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  • il y a 3 heures
Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec la Chine. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Caroline de Camaret et Thibault Henocque ouvrent le débat et interrogent dans « Ici l’Europe » les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique). Année de Production :

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Transcription
00:00France 24, LCP, Public Sénat présente.
00:17Bonjour à tous, merci de nous rejoindre pour Ici l'Europe,
00:20cette émission qui vous est proposée par France 24 et les chaînes parlementaires LCP et Public Sénat.
00:26Nous sommes ensemble pour faire un tour de l'actualité européenne
00:30et nous avons le plaisir de recevoir cette semaine Charles-Michel.
00:32Bonjour.
00:33Bonjour.
00:34Je rappelle que vous avez été Premier ministre de la Belgique de 2014 à 2019
00:38pour le Parti libéral qui correspond au groupe Renew sur la scène européenne,
00:44proche donc d'Emmanuel Macron.
00:46Et vous êtes aussi ancien président du Conseil européen,
00:49remplacé l'an dernier par le portugais Antonio Costa.
00:53Charles-Michel, les chefs d'État réunis avant la COP30,
00:56les 27 ont endossé l'objectif proposé par la Commission européenne
00:59de baisser de 90% les émissions de gaz à effet de serre en 2040.
01:04Et puis il se fixe certes des minimas pour 2035,
01:07mais des objectifs non contraignants.
01:10Pour vous, l'Union européenne a une feuille de route assez ambitieuse dans cette nouvelle COP ?
01:15Je crois qu'il n'y a pas de doute.
01:17Nous sommes en Européen extrêmement ambitieux à la fois sur les objectifs qu'il faut atteindre,
01:24mais aussi en termes de solidarité avec les pays en développement.
01:27Il faut soutenir les capacités des pays en développement,
01:29d'avoir accès aux technologies pour surmonter ensemble ce défi climatique.
01:33Mais je comprends en réalité que les chefs d'État et de gouvernement,
01:35ils font preuve de prudence.
01:38Pourquoi ? Parce qu'ils sont échaudés par les dernières années.
01:41Les dernières années, nous avons fixé un objectif ambitieux,
01:43le plus ambitieux dans le monde,
01:45la neutralité carbone à l'horizon 2050 pour l'Union européenne.
01:49Et on a bien vu que la mise en œuvre des mesures a conduit en réalité
01:53à alourdir considérablement la bureaucratie sur le dos de nos entreprises,
01:59aussi bien les petites, moyennes que les grandes entreprises.
02:02Ça a handicapé la capacité de nos entreprises à innover, à se déployer.
02:06Je pense que les États membres sont aussi échaudés par la manière
02:10dont la Commission européenne propose une régulation tout à fait excessive,
02:14veut absolument tout réguler,
02:15y compris parfois des sujets qui n'existent pas encore.
02:18Et donc, je pense que les États membres ont raison de mettre un peu d'eau froide.
02:21Donc, vous êtes pro-simplification.
02:23Beaucoup veulent simplifier et notamment remettre en cause
02:27une partie des textes du fameux pacte vert
02:30qui a été adopté à la précédente mandature.
02:32La fin des ventes de voitures thermiques neuves en 2035,
02:36surtout pas pour les Allemands.
02:38Par exemple, la tentative de simplifier la responsabilité environnementale
02:43des entreprises en excluant les deux tiers de ces entreprises
02:45de leurs obligations.
02:46Tout ça, ça vous va ? C'est l'agenda qui est voté par la droite et l'extrême droite ?
02:50Je pense que l'erreur majeure, c'est d'avoir une obsession de la régulation
02:56et d'utiliser le changement climatique pour aggraver les régulations
02:59et les charges administratives.
03:00Je pense qu'on peut totalement concilier l'ambition de réussir à faire reculer
03:06cette menace climatique tout en simplifiant nos régulations.
03:08Le principe de précaution en Europe est devenu un principe de suspicion généralisée
03:12vis-à-vis de nos agriculteurs, vis-à-vis de nos entrepreneurs,
03:15les petites et mes entreprises, vis-à-vis de nos start-up.
03:18On doit, au contraire, instaurer un principe de confiance dans l'innovation,
03:22de confiance dans nos entrepreneurs.
03:24Probablement, vous n'avez, contrairement à moi, jamais ouvert les rapports
03:28que l'on demande à nos entreprises en matière de développement durable.
03:31Ce sont des centaines de pages, ce sont des charges de travail absolument colossales
03:35que l'on demande pour faire du monitoring, pour faire des rapports.
03:38Nos entreprises, je pense qu'il faut leur faire confiance.
03:40Elles peuvent développer les technologies nouvelles dont on a besoin
03:43pour surmonter ce défi climatique, par exemple dans le domaine énergétique,
03:47dans le domaine de l'intelligence artificielle également.
03:50Et donc, moi, je plaide pour un changement complet de paradigme,
03:53en lien d'ailleurs avec le rapport de Mario Draghi, il y a un an.
03:57Pour qu'on change de paradigme, il faut des contraintes, non ?
03:59Il faut des objectifs.
04:01Et je pense que les responsables politiques doivent dire à nos acteurs économiques,
04:04« Nous voulons arriver à tel endroit dans 10 ans, dans 15 ans, dans 20 ans,
04:08mais nous vous faisons confiance. »
04:09On ne veut pas vous amener là en vous liant les mains.
04:12Donc, par exemple, la neutralité technologique en matière énergétique,
04:16considérer qu'en Europe, on aura besoin d'énergie nucléaire
04:20pour surmonter ce défi énergétique, ça me paraît indispensable.
04:24On voit bien qu'encore une fois, les bureaucrates européens,
04:26certains d'entre eux en tout cas, sont hésitants, tergiverses.
04:29On comprend que vous êtes plutôt pro-nucléaire.
04:31Charles Michel, nous vous proposons maintenant quelques brèves d'Europe
04:33qui ont retenu notre attention, ou plus exactement, celle d'Oyana Allemandos.
04:41Pour aborder la COP30, les 27 sont parvenus à un objectif non contraignant
04:45sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
04:48A l'horizon 2035, elles devront se situer entre moins 66 et moins 72%
04:52par rapport au niveau de 1990.
04:55D'ici 2040, ils s'engagent entre eux à un objectif contraignant supplémentaire,
04:59réduire de 90% leur CO2, mais avec des flexibilités,
05:03car les pays peuvent acheter 5% de crédit carbone hors de l'UE pour rester dans les clous.
05:08Un accord destiné à emporter l'adhésion des réticents,
05:11comme la Pologne et l'Italie, mais qui déçoit les ONG de lutte contre le réchauffement.
