
30:04des autorités civiles
30:05ça va être
30:05d'organiser des zones sanitaires
30:07pour pouvoir
30:08faire venir à la fois
30:09les matériels
30:10les convois
30:10et notamment
30:11organiser des hôpitaux
30:12pour pouvoir soigner
30:13ces centaines de blessés
30:14donc dans la ville de Royan
30:154 jours après le bombardement
30:19le 9 janvier
30:20toujours aucune offensive
30:21française en vue
30:22le maire de Royan
30:24Charles Regazzoni
30:25négocie avec les allemands
30:27pour tenter
30:27de faire évacuer
30:28les civils
30:29Michael S
30:31va autoriser
30:32la Croix-Rouge
30:34et les secours
30:35français
30:35à entrer
30:36dans le réduit
30:37pour venir porter
30:38en aide
30:39aux blessés
30:40et les allemands
30:41vont coopérer
30:43en organisant
30:44une trêve
30:44une trêve
30:45une dizaine de jours
30:45à partir du 9 janvier
30:4645
30:47pendant 10 jours
30:47il n'y aura pas de combat
30:48et la première priorité
30:49sera donc d'évacuer
30:51ces populations civiles
30:52pour ceux qui le veulent
30:53de la ville
30:53plus de 900 civils
31:01blessés
31:01sont finalement
31:02pris en charge
31:03par les secours
31:03monique et sa mère
31:08font partie des convois
31:09d'évacuation
31:10de la Croix-Rouge
31:10que montrent
31:11ces images rares
31:12diffusées pour la première fois
31:13elles sont d'abord évacuées
31:20de la poche de Royan
31:21en camionnette
31:22gardée par des soldats allemands
31:23puis français
31:24elles sont ensuite
31:26évacuées en train
31:27loin de la ligne de front
31:28il y avait deux wagons
31:33alors moi je ne sais pas
31:35dans lequel j'étais
31:36enfin j'ai demandé
31:38est-ce qu'il y a
31:39dans le wagon
31:40une madame Bertin
31:41je cherche ma mère
31:42alors oui on va voir
31:44on va voir
31:45et puis vous savez
31:46dans ces conditions
31:47là tout le monde
31:48est
31:48alors ma mère
31:50qui était dans
31:51l'autre wagon
31:52a demandé
31:53est-ce qu'il y a
31:54une Monique Bertin
31:55dans le wagon
31:56elle ne pouvait pas
31:57marcher elle non plus
31:57alors on a dit
31:59on va s'en occuper
32:00et personne
32:01ne s'en est occupé
32:02et je n'ai plus
32:03jamais revu
32:04ma mère
32:05depuis ce moment là
32:06parce qu'elle n'était
32:08pas blessée
32:08on ne voyait pas
32:10ça devait être
32:11intérieur
32:11ceux qui étaient blessés
32:13sont restés
32:15à Sainte
32:15et les autres
32:17sur Poitiers
32:18elle est partie
32:18à Poitiers
32:19voilà
32:20on nous a séparés
32:22ils ne l'ont pas fait
32:22exprès
32:23mais la confusion
32:24vous voyez
32:25personne
32:26alors je n'ai plus
32:27jamais revu
32:28ma mère
32:28Monique n'a jamais
32:32su qu'elles ont été
32:33les causes du décès
32:34de sa mère
32:34partie trois jours
32:35après
32:35probablement
32:37d'une hémorragie
32:37interne
32:38mais sa mort
32:39s'ajoute au triste
32:40nombre de 442 tués
32:42ce bombardement dramatique
32:47qui touche des centaines
32:48de familles
32:49comme celle de Monique
32:50prend de court
32:51tout l'état-major français
32:52le général Delarmina
32:55n'est pas du tout au courant
32:56il entend le fracas
32:57des bombardements
32:57depuis son QG
32:59il pense que c'est
32:59une attaque allemande
33:00c'est la stupeur
33:01de voir autant
33:02de victimes
33:03surtout que
33:04Delarmina
33:06pensait qu'il n'y avait pas
33:08autant de civils
33:10qui se trouvaient encore
33:11à ce moment-là
33:12dans la ville
33:14c'est vraiment
