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  • il y a 6 semaines
DB - 21-08-2025

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00:00Le sacrifice de Lucien, désespéré par la mort de sa jeune épouse, qu'il a voulu venger,
00:12a permis au groupe des rescapés de passer le chair, étroitement surveillé par les Allemands.
00:17Je vois que c'est maintenant que je fais les vraies grandes rencontres de ma vie.
00:22Merci, Léon.
00:23Merci.
00:25Et adieu.
00:26Ainsi, Léon, qui a été leur courageux passeur, s'est détaché le premier de la petite caravane de fuyards
00:33qui se désagrège selon les affinités de ceux qui la composent.
00:37Rendez-vous à Périgueux, le buffet de la gare.
00:41Pour les uns, tout paraît s'enchaîner le mieux du monde.
00:44Avec 250 kilomètres.
00:46C'est d'accord.
00:49Le lysander vous prend tous les deux cette nuit.
00:51Pour les autres, c'est le drame.
00:56Il faut nous suivre, monsieur.
01:06J'exige ce départ.
01:08Cambacérès lui-même est privé du lysander qui devait d'un coup d'aile le transporter à Londres en compagnie de Béatrice.
01:15Moi, on me traite comme un stagiaire, comme un figuro, comme...
01:20Je n'accepte pas.
01:23Bon.
01:25Voilà ce que je propose.
01:27Demain, Périgueux, je rejoins les autres.
01:30Quant à Marcel et Léo, qui ont pu fortuitement délivrer Pierre des gendarmes,
01:36ils ont besoin de toutes leurs ressources pour sortir de leurs propres difficultés.
01:40Tel est le triste bilan d'une probable trahison qui ne peut que réjouir son organisateur, le Sturmbannführer Funkel.
01:48Je vais ir jusqu'au bout, jusqu'au Pyrénées, à ce qu'on ne touche pas un cheveu de la bande.
01:54Je veux tout l'itinéraire, toutes les étapes de la filière.
02:00Je veux tout l'itinéraire, toutes les étapes de la filière.
02:30Je veux tout l'itinéraire, toutes les étapes de la filière.
03:00Mauvais réflexe.
03:01Je n'aurais pas à freiner, on mangeait de Loa.
03:03Toi alors, tu n'as pas assez de ce qui nous reste sur le cochon ?
03:06Et le mouton que j'oubliais ?
03:07J'aime bien ça, Loa.
03:10Ça change.
03:12Attention !
03:13C'est ma faute, j'en ai promis.
03:15C'est pas grave.
03:16La patronne va bientôt venir nous apporter la boisson, j'espère.
03:27Ce ne sera pas dommage pour moi non plus.
03:28Les hommes, ça a toujours soif.
03:30C'est pas gentil, ça.
03:36Marianne !
03:41Je vous ai fait un brouillon qui n'arrangera peut-être pas tout à fait les choses,
03:45mais atténuera la peine de votre mère et je pense aussi de votre père.
03:50Ne soyez pas stupide, mon petit.
03:53Les enfants sont les derniers à comprendre quoi que ce soit à l'affection de leurs parents,
03:56surtout à votre âge.
03:59Si Béatrice était là, elle vous confirmerait que votre père est très préoccupé de vous,
04:03de votre avenir.
04:03Il n'a cessé de nous parler de votre caractère, de votre indépendance,
04:07de son regret de ne pouvoir s'occuper de votre éducation autant qu'il le voudrait.
04:11Ce qu'il veut vraiment, il trouve le temps de le faire.
04:13Ah, jeunesse !
04:16Quel don pour l'ingratitude !
04:18Je vous dis ça, c'est bien la peine.
04:24Cher maman, cher papa.
04:26Cher papa, en premier.
04:29Ça fait rien, ça fait rien, je changerai.
04:31Oui, écoutez, ne m'arrêtez pas sur ces détails, je fais comme pour moi.
04:35Bon, alors, cher papa, cher maman, vous rectifierez.
04:38Non, cher papa, cher Simone, c'est pas ma mère.
04:41Maman, je m'en souviens même plus.
04:43Elle est morte.
04:45Elle a fichu le camp.
04:47Mon père s'en occupait pas assez.
04:49Elle est en Indochine.
04:51On s'écrit au premier de l'heure, elle m'envoie 500 francs dans chaque lettre.
04:54Moi, je lui envoie une photo.
04:57Ah, évidemment.
04:58Pommier, votre père ne m'avait pas donné tous ces détails.
05:05C'est normal, on ne raconte pas toute sa vie en trois heures d'automobile.
05:10Bon, ben, je vais faire une petite rectification.
05:13Oh non, non, non, vous pouvez lire.
05:16Je suis sûre que c'est très bien.
05:18J'ai mon premier bac, vous savez.
05:20Je peux changer ce que vous aurez mis et qui ne va pas tout à fait, en recopiant.
05:25Comme vous voudrez.
05:26Lorsque vous recevrez cette lettre, je pense que vous saurez déjà par mes cousines
05:34que je ne suis pas resté avec elle.
05:35J'ai décidé tout à coup d'accompagner jusqu'aux Pyrénées nos amis
05:39pour la simple raison que je peux leur être utile
05:42alors que chez Henriette, je ne sers à rien.
05:45Comme je suis en vacances, ça me fera un petit voyage distrayant et instructif.
05:50Je ne risque absolument rien
05:52et je vous conjure de ne vous faire aucun souci pour moi.
05:56Écoutez, ma chère enfant,
06:01il y a une bonne cinquantaine d'années que j'ai passé mon dernier examen.
06:06Si j'accepte les élections législatives,
06:08je n'aime pas du tout votre attitude.
06:11Cette lettre ne vous convient pas très bien, entendez-vous ?
06:14J'en vois jamais de nouvelles.
06:17C'est vous qui dites que je dois leur écrire.
06:19Moi, je n'y tiens pas.
06:20C'est juste bon à inquiéter tout le monde.
06:22Vous de même, nous sommes en guerre.
06:24Vous êtes mineure, parmi des fuyards, de pestiférés.
06:26Mais dans trois, quatre jours, je serai de retour chez ma cousine Henriette.
06:30À ce moment-là, il sera toujours temps d'expliquer.
06:32Si on me demande de le faire.
06:35Tout ce qu'ils veulent, c'est que je les gêne le moins possible.
06:38Mon petit, mon petit, mon petit, vous êtes donc toutes les mêmes.
06:44Il faut entendre ma petite fille Bénédicte.
06:46Tout ce qu'elle trouve à dire pour suivre son grand dadé,
06:48sans avenir, sans charme, ni quoi que ce soit,
06:52tout ce qu'elle trouve à avancer comme argument,
06:54était au moins lui, bon papa, il m'écoute.
06:57Il n'a pas seulement envie que je lui fiche la paix,
06:59mais il me parle, il me regarde.
07:05Est-ce qu'il n'y aurait pas du Cyril Flordet là-dessous ?
07:10Quel idiot !
07:12Que vieil imbécile, je veux.
07:15Je me manque pas mal de lui.
