- il y a 4 mois
Deux heures pour vivre l’info. Julie Hammett donne les clés aux téléspectateurs pour mieux comprendre les grands enjeux de la journée.
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00:00Autour de moi, Raphaël Lejean, Laurent Neumann et Aurore Malval.
00:04Aurore, ça va être ça la difficulté.
00:06En fait, chaque partie, chaque groupe va commencer à dire
00:09« Ben non, mais moi je censure si vous mettez en place telle mesure ».
00:14C'est une mission quasi impossible en fait.
00:16Effectivement, c'est l'effet un peu lisse de course.
00:18C'est ça qui a fait tomber le gouvernement de Michel Barnier.
00:22C'est bien simple, tous les leviers que peut actionner François Bayrou
00:25sont politiquement explosifs.
00:27Tous les partis défendent des intérêts,
00:31alors parfois communs, parfois divergents,
00:33mais tout ça, effectivement, mis bout à bout,
00:35ne peut créer qu'un blocage, comme on l'a vu depuis un peu plus d'un an.
00:42La technique quand même de François Bayrou,
00:44et je pense qu'il faut le noter, c'est important,
00:46c'est qu'avec ce budget, ces fameux 40 milliards,
00:49c'est à la fois un totem politique,
00:52c'est à la fois ce qui doit incarner la dérive des finances de la France,
00:56mais aussi le courage qu'il va falloir mettre en œuvre pour y répondre.
01:00Parce que finalement, c'est assez original de présenter un budget comme ça.
01:02Normalement, on présente un budget en disant
01:04voilà le budget de l'an dernier,
01:06et voilà à partir de celui-ci à quoi va ressembler le prochain.
01:09Là, on est dans une démarche inverse qui dit
01:11à quoi pourrait ressembler le budget de l'an prochain
01:14si on ne fait rien,
01:15et voici ce qu'on va faire.
01:16Si on présentait comme on le faisait avant,
01:18il y a des économistes qui chiffrent plutôt autour de 25 milliards,
01:21ce qu'on va devoir, entre guillemets, économiser,
01:23ou plutôt arrêter de dépenser.
01:25Donc, les 40 milliards, c'est vraiment pour dire
01:27tout le monde doit se mettre autour de la table,
01:29tout le monde doit faire un effort.
01:30Et il y a une volonté de dramatisation aussi derrière ce timing.
01:33Dire aux Français, en fait, on n'a plus le choix.
01:35Oui, mais j'ai une bonne nouvelle pour vous ce matin.
01:37Ah !
01:37C'est que François Bayrou, il est prêt depuis 20 ans.
01:40Ça fait 20 ans qu'il prépare ce qui va se passer
01:42cet après-midi à 16h.
01:43Ça fait 20 ans qu'il a bâti...
01:45Vous lui mettez la pression, là, Laurent Neumann.
01:46Mais oui, mais ça fait 20 ans qu'il a bâti l'essentiel
01:50de sa carrière politique sur cette idée
01:52que la dette était le plus grave des problèmes de la France.
01:56Et donc là, tout à coup, à 16h, il a une heure,
01:59une heure et demie, peut-être deux heures,
02:00on verra avec les questions, pour dire
02:02voilà le résultat de mes 20 ans de vie politique.
02:05Voilà ce à quoi j'ai réfléchi.
02:07Et d'ailleurs, je vais vous dire, 40 milliards,
02:09je pense qu'on est dans la fourchette basse.
02:11Il faudra sans doute qu'il présente 45,
02:14peut-être même un peu plus, pour une raison simple,
02:16c'est qu'Emmanuel Macron a alourdi, a chargé la barque,
02:19avec ses 3 milliards d'euros de plus
02:21dès cette année sur la défense,
02:24qui s'ajoute aux 3,2 milliards de la loi
02:26de programmation militaire, qui prévoyait déjà 3 milliards.
02:30Donc ça veut dire que les 40 milliards,
02:32c'est presque peu s'il veut tenir son engagement.
02:34Raphaël le disait tout à l'heure.
02:36Donc vous n'aviez pas que des bonnes nouvelles, Laurent Neumann.
02:38Vous aviez compris que c'était en partie ironique,
02:41ce que je disais.
02:42Regardez les pistes évoquées,
02:44les pistes les plus probables évoquées par le gouvernement.
