- il y a 4 mois
Le sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine a été annoncé pour la semaine prochaine. Le Kremlin a donné son accord de principe, et le président américain est lui aussi prêt à rencontrer son homologue russe alors que l'ultimatum lancé à la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine expire ce vendredi 8 août. On y revient avec : Antoine Heulard, correspondant de BFMTV à Washington D.C. (États-Unis). Jean-Didier Revoin, correspondant de BFMTV à Moscou (Russie). Bertrand Gallicher, grand reporter spécialiste des relations internationales. Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France à Moscou. Le général Henri Pinard-Legry, ancien officier général de l'Armée. Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste de l'Europe. Et Nicolas Coadou, envoyé spécial de BFMTV à Dnipro (Ukraine).
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00:0119h30, on en vient à l'actualité internationale et ce sommet Trump-Poutine annoncé la semaine prochaine, sans doute, sans doute aux Émirats arabes unis.
00:09Le Kremlin a donné son accord de principe et le président américain, on va l'écouter, est lui aussi prêt à rencontrer son homologue.
00:16Votre délai pour que Vladimir Poutine accepte le cessez-le-feu est-il toujours d'actualité et possible ?
00:22Cela dépendra de lui, nous verrons ce qu'il a à dire. Cela dépendra de lui, je suis très déçu, oui.
00:26Poutine doit-il rencontrer Zelensky avant que vous et Poutine ne vous rencontriez ou ?
00:33Non, non.
00:36Le président Poutine a déclaré ce matin qu'il était plutôt réticent à l'idée de rencontrer...
00:41Qui ?
00:42Le président Poutine.
00:43Je ne sais pas.
00:44Pour que vous le rencontriez, il n'a pas besoin d'accepter de rencontrer Zelensky, c'est ce que vous dites ?
00:49Non, il n'a pas besoin, non, non. Ils aimeraient me rencontrer et je ferai tout ce que je peux pour mettre fin au tuerie.
00:54Et on est en direct avec Antoine Lahr, notre correspondant à Washington.
00:59Antoine, pour le président américain, la balle est désormais dans le camp russe.
01:06Oui, et la question qui se pose aujourd'hui, c'est de savoir si Trump va aller jusqu'au bout de son ultimatum
01:11et finalement imposer des sanctions, notamment sur le pétrole russe, alors que les combats continuent sur le terrain.
01:16Vous l'avez entendu, Donald Trump reste très vague, très flou sur ses intentions.
01:20Entre les lignes, on comprend qu'il veut laisser une dernière chance, un dernier délai à Vladimir Poutine
01:25et qu'a priori, il ne fera rien en matière de sanctions tant qu'il n'aura pas rencontré son homologue russe.
01:31Mais ça n'est pas très clair et c'est très difficile de vous dire précisément ce que Donald Trump a en tête.
01:36On sait qu'au sein de l'administration, certains le poussent à prendre des sanctions,
01:39ne serait-ce que pour être en position de force lorsqu'il sera face à Poutine, probablement la semaine prochaine.
01:44Alors en attendant, Russes et Américains, en coulisses, règlent les détails de cette rencontre au sommet.
01:50On comprend notamment que Zelensky sera exclu de ces discussions.
01:54Au départ, Trump voulait un sommet tripartite.
01:56Trump, Poutine et Zelensky ensemble, sauf que Poutine n'en veut pas.
02:00Et Trump, du coup, en prend acte, il s'en accommode.
02:03Vous l'avez entendu, il dit qu'il rencontrera Poutine, même si le chef du Kremlin ne veut pas parler à Zelensky.
02:08C'est vrai que cette rencontre au sommet, elle a de quoi faire saliver Donald Trump.
02:12Ce sera un événement planétaire et Trump adore être au centre de l'attention.
02:15Par ailleurs, Trump accorde beaucoup d'importance aux relations personnelles qu'il peut avoir avec certains dirigeants.
02:20Il croit aux échanges directs et il est convaincu qu'il peut à lui tout seul faire basculer Vladimir Poutine
02:25et le convaincre d'arrêter la guerre.