05:15L'UE pourrait accueillir de nouveaux membres d'ici à 2030.
05:18La Commission salue l'avancée des réformes menées par le Monténégro,
05:21l'Albanie et la Moldavie, mais considère que la Serbie a pris du retard
05:24et que la Géorgie montre un grave recul démocratique.
05:27L'Ukraine, elle, est en bonne voie pour rejoindre l'Union,
05:29selon la commissaire à l'élargissement Marta Goss.
05:32Il sera essentiel de maintenir ce cap et d'éviter tout risque de recul,
05:36en particulier en matière de lutte contre la corruption.
05:39Viktor Orban a immédiatement réaffirmé son opposition
05:42à l'avancée de l'Ukraine vers le club européen.
05:44Un an déjà depuis la réélection de Donald Trump à la tête des États-Unis.
05:47Il commence son mandat sur ses mots.
05:49L'Union européenne est très mauvaise pour nous.
05:52Il nous traite très, très mal.
05:54Il lance alors une guerre commerciale,
05:56augmentant les droits de douane sur les exportations européennes,
05:59à présent majoritairement taxées, à hauteur de 15%.
06:02En matière de défense, il demande aux membres de l'OTAN
06:04d'augmenter leur budget à 5% de leur PIB,
06:06contre 2% aujourd'hui,
06:08et souffle le chaud et le froid sur son engagement en Ukraine.
06:11Proche des leaders de droite radicale Viktor Orban en Hongrie
06:13et Giorgia Meloni en Italie,
06:15il semble vouloir diviser les Européens pour mieux régner.
06:18Charles Michel, l'arrivée au pouvoir de Donald Trump outre-Atlantique.
06:23Bilan de ce premier anniversaire de ce côté de l'Atlantique.
06:27L'Union européenne, ces derniers mois,
06:28a manqué de vigueur dans la défense des intérêts européens,
06:31a manqué de vigueur dans les efforts d'émancipation
06:34par rapport aux États-Unis.
06:36Il a manqué de vigueur en termes de réformes nécessaires
06:39pour plus de compétitivité,
06:40pour renforcer la base économique.
06:42Vous vous souvenez que Mario Draghi a diffusé un rapport très important
06:46il y a un an maintenant,
06:48avec peu d'effets, malheureusement.
06:5020% à peine qu'on a mis finalement en œuvre.
06:54C'est probablement même un chiffre optimiste par rapport à la réalité.
06:58Deuxième élément,
06:59cet arrivé de Donald Trump,
07:01ou ce retour de Donald Trump aux responsabilités,
07:03en plus de la guerre déclenchée par l'Occident contre l'Ukraine,
07:06doit être, à mon avis,
07:07un radio-réveil pour l'ensemble des Européens
07:10qui avaient sans doute besoin de voir cette réalité en face.
07:14On a besoin de plus de souveraineté européenne.
07:16On a besoin d'investir dans la sécurité et la défense,
07:19en plus des efforts nécessaires,
07:20pour consolider notre base économique.
07:23En attendant,
07:23Donald Trump a négocié 15% de tarifs douaniers
07:26avec la Commission européenne.
07:29Et il incite d'ailleurs les entreprises
07:31à se relocaliser aux États-Unis.
07:34Pour un libéral comme vous, j'ai envie de dire,
07:37cher Michel,
07:37c'est la fin du libre-échange qui est en train de sonner ?
07:40L'Europe doit se protéger ?
07:41Moi, je ne crois pas que ce soit la fin du libre-échange.
07:43On doit défendre avec videur nos intérêts.
07:45Et il est tout à fait regrettable d'observer
07:47la résignation de la Commission européenne
07:50qui a accepté,
07:51sans utiliser les leviers dont nous disposons,
07:54de se faire imposer des tarifs qui sont pénalisants.
07:56J'ajoute que l'Union européenne, aujourd'hui,
07:58est la région dans le monde
08:00qui est la plus ambitieuse en termes de protection sociale.
08:02Et cela a un impact en termes de coût du travail
08:04pour nos entreprises.
08:05Nous sommes la région dans le monde la plus ambitieuse
08:08en termes de standards environnementaux.
08:10Et ça a un coût pour nos entreprises
08:11en termes de compétitivité.
08:14Et aujourd'hui, on voit également qu'en matière énergétique,
08:17on a des défis qui sont essentiels
08:18pour les industries européennes,
08:20a fortiori, avec cette guerre
08:23qui a été déclenchée par la Russie contre l'Ukraine.
08:25Et on voit que les États-Unis saisissent cette occasion
08:28pour non seulement presser les Européens
08:30en augmentant des tarifs commerciaux d'une part,
08:32mais également en forçant les Européens
08:35à se soumettre à la domination énergétique
08:38des États-Unis aujourd'hui.
08:40Et donc, il est vrai que ça doit susciter
08:41des débats démocratiques au sein des États membres.
08:44Et je ne vous étonnerai pas,
08:46il y a eu, sous ma responsabilité de présence
08:48du Conseil européen, des frictions entre moi
08:49et la Commission européenne,
08:51précisément en lien avec ce que je considère
08:54à l'époque comme un manque d'ambition
08:56de la Commission européenne dans sa relation
08:58avec les États-Unis et avec le reste du monde.
09:01Et malheureusement, les faits, aujourd'hui,
09:02me donnent raison.
09:03Et c'est malheureux, parce que ce sont les Européens
09:05qui paient la facture d'une Commission européenne
09:07qui manque de courage sur le plan international.
09:09Là, vous parlez des droits de douane,
09:10mais sur un autre sujet, précisément,
09:12la Commission von der Leyen
09:13propose un mur de drone.
09:16Et là, les chefs d'État et de gouvernement
09:17estiment qu'elle sort de son rôle
09:19en s'occupant de la défense.
09:20Vous avez d'ailleurs régulièrement critiqué
09:22cette présidente pour sa centralisation de pouvoir.
09:25Qu'en est-il là ?
09:25Il y a deux choses différentes.
09:27D'une part, la Commission européenne
09:28a mis beaucoup de temps,
09:30beaucoup trop de temps,
09:31avant de venir à des propositions industrielles,
09:33de financement de l'industrie européenne.
09:36Parce qu'en réalité, pour des calculs
09:37liés aux élections européennes,
09:38qui sont intervenus maintenant,
09:39il y a plus de un an,
09:40la Commission ne voulait pas s'exposer.
09:42C'est regrettable.
09:43Par contre, il est tout à fait exact
09:44qu'en termes de défense,
09:45de sécurité de défense,
09:46je ne parle pas du volet industriel
09:48qui y est lié, bien entendu,
09:49ce sont les chefs d'État
09:50et de gouvernement
09:51qui ont la responsabilité.
