- il y a 5 mois
La guerre en Ukraine et le revirement de Donald Trump. Alors que les frappes russes se multiplient, le président américain se dit "très mécontent" de la Russie. Il veut envoyer un grand nombre d'armes en Ukraine via l'OTAN. Il menace la Russie et ses alliés de droits de douane très sévères sans un accord d'ici 50 jours. On en parle avec : Naoufel El Khaouafi, envoyé spécial BFMTV à New York (États-Unis). Jérôme Clech, consultant défense BFMTV. Vincent Arbaretier, historien militaire, docteur en science politique et histoire contemporaine. Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France à Moscou, auteur de "Fragments d'un parcours aventureux". Hélène Blanc, consultante Russie BFMTV, auteure de "Bons Baisers De Moscou" Éd. Ginkgo. Aurélien Saintoul, député "La France insoumise", membre de la commission de la défense nationale. Cyrille Amoursky, correspondant BFMTV à Kiev (Ukraine). Et Driss Aït Youssef, docteur en droit public, spécialiste des questions de sécurité.
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00:00La guerre en Ukraine et le revirement de Donald Trump alors que les frappes russes se multiplient.
00:05Le président américain s'est dit tout à l'heure très mécontent de la Russie.
00:09Il veut envoyer un grand nombre d'armes en Ukraine via l'OTAN.
00:13Il menace la Russie et ses alliés de droits de douane très sévères sans un accord d'ici 50 jours.
00:20Donc un nouvel ultimatum.
00:21On va retrouver tout de suite sur place à New York Naoufel El-Kawafi.
00:25Naoufel, le président américain a haussé le ton.
00:30Oui, il hausse le ton et montre son exaspération encore une fois face au Kremlin.
00:35Donald Trump qui a annoncé plusieurs mesures face à l'exaspération qu'il ressent envers le Kremlin
00:41en expliquant notamment qu'il a lancé cet ultimatum de 50 jours.
00:45Il donnait 50 jours à Vladimir Poutine pour tenter de trouver un accord de paix avec l'Ukraine.
00:49Et si ce n'est pas le cas, des taxes de droits de douane très sévères allaient être imposées à la Russie et à ses alliés.
00:55Donald Trump qui a également expliqué qu'il allait envoyer des armes via l'OTAN à destination de l'Ukraine.
01:01Qu'est-ce qu'il faut comprendre dans ces différentes annonces du président américain ?
01:04Il faut comprendre qu'il y a un réel changement de stratégie de la part du locataire de la Mésobranche.
01:09Il hausse le ton, il montre son exaspération face au Kremlin, face à l'absence de cessez-le-feu.
01:15Souvenez-vous, avant d'être élu, Donald Trump, il expliquait que lui, président des Etats-Unis,
01:19il mettrait fin à la guerre en Ukraine dans l'espace de 24 heures.
01:22Autant vous dire, vous l'avez remarqué, que c'est beaucoup plus compliqué que prévu,
01:24que les négociations patinent.
01:26Et Donald Trump a expliqué encore tout à l'heure qu'il était déçu de la part de son homologue russe.
01:31Écoutez-le.
01:33Et l'une des raisons qui font que vous êtes là aujourd'hui est pour entendre que nous sommes très mécontents envers la Russie.
01:39« Nous sommes très mécontents et nous allons appliquer des droits de douane très sévères
01:45si nous n'avons pas un accord dans 50 jours. »
01:49Des droits de douane à 100%.
01:50On les appelle des droits de douane secondaires.
01:53Vous savez ce que ça veut dire.
01:55Donald Trump, qui en a profité également pour évoquer l'urgence d'aider l'Ukraine,
01:59il a également souligné le courage de ses habitants.
02:02Et ça, c'est assez nouveau, ça montre qu'il y a un réel changement de ton.
02:05Parce que souvenez-vous, il y a encore quelques mois,
02:06Donald Trump niait que l'Ukraine est envahie, que la Russie, pardon, est envahie l'Ukraine.
02:12Il disait même que Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, ne souhaitait pas la paix.
02:16Vous aurez donc assisté à ce revirement de situation de la part du président américain.
02:20La question maintenant, c'est de savoir, est-ce que du côté du Kremlin, ce délai va être respecté ?
02:25Est-ce qu'on va réussir à trouver un accord de paix ?
02:28Merci Naoufel, avec Sonia Reynaud pour les images.
02:32Alors, que va-t-on précisément envoyer aux Ukrainiens via l'OTAN ?
02:37On va essayer de voir de quoi il s'agit avec Julien Migaud-Muller.
02:41Bonsoir Julien, Donald Trump a donc annoncé que les Etats-Unis enverraient
02:44notamment des systèmes de défense antiaérienne patriote.
02:48Que sait-on concrètement de ce système de défense ?
02:50Alors, ce système patriote, qui nous vient directement des Etats-Unis,
02:53est un système ultra performant de missiles sol-air américains.
02:57Il est capable, regardez, de détecter et d'intercepter à plus de 100 kilomètres
03:01des missiles balistiques, des missiles de croisière, des avions, mais également des drones.
03:06Quelles sont ses caractéristiques à ce système patriote ?
03:10Imaginez déjà la taille.
03:11Ces ogives, elles mesurent plus de 5 mètres de long et font 90 kilos
03:16avec un système d'explosion à fragmentation.
03:20Ça portait jusqu'à 160 kilomètres pour les missiles PAC-2
03:25et il peut voler jusqu'à 24 kilomètres d'altitude
03:28et cela pour une durée de vol allant de 9 secondes seulement
03:32jusqu'à 3 minutes maximum.
03:35Et tout cela, évidemment, ça a un prix et pas n'importe lequel.
03:38Une batterie entière, regardez, c'est 1 milliard de dollars minimum.
03:42Le double pour l'export, donc à l'étranger.
03:44Et chaque missile, ça coûte au minimum 4 millions de dollars.
03:49Ça peut grimper jusqu'à 7 millions.
03:52Ça coûte cher, très cher, mais le système est tellement efficace en fait
03:55qu'une vingtaine de pays l'utilisent.
03:57Regardez déjà, en Europe, il y a l'Espagne, l'Allemagne, la Suède, l'Ukraine,
04:01mais aussi le Maroc, Israël et l'Arabie Saoudite.
04:05Merci, Julien.
04:06Jérôme Klesch, notre consultant en défense, bonsoir.
04:09Bonsoir.
04:09Est-ce que ces missiles et aussi les munitions qui seront envoyées aux Ukrainiens,
04:15est-ce que cela peut changer le cours de la guerre ?
04:17Alors, ça ne changera pas le cours de la guerre à proprement parler,
04:20en ce sens que ça ne rétablira pas le rapport de force que l'Ukraine aurait besoin d'avoir à son avantage.
