- il y a 4 mois
Après dix jours de pression et d’ultimatum, le Kremlin a annoncé qu'une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine est prévue "dans les prochains jours", dans des propos relayés par les agences d'État russes ce jeudi 7 août. Donald Trump avait également évoqué une seconde réunion à trois avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, mais la Russie n'a à ce jour pas répondu à cette idée américaine. On en parle avec : Jean-Didier Revoin, correspondant BFMTV à Moscou (Russie). Henri Guaino, ancien député “Les Républicains “ et ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. Antoine Heulard, correspondant BFMTV à Washington D.C. Hind Ziane, spécialiste en stratégie politique et fondatrice du cabinet “Génération politique". Nicolas Coadou, envoyé spécial de BFMTV à Kiev. Et Marianne Babich, conseillère en communication franco-ukrainienne.
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00:00L'actualité internationale, après dix jours de pression et d'ultimatum, le Kremlin a annoncé il y a quelques heures une prochaine rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
00:10Ça sera dans quelques jours, sans doute la semaine prochaine, et ça pourrait se tenir aux Émirats Arabes Unis.
00:16Écoutez, le président russe, il s'est exprimé aujourd'hui.
00:22Nous avons beaucoup d'amis qui sont prêts à nous aider à organiser un tel événement.
00:26Voici l'un de nos amis, le président des Émirats Arabes Unis.
00:30Je pense que nous prendrons une décision, mais cela pourrait être l'un des lieux appropriés.
00:41Voilà, c'est l'annonce évidemment importante de ce jour et de cette semaine.
00:45Alors, sur ce qu'on peut attendre, ce que l'on sait déjà de ce prochain rendez-vous, correspondance tout de suite de Jean-Didier Revoin à Moscou.
00:54Ça faisait donc de longues mois que Washington et Moscou attendaient la tenue de ce sommet, qui devrait, selon toute vraisemblance, avoir lieu la semaine prochaine aux Émirats Arabes Unis.
01:05C'est donc ce qu'a laissé entendre Vladimir Poutine, qui a qualifié le lieu d'approprié pour une telle rencontre.
01:11La Russie et les États-Unis ont donc trouvé un terrain d'entente hier au Kremlin.
01:15Lors de son entretien avec Vladimir Poutine, Steve Witkoff, l'émissaire de Donald Trump, a fait aux Russes ce que Moscou a qualifié de propositions acceptables.
01:24Les délégations des deux pays planchent désormais assidûment sur le contenu des pourparlers qui auront lieu entre les deux hommes,
01:30et dont quelques éléments ont filtré dans les médias russes.
01:32Il sera bien évidemment question de la guerre en Ukraine, mais pas seulement la relation bilatérale entre la Russie et les États-Unis,
01:39les traités sur les armes nucléaires dont Moscou et Washington se sont retirés ou ont du moins suspendu l'application,
01:46ou encore la sécurité mondiale figurent parmi les thèmes qui seront abordés par les deux présidents.
01:50Autant d'éléments qui plaisent à la Russie, on l'imagine, dans la mesure où ils vont permettre de travailler à la redéfinition d'une architecture de sécurité en Europe et dans le monde.
01:59C'est ce que Vladimir Poutine a toujours réclamé.
02:02Alors à voir si Donald Trump parviendra à obtenir en contrepartie un arrêt complet des combats en Ukraine et à quelles conditions.
02:09Et on va essayer de comprendre la portée de cette annonce avec nos invités ce soir sur ce plateau.
02:14Marianne Babiche, bonsoir, merci d'être là.
02:16Vous êtes conseillère en communication franco-ukrainienne et bénévole auprès des associations françaises de soutien à l'Ukraine.
02:22À vos côtés, Jean de Glynyasty, ancien ambassadeur de France en Russie.
02:26Indesian, spécialiste en stratégie politique.
02:28Bonsoir et fondatrice de Genepo.
02:30Et puis à vos côtés, Henri Guéno, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy et auteur de « À la septième fois, les murailles tombèrent » aux éditions du Rocher.
02:39Je commence par vous, Henri Guéno.
02:41Est-ce que vous considérez que c'est une avancée ?
02:44On a beaucoup parlé de l'ultimatum ces derniers jours, depuis 10 jours.
02:47Donald Trump avait parlé de 50 jours, réduit à 10 jours.
02:50Il semblait un peu vexé.
02:51On a évoqué l'envoi de sous-marins nucléaires.
02:54Est-ce que c'est une percée, une avancée dans le dossier ?