09:51Et la Commission européenne
09:53n'a évidemment pas la légitimité démocratique
09:56pour s'occuper des questions
09:57de paix et de sécurité.
09:59Elle a étendu finalement
10:00ses compétences, par exemple,
10:01sur les questions de santé
10:02au moment du Covid.
10:03Avec l'aval des États membres
10:05qui ont demandé à la Commission européenne
10:07d'être impliqués, par exemple,
10:08pour soutenir le développement des vaccins
10:10et pour veiller à ce que tous les États
10:11de l'Union européenne
10:11aient un accès égal aux vaccins.
10:13Mais ces sujets interinstitutionnels
10:15sont peut-être secondaires.
10:17Le plus essentiel aujourd'hui,
10:18c'est comment l'Union européenne
10:19comme entité politique
10:21est à la hauteur des défis
10:22auxquels nous sommes confrontés.
10:24Les générations qui nous ont précédés
10:26en Europe ont beaucoup bénéficié
10:27du projet européen
10:28en termes de paix,
10:29en termes de protection des libertés.
10:31On a vu ce projet européen
10:32comme une évidence
10:33après les tragédies du siècle passé.
10:35Et aujourd'hui,
10:36le sujet pour notre génération,
10:37c'est comment on transmet
10:39à nos enfants
10:40un continent européen
10:41qui est stable,
10:42qui est prospère
10:43et qui a des opportunités.
10:44Et pour cela,
10:45il y a des décisions courageuses
10:46à prendre aujourd'hui,
10:47pas après-demain.
10:48Précisément,
10:49je rappelle que vous avez été
10:50ancien Premier ministre belge
10:51et c'est la Belgique
10:52qui oppose son veto
10:54sur un chapitre.
10:55Elle refuse de toucher
10:57aux avoirs russes gelés
10:58pour garantir
10:59un prêt de réparation
11:00à l'Ukraine.
11:01Aujourd'hui,
11:02la chambre Euroclear
11:04basée en Belgique
11:05détient 193 milliards d'euros
11:09de ses actifs russes gelés.
11:11Est-ce que vous comprenez
11:12les réticences
11:13du gouvernement
11:14de Barthe de Vévert ?
11:15C'est un sujet
11:15que je connais bien
11:16parce que j'ai traité ce sujet
11:18et lorsque j'étais président
11:18du Conseil européen,
11:19nous avons pris des décisions
11:20ensemble pour prendre
11:21les revenus,
11:22les intérêts générés
11:23par ce capital,
11:24par ces avoirs russes gelés.
11:26Le Premier ministre belge,
11:27et je ne suis pas
11:27son porte-parole,
11:28naturellement,
11:29le Premier ministre belge
11:29a raison, je pense,
11:31d'attirer l'attention
11:31sur un certain nombre
11:32d'enjeux.
11:34En particulier,
11:35il est important
11:36quand l'Union européenne
11:37prend des décisions,
11:39que cette décision
11:39soit conforme
11:40aux droits internationaux,
11:41on ne peut pas
11:41appliquer des doubles standards.
11:42si on veut le respect
11:44du droit international
11:44par tout le monde
11:45dans le monde,
11:46il faut commencer
11:46par nous-mêmes
11:47respecter le droit international.
11:49Lorsque l'on prélève
11:50ces capitaux,
11:53on perd un levier
11:54de négociation
11:54pour la suite.
11:55Ces capitaux
11:55qui ont été prélevés
11:56ne pourront plus
11:56être utilisés
11:57le moment venu
11:58lorsqu'il y aura,
11:59je l'espère,
11:59un cessez-le-feu
12:00et de sérieux
12:01pour parler de paix.
12:02Par conséquent,
12:03les arguments
12:03du Premier ministre belge
12:04doivent être pris
12:05en considération
12:06de manière rationnelle.
12:07Mais en même temps,
12:08l'Ukraine a besoin
12:08d'argent frais
12:09tout de suite
12:10pour faire marcher
12:11son industrie
12:11de la défense.
12:12Oui,
12:13il faut donner massivement
12:13des moyens à l'Ukraine,
12:15financiers,
12:15militaires et politiques.
12:16Donc on prélève
12:17sur nos budgets nationaux.
12:18Est-ce qu'il faut le faire
12:19par ce biais-là ?
12:20Il faut bien mesurer
12:21que quand on suit
12:22ce chemin-là,
12:23sans avoir des garanties
12:24strictes en termes
12:24de droit international,
12:26on prend le risque
12:27que l'Union européenne
12:27perd une grande crédibilité
12:28face au reste du monde,
12:30à l'Afrique,
12:31aux pays de l'Indo-Pacifique,
12:32à l'Amérique latine,
12:33si nous donnons l'impression
12:34d'appliquer des doubles standards
12:36d'une part...
12:36Surtout la Belgique
12:37qui perdrait des investisseurs,
12:38non ?
12:38Absolument pas,
12:39parce qu'en réalité,
12:40quel est l'enjeu ?
12:41C'est bien au-delà de la Belgique.
12:42Je pense que c'est la question
12:43de l'euro qui est en jeu aussi.
12:44C'est la confiance
12:45qui est donnée
12:46pour ceux qui investissent
12:48dans notre monnaie commune
12:50qui est l'euro.
12:50Et donc il y a effectivement
12:51un impact particulier en Belgique
12:53et c'est normal
12:54qu'il y ait par conséquent
12:55une solidarité de l'Europe.
12:56Et je fais confiance
12:57au Conseil européen,
12:58aux 27 chefs d'État
12:59de gouvernement
13:00pour, dans les semaines
13:01et les mois qui viennent,
13:02prendre des décisions rationnelles
13:03sur ce sujet.
13:04Charles Michel,
13:05des drones qui survolent
13:06les États membres.
13:08Vladimir Poutine
13:08qui fait des essais
13:10de missiles brutalement.
13:11Est-ce que les Russes
13:12sont en train de tester
13:13les limites de notre solidarité
13:15justement en matière militaire ?
13:18C'est absolument certain
13:19qu'il y a une démarche
13:20de la Russie
13:21qui vise maintenant,
13:23en plus de la guerre d'agression
13:24contre l'Ukraine,
13:25à tester la solidité
13:26de l'Union européenne
13:27et la solidité
13:28de l'alliance transatlantique.
13:29qui a vérifié
13:30si ce fameux article 5
13:32du traité de l'OTAN,
13:33cette clause
13:33tous pour un,
13:34un pour tous,
13:35cette clause de solidarité,
13:36si cette clause
13:37est solide et robuste ou pas.