04:25Mais en revanche, ça peut permettre aux Ukrainiens de résister davantage
04:30et d'éviter en fait cette attrition qui risque de peser à la fin sur le moral des Ukrainiens
04:35et qui effectivement peut faire basculer la guerre, mais dans un sens qui n'est pas souhaitable.
04:39Parce qu'en effet, si la défense aérienne ne couvre plus,
04:42alors ce sont des civils qui risquent d'être décimés au fil des mois.
04:46Jusqu'alors, la défense antiaérienne, même si elle est toujours lacunaire, toujours faillible,
04:50couvrait quand même suffisamment.
04:52Et on voit que cette guerre d'attrition que Poutine mène à coups de centaines de drones
04:55et ces dernières...
04:56Il a multiplié les attaques.
04:58Pas un sans drone, sans compter les missiles balistiques.
05:00En fait, pourquoi l'intensifie-t-il ?
05:02Parce qu'il sait que ça porte davantage,
05:04parce que cette couverture antiaérienne est plus parcellaire en fait.
05:09Ce qui n'était moins le cas dans les mois précédents,
05:11parce que l'aide américaine était plus substantielle à côté...
05:14Donc ça va vraiment aider les Ukrainiens à se protéger ?
05:16Ça peut les aider à durer davantage.
05:18Mais derrière...
05:19Mais pas à reconquérir les territoires.
05:20Non, et donc derrière, ça veut dire que le postulat implicite qui est fait,
05:24s'il y a une stratégie derrière tout ça,
05:26et on ne peut pas imaginer qu'il n'y en ait pas.
05:28Ça veut dire que la Russie doit être sur le point,
05:32au bout d'un moment, de faiblir
05:33et de ne pas pouvoir, en fait, finalement,
05:36convertir par la voie militaire et son offensive redoublée ces dernières semaines,
05:40ce qu'elle n'a pas réussi à avoir par la voie diplomatique,
05:42c'est-à-dire la capitulation de l'Ukraine.
05:44Mais c'est là un pari important.
05:45C'est un pari qui se fonde sur une économie russe
05:49qui est effectivement bas de l'aile et qui est sinistrée par...
05:50C'est ce qu'a dit Donald Trump tout à l'heure.
05:52Et c'est le cas.
05:52Et parmi les experts militaires dont certains se sont exprimés,
05:56ces derniers jours,
05:57certains disent, certains pensent,
05:58il ne faudrait pas que la Russie tienne 5 minutes de plus que l'Ukraine.
06:02C'est ce que l'on entend dire aussi.
06:04Ça veut dire qu'effectivement, la Russie,
06:06bien qu'ayant une économie de guerre qui fonctionne très bien,
06:08effectivement, elle produit beaucoup plus de drones que l'Ukraine,
06:11elle produit beaucoup plus d'obus que l'Ukraine
06:13et les Occidentaux réunis.
06:16Et donc, finalement, dans cette guerre d'usure,
06:17elle prend l'avantage,
06:18elle grignote sur le front est,
06:20elle grignote maintenant sur le front nord.
06:22Au sud, bon, ça se cherche un peu,
06:23mais néanmoins, il y a cette prise en tenaille.
06:25Et puis, il y a cette guerre d'attrition.
06:26Donc, ça veut dire qu'il faut être capable
06:27de faire en sorte que les Ukrainiens tiennent,
06:30d'éviter que ce bombardement stratégique
06:32qui est théorisé depuis la nuit des temps,
06:34mais dont on ne sait jamais
06:34si véritablement ça apporte ses fruits,
06:36mais en tout cas, ça peut finir par saper le moral,
06:39eh bien que ce soit véritablement jugulé
06:41pour faire en sorte que plus tard,
06:43eh bien, il y ait des négociations
06:44éventuellement à leur avantage.
06:45À 50 jours, puisque c'est l'ultimatum fixé par Donald Trump,
06:48le nouvel ultimatum de 50 jours.
06:50Mais, lieutenant-colonel Vincent Abaretier,
06:52on a bien compris que ce sont des armes de défense
06:54qu'on va livrer aux Ukrainiens
06:56dans un accord passé entre les États-Unis et l'OTAN.
06:59Ça veut dire que l'OTAN va acheter les armes aux Américains ?
07:03– Alors, l'OTAN n'a pas de budget pour cela,
07:05mais ce sont les nations de l'OTAN,
07:06les membres européennes de l'OTAN,
07:08peut-être le Canada,
07:09qui achèteront ces armes,
07:11dont l'Allemagne, qui s'est déjà portée volontaire,
07:14le bon élève de l'OTAN.
07:15– Donc, c'est un bon deal pour Donald Trump,
07:17et puis ils vendent son armement.
07:18– Pour les États-Unis, c'est très bien,
07:19au prix où ils les vendent,
07:20deux fois plus cher à l'export que l'usage interne.
07:22Moi, ce que je voudrais ajouter,
07:23à la très bonne description qui a été faite,
07:26c'est qu'en réalité, les Russes,
07:27ils ont une avenue.
07:29En 50 jours, moi, je serais un général russe,
07:31Gerasimov,
07:32il dit « voilà, on a 50 jours pour gagner ».
07:36Alors, ça veut dire quoi ?
07:37Pas forcément conquérir Kiev,
07:39mais ça veut dire essayer de percer
07:41là où c'est possible,
07:43continuer à grignoter, parce que…
07:44– Vous dites que c'est trop long, 50 jours ?
07:46– Bah, évidemment.
07:46– C'est à l'avantage de Poutine ?
07:48– Ah bah, évidemment.
07:50Je pense qu'il y a ce qu'on voit
07:52et ce qu'on ne voit pas.
07:53Il y a certainement un dialogue
07:55entre Américains et Russes
07:57qui ne passe pas par les médias.
07:58Et je pense que, quelque part,
08:00il y a…
08:01Voilà, 50 jours, c'est énorme.
08:03Regardez les Israéliens,
08:04ils auraient eu 50 jours
08:05pour détruire complètement
08:06les installations iraniennes.
08:09Ils auraient aimé, je veux dire.
08:12Ils n'ont pas eu les 50 jours,
08:13on leur a dit…
08:14– Donc, ils donnent à Poutine
08:15ce qu'il n'a pas donné à Netanyahou ?
08:16– En quelque sorte.
08:17– En quelque sorte.
08:18– Et ils passent en plus par l'OTAN,
08:19ce qui, à mon avis,
08:20n'est pas quelque chose de très efficace,
08:24parce que c'est une grosse organisation, l'OTAN.
08:25Alors, peut-être que derrière,
08:26ça va passer vite,
08:27mais si vous voulez,
08:28l'OTAN que les gens achètent,
08:29retransportent, voilà.
08:32– Je ne sais pas si vous avez d'accord
08:33avec ça, Jérôme Cléche.
