- il y a 6 semaines
DB - 21-08-2025
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00:00Le Sturmbannführer Funkel sait comment introduire un agent allemand
00:13dans l'une des principales filières d'évasion vers l'Espagne.
00:16Ils sont déjà cinq en route vers la liberté.
00:20Les Canadiens abattus, Pierre et Léo.
00:25Cyril, le typographe belge.
00:28Edward, le pilote anglais.
00:30Et Roger, terroriste, français.
00:33Lorsque tout à fait fortuitement se joint à eux le trafiquant de marché noir, Marcel Beuvron.
00:40J'affomme personne plutôt qu'on me foute la paix, voilà ce que je veux.
00:45Mais c'est vrai, je nourris, j'affomme pas.
00:49Un incident tragique en garde de Ternier livre au brave Léo une vision de la guerre qu'il ne soupçonnait pas.
00:54On repart, mais bientôt la filière est à nouveau interrompue.
01:02Terminus, tout le monde descend.
01:03Bloquez-vous dans le recoin avant que votre train démarre.
01:05Je ramène les voyageurs sur Soissons.
01:07La voie a été bombardée.
01:08Les marchandises sont détournées sur la Lorraine.
01:10Et la Lorraine, c'est mauvais pourvoi.
01:11Il faut reprendre la route à l'aventure, ce qui ne va pas sans heure.
01:15Qu'est-ce que c'est qu'on ne sait pas rester pour heureux ?
01:17Heureux ?
01:18C'est du vol.
01:19Je vous préviens, je me laisserai pas en faire.
01:21Vous ne connaissez pas comme têtu.
01:25Mais drôlement vous emmerdez, moi ?
01:27Finalement, après un pique-nique de réconciliation et une chaude alerte,
01:31une péniche les conduit vers le refuge de secours
01:38qui les remettra sur les bons rails de la filière.
01:41On est dans Paris, sur le canal de Saint-Mapain.
01:44Ah, chouette !
01:45Est-ce là que les attend celui qui les trahira ?
01:52Madame, je cherche une adresse.
02:01Monsieur, je ne suis pas d'ici, je voudrais...
02:03Ah, mademoiselle !
02:05Oui ?
02:06Je voudrais trouver cette rue-là.
02:10Si, ça passe...
02:11Ah oui, alors c'est là tout de suite à droite.
02:13La première à droite ?
02:14Oui, tout de suite là à droite.
02:15Merci.
02:16Je vous en prie.
02:31Sous-titrage Société Radio-Canada
03:01Sous-titrage Société Radio-Canada
03:31Marcel ?
03:32Marcel ?
03:58Léo ?
03:59Ha ha ! Marcel !
04:13Baisse la tête !
04:14Ah oui, dis donc, c'est votre plan.
04:15Oh, ben ça alors !
04:17T'as fait venir.
04:19T'as filé une perme de 24 parts, les autres ?
04:22Rien du tout.
04:23J'ai rien demandé à personne.
04:25Un couvent, dis donc.
04:26C'est tout ce qu'ils ont trouvé pour nous nicher.
04:28Non.
04:28Oh, je me suis fait du mauvais sens, tu sais.
04:31Je voyais tous mes plans par terre si tu venais pas me retrouver.
04:34Comment je te rarais la main dessus, réfléchis ?
04:36Impossible ?
04:37T'es là, c'est formidable.
04:39Raconte-moi pendant que je finis de me raser.
04:41C'est pas...
04:42C'est pas le café que ça sent ?
04:44C'est, et du vrai.
04:46Café, t'en réchauffé si tu veux une place, là.
04:49La cafetière, elle a sur la chaude, t'as des allumettes.
04:51Si tu veux te faire les tartines, le beurre est dans la lessiveuse.
04:56C'est comme chez toi.
05:00Les bonnes sœurs, il me fait boire une sorte de tisane.
05:04Pas de sucre.
05:06Un petit cachet comme d'aspirine.
05:08Tout minuscule.
05:10Mais alors un goût qui me sort de la bouche.
05:12Pouah !
05:13Tu vas me faire couper si je riais le ton filet de la chicorée ou de l'avoine.
05:17Et ta capille, c'est de la saccharine.
05:19Oui, mais ici, le sucre est dans le buffet, derrière toi.
05:23Tu trouveras un bol, également.
05:25J'ai prévenu si elle que je venais de voir.
05:28Il aurait bien mis aussi, le pauvre gars.
05:29Mais finalement, il a pas osé.
05:33Il ose jamais.
05:36Je lui ai laissé la commission de dire que j'en aurai vers le soir.
05:39T'as trouvé facilement pour venir ?
05:41Bon, vraiment.
05:42J'ai pris le métro, ça allait bien.
05:44Mais il y a eu une alerte.
05:47Ah, j'ai dit, c'est vrai.
05:50Le train s'est arrêté sous le tunnel.
05:53On a marché un peu jusqu'à une gare.
05:55Beaucoup ont remonté.
05:56Moi, j'ai attendu.
05:59Je savais pas où aller.
06:01Il y a eu la fin de l'alerte.
06:04On en a encore attendu.
06:06Presque à la demi-heure.
06:07Le train est revenu, nous sommes repartis.
06:10J'avais ton papier, je demandais à tout le monde.
06:13Surtout les belles petites créatures.
06:14Qu'est-ce que c'est, ici ?
06:18Une plouc.
06:21Un plouc.
06:23Pourquoi ?
06:25Deux fois, on m'a appelé comme ça.
06:27Une fois plouc, et une fois ploume.
06:30Ah bon ? Tu vois pas ?
06:31Si tu refuses, ça doit être plutôt une insulte.
06:34Non, non, non.
06:35Je te jure, c'est pas vraiment méchant, mais les Parisiens,
06:37ils se prennent pour le nombril du monde.
06:39Alors, dès que t'as le moins de petits accents,
06:41et toc, t'as un plouc.
06:43T'as un barnaque.
06:45J'ai l'accent, moi ?
06:46Ben, un petit peu, tout de même.
06:49Maudit.
06:51T'entends pas comment tu causes, toi ?
06:53Moi ?
06:53Ah !
06:55Toi !
06:56Toi, tu l'as, l'accent !
06:58C'est la première fois qu'on me fait la réflexion, pour moi.
07:03Oh, te fâche pas.
07:05Je dis seulement qu'ici, t'as comme un accent, mais...
07:07Moi ?
07:11Non, c'est ta client.
07:13Viens par là, tu nous faveurs.
07:17T'emporte, hein ?
07:18Oui.
07:20Pas chaud au tout le monde.
07:25Voilà, on arrive !
07:36Voilà !
07:37Voilà, on arrive.
08:07On fait le baptême chez nous, alors la femme a décidé, pas trager, on leur offrera pas gigot et héricot au possible.