13:39Et notre réponse
13:39est satisfaisante ?
13:40Je pense que du point
13:41de vue européen,
13:42il est salutaire
13:43de voir les leaders européens
13:44très unis
13:45et c'est plutôt un élément
13:47qui me rend optimiste
13:48du point de vue européen.
13:49Par contre,
13:50sur le plan du lien
13:51entre les États-Unis
13:52et l'Union européenne,
13:53ça doit nous amener
13:54à être lucides.
13:55On voit bien
13:56que cette alliance
13:57transatlantique
13:57qui nous tient à cœur
13:58et qui a apporté
13:59beaucoup de bénéfices
14:00est aujourd'hui remise en cause
14:01pas par les Européens
14:02et remise en cause
14:03par les États-Unis.
14:04Et moi,
14:04je suis frappé
14:05de voir ce que j'appelle
14:06le retard cognitif,
14:08c'est-à-dire
14:08la situation
14:09où un certain nombre
14:10d'Européens,
14:11à commencer par la Commission
14:13européenne
14:14et sa présidente,
14:15voit une situation,
14:16n'aime pas la situation
14:17telle qu'il la voit
14:18et par conséquent,
14:19sont dans une espèce
14:20de déni
14:20et mettent trop de temps
14:21pour résister
14:22à la manière
14:23dont les États-Unis
14:23ne nous traitent pas bien
14:24pour le moment.
14:25Les projets industriels
14:26sont sur la table.
14:27Il y a des projets
14:28très avancés
14:28en matière d'avions
14:29de combat européens,
14:30en matière de drones européens.
14:32Mais que manque-t-il aujourd'hui ?
14:33Il manque l'arbitrage politique
14:35en France,
14:36en Allemagne,
14:36au Royaume-Uni,
14:37en Espagne,
14:38en Turquie
14:39pour considérer
14:39qu'il y a quelques projets
14:41industriels majeurs.
14:43Nous allons mobiliser des moyens.
14:44Je pense qu'en quelques années,
14:45on peut changer
14:46le paradigme industriel
14:47sur le plan européen
14:48et avoir effectivement
14:49une défense européenne
14:50de plus en plus en situation
14:52d'apporter les capacités militaires
14:54dont on a besoin
14:55pour être respecté davantage
14:56sur le plan géopolitique.
14:57Les USA et la Chine
14:59qui négocient
15:00une trêve commerciale,
15:01notamment sur les droits de douane,
15:03les terres rares,
15:05bien sûr,
15:05les semi-conducteurs,
15:06l'Union européenne
15:07écartée du jeu.
15:09Ça me rend triste
15:09parce que je pense
15:10que l'Union européenne
15:10a de grandes capacités.
15:11Je pense que les dernières années,
15:12que ce soit au moment du Covid
15:14au moment de la fixation
15:15d'objectifs ambitieux
15:16sur le plan climatique
15:16en matière aussi de réaction
15:18dans les mois
15:19qui ont suivi la guerre
15:20contre l'Ukraine,
15:21l'Union européenne
15:21a agi avec unité,
15:23avec détermination
15:24et avec une certaine consistance.
15:26Aujourd'hui,
15:26je vois une espèce
15:27d'effondrement
15:28face aux Etats-Unis
15:30et c'est une claque.
15:31Et à la Chine ?
15:32Moi, je pense qu'on est
15:35en réalité instrumentalisés
15:37par les Etats-Unis
15:37qui utilisent l'Union européenne
15:39dans leur compétition,
15:40leur combat contre la Chine.
15:41Il n'y a que deux options.
15:42Les faits le montrent aujourd'hui.
15:43Soit à un moment donné,
15:44cette compétition Chine
15:45et Etats-Unis
15:46escalade à un point
15:48qu'il y a un conflit grave
15:49dont nous paierons
15:50les conséquences.
15:51Aussi,
15:51comme le reste du monde,
15:52soit il y a un accord
15:53entre la Chine
15:54et les Etats-Unis.
15:54Et nous paierons
15:55également les conséquences.
15:56Et par conséquent,
15:57je ne sais pas
15:57ce qu'il faut de plus
15:58à un certain nombre
15:59de leaders européens
16:00pour comprendre
16:01qu'on doit développer
16:02une stratégie européenne
16:04fondée sur nos propres intérêts.
16:06On a des différences
16:07avec la Chine
16:07tout à fait majeures.
16:09On n'a pas
16:09le même système politique.
16:11On a des différences
16:11en termes de droits de l'homme,
16:13en termes de principes démocratiques.
16:14Mais on a
16:15un certain nombre
16:15de chemins
16:16sur les sujets globaux
16:17comme le climat,
16:18par exemple,
16:19où on doit être engagé
16:20avec la Chine.
16:21Je vois que la Chine,
16:22par exemple,
16:22en matière de climat,
16:23investit beaucoup
16:24et met en place
16:25la tarification du carbone,
16:27ce qui est le même modèle
16:28que nous avons mis en place
16:29sur le plan européen.
16:30Les États-Unis
16:30ne font pas ça.
16:31Aujourd'hui,
16:32nous sommes trop dépendants
16:33de la Chine
16:34pour certaines chaînes
16:35d'approvisionnement.
16:36C'est une fragilité européenne.
16:38On doit donc parler,
16:39engager,
16:40politiquement,
16:40diplomatiquement,
16:41en étant précis
16:42avec les autorités chinoises,
16:43en disant
16:43vous voulez un accès
16:44au marché intérieur
16:45parce que c'est important
16:46et c'est vital
16:46pour votre propre économie,
16:48le marché intérieur européen.
16:50Nous avons aussi
16:50des prétentions,
16:51nous, européens.
16:52Négocions dures,
16:53mais négocions
16:53pour trouver des compromis
16:55et pas simplement
16:55se comporter
16:57en instrument des États-Unis
16:59dans leur compétition
17:00avec la Chine.
17:01Moi, je suis assez désolé,
17:02assez malheureux
17:03de ce manque d'ambition.
17:05Merci, M. Michel,
17:06d'avoir été en notre compagnie
17:07aujourd'hui.
17:08Merci à vous
17:08de nous avoir suivis.
17:10Nous allons tout de suite
17:11vous proposer le débat.
17:13Ça se passe
17:13au Parlement européen
17:15entre députés européens
17:16avec nos confrères
17:17des chaînes parlementaires.
17:17Bienvenue au Parlement européen
17:24à Bruxelles,
17:25dans la capitale européenne.
17:27On a assisté
17:27en spectateur
17:29à la rencontre
17:30et aux négociations
17:31entre les présidents
17:32américains
17:32Donald Trump
17:33et Chinois
17:34Xi Jinping.