02:48Tout ça a été tenu très secret, quand même, il faut le dire.
02:50Mais voilà, on a quand même eu des petites fuites.
02:54Le gel budgétaire, sauf pour la défense,
02:55vous l'avez précisé, Laurent Neumann.
02:57Contribution des retraités les plus aisés,
02:59ça, ça va être mission ultra délicate pour François Bayer,
03:03aussi, il décide de le mettre en place.
03:04La hausse d'impôts global pour les plus riches.
03:06Rationaliser les agences de l'État et la suppression d'un jour férié.
03:11Ça, c'est la mauvaise nouvelle.
03:13Je vais vous dire pourquoi je trouve que c'est une mauvaise nouvelle.
03:16C'est qu'en réalité, il n'y a rien de nouveau.
03:17J'ai l'impression que budget après budget,
03:20depuis 20 ans,
03:21on nous propose les mêmes pistes d'économie
03:23ou les mêmes pistes de hausse d'impôts.
03:25C'est toujours la même chose.
03:27Alors, un jour férié de moins,
03:29moins de fonctionnaires.
03:30Vous savez quoi ?
03:31C'est un tout petit peu ce que dit ce matin Manuel Bompard.
03:35Vous pensez comme Manuel Bompard, Laurent Neumann,
03:38qui dit un peu ça,
03:39qui dit que rien ne change depuis 2017.
03:42On écoute Manuel Bompard de la France Insoumise.
03:44Je vois que dans toutes les pistes qui sont évoquées pour l'instant
03:48comme pouvant être celles sur lesquelles pourrait avancer le Premier ministre
03:51cet après-midi,
03:53ce sont des pistes qui s'inscrivent dans la même logique économique
03:56que celle qui est à l'œuvre depuis 2017 en France.
03:58Et ce sont des pistes qui risquent de faire reposer
04:01les efforts budgétaires nécessaires
04:03sur la population, sur le peuple
04:05et en particulier sur les plus modestes d'entre nous.
04:09Et donc, si effectivement c'est dans cette direction
04:11que va le Premier ministre cet après-midi,
04:14il faut qu'il s'attende de notre part à une opposition
04:16qui soit une opposition ferme et résolue.
04:18Vous allez même plus loin, vous dites depuis 25 ans en fait,
04:20c'est à peu près les mêmes pistes.
04:22Oui, parce qu'en gros, ce qu'on nous dit toujours,
04:24il vaut mieux prendre un peu à beaucoup de gens
04:26que beaucoup à très peu de gens.
04:27C'est toujours ça.
04:28Or, cet après-midi, François Bayrou, il a un problème majeur.
04:32Il doit faire comprendre sa feuille de route.
04:35Et pour la faire comprendre, il faut qu'elle soit juste.
04:37Donc, si effectivement, c'est un immense coup de rabot,
04:40surtout avec notamment cette fameuse année blanche,
04:43ça risque de ne pas être compris.
04:45Si c'est accompagné d'un certain nombre d'efforts
04:48demandés aux plus riches, demandés aux entreprises,
04:52demandés à l'État, demandés à chacun,
04:54là déjà, il aura fait une partie du chemin.
04:56L'année blanche qui consiste à désindexer de l'inflation
05:00tout ou partie des dépenses publiques.
05:02Et donc, l'État ferait forcément des économies.
05:05Ça fait beaucoup réagir.
05:06François-Xavier Bellamy parle de paresse intellectuelle.
05:09On l'écoute.
05:11L'année blanche, c'est une forme de paresse intellectuelle
05:13parce que ça consiste à ne pas aller regarder concrètement
05:15à quel endroit se trouve la mauvaise dépense.
05:17Et donc, d'une certaine façon, c'est tiré parti du fait
05:21qu'il n'y a pas de majorité très claire à l'Assemblée
05:23pour faire une espèce de gel général.
05:27D'accord avec son analyse, Laurent ?
05:29Si François-Xavier Bellamy dit vrai paresse intellectuelle
05:32pour François Bayrou, il faut qu'il pousse
05:33le raisonnement plus loin.
05:35En réalité, et ça correspond à ce que je disais
05:37il y a un instant, ça fait 25 ans
05:38que les gouvernants font preuve de paresse intellectuelle
05:41puisque depuis 25 ans, il propose à peu de choses près
05:45les mêmes pistes.