08:23Oui, c'est pour quand ?
08:24En septembre début octobre.
08:27Bon d'accord, un gigot dans les deux kilos, ça va ?
08:29On va jusqu'à 5 livres ?
08:30Je te mets de l'ail ?
08:31Ah, si t'en as, tu parles ? Deux têtes ?
08:33Tu sais bien qu'il y a tous, Bauria.
08:35Oui, vous êtes bien content, je me débrouille pour vous.
08:37Ah, justement, tiens, moi ils m'ont mis par un, alors comme ils offrent le gigot, moi je paye les vins.
08:43Alors on sera quoi ?
08:44Neuf, peut-être neuf, si le neveu a sa permission du chantier tot.
08:50Alors il me faudrait, alors, deux bouteilles de blanc et puis six de rouge.
08:57Tant mieux, il pense qu'à bouffer dans ce pays.
09:01Ah, on fait des cartes de vin, ça te prend le vent ?
09:11Ça dépend.
09:12Ah non, vous l'avez vrai, quand tout est tamponné, quoi.
09:14Combien tu me l'ai fait ?
09:15Bah, écoute, il y en a 50, alors, euh...
09:17Allez, si tu me prends le tout, 125 pièces.
09:20Sinon, 140.
09:21Ben, le tout à 115.
09:22Oh, puis allez, dope-la.
09:26D'accord.
09:28Mais alors, c'est grand, hein, tu m'offriras une dote de dragée, hein.
09:30Non, vous savez, tout de même, un petit côté, la religion du bon temps, quoi, ce baptême, hein.
09:34Ça va ?
09:35Ça va.
09:36Allez, au revoir.
09:37Salut, Julien.
09:40Salut, petit.
09:41Au revoir.
09:41Ah, allô, M. Jacques.
09:58Oui, c'est Marcel.
10:00Dites, c'est au sujet des petites images à découper que vous me demandiez...
10:03Je peux ?
10:03Oui.
10:05Hein ?
10:05Non, non, c'est au sujet des petites images à découper que vous me demandiez l'autre jour.
10:08Oui, j'en ai 30.
10:11Hein ?
10:11180.
10:13Ah, mais attention, hein.
10:15Vrai, vrai, tout ce qu'il y a de vrai, je les ai directement de l'imprimerie nationale.
10:20Hein ?
10:21Oui, oui, tamponné.
10:23C'est moi qui mets les tampons.
10:25Bon.
10:26Ouais, d'accord.
10:27Mais je passerai par derrière.
10:29C'est ça.
10:30Salut.
10:33C'est un vrai magasin général, ici, d'Ivoire.
10:35Eh, faut être organisé, avoir des relations, hein.
10:40C'est un métier, qu'est-ce que tu veux ?
10:40Mais...
10:41Je vais en changer, hein.
10:44Et on peut plus.
10:46Ça m'ennuie.
10:48La barbe.
10:50Bien réfléchis, tu sais.
10:52Au sujet du Canada.
10:54Tout ce que tu m'as raconté sur la péniche.
10:56Je vois rien d'extraordinaire dans ce que j'ai pu te dire.
10:59Oh, si.
11:00Oh là là.
11:01Oh là là là, c'est tout.
11:03C'est bien simple, tout.
11:05Ici, c'est foutu.
11:07Enfin, je veux dire, l'Europe.
11:10Même si ça tourne bien, si les cheleux perdent la guerre, c'est foutu.
11:13L'amitié, la famille.
11:14Des amours.
11:19Il y a un drôle d'explication au moment de la bascule.
11:21Il y a ceux qui sont venus, là.
11:23Mes clients, il y a deux minutes.
11:25Hein ?
11:26Aujourd'hui, c'est des copains.
11:31Et c'est des flics.
11:32Et ils font des choses, des fois.
11:37Pouf.
11:38Et si ça se trouve, les Georgie, c'est eux qui viendront me cravater.
11:41Salauds.
11:43Profiteurs.
11:43Marché noir.
11:45Mais ils trafiquent aussi, eux.
11:47J'ai entendu.
11:48Ah, justement.
11:49Ceux qui auront touché à rien, ils continueront à tourner la tête,
11:52comme si on sentait plus ou moins mauvais tous.
11:54Désorgueilleux.
11:55Débrouillez-vous entre vous.
11:58Moi, ça me va, je ne suis pas fier.
12:00Mais ceux qui auront le nez pas tout à fait propre,
12:02qui a le règlement de con, Dieu.
12:04Oui.
12:06Je ne comprends rien d'où tu veux en venir.
12:09Mais chez toi.
12:11La Gaspésie, c'est là que je veux en venir.
12:13Tu ne peux pas savoir comme ça me travaille.
12:15Comme je t'attendais.
12:18Cette nuit, j'en pleurais à moitié.
12:19Il ne va pas venir.
12:21Je pensais qu'il y a ça, il ne va pas venir.
12:24Tu m'as dit...
12:26C'est aussi bien que je sois parti soldat,
12:29même avec mon frère tué, on reste cinq, plus le père et la mère.
12:31C'est trop de monde pour la terre qu'on a.
12:35Tu me l'as dit, oui ou non ?
12:37Je ne peux même que trop le répéter.
12:40C'est juste assez grand pour deux familles.
12:42Et encore, il ne faudrait pas être amoureux à donner son enfant chaque année.
12:47Deux familles à trois enfants, voilà.
12:49Plus les vieux.
12:50Donc tu maintiens.
12:52Et de toute manière, tu ne resteras pas toujours à Saint-Marc-Tadessin,
12:55alors quitte à travailler chez les autres,
12:57pourquoi pas chez moi ?
12:58Surtout si c'est aussi chez toi.
13:01Il doit bien rester encore des morceaux à vendre dans ton Canada.
13:04Moi, j'ai l'argent.
13:06Toi, la force, le savoir-faire.
13:11Tu vas dire...
13:12Acheter du terrain ?
13:15Associer.
13:17Toi et moi.
13:18Mais pour y faire quoi ?
13:19Comment quoi ?
13:21Comme culture.
13:22Du froment, ou bien du tabac, ou bien du blé d'Inde ?
13:25Est-ce que je sais, moi ?
13:26Un peu de tout, avec des chevaux, des vaches.
13:29On aurait deux maisons.
13:30Enfin, on commencerait par en acheter une, qu'on habiterait tous les deux.
13:33Et puis, on a fait construire une pour le premier qui se marie.
13:37Au début, évidemment, il faudra qu'il m'apprenne presque tout.
13:40Quoique, attention, hein.
13:42Le bricolage, mécanique, le nuiserie et la cuisine, je me débrouille.
13:48Je te jure que j'ai de l'argent.
13:50De l'argent.