33:15la stupéfaction
33:15je suis bien placé
33:17pour le savoir
33:17puisque mon grand-père
33:18était basé à Cognac
33:20au moment du raid
33:21et la seule chose
33:23qu'il m'a raconté
33:23de cet épisode-là
33:24c'est que le général
33:26Corniglion-Mulinier
33:26l'apprend le matin même
33:28puisque mon grand-père
33:29se trouvait au Metz
33:30à ce moment-là
33:31et il voit le général
33:32rentrer dans une colère
33:33d'apprendre
33:34que Royan a été rasé
33:35sans même
33:36qu'ils aient été avertis
33:37par les forces alliées
33:38Dans des documents
33:41longtemps frappés
33:41du secret défense
33:42et récemment déclassifiés
33:44on peut lire
33:45que le commandement
33:46des bombardements alliés
33:47qui a planifié
33:48cette opération
33:49a bien envoyé
33:50au quartier général
33:51des forces françaises
33:52un télégramme chiffré
33:53qui a été réceptionné
33:54à 17h25
33:556h avant le début
33:57de l'opération
33:58Ce message
34:00tout en informant
34:01le commandement français
34:02de l'attaque à venir
34:03demandait explicitement
34:05confirmation
34:05de l'absence totale
34:06de civils
34:07dans la poche de Royan
34:08Le centre de commandement allié
34:11explique aussi
34:12qu'il est prêt
34:12à annuler l'opération
34:13si cela n'est pas le cas
34:15Sans réponse
34:16il effectuera
34:18leur aide aérienne
34:19Cognac avait le télégramme
34:22mais le général
34:23Corniglion-Moulinier
34:24ignorait
34:25l'existence
34:25de ces télégrammes
34:26Le télégramme
34:28a été arrivé
34:29tard
34:30Le traducteur
34:31il y a cette barrière
34:32de langue aussi
34:33le traducteur
34:34n'est pas présent
34:34sur la base
34:35on ne croit
34:35pas forcément nécessaire
34:37de le faire revenir
34:38pour traduire
34:39le contenu
34:41on est vraiment
34:42sur une succession
34:43d'erreurs
34:43qui a apporté
34:45ce tragique bombardement
34:46Dans la foulée
34:49des évacuations sanitaires
34:51des centaines
34:51de blessés
34:52et des dernières
34:53familles de Royan
34:54une enquête administrative
34:55est déclenchée
34:56de toute urgence
34:57au plus haut niveau
34:57des états-majors alliés
34:58Sur ordre de De Gaulle
35:00le général Juin
35:02le chef d'état-major
35:03de la défense nationale
35:04écrit au commandement allié
35:05pour demander des comptes
35:07Il n'y a pas eu
35:09d'erreur opérationnelle
35:11donc ils font
35:12du bon travail
35:14entre guillemets
35:15mais sur le mauvais cible
35:17et donc il y a
35:19cette dispute
35:19qui se fait
35:20à coup de mémorandum
35:22entre d'une part
35:24le général Juin
35:26et d'autre part
35:27le major général
35:28Ralph Royce
35:30sans qu'on sache
35:31très exactement
35:33qui était responsable
35:35de quoi
35:36mais il est certain
35:37qu'il y a eu
35:38malentendu
35:39Chacun campe
35:41sur ses positions
35:42Après enquête
35:43le nœud du problème
35:45semble se situer
35:46le 10 décembre 1944
35:47à la réunion de Cognac
35:49entre le général américain
35:51Ralph Royce
35:51et le chef
35:52des forces françaises
35:53de l'Ouest
35:54le général de l'Armina
35:55C'est l'énigme
35:57pour les historiens
35:58c'est de savoir
35:58ce qui s'est passé
35:59au château de Bagnolet
36:01à Cognac
36:01le 10 décembre
36:02les français assurent
36:04avoir fourni
36:04tous les documents
36:05au général Royce
36:06les cartes précises
36:08de Royan
36:09les cartes précises
36:10de la région de Royan
36:11en effet
36:12on retrouve énormément