02:57Alors ça, nous ne le saurons qu'une fois que la réunion aura eu lieu.
03:03Chaque fois qu'il se passe quelque chose, on dit que c'est un moment historique, que c'est un tournant.
03:07En tout cas, ils ne se rencontrent pas tous les jours.
03:10Non, non, c'est un événement important.
03:13Je ne suis pas convaincu, et même certain du contraire, que ce soit le résultat de l'ultimatum de Donald Trump.
03:21Je pense qu'on n'obtient rien par des ultimatums, que ce soit vis-à-vis de la Chine, vis-à-vis de la Russie.
03:28Je pense que ça n'a pas lieu d'être.
03:34Le président Trump a un peu de mal à se mettre des limites.
03:40Il agit comme si, au fond, il était le maître du monde.
03:45C'est un peu comme Elon Musk, c'est des gens qui ont de plus en plus de mal à se mettre des limites,
03:52à s'empêcher, comme disait Camus à propos de son père.
03:54Son père disait, un homme, ça s'empêche.
03:56Il y a beaucoup de gens qui considèrent qu'on n'a pas besoin de s'empêcher,
03:59qu'on peut aller au bout du bout de toutes ces volontés, de toutes ces humeurs, de tous ces caprices.
04:05Je pense qu'il ne faut pas avoir dans cet entretien une conséquence de l'ultimatum.
04:14En revanche, que le président Poutine ait eu envie de faire un geste vis-à-vis de Donald Trump
04:23et de lui permettre de présenter ça comme un succès de sa politique,
04:31Voilà, ça, ça me paraît une hypothèse assez plausible.
04:37Et voilà, je pense que...
04:39Alors, à la fois vis-à-vis du président Trump,
04:43et aussi vis-à-vis de ses alliés, de ses clients,
04:47auxquels le président Trump veut faire payer très très cher le fait qu'ils achètent du pétrole russe,
04:53je pense en particulier à l'Inde.
04:55Voilà, qu'il y ait un geste d'apaisement pour calmer un peu le jeu,
05:00ça, c'est probable.
05:03Mais moi, je n'y vois pas la possibilité de la fin du conflit.
05:08Les exigences russes, elles sont connues.
05:12Et pour l'instant, Vladimir Poutine n'a aucun intérêt à céder à qui que ce soit sur le terrain.
05:21Alors que peut-être qu'ils avancent très doucement, avec des pertes humaines terribles,
05:26mais en tout état de cause, ils grignotent quand même du terrain.
05:30Et la Russie et Poutine ne peuvent pas se permettre, eux non plus, de perdre la face dans cette histoire.
05:37Alors, on va aller à Washington, retrouver notre correspondant Antoine Lard.
05:41Antoine, y a-t-il déjà des réactions côté américain après cette annonce ?
05:45On avait vu un président américain qui avait l'air assez satisfait de la visite de son émissaire,
05:49Steve Witkoff, à Moscou cette semaine.
05:55Écoutez, pour le moment, la Maison-Blanche dit qu'effectivement, il pourrait y avoir une rencontre prochainement,
05:59mais elle ne confirme pas la date ni le lieu.
06:02Ce qui est certain, en tout cas, c'est que ça fait des mois et des mois que les Russes cherchent à convaincre
06:06les Américains d'une rencontre au sommet entre Poutine et Trump.
06:10Jusqu'à présent, les Américains avaient refusé, en particulier à cause des exigences
06:14et des conditions maximalistes de Vladimir Poutine pour arrêter les combats.
06:18La question qui se pose désormais, c'est de savoir ce que le chef du Kremlin a bien pu mettre sur la table
06:21pour finalement convaincre Donald Trump.
06:24Est-ce qu'il a lâché du laisse sur ces exigences ?
06:26La question a été posée directement hier à Donald Trump,
06:29mais le président américain n'a pas voulu répondre.
06:31Il a simplement expliqué que son émissaire, Steve Witkoff,
06:34avait eu de très bonnes conversations avec le Kremlin
06:36et que désormais, il a bon espoir de trouver une solution à la guerre.
06:40Alors aujourd'hui, la presse américaine s'interroge.
06:42S'agit-il vraiment d'une avancée ou simplement d'une énième manœuvre de Vladimir Poutine
06:47pour essayer de gagner du temps ?
06:48Ici, en tout cas, on considère que cette rencontre, si elle a bien lieu,
06:51ce sera déjà en soi une forme de victoire pour Vladimir Poutine,
06:55une façon pour lui de revenir dans le jeu,
06:56alors que ces derniers temps, il était tombé en disgrâce aux yeux de Donald Trump.