02:27Notons enfin que ce sommet, c'est aussi une porte de sortie bien pratique pour Donald Trump
02:32pour ne pas part dans la face alors que son ultimatum jusqu'ici n'a rien donné.
02:36Merci Antoine Lard à Washington pour BFM TV.
02:39On part à Moscou retrouver Jean-Didier, revoyant notre correspondant.
02:44Jean-Didier, que dit-on à Moscou sur cette rencontre annoncée peut-être la semaine prochaine ?
02:51Écoutez, c'est le paradoxe, c'est que pour les Russes, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine,
02:57Yuri Oshakov, a fait savoir que les États-Unis avaient fait une offre acceptable à la Russie.
03:02On n'en connaît pas le contenu, mais c'est une offre qui visiblement a incité Vladimir Poutine
03:06et a rencontré Donald Trump, ça veut dire que les deux hommes vont pouvoir parler
03:10de sujets qui tiennent à cœur, en tout cas à Vladimir Poutine.
03:13Alors ils vont parler d'Ukraine, bien sûr, de sources diplomatiques russes.
03:16On a appris que l'Ukraine sera bien évidemment au centre de discussion,
03:20mais pas seulement.
03:21Les deux hommes vont aussi parler des relations bilatérales entre les États-Unis et la Russie.
03:25Ils vont aussi parler de sécurité mondiale et surtout des traités sur les armes nucléaires
03:29dont et la Russie et les États-Unis se sont retirés ou ont du moins suspendu l'application de certains autres.
03:36C'est visiblement la perspective de faire avancer ces dossiers parallèles
03:42dans le cadre de la conclusion d'un accord de sécurité plus large.
03:45On sait que Vladimir Poutine veut une paix durable,
03:48qui passe par la redéfinition d'une architecture de sécurité en Europe et dans le monde.
03:52Et peut-être qu'aux yeux du président russe, s'il ne veut pas rencontrer Volodymyr Zelensky,
03:57c'est parce que pour l'instant, il veut d'abord se mettre d'accord avec les États-Unis
04:00sur un cadre de sécurité générale dans lequel s'inscrira la paix en Ukraine.
04:05– Si, Jean-Didier, Jean-Didier Revoin à Moscou pour BFM TV.
04:08On en parle avec nos invités sur ce plateau.
04:11Bonsoir, Général Henri Pinard-Legris, ancien officier général de l'armée.
04:16À vos côtés, Claude Blanche-Maison.
04:17Bonsoir, merci d'être sur ce plateau.
04:19Vous êtes ancien ambassadeur de France à Moscou
04:20et auteur de fragments d'un parcours aventuré aux éditions Temporis.
04:24Ulrich Bounat, analyste géopolitique spécialiste de l'Europe
04:28et puis Bertrand Gallichet, grand reporter spécialiste des relations internationales.
04:31Peut-être une première question.
04:33On a expliqué depuis plusieurs jours que l'ultimatum était en cours.
04:37On est le 8 août, c'est la fin de l'ultimatum.
04:39Est-ce que Vladimir Poutine a donné des gages au président américain ?
04:45Est-ce que les sanctions restent de mise ?
04:46Comment vous percevez à travers les déclarations qu'on a côté russe et côté américain
04:51des prochaines heures et des prochains jours par rapport à cette menace de sanctions secondaires,
04:55notamment brandies par les États-Unis ?
04:56Ce que l'on voit pour l'instant, c'est que rien ne bouge.
04:59Que les sanctions secondaires, même théoriques telles qu'elles ont été annoncées par Donald Trump,
05:04sont très en deçà de celles qui avaient été promises au moment où il a fixé l'ultimatum.
05:10Et vous savez, il y a une sénatrice aux États-Unis qui s'appelle Jane Shein,
05:15qui est sénatrice de la Commission des affaires étrangères.
05:18Elle vient du Nouhamshire, elle connaît très bien les sujets diplomatiques.
05:22Et elle dit, mais au fond, cette rencontre Trump-Poutine,
05:25est-ce que ce n'est pas une récompense au président russe ?