08:34– Alors, juste pour compléter,
08:35en fait, la machinerie OTAN
08:37est quand même efficace
08:38de ce point de vue-là.
08:38Pourquoi ?
08:38Parce que les États-Unis, en fait,
08:40ne veulent pas s'exposer.
08:41Donc, finalement,
08:42l'OTAN fait chambre de compensation.
08:44Ça évite que les États-Unis
08:45donnent directement
08:46en fait à l'Ukraine,
08:47premièrement.
08:48Et deuxièmement, en fait,
08:49le mécanisme d'acquisition de l'OTAN
08:51est prévu de tel,
08:52c'est par la NSPA,
08:53c'est une agence,
08:53il n'y a pas d'agence à l'OTAN,
08:54c'en est une parmi d'autres
08:55pour les acquisitions.
08:56L'idée, en fait, c'est quoi ?
08:57C'est qu'en fait,
08:58que les pays qui vont financer,
08:59parce qu'effectivement,
09:00ce sont les États membres
09:01qui vont financer,
09:01et l'OTAN a très peu
09:02de capacités en propre,
09:03à part des AWAC,
09:04c'est des capacités
09:05de commandement et de contrôle.
09:06Voilà, c'est ça, en gros.
09:07Là, l'idée,
09:08c'est qu'en fait,
09:09ces pays qui financent,
09:10l'Allemagne, la Norvège
09:11et peut-être d'autres,
09:12on ne sait pas,
09:13eh bien, donnent leurs patriotes
09:14à eux.
09:15Et qu'ensuite,
09:16ils recomplètent leur stock.
09:17Donc, ça peut aller très vite
09:18et en même temps,
09:19ça sert finalement
09:20d'interface écran
09:22pour éviter d'exposer
09:23les États-Unis
09:24qui ne veulent plus s'exposer
09:25sur ce conflit.
09:26Clouche Blanche Maison,
09:27ancien ambassadeur
09:31lorsqu'il parle de Vladimir Poutine.
09:36Je ne veux pas dire
09:37que Poutine est un assassin,
09:39mais c'est un homme dur.
09:43Il a mené en bateau
09:45Clinton, Bush, Obama, Biden,
09:48mais pas moi.
09:51Voilà, il ne sera pas mené
09:52en bateau par Vladimir Poutine
09:54et d'ailleurs,
09:55Donald Trump a cité
09:56ses prédécesseurs.
09:57Il est remonté jusqu'à
09:58Bill Clinton en disant
09:59que cela s'était fait
10:00à voir par Poutine.
10:01La décision qu'a prise
10:03Donald Trump aujourd'hui
10:04marque en effet
10:06un échec
10:07pour Vladimir Poutine.
10:09D'ailleurs,
10:09il n'y a qu'à voir
10:09les Ukrainiens,
10:11enfin,
10:11Vladimir Zelensky
10:12obtient ce qu'il voulait,
10:14c'est-à-dire
10:15ses instruments de défense,
10:17de défense antiaérienne
10:19et il a dit aujourd'hui
10:21qu'en effet,
10:22il remerciait énormément
10:23le président Trump
10:24de cette décision
10:25et aussi routeux.
10:27Il a été instrumental
10:28dans le montage
10:29de l'opération
10:30qui en effet
10:31fait de l'OTAN
10:31un interface
10:32entre la production
10:34américaine
10:35et les acheteurs,
10:36les financeurs
10:37européens.
10:38Alors,
10:39est-ce que ça change
10:40le terrain ?
10:41Le cours de la guerre ?
10:42Écoutez,
10:43je crois que tout ce qui a été dit
10:45est exact,
10:45c'est-à-dire que ça ne change
10:46évidemment pas
10:47le sens de la guerre,
10:48sauf que,
10:49encore une fois,
10:49il y a quelques semaines,
10:50on entendait partout
10:51dans les couloirs,
10:52y compris dans cette maison,
10:53il n'y en a plus
10:54pour très longtemps
10:55parce que compte tenu
10:56des munitions
10:57dont disposent
10:58les Ukrainiens,
10:59à l'automne,
10:59c'est terminé.
11:00Et il se trouve
11:01que j'étais pour mon livre
11:02dans un salon du livre
11:04il n'y a pas longtemps
11:04et j'ai rencontré
11:05un ancien Premier ministre
11:06qui me dit
11:07naturellement,
11:08l'Ukraine,
11:08c'est foutu.
11:09Et je lui dis
11:09non,
11:10monsieur le Premier ministre,
11:10ça n'est pas foutu.
11:11C'était qui ?
11:12C'est un peu compliqué
11:14de...
11:15Voilà,
11:16ils écrivent tous des livres.
11:18C'est quelqu'un
11:19qu'on entend beaucoup
11:20en ce moment,
11:20c'est ça ?
11:21Et donc,
11:22effectivement,
11:24ce n'est pas fini
11:24pour beaucoup de raisons.
11:25D'abord,
11:26parce que les Ukrainiens
11:27contrôlent à peu près
11:28la mer Noire,
11:29on ne le dit jamais,
11:30mais c'est quand même vrai,
11:31avec des armes
11:32qu'ils ont fabriquées
11:32eux-mêmes
11:33et qu'ils continuent
11:34de fabriquer,
11:34des drones navals
11:35qui permettent...
11:36Donc ce n'est pas perdu
11:36pour l'Ukraine,
11:37mais ces 50 jours,
11:38ce n'est pas trop long ?
11:39Moi,
11:40bon,
11:40ces 50 jours,
11:41si vous voulez...
11:42Alors,
11:42ces 50 jours,
11:43c'est fait dans l'esprit
11:44de Poutine
11:44pour que les Chinois
11:46entrent en scène.
11:49Pour le moment,
11:49on a beaucoup méprisé
11:51le poids des Chinois.
11:52Les Chinois ne sont pas
11:53véritablement
11:53les alliés de Poutine.
11:55Ils ne veulent pas
11:55que Poutine s'effondre,
11:56ils ne veulent pas
11:56que la Russie s'effondre,
11:57mais ce ne sont pas
11:58vraiment des alliés
11:59au sens militaire du terme.
12:01D'ailleurs...
12:01Ils ne sont pas forcément
12:02favorables à cette guerre.
12:03D'ailleurs,
12:03absolument,
12:04parce que ça les gêne
12:05pour leur développement économique.
12:06D'ailleurs,
12:06ils n'ont jamais reconnu
12:07et ils ne reconnaîtront jamais
12:09l'annexion de la Crimée.
12:11Alors,
12:11a fortiori,
12:12les quatre autres territoires
12:13que Poutine veut voir annexés,
12:15ils ne les reconnaîtront jamais.
12:15Ils nous le disent,
12:16ils continuent de nous le dire.