05:47Donc, il devrait d'ailleurs balayer devant sa porte,
05:50François-Xavier Bellamy,
05:50parce que lorsque sa famille politique a été aux affaires,
05:54que je sache, les comptes de la nation
05:56ne se sont pas nécessairement améliorés, loin de là.
05:59Et les pistes à l'œuvre étaient déjà les mêmes,
06:01y compris lorsque sa famille politique gouvernait.
06:03Quand ils sont aux affaires et quand ils sont dans l'opposition,
06:05parce qu'il faut être très clair,
06:06LR, à l'Assemblée nationale notamment,
06:08n'a fait que lutter contre toutes les économies
06:11possibles année après année, budget après budget,
06:15et notamment sur les retraites qui sont, je le rappelle,
06:17la première des dépenses publiques en France,
06:18plus de 400 milliards.
06:20Laurent Wauquiez a mené l'offensive dans le budget 2025
06:22pour ne pas limiter l'augmentation des retraites.
06:26Après, la paresse intellectuelle,
06:27elle est chez ceux qui nous dirigent
06:30dans la non-maîtrise des dépenses.
06:32Là, on est en train de parler d'efforts dans tous les sens,
06:34mais je rappelle que depuis 2017,
06:36c'est des centaines et des centaines de milliards
06:38de hausses de dépenses publiques
06:40qui sont actées.
06:41Et pas des économies.
06:42Là, on a l'impression que ce chiffre de 40 milliards,
06:44qu'on va baisser la dépense publique de 40 milliards.
06:47Il faut bien expliquer à ceux qui nous écoutent
06:49que ça n'est absolument pas le cas.
06:50L'année prochaine, la dépense publique va encore augmenter.
06:54On est déjà à plus de 1 700 milliards cette année.
06:56On sera à 1 710, 20, 30, 40 l'année prochaine,
07:00selon le texte qui sort en fin d'année
07:02après l'examen budgétaire à l'automne.
07:05Mais ce chiffre de 40 milliards, il faut l'expliquer,
07:08c'est une tendance, c'est un chiffre symbolique.
07:11C'est-à-dire qu'on limite l'augmentation naturelle des dépenses.
07:16Le pays vieillit, les dépenses de santé augmentent,
07:19les salaires dans la fonction publique augmentent.
07:22Donc, vous avez une augmentation naturelle.
07:23Là, on va juste la limiter.
07:24Mais les dépenses vont continuer d'augmenter.
07:25Elles vont continuer d'augmenter.
07:27Et vous avez raison de le préciser.
07:28Si on prend là concrètement les différentes pistes,
07:30la plus probable, c'est la première.
07:32C'est l'année blanche, le gel budgétaire.
07:34On a mis, voilà, sauf pour la défense,
07:35parce qu'on a bien compris là.
07:36L'idée, c'est plutôt de faire l'inverse
07:38et de dépenser beaucoup.
07:42Ce gel budgétaire, il concernera quel secteur,
07:47quel périmètre ?
07:49Dans quel secteur on ne va pas prendre en compte
07:55d'inflation ?
07:56C'est toute la question.
07:58C'est toute la question à laquelle va devoir répondre
07:59François Bayrou, parce que tout à l'heure,
08:01François-Xavier Bellamy disait
08:02que l'année blanche évite de cibler
08:04les mauvaises dépenses.
08:06C'est cette paresse intellectuelle.
08:07Le problème, c'est que personne aujourd'hui
08:08dans l'échiquier politique n'est d'accord
08:11sur les mêmes mauvaises dépenses.
08:13Donc, effectivement, cette année blanche,
08:14elle a de fortes chances quand même
08:16de concerner les dépenses sociales,
08:19des prestations sociales.
08:20C'est notamment la non-indexation
08:22sur l'inflation du RSA.
08:24Elle peut aussi concerner la non-revalorisation
08:27du barème de l'impôt sur le revenu
08:29et donc faire passer dans une tranche supérieure
08:33une partie des Français.
08:34Donc, ça augmenterait mécaniquement les impôts ?
08:37Ça augmenterait mécaniquement les impôts.
08:38Ça ferait rentrer des Français
08:39qui n'en payaient pas dans l'impôt.
08:41Cette solution, elle avait été déjà utilisée en 2012.
08:44Je crois qu'à l'époque, c'était en moyenne
08:4580 euros à peu près d'impôts supplémentaires.