05:29Et je pense qu'il y a un début de contestation dans la classe politique américaine,
05:34ou en tout cas une interrogation qui monte sur l'utilité et au fond la pertinence de cette rencontre.
05:42Car c'est vrai, peut-être que l'histoire retiendra que Donald Trump,
05:46avec cette promesse de rencontre qui va se faire, bien entendu, puisqu'il ne peut plus reculer désormais,
05:53peut-être que Donald Trump fait un cadeau d'anniversaire anticipé à Vladimir Poutine.
05:58Son anniversaire, c'est le 7 octobre.
06:00Dans deux mois, peut-être qu'effectivement, ce sera quelque chose, je dirais, de prématuré.
06:07Parce que pour l'instant, Trump attend des réponses de la part de Poutine qui ne viennent pas.
06:12Poutine n'a rien lâché sur l'Ukraine. Et ce que viennent de dire vos correspondants est très intéressant,
06:17parce qu'on voit bien quand même qu'il n'y a, dans cette équation très compliquée,
06:24aucune place très pondérante pour l'Ukraine.
06:27C'est presque une variable d'ajustement désormais.
06:29Donc on peut quand même s'interroger sur le résultat.
06:32Je pense que les Ukrainiens ont raison d'être inquiets.
06:35Et Zelensky a beaucoup assisté pour être de cette première rencontre.
06:38Ça n'a pas été accepté. Je pense que ça n'est pas par hasard.
06:41Claude Blanche-Maison, comment vous percevez cette rencontre annoncée ?
06:45Est-ce que c'est une concession de Vladimir Poutine ou c'est plus compliqué que ça ?
06:49Cette rencontre va avoir lieu et en effet, elle va prendre la forme d'un tête-à-tête
06:53entre le président Trump et le président Poutine.
06:55Et elle va avoir lieu quoi qu'il arrive, parce qu'ils en ont l'un et l'autre très en vie
06:59pour des motifs différents.
07:02Naturellement, Poutine, pour apparaître un peu comme à l'époque soviétique,
07:06à l'époque d'un monde binaire, comme le chef de l'autre côté,
07:10par rapport au président du pays le plus puissant,
07:14qui est plus ou moins le chef de l'Occident.
07:17Et je crois que pour Poutine, c'est important.
07:20Et que probablement, c'est une des choses qu'il a dit à Vitkoff.
07:23– L'émissaire de Donald Trump qui s'est rendu sur place.
07:26– Et Tchakoff, avant-hier, a dû arriver, en remettant sur la table,
07:31la proposition, la proposition unique d'ailleurs du président Trump,
07:34je veux un cessez-le-feu d'un mois.
07:37Ça fait des semaines et des semaines que Trump répond cela.
07:41Il avait d'ailleurs acquis, en lui tordant un petit peu le bras,
07:44l'accord de Zelensky sur cette proposition,
07:46des Européens également sur cette proposition.
07:48Donc probablement que Vitkoff a proposé ça en arrivant.
07:50Et probablement, Poutine a dit, écoutez, peut-être, on peut voir,
07:53mais moi, je veux voir le président en personne.
07:56Donc si je le vois en personne, on pourra discuter de cette affaire
07:59et peut-être j'accepterai pour sa totalité ou pas.
08:03Moi, j'ai toujours dit qu'en effet, pour Poutine,
08:06ce n'était pas un gros sacrifice d'accepter un cessez-le-feu
08:09pour un mois ou pour 15 jours,
08:11parce qu'il pourra toujours dire n'importe quand
08:13que ce cessez-le-feu a tiré en plus,
08:15parce que quelqu'un de l'autre côté a tiré un coup de feu.
08:17Et en plus, un cessez-le-feu qui n'a pas été négocié
08:20par des militaires et qui n'est pas surveillé
08:22par une troupe neutre, ce n'est pas un cessez-le-feu.
08:24C'est une idée politique.
08:26Donc en effet, Vitkoff est revenu avec ça.
08:30Et bien sûr, Trump lui a dit, bon, d'accord, j'y vais.
08:32J'y vais et rien ne pourra m'empêcher d'y aller.