36:13de photos aériennes
36:14qui ont été effectuées
36:16entre octobre
36:17et décembre 1944
36:18on a des calques
36:19qui retracent
36:21chaque position
36:22d'artillerie
36:23sur le littoral
36:24donc les français
36:25assurent avoir
36:26tout communiqué
36:27au général Royce
36:28les britanniques
36:29par contre
36:30eux
36:30nous garantissent
36:31qu'il n'y a pas
36:33la totalité
36:33des documents
36:34qui auraient été
36:34fournis par les français
36:35il y a une perte
36:36de renseignement
36:37qui s'est effectuée
36:38entre l'entrevue
36:40de Cognac
36:40et l'entrevue
36:41ensuite avec les britanniques
36:42de la part du général Royce
36:44une perte
36:46de renseignement
36:47mystérieuse
36:47et les français
36:48ont fait deux erreurs
36:49celle d'avoir annoncé
36:51aux alliés
36:52en décembre
36:52que la poche de Royan
36:54avait été complètement vidée
36:55de ses habitants
36:56ensuite
36:57de ne pas avoir
36:58déchiffré à temps
36:58le message reçu
36:59du centre de bombardement
37:01allié perdant ainsi
37:02l'occasion
37:02de stopper
37:03leur aide meurtrier
37:03côté français
37:09aucune sanction
37:10n'est prise
37:10côté allié
37:12la sanction
37:13est immédiate
37:14c'est Ralph Royce
37:17celui qui est en charge
37:19de l'aviation
37:20sur le front
37:22de l'Atlantique
37:23au nom
37:24des Etats-Unis
37:25et des alliés
37:25est renvoyé
37:27par Eisenhower
37:28on a un dicton
37:29dans l'armée américaine
37:31toujours avoir
37:32un subordonné
37:33prêt à être sacrifié
37:34c'est tombé
37:37sur Royce
37:38quand on regarde
37:39les archives
37:39administratives
37:40c'est ce qu'on peut
37:41comprendre
37:41entre les lignes
37:42toujours avoir
37:44quelqu'un
37:44qu'on peut accuser
37:45un général américain
37:48sanctionné
37:49et une situation
37:50militaire figée
37:51fin mars 1945
37:53sept mois
37:54après les déclarations
37:55de De Gaulle
37:56sur la libération
37:56des poches
37:57de l'Atlantique
37:58et le fiasco
37:59du premier bombardement
38:00de janvier 1945
38:01les Allemands
38:02tiennent toujours Royan
38:03la fin d'Hitler approche
38:06et De Gaulle
38:07ne tient toujours pas
38:08sa victoire militaire française
38:09malgré ce coup d'échec
38:12pour De Gaulle
38:12parce que De Gaulle
38:13il accuse le coup
38:14il a demandé
38:15à ce que Royan
38:15soit la première attaquée
38:17attaquée par ce raid
38:18dramatique
38:19ce qui ne l'empêche pas
38:20de continuer
38:20il est droit dans ses bottes
38:22De Gaulle
38:22il continue à dire
38:23on va sur Royan
38:23il va falloir quand même
38:25aller libérer
38:26ce territoire
38:29il va falloir frapper fort
38:31parce que là
38:31on remet dans le contexte national
38:32depuis septembre 1944
38:34le général De Gaulle
38:36veut que
38:36les poches de l'Atlantique
38:38n'existent plus
38:38il faut remettre en route
38:40le port de Bordeaux
38:41qui lui a été libéré
38:43en août 1944
38:43et en janvier
38:45février 1945
38:46n'est toujours pas utilisable
38:47et pour cause
38:47l'embouchure
38:48est complètement minée
38:49et les canons allemands
38:50sont braqués
38:51aussi bien au sud
38:52qu'au nord
38:53sur cette embouchure
38:54pour accélérer
38:58la libération
38:59de la poche de Royan
39:00De Gaulle
39:01prend la décision
39:01d'envoyer en renfort
39:02la deuxième division blindée
39:04cette division
39:07commandée par le général Leclerc
39:08a notamment participé
39:10à la libération de Paris
