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  • il y a 5 mois
L’émissaire américain est attendu à Moscou mercredi ou jeudi, juste avant la fin de l’ultimatum de Donald Trump. Le Kremlin joue l'apaisement, mais sur le terrain, les forces russes poursuivent leurs offensives. Le président américain va-t-il réussir à faire plier Vladimir Poutine. On en parle avec : Jean-Didier Revoin, correspondant de BFMTV à Moscou (Russie). Marianna Perebenesiuk, journaliste indépendante franco-ukrainienne. Hugues Pernet, premier ambassadeur de la France en Ukraine. Le lieutenant-colonel Vincent Arbaretier, historien militaire, docteur en science politique et histoire contemporaine. Antoine Heulard, correspondant de BFMTV à Washington D.C. (États-Unis). Et Anne Bouaziz, correspondante de BFMTV à Marseille (Bouches-du-Rhône).

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00:0018h02, on en revient donc à l'actualité internationale et ce compte à rebours d'une certaine manière.
00:05J-4 avant la fin de l'ultimatum américain lancé à la Russie sous peine de sanctions.
00:11Si Vladimir Poutine, vous le savez, ne met pas un terme au conflit et à l'offensive actuelle en Ukraine,
00:17alors qu'on attend à Moscou cette semaine l'émissaire spécial de Donald Trump,
00:21le Kremlin semble jouer l'apaisement.
00:23On est en ligne avec Jean-Didier Revoin, notre correspondant à Moscou.
00:26Bonsoir Jean-Didier.
00:27Dès les dernières déclarations de Dmitry Peskov, le porte-parole du Kremlin, semblent plutôt, plutôt apaisantes.
00:33Oui, effectivement, même s'il n'a pas cherché à minimiser ou excuser les propos de Dmitry Medvedev
00:39qui ont amené Donald Trump à repositionner des sous-marins nucléaires américains.
00:43Je vous propose d'écouter le porte-parole du Kremlin.
00:46Dans cette situation, il est évident que les sous-marins américains sont déjà en service de combat.
00:52C'est la procédure standard.
00:53Mais en général, nous préférons ne pas nous engager dans de tels débats, ni commenter cette question.
01:00Nous sommes extrêmement prudents dans nos déclarations concernant les questions nucléaires.
01:05Comme vous le savez, la Russie maintient une position responsable.
01:09Naturellement, nous pensons que tout le monde devrait être très prudent avec la rhétorique nucléaire.
01:13Il ne peut y avoir de vainqueur dans une guerre nucléaire.
01:16C'est l'idée principale de notre position.
01:19Alors c'est l'occasion aussi pour le porte-parole du Kremlin de rappeler d'abord que seul Vladimir Poutine définit la politique étrangère de la Russie
01:26et ensuite que le pouvoir appelle à la prudence dans la rhétorique nucléaire, comme il l'a dit.
01:32On dirait que le changement de ton de Donald Trump n'a pas froissé le Kremlin, qui dit attendre l'émissaire américain Steve Witkoff à Moscou mercredi
01:43pour une rencontre qu'il a qualifiée d'importante et d'utile, sans donner d'autres précisions.
01:48C'est l'occasion enfin pour Dmitry Peskov d'ouvrir des perspectives sur une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.
01:54Le porte-parole a dit qu'elle était possible, à condition que le travail préparatoire des experts en vue d'une telle rencontre soit terminé,
02:01ce qui n'est d'après lui pas encore le cas.
02:03Merci Jean-Didier. Jean-Didier Revoin à Moscou pour BFM TV.
02:06Nos invités ce soir, Mariana Perret-Bénesuc, journaliste, bonsoir.
02:10Vous êtes experte de ces questions du conflit ukrainien.
02:13À vos côtés, le lieutenant-colonel Vincent Arbarotier, historien, militaire, docteur en sciences politiques et d'histoire contemporaine.