06:59Rappelez-vous, il y a quelques semaines encore,
07:01Trump disait que Poutine était devenu fou.
07:04On notera aussi la prudence du chef de la diplomatie américaine.
07:07Marco Rubio dit qu'il reste encore beaucoup de travail
07:09avant que cette rencontre au sommet puisse avoir lieu.
07:12C'est vrai que généralement, avant ce genre de rencontre,
07:15il y aura tout un travail préparatoire qui est effectué en amont par les conseillers.
07:19Mais c'est vrai qu'avec Donald Trump, tout est possible.
07:21On sait qu'il accorde beaucoup d'importance aux relations personnelles
07:23qu'il peut avoir avec certains dirigeants.
07:25Et Trump est convaincu qu'il peut, à lui seul, convaincre Vladimir Poutine
07:29d'arrêter les combats.
07:30Trump, en tout cas, semble déterminé à maintenir une forme de pression.
07:34Il a redit que demain, il imposerait des sanctions secondaires
07:38sur les pays qui achètent du pétrole russe.
07:40Il a d'ailleurs déjà commencé à le faire en punissant l'Inde
07:42avec des droits de douane à 50%.
07:44On verra s'il tient parole et si d'autres pays s'ajoutent à la liste demain
07:47à l'expiration de l'ultimatum.
07:49Antoine Lara, Washington, pour BFM TV.
07:51Inziane, on évoquait à l'instant avec Antoine
07:53la visite de l'émissaire américain à Moscou.
07:56Tout s'est joué là, au fond.
07:57Et on peut peut-être supposer que l'ordre du jour de cette réunion
08:02est déjà établi et peut-être ce sur quoi il pourrait éventuellement
08:06se mettre d'accord ?
08:07Oui, en tout cas, le rendez-vous a été très important.
08:09Steve Witkoff, c'est un proche de Donald Trump.
08:10C'est quelqu'un qui, normalement, se charge des sujets sur le Moyen-Orient
08:14mais il a été aussi chargé par Donald Trump des sujets sur l'Ukraine
08:18parce que Donald Trump lui fait confiance,
08:20parce que c'est quelqu'un qui est loyal à Donald Trump
08:22et parce que c'est un homme qui est respecté dans le milieu des affaires
08:24et surtout à New York depuis des années.
08:26Ça a été un rendez-vous très important.
08:28Trois heures pendant lesquelles ils ont parlé de beaucoup de choses.
08:30Ils ont parlé aussi, apparemment, des relations entre eux,
08:34relations géostratégiques, relations économiques,
08:37entre la Russie et les États-Unis.
08:39Donc ça va au-delà de la question ukrainienne pour Vladimir Poutine
08:43mais aussi pour Donald Trump.
08:44Je pense que c'est très important de prendre du recul
08:46et d'essayer de lire entre les lignes.
08:49Qu'est-ce qui se passe au-delà de l'ultimatum, au-delà de ces rencontres ?
08:51Est-ce que, vraiment, Donald Trump et Poutine font ce qu'ils disent qu'ils font ?
08:56Et je pense qu'il est là, le jeu diplomatique.
08:58Et forcément, ils ont un agenda caché.
09:00En tout cas, ils ont des idées derrière la tête
09:02et c'est assez logique parce qu'ils sont tous les deux chefs d'État.
09:05En tout cas, pour Donald Trump, ce qui est sûr,
09:06c'est que c'est quelqu'un qui ne croit pas aux sanctions.
09:09C'est quelqu'un qui dit qu'en réalité, la Russie, elle arrive toujours
09:13de manière très maligne, et ce sont ses propres mots,
09:15à s'en sortir lorsqu'il y a des sanctions sur la table.
09:17Et ça, il l'a dit il y a deux jours.
09:19Donc c'est quelqu'un qui ne croit pas aux sanctions,
09:20qui aimerait bien avoir un résultat rapide
09:23parce que son électorat demande un résultat rapide à cette guerre.
09:26Il demande des concessions, quitte à ce que l'Ukraine fasse des concessions,
09:29mais que la paix arrive rapidement.
09:30Et puis il y a aussi une autre donnée, ces droits de douane, en fait,
09:35dépassent le cadre commercial et deviennent un outil d'influence géopolitique.
09:39Donald Trump, il est en train de faire en sorte que tout le monde accepte
09:43que la nouvelle donne, c'est l'Amérique d'abord.