08:35Alors effectivement, je pense qu'on est au début d'un processus
08:37qui va être très difficile,
08:39parce qu'il faudra bien que, naturellement,
08:41Zelensky apparaisse à un moment donné.
08:43Pas cette fois-ci, mais plus tard dans le processus,
08:46comme l'a dit Poutine,
08:47quand Poutine estimera que les conditions sont remplies,
08:50on ne sait pas quand il estimera que les conditions sont remplies.
08:52Parce que, comme vous l'avez dit,
08:53il n'a cédé sur rien, sur le fond.
08:55Il n'a cédé sur rien.
08:56Mais là, il va peut-être concéder ce cessez-le-feu
08:59qu'il a refusé à Trump pendant des semaines, voire des mois.
09:03Général, je voyais à qui c'est ?
09:05Oui, cessez-le-feu qui sera variable dans la durée,
09:08dans les modalités, sur quel type d'armement.
09:12Parce qu'effectivement, la Russie et Poutine
09:15ont des comptes à rendre avec les 200 ou 300 000 morts
09:18qu'il a eus pendant cette guerre.
09:20Et donc, la rencontre, elle sert les intérêts des deux.
09:24Les deux en ont besoin, je pense.
09:26Peut-être la Russie, par rapport au Sud aussi,
09:30de façon à apparaître, effectivement,
09:32comme une puissance qui réagit aux actions,
09:37notamment sur les droits de douane des États-Unis.
09:41Et donc, c'est un opposant.
09:43Donc, il y gagne.
09:44Et Trump y a effectivement intérêt.
09:47Je ne sais pas si on peut attendre beaucoup de cette rencontre,
09:51si ce n'est les deux qui peuvent y gagner.
09:53Il y aura des mesures apparentes.
09:56Et puis, il y aura surtout d'autres sujets
09:57dont on parlera peut-être moins,
09:59mais qui sont d'intérêt commun sur le plan économique,
10:02l'Arctique, etc.
10:03Ulrich Bounin.
10:04C'est gagnant-gagnant ?
10:05C'est-à-dire que Poutine sort de son isolement,
10:07d'une certaine manière,
10:08et Donald Trump sauve la face
10:10après des ultimatums à répétition
10:12et un ton de plus en plus virulent ?
10:15Disons que c'est complètement gagnant
10:16pour Vladimir Poutine.
10:17Pour Donald Trump, c'est gagnant
10:19parce que ça va faire une belle photo,
10:22une belle opération de communication.
10:24Effectivement, il va obtenir ce tête-à-tête
10:26qu'il avait espéré.
10:27Après, la vraie question, c'est
10:29est-ce que c'est gagnant
10:30pour les intérêts des États-Unis
10:31et des Européens,
10:32ce plus discutable,
10:33et des Ukrainiens encore plus ?
10:35Parce que le vrai risque,
10:35c'est que même,
10:36admettons que Vladimir Poutine,
10:39dans sa grandeur d'âme,
10:40accorde un cessez-le-feu
10:41effectivement qui n'engage pas grand-chose,
10:44parce qu'il n'y aura personne
10:44sur le terrain pour le contrôler,
10:45à Donald Trump.
10:47Le vrai risque,
10:47et je pense que les Ukrainiens
10:49et les Européens le sentent bien,
10:50c'est qu'ils se mettent d'accord
10:51sur un cadre global de négociation.
10:53Et que, par exemple,
10:54qu'il y ait des accords,
10:55on commence à avoir
10:55quelques fuites dans la presse,
10:56il faudra voir ce que ça vaut,
10:58mais il y a quand même,
10:59visiblement,
10:59sur la table,
11:00des idées de concessions territoriales,
11:02de reconnaissance,
11:03de de facto,
11:04de territoires
11:05qui appartiendraient désormais
11:06à la Russie.
11:07Et donc, en fait,
11:07finalement,
11:08il est possible
11:08qu'à un certain moment
11:10où Volodymyr Zelensky
11:11rentrera dans les discussions,
11:12finalement,
11:13le cadre soit déjà
11:14globalement posé,
11:15et que finalement,
11:15ce soit un « tu acceptes »
11:17ou les États-Unis
11:18te laissent tomber.