02:20Et puis Hugues Pernet, bonsoir, premier ambassadeur de France en Ukraine
02:23et auteur de journal du premier ambassadeur de France à Kiev aux origines de la guerre.
02:27C'est aux éditions Flammarion.
02:29On va reprendre les déclarations de Dmitry Peskov.
02:31C'est intéressant.
02:31Il a dit que tout le monde a à faire preuve d'une grande prudence sur ses déclarations sur le nucléaire.
02:36Est-ce que là, il s'adresse à Vladimir Poutine qui a annoncé vendredi l'envoi de sous-marins nucléaires sur place
02:42ou à Dmitry Medvedev par qui la polémique est arrivée ?
02:47Quelle lecture vous faites de ces déclarations ?
02:49Peut-être Mariana ?
02:50Alors moi, je pense que comme d'habitude, avec la communication du Kremlin,
02:54voire la manière d'être du Kremlin, il y a toujours un flou stratégique qui est maintenu
03:02parce que ça peut être lu de manière différente, à la fois comme une manière de calmer le jeu
03:08à l'adresse de Donald Trump, que chez nous, comme partout dans le monde, il peut y avoir des avis différents, divergents.
03:17Par ailleurs, c'est vrai qu'à l'administration présidentielle américaine, il y a aussi des personnages qui sont très hostiles à la Russie.
03:25Donc en fait, c'est pour dire que nous ne pouvons avoir des personnes un peu hostiles, mais nous sommes d'une grande retenue.
03:34Mais ça peut aussi être lu comme une sorte de taquinerie parce que s'il y a une partie dans ce conflit
03:42qui use et abuse des rhétoriques nucléaires extrêmement agressives envers le monde entier, c'est bien la Russie.
03:51Il y a trois ans, c'était quasiment tous les trois jours qu'on menaçait le monde d'apocalypse nucléaire.
03:56Même si on livre, je ne sais pas, un canon ou une mine anti-char, vous voyez.
04:03Donc, il est difficile de le lire.
04:08C'était quand même un commentaire un peu obligatoire pour calmer le jeu.
04:14Mais il serait prématuré de dire que le Kremlin s'est rangé, s'est calmé et a perçu le signal.
04:23– Hugues Pernet, votre analyse, est-ce que c'est un recadrage de Dimitri Medvedev ou c'est plus compliqué que ça ?
04:29– Je pense que c'est un peu plus compliqué que ça.
04:31Et si vous me permettez, je vais revenir un petit peu en arrière
04:33parce que la réponse de Medvedev est une réponse à Donald Trump, ce qu'on a oublié.
04:39Il y a quelques mois, en mai dernier, au moment des affaires israélo-iraniennes,
04:45M. Trump a sorti sa carte, son atout majeur, sans jeu de mots,
04:50puisque l'atout en américain, c'est Trump.
04:53M. Trump a dit qu'on va faire un dôme doré aux États-Unis.
04:58Dôme doré, ça veut dire qu'on va empêcher les armes russes d'atteindre les États-Unis.
05:04Donc c'était une rupture du dialogue stratégique avec la Russie.
05:07Donc M. Medvedev répond à ça en disant, si vous faites ça,
05:11nous, on a ce qu'on appelle la main morte, c'est-à-dire qu'on pourra réagir même si vous faites…
05:17C'est un programme nucléaire, effectivement, qui date de l'URSS, pour le préciser.
05:20Absolument. Et donc, votre menace peut nous conduire quelque part de plus loin.
05:24Mais c'est une réponse rhétorique là-dessus, monsieur…
05:28Donc c'est logique.
05:30Et c'était… Parce que c'est l'atout majeur de Donald Trump de dire,
05:34je vais faire ce que Reagan a fait, c'est-à-dire la guerre des étoiles,
05:38qui a abouti à l'écroulement de l'URSS,
05:41et moi je vais faire le dôme doré qui va aboutir à l'écroulement de la Russie.
05:45Sauf que M. Trump ne veut pas prendre cette décision.