09:46Donc, il dit aux BRICS et il dit à la Chine et il dit à la Russie...
09:49Pays émergents.
09:50Effectivement, pays émergents, les BRICS, y compris le Brésil et la Chine, la Russie,
09:54qu'il va falloir accepter ces donnes.
09:56Et sinon, on va être taxés très lourdement.
09:58Regardez le taux que subit le Brésil,
10:00regardez les taux aussi que subissent l'Inde et en partie la Chine,
10:05même si c'est plus un bras de fer aujourd'hui.
10:06Mais il y a bien plus à voir et à analyser dans ces droits de douane.
10:10Alors, une rencontre la semaine prochaine, sans doute,
10:13aux Émirats Arabes Unis entre Donald Trump et Vladimir Poutine,
10:16mais sans les Européens et sans le président ukrainien,
10:20les conditions ne sont pas remplies.
10:22Écoutez le président russe, il s'exprimait aujourd'hui.
10:27J'ai répété à plusieurs reprises que d'une manière générale,
10:30je n'ai rien contre une rencontre avec Zelensky.
10:32C'est possible, mais avant cela, certaines conditions doivent être réunies.
10:36Et malheureusement, nous sommes encore loin de créer ces conditions.
10:41Voilà, monsieur l'ancien ambassadeur de France,
10:44la crainte au fond, côté ukrainien,
10:47c'est peut-être d'être outrepassé
10:50ou en tout cas de ne pas faire partie
10:52et que les choses se fassent dans le dos de l'Ukraine.
10:55Oui, en effet.
10:57Ça fait assez longtemps qu'ils ont peur
10:59depuis que Trump est arrivé au pouvoir.
11:02Poutine n'a jamais voulu rencontrer Zelensky.
11:04Vous vous souvenez qu'il y a plus de deux mois
11:07que Zelensky est prêt à avoir un tête-à-tête avec Poutine.
11:10Et Poutine n'a jamais voulu.
11:13J'aurais tendance à penser que cette fois-ci,
11:16avec la médiation de Trump, il peut l'accepter.
11:20Il y a eu quand même un deal quelque part
11:21parce que la Russie était extrêmement demandresse
11:25d'un sommet Poutine-Trump.
11:27Et je pense que quand même, Trump n'est pas idiot.
11:30Il ne l'a pas lâché sans une certaine contrepartie.
11:33Et la contrepartie, ça sera une relance de la négociation.
11:38Cela dit, les Russes ont toujours dit
11:40qu'un sommet Zelensky-Trump,
11:43c'est un sommet qui vient paraffer un accord déjà négocié.
11:47Et les Russes ont gardé un souvenir cuisant
11:49du sommet du Format Normandie à Paris en décembre 2019
11:54où l'accord avait été négocié.
11:57Et au dernier moment, il y a eu des difficultés.
12:00Et donc, on n'a pas pu signer.
12:01Et donc, Poutine ne dit plus jamais ça.
12:03Moi, je viens pour paraffer de ma blanche main un accord.
12:07Alors, un sommet tripartite.
12:09Peut-être qu'il a fait la concession à Trump
12:13parce qu'avec A3, c'est plus acceptable.
12:17Et donc, il n'est pas exclu que ça se tienne
12:20et qu'il y ait à cette occasion une rencontre
12:22entre Zelensky et Poutine.
12:25Et on va partir à Kiev retrouver Nicolas Kouadou,
12:28notre envoyé spécial sur place en Ukraine.
12:31Nicolas, il y a-t-il déjà des réactions officielles côté ukrainien ?
12:34Il y a Volodymyr Zelensky qui s'est exprimé un petit peu plus tôt,
12:40qui explique qu'il a été lui-même contacté par Donald Trump
12:42à l'issue de la rendez-vous entre Steve Witkoff et Vladimir Poutine.
12:47Il s'est ensuite entretenu avec tous ses collègues européens.
12:50Si vous voulez, de manière générale, ici en Ukraine,
12:52il y a une certaine inquiétude, bien évidemment.
12:54Suisse à tête rencontre.
12:55Parce qu'aujourd'hui, on parle d'une rencontre bilatérale
12:59entre la Russie et les États-Unis.
13:00Donc, sans l'Ukraine, sans les représentants ukrainiens à ce stade.
13:05Et donc, forcément, il y a beaucoup d'inquiétudes
13:08de la part des autorités ukrainiennes et des Ukrainiens ici à Kiev.