17:36Ils se sont mis d'accord
17:36sur un deal
17:37qui éloigne
17:38la perspective
17:39d'une guerre commerciale,
17:41mais ça n'est pas nécessairement
17:42totalement favorable
17:43aux Européens.
17:43Alors que nous sommes
17:45son premier partenaire commercial,
17:47la Chine ne partage pas
17:49nos analyses géopolitiques.
17:51Elle soutient la Russie
17:52contre l'Ukraine,
17:54détournant même
17:55les sanctions pétrolières
17:56contre la Russie.
17:57Elle tente aussi
17:58de séduire l'Afrique
17:59et l'Amérique latine
18:00ainsi que certains
18:01pays européens
18:02aux dépens
18:03de l'Union européenne
18:05en tant que telle.
18:06Mais Pékin
18:06est même allé plus loin
18:07en menaçant directement
18:09nos économies
18:09en annonçant
18:10début octobre
18:11qu'elle durcissait le ton
18:12sur les terres rares.
18:13Ces métaux indispensables
18:15à nos industries
18:16dans ces conditions,
18:17l'Union européenne
18:18a accueilli
18:19avec un ouf
18:20de soulagement
18:20la levée de ses restrictions
18:21à l'issue de la rencontre
18:23entre Donald Trump
18:24et Xi Jinping,
18:25espérant aussi
18:26en bénéficier.
18:27Globalement,
18:28nos économies subissent
18:29l'afflux massif
18:30des produits chinois
18:31et un dumping
18:32intensif
18:33sur de sa force.
18:34Pékin ouvre même
18:34la porte
18:35à un accord
18:36de libre-échange
18:37avec les Européens.
18:38Alors,
18:38l'UE a-t-elle
18:39encore les moyens
18:40de reprendre
18:41son indépendance
18:42vis-à-vis de la Chine ?
18:43Pour en parler,
18:44nous avons le plaisir
18:44de recevoir aujourd'hui
18:45Sandro Gozzi.
18:46Bonjour.
18:47Bonjour.
18:47Eurodéputé
18:48d'origine italienne
18:49illu en France
18:50sous l'étiquette
18:51macroniste Renew.
18:52Et puis,
18:53vous êtes en face
18:53de votre collègue,
18:54elle aussi,
18:55eurodéputée belge,
18:56Estelle Kölmans
18:57pour les socialistes.
18:59Écoutons tout de suite
19:00l'homme qui dit
19:01avoir sauvé l'Europe
19:02de la pénurie
19:04des terres rares.
19:04Cette rencontre
19:08a été un grand succès.
19:09Tout le problème
19:10des terres rares
19:11a été réglé
19:12et ça vaut
19:13pour le monde entier.
19:14Cet obstacle
19:15avec la Chine
19:15a maintenant disparu.
19:16Il n'y a plus
19:17aucun obstacle.
19:18Il s'agit d'un accord
19:19d'un an
19:20et nous le prolongerons
19:21après un an.
19:22Cet accord,
19:22je pense,
19:22sera très régulièrement
19:24prolongé
19:25au fil du temps.
19:28Sandro Gozzi,
19:28c'est Donald Trump
19:29qui négocie
19:30pour nous
19:31un délai de grâce
19:32d'un an
19:32pour accéder
19:33aux terres rares.
19:33C'est un peu
19:34humiliant quand même,
19:35non ?
19:36Les États-Unis
19:37se trompent
19:38avec la Chine
19:38depuis l'époque
19:39de Nixon.
19:42Ils avaient ouvert
19:43une première fois
19:43politiquement
19:44avec Nixon
19:45et Kissinger
19:45en pensant
19:46que la Chine
19:47aurait pu être
19:47un allié
19:48contre l'URSS.
19:50Ils ont ouvert
19:51leur marché
19:51et notre marché
19:53et l'accès
19:54à l'Organisation
19:55mondiale du commerce
19:56avec Clinton
19:57en pensant
19:57qu'ils allaient
19:58évoluer
19:59vers la démocratie.
20:01Et Trump
20:01s'est déjà trompé
20:02une fois
20:02il y a quelques années
20:03quand il a fait
20:04un premier accord
20:05avec la Chine.
20:06Donc je ne crois pas
20:06qu'il faut suivre
20:09nécessairement
20:10les États-Unis
20:10dans leur mauvaise analyse
20:12avec la Chine.
20:13Il est clair
20:13que la Chine
20:13pour nous
20:14c'est un partenaire
20:15indispensable
20:16mais c'est aussi
20:17un ribas systémique
20:18et nous devons utiliser
20:20les instruments
20:20dont nous nous sommes dotés
20:22pour avoir
20:23un commerce équitable
20:24et surtout
20:25protecteur
20:25nos intérêts
20:26avec Pékin
20:27que nous décidons
20:28pas qu'ils soient décidés
20:29par les présidents
20:30des États-Unis.
20:31Estelle Cullemans
20:32on a vu
20:32le commissaire européen
20:33au commerce
20:34se féliciter
20:35de cet accord
20:35et même en faire
20:36l'exégèse
20:37pour rassurer
20:37les Européens
20:38et dire qu'ils étaient
20:39bien selon lui
20:39concernés
20:40par ce que Trump
20:41avait obtenu.
20:43Il faut se réjouir
20:44ou pleurer
20:44de notre impuissance ?
20:46Alors de un
20:47je suis heureuse
20:48d'entendre
20:48les déclarations
20:49effectivement
20:49de notre commissaire
20:50M. Séjournet
20:51parce que moi
20:52je n'ai pas du tout
20:52la garantie
20:53que cet accord
20:54va concerner l'Europe.