13:51Pas une tirelire de mots, mais quatre sous-dedans, hein.
13:54De l'or, des lingots, des napoléons.
13:58Ce que t'as vu dans la pièce à côté, c'est de la broutille.
14:01Même l'appartement sur le palier en face est à moi.
14:04Et le grogne aussi, bourré de marchandises.
14:06Des broutilles.
14:08Mais encore un an, je connaissais des types,
14:10où tu peux pas savoir la fortune qui se faisait à coups de wagons,
14:13coups de camions, du cuir, du vin, des oranges, n'importe quoi.
14:17De l'essence, des pneus. Incroyable.
14:20Moi, j'ai eu des miettes, mais...
14:22Ce qui me reste, ça fait quand même du bruit, tu sais.
14:26Pourquoi des miettes ?
14:28T'aurais pas aimé un gros bout de leur gâteau ?
14:31Si, bien sûr, mais pour n'importe quel prix.
14:34J'avais un collègue, à ce moment-là, on marchait ensemble, moitié-moitié.
14:37Il s'est acheté un hôtel particulier, à Neuilly.
14:41Et ça te dit rien, toi, Neuilly, mais ici, ça signifie quelque chose.
14:45J'ai laissé tomber le jour où il a voulu me présenter à des amis à lui.
14:48Des amis de la Gestapo.
14:52Son hôtel particulier.
14:55J'ai l'impression que ça peut aussi devenir son caveau de famille,
14:57un de ces quatre matins.
15:00Des champs.
15:01Avec des bois autour.
15:05Comme hier, tiens, le coin où on a failli se cogner aux Allemands.
15:08Ça exige chez toi, les bois.
15:10C'est connu, la forêt canadienne.
15:12Je parle pas du Grand Nord, la police montée,
15:14le film avec Pierre Richard Wynne.
15:19Par chez nous, sur le fleuve.
15:23Quand on dit le fleuve, c'est le Saint-Laurent.
15:25Oui.
15:25C'est bon, comme Pierre, mais c'est des rangs qu'on appelle,
15:28ça fait dans les trente arpents.
15:30Ça fait quoi, l'hectare ?
15:32Un arpent ?
15:32Oui.
15:34Disons comme la cour en bas.
15:36Hein ? Trop petit ?
15:38Oh !
15:39Comme trente fois la cour ?
15:42Ah non, trop petit, je m'exile pas pour étouffer, hein.
15:44Je veux être chez moi, au large.
15:46Oh, c'est pas ce qui manque, le large.
15:49Il y a les moments, l'hiver, surtout,
15:52c'est tellement large autour de toi que tu sors plus le nez de ta casquette.
15:54Tellement tu te sens comme perdu.
15:59Alors là-dessus, qu'on trouverait peut-être.
16:02J'avais un cousin qui s'était mis à l'élevage.
16:04Oh, voilà.
16:05Voilà, l'élevage, parfait.
16:07Non, mais attention, hein, il faut de l'eau.
16:09Eh oui, c'est le plus important, l'eau, avec les bêtes.
16:11Ne soucie pas de l'eau.
16:12Un lac par habitant, c'est à peu près la dose.
16:15Non, ce qu'il faut, c'est avoir de l'herbe.
16:18Pour avoir de l'herbe, euh...
16:19Mais je t'ai dit, j'avais plus qu'il en faut.
16:21Tiens, assieds-toi.
16:22J'ai marqué la page.
16:24Seulement, je...
16:25Je veux...
16:27Enfin, je veux...
16:27Je veux pouvoir me rendre un peu compte.
16:29Hein?
16:30Là.
16:31Tiens.
16:32C'est où l'endroit dont tu parles?
16:34Ha ha!
16:34Hein?
16:35Eh ben, bataille-je.
16:37Sans une épingle, je saurais même pas te montrer Québec.
16:38Ce n'est pas trop loin d'ici, dix minutes tout au plus.
16:44En cas d'urgence, j'irai le délivrer.
16:45Le délivrer?
16:47Ça, je doute qu'il garde un très bon souvenir de son passage à Paris.
16:51Mon ami est un sacré breton, vous savez.
16:54De Gaulle, d'accord, les Anglais...
16:56Quoi?
16:57Et l'ami Édouard en entendent sévère.
17:00Je les ai laissés au milieu d'un débat sur Dunkerque et Mercelle-Kébir.
17:02J'ai cru qu'ils allaient en venir aux mains.
17:04Ce n'est pas risqué.
17:05Je veux dire, le laisser seul en milieu hostile.
17:07Ah non.
17:08On ne laissera pas notre Anglais sortir de la clinique.
17:10J'ai donné mes instructions.
17:12Oh, il serait très bien soigné.
17:13Nous en faites pas pour lui.
17:15Il est en chirurgie.
17:16Les infirmières sont très compréhensibles.
17:18On lui a trouvé deux ou trois d'Ikens à bouquiner.
17:20Le rêve.
17:23Et ici?
17:24Tout va bien?
17:25Oui, tout va bien.
17:28Nous vous avons déjà assisté à la messe.
17:30Ah.
17:30De six heures.
17:31Nous sommes conviés aux divers offices de la journée.
17:35Silence au réfectoire.
17:36On ne fume pas.
17:37On ne lit pas.
17:38Ou alors, c'est à bailler.
17:42Je vois.
17:47C'est comme ça, commandant.
17:50Pas surtout par des écoles, des couvents, des châteaux.
17:53Nous sommes nombreux.
17:54Il faut de la place pour loger le monde.
17:56Les HBM, c'est pas possible.
17:58Oui, mais j'aurais plutôt cru que c'était comme chez nous.
18:00C'est-à-dire?
18:01Ben, les châteaux, les couvents, les écoles.
18:04Avec l'ennemi, quoi.
18:05Souvent.
18:07Trop souvent.
18:08Ceux-là s'en tireront de toute manière.
18:09Ils auront toujours un pied dans chaque camp.
18:11Un parent, un frère.
18:13Le juge d'aujourd'hui sera peut-être condamné demain.
18:15Ça marche aussi à l'envers.
18:17On ne sait quand jamais trop fort dans les familles.
18:20Pour les petits, par exemple, c'est autre chose.
18:22Moi, je suis un petit.
18:23Je fais le sale boulot.
18:24Léo, je tue.
18:26J'obéis à ceux qui m'envoient mes allières les mains à leur place.
18:29Une espèce de bourreau, quoi.
18:31On me donnera des médailles.
18:33Ou le poteau un petit matin, pourquoi pas.
18:35On verra bien.
18:36De toute manière, ce ne sera plus très long.
18:40Et Léo, il dort encore?
18:42J'irais bien rejoindre l'anglais chez votre ami le chirurgien, moi, tiens.
18:45Il prend assez de risques avec un seul homme.