39:11ce sont des troupes aguerries
39:14et leur commandant
39:15Philippe Leclerc
39:16veut en finir
39:17au plus vite
39:17avec la résistance allemande
39:18en France
39:19pour participer en Allemagne
39:20à la chute
39:21du régime d'Hitler
39:22la nouvelle opération
39:26a pour nom de code
39:27vénérable
39:28et elle est placée
39:29sous les ordres
39:29du général De L'Armina
39:30Royan doit à nouveau
39:34être bombardé
39:34les défenses allemandes
39:36sont toujours intactes
39:38De L'Armina
39:39peut compter
39:39sur plus de 30 000 hommes
39:41bien armés
39:42ensuite
39:43cette force terrestre
39:46elle est appuyée
39:47par plusieurs vaisseaux
39:49militaires français
39:50bâtiments
39:51notamment
39:52le Duquenne
39:52ou encore
39:54le Lorraine
39:56donc
39:57des croiseurs
39:58décurassés
39:59de la flotte française
40:00c'est également
40:03la mobilisation
40:04des forces aériennes
40:05ce sont près
40:06de 8 000 aviateurs
40:08alliés
40:09américains
40:10en particulier
40:11qui sont
40:12mobilisés
40:13pour
40:13cette opération
40:15l'offensive générale
40:21débute les 13 et 14 avril 1945
40:23par plusieurs vagues
40:24de bombardements
40:25les escadrilles américaines
40:28partent du sud
40:29de l'Angleterre
40:30cette fois-ci
40:32l'état-major allié
40:34a travaillé
40:35sur les bonnes cartes
40:36et toutes les cibles allemandes
40:37ont été identifiées
40:3810 000 nouvelles tonnes de bombes
40:55vont être larguées sur les fortifications de la poche de Royan
40:57il y a plus de 1200 forteresses volantes des b-17 et des b-24 qui vont venir pendant deux jours au-dessus de Royan et sa région pour écraser les fortifications allemandes
41:16là les américains vont frapper sur les positions allemandes et de façon très précise
41:20le soldat
41:27Georges Etienne
41:28est aux premières loges
41:29lorsque les bombes sont larguées
41:30à 25 ans
41:31cet observateur d'artillerie
41:33est juste devant les lignes allemandes
41:36il découvre un nouveau type d'armes
41:38le napalm
41:39des bombes qui contiennent de l'essence gélifiée
41:41beaucoup plus dévastatrice que les bombes incendiaires
41:44le napalm doit brûler tout ce qui reste encore debout
41:48le soir du 15 avril
41:52il y a eu, je te dis, un bombardement
41:55je ne sais pas s'il était anglais ou américain
41:58enfin avec des bombes incendiaires
42:01parce que je te dis, on voyait les bombes qui se touchaient
42:05puis c'était un liquide rouge qui descendait
42:10donc c'était du napalm
42:12il y a une volonté américaine
42:20d'expérimenter une nouvelle arme
42:23c'est le napalm
42:24la ville de Royan
42:25et les positions aux alentours de Royan
42:27vont être copieusement arrosées au napalm
42:29que c'était pour tester une nouvelle arme
42:33surtout anti-personnel bien entendu
42:36le napalm ne sera pas d'une grande efficacité
42:39contre les blocos
42:40contre les blocos
42:41il aurait fallu choisir des bombes de type tourboy
42:46qui percent le béton
42:48et contre le personnel
42:50c'est l'équivalent d'une lance-flammes en quelque sorte
42:54les allemands qui sont réfugiés dans leur blocos
42:58font d'ailleurs décrire ça comme l'apocalypse
43:01ils entendent le bruit, le vacarme
43:03ils ressentent la chaleur justement du napalm qui est déversé
43:06et pour eux c'est quelque chose d'inconnu
43:08parce qu'ils ont connu d'autres bombardements
43:10mais pas avec cette intensité-là
43:14Après ces raids et les 700 000 litres de napalm