20:55Or comme vous l'avez dit
20:57l'accès à ces terres rares
20:58est un enjeu
21:00essentiel
21:01pour avoir
21:02finalement
21:03pour pouvoir développer
21:04aussi des technologies
21:05des technologies propres
21:06et des technologies digitales
21:07ici au niveau européen
21:09pour créer de l'emploi
21:10pour avoir
21:11ce qu'on a appelé
21:12d'ailleurs
21:12l'enjeu
21:13dont on s'est vraiment
21:14rendu compte
21:14au moment du Covid
21:15c'était cette autonomie stratégique
21:17dont nous avons besoin
21:18aussi pour être
21:19des partenaires
21:21à part entière
21:22tant des États-Unis
21:22que de la Chine
21:23sur le plan commercial
21:24donc moi
21:25je ne suis pas du tout
21:25rassuré
21:26parce qu'on sait
21:26qu'on est extrêmement
21:27dépendant
21:28de la Chine
21:29par rapport
21:30à l'abortation
21:31de ces terres rares
21:31puisque je pense
21:32que pour l'Europe
21:32nous en introduisons
21:35en tout cas
21:35nous sommes les principaux
21:37consommateurs
21:37au niveau de la Chine
21:3899% en tout cas
21:39de ces terres
21:39viennent de Chine
21:40pour nous
21:40voilà
21:41donc on voit
21:42monsieur Trump
21:44une fois de plus
21:44parader
21:45avoir un accord
21:47à la hussarde
21:47c'est sa manière
21:48de faire
21:49mais moi
21:49je ne suis pas rassurée
21:50du tout
21:50mais alors
21:51c'est quand même
21:51assez paradoxal
21:53on veut
21:53notre autonomie stratégique
21:54sur la défense
21:55par exemple
21:55et il se trouve
21:56qu'on a besoin
21:57précisément
21:57des terres rares
21:58dont la Chine
21:59contrôle 60%
22:00de l'extraction
22:0190% du raffinage
22:0294% de la production
22:04d'aimants permanents
22:06donc pour notre industrie
22:07en fait
22:07et pour qu'elle soit
22:08plus autonome
22:10on dépend quand même
22:11beaucoup trop
22:11de la Chine
22:11le mot terres rares
22:15induit à des malentendus
22:18parce qu'elles ne sont pas
22:18rares
22:19et c'est simplement
22:21il faut commencer
22:23à les extraire
22:23ou à les importer
22:24d'autres parties du monde
22:26par rapport
22:26avec la Chine
22:27avec l'acte
22:28sur les ménarais critiques
22:30et les terres rares
22:30les Critical Role Material Act
22:32de 2024
22:33sur lesquels
22:33Thierry Breton
22:34avait beaucoup travaillé
22:35on a décidé
22:36d'avoir un minimum
22:37de 10%
22:38de terres rares
22:38extraites en Europe
22:40et de diversifier
22:41à travers
22:42de nouveaux accords
22:43commerciaux
22:44de nouveaux pactes
22:45l'importation
22:47de terres rares
22:47des pays autres
22:48que la Chine
22:49c'est ça la voie
22:50pour arriver
22:51à cette autonomie stratégique
22:52que nous voulons
22:53et qu'elle doit être
22:55suivie par des faits
22:56concrets
22:57l'autonomie stratégique
22:58doit être
22:59une indépendance réelle
23:00Vous avez parlé
23:01de cette première initiative
23:02de la Commission
23:03mais Ursula von der Leyen
23:05a fait de nouvelles annonces
23:06il y a quelques jours
23:08la présidente
23:09de la Commission européenne
23:10qui annonce
23:11un nouveau plan
23:12donc est-ce que le premier
23:13était vraiment efficace
23:15pour sortir l'UE
23:15de cette dépendance
23:16on l'écoute
23:16Plus de 90%
23:21de notre consommation
23:23d'aimants
23:23composés de terres rares
23:25vient de Chine
23:26Notre réponse
23:27doit être
23:28à la hauteur
23:29des risques
23:29auxquels nous faisons face
23:31dans ce secteur
23:31C'est pourquoi
23:36j'annonce aujourd'hui
23:37que nous travaillons
23:38sur un nouveau plan
23:39baptisé
23:40Resource EU
23:41Le but est de sécuriser
23:44l'accès
23:44à des sources
23:45alternatives
23:45pour les terres rares
23:47dans le court
23:48le moyen
23:48et le long terme
23:50pour nos industries
23:51Alors Sandro Gozzi
23:53l'UE a la capacité
23:55de retrouver
23:55cette indépendance
23:56pour vous ?
23:57Oui, notamment
23:58au niveau commercial
23:59Je crois qu'au niveau commercial
24:00ce sont des défis difficiles
24:02mais au niveau commercial
24:02ça devrait être
24:03moins difficile
24:04et ça devrait aller plus vite
24:06que dans le domaine
24:06de la défense
24:07et de la sécurité
24:07Nous avons une politique
24:09commerciale
24:09qui est compétence exclusive
24:10de l'Union Européenne
24:11dont nous pouvons parler
24:12d'une seule voie
24:13dans le domaine commercial
24:14Nous avons les marchés
24:16les plus attractifs
24:16du monde
24:17et donc ce sont
24:18deux outils
24:19et deux atouts
24:19que nous devons
24:20pleinement exploiter
24:21pour faire ce que
24:22la présidente
24:23de la Commission Européenne
24:24justement a indiqué
24:24différencier
24:25parce que vous savez
24:26aujourd'hui
24:27on se retrouve
24:28vis-à-vis des terres rares
24:30et la Chine
24:31dans la situation
24:32dans laquelle
24:33certains pays européens
24:34se trouvaient
24:35pour les gaz russes
24:36avant la guerre en Ukraine
24:38et une dépendance
24:39qui était
24:41une erreur stratégique
24:42fondamentale
24:42On a réussi
24:43à devenir
24:44un peu plus indépendant
24:45de la Russie
24:46dans le gaz
24:46Nous devons faire
24:47exactement la même chose
24:48sur les terres rares
24:49vis-à-vis de la Chine
24:50Mais sur le volet commercial
24:51Estelle Kölmans
24:51c'est plutôt une invasion
24:53de produits chinois
24:53pour l'instant
24:54à laquelle on assiste
24:55le déficit commercial
24:56ne cesse de se creuser
24:57entre l'UE
24:58et la Chine
24:59300 milliards d'euros
25:00l'an passé
25:00Les exportations chinoises
25:02sont de plus en plus nombreuses
25:04du fait aussi
25:05des négociations
25:06avec Trump
25:07du fait que le marché américain
25:09se soit fermé
25:09C'est un afflux massif
25:11et un dumping dramatique
25:13pour les emplois européens
25:14Alors avant de répondre
25:15à votre question
25:15je vais quand même me permettre
25:16de revenir sur la question
25:17et de l'enjeu des terres rares
25:18il y a peut-être aussi
25:19un enjeu intra-européen
25:21outre l'extraction
25:22dont on sait évidemment
25:23qu'elle sera problématique
25:24au niveau environnemental
25:26il y a la question
25:26du recyclage
25:27et de l'économie circulaire
25:29c'est peut-être
25:30le premier enjeu
25:30et puis qui d'ailleurs
25:31va créer de l'emploi
25:32au niveau européen
25:33donc d'abord
25:34recyclons
25:35les métaux
25:37les terres rares
25:38ici au niveau européen
25:39avant d'aller en chercher ailleurs
25:40Alors sur le commerce
25:40et l'emploi ?