12:18Donc,
12:18si vous voulez,
12:19les Chinois vont entrer
12:20en ligne de compte
12:20et vont probablement dire à Poutine,
12:22écoute,
12:22il faut trouver une solution.
12:23Les Indiens ont évidemment
12:24moins de prise sur Poutine,
12:27mais ils sont également
12:28dans le collimateur
12:28puisque c'est eux
12:29qui achètent le pétrole
12:30et qui vont se taper
12:31des droits de douane à 100%.
12:32Donc,
12:33ils ne pourront pas faire.
12:34Alors évidemment,
12:35Trump,
12:35qui aime bien le business,
12:36pourra lui dire,
12:36mais ne vous inquiétez pas,
12:37on va vous fournir votre pétrole.
12:38Simplement,
12:39on va vous le fournir
12:39au prix du marché,
12:40ça ne sera pas le même prix.
12:41Donc,
12:41pour eux,
12:42effectivement,
12:43il y a un véritable problème
12:44et là,
12:44Poutine est en train
12:45de perdre sa position
12:47à l'intérieur des BRICS,
12:48ce qui pour lui
12:49est très gênant.
12:49Alors,
12:50Hélène Blanc,
12:50vous qui connaissez bien la Russie,
12:52il y a donc cette menace,
12:5350 jours pour trouver un accord
12:55ou sinon,
12:56ça sera des droits de douane
12:57contre les Russes
12:58et ses alliés
12:59qui pourraient aller jusqu'à 100%.
13:01Voilà ce que dit Donald Trump.
13:03Oui,
13:03eh bien,
13:04attendons de voir
13:05s'il va appliquer tout ça.
13:06Dans 50 jours.
13:07Parce que j'ai bien peur
13:07que dans 50 jours,
13:08il n'y ait pas beaucoup de résultats
13:10plus que maintenant.
13:11C'est ça qui me fait peur
13:12parce que Poutine,
13:13vous avez vu les Russes,
13:14ils sont très calmes.
13:16Poutine se dit,
13:17moi,
13:17je vais appeler Donald
13:18et puis je vais encore
13:19le baratiner.
13:20Oui,
13:20mais il en a marre
13:21d'être baratiner,
13:21c'est bien compris.
13:22Oui,
13:22mais ce n'est pas la première fois
13:24qu'il le dit.
13:24Il a déjà dit 3 ou 4 fois.
13:27J'ai l'impression
13:27qu'il me balade,
13:28tout ça.
13:28Il a l'impression.
13:30Mais ce n'est pas une impression,
13:31c'est une réalité.
13:32Il faudrait peut-être quand même
13:33vous voyez ce que je veux dire.
13:34Il ne va pas...
13:35Mais justement,
13:35il dit,
13:36c'est terminé,
13:37moi,
13:37il ne mènera pas en bateau
13:39comme les autres.
13:40Oui,
13:40vous savez,
13:42ils ont bien voulu
13:43être menés en bateau.
13:44Rappelez-vous,
13:45les Occidentaux,
13:46à une époque,
13:47dans les années 2000,
13:48il y avait des sommets
13:49au temps Russie
13:50et tout allait très bien.
13:53Et Poutine faisait quand même
13:55un peu attention
13:56à l'opinion des Occidentaux.
13:59Ce n'est plus le cas maintenant.
14:00Il a bien évolué.
14:02Mais je veux dire,
14:03à une époque,
14:03tout allait bien
14:04et les Européens disaient
14:07qu'on va faire du commerce
14:09avec la Russie
14:10et tout ira bien.
14:11On va la tirer un peu
14:12vers l'Europe
14:13pour qu'ils n'aillent pas
14:14dans les bras de la Chine.
14:16Ils ont tout foiré,
14:17les Européens,
14:18je suis désolée.
14:19Ils n'ont pas compris
14:20qui était Poutine.
14:21Et d'ailleurs,
14:22je me demande
14:22si Trump a vraiment
14:23enfin compris
14:24qui est Poutine.
14:26Aurélien Saint-Houle
14:27est avec nous également.
14:28Le député,
14:29j'allais vous appeler
14:30Monsieur Défense
14:31de la France Insoumise.
14:32Vous êtes membre
14:33de la Commission
14:33de la Défense Nationale
14:34et des Forces Armées
14:35de l'Assemblée Nationale.
14:36La France Insoumise
14:37qui hier a publié
14:37un communiqué
14:38après les annonces
14:39d'Emmanuel Macron
14:40qui veut réarmer la France.
14:42La France Insoumise écrit
14:43Emmanuel Macron
14:44cède aux pressions de Trump
14:45en augmentant
14:46le budget des armées.
14:47Ça veut dire quoi ça ?
14:48Que manifestement
14:49les décisions ont été prises
14:51au sommet de la haie
14:51et que le Président
14:52de la République
14:53n'a fait que transcrire
14:54des choses
14:54qui ont été décidées ailleurs
14:56sous la pression
14:56de Donald Trump.
14:58Vous savez bien que
14:59moi j'étais à Washington
15:00en décembre dernier
15:01parce que je suis membre
15:02de l'Assemblée parlementaire
15:03de l'OTAN
15:03et alors là
15:04vous avez eu
15:04un panel d'experts
15:07de membres
15:07de différents think tanks
15:08la plupart proches
15:09plutôt du parti républicain
15:10et ils se sont succédés
15:12en nous disant
15:12à différents parlementaires
15:14donc la plupart
15:15de pays membres
15:17de l'OTAN
15:17en disant
15:18oh vous savez
15:19avec Trump
15:19ça ira bien
15:20mais il faudra quand même
15:20que vous passiez à la caisse
15:21il faudra débourser
15:233% du PIB
15:24en matière de défense.
15:25Puis un autre est arrivé
15:26en disant
15:26ce sera peut-être
15:27quand même plutôt
15:273,5%
15:29et puis finalement
15:29Trump est arrivé
15:30en disant
15:31ce sera 5%.
15:32Et pour faire le service
15:33après-vente
15:33vous avez Mark Rutte
15:34donc le secrétaire général
15:35de l'OTAN
15:36qui était dans le bureau
15:36de la Maison Blanche
15:38et qui a réagi
15:40quand les uns
15:41et les autres
15:42ont expliqué
15:42que 5%
15:43c'était pas raisonnable
15:44on était sur des montants
15:45qui aujourd'hui
15:46sont incohérents
15:48et que ça ne peut pas tenir
15:49il a répondu tranquillement
15:50vous savez
15:51si c'est pas 5%
15:52avec les Etats-Unis
15:53vous serez obligés
15:54de faire 10% tout seul.
15:55Voilà comment
15:56Trump réagit
15:58et comment
15:58certains de ses affidés
15:59Est-ce que vous saluez
16:00le changement de ton
16:01de Donald Trump ?
16:02Mais pourquoi je saluerais
16:02le changement de ton
16:03de Donald Trump ?