08:49Alors, il faut bien voir que cette année blanche,
08:50elle a des effets très divers selon le pourcentage d'inflation.
08:54Parce qu'évidemment, si vous avez une inflation extrêmement forte,
08:57l'année blanche est beaucoup plus dure
08:58que si on a un niveau d'inflation assez bas.
09:01Le niveau d'inflation en 2012, il n'était pas très élevé non plus.
09:04Et aujourd'hui, il est très bas.
09:05Donc, finalement...
09:05La Banque de France tape sur l'évolution des prix et la consommation
09:07à 1% en 2025, donc c'est assez faible.
09:10Ce qui est beaucoup moins que ce qu'on avait les dernières années
09:12où une année blanche aurait été un sérieux coup de rabot.
09:14Mais il y a le périmètre à l'intérieur du périmètre, si j'ose dire.
09:17Prenez la non-indexation des retraites.
09:19Où vous dites que c'est sur tous les retraités,
09:21vous faites environ 8 milliards d'euros d'économie.
09:24Ou alors vous dites que c'est uniquement sur les retraités les plus aisés,
09:28ce qu'avait voulu faire Michel Barnier.
09:30Là, c'est plus que 4 milliards d'euros d'économie.
09:32Vous voyez, ce sont tout de suite des sommes énormes.
09:34Et si vous les comparez avec le coup de balai dans les fameuses agences de l'État,
09:39là, au mieux du mieux, ça pourrait rapporter 500 millions.
09:42Vous voyez, 8 milliards, 500 millions.
09:44On n'est pas du tout sur les mêmes ordres de grandeur.
09:48Si vous touchez aux retraites ou si vous touchez à la protection sociale,
09:51tout de suite, vous avez des milliards d'euros d'économie.
09:54On écoute Sébastien Chenu là-dessus sur l'année blanche,
09:57un impôt déguisé, dit-il. On écoute.
10:00L'année blanche, c'est là aussi un impôt déguisé.
10:03D'abord, ça ne rapporte pas énormément.
10:055 milliards.
10:055 milliards, voilà.
10:06On en cherche 45.
10:08Il faut bien trouver quelques milliards quand même.
10:10Il faut commencer quelque part.
10:11Ce que je veux dire, c'est que cette année blanche,
10:12elle touche les plus pauvres.
10:13Car ce sont les prestations sociales qui sont évidemment gelées.
10:16Donc, elle touche les plus pauvres.
10:18Donc, c'est une façon, évidemment, tout à fait injuste de commencer le travail.
10:22Pourquoi est-ce que c'est une mesure que privilégie le gouvernement ?
10:26Si elle touche les plus modestes et qu'en plus, ça revient à augmenter les impôts,
10:29qui sont un peu deux lignes rouges fixées aussi par l'opinion publique,
10:32quel avantage ils y trouvent ?
10:34Le rendement budgétaire, tout simplement, parce que c'est très simple.
10:36On voudrait chaque année une martingale où on ne ciblerait que les plus aisés,
10:39qui pourraient régler les problèmes de l'ensemble de la population.
10:42Le problème, c'est qu'en France, les plus aisés, il y en a de moins en moins.
10:45Et qu'une assiette faible avec un taux très élevé, ça vous fait assez peu de rendement.
10:50Alors qu'il y a évidemment beaucoup plus de classes moyennes,
10:52c'est la grande majorité, voire moyenne, modeste.
10:55Et donc là, en faisant un effort léger sur une masse beaucoup plus importante,
10:59vous faites de grands rendements budgétaires.
11:01Et en termes d'affichage, vous faites semblant, je dis bien semblant,
11:05de toucher absolument tout le monde.
11:07Or, Raphaël le dit à juste titre, ça va toucher surtout la classe moyenne.
11:11En l'occurrence, la classe moyenne au sens très élargi.
11:14Et j'y mets dedans les retraités, ceux qui payent des impôts,
11:18et ceux qui n'en payent pas encore.
11:20Parce que si vous n'indexez plus les barèmes,
11:22certains vont rentrer dans l'impôt.
11:24Et puis d'autres qui étaient déjà dans l'impôt vont franchir...
11:27Mais ça, ça ne passerait jamais.
11:29Mais ça, c'est déjà passé, il s'est passé en 2013.