43:17les allemands ne se rendent pas
43:19mais ils sont sonnés par la puissance des bombardements
43:22les bombardements aériens vont avoir un impact psychologique énorme
43:26sur les troupes d'occupation
43:28et aussi sur les dégâts occasionnés
43:31c'est un paysage lunaire
43:33lorsque les allemands ouvrent les portes des blocos
43:35qu'ils découvrent autour d'eux
43:37il n'y a plus rien qu'à résister
43:39les arbres ont brûlé, la végétation a brûlé
43:42toutes leurs installations sont retournées
43:44en parallèle des bombardements
43:52le 14 au petit matin
43:54l'assaut général est lancé sur les premières positions allemandes
43:57l'infanterie attaque sur deux fronts
44:08des unités traversent le fleuve de la Seudre
44:11depuis le nord-est
44:12et commencent à prendre position dans les marais et parcs à huîtres
44:15d'autres troupes font mouvement depuis le sud-est de Royan
44:26l'idée est de prendre l'ennemi en tenaille
44:30la phase terrestre débute par la prise des avant-postes au sud de Royan
44:43et là c'est la surprise pour les français
44:46parce qu'ils ne s'attendaient pas à tomber sur une résistance acharnée
44:49sur ces avant-postes là
44:52j'étais en première ligne là
44:54puisque j'étais observateur
44:56et à l'attaque là
44:58on a reçu
45:00un peu de terre
45:02on était au bord de route dans les fossés
45:06c'est à dire que les allemands
45:09avaient déjà réagi
45:12il y a un retard qui est pris dès le matin dans l'opération
45:16il faut réorganiser les lignes d'attaque
45:19les axes d'attaque
45:21notamment aller essayer de contourner un peu plus les positions par l'ouest
45:28le point de résistance
45:30qui va vraiment poser problème à l'armée française
45:32c'est le Panzerwerk de Belmont
45:34étant donné par sa puissance de feu
45:37et aussi le champ de mine qui pose énormément de problèmes
45:40c'est le quatrième Zouave qui va créer des brèches
45:47pour l'arme blindée puisse accéder à ce Panzerwerk
45:52c'était leur dernier combat
45:56mais ils avaient des blocos
45:58ils avaient quelque chose de ça
46:00ils se sont défendus
46:02enfin ça pendurait longtemps
46:04parce que
46:06il y a eu certainement beaucoup de soldats français
46:20il y a eu des peurs assez conséquents sur la libération de Royan
46:25les forces françaises entrent dans la ville fantôme et totalement rasée de Royan
46:38le 15 avril au soir
46:40plus de 24 heures après le début de l'offensive
46:43les allemands y tiennent encore des positions
46:46les français qui ont investi la ville vont nettoyer point par point
46:51on est dans une ville complètement en ruine
46:53il y a quelques embuscades dans les maisons
46:55on y va avec précaution pour éventuellement limiter le maximum de soldats tués
47:01les civils là bas non il n'y avait plus
47:07il n'y avait pas de civils
47:09il n'y avait personne
47:11il y avait des pierres
47:13la route était jonché de cailloux
47:18enfin c'était pas beau
47:22les français arrivent ensuite sur le pc de l'amiral michaelès qui est à pontaillac
47:35ils vont le capturer
47:37et ils vont lui demander de se
47:39d'ordonner la reddition de la poche de Royan
47:42celui ci va faire l'affront aux français
47:45en refusant de donner l'ordre à ses soldats de se rendre
47:49il va se réfugier derrière le prétexte que s'ils ont envie encore de se battre
47:53il les laisse faire et respecte leur choix
47:56devant le refus du fanatique contre amiral allemand