13:12Ensuite, il y a une autre question.
13:13C'est que les Ukrainiens, ils ont très bien compris depuis plusieurs mois
13:17qu'il y avait, comment dire, une certaine perméabilité idéologique
13:19de Donald Trump à la propagande de Vladimir Poutine.
13:24Et donc, cette rencontre entre les deux hommes,
13:26il y a une crainte qu'elle puisse faire changer d'avis.
13:29Une fois de plus, vous allez me dire,
13:30Donald Trump, suite à la situation en Ukraine.
13:33L'autre point extrêmement important,
13:35c'est que cette rencontre,
13:37qui pourrait avoir lieu la semaine prochaine,
13:39aujourd'hui, elle éclipse l'ultimatum qui devait expirer demain.
13:43Rappelez-vous, l'ultimatum posé par Donald Trump
13:45à l'égard de la Russie de Vladimir Poutine,
13:47qui laissait 10 à 12 jours pour cesser les combats,
13:49un cessez-le-feu total sous peine de lourdes sanctions.
13:52On imagine très mal dans l'état actuel des choses
13:54comment des deux mains, il pourrait y avoir un cessez-le-feu
13:57et comment les Etats-Unis pourraient rajouter des sanctions à la Russie,
14:02alors même qu'une rencontre est potentiellement prévue la semaine prochaine.
14:06Il y a donc une volonté pour Kiev
14:08de tenter de rester au milieu du jeu diplomatique,
14:11de ne pas froisser Donald Trump.
14:12C'est notamment pour ça que Volodymyr Zelensky
14:14a déclaré remercier Donald Trump pour sa médiation
14:19dans le cadre de ce conflit.
14:21Pour autant, il y a cette volonté des Ukrainiens
14:24de rester au centre du jeu diplomatique.
14:26Volodymyr Zelensky qui a rappelé qu'il propose depuis 2022,
14:29soit le début de la guerre,
14:30de rencontrer directement Vladimir Poutine
14:33pour tenter de négocier une fin à cette guerre.
14:34Nicolas Kouadou et Théo Touché à Kiev pour BFM TV.
14:38Marianne Babiche, à la fois on se dit qu'il y a une avancée,
14:41c'est plutôt positif, il y a eu des pressions,
14:44et en même temps l'absence peut-être du premier intéressé,
14:47à savoir le président ukrainien,
14:49laisse penser qu'il pourrait y avoir un deal peut-être à la Trump
14:52servant à la fois les intérêts russes économiques et géostratégiques
14:56et les intérêts économiques américains.
14:58Oui, il y a des inquiétudes sur le fait que Poutine
15:00peut-être juste prend son temps.
15:02Et ça revient un peu aux mêmes histoires qu'on a eues au printemps.
15:06Il y avait justement aussi Steve Itkov
15:07qui est allé en Russie pour négocier le cessez-le-feu
15:10inconditionnel au moins pour 30 jours.
15:12Et c'était sans succès parce que les bombardements ont continué
15:15et même plus les frappes étaient de plus en plus intenses,
15:19de plus en plus meurtrières.
15:20Et même ces jours-ci, il n'y a pas de frappes énormes
15:23sur Kiev, sur d'autres grandes villes,
15:25mais il y a toujours des frappes des drones sur les civils,
15:29surtout dans les zones préfrontalières.
15:31Il y a des bombes larguées par air
15:33qui sont aussi jetées sur des quartiers civils
15:37dans des zones pas loin des combats.
15:40Et ça continue.
15:41Même aujourd'hui, il y avait une alerte aérienne à Kiev
15:43parce qu'il y avait le risque de missiles balistiques
15:45qui est au final tombé dans les régions
15:47de Soumy et de Kharkiv,
15:49donc au nord de l'Ukraine.
15:51Ça continue.
15:51On voit les actes.
15:53Il n'y avait pas d'arrêt total du feu,
15:56malheureusement, déjà après cette rencontre.
15:58Et bien sûr, il y a des inquiétudes
16:00que peut-être ça va juste prendre plus de temps.
16:04L'ultimatum que Trump d'abord a annoncé pour 50 jours,
16:07au final, il n'était pas raccourci à 10 jours.
16:09Au total, ça a duré 36 jours depuis l'annonce.
16:13C'était le 14 juillet.
16:14Ça a pris vraiment 36 jours de l'ultimatum passé.
16:17Et c'était juste raccourci de plus qu'une semaine.
16:19Les gens s'inquiètent parce que pour les Ukrainiens,
16:23chaque jour compte.