07:16Bon, voyons.
07:17Regardez-moi, Marianne.
07:20Regardez-moi franchement.
07:23Et voilà.
07:25Mais oui, mais bien sûr, ça crève les yeux.
07:27Vous êtes à l'âge où l'on passe trois jours l'un près de l'autre,
07:31il n'y a plus de guerre.
07:33Mais il y a encore des Pyrénées.
07:35Alors, on va se quitter, on va pleurer dans son petit coin,
07:38mais on aura gagné quelques jours, quelques heures.
07:42C'est le fameux recul pour mieux sauter.
07:49Après tout, qui sait de quoi demain sera fait ?
07:51Vous êtes trop vieux pour être encore de bons conseils.
08:00Vous avez raison, n'écrivez pas, vous leur expliquerez.
08:06Plus tard.
08:09Ouais.
08:09Ça va ?
08:18Oui, oui.
08:20Il voulait vous parler ?
08:22Oui.
08:23Il m'a fait un brouillon de lettres pour mon père et ma mère.
08:26Il a peur qu'il se fasse du mauvais sang.
08:30J'aime mieux leur écrire sans modèle.
08:32Je suis plus à l'aise.
08:33À écrire, c'est bien.
08:34C'est ce qu'il faut.
08:35C'est pas que j'ai beaucoup à leur dire.
08:38Surtout avec le courrier, comme il me va.
08:41Ils me reverront avant ma lettre.
08:44Il me regardait des fois.
08:47J'ai cru.
08:49Enfin, il...
08:50Il regardait par ici à ce qui m'a semblé.
08:54Il vous a parlé de moi ?
08:56Pourquoi voudriez-vous ?
09:05Pardon, madame.
09:20Vous allez à Louscarrier.
09:22Qu'est-ce que vous cherchez à Louscarrier ?
09:24Un château.
09:25Il y en a qu'un.
09:26Ouais, peut-être.
09:28Alors, dites pas un château.
09:30Dites le château.
09:31Ah oui.
09:31C'est par là.
09:32Vous y allez quoi faire ?
09:35On a rendez-vous.
09:37Ça m'étonnerait.
09:39Vous êtes pas de petits rameneurs
09:40qui ont perdu leur chemin.
09:43Qui vous envoie ?
09:45Quelqu'un de Périgueux.
09:47Ah oui ?
09:48Ouais.
09:48Quel quartier ?
09:49Quelle rue à Périgueux ?
09:51Le buffet de la gare.
09:53Ah tiens.
09:54Oui, oui.
09:55Qui ?
09:56Quel nom ?
10:00Ginette.
10:02Je suis Badeau Capelier.
10:03Je suis la femme que vous cherchez.
10:05Ah bravo.
10:06C'est formidable.
10:07Bon, le monde est petit.
10:08Bon, alors vous me suivez ?
10:09Je vais porter la collation
10:10à vos camarades.
10:11Bien.
10:12Hé !
10:12Oui.
10:13Qu'est-ce qui est arrivé ?
10:14Cambacérès, la petite Andrale,
10:17Cyril, et puis la fille
10:17de la sœur Tapomier.
10:19Ah.
10:20Tout de suite.
10:22Ah, caline de marre.
10:24Ah oui, ben...
10:25Il n'en veut plus.
10:32C'est plus qu'un paquet de ferraille,
10:33cette pauvre minoune.
10:37C'est loin l'endroit
10:38où on doit se rendre.
10:39Est-ce qu'on pousserait ?
10:40Ça vient du kilomètre, quoi.
10:42Mais vos camarades sont pas si loin,
10:43ils sont à 300 mètres en plus.
10:44Comment vas-tu, toi ?
11:01Alors, Cyril, mieux voyant.
11:03Vous, alors, sautez pas au cou ?
11:05Bon, on se connaît pas.
11:07Je suis un défroqué.
11:08J'étais gendarme.
11:10J'avais arrêté le commandant Dumont.
11:12Ah non, pas trop de difficultés.
11:13Si, je vous raconterai.
11:16Mademoiselle Andral.
11:18Elle se repose au château.
11:21J'étais sûr qu'on serait les premiers.
11:22En tout cas, je comptais plus vous revoir.
11:24Monsieur Marcel.
11:24Et l'avion ?
11:26C'est devenu le moyen de transport
11:27le plus aléatoire qui soit au monde.
11:29J'attendrai la paix
11:29pour recevoir le baptême de l'air.
11:31Oh, ben, je vous cacherai pas
11:32que j'en suis ravi.
11:34Et vous ?
11:35Bonnes affaires en route ?
11:36Si je vous dis que oui.
11:37Bon.
11:38Ah.
11:40Pardon, madame.
11:41Dites si c'était possible
11:42puisque voilà du monde maintenant.
11:43Est-ce que je pourrais rentrer à la maison
11:44pour aider ?
11:45On a du retard dans le travail.
11:46Bien sûr, bien sûr.
11:47Seulement attention,
11:48je vais vous avoir demain
11:49avec votre père.
11:50Entendu.
11:50Et son accordéon.
11:51Oui.
11:52Ah, René.
11:53Oui.
11:53En passant,
11:54dites à mon mari
11:55que nous avons une camionnette en panne ici.
11:57Très bien.
11:57À demain.
11:58À demain.
11:58Je me méfiais bien un peu,
12:12mais comme on avait planqué le tandem
12:14et la cagnotte,
12:15je me croyais tranquille.
12:17Seulement, voilà.
12:18Non, pas de fromage.
12:19Seulement, voilà,
12:19il y en a un qui m'avait suivi
12:21avec le fusil.
12:22Passons la monnaie.
12:23Moi, j'avais bien c'est
12:26de le prévenir en gueulant.
12:28Seulement, j'étais mal à manger.
12:30Ils étaient là à me tomber en paquets.
12:32J'en arrangais un, deux,
12:35et finalement,
12:36ils m'ont piqué une fourche
12:38là sous le gorgoton.
12:39Bouge plus !
12:41Eh, j'ai plus bougé.
12:44Alors, on a profité
12:45d'une dispute de partage
12:46pour filer comme des les ratés.
12:48Mais je croyais que c'était foutu.
12:50Plus de la moitié de mes économies.
12:53Ben oui,
12:54enfin, je vois pas d'autres mots, hein.
12:56Les économies de plusieurs années,
12:58je l'avais sec.
13:00Puis c'est là que nous sommes tombés
13:01sur le commandant entre deux cognes.
13:04Alors, on le délivre.
13:05Ça n'a pas été trop difficile.
13:06Ah non ?
13:07Non, ça, je dois dire que non.
13:09Alors ensuite,
13:10l'enfance de l'art,
13:10le coup de main comme dans les corps francs,
13:12pâte en l'air,
13:13récupération,
13:14salut tout le monde.
13:16Bénéfice,
13:17une camionnette à gazot,
13:18un veau,
13:18un cochon,
13:19un mouton,
13:20un fusil de chasse
13:21et les gendarmes.