16:04Donald Trump ne change rien
16:05Donald Trump demande
16:06aux Européens
16:07de passer à la caisse
16:07c'est ce qui a été dit
16:08tout à l'heure
16:08par monsieur
16:10Ces nouvelles armes
16:11livrées à l'Ukraine
16:11seront payées
16:12par les membres de l'OTAN
16:13et donc des Européens
16:14Donc en fait
16:15les Européens
16:16ne prennent pas de décision
16:19ils sont bons
16:20à sortir le carnet de chèques
16:21Trump sera ravi
16:23et les seuls éventuellement
16:25qui dans cette affaire
16:26en ce moment
16:26sont en train d'organiser
16:27une bascule
16:28une véritable bascule
16:29c'est l'Allemagne
16:30parce que c'est un sujet
16:31dont on ne parle pas
16:32mais en ce moment
16:32l'Allemagne passe
16:33des contrats extrêmement importants
16:35avec des majors
16:36de la défense américaine
16:37les capacités de production
16:38américaines en réalité
16:39sont en train de toucher
16:40leurs limites
16:41et il va falloir
16:42produire ailleurs
16:43Les Allemands sont sur le coup
16:45ils sont prêts à produire
16:46des produits américains
16:48en Europe
16:49sous licence américaine
16:51donc il n'est pas question
16:52de souveraineté
16:53à ce moment-là
16:53par contre
16:54ils prendront une partie
16:55de la valeur ajoutée
16:55c'est comme ça
16:56qu'est en train de se structurer
16:57l'Europe de la défense
16:58Il ne faut pas se réarmer
16:58notamment pour aider l'Ukraine ?
17:00Mais la question n'est pas
17:01de savoir s'il faut se réarmer
17:02la question est de savoir
17:03comment on reconquiert
17:03de la souveraineté
17:04parce que dans tous les domaines
17:05le président de la République
17:07aligne des mots creux
17:08mais quand il est question
17:09de décision stratégique
17:11concrète
17:11il n'est pas là
17:12Vous avez une entreprise stratégique
17:14qui s'appelle Atos
17:15qui est l'une des quatre
17:16grandes entreprises
17:17capables de contribuer
17:18de façon décisive
17:19à la souveraineté numérique
17:20de notre pays
17:21si jamais on se décidait
17:22enfin à planifier une action
17:23Et bien Atos est en train
17:24d'être vendu à la découpe
17:26Alors on va nationaliser
17:27une toute petite partie
17:28mais l'État a décidé
17:29de ne pas se soucier
17:30du reste des activités d'Atos
17:31Vous me demandez
17:32est-ce qu'il faut dépenser plus ?
17:33Moi je ne sais pas
17:34pourquoi depuis trois ans
17:34on n'est pas capable
17:35de produire dans ce pays
17:36plus que 60 000 obus
17:37alors que même pas 60 000 obus
17:38Aujourd'hui
17:39les obus en 55
17:40on est à 40 000
17:42le site de production
17:43est à table
17:44l'entreprise a été reprise
17:45il y a trois ans
17:45elle était censée fournir
17:46100 000 obus à l'Ukraine
17:48il y a plus d'un an
17:49elle n'en produit que 55 000
17:51donc moi j'en ai assez
17:52des déclarations
17:53du fla-fla etc
17:54j'aimerais qu'on me dise
17:56concrètement
17:56ce qu'on a l'intention de faire
17:57pour rendre de la souveraineté
17:58à notre pays
17:59parce que ce qui est certain
17:59c'est que les dépenses aujourd'hui
18:00elles vont simplement nourrir
18:02le complexe militaro-industriel US
18:05et ça je n'y vois aucun gain
18:06Nous repartons en Ukraine
18:08à Kiev
18:09retrouver notre correspondant
18:10celui de BFMTV
18:11Cyril Amourski
18:12Cyril, est-on soulagé
18:14tout de même en Ukraine
18:15d'apprendre que des armes
18:17qui vont permettre
18:18aux Ukrainiens
18:19de se défendre
18:20contre notamment
18:20les drones russes
18:22vont bientôt arriver ?
18:23Oui tout à fait
18:25c'est-à-dire que la population
18:27elle est soulagée d'un côté
18:28parce qu'on a cette annonce
18:29concernant les 17 systèmes patriotes
18:31qui devraient être livrés
18:31pour certains
18:32dans les prochains jours
18:33on a également une annonce
18:34et seulement Axios
18:35il s'agirait de 10 milliards
18:36de dollars
18:36qui ont été
18:37donc dealés
18:38entre les Etats-Unis
18:39et les pays de l'OTAN
18:41de l'argent
18:41qui serait utilisé
18:42pour acheter des armes américaines
18:43pour ensuite soutenir
18:45l'Ukraine
18:45avec ses armes
18:46maintenant la question
18:47que les Ukrainiens se posent
18:48c'est pourquoi est-ce que
18:49le président américain
18:50continue à se fixer
18:51des délais
18:52pour prendre une décision
18:53bien plus forte
18:54et ferme vis-à-vis de la Russie
18:55puisque auparavant
18:56il parlait de deux semaines
18:57ensuite il a encore
18:58parlé de deux semaines
18:59pour pouvoir prendre
19:00une décision au sujet
19:01des sanctions
19:01et là aujourd'hui
19:02dans sa conférence de presse
19:03avec Mark Routte
19:04il annonce qu'il lui faut
19:0550 jours
19:06donc jusqu'à début décembre
19:08pour prendre une décision
19:09à ce sujet
19:09les Ukrainiens se posent
19:11donc la question
19:11de pourquoi est-ce que
19:12le président a encore besoin
19:14d'autant de temps
19:14pour prendre une décision
19:15puisque ici la situation
19:17ne fait que de se dégrader
19:18et je le rappelle
19:19au cours de ces derniers jours
19:20l'Ukraine a connu
19:21les frappes les plus importantes
19:23du côté russe
19:23que ce soit en termes de drones
19:25en quantité de drones
19:25et en quantité de missiles
19:26et on s'attend ici
19:27à ce que plus de 1000 drones
19:29puissent être lancés
19:30par la Russie
19:30contre l'Ukraine
19:31d'ici un mois
19:32donc ici la situation
19:33se dégrade
19:34et les Ukrainiens espèrent
19:35que malgré
19:36les grandes annonces
19:37et que justement
19:38les grandes annonces
19:39c'est une chose
19:40mais que maintenant
19:40il faut aussi
19:41que cela se concrétise
19:42sur le terrain