05:48Il sait qu'il pourrait la prendre, il l'utilise, il en joue,
05:53mais c'est de la rhétorique diplomatique.
05:54Donc M. Medvedev répond un peu à ça.
05:58Et maintenant, M. Trump est obligé de répondre à la réponse
06:02et décide d'envoyer des sous-marins nucléaires.
06:05On ne sait pas si c'est des sous-marins qui étaient déjà sur le départ
06:08pour faire une relève, on ne sait pas s'ils sont là.
06:11De toute façon, des sous-marins, il y en a, il y en a déjà beaucoup.
06:14Et c'est une manière aussi pour M. Trump de rappeler à M. Poutine
06:17qu'il a la main en matière navale.
06:21Parce que les Russes ont, je crois, un peu plus de 20 sous-marins nucléaires lanceurs d'engin,
06:27alors que les Américains en ont plus de 70.
06:29Donc il y a un différentiel très fort.
06:30Il y a une supériorité, vous dites, numérique.
06:32Très, très nette.
06:33Côté américain.
06:33Côté américain.
06:34Donc c'est une manière de lui faire comprendre, de lui rappeler,
06:37attention, je peux frapper, moi aussi, sans le faire, bien entendu.
06:42Et en plus, l'habileté, c'est de s'adresser à M. Medvedev et pas à M. Poutine.
06:47Donc il fait passer les messages discrètement.
06:49Et M. Peskov dit, on va calmer tout ça.
06:51Vincent Arbarotier, est-ce que, justement, sur ces sous-marins nucléaires,
06:54on en sait plus, on en parlait ici même vendredi,
06:57de sous-marins envoyés.
06:59Est-ce qu'on sait s'ils sont arrivés ?
07:01Où est-ce qu'ils se trouvent ?
07:02Quel type d'engin c'est ?
07:03Non, non, on ne saura jamais.
07:04Si vous voulez, ils sont déjà en place, probablement,
07:07proximité de la Russie.
07:09Mais ça peut être n'importe où, ça peut être sur le cercle arctique,
07:12ça peut être dans le Pacifique, ça peut être...
07:15En fait, où qu'ils soient, avec plus de 10 000 kilomètres de portée,
07:17ils peuvent toucher n'importe quelle cible, en Russie ou ailleurs.
07:20Non, le souci, je pense que c'est le seul moyen pour le président Trump
07:24de rentrer dans le jeu par le haut contre la Russie
07:28parce qu'il ne veut pas, pour des raisons, je pense, essentiellement financières,
07:34continuer à abrever l'Ukraine de munitions.
07:39Alors, il le fait à minimum, à minima, pardon.
07:42Et ce moyen d'exister dans le dialogue avec la Russie,
07:45c'est par la force, en fait, par la force nucléaire.
07:48Il veut, comme ça, obliger les Russes à aller à la table des négociations.
07:52Mais il veut finir cette guerre dans la mesure où il estime que ça lui coûte cher,
07:58financièrement parlant, que ça n'est pas productif pour les États-Unis.
08:03Bon, bien sûr, ils maintiennent la défense de l'Ukraine,
08:06mais à la limite, s'il pouvait faire un deal avec Poutine
08:10au détriment des Ukrainiens et des Européens, il le ferait,
08:13dans la mesure où ça ne lui coûterait pas trop cher.
08:17Le danger, c'est qu'il pensera pouvoir faire confiance aux Russes
08:21et qu'en fait, beaucoup lui ont dit qu'on ne pouvait pas faire confiance au Kremlin.
08:26J'ai ce titre, puisqu'on sait que le Kremlin accumule des capacités militaires conventionnelles ailleurs,
08:35alors qu'il pourrait les engager dans la guerre contre l'Ukraine.
08:39Donc, en fait, il entre dans le dialogue par le haut, par le dialogue nucléaire,
08:43le dialogue des superpuissances, des grands.