13:22Alors,
13:23qu'est-ce que vous en dites,
13:24sénateur ?
13:26Je vous ai prévenu,
13:27hein,
13:27que j'avais fait de bonnes affaires en route.
13:28Ce n'est pas votre culot
13:29qui m'émerveille, mon cher,
13:31mais votre incroyable chance.
13:33Ce garçon a la baraquée indéniablement.
13:35Alors,
13:35j'ai gardé les deux gigots de mouton
13:37et la moitié du porc
13:38vendu au buffet de la gare de Périlleux.
13:40Alors là, par contre,
13:41le coup de Ginette,
13:43toi aussi,
13:44ça t'a fait une surprise, hein ?
13:45Oh oui !
13:47Je suppose que nous avons tous éprouvé la peine.
13:53J'ai réservé, monsieur.
13:56Justement,
13:56nous avons rendez-vous
13:57avec madame Ginette.
14:00À part de qui ?
14:01Pommier,
14:02un ami.
14:05C'est moi,
14:06Ginette.
14:11Prudence et mère de sûreté.
14:14Ça vous a étonné, hein ?
14:15Ah ben oui !
14:17Ça fait tout drôle.
14:19Mais ni le premier ni le dernier.
14:22Que la petite dame ne se gêne pas de rire,
14:23j'ai l'habitude.
14:25Non mais je blague pas, hein.
14:25Je vous demande Ginette de la part de Pommier.
14:28Mais je vous dis que c'est moi.
14:30En vérité, c'est Ginette.
14:31C'est mon hant de guerre.
14:32Une sorte de petite belette.
14:34Mais Ginette,
14:34ça se retient mieux.
14:36C'est venu de fil en aiguille.
14:38Et puis ça me laisse le temps de réfléchir.
14:40D'ailleurs,
14:41si ça vous surprend,
14:42c'est que c'est un bon truc, hein ?
14:46Oui, il nous prend pour des cons.
14:47Allez, tirons-nous.
14:48Allez, allez, soyez pas stupides.
14:50Comment trouverez-vous la filière
14:51si vous filez ?
14:56Des filettes.
15:01Gilette !
15:06Indécent !
15:09Je vous trouve indécent.
15:12Ben, je vois pas si...
15:13Vous pensez qu'il y a l'indécent, hein ?
15:15Ben, je vous entends rire
15:16et parler tout comme d'une grosse plaisanterie.
15:18Mais deux d'entre nous ont été pris
15:19par les Allemands et vous le savez.
15:20Joseph Tardy est mort.
15:22Lucien est mort.
15:24Roger Pontmain est premier
15:25au peloton d'exécution.
15:26Et vous, vous ne pensez qu'à rire,
15:27à vous remplir le ventre.
15:28C'est rien de mal, commandant.
15:32Ceux qui sont rentrés à la base
15:33la nuit qu'on s'est fait laissante,
15:34ils nous croient morts.
15:35Mais j'espère bien qu'ils n'arrêtent
15:37ni de manger, ni de boire,
15:38ni de rire.
15:39Tabarnak !
15:40Ni de bien faire plaisir aux dames.
15:41Ah oui !
15:42Ils nous croient morts.
15:44Mais ils ont vu des parachutes s'ouvrir.
15:46Ils ne peuvent pleurer
15:47aucun d'entre nous avec certitude.
15:49Moi, j'ai vu prendre Fulair et Pontmain.
15:51J'ai entendu les balles
15:53qu'a battu Lucien.
15:54Taisez-vous plutôt, commandant.
15:55Non !
15:56Si elle torture pas en main,
15:57je l'entendrai hurler
15:58où que je sois.
15:59Je ne l'ai pas aidé,
16:00je n'ai pas essayé.
16:01J'ai couru !
16:02Oui, j'ai couru,
16:04j'ai sauvé ma peau.
16:08Ça fait trois nuits
16:09que je n'arrête pas de courir.
16:14Et cette femme,
16:16cette femme qui m'a dénoncé,
16:18quel monde.
16:25Quel monde, Seigneur.
16:39Merci à toi, René.
16:40Vois Paco et arrange-toi avec lui
16:41qu'il prenne deux chevaux
16:42et qu'il aille là-bas tout de suite.
16:43Bonjour, la femme.
16:52La femme est absente,
16:53mais vous connaissez le chemin.
16:54Votre client est au premier
16:55dans la chambre des deux Mirac.
16:57Non, mais dites-en,
16:57c'est pas très prudent, ça, Jérôme.
16:59Eh oui, un jour ou l'autre,
17:00vos patrons peuvent revenir
17:01à l'improviste de Vichy,
17:02mais...
17:02Il n'y a pas de danger.
17:03Ils suivront leur maréchal
17:04à Berla ou à Alger
17:05s'ils se décident un jour.
17:06Non.
17:07Ils n'en mettront les pieds ici
17:08qu'après la guerre,
17:09s'ils l'ont perdu
17:10et si on les laisse faire ?
17:11Enfin, moi j'espérais pas
17:12vous convaincre, hein.
17:24Entrez.
17:28Mademoiselle.
17:29Qui êtes-vous ?
17:31Je croyais que je reconnaissais
17:32le bombier à son sac,
17:33et le docteur a sa trousse, non ?
17:36Votre cousin m'a téléphoné
17:38pour venir vous voir dans la journée.
17:40Alors, qu'est-ce qui ne va pas ?
17:42Je vais très bien, docteur.
17:45Je sais ce que j'ai, hélas.
17:47C'était inutile de vous déranger.
17:51Valudisme.
17:53J'ai vécu en Afrique
17:54pendant quelques années.
17:57Je peux vous dicter l'ordonnance.
17:59Kinine,
18:00acridine,
18:02boire beaucoup.
18:04Cinq jours de lit.
18:05Je vais être encore affreuse.
18:09Toutes jaunes.
18:10Je connais ça.
18:23Heureusement,
18:24c'est mon troisième jour de lit.
18:27Demain, je me lève.
18:28Que vous fassiez une crise de palus,
18:29ça, je viens d'admettre.
18:31Mais c'est tout n'a rien à voir.
18:33Je vais vous ausculter.
18:35Non, docteur, c'est tout vu.
18:37Si vous me prescrivez la kinine,
18:38c'est parfait.
18:39Sinon, ce sera seulement
18:40un tout petit peu plus long.
18:43Je suis pris un bain
18:43qui ne m'a pas réussi.
18:47Je me suis enrhumée
18:48et la kinine balayera tout.
18:50Ah, chacun sa médecine, docteur.
19:00Vous avez monté cette bouteille.
19:01Vous ne trouverez pas
19:02de meilleur armagnac
19:03dans tout le Gers.
19:05Merci.
19:07Je vous dois.
19:08Je vous en prie,
19:09c'est un produit
19:09qu'on ne remplit aujourd'hui.
19:11On l'offre,
19:12on le cache.
19:14La malade ?
19:16Une remerdeuse.
19:17Pardonnez-moi
19:18si je vous parais
19:18que celle-ci
19:19est un congru.