19:43et que ces moyens
19:45antiaériens
19:45arriveront donc
19:46très rapidement
19:47Merci Cyril Amorski
19:49en direct
19:49de Kiev en Ukraine
19:50nous sommes aussi
19:51avec Driss Aït Youssef
19:53qui est avec nous
19:54spécialiste des questions
19:55de sécurité
19:5650 jours
19:57c'est long 50 jours
19:58ça nous emmène
19:59quasiment à la fin de l'été
20:00en septembre
20:01il peut se passer
20:02beaucoup de choses
20:03sur le théâtre des opérations
20:04on voit bien
20:04que les russes
20:05sont particulièrement
20:06offensifs
20:06violents dans leurs attaques
20:08en ce moment
20:08alors il y aura
20:09ces fameux missiles patriotes
20:10qui vont arriver
20:11peut-être d'ici là
20:12mais c'est encore
20:14donner du temps
20:14à Poutine
20:15pour avancer
20:15c'est encore donner
20:17effectivement
20:17du temps à Poutine
20:18pour avancer
20:18puis dans le même temps
20:19on sait très bien
20:19que Donald Trump
20:20ne tient jamais
20:21ses engagements
20:21sur le plan temporel
20:22c'est-à-dire que
20:23les 50 jours
20:23peuvent demain
20:24transformer en 90 jours
20:25et puis un début
20:26de discussion
20:26un début d'accord
20:27fait qu'effectivement
20:28c'est quelque chose
20:29qui peut s'éterniser
20:30penser que Donald Trump
20:31peut imposer
20:32du jour au lendemain
20:33des droits de douane
20:34à 100%
20:35en tout cas
20:35des droits de douane
20:36massifs
20:36notamment à la Russie
20:38enfin à la Chine
20:38ou à l'Inde
20:40ça me semble extrêmement compliqué
20:42donc pour ce qui concerne
20:43la Russie
20:43la Russie avance
20:44le principal problème
20:46de l'Ukraine aujourd'hui
20:46c'est un problème
20:47de ressources humaines
20:48donc aujourd'hui
20:49les troupes ukrainiennes
20:50elles sont fatiguées
20:51elles ne sont pas extensibles
20:52et il va falloir trouver
20:53une solution assez rapidement
20:54Oui mais on ne va pas
20:55envoyer les troupes sur place
20:56C'est la principale difficulté
20:59c'est la raison pour laquelle
20:59ça a un certain nombre
21:00de pays européens
21:01je souhaiterais que cette guerre
21:02se termine assez rapidement
21:03et que la Russie
21:04vienne enfin s'installer
21:06sérieusement
21:06à la table des négociations
21:08Pourquoi 50 jours ?
21:09Pourquoi ce délai
21:10qui paraît quand même
21:11très long
21:11alors qu'on se rappelle
21:13que le président américain
21:15avait promis
21:16de mettre un terme
21:17à ce conflit
21:18en 48 heures ?
21:20Oui d'abord
21:20c'est la méthode
21:21de négociation de Poutine
21:22il met un délai
21:22pour les droits de douane
21:23massifs pour tout le monde
21:25y compris vis-à-vis de l'Europe
21:26et puis ce délai en effet
21:27il le modifie en cours de route
21:29mais dans son esprit
21:31assez simplifié finalement
21:32sur les négociations internationales
21:34c'est le moyen
21:35d'introduire une période
21:36de négociation
21:37alors la question est de savoir
21:38si pendant cette période
21:39il y aura des négociations
21:40ou pas
21:40c'est en effet très intéressant
21:41Pour en négocier
21:42il faut être deux
21:42il faut que Poutine
21:43veut aussi négocier
21:44Oui mais il faut aussi
21:45savoir si Xi Jinping
21:46va accepter de sortir
21:47de sa boîte
21:48pour dire à Poutine
21:49ça suffit
21:49ça suffit
21:50ça perturbe
21:51tous les réseaux commerciaux
21:52moi je n'accepte plus
21:53par conséquent
21:54tu négocies
21:55on ne le sait pas
21:56mais c'est effectivement
21:57l'objectif que poursuit Trump
21:58alors effectivement
21:59on va le savoir assez vite
22:00s'il n'y a pas de pression
22:01en effet chinoise
22:03il ne se passera rien
22:04il ne se passera rien du tout
22:05et donc soit
22:06il reportera le délai
22:07soit il mettra
22:08les droits de douane
22:09de 100%
22:10ce qui n'est pas exclu
22:11parce que là encore
22:12enfin les droits de douane
22:13sur la Chine
22:14100%
22:15sur l'Inde
22:15oui c'est ce qui est prévu
22:17risque même pour sa propre économie
22:18bien sûr
22:19mais sur la Russie
22:19ça ne représente à peu près rien
22:20parce que les importations
22:22américaines en Russie
22:23oui pas la Russie
22:23mais enfin les Américains
22:24ils achètent des produits chinois
22:25donc en effet
22:26l'enjeu réel
22:26c'est la Chine en réalité
22:28évidemment
22:29et un peu l'Inde aussi
22:31donc en effet
22:31c'est assez culotté
22:32de mettre ça
22:33et donc avec un délai
22:36pour quand même
22:36laisser une chance
22:37à la voie de sortie
22:39qui serait la négociation
22:40puisque en effet
22:41il est redit
22:43je veux faire la paix
22:44en Ukraine
22:45il veut le prix Nobel de la paix
22:46oui alors ça
22:47c'est une autre histoire
22:47mais bon
22:48à mon avis
22:49pour cela il faut faire la paix
22:50mais bon
22:50mais il veut faire la paix
22:51c'était ce qui s'est engagé
22:53après il avait
22:54un peu reculé
22:55je veux un cessez-le-feu
22:57de 30 jours
22:57Poutine a commis l'erreur
22:59un signe
23:00de ne pas lui accorder
23:01qu'est-ce que ça pouvait faire
23:02à Poutine
23:02d'accorder un cessez-le-feu
23:03pour 30 jours
23:04c'était rien du tout
23:05parce que
23:06évidemment
23:06le cessez-le-feu
23:07aurait été rompu
23:08et il aurait dit
23:08que c'était la faute
23:09des Ukrainiens
23:09bon
23:10mais Poutine
23:12dans son enfermement
23:13a refusé
23:14de faire la moindre concession
23:16à Trump
23:16et effectivement
23:17on est aujourd'hui
23:18dans cette situation-là
23:19alors que Trump
23:20pendant les 6 coups de téléphone
23:21en tout cas
23:21pendant les 4 premiers
23:22a fait énormément
23:23de concessions à Poutine
23:24Jean-Claude ?