11:19Et donc, effectivement,
11:20Volodymyr Zelensky
11:21va peut-être se retrouver
11:22dans une position extrêmement faible
11:23et de chantage,
11:24finalement,
11:24de Washington.
11:25Et la vraie question,
11:26c'est que se passera-t-il
11:27lorsque les Ukrainiens diront non,
11:29ce qui est très probable.
11:29Alors, justement,
11:30on va aller en Ukraine
11:31du côté de Dnipro
11:32retrouver notre envoyé spécial
11:33Nicolas Kouadou.
11:35Bonsoir, Nicolas.
11:36Quel commentaire,
11:37quelle réaction côté ukrainien,
11:39quel regard on porte
11:40sur ces tractations
11:41et ce sommet annoncé,
11:43sans doute la semaine prochaine,
11:44entre Russie et États-Unis ?
11:46Alors, officiellement,
11:49des réactions
11:49qui seront, on dirait,
11:50très diplomatiques
11:51avec l'effort,
11:52mais avec Volodymyr Zelensky
11:53qui a salué
11:54la médiation menée
11:55par Donald Trump
11:57sans pour autant condamner
11:59cette rencontre bilatérale
12:01qui aura lieu
12:01la semaine prochaine.
12:02Mais ce que tout le monde
12:03constate ici en Ukraine,
12:04c'est qu'une fois encore,
12:06et ça rappelle d'ailleurs
12:07les premiers mois
12:08de la présidence
12:09de Donald Trump,
12:10l'Ukraine semble être
12:10mise de côté
12:11dans cette négociation
12:12et c'est exactement
12:14ce que craignent ici
12:15les Ukrainiens,
12:16c'est de sortir
12:17du jeu de discussion
12:18pour ce qui est
12:20du règlement
12:20de ce conflit.
12:22Ensuite,
12:23ils attendent
12:23de savoir,
12:24les Ukrainiens,
12:25qu'est-ce qu'il va advenir
12:26après cette rencontre
12:27parce qu'au-delà
12:28de la discussion officielle
12:30de la rencontre
12:30et de la fameuse photo
12:31entre Donald Trump
12:33et Vladimir Poutine,
12:35il faudra derrière
12:36des actes.
12:37Est-ce qu'il y aura
12:38un cessez-le-feu ?
12:39Initialement,
12:40Donald Trump
12:41a réclamé un cessez-le-feu,
12:42vous en avez parlé
12:42à l'instant,
12:43après un ultimatum
12:44de 10 à 12 jours,
12:45celui-ci a expiré
12:46aujourd'hui,
12:46forcé de constater
12:47qu'il n'y a pas eu
12:48du tout d'action concrète
12:50de cessez-le-feu
12:50sur le terrain,
12:51même ce matin encore
12:52à Kiev,
12:52il y avait des alertes
12:54anti-drone,
12:55donc aujourd'hui,
12:55pour l'instant,
12:56les Ukrainiens
12:57et les officiels,
12:58ils attendent
12:59de voir la suite
13:00et tentent de resserrer
13:01autour de les alliés.
13:02C'est pour ça notamment
13:03que Volodymyr Zelensky
13:04a appelé les Européens
13:05en premier lieu,
13:06Emmanuel Macron,
13:07le chancelier maire
13:07sur cela,
13:08von der Leyen
13:08et a répété
13:10notamment sur ses réseaux sociaux
13:12qu'il ne pourrait y avoir
13:13de règlement de ce conflit
13:14sans les Européens
13:16et sans les Ukrainiens
13:17qui sont à la table
13:18des négociations.
13:20Merci Nicolas.
13:20Nicolas Kouadou
13:21et Théotou
13:21chez nos envoyés spéciaux
13:22en Ukraine.
13:24Bertrand Galichet,
13:26au fond,
13:27Russes et Américains
13:27sont en train
13:28de se mettre d'accord
13:28dans le dos de l'Ukraine,
13:30c'est un peu caricatural
13:31ou on n'est pas loin de...