19:21J'ai horreur
19:22de ces saintes nicouches
19:22qui font semblant d'ignorer
19:23que je passe
19:24la moitié de mon existence
19:25dans l'horrible contemplation
19:27de leurs seins
19:27et de leurs fesses
19:28qu'après, je palpe.
19:31Et que s'imagine-t-elle, hein ?
19:32Que s'imagine-t-elle ?
19:35Et c'est, ben,
19:37c'est rendant
19:38une espèce de scapulaire
19:39comme un saint sacrement.
19:43Ah, mais ça,
19:43je l'ai laissé tomber,
19:44je ne vous le cache pas.
19:45Et je vais passer un savon, ça.
19:47Elle m'a entendu.
19:47Enfin...
19:50Bon, ben, je vous fais parvenir
19:51de la quinine
19:52par le fils roux,
19:54le potard de la prison sac,
19:56et je vous note ici
19:57les doses.
19:59Qu'elle dort
20:00mais qu'elle sue.
20:02Et il n'est pas question
20:03pour elle du tout
20:04de se lever demain
20:04comme elle le prétend.
20:06Parce qu'en plus,
20:08nous avons une bonne bronchite.
20:09bonjour.
20:18Vous êtes placé à la maison ?
20:19Oui, oui, oh, ben,
20:20rien d'alarmant, hein.
20:21Du repos et de la quinine,
20:22c'est tout.
20:23Du repos ?
20:23Oui.
20:24À combien de temps ?
20:25Oh, une petite semaine.
20:27Ah, Jérôme nous a...
20:28C'est le fou, hein ?
20:28Jérôme nous a invité
20:29à déjeuner, demain.
20:30Ben, pas avec moi.
20:31Moi, j'allais le faire.
20:32Bon, bien, à demain.
20:33Alors, à demain.
20:34Au revoir.
20:34Ma femme a raison,
20:52M. le sénateur,
20:53j'ai besoin de place.
20:54Absolument besoin.
20:56Nous attendons
20:57un autre groupe.
20:58Lorsque vos deux américains
20:59et leurs accompagnateurs
21:00seront ici,
21:01nous serons à saturation.
21:03Votre départ
21:04est prévue pour lundi matin,
21:06vous serez attendus
21:07en un point précis
21:07à une heure précise.
21:09Je suis désolé
21:10pour cette jeune fille,
21:11elle sera du prochain voyage.
21:12D'ailleurs,
21:13je ne vois pas faire
21:13des kilomètres
21:14et des kilomètres
21:14en montagne,
21:15dans l'état de fatigue
21:16où elle sera,
21:17parce qu'on a que cette fièvre.
21:18Je comprends très bien,
21:19mais nous avons déjà affronté
21:20la plus grande partie
21:21du voyage ensemble,
21:22la plus dure.
21:23Ne croyez pas cela,
21:23les Pyrénées sont terribles.
21:25À plus forte raison,
21:25devons-nous les affronter ensemble,
21:27dans cette amitié
21:28qui nous permet...
21:29Je suis désolé,
21:30mais vous êtes repris
21:31par une organisation,
21:31c'est-à-dire des responsables,
21:35des ordres,
21:35des plans.
21:38Plus de 300 personnes
21:39sont passées par cette maison
21:40et il y avait toujours
21:41quelque chose de particulier,
21:43soit pour qu'elles attendent,
21:44soit pour qu'elles pressent
21:44le mouvement.
21:47Nous avons eu
21:47deux morts par embolie,
21:49des accouchements,
21:51des saints,
21:51des ivrognes,
21:52des héros,
21:53des enfants,
21:53des bébés.
21:55Cependant,
21:55tout s'est à peu près
21:56bien passé.
21:57Et toujours parce qu'à mon niveau,
21:59j'ai ordonné
21:59et obéi.
22:01Votre départ est prévu
22:03pour lundi matin.
22:05Vous partirez lundi matin
22:06avec ou sans
22:07mademoiselle Andrade,
22:07avec ou sans
22:08vous Américains.
22:12Cela nous laisse
22:13un peu de temps
22:13à vivre ensemble.
22:15Je souhaite très sincèrement
22:16que vous emportiez
22:17un bon souvenir
22:17de votre passage ici.
22:19Je vais avertir mademoiselle.
22:20Si vous le permettez,
22:23elle me prendra peut-être mieux
22:24si c'est moi
22:25qui me charge
22:25de cette corvée.
22:26Oui.
22:26Oui.
22:31C'est impossible.
22:34Je ne perdrai pas
22:35une semelle de plus.
22:37Vous ne pouvez pas comprendre,
22:38mais pour moi,
22:39c'est une mission.
22:41Des camarades
22:41m'ont fait confiance.
22:44Je ne sais pas faire
22:44de grandes phrases
22:45sur l'honneur ou le devoir,
22:46mais je suis quelqu'un
22:46de têtu.
22:47Calmez-vous, Béatrice.
22:48Cette exaltation
22:49ne vous fait aucun bien.
22:50Si, si.
22:51Parlez me soulage.
22:53Qu'est-ce que je disais ?
22:54Oui.
22:58Quelqu'un de très têtu.
23:01Les femmes sont plus tenaces
23:02que vous.
23:03Lundi, je serai sur pied.
23:04Ce n'est pas la vie
23:05de la faculté.
23:06Je vous en prie.
23:07La faculté,
23:08en s'émoinant que moi,
23:09c'est mon état véritable.
23:11Essayez plutôt
23:12de me comprendre,
23:12de m'aider.
23:17Je rendais des services
23:18à un groupe.
23:20Des amis
23:21de mon oncle Marc.
23:23Je portais des enveloppes.
23:24Je tapais des lettres.
23:26Plus de choses.
23:28On a toujours fait ça
23:29dans ma famille.
23:30Même en temps de paix.
23:32Mon père était syndicaliste,
23:33alors.
23:35Oh,
23:36mais où en étais-je ?
23:40J'ai un.
23:44Je dois porter quelque chose
23:45à Londres.
23:49C'est un secret.
23:52J'ai juré.
23:53Mais je dois le porter.
23:54chaque jour qui passe,
23:57chaque heure,
23:57c'est un crime.
24:00S'il est comme je le pense
24:02préférable de vous laisser
24:03le temps de vous rétablir
24:05complètement.
24:05Je livrerai
24:06ça quelque chose
24:07à Londres.
24:11Vous avez confiance en moi.
24:12elle vous demande,
24:28essayez toujours.
24:30mais je ne vois pas ce que je pourrais
24:34lui dire de plus.
24:35Moi non plus,
24:35pour être franc,
24:36ce n'est-ce pas ?
24:37Des fois,
24:38les femmes,
24:39quand elles sont ensemble,
24:40elles se parlent.
24:41Tenez-moi,
24:42mes sœurs,
24:42quand elles voulaient
24:43se faire pleurer,
24:44elles restaient des heures
24:45ensemble à se dire
24:46des bêtises,
24:46des secrets.
24:48Après ça,
24:48elle est mieux.
24:50Pour tout le monde.
24:51J'y vais.