18:47N'oubliez pas qu'il traite aussi les officiellement.
18:49Vous n'avez pas répondu?
18:51Léo.
18:51Ben, il a pris le métro.
18:56Le métro?
18:58Quel métro?
18:59Ben, Rolly, je suis du marché noir.
19:02Le copain Marcel.
19:03Beuvron?
19:04Marcel Beuvron, il avait l'adresse?
19:06Oui.
19:07Mais, nom de Dieu, qu'est-ce que c'est que ces cons?
19:09Je ne peux pas vous laisser cinq minutes sans que vous fassiez les imbéciles.
19:12Je vais vous laisser tomber, moi, bande de cons.
19:13Vous allez d'abord commencer par vous exprimer comme un fils de Dieu, et non comme une brute.
19:17Blasphème, non?
19:19Pas vraiment.
19:20Comment pas vraiment?
19:21Vous avez blasphémé le saint monde de Dieu.
19:22J'étais à dix mètres, je vous ai entendue.
19:25Peut-être que j'ai parlé un peu, un peu fort, mettons.
19:28Et si je ne vous avais pas interrompu?
19:30Maintenant, ça suffit comme ça, je vais reconnuer une certaine incorrection.
19:33Vous l'entendez?
19:34Il va recommencer.
19:37Retournez au guichet, ma fille.
19:39Je m'occupe de cette affaire.
19:45Allez.
19:45Allez.
19:45Allez.
19:50Il se peut que vous soyez contraint de demeurer plus longtemps que prévu parmi nous, messieurs.
20:07Je vous demande donc d'observer un minimum de nos règles.
20:11Ce que la soeur ne vous a pas dit, ma mère, c'est la raison pour laquelle j'ai explosé.
20:17Il n'y a pas de raison raisonnable de blasphémer.
20:21J'ai un homme en l'air dans Paris, un Canadien, qui pourrait ramener ici les boches d'une heure à l'autre sans même s'en douter.
20:30Les Allemands n'ont jamais mis les pieds ici.
20:34Je ne leur permettrai de commencer ni aujourd'hui ni demain.
20:38Soyez-en assurés.
20:43Vous avez dit tout à l'heure que notre passage ici pourrait être plus long que prévu.
20:46Oui, nous attendons quelqu'un de très important qui doit se joindre à votre groupe.
20:54Quelqu'un d'important ?
20:55Très.
20:58Vous ne savez pas qui ?
21:02Je ne sais ni qui, ni quand.
21:06Permettez-moi un conseil qui vient de l'expérience.
21:10Plutôt que de vous laisser envahir par votre tempérament naturel à tendance apoplectique,
21:20à l'aidant vous agenouiller quelques heures dans la chapelle.
21:23C'est souverain contre la colère et l'inquiétude exagérée.
21:40J'espère que ça ira comme taille.
21:52De toute façon, je n'ai rien de plus grand.
21:55Pour le début, avec 20 000 dollars et le crédit de la banque, ça irait.
21:59T'en fais pas, on les aura. Peut-être même qu'on les a déjà.
22:07Ce qui coûte le plus, c'est les chevaux.
22:08Hein ?
22:09Ça demande des bâtiments spéciaux.
22:13Au moins un homme.
22:15Pour moi, c'est du luxe, les chevaux.
22:17Exactement.
22:18Un luxe.
22:19Mais c'est tellement beau.
22:21Tiens, les voies, la maison, le lac, les chevaux, la forêt, juste une barre, presque noire.
22:27Loin.
22:28Loin.
22:29Loin.
22:32Le plus joli de tout, c'est Octobre aujourd'hui.
22:36L'été indien.
22:39Tu vois les érables rouges, mais rouges, ou bien jaunes.
22:45Et il fait pro, mais pro, d'une douceur.
22:49Avec Henri et Paul, celui qui est mort dans l'histoire de Dieppe.
22:53Et le père aussi, bien sûr.
22:55Combien de fois on est allé tout matin, tout matin, voir rentrer les bêtes dans les bois ?
22:58Les bêtes, quelles bêtes ?
23:01Oh, ce qu'il y a.
23:02Les chevaux, un arnais.
23:05On avait même un ours un temps.
23:07Il est venu aux poubelles, dis donc.
23:08Un ours ?
23:09Oui.
23:09On ne peut pas rester ici, tu comprends ?
23:11Enfin, à tous les cas, moi, je ne peux plus.
23:13Je vais là-bas, même sans toi.
23:17Non, non, non, non, je m'occupe de tout.
23:20Oui, oui.
23:20Oui, oui, à boire aussi.
23:23Non, mais ce qu'il faudrait, c'est que tu demandes à Thérèse de venir avec nous.
23:26Ah, oui.
23:26Non, mais mon copain aussi, il est sérieux.
23:31Bon.
23:32Bon, alors d'accord, on sera là vers midi, midi et quart.
23:36Oui, je t'embrasse.
23:39Je vais leur prendre mon magot sans lui dire exactement ce que je vais en faire, ça ne va pas être facile.
23:42Et pourquoi tu lui dis pour la vérité tout net ?
23:45Elle me demanderait sa part.
23:47Je la connais pour l'être mignonne et tout, mais...
23:51Elle n'a pas besoin de ses doigts pour compter juste, je te le dis.
23:53Une affaire.
23:57Voilà, on va lui présenter ça comme une affaire.
23:59Tu vends quelque chose, hein ?
24:01Tu me vends quelque chose à moi.
24:03Une occasion formidable.
24:04En Suisse.
24:06Non.
24:07Non, pas en Suisse.
24:08Ton accent...
24:09Non, ben...
24:10Même discret, le peu que tu en as, il n'est pas Suisse.
24:13Ou alors...
24:14Suisse-normande.
24:22Attends.
24:23C'est le mieux.
24:29Tes parents sont morts dans un bombardement à Rouen le 12 mars.
24:32Tu te souviendras ?
24:34Ben, c'est bien la date qu'on a vue tout à l'heure.
24:38Oui.
24:39Mais...
24:40Je pensais au deuil, excuse-moi.
24:4212 mars.
24:44Le deuil ?
24:44Ben, pour les deux parents, mort d'un coup.
24:46C'est suffisant, six mois de deuil ?
24:48Maintenant, tu sais, il faut que je ne chipote plus là-dessus, là.
24:53Ben, ce qu'il faut, c'est penser à tous les détails, parce que...
24:55Avec Paulette, hein, c'est pas dans la poche.
24:58Un petit truc et...
24:59Crac, tu m'avais dit le contraire, il me semble.
25:03Ben, puis t'es coincé.
25:04Ben, fais attention de procasser les bouteilles de chambre, c'est du bon, hein.
25:08Les fristes, celui-là, ils n'en ont pas bu depuis bientôt un an.