47:59les forces françaises poursuivent leur offensive à l'intérieur de la poche de Royan
48:03à l'ouest
48:04vers le phare de la pointe de la coubre
48:06les 16 et 17 avril
48:08pendant deux jours
48:09ils prennent une à une les fortifications allemandes
48:12les français vont envoyer un parlementaire
48:19pour rencontrer les derniers troupes allemandes réfugiées dans la forêt de la coubre
48:25pour leur demander la reddition
48:27et cette reddition aura lieu le lendemain matin le 18 avril 1945
48:31C'est une grande victoire militaire pour les hommes de l'armila
48:42et quelques jours plus tard d'ailleurs le général de Gaulle
48:46vient un matin pour rendre honneur aux troupes
48:49il va également très rapidement traverser les ruines de Royan
48:54pour d'ailleurs déplorer tel spectacle
48:57le général de Gaulle dans son discours va dire
49:00que tout ce qui a été fait à Royan a été très bien fait
49:03comme s'il voulait clore le chapitre de toute polémique
49:06qui était en train de naître
49:07et il devait le savoir
49:08puisque les Royanais vont tenir
49:11une rancune envers le général de l'armina
49:13le maire Paul Métadier en 47
49:16va aller jusqu'à mettre sur le panneau de l'agglomération royanaise
49:19ville détruite par erreur
49:21et il y aura d'ailleurs
49:23une prise de décision du conseil municipal
49:26d'interdire la venue du général de l'armina
49:29au sein de la ville de Royan
49:33une grande victoire politique pour de Gaulle
49:37une victoire au goût amer pour les habitants de Royan
49:41ils ont tous perdu des proches dans cette ville entièrement rasée
49:46ils ont en plus subi le pillage des allemands
49:49puis celui des troupes françaises
49:52il y aura des camions entiers qui vont récupérer des meubles
49:55de l'argenterie et qui vont être rapatriés
49:58comme des trophées de guerre
49:59comme des souvenirs de guerre
50:01comme on a trouvé partout sur d'autres théâtres d'opération
50:03à leur retour
50:05début mai 1945
50:07les Royanais viennent tous enterrer leur mort
50:10Monique est orpheline
50:14Jean-Pierre a perdu une partie de sa famille
50:17on est revenu à Royan pour l'enterrement
50:20je me souviens de l'enterrement de mes grands-parents
50:22et alors on a rassemblé dans l'immeuble
50:25qu'habitaient mes grands-parents quelques os
50:27et on a dit ben c'est eux
50:29vraisemblablement c'est eux
50:31alors on les a mis dans une caisse
50:33qui faisait 30 cm sur 30
50:36et on est allé les porter au cimetière des Tilleuls
50:41où il y avait la tombe familiale
50:43j'ai une cousine qui a été tuée
50:45j'y pensais plus
50:46qui a été tuée dans le bombardement aussi
50:49la pauvre elle est morte carbonisée
50:52et on a retrouvé son alliance
50:54avec sa date de son mariage dans les décombres
50:57c'est comme ça qu'on a su
51:01Depuis cette tragédie
51:03ni les autorités françaises
51:05ni les alliés n'ont présenté d'excuses
51:07à la population de la ville martyre
51:09il reste aujourd'hui le mystère
51:11autour du bombardement du 5 janvier 1945
51:15s'agit-il d'un malentendu
51:17d'une méprise
51:19seule certitude
51:21c'est que Royan
51:23a été rayé de la carte
51:25à la personne
51:27à la personne
51:29elle s'agit-elle
51:31de la carte
51:33elle s'agit-elle
51:35d'une méprise
51:37Sous-titrage FR ?
Recommandations
56:05
|
À suivre
55:31
2:27:24
26:34
59:02
3:00
1:14
2:44
2:02
26:14
2:35
6:33
Écris le tout premier commentaire