25:01Je suis embêté.
25:04C'est encore la ville brequin.
25:05Il y a une demi-journée
25:06de réparation
25:06et il ne travaille pas demain.
25:09Il aura peut-être fini ce soir.
25:10Non,
25:10il manque une pièce.
25:13Et alors,
25:14il paraît qu'on parle un dimatin.
25:16Je vais lui vendre.
25:19Je sens que je peux en tirer
25:20une bonne pincée.
25:20mais il sait que...
25:25Ah,
25:25c'est tout de même
25:26une voiture volée.
25:27Ah non,
25:28ah non,
25:28je suis désolé,
25:29mais je ne serai pas
25:29votre complice là-dessus.
25:30Je vous laisse 25%.
25:31C'est la seule chose
25:40que je vous demande,
25:41Marianne.
25:43Jurez-moi de me prévenir
25:44s'il décide
25:46de partir sans moi.
25:47Mais,
25:48jurez.
25:49c'est à cause du scapulaire.
25:51C'est ça qui vous oblige.
25:56C'est très important.
26:01Un échantillon de métal
26:02ultra-scré.
26:04C'est toute une histoire.
26:09Les Allemands
26:09fouillaient les ouvriers
26:12de l'usine
26:13où ils employaient ce métal.
26:16Ils balayaient
26:17avant qu'ils sortent.
26:19Les penches
26:19de leurs vêtements
26:20de travail
26:20étaient décousues.
26:22Même sous les ongles,
26:25on les obligeait
26:26à brosser
26:26la moindre poussière.
26:27pourquoi ?
26:30Très léger,
26:32très résistant
26:33pour les avions,
26:35les sous-marins.
26:40Cela augmente
26:40leurs rayons d'action,
26:41paraît-il.
26:44Je travaillais
26:45à l'hôpital
26:46Saint-André
26:47de Bordeaux
26:47et j'avais des amis
26:49dans la clandestinité.
26:51Ils m'ont demandé
26:54le 14,
26:57il y a un mois
26:59tout juste,
27:01de faire un remplacement
27:02à l'hôpital d'urgence.
27:04Le 14 juillet,
27:06j'ai rouspété
27:07et puis tout était
27:09combiné d'avance.
27:12Je devais m'occuper
27:12d'un jeune ouvrier
27:13de la SNCASO
27:16qui venait d'être blessé
27:18par ses camarades.
27:21Vous qui remplacez
27:26Marie-Claude ?
27:27Je ne sais pas.
27:28Je remplace quelqu'un,
27:29oui.
27:30Je viens du service
27:31du professeur Cliss.
27:33Ah, le beau Marc.
27:34Un chou-lapin encore,
27:36celui-là.
27:36Quel peloteur.
27:39Bon,
27:40on va s'occuper
27:41du petit frisé d'abord.
27:42Et celui-là ?
27:43Celui-là ?
27:44Celui-là,
27:44il attendra.
27:45Un sale égo,
27:46ça peut attendre.
27:51Quel lui est-il arrivé ?
27:54Accident ?
27:55Des rouilles,
27:55oui,
27:55une bonne des rouilles
27:56de ses copains.
27:58Aidez-moi à le retourner.
28:00Ah,
28:03magnifique.
28:05Il est propre.
28:06Vous savez qu'il y avait
28:07une heure de grève aujourd'hui.
28:09Ah bon,
28:09vous n'écoutez pas Londres ?
28:11Les Anglais avaient demandé
28:12une heure de grève générale.
28:14Tous les ouvriers ont marché
28:15sauf ce petit cul-là
28:16qui restait à son étau
28:17pendant que les autres
28:17se faisaient frotter
28:18l'oreille par les Allemands.
28:20Ils ont voyé les soldats ?
28:21Oui.
28:22Alors quand ils se sont retrouvés,
28:24il a pris sa rouste.
28:27Les Allemands l'ont sauvé,
28:28les ouvriers l'auraient lynché.
28:30Tout à l'heure,
28:30on va le débarbouiller
28:31à l'alcool à 90.
28:32Il va comprendre sa douleur.
28:33Je savais tout cela,
28:35mais il paraissait décider
28:36à me tenir la jambe
28:36indéfiniment.
28:38Il fallait absolument
28:39que je trouve quelque chose
28:40pour la faire partie.
28:41N'importe quoi.
28:43Dites-moi.
28:44Oui ?
28:46Pourquoi dites-vous
28:47que le professeur Clisson
28:49est un chou-lapin ?
28:50Oh, dite,
28:51ma cocotte,
28:51si vous êtes au centre-service,
28:53parle-moi,
28:54eh, oh !
28:55C'est peut-être
28:56parce que c'est mon oncle.
29:01De toute façon,
29:02ça n'a rien insultant,
29:03mais plutôt plateur,
29:04même, hein.
29:06Eh bon,
29:07je vous laisse faire, hein.
29:08Je vais préparer
29:09les piqûres.
29:09vous m'entendez.
29:38Espado m'envoie.
29:46Vous avez quelque chose
29:50sur vous ?
29:51Où ?
29:53J'en fure.
29:55J'en fure, c'est ça.
30:09J'en fure, c'est ça.
30:39J'en fure, c'est ça.
30:41J'en fure, c'est ça.
30:43Je...
30:44Je comprends pas.
30:46J'en fure, c'est ça.
30:48J'en fure, c'est ça.
30:49J'en fure, c'est ça.
31:03Pendant que les Allemands s'occupaient des grévistes, René avait réussi à faire glisser une fine lamelle du métal ultra-secret entre les bandes de caoutchouc clouées sous sa chaussure.
31:16Et il avait pris sa rouste sans rien révéler à ses camarades.
31:24Je suis sûre qu'il est retourné travailler et qu'il continue de se taire, subissant tous les affronts.
31:33Les Allemands doivent ignorer à tout prix que cet échantillon est entre nous-mêmes.
31:58Vous voulez me dire quelque chose ?
32:01Vous, Landre, vous.
32:09Je ne sais pas pourquoi, mais son regard était si intense, si...
32:16la fièvre peut-être, la peur de mourir dans la solitude.
32:24Il m'a semblé qu'il me demandait un engagement personnel.
32:30Vraiment.
32:30En tout cas, je l'ai pris comme ça.
32:37Et je me suis fait le serment d'aller jusqu'au bout.
32:39de ne laisser à personne le soin d'acheminer le scapulaire.
32:47Et puis, ce coup de froid idiot et le palu qui s'en mêle.
32:54Retenez-les, je vous en supplie.
32:57Retenez-les.
32:58Et si c'est impossible, prévenez-moi de leur départ.
33:06Je me lèverai, quoi qu'il arrive.
33:09Quoi qu'il arrive.
33:10Je vous préviendrai.
33:14J'irai.
33:14Il est bon ?
33:25Oui, il est bon.
33:26Il est bon, oui, oui.
33:26Allez-y, là, ici.
33:29Ah non.
33:30Non, ça se discute.
33:31Ils tiennent, ils tiennent.