13:33C'est en tout cas
13:33ce qui sont aux yeux
13:35au premier abord,
13:36ensuite peut-être
13:37et on peut l'espérer
13:38et les choses seront
13:39un peu plus,
13:41je dirais,
13:42subtiles
13:43et en tout cas
13:43moins dramatiques
13:45pour les Ukrainiens.
13:46Mais vous savez,
13:47il y a quelqu'un
13:47dans l'administration américaine
13:49qui est discrètement
13:50sur les freins,
13:51c'est Marco Rubio,
13:52le secrétaire d'État,
13:53parce que dans les déclarations
13:55qu'il a faites récemment,
13:56il dit,
13:58au fond,
13:58notre rôle,
14:00le rôle des États-Unis,
14:01c'est de bâtir
14:03des ponts
14:03entre les demandes
14:05des Ukrainiens
14:06et celles des Russes.
14:08Eh bien,
14:08on a envie de lui dire
14:09bonne chance,
14:09parce que quand on voit
14:10les exigences de Vladimir Poutine
14:12qui, encore une fois,
14:14au moment où nous parlons,
14:15n'ont pas du tout varié,
14:16c'est-à-dire
14:17la reconnaissance
14:18des quatre blasts de l'Est,
14:20pas d'Ukraine dans l'OTAN
14:22et la reconnaissance
14:24de la Crimée,
14:24plus pas d'armement occidental
14:26pour les Ukrainiens.
14:28Donc tout ça,
14:28c'est quand même
14:29inacceptable
14:30pour l'Ukraine
14:31parce que ça signifierait
14:33une capitulation totale
14:35de l'Ukraine.
14:36Et donc,
14:36Marco Rubio,
14:37il essaye de quand même
14:38montrer à Trump
14:39que c'est pas si simple
14:41que ça
14:42et que les Ukrainiens
14:44ne pourraient pas
14:45accepter en l'État
14:46ce que pourraient
14:48négocier directement
14:50en tête-à-tête
14:51Trump et Poutine.
14:53Et ça,
14:54c'est une façon aussi
14:55de le mettre en garde
14:55et de le préparer
14:56sans doute
14:57à cet entretien
14:58parce qu'on l'a vu,
14:59effectivement,
15:00l'intérêt de Poutine
15:01et de Trump,
15:03c'est d'arriver
15:04à un accord.
15:04Poutine rejoint
15:05le concert des nations
15:07avec le président américain.
15:09C'est un moment
15:09inespéré pour lui.
15:11Et Trump,
15:12au fond,
15:12montre sa toute puissance
15:15dans cette affaire
15:16et il sort,
15:17il trouve une porte
15:18de sortie par le haut
15:19au détriment
15:20probablement des Ukrainiens.
15:21Je crois que c'est
15:22sans doute
15:23la seule certitude
15:23qu'on puisse avoir
15:24ce soir,
15:26c'est que tout ça
15:27ne va pas se conclure
15:28de façon très favorable
15:29pour les Ukrainiens.
15:30Et Ulrich Bounat
15:31sans les Européens,
15:32totalement absent aussi
15:32de ce jeu diplomatique.
15:34Complètement,
15:35on est effectivement
15:35dans un mano-a-mano
15:36et c'est un petit peu
15:36la situation idéale
15:37qu'espérait Vladimir Poutine.
15:38Depuis le début,
15:39il a cherché à écarter
15:40les Ukrainiens
15:40et les Européens
15:41parce qu'il sait
15:42que ce sera beaucoup plus
15:43difficile de négocier avec eux.
15:45Finalement,
15:45Donald Trump,
15:46lui, ce qui l'intéresse,
15:47ce n'est pas tant
15:47l'avenir de la sécurité
15:48de l'architecture
15:49de sécurité en Europe,
15:50c'est de rétablir
15:51des ponts économiques
15:52avec Moscou
15:52et finalement,
15:54le reste n'est pas
15:54très important
15:55et d'obtenir un cessez-le-feu
15:56peu importe
15:56les conditions sur le fond.