25:41Sur le commerce
25:42bah oui évidemment
25:43c'est depuis le début
25:44des années 2000
25:45on se dit
25:46avec notre
25:47notre approche
25:49de consommation
25:50c'est bien
25:51tout ce qui vient
25:52de la Chine
25:53se fait à bas coût
25:55pour le consommateur
25:55c'est une bonne chose
25:56et on constate
25:57aujourd'hui
25:58malheureusement
25:59que ça
25:59non seulement déstabilise
26:01au niveau macroéconomique
26:02mais au niveau microéconomique
26:04toutes nos économies
26:05alors au niveau macroéconomique
26:06par exemple
26:06commençons par l'acier
26:08on sait qu'évidemment
26:09l'acier chinois
26:10d'ailleurs bénéficiant
26:12d'aides d'Etat
26:12énormes
26:13en Chine
26:14a déferlé ici
26:15a détruit
26:16des centaines
26:17enfin en tout cas
26:18100 000 emplois
26:19entre 2008 et 2023
26:21au niveau européen
26:22on le voit
26:23par rapport
26:23on en parlera peut-être
26:25tout à l'heure
26:25par rapport à l'abîmement
26:26on le voit par rapport
26:27aux technologies
26:27et donc
26:28non seulement au niveau
26:29macroéconomique
26:31il y a vraiment
26:32des déséquilibres
26:33très importants
26:34et puis comme vous le dites
26:34au niveau microéconomique
26:36puisque de plus en plus
26:37chacun d'entre nous
26:38derrière son ordinateur
26:40ou sa tablette
26:41consomme
26:42à bas prix
26:42fait venir du e-commerce
26:44et on voit effectivement
26:45une déferlante de produits
26:46qui par ailleurs
26:48non seulement sont produits
26:49sans respect
26:50de normes sociales
26:51environnementales
26:52des droits humains
26:53en Chine
26:54en particulier
26:54mais qui en plus
26:56ici ne respectent pas
26:58souvent
26:58les normes européennes
26:59en matière de sécurité
27:00alors en France
27:01c'est le feuilleton
27:02de la plateforme
27:04Chine
27:05la fast fashion chinoise
27:06le gouvernement
27:07a suspendu
27:08cette plateforme
27:09après la découverte
27:10de la vente
27:11de poupées
27:12pédopornographiques
27:13sur son site
27:14et alors qu'elle s'installe
27:16au coeur de Paris
27:17dans le très prestigieux
27:19BHV
27:19elle installe
27:20un premier magasin européen
27:21la plateforme
27:22a donc suspendu
27:24temporairement
27:25ses vendeurs
27:26tiers
27:26la France
27:27qui veut aussi
27:28taxer les petits colis
27:29peut-être à hauteur
27:30de 2 euros
27:31par petit colis
27:32est-ce que l'Europe
27:34a peur
27:34en ce qui la concerne
27:35de s'en prendre
27:36à la Chine ?
27:37Je ne crois pas
27:38qu'on ait peur
27:39de la Chine
27:39je crois qu'on a été
27:40naïf
27:40avec la Chine
27:42ce n'est pas une question
27:42de peur
27:43c'est une question
27:44du fait
27:45qu'on a pensé
27:47que naturellement
27:48en faisant du commerce
27:49avec la Chine
27:50la Chine aurait évolué
27:51aurait respecté
27:52de plus en plus
27:52nos règles
27:53aurait même évolué
27:54du point de vue
27:54du système démocratique
27:56c'était l'illusion
27:57qui a accompagné
27:59l'entrée de la Chine
28:00dans l'organisation
28:00mondiale du commerce
28:01nous avons maintenant
28:02les instruments
28:03tout d'abord
28:03finalement on a introduit
28:05un mot
28:05un instrument
28:06qui s'appelle
28:06réciprocité
28:07j'étais un des premiers
28:08quand j'étais au Gordamont
28:09à soulever cette question
28:10des réciprocités
28:11c'était un mot interdit
28:12à l'époque
28:12avec la commission européenne
28:14maintenant on a
28:15des instruments
28:15pour rééquilibrer
28:17les relations commerciales
28:18quand elles se font
28:19en violation
28:19de nos standards
28:20de nos règles sociales
28:21de nos règles environnementales
28:22de nos règles de sécurité
28:23des produits
28:24nous devons les appliquer
28:25sur la question
28:26des Chines
28:26et les poupées
28:27pédoponographiques
28:29il y a des lois pénales
28:30en France
28:30qu'on doit appliquer
28:31et on doit les faire
28:33très rapidement
28:34donc maintenant
28:35il s'agit d'être
28:36moins naïf
28:36et d'utiliser
28:37les instruments
28:37anti-coercition
28:38anti-damping
28:39que nous avons
28:40pour rééquilibrer
28:41la relation
28:42avec les Chinois
28:43et celle que le mansé
28:44au niveau européen
28:45sur cette affaire Chine
28:46est-ce qu'on a
28:46des outils aussi
28:47pour contrer
28:48cette offensive
28:49et des pratiques
28:51en partie illégales
28:51donc c'est effectivement
28:53fou
28:53qu'on assiste
28:55aujourd'hui
28:56les bras grands ouverts
28:58à l'ouverture
28:58d'un magasin
29:00de la part
29:01d'un opérateur
29:02qui effectivement
29:03est en contradiction
29:04avec toutes nos valeurs
29:05européennes
29:05et même en contravention
29:06par rapport
29:07à nos réglementations
29:08européennes
29:08c'est quand même
29:09effectivement
29:09relativement hallucinant
29:11et donc
29:13quels sont les outils
29:14c'est évidemment
29:15au niveau européen
29:16qu'on doit pouvoir
29:17lutter contre la fast fashion
29:18comme on appelle ça
29:19et donc réguler tout ça
29:20pour le moment
29:21la seule bonne expérience
29:23est en France
29:24où il y a un projet de loi
29:25pour réguler cette fast fashion
29:26parce que
29:27Chine on le sait
29:28donc non seulement
29:29inonde
29:29l'Europe
29:31de produits
29:32qui comme on l'a dit
29:33ne respectent pas
29:34la sécurité
29:35mais ne respectent pas
29:36non plus
29:36la question des droits humains
29:38et des droits sociaux
29:39en Chine
29:39La taxe sur les petits colis
29:40vous êtes pour par exemple ?