33:32Ça va pas faire.
33:47Quelle rosse d'enfant de chienne,
33:49de toriotrice, de viande à chien de mâle !
33:52C'est ni du cidre, ni de la pellejousse, ça.
34:02Et ni moutarde, ni tout de girofle, ni jus de pomme.
34:06Alors ?
34:06Ça sera bon quand même, vous savez.
34:10Même.
34:11Même si ça peut être bon.
34:12Bon.
34:15Le jambon de la cabane à sucre.
34:17Comme ma mère le faisait, c'est...
34:20Ça n'a plus de nom.
34:23Moelleux.
34:25Mais à rien de ferme.
34:27C'est mélangé de doux et de salé.
34:28Ça fond, ça croque.
34:30C'est toute une affaire.
34:33C'est pas racontable.
34:35Ça saoule, c'est simple.
34:38J'ai vu d'être comme...
34:39Comme avec un petit fourneau de bonheur là-dedans.
34:42Rien que de mettre en piu à frais,
34:43trois, quatre bonnes assiettes de jambon
34:44pour le Boxing Day.
34:46Ou le Canada Day.
34:48Ou la Saint-Jean.
34:50Qui est la fête de mon père.
34:53Quelle rire !
34:56Ils vont me regarder comme une puce.
34:57Qu'ils s'avisent.
35:00Ah oui !
35:02Qu'ils me lancent seulement en mavergare.
35:04Le premier que je vois,
35:05il a la gamelle sur la tête.
35:09J'ai pas su me retenir d'ouvrir la gueule.
35:11Batesh, laissez-moi la cuisine
35:12et vous verrez un peu.
35:14C'est juste.
35:17Jésus me fait honte.
35:18Non mais je crois à Dieu.
35:45Hé, attention, j'y crois.
35:47Je suis baptisé,
35:48première communion et tout,
35:50avec le brassard et mon livre.
35:52Un beau livre que mon parrain m'a offert
35:53avec une couverture en ivoire.
35:58Plus de cent fois,
35:58on l'a copié.
36:00Derrière les images,
36:02parce que la plémerie
36:03s'aurait coûté trop chaud.
36:04En souvenir de la communion solennelle,
36:07Marcel Beuvron,
36:0712 mai 1920,
36:09Saint-Jean-Baptiste de Belleville.
36:10Quelle mémoire !
36:11Hé, je vous le dis,
36:13une centaine de fois,
36:15les copier avec ma mère
36:16en tirant la langue,
36:17ça s'oublie plus, ça.
36:18C'est comme les départements.
36:19Ah, le Gers.
36:20Chef Yos,
36:21sous préfecture Mirand et Condon.
36:23Ah, bravo, bravo.
36:24Ah ben, ça vous honorez vos maîtres
36:25et avec toute l'école républicaine.
36:27Et donc, laïque.
36:29Parce que moi, voyez-vous,
36:30je n'y crois pas.
36:32Hé Dieu, je n'y crois pas.
36:34Du tout.
36:35Euh, pourtant...
36:36Ah, la messe ?
36:37Ah ben, tous les dimanches.
36:38Ah, ce sont pour moi
36:39deux heures de plaisir de somnolence.
36:41Je surveille les toux,
36:42les mains bandées,
36:43les yeux jaunes,
36:44qui annoncent la semaine.
36:46Je fais plaisir à ma femme,
36:47mais le vieux radicale
36:49qui rêve à ça en moi
36:49nourrit ses convictions
36:51chez la Bersaie.
36:52Magnifique, non ?
36:53Ah, mais...
36:55Je paye la brioche
36:56deux fois l'an, hein ?
36:57C'est fort, hein, le petit gendarme.
37:11Bravo, aujourd'hui.
37:12Bon, Didier, bravo, Didier.
37:14Où est-les-hauts ?
37:15Ah, là, là, là, là.
37:17Excusez-moi.
37:18Oh, là, les bâtards vous mangez beaucoup.
37:21C'était bien, cette messe ?
37:23Ouais, je n'y arrive pas.
37:25Qu'est-ce que tu manges, là ?
37:28Non, c'est tout.
37:32Ça fait caramel.
37:33Extra.
37:35C'est trop bon.
37:42Ça cuit.
37:55Tu vas fort, hein ?
37:57Qu'est-ce qu'il y a de mal ?
37:59On n'est rien.
38:00Ici, on passe
38:00et quelqu'un d'autre était venu.
38:02Ça pouvait faire du vilain.
38:04Tu vois pas pourquoi ?
38:06Un parent.
38:08Un fiancé.
38:09Hein ?
38:09Ah, tu vas chercher loin, vieux.
38:11On est peut-être morts demain.
38:12Alors ?
38:14Vous savez tout ce qu'il vous faut ?
38:15On pourra bientôt passer à table ?
38:17Cinq minutes, madame.
38:19Je vous fais porter le pastis.
38:20Je me demande si ça vaut la peine, maintenant.
38:29Quoi encore ?
38:31Tu vas pas me faire la tête de mes décolles comme ça jusqu'à la fin des temps ?
38:35Je suis allé au village, j'ai pris des cartes postales.
38:38Je pensais que ça te ferait plaisir de mettre un mot à Thérèse.
38:40Ah, ben oui, bonne idée.
38:41Ah, ben je te comprends pas, hein.
38:45Tu l'aimes bien ou tu t'en fous ?
38:47Je l'aime bien, oui.
38:50Ah oui.
38:52C'est même de toutes une de celles que j'aime le mieux.
38:55Elle est pas là.
38:56Alors ça peut pas lui faire grand mal.
38:57Et puis moi, ça m'a fait grand bien.
38:59Non, tu devrais plutôt en profiter, vieux.
39:01Au Québec, faudra les droits sur la question.
39:03T'es sous surveillance, là-bas.
39:05Si tu causes trois fois la même, toc !
39:07Ses frères viennent te demander où tu comptes en venir.
39:09Non, non, moi j'ai les paulettes et elles me suffisent.
39:10Comme tu veux, bien, je trouve ça bien.
39:15Seulement, si on doit vivre ensemble, hein.
39:19Tu m'inquiètes.
39:21Ah oui, j'aimerais avoir confiance et j'ai pas confiance.
39:25Ah oui, je t'ai vu le faire, là.
39:26Hein ?
39:27Ouais, pas du tout confiance en toi, moi.
39:31Oh là, à cause de paulettes !
39:33Non, oublie ton chagrin là-dessus, vieux.
39:35J'y toucherai jamais, jamais.
39:39Jamais.
39:40Ou alors, c'est qu'il ferait un temps à ne plus sortir de la maison d'au moins trois jours.
39:54Oh, quel con.
39:56Vas-tu me rire à la cuisine ?
40:02Non, non, laisse, tu risques des tâches.
40:04Bon, je sens déjà le graillon.
40:06Pardon, messieurs.
40:07Non, mais si on prenait la vérité, monsieur le curé.
40:09Et volontiers.
40:10Non, non, non.
40:11Je comprends fort bien votre enthousiasme pour l'État français dans sa forme actuelle, monsieur le curé.