16:24Et ce qui est important,
16:25on n'a pas du tout entendu de détails exacts
16:27de quoi ils ont parlé,
16:28quelles sont les conditions,
16:29que ce sont les mêmes conditions
16:31sur le fait de quatre régions
16:36qu'on doit considérer comme occupées
16:38pour une certaine période.
16:40qui ont revendiqué dans l'est du pays.
16:42Il y avait certaines fuites,
16:44on dit, de la presse polonaise,
16:45des ressources polonaises,
16:46qui disaient que peut-être
16:47on devrait vraiment céder ces territoires
16:49pour 50 ou même voire 100 ans.
16:53Ce que je pense pas du tout acceptable pour l'Ukraine
16:56parce qu'il y a toujours les Ukrainiens.
16:58Il y a les crimes de guerre
16:59qui se passent sur ces territoires occupés.
17:01Il y a la déportation des enfants.
17:03Justement, ce jour-ci,
17:04il y a eu des annonces
17:04que les enfants déportés et volés
17:06peuvent être adoptés déjà en Russie.
17:09les enfants ukrainiens.
17:10Donc, ça continue.
17:11L'aspect humain nous intéresse le plus ici
17:14dans ces négociations
17:16parce qu'on parle des territoires,
17:18on parle beaucoup de l'OTAN,
17:19mais on ne parle pas des garanties de sécurité,
17:21de l'armement que l'Ukraine pourrait recevoir
17:23et surtout de la population
17:25qui doit être protégée.
17:26Alors, absence de Volodymyr Zelensky
17:28et Henri Guénaud,
17:29grande absence des Européens aussi.
17:31Alors, ils ont salué la médiation de Donald Trump
17:32et en même temps, on sent qu'ils ne sont plus du tout à la table
17:34si jamais ils l'ont déjà été.
17:36Ils n'ont-ils jamais été.
17:37à la table.
17:39C'est-à-dire, dans cette affaire,
17:42l'Europe ne pèse rien en réalité.
17:45Bon, elle paye, elle envoie des armes,
17:47mais elle n'est pas dans le jeu politique.
17:50Le jeu politique est un jeu entre superpuissances.
17:54Voilà, le jeu mondial aujourd'hui,
17:57il est entre la Chine, la Russie,
18:00les États-Unis
18:01et peut-être demain avec l'Inde.
18:05Voilà, tout le reste apparaît comme secondaire
18:08et à Vladimir Poutine
18:10et à Donald Trump.
18:11Alors, moi, j'entends bien que les Russes
18:15ont été demandeurs d'un long temps
18:17d'un sommet avec Donald Trump.
18:20Mais je pense que dans la situation actuelle,
18:23en fait,
18:24Poutine offre à Donald Trump
18:26une porte de sortie
18:28à l'imbroglio
18:29de son ultimatum.
18:34C'est l'ultimatum à la fois
18:35vis-à-vis de la Russie
18:36et puis vis-à-vis de tous les clients
18:38en matière de pétrole russe.
18:43Soit il est obligé
18:44de faire monter sans arrêt les enchères,
18:47mais c'est une impasse totale
18:48et c'est extrêmement dangereux.
18:51Non, les États-Unis
18:52ne vont pas redevenir
18:53le maître du monde
18:54qui organise tout l'ordre mondial
18:56et a fortiori l'ordre économique
18:58et les droits de douane dans cette affaire
19:00sont une très mauvaise arme géostratégique.
19:03Très mauvaise.
19:04On a déjà jeté la Russie
19:06dans les bras de la Chine.
19:06Est-ce que Trump peut aller
19:09très très loin
19:11pour jeter l'Inde
19:13dans les bras de la Chine ?