15:58Et effectivement,
16:00la frénésie diplomatique
16:01de Volodymyr Zelensky
16:02depuis 48 heures
16:03qui appelle
16:04toutes les capitales européennes
16:05et Bruxelles,
16:08c'est, je pense,
16:08le signe assez clair
16:10que les Ukrainiens
16:11et même la communication publique
16:12de Volodymyr Zelensky
16:13qui incite sur la présence
16:14des Européens,
16:15c'est le signe assez clair
16:15que le compte-rendu
16:16qui a été fait
16:17par Steve Witkoff
16:17aux Ukrainiens
16:19suite à sa rencontre
16:20avec Vladimir Poutine
16:20a été relativement
16:22catastrophique
16:23pour les Ukrainiens
16:23et donc,
16:24effectivement,
16:24les Ukrainiens
16:24cherchent des alliés
16:25où ils peuvent.
16:26Je le branche maison,
16:27partager cette analyse.
16:29Vous savez,
16:30les diplomates
16:30ne sont pas toujours
16:31totalement pessimistes
16:32sinon leur métier
16:33n'existe plus.
16:35De toute façon,
16:37les Européens
16:37ont pris
16:3818 trains de sanctions.
16:40Il n'y a aucune raison
16:41qu'ils enlèvent les sanctions.
16:42S'ils ne sont pas d'accord
16:43avec ce qui sort
16:44de chez Poutine
16:45et Trump,
16:46on ne lèvera pas
16:46les sanctions.
16:47Et puis,
16:48c'est tout.
16:48Et dans sa concertation
16:50avec l'Ukraine,
16:51on peut en effet
16:52aller assez loin
16:53et peut-être même
16:54continuer
16:55à fournir des armes,
16:56y compris acheter
16:57des armes aux Américains
16:58pour les fournir
16:59aux Ukrainiens.
16:59J'ajoute que les Ukrainiens
17:00contrôlent la mer Noire,
17:02ce qui n'est pas rien
17:03et qu'on peut les aider
17:03à garder ce contrôle.
17:05Tout à l'heure,
17:06mon collègue
17:07a soulevé
17:07les rumeurs
17:08qui courent
17:09sur le contenu
17:10d'un plan Witkoff
17:11et en effet,
17:11il y a notamment
17:12un journal polonais
17:13assez peu connu
17:15qui a sorti un plan
17:16en cinq points
17:17que Witkoff aurait donné
17:18au conseiller diplomatique
17:20de Poutine
17:20et lequel conseiller diplomatique
17:22en aurait dit
17:22le plus grand bien
17:23en disant,
17:24vous l'avez dit,
17:25ce plan finalement
17:26nous convient grosso modo.
17:28Alors,
17:28il y a bien entendu
17:28les oblastes
17:30annexées par la Russie
17:32encore qu'on ne parle pas
17:34de la partie des territoires
17:35que les Russes
17:36ne contrôlent pas,
17:36on n'en dit rien.
17:38Et puis,
17:38il y a surtout
17:38sur l'Ukraine libre,
17:40l'Ukraine qui n'est pas occupée,
17:42qui ne serait pas occupée
17:42par la Russie,
17:43quelle situation
17:45et quelle alliance.
17:48Et dans ce document
17:49qui est peut-être
17:49un fake,
17:51peut-être forgé
17:51par le KGB,
17:52je n'en sais rien,
17:53par le FSB,
17:54on dit,
17:55eh bien,
17:55dans le fond,
17:56la Russie
17:57pourrait laisser
17:58cette Ukraine libre,
18:00l'Ukraine de l'Ouest
18:01donc,
18:01adhérer à l'OTAN.
18:03Et ça,
18:03c'est peut-être
18:04pire que tout
18:04parce que figurez-vous
18:06que si Poutine
18:07a l'esprit mobile,
18:09ce qui n'est pas
18:09absolument certain,
18:10il pourrait en effet
18:11s'embarquer dans cette voie
18:12parce que pour alimenter
18:14ce qui va se passer
18:15dans la semaine,
18:16il va être obligé
18:16de faire des concessions,
18:17pas seulement la rencontre,
18:18évidemment,
18:19pas seulement le cessez-le-feu
18:21pour un mois.