08:46Mais il est le plus grand.
08:47Donc, évidemment, les sous-marins nucléaires, c'est la canonnière du riche, si vous voulez.
08:53Avant, par exemple, avec l'Iran, il n'a pas utilisé les sous-marins nucléaires.
08:56Il a utilisé les porte-avions.
08:58Le porte-avions, c'est la canonnière d'Agadir.
09:00Enfin, je veux dire, face à une puissance comme l'Iran, puissance moyenne,
09:05pas une petite puissance, mais une puissance moyenne,
09:07on amène trois ou quatre porte-avions avec toutes leurs escortes de bateaux,
09:11bon, on pense que ça suffira à faire plier les Iraniens.
09:14Mais avec les Russes, c'est différent parce que ce sont les deux anciens supergants de la guerre froide.
09:19Donc, il donne en même temps à la Russie un rôle qui n'est plus vraiment le sien depuis 1990.
09:25Alors, cette escalade verbale, elle intervient dans un contexte particulier.
09:28On le sait, puisque cette semaine va être marquée par la fin de l'ultimatum, on l'a dit vendredi.
09:33Et la visite de l'émissaire spécial de Donald Trump sur place, Steve Wyckoff.
09:40On vous retrouve, Antoine Ellard, vous êtes notre correspondant à Washington.
09:42On en sait un peu plus sur le timing, sur les jours où Steve Wyckoff pourrait arriver à Moscou
09:50et discuter avec les officiels russes.
09:53Oui, exactement. Ce sera mercredi ou jeudi. Voilà ce que dit Donald Trump.
10:00On ne sait pas encore s'il doit rencontrer Vladimir Poutine.
10:03Les détails de la visite sont encore en cours de calage.
10:07Ce qui est certain, c'est que la mission de Steve Wyckoff commence à se dessiner.
10:10On comprend qu'il sera chargé d'aller sonder Vladimir Poutine pour voir si le chef du Kremlin est prêt à conclure un deal et à arrêter les combats.
10:18Il faut rappeler que Steve Wyckoff s'est déjà rendu à plusieurs reprises à Moscou et que ça n'a jamais rien donné.
10:25Ses visites ont surtout permis à l'époque à Vladimir Poutine de gagner du temps.
10:29On verra si les choses sont différentes cette fois.
10:31Wyckoff, en tout cas, jusqu'ici s'est surtout fait, il faut bien le dire, baladé par le Kremlin.
10:36Il faut dire qu'il s'était rendu sur place, entre guillemets, les mains dans les poches.
10:39Il n'avait par exemple pas d'interprète avec lui.
10:41Ce sont les Russes qui à chaque fois assuraient la traduction, ce qui donne une impression de grand amateurisme.
10:46Quoi qu'il en soit, Trump, de son côté, lui, continue de dire qu'il est prêt à aller jusqu'au bout et à sanctionner,
10:52à prendre des sanctions, notamment sur le pétrole russe, si Vladimir Poutine ne bouge pas.
10:57Tout à l'heure, il a publié un message sur son réseau social dans lequel il attaque l'Inde,
11:01l'Inde qui est l'un des plus gros acheteurs de pétrole russe et qui, ce faisant, finance la machine de guerre de Vladimir Poutine.
11:07En représailles, Trump dit qu'il est prêt à augmenter de façon substantielle les droits de douane sur l'Inde.
11:12Mais dans le même temps, on a vu aussi que Trump, ces derniers jours, a exprimé à haute voix des doutes sur l'efficacité de ces mesures.
11:19Trump explique que les Russes sont passés maître dans l'art de contourner les sanctions
11:23et que finalement, tout cela ne permettra pas vraiment de changer la situation sur le terrain.
11:28Peut-être une façon de préparer les esprits à un échec de son ultimatum,
11:33alors que pour le moment, Poutine reste totalement inflexible et insensible aux menaces de Donald Trump.