25:10Bon, alors, résume.
25:13T'es orphelin, de père, de mère, ni frère ni soeur, t'en as marre de tout.
25:17Tu veux changer d'air, tu me vends ta ferme et tu vas t'engager par l'Espagne.
25:23La guerre s'arrête à travers le jour ou l'autre, c'est forcé.
25:25Alors, beurre, fromage, les gens vont s'acheter dessus.
25:30La viande, les oeufs, la nature, quoi.
25:3350 hectares.
25:36Laiterie, fromagerie, la ferme.
25:39Moi, ça me va.
25:41Alors, je te laisse tout mon stock et 20% du dépôt.
25:4625, c'est ce qui est convenu depuis le départ, non ?
25:49On n'a rien retrouvé ?
25:52Oh, c'est terrible, ces bombardements.
25:54Ah, oui, c'est... je pars.
25:56C'est la guerre que vous avez faite ensemble ou seulement le régiment ?
25:58Ah, bon ?
26:00Hein, le régiment ?
26:01Non, il est trop jeune pour être de ma classe.
26:03Je t'ai raconté les derniers jours avant l'armistice, mais t'écoutes rien.
26:06Oh, ben, c'est dans quelle région exactement, vous dites, cette ferme ?
26:10On boit... on boit d'abord au retrouvaille.
26:13Hein, le reste en attendant parler.
26:15Puis, j'ai pas encore dit vraiment oui, moi.
26:17Mes enfants, vous êtes tous dans le même cas.
26:40Je vous laisserai donc le soin de vous présenter vous-même les uns aux autres.
26:45C'est bon ? On s'habitue ?
26:46J'espère que nous n'aurons pas le temps, ma mère.
26:48Si la personne que nous attendions est enfin parmi nous...
26:51Hélas, non.
26:52Je vous ai dit que ces jeunes gens sont dans votre situation, c'est la filière qui nous les envoie.
26:58Celui que nous attendons est une personnalité.
27:02Je vous laisse. Je vous reverrai dans la soirée.
27:04Tony Capella, American, abattu sur la côte de Zélande.
27:12Je suis American aussi, Saint-Bronstein, observateur.
27:16J'ai observé trop près.
27:17Bon, alors d'où Cyril Fleurdey, un belge, et un canadien, le commandant Pierre Dumont, pilote de bombardier.
27:32Il y a aussi le mitrailleur de Tourelle, mais il a pris une permission.
27:35Vous le verrez ce soir.
27:37Alors, on est un castor.
27:40Et vous, abattu, également ?
27:42Non, français, résistant, armé de l'ombre, terroriste.
27:46C'est moi qui abattre lâchement les autres.
27:55Pas où de vous passer ?
27:57À la dernière ville.
27:59Ça s'appelait...
28:00Quelque chose comme Cambridge.
28:04Cambrai ?
28:06Oui, c'est Cambrai, c'est ça.
28:08Et vous n'avez pas donné mon portefeuille ?
28:11Non.
28:12Vous étiez chez un notaire ?
28:14Non. Nous avons à attendre deux jours devant la frontière.
28:18Mais ça n'allait pas pour l'endroit pour passer.
28:22Le jeune homme qui devait nous faire le chemin...
28:26Comment est-ce qu'il s'appelait ?
28:29Attraper.
28:32Attraper, lui, par les arguments.
28:34Vous savez son nom ?
28:37Michel.
28:39Vous parliez d'un notaire.
28:41Maître Senley.
28:43Oui ?
28:43On m'a prévenu au dernier moment qu'il était brûlé.
28:46Je m'en doutais.
28:48Tu vois, je me doutais de quelque chose.
28:50Arrêtez ?
28:51Non.
28:53Mais il y aurait eu une perquisition chez lui.
28:56Il connaît cette adresse ici, le couvent.
29:00On ne peut pas rester une heure de plus ici, c'est trop risqué.
29:03Un vrai chrétien saurait qu'ici il n'a rien à craindre.
29:07C'est dehors que les Allemands sont les maîtres.
29:10Ici,
29:12c'est lui.
29:13Vous êtes de l'âme à l'herbe ?
29:25Oui.
29:26C'est trop drôle.
29:28En fait, c'est trop drôle.
29:29Et pour quoi ?
29:30Je suis du Nebourg.
29:32Maman est une la piche d'Ecto.
29:36Vous connaissez Marinette ?
29:38La belle Marinette.
29:40C'était ma meilleure amie.
29:41Qu'est-ce qu'elle a pu faire la vie, celle-là ?
29:44Avec vous, le secours ?
29:46Non, ça va.
29:48Elle a vu toujours la descente sur l'ouvier ?
29:52Oui.
29:53Oui.
29:54En tout cas, l'an passé.
29:58Une ferme avec l'électricité ?
30:00Je ne vois pas où vous situez exactement.
30:02Ce n'est pas à la haie, à l'herbe.
30:04Exactement.
30:04C'est un écart.
30:06Ah, c'est un écart.
30:08Voilà.
30:09Mais c'est un écart vers où ?
30:11Vers Pont-de-l'Arche ?
30:12Vers Croville ?
30:13Vers Croville, Pont-de-l'Arche.
30:18Non.
30:19Ah, non !
30:20C'est là où il y a...
30:24Il me fait marcher.
30:27Oui.
30:28Oui.
30:29Non.
30:31C'est sur la route de Surville ?
30:33Ah.
30:34Ah.
30:35Je vois exactement maintenant.
30:38Je vois.
30:38Il est bon, hein ?
30:44Bref.
30:44Non.
30:46Il ne s'appelait pas presque, là où je veux dire.
30:49Marinette a fréquenté le garçon.
30:51L'aîné.
30:53Les autres aussi, je crois.
30:57Ah, j'ai une voix sur le bout de la langue.
30:59Deux lettres.
31:00Non, c'est quoi de l'aide de l'aide ?
31:03C'est après.
31:06Servez-vous ?
31:06Ah, non.
31:06Ah, non.
31:07C'est si, mange.
31:08Non, parce que...
31:09Et alors, on va se dépêcher, parce que si on va le cinéma, il est temps de faire la queue, hein ?
31:12Ça se trouve, on s'est connus quand on était tout petits ?
31:15Ah, non, non, non, si ça se trouve.
31:18Sûrement, même.
31:20Vous avez su pour son mariage ?
31:23Le fameux coup.
31:27Ah, ah, oui.
31:31Oui, c'était un fameux coup, quoi.
31:33Oui, mais la dot.
31:36Elle a quand même réussi à lui faire croire qu'elle avait une dot.
31:40Celui qu'elle a épousé, c'était un marchand noble de Rouen.
31:43Alors, pour le décider...
31:45Vous pourriez me dire pour les toilettes ?
31:46Je te montre.