18:22Et dans le fond,
18:22si on y réfléchit
18:23un tout petit peu,
18:24dire,
18:24après tout,
18:24moi,
18:25je ne suis pas hostile
18:25à ce que l'Ukraine libre
18:27adhère à l'OTAN,
18:29ça voudrait dire
18:29qu'on est en train
18:30de reconstituer
18:30une structure
18:32de guerre froide
18:32avec un mur de Berlin
18:34qui traverserait
18:35l'Ukraine au milieu
18:36et qui conforterait
18:37la séparation
18:39de l'Ukraine en deux,
18:40par conséquent,
18:41la partition de l'Ukraine.
18:42Et ça,
18:43ça peut plaire
18:44à un esprit mobile
18:45pervers
18:46dans l'entourage
18:47de Poutine,
18:47évidemment.
18:49Dans le fond,
18:50la Russie contrôlerait
18:51les oblastes
18:53qu'elle contrôle déjà
18:54plus ou moins,
18:54et puis l'Occident,
18:57le reste de l'Ukraine.
18:58Et si les négociateurs
19:00sont habiles,
19:01puisque les Européens
19:02reviendront quand même
19:03dans la négociation
19:04à un moment ou à un autre,
19:05ils incluront
19:06dans la négociation
19:06sur la clause territoriale
19:08qu'un jour,
19:09il faudra probablement
19:09rediscuter du statut
19:11de l'est de l'Ukraine.
19:13Dans 50 ans,
19:14dans 100 ans,
19:15le même document polonais,
19:17qui est probablement
19:17un fake d'ailleurs,
19:18mais il est paru en Pologne,
19:19c'est quand même bizarre,
19:21parle aussi
19:21d'un système
19:23assez imaginatif
19:24pour les territoires,
19:26qui ne serait plus
19:26un référendum
19:27dans 20 ou 30 ans,
19:29mais qui serait un leasing,
19:30c'est-à-dire l'Ukraine
19:31donnerait un leasing
19:33pour 50 ans,
19:33pour 99 ans,
19:35un payant phytoéthique,
19:35par exemple,
19:36les territoires
19:37que recadmise
19:38que la Russie.
19:39Alors ça,
19:39c'est le pire probablement
19:41qu'on puisse imaginer.
19:42Général,
19:42vous pensez
19:43qu'il peut y avoir
19:43effectivement
19:44deux blocs
19:46à nouveau
19:46qui se reconstituent,
19:47est-ouest ?
19:49Je dirais que la partie
19:50à l'ouest des oblastes
19:52peut constituer aussi
19:54une zone de manœuvre,
19:55de négociation,
19:57une marge de négociation.
19:58C'est-à-dire ?
19:59Quel statut
19:59sera accordé
20:01à la partie ?
20:02Est-ce que c'est jusqu'au
20:03Dnieper ?
20:04Est-ce que c'est
20:05la totalité
20:06de la partie
20:07à l'ouest des oblastes ?
20:09Là, il y a de la matière
20:11à discussion
20:12dans le cadre
20:13d'un système
20:14d'une architecture
20:15de sécurité ?
20:16Parce que c'est ça
20:17quand même
20:17le problème.
20:20En fait,
20:21c'est comment proposer,
20:23même si c'est un peu
20:24artificiel,
20:24comment proposer,
20:26au moins aux yeux
20:26de l'opinion publique,
20:28un système
20:28de sécurité
20:29qui ne soit pas
20:31forcément l'OTAN,
20:32mais qui soit
20:33quelque chose
20:34se rapprochant
20:35de ça.
20:37Merci.
20:37Un dernier mot ?
20:39Rapidement ?
20:39Vous alliez intervenir.
20:41Merci à tous.
20:42Merci d'avoir accepté
20:43l'invitation
20:44de BFM Story.
20:45On va suivre,
20:46évidemment,
20:46dans les prochains jours
20:47cette rencontre,
20:50voir s'il s'agit
20:51effectivement
20:51d'une avancée
20:52diplomatique
20:53après plus de trois ans
20:55de guerre
20:56entre la Russie
20:57et l'Ukraine.
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