19:15Et puis le Brésil
19:16solidifier ce qu'on appelle
19:19le sud global
19:20de façon un peu imprompre
19:21contre les États-Unis
19:24et contre l'Occident
19:25ce n'est pas une très bonne idée
19:26et dans ce jeu-là
19:27de toute façon
19:28l'Europe a un rôle
19:29extraordinairement marginal
19:31parce qu'elle a fait des choix
19:33on pourrait en discuter longuement
19:35mais qui font qu'elle ne joue pas de rôle
19:39elle aurait pu se poser en intermédiaire
19:43dès le départ
19:43elle ne l'a pas fait
19:44elle a choisi un camp
19:45elle a choisi des sanctions
19:47on doit en être au 19ème train de sanctions
19:50sans effet
19:52voilà il y a
19:54je pense qu'il fallait une porte de sortie
19:58il fallait offrir une porte de sortie à Trump
19:59parce que ça ne peut pas être bombardé
20:02les sites nucléaires russes
20:03comme on a bombardé
20:03les sites nucléaires ukrainiens
20:05donc il n'y avait pas d'issue
20:06sauf peut-être perdre la face
20:08ou partir dans une surenchère
20:09absolument non contrôlable
20:10voilà
20:12donc je pense qu'il y a une volonté
20:13chez Poutine
20:15qui a été saisie
20:16au bon par les américains
20:18ce qu'il en sortira
20:19je suis incapable de le dire
20:20mais je doute
20:20qu'on organise ce sommet
20:22avec
20:23la rédaction
20:25d'un plan de paix préalable
20:26voilà
20:27qu'on va imposer aux ukrainiens
20:29Jean Glyniassi
20:30qui aurait le plus à gagner
20:31d'une rencontre
20:32d'un tête-à-tête comme ça
20:33est-ce que c'est Donald Trump
20:34parce qu'il sauve la face
20:36et il a mis des ultimatums
20:38et on avait le sentiment
20:38qu'il n'avait aucune prise
20:39sur la Russie
20:39ou est-ce que c'est Vladimir Poutine
20:41qui sortirait un peu
20:42d'une forme d'isolement diplomatique ?
20:44Alors le sommet en lui-même
20:46c'est quand même
20:46un acquis diplomatique
20:47pour la Russie
20:48ça fait très longtemps
20:49qu'il le demande
20:50et en fait je crois que
20:52en fait Poutine
20:53a profité de l'occasion
20:55pour sauver la face
20:56de Trump
20:58et en même temps
20:58marquer un point
20:59donc ça c'est déjà
21:00un acquis pour la Russie
21:01ensuite ça dépend évidemment
21:02des négociations
21:03je ne pense pas
21:04que les Russes
21:05descendront en deçà
21:07de ce qui est
21:09du plan
21:09qu'ils ont déjà refusé
21:11d'ailleurs
21:11du plan
21:12de Trump
21:14du mois d'avril dernier
21:15c'est-à-dire
21:15les quatre blasts
21:17la neutralité
21:18vis-à-vis de l'OTAN
21:18et la levée des sanctions
21:19la seule question
21:21qui se pose
21:21c'est est-ce qu'il
21:22l'accepterait ?
21:24De toute façon
21:24il est inacceptable
21:25pour l'Ukraine
21:26et c'est peut-être
21:27le jeu
21:28il faut comprendre
21:28qu'il y a à Moscou
21:29un débat
21:30qui peut être
21:31assez violent
21:31entre ceux
21:32qui considèrent
21:33que c'est le moment
21:34ou jamais
21:34de normaliser
21:36les relations
21:37avec les Etats-Unis
21:38en renonçant
21:40à certaines
21:40de ses ambitions
21:41puisque les ambitions
21:42de la Russie
21:43sur l'Ukraine
21:44étaient beaucoup plus vastes
21:45au départ
21:45et puis d'autres
21:47qui disent
21:47nous avons l'avantage
21:49sur le terrain
21:49on continue
21:51à grignoter
21:51on espère
21:52que l'armée ukrainienne
21:54va effondrer
21:54donc Poutine
21:56jusque-là
21:57a écouté
21:57ce que lui disaient
21:58ses militaires
21:58en disant
21:59il faut y aller
21:59on va gagner
22:00et puis là
22:01maintenant
22:01il commence
22:01à se poser
22:02des questions
22:02le prix du pétrole
22:04est en train
22:05de baisser
22:06l'augmentation
22:07l'influence
22:08de la Russie
22:09sur l'OPEP
22:10plus a diminué
22:11puisque l'Arabie Saoudite
22:12a basculé
22:13dans le camp
22:13de ceux
22:14qui veulent
22:14augmenter
22:14la production
22:15donc il y a
22:17des éléments
22:18le budget russe
22:20a moins 20%
22:21minimum
22:22de prévision
22:23sur le prix
22:23du pétrole
22:24donc il y a aussi
22:25des difficultés
22:27prévisibles