11:37– Merci Antoine, Antoine Lara, Washington pour BFM TV.
11:40Hugues Pernet, Antoine le disait à l'instant, ce n'est pas la première visite de cet émissaire à Moscou.
11:46Les dernières visites ont été infructueuses.
11:49Est-ce que finalement, ce déplacement mercredi ou jeudi, ça ne va rien changer ?
11:55Ou vu le contexte, au contraire, d'escalade verbale sur le nucléaire dont on parlait,
11:58vu la fin de l'ultimatum attendu pour vendredi, ça peut quand même changer quelque chose ?
12:02Il peut se passer quelque chose mercredi ou jeudi ?
12:04– Il peut se passer quelque chose parce que ce ne sont pas des visites anodines.
12:08Il s'est fait balader tout en ne se faisant pas balader.
12:10Qu'est-ce qui va se passer ?
12:12Tout d'abord, le contexte est intéressant parce qu'initialement,
12:16il y avait un ultimatum pour le 8 août.
12:18Mais depuis lors, les questions nucléaires ont tellement monté en puissance
12:22que ça a occulté en partie l'ultimatum.
12:25Et on peut penser que M. Wittkopf peut revenir à Washington en disant
12:30« J'ai calmé le volet nucléaire et puis l'Ukraine, j'ai obtenu que les Russes cessent de bombarder les villes. »
12:38Il peut revenir avec quelque chose.
12:40Et ils vont ouvrir des négociations demain,
12:43sachant que les Russes feront tout pour essayer de différer ces négociations
12:48en les faisant porter sur la paix et non pas sur un cessez-le-feu.
12:51Mais donc, si vous voulez, c'est utile.
12:53Qu'est-ce qui se passe ? La réalité, c'est que M. Trump ne veut pas prendre
12:57de mesures coercitives vis-à-vis de la Russie, son histoire vis-à-vis de l'Inde.
13:02C'est très bien, mais ce n'est pas ça qui va faire changer le cours de la guerre, soyons clairs.
13:06Soit il décide de réarmer l'Ukraine et il le fait.
13:09Or, là-dessus, il a une attitude totalement cynique, excusez-moi le du terme,
13:13c'est que les Ukrainiens payent leurs armes,
13:15ou ce sont les Européens qui payent les armes des Américains.
13:18Donc les Américains gagnent de l'argent dans le schéma actuel.
13:21Ce n'est pas une aide qu'ils fournissent, ils vendent.
13:25Et là-dessus, il faut revenir sur l'accord sur les terres rares qui est très intéressant.
13:29Ce n'était pas les terres rares qui étaient… c'est un élément important,
13:33mais il y avait aussi une sorte de pré-bail.
13:35Les Américains ont mis en place un système de pré-bail,
13:39c'est-à-dire qu'ils peuvent fournir commercialement des armes aux Ukrainiens
13:42en étant sûrs d'être payés soit par des terres rares qu'ils auront dans 20 ans,
13:48soit parce que les Européens vont payer ces armes.
13:52Donc les Américains gagnent à tous les coups là-dessus.
13:54Et il y a un grand cynisme là-dessus.
13:56Donc les Américains ont aussi un intérêt à négocier avec les Russes.
14:01Même si les Russes sont une puissance économique très faible,
14:04ils ont des problèmes dans matière nucléaire.
14:07L'équilibre stratégique actuellement est en pleine déliquescence.
14:12Il faut le rétablir d'une part parce que les rapports entre Moscou et Washington
14:15se sont dégradés et il faut les restructurer.
14:19Et d'autre part parce qu'il y a l'émergence d'une troisième puissance qui est la Chine
14:22à laquelle il faut faire une place.
14:24Donc les Américains peuvent avoir intérêt à négocier avec les Russes
14:27dans un premier temps pour voir quelle place faire à la Chine
14:30et essayer de mettre un coin entre les deux.
14:33Donc si vous voulez, il y a beaucoup de choses
14:35et il y a d'autres aspects nucléaires qu'on pourrait évoquer.