40:16Mais je ne peux le partager.
40:17C'est quant aux principes fondamentaux du droit constitutionnel.
40:21Un retour pur et simple au vu rétrograde d'un Joseph de Mestre ou d'un Bonal.
40:25Je ne sais pas.
40:29Moi, je sais.
40:30Moi, je sais.
40:32La société politique et la société religieuse forment la société civile.
40:36Principe de Bonal qui vous permet, bien sûr, de pavoiser.
40:38Et la société religieuse, le curé à côté du maire, l'évêque à côté du préfet,
40:44gerlier, serrant la vieille menotte du maréchal, vous êtes gagnant ?
40:49Eh oui !
40:50Nous retrouvons là une espèce de sorte de genre de monarchie pseudo-libérale favorable à toutes les aristocraties,
40:58qu'elles soient pléricales ou corporatives.
41:00On va vous payer.
41:01On va vous verser un salaire.
41:03On va vous coller aux assurances sociales.
41:06Ah oui, mais ce serait très bien.
41:08Mon oncle vous fait marcher, monsieur le curé.
41:10Nous n'en sommes malheureusement pas encore.
41:11Pardon !
41:12Nous glissons purement et simplement.
41:14Ah non, non, non, non, non, non, non.
41:15C'est la fête.
41:16Il y a trois sujets que je proscris.
41:18La politique, la guerre et, si vous le permettez, monsieur le curé, la religion.
41:38On dirait garbeau, non ?
41:50Oh, ravissante.
41:53Vous êtes ravissante.
41:54C'est une folie.
42:22C'est pour moi un affaire.
42:24Ah non, docteur, ne jouez pas les ravages, je crois.
42:26Elle fasse une heure avec nous, elle retourne dans sa chambre.
42:28Alors, la cuistose, ce jambon de cabane bambou.
42:53Ah non, tabarnac, non, pas cabane bambou, la cabane à sucre.
42:58La cabane à sucre, c'est une recette dont je n'ai jamais entendu parler.
43:03Eh bien, c'est toute spécialité de chez nous.
43:05Avec la fève au lard, le cipaille, enfin, tous ensemble.
43:10Chez vous, vous faites la fève au lard dans le Calvados ?
43:15Non, enfin, oui, de temps en temps.
43:20Vous fumez ?
43:22Comment ?
43:23Monsieur, vous pouvez encore...
43:34Il y a des vignes que vous pouvez faire finir.
43:36Merci.
43:37Merci.
43:38Merci.
43:39Merci.
43:40Merci.
43:41Merci.
43:43Applaudissements.
43:49Merci.
43:50Attention.
43:54Hum, pas mauvais.
44:08Tiens, c'est mon déton, et ma voiture.
44:11Elle est prête. C'est pour ça que je suis en retard, d'ailleurs.
44:13Je veux la finir.
44:17Vous ne la vendez ?
44:19Mon prix qui m'en donnait, c'était moi le volet.
44:28Oh, mes vêtes.
44:29Je vais me faire gronder par ces dames.
44:31Elles attendent depuis cinq minutes.
44:32Excusez-moi.
44:37Oh ! Qu'est-ce que c'est que ça ?
44:39Les cadrilles sont dans l'accordéon.
44:41Je vais voir comment on se tient le bouzot.
44:43Alors, une bourrée.
44:44Une bourrée.
44:45Je suis le roi de la bourrée.
44:47Si c'est une femme à l'oeuvre.
44:49Une femme à l'oeuvre à l'oeuvre que l'on tient.
44:51Alors, une femme à l'oeuvre.
44:52Attention, attention.
44:53Attention, attention, attention.
44:54Attention, attention.
44:55Attention, attention.
44:56François.
45:20Eh ben, petit gars, quoi donc?
45:23Oh, j'en peux plus, j'en peux plus.
45:29Tu viens d'où?
45:31Lector.
45:32À pied?
45:33Ouais.
45:34Mais, mais il y a près de cinquante kilomètres.
45:37Et Sam?
45:38Et Tony?
45:39Sam?
45:41Bah, têche le blâ dans les pommes.
45:44On est le discoffet.
45:46Allez.
45:53On ne sait jamais avec ces orages.
45:59Il nous pure de courant féminin.
46:01A duré des heures.
46:03J'espère que François peut dormir.
46:11Ça n'a, je n'arrête pas, il me fait arriver.
46:14Je ne vois pas très bien ce qui pourrait m'empêcher.
46:17Pas même le canon, je crois.
46:20L'orage, c'est plus fort qu'un canon.
46:22Un canon peut-être, j'ai dit le canon.
46:24Rien ne dépasse l'horreur des salles, des éclatements, le barrage, l'ininterruption,
46:30la mort tellement affolante.
46:31Ininterruption.
46:32Et bien, en septembre 14, j'ai commandé le 61ème des chasseurs près du fort de Troyon.
46:39Nous avons été pris sous le feu des 155 et des 305 Autrichiens le 8 septembre à l'aube.
46:45Et ça n'a pris fin que les 10 au soir, lorsque les armées du Grand-Prince sont décrochées.
46:50Et bien, j'ai vu des petits gars de 20 ans dormir là-dessous.
46:55Dormir.
46:57Moi, j'ai perdu le sommeil à tout jamais, eux, ont dormi.
47:01Bien.
47:02Le téléphone qui paraît, il était en dérangement depuis 24 heures, fonctionne de nouveau.
47:06On vient de l'apprendre à l'instant.
47:08Tout est réglé, le grand patron est d'accord, c'est pour demain.
47:11Voilà vos justificatifs en cas de contrôle d'identité.
47:15Ceux qui n'habitent pas la région pyrénéenne sont en effet considérés comme suspects s'ils sont interpellés.
47:20Sauf motifs à séjourner.
47:22Et bien, ce sont vos motifs à séjourner, autrement dit, vos certificats médicaux.
47:27Migrates, ils sont tous différents, les toubibs sont dans le coup.
47:30Destination Argelès-Gazos.
47:33Lisez bien vos ordonnances.
47:36Vous êtes tous atteints de varices internes graves, de phlébites.
47:41C'est peu décelable, du moins à l'œil nu.
47:43Romand Jouks.
47:45C'est le docteur qui mange à côté de moi.
47:48Alors, il sait qui je suis.
47:53Le Canada, et tout.
47:54Et tout.
47:55Sa discrétion devrait vous rassurer.
47:57Voici vos pieds de chemin de fer pour Argelès.
48:12Voici vos pieds de chemin de fer pour Argelès.
48:16Vous deux les inséparables.
48:18Vous logerez chez mon ami Barèche, qui a la même combattre que moi, compagnie d'assurance Lallouette.
48:23Cyril est le gendarme chez les sœurs Pourtelounes.
48:2869 et 71 ans.
48:31Pension de famille.
48:33Vous, au Neuf Hôtel, en votre honneur, le mot de passe sera Gaspésie.
48:36C'est ce mot que vous diront vos accompagnateurs pour se faire reconnaître.
