00:00Au Sénat, est-ce que la majorité de droite du Sénat est prête à faire des compromis avec l'Assemblée nationale,
00:06notamment sur les impôts les plus riches, sur les impôts des milliardaires ?
00:09Écoutez, depuis un mois, nous n'entendons plus parler de diminution des dépenses publiques.
00:16On n'entend parler que de taxes.
00:18Je dois dire que sur ce sujet, il faut écouter ce que dit le rapporteur général du projet de loi de finances.
00:26On a quelques monstruosités fiscales.
00:30Même le président de la République s'en est ému l'autre jour en Charente-Maritime.
00:34Donc il faut qu'on revienne à la raison.
00:36Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas rechercher une plus grande équité fiscale.
00:41Mais naturellement, peser en dizaines de milliards sur les reprises, c'est la garantie de la récession.
00:50Nous faisons le pari de croire aux entreprises qu'elles sont facteurs de développement.
00:54Et nous allons rechercher dans cette approche ce que nous avions proposé le 7 juillet au Premier ministre d'alors.
01:03À l'époque, nous étions autour de la réduction de la dépense publique autour de 32 à 35 milliards.
01:09Une stabilité fiscale qui ne voulait pas dire qu'il n'y avait pas une certaine redistribution à l'intérieur,
01:15entre niche fiscale, entre aussi un certain nombre de réalités à évoquer, la question des très hauts revenus.
01:26Tout ceci, nous en parlerons, mais nous le ferons, j'allais dire, avec tact et mesure.
01:31– Donc c'est-à-dire que la droite du Sénat pourrait demander un effort des plus hauts revenus ?
01:34– Non, c'était déjà sous-entendu, vous savez, sur les plus hauts revenus, nous examinerons ce qui est proposé,
01:43mais voir cette forme, ce que certains ont qualifié d'hystérie fiscale, on va essayer ici d'avoir de la raison fiscale.
01:52– Parce qu'on parle beaucoup d'impôts sur la fortune improductive, ça a été voté à l'Assemblée nationale,
01:55c'est d'ailleurs souvent voté au Sénat les dernières années, pas dans la même version, mais ça peut être repris par le Sénat ?
02:01– Dans la même version, chacun a le souvenir qu'Alberic de Montgolfier, alors rapporteur général, proposer cela,
02:07je crois qu'en ce moment il faut être clair, précis, pragmatique, et donc après les débats, il y a les réalités.
02:16– Vous l'avez annoncé, le Sénat devrait rétablir la réforme des retraites de 2023,
02:21mais est-ce qu'une hausse de la CSG sur le capital qui a été votée à l'Assemblée justement pour financer la suspension annoncée par le gouvernement, ça peut être une piste ?
02:28– Ce n'est pas une piste, puisque nous rétablirons la réforme des retraites.
02:32Ça fait, vous savez, 5 ans que nous la votons, et le vrai sujet qui est posé, c'est est-ce qu'on veut sauver le système par répartition ?
02:40Est-ce qu'on veut demain que les jeunes aient une retraite par répartition ?
02:44Vous savez, il y a 3 leviers dans la retraite. Le niveau de cotisation, si vous l'augmentez, c'est une baisse de pouvoir d'achat pour les actifs.
02:51Il y a le niveau, j'allais dire, de reversement, de rémunération de la retraite.
02:58Vous avez le choix entre le baisser, ça s'appelle le gel.
03:03Et puis la troisième des choses, c'est la durée de la vie au travail.
03:07C'est naturellement la question de l'âge et du nombre d'années de cotisation.
03:12Vous savez, c'est les 3 réalités. Il faut aussi explorer d'autres pistes, notamment la capitalisation.
03:20C'est une des pistes qu'il faudra examiner.
03:22Mais dans l'immédiat, parce que nous savons que suspendre la réforme des retraites
03:29serait un coût de plus de 30 milliards dans les 10 ans qui viennent.
03:32Quand on voit comment les débats ont démarré à l'Assemblée nationale, sincèrement, Gérard Larcher,
03:36est-ce que vous pensez que le budget peut être adopté au final par le Parlement ?
03:39Écoutez, je pense qu'il faut que tout le monde retrouve la raison et le dialogue.
03:43Le propre du bicaméris, c'est d'avoir un moment où les députés et les sénateurs se retrouvent ensemble.
03:48C'est la commission mixte paritaire.
03:50Et moi, je parie toujours sur la raison et la mesure.
03:55Vous étiez hier soir avec le Premier ministre Sébastien Lecornu
03:57dans ce qu'on appelle la conférence des présidents au Sénat,
03:59qui réunit les différents présidents de la Haute Assemblée.
04:02Et selon certains participants, le Premier ministre aurait dit
04:05qu'une censure du gouvernement vaudrait dissolution.
04:08Est-ce qu'il a raison ?
04:09Écoutez, la dissolution, elle appartient au Président de la République.
04:12Vous savez, j'ai le souvenir d'une dissolution en 2024
04:14et d'une durée de consultation du Président du Sénat d'une minute trente.
04:19Donc il appartiendra au Président de la République.
04:21Mais il faudra que le Président de la République et les groupes politiques
04:23mesurent les conséquences d'une telle décision et qu'ils les assument.
04:27car aujourd'hui, la situation dans laquelle nous sommes
04:30est le fruit d'une décision hasardeuse du Président de la République.
04:35– Une dernière question sur l'état du dialogue entre le Sénat et le gouvernement.
04:39On dit qu'il est tendu, voire glacial. Dans quel état est-il ?
04:42– Il n'est pas encore réchauffé. Ça veut dire que de part et d'autre,
04:48nous devons aller vers le dialogue. Mais je pense que, je l'ai dit au Premier ministre
04:52dans un tête-à-tête, qu'il est important qu'il retrouve avec les présidents de groupe du Sénat
04:56et notamment cette plateforme commune que nous formons, du groupe LR au groupe RDPI,
05:05avec nos amis centristes, avec une fraction du RDSE, avec nos amis les indépendants,
05:12qu'il y soit attentif. Je pense qu'on progresserait si les choses se passaient ainsi.
05:18– Pour l'instant, vous avez le sentiment que le Sénat est un peu mis de côté par le gouvernement ?
05:21– Écoutez, en tous les cas, il ne va pas être mis de côté,
05:23parce qu'à partir du 18 novembre, la parole est au Sénat et on l'entendra.
Écris le tout premier commentaire