31:47De quoi vous ça se tient ?
31:47Oui, je te montre.
31:50Racontez-lui, Léo.
31:51Un scandale.
31:52Oui, je te montre.
31:55C'est vraiment le plus dur.
31:56Qu'elle connaisse le secteur ou soi-disant « tu me vends ton bien », c'est vraiment la poisse.
31:59Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
32:01Depuis que Thérèse est là, je me sens comme un poisson.
32:03On va bien sortir de la flotte.
32:04Moi, je vais dire la vérité.
32:06J'en ai assez de faire des bulles.
32:07Je crois que ce serait mieux pour tout le monde, en effet.
32:12Hein ?
32:13Ben voilà, c'est ce que je t'avais dit.
32:14J'attends cette vérité.
32:17Ce monsieur n'a jamais mis les pieds à l'aim à l'herbe.
32:20Alors, d'où sort-il ?
32:21Mais qu'est-ce que ça cache, tous ces mensonges ?
32:24Je suis canadien, sacrament.
32:29C'est ça, la vérité.
32:30Je suis le canadien du Québec.
32:33On ne peut pas partir avant d'avoir récupéré les hauts.
32:38Il serait trop dangereux de laisser derrière nous.
32:41À mon avis, nous ne risquons rien.
32:43Si les Allemands ont découvert en perquisitionnant chez Maître Senley
32:47que son étude était un maillon d'une chaîne d'évasion,
32:51leur intérêt n'est pas de nous donner l'éveil.
32:53Ce serait tellement plus rentable pour eux de nous épargner,
32:58que nous savent ici,
33:00et de descendre la filière avec nous.
33:03À coup de filet général,
33:05lorsqu'ils auront identifié chaque maillon de la chaîne,
33:07ça, oui, j'y crois.
33:11Je les connais bien.
33:12Très bien.
33:16Ils ne sont pas si stupides
33:17pour se contenter d'une opération fragmentaire.
33:21Une perle ne les intéresse pas
33:23s'ils peuvent avoir tout le collier.
33:27À moins
33:27que ce soit vraiment une très grosse perle.
33:30Prends ton appareil, Paulette.
33:34Si jamais ce que dit Léo est vrai,
33:36je vais une photo souvenir.
33:38Formidable, elle a raison.
33:40Quand on sera là-bas dans 5 ans, 10 ans,
33:42enfin, peu importe,
33:43on montrera ça aux gamins.
33:44Regardez vos parents pendant la guerre à Paris,
33:47au milieu des Allemands.
33:48Ah, moi, les enfants, je suis pour.
33:50Ah, je suis pour.
33:51Surtout le début.
33:59Attends, Marcel.
33:59Bon, attention, souriez, hein.
34:02Oui.
34:02J'ai fait la farce.
34:03Attention.
34:05Clac.
34:06Bon, maintenant, fie ça,
34:07sinon, on va rater la deuxième séance.
34:09Ah, ben, attends,
34:09il me faut une photo, moi.
34:11Pour mes souvenirs.
34:16Bon,
34:18vous êtes...
34:18Oh, tu es avec moi?
34:20Oui.
34:22Vite.
34:24Photo.
34:29Tu vois bien,
34:32une photo,
34:33je te jure.
34:37Autre difficulté domestique,
34:39le resommelage,
34:41en tise de la mère de famille.
34:43Aujourd'hui,
34:44le bois a remplacé le cuir.
34:46De grands ateliers
34:47ont été organisés
34:47par les groupements professionnels
34:49de la chaussure.
34:50Avec rapidité,
34:55les semelles
34:55en bois flexible
34:56sont posées.
35:04Le fraisage mécanique
35:05des contours
35:06de la semelle
35:06et du talon
35:07avant le finissage.
35:13Vous auriez tort
35:14de vous en priver.
35:15Vous voici ressemelé,
35:16monsieur,
35:17pour 20 francs.
35:18Tu dis ça
35:19parce que tu es gentil.
35:22Dans huit jours,
35:22tu ne penseras plus à moi.
35:24Qu'est-ce que je dis?
35:26Demain.
35:28Tu ne me connais pas bien?
35:30Je te jure
35:30que je te ferai venir.
35:32Sur ma tête.
35:35Dès cette saloperie
35:35de guerre finie.
35:37Tu verras.
35:39La deuxième maison,
35:40je la ferai pour nous.
35:41Et si on partait ensemble,
35:43tous,
35:43au lieu d'attendre?
35:45Les emmener,
35:46les femmes?
35:47Bah, mon pauvre vieux,
35:47moi, je veux bien.
35:48Seulement,
35:50comment ça va tourner?
35:51T'en as une idée, toi?
35:53Moi, tout seul,
35:54je me l'émerderai toujours.
35:57Personne ne me pièdera.
35:59Seulement,
36:00avec poulettes.
36:01Je n'oserai plus rien
36:02tenter, moi.
36:04Au fond,
36:04c'est vrai.
36:06On sera un poids mort.
36:09On patientera.
36:11On ne sera pas les seuls
36:12en ce moment
36:12à attendre des nouvelles.
36:13bon,
36:18alors,
36:18attends,
36:193,
36:204,
36:20ça fait 12,
36:2212,
36:2212,
36:23bon,
36:2415,
36:2516,
36:2510,
36:267,
36:2618 rouleaux
36:27de 20 napoléons.
36:28Ah ben,
36:47à ce coup-là,
36:48je crois que c'est
36:48la bonne porte.
36:59On a bien fait,
37:00crois-moi,
37:00ils auraient voulu
37:00nous accompagner.
37:02Peut-être pas Paulette,
37:03mais Thérèse,
37:04elle serait restée pendue
37:05à ton coup.
37:06Elles vont nous attendre
37:07toute la nuit.
37:08Ben, non,
37:09de toute manière,
37:10autant qu'elles s'habitent
37:10tout de suite.
37:13C'est la vie.
37:16Qu'est-ce que c'est?
37:18C'est la vie.
37:37C'est la vie.
37:37C'est la vie.
37:46C'est la vie.
37:46J'ai tout expliqué à la mère supérieure, c'est elle qui commande ici, mais elle est d'accord.
37:53Il faudra vous faire une raison, mon ami, vous ne gouvernez pas le monde entier.
38:01Je pars m'engager chez De Gaulle, ça te va comme feuille de roue ?
38:16C'est vrai ce qu'il m'a raconté ?
38:31J'ai bien peur que oui.
38:34Explique, il vient seulement de me donner les détails.
38:38Bon, à la frontière, quand j'attendais avec Tony, les gens chez qui je dormais ont parlé devant moi de Michel.
38:45Il était pris chez Louis, parce que sa famille était prise avant.
38:49Et c'est là que ça devient vilain.