29:41Eh bien je pense
29:42qu'on doit effectivement
29:43y réfléchir
29:44d'une manière ou d'une autre
29:44il faudra à un moment donné
29:45que chacun joue
29:47dans le même jeu
29:50et dans le même espace de jeu
29:51le problème
29:52c'est qu'effectivement
29:52eux non seulement
29:53ne respectent pas
29:54les aspects démocratiques
29:55ne respectent pas
29:56les droits humains
29:57ne respectent pas
29:58donc on recourt
30:00au travail forcé
30:00il faut savoir
30:00qu'en Chine
30:01ces produits
30:02sont produits
30:03avec des travailleurs
30:05et des travailleuses
30:05qui travaillent
30:0618h par jour
30:076 à 7 jours par semaine
30:08peu payés
30:09il y a même
30:09du travail forcé
30:11c'est aussi une des raisons
30:12c'est un des gros enjeux
30:13nous aurons la semaine prochaine
30:14d'ailleurs un vote
30:15ici au sein de ce Parlement européen
30:16sur ce qu'on appelle
30:16le devoir de vigilance
30:18ça a l'air très abstrait
30:19mais c'est justement
30:20faire en sorte
30:21que des opérateurs présents ici
30:22Chine d'ailleurs
30:23aujourd'hui en France
30:24respectent
30:26les droits humains
30:27les droits sociaux
30:27et les droits environnementaux
30:28pas de travail forcé
30:29pas de travail des enfants
30:30tout au long
30:31de la chaîne de sous-traitance
30:32et c'est malheureusement
30:32à ça que l'Europe
30:33est en train de
30:34se résigner aujourd'hui
30:36et de supprimer
30:37alors les deux présidents
30:39chinois et américains
30:40Sandro Gaudi
30:40ont parlé aussi
30:42au-delà de l'économie
30:43du dossier ukrainien
30:45en l'absence des Européens
30:46les Chinois qui ne soutiennent
30:48pas l'Ukraine
30:48et qui même soutiennent
30:50la Russie
30:50en plus achètent peu cher
30:52leur pétrole
30:53comment est-ce qu'on espère
30:56un jour les rallier
30:57à notre vision
30:58les Chinois sont des alliés
31:01de Poutine
31:02et de la Russie
31:03et ils sont des alliés
31:06de la Russie
31:06parce que comme nous
31:08ils voient à moyen terme
31:10la faiblesse croissante
31:11des Russes
31:12et ils pensent
31:13de pouvoir garder
31:14transformer la Russie
31:16dans un des sujets
31:16de la sphère
31:18d'influence chinoise
31:20donc ça c'est carrément
31:21et clairement
31:22la stratégie chinoise
31:26c'est incompréhensible
31:28par contre
31:29la stratégie de Donald Trump
31:30parce que Donald Trump
31:32il pense que la Chine
31:33il est obsédé
31:34Washington sont obsédés
31:35par la compétition
31:36avec la Chine
31:36ils ont raison
31:37la Chine est un danger
31:38mais je ne crois pas
31:40pourquoi
31:40pour aborder la compétition
31:43avec la Chine
31:44ils ont commencé
31:45par taper
31:45sur leur allié historique
31:47nous les Européens
31:48ils auraient dû faire
31:49exactement les contraires
31:51mais ça s'explique
31:52j'ai dit que c'est incompréhensible
31:54mais ça s'explique
31:55nous sommes l'Union Européenne
31:56un obstacle
31:57dans l'application
31:59de la stratégie impériale
32:00de Trump
32:01Trump veut réorganiser
32:03le monde
32:03autour des logiques impériales
32:05ce qui convient parfaitement
32:06à Poutine
32:07ce qui convient parfaitement
32:08aux Chinois
32:09qui ont un esprit
32:10de dominateur
32:11et l'Union Européenne
32:13qui est la forme
32:13de multilatéralisme
32:14plus avancé
32:15plus démocratique
32:16est un obstacle
32:17d'une stratégie
32:18c'est pour cela que Trump
32:19essaye de négocier
32:20sur l'Ukraine
32:21avec les Russes
32:21sans nous
32:22de négocier
32:23sur l'Ukraine
32:23avec les Chinois
32:24sans nous
32:24et c'est pour cela
32:25que nous devons nous doter
32:26de cette puissance
32:27aussi militaire
32:28européenne
32:30pour compter
32:30pour peser
32:31sur les nouveaux
32:32grands enjeux globaux
32:34Estelle commence
32:34un mot de la fin
32:35sur cette annonce
32:36mardi 4 novembre
32:37par la voix de son ministre
32:38des Affaires étrangères
32:39la Chine
32:39s'est déclarée prête
32:40à négocier
32:41et signer
32:42un accord de libre-échange
32:43avec l'UE
32:44c'est réaliste
32:44l'Europe
32:45serait nécessairement perdante
32:47Alors si effectivement
32:50on négocie
32:51pour le moment
32:51avec un pays
32:52comme la Chine
32:53un accord de libre-échange
32:54et on le voit
32:55à quelles conditions
32:56sur les aspects
32:59sociaux
33:00environnementaux
33:01je pense que nous sommes
33:01effectivement perdants
33:02et c'est extrêmement dangereux
33:04et ce qui a été dit
33:05tout à l'heure
33:05on en est très clair
33:07non seulement effectivement
33:07Trump a des tendances
33:09impérialistes
33:10mais il n'y a pas que Trump
33:11la Chine l'est aussi
33:13il suffit de voir aussi
33:14sa politique
33:15et son attitude
33:15dans des pays
33:16pour avoir accès
33:17notamment aux métaux rares
33:19comme l'Afrique
33:19il suffit de voir aussi
33:21comment sur par exemple
33:22la production
33:22de fibres optiques
33:24essentielles aussi
33:25pour nos technologies
33:26ils s'implantent
33:28en Égypte
33:28pour avoir des droits
33:29de douane
33:30moins importants
33:32pour exporter vers l'Europe
33:33et donc voilà
33:34ce sera effectivement
33:36très très dangereux
33:37et à nouveau
33:37très très naïf
33:38de conclure
33:39un tel accord
33:40avec la Chine
33:40un accord perdant
33:40forcément
33:41si on négocie
33:42avec la Chine
33:42ça dépend de nous
33:43ça dépend de notre volonté
33:45certes
33:45si on négocie
33:46avec la Chine
33:47comme nous avons négocié
33:48avec les Etats-Unis
33:49en Écosse
33:49il vaut mieux
33:50ne pas commencer à négocier
33:51merci à tous les deux
33:53d'avoir très bien illustré
33:55justement
33:55le paradoxe
33:57les paradoxes
33:58de nos relations
33:59avec la Chine
34:00merci à vous
34:00merci Caroline
34:01et bonne suite
34:02de programme
34:03sur nos chaînes
34:03Sous-titrage Société Radio-Canada
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