48:40Vous répondrez Saint-Laurent.
48:42OK ?
48:44A nous.
48:47Le consul d'Angleterre à Saint-Sébastien vous prendra à Fontarabie.
48:52Donc, vous ne suivez pas ces messieurs, je vous conduis directement à la gare de Pau.
48:57J'espérais que ces messieurs, c'était une agréable compagnie.
49:03Vous n'auriez pas la force de faire la grande traversée.
49:06Ce sera plus facile par Saint-Jean de Luz.
49:08Et Béatrice ?
49:10Le jeune François la remplace.
49:11Comment ça, la remplace ?
49:14Elle est tout à fait décidée.
49:16Et moi, je suis tout à fait décidé à la garder ici quelques jours encore.
49:19Ma parole, vous croyez donc que vous allez faire du tourisme.
49:26Roger !
49:28C'est pas vrai, Roger !
49:30Ta grande gueule, je suis content de la rouler.
49:32Vous êtes aussi c'est le deuil cruel de nos camarades américains.
49:35Ils nous ont fait avoir ?
49:37Vachement.
49:38Vachement.
49:39Et Fuller, l'anglais ?
49:41Oh, je crois que ça ira pour lui.
49:43Dans l'échelon a vu que c'était un aviateur anglais sans armes.
49:46Ils ont violé pour la forme.
49:47En tireur, capoute.
49:49Mais, prisonnier militaire quoi, la planque.
49:51Vous alors ?
49:53Quelle courrette, champion ?
49:54Mais parlez-nous plutôt de vous et vous vous relâchez.
49:57Relâchez ? Je me suis relâché, oui, moi tout seul.
50:00Qu'est-ce que tu fais là, ma belle ?
50:01Il y aurait pas moyen de casser une petite croûte ?
50:05Ils m'ont pas trop dérouillé tant qu'ils m'ont cru.
50:11Je leur ai dit que j'étais un prisonnier évadé.
50:13De la broutille quoi.
50:15Ils m'ont même pas remis les menottes.
50:17C'est ce qui m'a sauvé.
50:18Ils sont allés voir une canette dans un autre bureau.
50:22Puis l'heure, c'était d'eau à la fenêtre.
50:25J'ai pu sauter.
50:28J'ai déboulé tout le talus de chemin de fer.
50:30Le vrai pro, c'était le train de marchandise.
50:33Je crois que le mec a donc m'a vu, c'est pas possible autrement.
50:35Il a ralenti.
50:37Dès que j'étais dans le wagon, il a repris la vitesse.
50:39Le mec tirait de la haute tarpe.
50:41Gottmikzi, Dieu avec vous.
50:44Mais pourquoi ?
50:46Alors tu t'es souvenu, il lui fait de la gare.
50:48Mais comment ?
50:49Le ginelle de la porte-pommier.
50:51Quand il m'a donné votre avarice, j'aurais embrassé sa barbicette.
50:57Ah, voici notre autre.
51:00Asseyez-vous. Vous pouvez être à la famille, vous aussi.
51:05Alors, vous souhaitez de l'eau par ici ?
51:08Pour vous, encore plus ?
51:10Moi, c'est rien, c'est fini, moi.
51:11Ça, je dois dire, j'y grouillis plus.
51:15Même maintenant, je me pince moralement.
51:18Quelle surprise si on s'était retrouvés au buffet de la gare tous les deux.
51:21Ça risquait rien, mais s'il est passé deux heures après toi.
51:24J'ai dit si on s'était retrouvés.
51:26Merci.
51:28En tout cas, ça a dû te faire drôle, le coup de gilette.
51:31Ça, c'est bon, route, tiens. Formidable.
51:35Et vous, comment ça s'est passé pour vous toujours le mago sur les épaules ?
51:38Tu vois rien de drôle avec Ginette.
51:43Il a été gentil. Il a appelé le garçon et il m'a offert l'apéritif.
51:47Qui en a parlé de vous tous ?
51:49Comment ça ? Qu'est-ce que tu dis ?
51:51Mais laissez-le manger.
51:53Non, non. Répète ce que tu as dit. Exactement ce que tu as dit.
51:56On a parlé de vous en buvant l'apéro.
51:58Avant. Ce que tu as dit avant. Il a appelé le garçon, c'est ça ?
52:01Je vois pas ce que...
52:02Ça n'était pas lui, le garçon ?
52:03Il avait peut-être commencé son service.
52:05Comment était-il ?
52:06Ses vêtements. Décris-le moi.
52:07Tout en même temps, dites-le. J'ai rien fait de mal, moi.
52:08C'est ce que je veux savoir.
52:10Alors, raconte. Quand tu es entré.
52:16Ben...
52:17Je suis allé à la table du coin, sous le bateau.
52:20Il y a un type qui était déjà là. Il m'a tendu la main.
52:23J'ai dit, vous connaissez Ginette. Il m'a répondu, c'est moi. Alors, ça m'a fait rigoler.
52:27Il m'a demandé de la part de qui je venais. J'ai dit pommier. Il m'a offert l'apéro et puis voilà.
52:37Grand. Très grand. La cinquantaine ?
52:41Non, le plus jeune et assez petit, avec une dent en or sur le côté.
52:44Et vous, qui passez peu de temps après lui, vous auriez embrassé sa barbichette.
52:54Donc, vous, vous rencontrez le véritable agent.
52:57Après que lui en aurait rencontré un faux.
53:03Mais qu'est-ce que c'est que ce micmac ?
53:06Je comprends pas, là.
53:08Moi, je comprends, mon petit gars. L'un de nous deux ment. Voilà ce qu'il veut dire.
53:12Tu raconterais pas d'histoire ?
53:15Les Allemands.
53:17T'as pas été arrêté, petit ?
53:19Tu ne marches pas avec eux ?
53:21Si tu avoues, on peut encore s'en tirer tous.
53:24Mais parle vite.
53:30Vous êtes tous devenus fous ou quoi ?
53:32Je vais téléphoner à Périgueux.
53:35C'est le seul moyen d'avoir le cœur net, même si c'est une impudence.
53:38Bouge pas !
53:40Les mains en l'air, bouge !
53:42J'espérais pourtant bien faire voyage avec vous jusqu'à la dernière étape.
53:48Malheureusement, j'ai bien l'impression que c'est ici le terminus.
53:52Pour vous.
53:53C'est parti.
53:54C'est parti.
53:55C'est parti.
53:56C'est parti.
53:57C'est parti.
53:58C'est parti.
53:59C'est parti.
54:00C'est parti.
54:01C'est parti.
54:02C'est parti.
54:03C'est parti.
54:04C'est parti.
54:05C'est parti.
54:06C'est parti.
54:07C'est parti.
54:08C'est parti.
54:09C'est parti.
54:10C'est parti.
54:11C'est parti.
54:12C'est parti.
54:13C'est parti.
54:14C'est parti.
54:15C'est parti.
54:16C'est parti.
54:17C'est parti.
54:18C'est parti.
54:19Sous-titrage MFP.
54:49...
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