38:52Sa famille, ils sont des mineurs polonais juifs.
38:59C'est ça qui me...
39:01Tu vois, je suis juif aussi, alors...
39:05Il y avait beaucoup de mon prix avec lui, tous juifs, communistes, c'est une radio qui les a fait prendre.
39:10Et il y avait des morts.
39:12Ils se sont battus avec les Allemands, et parmi les morts, il y avait un Canadien.
39:17Ça peut être que Joseph.
39:20Joseph Tardy.
39:22Celui qui a sauté avec moi.
39:23Tant que nous descendons la filière, il ne se passe rien, même en commettant les pires imprudences.
39:29Par contre, dès qu'on la remonte, c'est la catastrophe.
39:33Le notaire, pas de proflure sur la fenêtre, Michel, et maintenant les mineurs.
39:38J'en viens de me dire que notre grande chance, c'est d'avoir dû quitter le train.
39:42On nous attendait sûrement à Pantin ou Gare du Nord, et pas que des amis.
39:45Mais dites donc, vous pouvez bien parler d'un type que vous avez lâché en route.
39:49Ou plutôt, qui vous a lâché ?
39:51Le prisonnier évadé ? Lucien ?
39:54Il ne cherche rien de son côté.
39:56Et pourquoi ? Au contraire ?
39:58Il serait demeuré dans le convoi avec nous.
40:00Et la jeune fille l'a bien dit hier.
40:02Les Allemands ont intérêt à tout connaître, pas seulement un petit morceau.
40:04D'accord. Sauf si vraiment, il ne supporte pas de descendre au fond.
40:09Qu'il le veuille ou non, il perd le fil.
40:11Alors, tant pis. On se revanche sur ce qu'on sait. On grille tout en remontant.
40:15Cambrai, le coron, Michel, laissez-moi jusqu'où ils sont allés dans ce sens-là.
40:20Le coup est moins beau que prévu, mais ça reste un coup terrible.
40:23Il a toujours été avec nous.
40:25Comment il aurait prévenu les Allemands ?
40:28La nuit.
40:30J'habitais chez son voisin.
40:31La nuit, le vieux est venu me trouver.
40:34Lucien avait disparu.
40:37Vous nous dites ça aujourd'hui ?
40:39Vous aussi, vous aviez disparu hier.
40:41Je ne vous accuse pas pour autant de nous avoir dénoncé à l'ennemi.
40:45Ce sont les circonstances qui m'amènent à réfléchir.
40:48Et comme je découvre un détail inquiétant, je vous le livre.
40:52Continuez, commandant. Il avait disparu ?
40:54Nous l'avons retrouvé à l'Estaminet.
40:56Passablement dérangé.
40:58Il avait téléphoné.
40:59Le fumier.
41:00Ça ne prouve rien du tout.
41:02Pas tout, ça ne prouve rien.
41:04Toi aussi, tu as téléphoné.
41:06Chez le notaire.
41:08Ça ne prouve rien, d'accord, mais j'aimerais le cuisiner quand même, figure-toi.
41:10Malheureusement, où ?
41:13S'il est arrivé à Paris, j'ai un bout d'adresse.
41:17Il t'aurait donné son adresse ?
41:18Oui, rue de Fleurus.
41:21C'est facile à retenir pour nous autres, ça.
41:23Par exemple, dans le numéro, il y avait un 5, à ce qu'il me semble.
41:2625 ou 35.
41:29Vous ne les avez pas trouvés bizarres, vous ?
41:35Les toilers en place, ils nous prennent pour des flics.
41:37C'est ennuyeux, ça.
41:38Oh, forcément.
41:40Dites, il y a un truc qui me revient.
41:42Il y avait un balcon.
41:43Un grand balcon.
41:44C'est déjà mieux, un 5 et un grand balcon.
42:03Voilà !
42:05Monsieur Lenoir.
42:07Bonjour, madame.
42:09Monsieur Lucien Lenoir, c'est bien ici ?
42:12Oui, enfin, il n'y a personne.
42:14Madame est partie, et puis lui, il est prisonnier depuis la débâcle.
42:18Je sais, madame, je suis un ami, on était dans le même stalaï.
42:21Il m'a téléphoné hier de passer le voir, il s'est évadé.
42:24Ça, moi, je ne l'ai jamais revu depuis 40.
42:27Qu'il soit évadé, c'est possible, mais...
42:30Bien, donnez-moi l'étage, madame.
42:33Et gare à vous si la perquisition livre la moindre trace de son passage.
42:36Il peut être venu sans que je le voie, j'ai pas les yeux dans le dos.
42:39L'étage, madame.
42:40Eh, vous avez une carte, tout de même, dans la police ?
42:44J'ai surtout ça, madame, quand on ne se conduit pas en bonne française.
42:48Cinquième gauche.
42:50Mais nous, on n'est pour rien dans ces histoires-là.
42:53Je me reposais, je travaille de nuit.
42:55Le sien, ses oreilles, il est repassé.
42:58Quand ?
42:59Avant-hier.
43:00On se doutait bien, mais pour dire de savoir vraiment.
43:03Vous dites qu'il est repassé, mais où est-il maintenant ?
43:06Ça, il s'est fait d'une valise et bien adieu.
43:09Il aimait beaucoup sa femme, pourtant, elle n'était pas là quand il est rentré.
43:12Vous pensez bien que non.
43:13Il n'est pas reparti sans donner une adresse au joindre.
43:15Je vous jure que non, rien.
43:18J'étais désespéré.
43:19On l'a consolé comme on a pu.
43:22Une loque.
43:24Pauvre carte.
43:25Alors non.
43:26Puisque vous n'y mettez pas la bonne volonté, je vous embarque.
43:27Vous aurez tout le temps de se souvenir plus précisément en cellule.
43:29Mais je vous jure, monsieur...
43:31Ma femme n'a pas de santé.
43:33Si je savais ce que vous me demandez, vous pensez bien que...
43:37Ou alors chez ses parents...
43:40à Bagneux.
43:42Lulu !
43:44Tu veux venir ?
43:45Il y a une visite pour toi.
43:47Un camarade de captivité.
43:49Bonjour, Lulu.
43:59On entre là-dedans et on cause.
44:03Vous aussi, madame.
44:08Qu'est-ce que vous lui voulez ?
44:10C'est honteux ce que vous faites à un garçon qui a déjà plus que son compte de misère.
44:14Je vous en prie, madame, de compliquer pas tout.
44:16Et français en plus.
44:18C'est propre comme travail.
44:19C'est du joli.
44:20Laisse, madame.
44:21Laisse.
44:23De toute manière, maintenant, je m'en fous de retourner là-bas.
44:25Même en discipline.
44:28Je m'en fous de crever.
44:29Parle pas comme ça.
44:31Serait-il que pour moi et pour ton père.