22:28à financer
22:28l'effort de guerre
22:29et donc il n'est pas exclu
22:30que Poutine se dise
22:31après tout
22:32je vais peut-être
22:33accepter
22:33les propositions
22:35à quelque chose
22:36près
22:36de Trump
22:38et à ce moment-là
22:39on rentrerait
22:39dans une nouvelle phase
22:40mais je pêche
22:41par optimisme
22:42et de toute façon
22:43ce n'est pas de l'optimisme
22:44pour les Ukrainiens
22:45parce que de toute façon
22:45elle est inacceptable
22:46Marine Vavich
22:47vous y croyez
22:48à cette option
22:48finalement
22:48d'un Vladimir Poutine
22:50qui reviendrait
22:51un peu
22:51sur ses exigences
22:54dans ce conflit
22:54oui je pense
22:55qu'il va plutôt
22:56revenir sur ses exigences
22:57et la seule chose
23:00que peut-être
23:00ce qu'on a entendu
23:01aussi
23:02que peut-être
23:02il ne va pas
23:03vraiment mettre
23:04comme une clause
23:05principale
23:06la démilitarisation
23:07de l'Ukraine
23:07ce qui est pour l'Ukraine
23:08quand même
23:09vital
23:10parce qu'on ne peut pas
23:11être un État
23:12souverain indépendant
23:14sans avoir une armée
23:15sans avoir vraiment
23:16la possibilité
23:18de se protéger
23:18et il y avait aussi
23:19la question de l'OTAN
23:21que peut-être
23:22si ce n'est pas
23:23une adhésion à l'OTAN
23:24il y aurait peut-être
23:24une institution
23:26une autre institution
23:27internationale
23:28des pays européens
23:29occidentaux
23:30qui puissent
23:31garantir à l'Ukraine
23:33les garanties de sécurité
23:34mais on a très peur
23:35de rentrer dans le
23:36mémorandum de Budapest
23:37on avait vraiment
23:38une mauvaise expérience
23:39avec ce mémorandum
23:41qui causait d'ailleurs
23:42le fait qu'on est là
23:43qu'on est en guerre
23:44et qu'on n'était pas
23:44du tout protégé
23:45en Ukraine
23:46donc il y a
23:47cette inquiétude
23:48mais malheureusement
23:48je ne pense pas
23:49que Poutine
23:50peut s'arrêter là
23:51peut-être
23:52ce serait juste
23:52une trêve pour lui
23:53pour certaines années
23:54justement pour
23:55continuer cette
23:57machine de guerre
23:58à travailler
23:59parce que
24:00les usines
24:00et toute son économie
24:02est maintenant
24:03vraiment centrée
24:04sur la défense
24:05sur le militaire
24:06donc son but
24:07c'était toujours
24:08d'un tir à l'Ukraine
24:09et il avait même
24:09d'autres espoirs
24:11on pourrait dire
24:12comme ça
24:12concernant les pays baltes
24:14concernant l'accès
24:15vers la mer
24:16baltique
24:16concernant l'accès
24:18direct à Kaliningrad
24:19qui est quand même
24:20le territoire russe
24:21juste entouré
24:22d'autres pays
24:23européens
24:23donc je ne pense pas
24:25qu'il va céder
24:25et qu'il va consentir
24:27aux conditions
24:28qui sont plutôt
24:29positives
24:30pour l'Ukraine
24:31malheureusement
24:32donc pour le moment
24:33c'est un peu
24:33des conversations
24:35sans issue
24:35il faut vraiment
24:37voir les actes
24:38aussi
24:38comment ça se passe
24:39écoutez ukrainien
24:39rapidement
24:40est-ce que Volodymyr Zelensky
24:41est prêt à lâcher
24:42sur cet point
24:43auquel il ne voulait
24:44pas renoncer
24:45Volodymyr Zelensky
24:46s'est déjà exprimé
24:48sur ces réseaux
24:49justement
24:49après
24:50la conversation
24:52avec
24:53Trump
24:54il a eu aussi
24:55la conversation
24:56avec Emmanuel Macron
24:57aujourd'hui
24:57avec la présidente
24:58de la commission européenne
25:00Ursula von der Leyen
25:00et il a annoncé
25:01que cette guerre
25:02doit se terminer
25:03mais malheureusement
25:04il n'a pas donné
25:05de détails non plus
25:05quelles peuvent être
25:07des concessions
25:08de la part de l'Ukraine
25:09si ça peut être reporté
25:11pour plus tard
25:12et après être résolu
25:13par la voie diplomatique
25:14le message est clair
25:15que la guerre doit se terminer
25:16on est tous d'accord
25:17en Ukraine
25:17parce que chaque jour compte
25:19on est tous d'accord
25:20on est tous d'accord
25:21on est tous d'accord
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