23:26Oui je souscris
23:26à l'essentiel
23:27de ce que vient dire Claude
23:28de toute façon
23:29l'escalade militaire
23:31à tort ou à raison
23:32avec le verrou nucléaire
23:33derrière
23:34est exclu
23:35dans la tête de Trump
23:36donc en réalité
23:36il joue son va-tout
23:37il n'a pas vraiment
23:38d'autres moyens
23:39de coercition
23:40pour pouvoir amener
23:41Poutine à la table
23:41des négociations
23:42ou à quelconque accord
23:43sur l'Ukraine
23:44donc là
23:45c'est effectivement
23:46un moyen
23:46de restaurer
23:47un espace de négociation
23:49éventuellement
23:50sans doute
23:50espère-t-il
23:51l'entrée
23:52dans le jeu
23:53de la Chine
23:54qui est on ne peut plus
23:55incertain
23:55même si effectivement
23:56la Chine
23:57ne voit pas
23:57que des avantages
23:58à ce conflit
23:59et donc
24:00il est fort possible
24:01qu'au bout de 50 jours
24:02ou moins
24:02parce que souvenez-vous
24:03pour l'Iran
24:03c'était 14 jours
24:04et puis finalement
24:05les B2 ont frappé
24:06bien avant
24:07donc c'est tout à fait
24:08indicatif
24:08je crois qu'il ne faut pas
24:09se verrouiller
24:10sur les 50 jours
24:10c'est simplement
24:12et puis derrière sans doute
24:13rien
24:14et là il n'y aura pas de B2
24:16comment ?
24:17là il n'y aura pas de B2
24:18le problème
24:19les Russes
24:19ils comprennent très bien
24:20là l'Américain
24:21n'enverront pas de B2
24:22avec les GBU
24:2357B
24:24sur le Kremlin
24:25et là il y a la question
24:27c'est que
24:27quand on veut être
24:28la première puissance du monde
24:29et bien il faut se faire craindre
24:30comme l'a dit le président Macron
24:31il faut être puissant
24:32il faut se faire craindre
24:32alors là les Etats-Unis
24:33vu des Russes
24:35ils ne sont pas craints
24:36ah bon
24:36Vladimir Poutine
24:37ne craint pas Donald Trump
24:39ces menaces
24:39ultimatums
24:40je ne pense pas
24:41ça ne l'inquiète pas
24:42je ne pense pas
24:43il est enfermé
24:44dans son fantasme
24:45et d'ailleurs
24:46quand on parle de négociation
24:48je voudrais bien savoir
24:49comment ça pourrait se passer
24:50parce que
24:52Poutine a déjà posé
24:53ses conditions
24:54on les connaît
24:55ses conditions
24:57sont inacceptables
24:58pour les Ukrainiens
24:59alors
25:01la seule chose
25:02qui fonctionne
25:03entre ces deux pays
25:04c'est
25:05les échanges de prisonniers
25:07pour l'instant
25:07ça marche bien
25:08c'est la seule chose
25:09qui fonctionne
25:09pour le reste
25:11tout est au point mort
25:12rien à avancer
25:13je pense que Poutine
25:14s'imagine
25:14qu'il va appeler Trump
25:16et qu'il va encore
25:17le rouler dans la farine
25:18et qu'au bout d'un moment
25:19l'autre va se dire
25:20bah oui
25:20j'ai peut-être été
25:21un peu dur là
25:22je vais peut-être
25:23me calmer un peu
25:24vous savez
25:24le double lancard
25:26je connais bien Poutine
25:27oui mais Claude
25:28est moins sûr de ça
25:29je crois que Poutine
25:29qui est quand même
25:30quelqu'un de très orgueilleux
25:32n'accepte pas
25:33la façon dont
25:34Trump pardon
25:35qui est quelqu'un
25:36de très orgueilleux
25:36n'accepte pas
25:37la façon dont Poutine
25:38l'a traité
25:38encore une fois
25:39six fois en lui récitant
25:41son catéchisme
25:42sur les conditions
25:43d'une paix
25:44en Ukraine
25:45et puis aucune concession
25:46d'aucune sorte
25:47donc là je crois
25:48qu'il est sincèrement
25:50fâché
25:50mais vous avez raison
25:51il n'a pas renoncé
25:52à certains objectifs
25:54et notamment
25:54à faire du business
25:56avec la Russie
25:56ultérieurement
25:57bien sûr
25:58une fois
25:59cette affaire réglée
26:00d'une façon ou d'une autre
26:01et il veut s'en débarrasser
26:02de cette affaire
26:03en effet
26:03et bien il veut
26:05que ExxonMobil
26:06ait des concessions
26:08dans le nord de la Russie
26:10pour rechercher
26:10du gaz
26:11et du pétrole
26:12bien sûr
26:13mais c'est vrai que
26:14la relation entre
26:16la Russie et les Etats-Unis
26:17est devenue
26:17de plus en plus complexe
26:18il y a encore quelques années
26:20c'était deux et demi
26:21quasiment historiques
26:22c'est beaucoup moins le cas
26:23aujourd'hui
26:23il n'y a qu'à lire
26:24la revue nationale stratégique
26:262025
26:26qui est parue ce matin
26:27qu'est-ce qu'on peut y lire
26:28que finalement
26:29la Russie
26:30commence plutôt
26:31à voir aujourd'hui
26:32les Américains
26:33un peu différemment
26:34se tourner vers l'Europe
26:35comme étant leur véritable ennemi
26:36donc on voit bien
26:38que les deux secrétaires d'Etat
26:39tout récemment
26:39le ministre des Affaires étrangères
26:42russe
26:42et le secrétaire d'Etat américain
26:43se sont parlé
26:44manifestement
26:45il y aurait quelques surprises
26:46d'ici là
26:47mais c'est moins prégnant
26:48d'avoir un président
26:50Vladimir Poutine
26:51qui en veut terriblement
26:52aux Américains
26:53c'est-à-dire qu'au fait
26:54on assiste aussi
26:55probablement
26:56à une atténuation
26:57à un apaisement
26:57dans les relations
26:58entre les deux nations
26:59alors dans ce contexte
27:00la France
27:01est à l'heure du réarmement
27:02et d'ailleurs on a vu
27:03ce défilé du 14 juillet
27:04ce matin
27:05qui mettait en avant
27:06une armée prête au combat
27:07c'était le message
27:08que voulait envoyer
27:08l'armée française
27:10le président Macron
27:11souhaite un effort budgétaire
27:12pour la défense
27:13doubler le budget
27:14pour atteindre 64 milliards
27:16d'euros
27:16d'ici 2027
27:17et peut-être
27:18pourquoi pas
27:19instaurer un service
27:20militaire volontaire
27:21alors on ne sait pas encore
27:22comment sera financé
27:23cet effort
27:23on sera sans doute plus
27:24demain
27:25avec François Bayrou
27:26le Premier ministre
27:26mais Aurélien Saint-Toulle
27:29il y a quand même
27:29une direction
27:30qui a été donnée
27:31par le président Macron
27:32il faut que la France
27:33mais aussi l'Europe
27:34prenne en main sa défense
27:36il parle d'ailleurs
27:36de souveraineté européenne
27:38il dit qu'il faut
27:38acheter européen
27:39lorsqu'on se réarme
27:40c'est un message
27:41qu'il envoie notamment
27:42sans doute
27:42à nos amis allemands
27:43vous êtes d'accord
27:44avec ça quand même ?