14:38Mais je pense que c'est un des risques pour l'Ukraine.
14:41C'est qu'au fond, il y a un accord qui se fasse entre la Russie et les Etats-Unis
14:44où chacun des deux pays serait gagnant au détriment,
14:48et c'est ce que disait M. l'ambassadeur,
14:50des Ukrainiens en premier chef évidemment et aussi des Européens.
14:53Alors il est bien entendu très difficile de voir de bon oeil les visites à Moscou
14:58d'un personnage qui est prêt à marchander de terres ukrainiennes
15:05avec des millions d'Ukrainiens avec ses terres,
15:08comme si c'était des serres attachées à ces territoires dont il ne connaît même pas le nom.
15:18Vous voyez ? Donc il est difficile, difficile de voir ça de bon oeil.
15:23Mais heureusement ou malheureusement, il ne peut pas faire cette transaction tout seul.
15:28Pour qu'il y ait transaction, il faut qu'il y ait des intérêts communs
15:32entre Steve Witkoff et l'administration de Trump et le Kremlin de l'autre part.
15:39Or, ce qu'on voit, c'est qu'en réalité, pour l'instant,
15:41ni le Kremlin, ni par ailleurs Donald Trump n'ont pas bougé de leur position.
15:46La seule chose qui a changé jusqu'à présent, c'est l'approche de Donald Trump.
15:50Si jusqu'à il y a un mois, Donald Trump voulait parvenir à une sorte de cessez-le-feu
15:56que par les cadeaux, les concessions extrêmement généreuses envers la Russie,
16:02et que ça n'a pas marché,
16:03Donald Trump a décidé de parvenir au même objectif, pour l'instant,
16:08mais en mettant un tout petit peu de pression sur la Russie.
16:13Pas tant que ça, pour l'instant.
16:14Et je pense que cette dernière visite,
16:17elle s'inscrit dans cette logique que Donald Trump,
16:20il attend que Vladimir Poutine, finalement, il se rende compte qu'il est temps.
16:25Sauf que Vladimir Poutine, il ne donne aucun signe,
16:29mais vraiment aucun signe de fléchissement.
16:31Donc, il est difficile de dire ce que donnera cette rencontre,
16:35mais heureusement ou malheureusement, probablement rien.
16:38– Vincent Arbarotier, on a le sentiment aussi que la parole de Donald Trump
16:41s'est démonétisée d'une certaine manière.
16:44Un ultimatum de 50 jours, on le ramène à 10 jours,
16:47on n'explique que les sanctions, on ne sait pas si elles vont marcher.
16:50Là, il y a aussi peut-être une perte de crédibilité de la part du président.
16:52– Non, mais si vous voulez, il est le président des États-Unis,
16:54donc il peut se permettre de dire ce qu'il veut.
16:56Le seul problème, c'est que quand il aura vu ce que Vladimir Poutine
17:01aura dit à son envoyé, il faudra qu'il prenne une décision
17:06contre Vladimir Poutine, si ça ne lui plaît pas.
17:11Mais en ce cas-là, il faudra qu'il assume,
17:13et par exemple qu'il réarme les Ukrainiens,
17:14ou qu'il s'engage plus.
17:17Si vous voulez, lui, il n'a jamais dit,
17:19contrairement à son prédiciteur, il n'y aura pas de GIs sur le sol.
17:22Il peut très bien reprendre une décision inattendue.
17:27Quand il a envoyé des bombardiers B2 en Iran,
17:31personne ne s'en doutait.
17:32Tout le monde a dit, mais non, ça va contre eux.
17:34– Il y a eu un effet de surprise à l'époque.
17:35– Il y a eu un effet de surprise, il faut toujours se méfier des effets de surprise.
17:38Il fait ce qu'il veut, il est le commandant en chef des troupes américaines.
17:41Donc même s'il prend une décision qui va à l'encontre de son État-major,
17:45l'État-major exécutera.