44:34Parle pas comme ça.
44:35Lâchez ce pistolet.
44:36Un évadé, c'est pas un brigand tout de même.
44:37Il va vous suivre.
44:38C'est gentil, mon gars.
44:40Je veux bien vous croire, madame.
44:41Malheureusement, je dois surtout savoir si c'est un gentil traître.
44:55Traître?
44:58Traître?
45:01Pourquoi ça, traître?
45:03Je le tiens.
45:04Tu te souviens de moi?
45:05Oui.
45:06Là-haut, quand on a passé la frontière belge.
45:07Oui.
45:08Et le Coran aussi.
45:09Les polonais.
45:10Oui.
45:11Vous avez réussi à passer tous les cas.
45:12L'anglais aussi.
45:13C'est à des camarades dont je t'ai parlé.
45:14Mais alors?
45:15Ça devrait être un ami.
45:16C'est vrai, ça?
45:17Je comprends plus du tout.
45:18Qui c'est celui-là?
45:19Un ami?
45:20Non.
45:21Non.
45:22Non.
45:23Non.
45:24Non.
45:25Non.
45:26Non.
45:27Non.
45:28Non.
45:29Non.
45:30Non.
45:31Non.
45:32Non.
45:33Non.
45:34Non.
45:35Non.
45:36Non.
45:37Non.
45:38Non.
45:39Non.
45:40Non.
45:41Non.
45:42Non.
45:43Jeaufois petit.
45:44Je suis trop high!
45:45Ça fait BILL!
45:46C'est parti!
45:47Biens.
45:48Un homme.
45:50Je suis à la fin!
45:51Un homme.
45:52Ça vient d'allombarder!
45:53Pois bien?
46:13surface. Je veux bien, mais lui qui n'est pas descendu au fond, il a du tout voir, lui.
46:20Et il fait les pâtés. Écoutez, monsieur, vous avez sûrement vos bonnes raisons, mais
46:24il y a sûrement un moyen de se comprendre en parlant. Si vous voulez bien monter, on
46:30se regardera droit dans les yeux. On se dira tout ce qu'on sait. Au moins, on ne sera pas
46:34comme des chiens à guetter et à se mordre. Je ne l'ai pas eu pendant trois ans. Et hier,
46:42je l'ai empêché de se tuer. Comme ça ne peut pas qu'on ait comme ça, tous sur le dos,
46:47sans pouvoir se défendre.
46:51T'as voulu te tuer ?
46:55Ta femme ?
46:58Elle a foutu le camp, c'est ça ?
47:03Elle a dit, hein ?
47:05Pauvre camp.
47:08Les boches l'ont arrêté, oui.
47:12D'aura
47:22ила ta gueulem, singh d' scared, oui.
47:25Peu업 pardon.
47:26Merci.
47:27Voilà.
47:29исторien, je me lović, c'est ça.
47:33T'rabre pays, c'est ça.
47:35C'est incroyable.
48:01Vous n'avez donc aucune idée de l'endroit où vous êtes.
48:05Aucun respect pour celles qui vous accueillent.
48:09Vous vous trompez, ma mère.
48:10On voulait vous offrir quelque chose pour tout le mal qu'on vous donne.
48:13Alors on en profite pour tuer le temps par la même occasion.
48:16Quelque chose ?
48:18Pour la communauté ?
48:27Vous pouvez y aller les yeux fermés, ma mère.
48:30Je les ai directement par quelqu'un de la préfecture.
48:35Tout de même, n'est-ce pas, c'est irrespirable.
48:41Ouvrez dans la fenêtre.
48:42Bon, non, moi j'arrête. Ça coûte déjà plus cher qu'un hôtel de luxe.
48:48Merci, madame.
48:54Merci, madame.
48:55Merci, madame.
48:56Merci, madame.
48:57Merci, madame.
48:58Merci, madame.
48:59Merci, madame.
49:00Merci, madame.
49:01Merci, madame.
49:03Merci, madame.
49:04Merci, madame.
49:06Merci, madame.
49:07Pardon.
49:08Merci, madame.
49:09Merci, madame.
49:10Merci, madame.
49:11Merci, madame.
49:12Merci, madame.
49:13Merci, madame.
49:15Merci, madame, merci, madame.
49:16Et puis, de la maison, j'emmenais pas large.
49:19J'essayais de voir de la lumière arrière.
49:22Pour un peu, je réfléchis le corps.
49:26Et puis, j'entre, je monte, il n'y a pas de bruit la roue.
49:33Je sonne, je sonne.
49:36Je n'étais pas dans la situation de réveiller tous les escaliers.
49:41J'ai quand même fait pas mal de bruit, les voisins sont venus.
49:45Sur lequel tu as téléphoné depuis l'estaminé ?
49:49Ouais.
49:52Déjà, dans ce courant, ils m'avaient tout retourné avec leur manière de vouloir m'épargner.
49:57C'est pour ça que je m'étais m'étiquité.
50:01La ligne va bien, ouais, mais on ne peut pas aller vous la chercher.
50:04Elle est partie depuis quelques temps.
50:06Ne vous inquiétez pas, tout s'arrangera.
50:11On a sa fierté.
50:13Sans ça, je leur aurais demandé pourquoi ses dernières lettres montaient à deux mois.
50:19Neuf semaines, exactement.
50:22C'est pour ça que je me suis évalué.
50:26Plus de nouvelles.
50:30Un jour, en rentrant de commandos de travail, ça m'a pris.
50:34Pas de plan, rien préparé.
50:37Et ça a marché.
50:40J'avais déjà essayé deux fois en calculant tout, rien à faire.
50:43Et là, je chauffe du camion et...
50:46ça marche tout seul pour incidire.
50:51Ça marchait même trop vite.
50:52Plus j'approchais, plus j'avais peur.
50:58Elles m'avaient quitté.
51:01Il n'y a pas d'autre explication.
51:02Ben, si.
51:12L'explication, c'est qu'elles étaient mises dans la résistance.
51:17Les voisins m'ont appris ça à petits coups.
51:22Arrestation à son travail, la perquisition.
51:24Ils connaissaient quelqu'un en commissariat, alors.
51:31Jusqu'à Suray, on a eu une trace.
51:34Jusqu'au début juillet.
51:38Après, personne, c'est plus rien.
51:45Sauf moi.
51:46Moi, je sais qu'ils l'ont tuie.
51:55Pas de proie, rien, mais...
51:58Je le sais.
52:02Dans mon cœur.
52:05Je le sais que trop.
52:06C'est bien que vous soyez revenus.
52:35On va partir ensemble.
52:36Et je vous jure que je leur ferai payer ce qu'ils m'ont fait.
52:43À la petite et à moi.
52:44Sous-titrage Société Radio-Canada
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