27:45Vous avez une passion
27:46c'est de me poser
27:47toujours la question
27:47de savoir si je suis d'accord
27:48avec le président de la république
27:49non je suis un opposant
27:51du président de la république
27:52mais je suis constructif
27:55vous voyez
27:55je vous ai donné des propositions
27:57je vous ai dit
27:57qu'il pouvait nationaliser Atos
27:59sur l'effort budgétaire
28:01je suis en train de vous répondre
28:02s'il veut inclure
28:04la nationalisation d'Atos
28:06comme des dépenses de défense
28:07il fera peut-être plaisir
28:08ou en tout cas
28:09il respectera peut-être
28:10les orientations de l'OTAN
28:11et il fera quelque chose
28:12d'utile pour le pays
28:13moi ce que je veux
28:14je ne veux pas
28:15je ne veux pas signer
28:16un chèque en blanc
28:16au président de la république
28:17qui a été incapable
28:19de citer
28:21certains sujets
28:22qui sont des sujets majeurs
28:23nous avons deux programmes
28:24franco-allemands
28:25qui sont en train
28:25de battre de l'aile
28:26très sérieusement
28:27et qui vont probablement échouer
28:28un qui s'appelle la MGCS
28:29qui est un futur char
28:30et un autre qui s'appelle SCAF
28:32c'est le futur avion de chasse
28:33le successeur du Rafale
28:34et bien savez-vous que
28:35par idéologie
28:36par obstination
28:37parce qu'il nous a expliqué
28:38qu'il fallait faire
28:39l'Europe de la défense
28:40l'autonomie stratégique
28:41et blablabla
28:41et blablabla
28:42et aujourd'hui
28:43on est dans une situation
28:44où nous sommes acculés
28:45où dans un an ou deux
28:46les allemands
28:47eux auront une offre de chars
28:49ils continueront à produire
28:50des chars de qualité
28:50et en France
28:51on ne saura peut-être plus le faire
28:52parce que ce programme
28:53aura capoté
28:53nous l'avons annoncé
28:54il y a déjà plus de deux ans
28:56ce problème-là
28:57nous refusions ce programme
28:58maintenant on nous explique
28:59qu'il va falloir dépenser plus
29:00alors peut-être qu'on va dépenser plus
29:01pour maintenir
29:02sauver une capacité
29:03ce serait déjà une bonne nouvelle
29:04mais je ne le sais pas
29:05le président de la République
29:06ne nous l'a pas dit
29:07il n'a pas eu un mot
29:08sur le changement climatique
29:09et pourtant vous savez
29:09que le changement climatique
29:10c'est un enjeu de sécurité
29:12stratégique majeur
29:13il y a quelques jours
29:14il y a eu des inondations
29:15évidemment au Texas
29:17120 morts
29:18on parlait d'affrontements
29:20entre le Pakistan et l'Inde
29:23dans un territoire
29:24une zone en réalité
29:25où vous avez presque
29:25un milliard d'habitants
29:26qui à horizon 2040
29:28à peu près
29:28n'auront plus d'accès à l'eau
29:30et nous on vend des armes
29:31à l'Iran
29:32et peut-être que d'une certaine façon
29:33on pourrait
29:34pas l'Iran
29:34à l'Inde pardon
29:35et peut-être que d'une certaine façon
29:37prochainement
29:37nous nous retrouverons
29:39très liés
29:40à une puissance nucléaire
29:41qui est susceptible
29:42d'en affronter une autre
29:43je crois que ce sont des problèmes
29:44qu'on devrait traiter
29:45avec un peu plus de sérieux
29:46vous ne croyez pas
29:47aux intentions
29:48et pas juste nous dire
29:49qu'on va dépenser plus
29:50tout ça pour faire plaisir
29:51encore une fois à Trump
29:52ce que vous demandiez tout à l'heure
29:53pourquoi 50 jours
29:54mais tout simplement
29:54parce que M. Trump
29:55n'a pas de problème
29:56avec cette guerre
29:57cette guerre lui rapporte
29:58énormément d'argent
29:59et il y a des Européens
30:00qui sont prêts à passer
30:01à la caisse
30:01nous quand nous disions
30:03justement c'est à nous
30:03de produire
30:04quand nous nous disions
30:05il y a déjà deux ans
30:06qu'il fallait au plus vite
30:08créer les conditions
30:09pour avoir une discussion
30:10parce que le temps
30:11jouerait contre nous
30:12nous avions raison
30:13et nous étions traités de fous
30:15la réalité c'est que
30:16alors que nous avions encore
30:17de la profondeur stratégique
30:18que nous n'étions pas acculés
30:20nous aurions dû avoir
30:21une discussion stratégique
30:22et sérieuse
30:22une véritable négociation
30:24au lieu de ça
30:25nous nous sommes enferrés
30:26et nous avons dit
30:27aux Américains
30:28nous allons vous acheter
30:29votre pétrole
30:30pour remplacer le pétrole
30:31des Russes
30:32etc.
30:33la seule chose
30:34qui préoccupe Trump
30:34aujourd'hui
30:35c'est d'éviter
30:36une coalition durable
30:38entre la Chine
30:39la Russie
30:39l'Iran
30:40et la Corée du Nord
30:40et pour ça
30:41effectivement
30:41il va tenter peut-être
30:42de temps en temps
30:43de créer un peu de division
30:44mais avec les moyens
30:45dont il dispose
30:46mais en soi
30:46le conflit ne lui pose
30:47aucun problème
30:48et dernier sujet
30:50sur lequel je voulais
30:50revenir un instant avec vous
30:51pourquoi le président
30:52de la République
30:53qui déplore
30:54l'aggravation des tensions
30:55sur la scène internationale
30:56n'a pas eu un mot
30:57pour Gaza
30:58et se dire que
30:59le droit international
31:00était en train de mourir
31:01à Gaza
31:01et que c'était un problème
31:02pour la France
31:03parce que c'est dans
31:04l'intérêt de la France
31:05que le droit international
31:06continue encore
31:07à prévaloir
31:08Alors cet effort
31:09de toute la nation
31:11pour augmenter
31:12le budget de la défense
31:12on aura sans doute
31:13des éléments de réponse
31:14un peu plus concrets
31:15demain
31:16avec le discours
31:17de François Bayrou
31:18quel budget pour la France
31:19comment rétablir
31:20les finances publiques
31:21et une édition spéciale
31:23dès 15h30
31:24discours à 16h
31:25et énormément de réactions
31:26sans doute ensuite
31:27parce qu'on annonce
31:28donc un discours de vérité
31:29du côté de Matignon
31:31Merci à tous
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