17:46Ensuite, il assumera politiquement les conséquences.
17:50Mais c'est ça, en fait, qui est un peu inquiétant, quelque part.
17:54Inquiétant ou pas, d'ailleurs.
17:55Parce que les Ukrainiens, eux, leur intérêt,
17:58c'est quand même que les États-Unis s'engagent davantage.
18:01Et si vous voulez se contenter de, comme le disait M. l'ambassadeur,
18:04de fournir des armes de manière cynique,
18:06ou en les faisant payer par d'autres et tout ça,
18:08et puis c'est le sang des Ukrainiens qui coule,
18:10ce n'est pas le sang des Américains, ni celui des Européens.
18:12Je trouve que c'est une guerre par procuration.
18:15Ce sont les limites de la stratégie indirecte
18:17que les Britanniques avaient l'habitude de faire en Europe,
18:20en armant les puissances continentales contre la puissance la plus forte.
18:24Mais ça ne paye.
18:25À la fin, les Britanniques ont été obligés d'envoyer le duc de Wellington
18:28battre Napoléon sur place.
18:31Là, les Américains, c'est pareil.
18:32Il y a un moment où ils sont obligés de faire quelque chose.
18:34Sinon, les autres alliés en Asie diront que ce sont des rigolos.
18:39Comme les Chinois disent, ce sera un tigre de papier.
18:41Les États-Unis, ils n'ont plus aucune...
18:43Alors là, pour le coup, vous avez raison, ils n'ont plus crédibilité.
18:46Mais en tant qu'États-Unis, en tant que puissance,
18:48la crédibilité de Donald Trump n'est même pas en jeu.
18:51C'est les États-Unis comme puissance dont la crédibilité sera en jeu.
18:55Merci, merci à vous trois d'avoir été sur ce plateau en direct ce soir dans BFM Story.
19:00Avant de refermer cette page, on voulait vous faire entrer à bord de l'USS Ford.
19:04C'est le plus gros porte-avion jamais construit au monde.
19:07Il fait escale actuellement au port de Marseille.
19:09Et Anne Boisiz et Nordin Ali Saïd se sont rendis sur place.
19:14...de l'USS Gérald Ford qu'on a pu visiter.
19:16Comme vous pouvez le voir sur les images de Clémence Fournival,
19:19il s'agit du plus grand porte-avions de la flotte américaine
19:21et le plus gros du monde.
19:23La visite a commencé dans le hangar où sont stockés les avions en réparation.
19:27Ensuite, on a déambulé dans les couloirs avant d'arriver sur le pont d'envol.
19:30La visite s'est terminée dans la tour de contrôle.
19:32C'est une véritable base militaire mobile capable de faire face à des situations les plus agressives et les plus importantes.
19:39Pour vous donner une idée de ce à quoi ressemble ce mastodonte des mers,
19:42il fait 333 mètres de long contre 260 pour le Charles de Gaulle,
19:48qui lui, c'est le plus grand porte-avions d'Europe.
19:51On peut véritablement parler d'une ville flottante à son bord.
19:54Environ 4600 marins, 70 aéronefs dont la moitié sont des avions de chasse et des avions de guerre.
20:00Ils peuvent décoller depuis un pont d'envol de 20 000 mètres carrés.
20:03Pour vous donner une idée, cela représente trois terrains de foot américains.
20:07Ce navire qui intègre les dernières nouvelles technologies a coûté 13 milliards de dollars pour sa construction.
20:11C'est la première fois que l'USS Gerald Ford fait escale ici dans la cité phocéenne.
20:16Son escale ici, c'est le symbole de l'alliance franco-américaine.
20:20C'est en tout cas ce qu'a déclaré l'ambassadeur des Etats-Unis.
20:22Il restera amarré ici jusqu'à ce samedi 9 août pour ensuite retourner en mer Méditerranée direction le Moyen-Orient.
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