11:32Un million de foyers sont entrés dans l'impôt en 2013,
11:34quand François Hollande a gelé le barème de l'impôt sur le revenu.
11:37Là, l'inflation est beaucoup plus faible.
11:38On parle de 300, 400 000 foyers qui pourraient quand même rentrer dans l'impôt l'année prochaine.
11:43Et ça, c'est une bombe politique lors de l'examen à l'automne.
11:47Parce que vous dites que ça ne passera jamais.
11:49Mais en fait, on a deux rendez-vous.
11:51On a le rendez-vous de cet après-midi, 16h, où François Bayrou fait ses annonces.
11:55Puis il y a un deuxième rendez-vous, c'est le 22 septembre.
11:57Le 22 septembre, l'Assemblée se réunit à nouveau.
12:00Et donc, François Bayrou, il est potentiellement sous le coup d'une motion de censure potentielle.
12:04Il peut, Aurore, éventuellement, décider, comme il l'avait déjà fait au moment de sa nomination,
12:08décider donc de... Il est à la pause parlementaire, là, pour réfléchir à une stratégie.
12:12Est-ce qu'il peut se dire, je vais essayer de négocier à nouveau en accord avec le Parti Socialiste, par exemple ?
12:16Mais c'est ce qu'il va essayer de faire, effectivement.
12:18Et le Parti Socialiste, lorsqu'il s'est réuni, a décidé de ne pas censurer par défaut François Bayrou.
12:24Néanmoins, on voit quand même du côté du Parti Socialiste, on n'y croit plus trop.
12:27Mais effectivement, François Bayrou, il a d'ailleurs choisi de présenter ses options,
12:32parce qu'attention, il ne va pas arriver cet après-midi avec un budget tout ficelé.
12:35Il va présenter plusieurs options sur la table, qui permettront de faire d'ailleurs probablement plus que 40 milliards d'économies,
12:41pour qu'ensuite, les parlementaires se saisissent d'une partie de ces mesures.
12:44Il va essayer que les parlementaires fassent une partie du chemin et se mouillent un petit peu plus pour ce budget
12:49qui ne reposerait pas seulement sur lui.
12:52Mais effectivement, ça va être extrêmement compliqué, il va falloir négocier.
12:55Et d'ailleurs, sur cette question des impôts, c'est intéressant.
12:58Il pourrait décider de dire, OK, année blanche, mais on va retravailler les tranches d'impôt.
13:03Vous savez qu'aujourd'hui, on a quatre tranches d'impôt, et c'est extrêmement peu, finalement.
13:07La différence, justement, dans la dernière tranche entre, je dirais, des classes moyennes supérieures et des gens très aisés,
13:13finalement, ils ont le même taux d'imposition marginale, il pourrait y en avoir plus.
13:16C'est d'ailleurs une demande qui est souvent faite aussi à gauche de l'hémicycle.
13:20Donc, on va voir de quelle mesure ça s'accompagne.
13:22François Bayrou ne va pas seulement parler d'économie, il va aussi parler réforme du marché du travail,
13:27il va parler réforme de l'assurance chômage, tout un tas de mesures, en fait,
13:30où il va essayer de dealer aussi des accords politiques, même s'il n'aime pas beaucoup le marchandage.
13:34François Bayrou, il dit que souvent, ça ne marche pas.
13:36Clémence Renard, on va évoquer avec vous la possibilité aussi, l'autre possibilité,
13:43c'est de supprimer un jour férié au nom de la solidarité.
13:46Vous êtes dans un restaurant, Clémence, ce matin.
13:49Que dit-on, que disent les employés, les restaurateurs,
13:53de cette idée de potentiellement supprimer un jour férié ?
13:57Les Français sont un petit peu tiraillés, il y a cette compréhension de devoir faire des économies,
14:02mais forcément, pour ceux qui ne travaillent pas les jours fériés,
14:05venir travailler l'un de ces jours-là, forcément, ça les motive un petit peu moins.
14:09On est avec Alain Fontaine, bonjour.
14:10Bonjour.
14:10Vous, là, c'est un cas un peu exceptionnel, vous êtes d'habitude ouvert les jours fériés,
14:1480% des restaurants à Paris sont d'habitude fermés les jours fériés,
14:17c'est pour ces restaurants-là que ça risque de poser problème.
14:20Ça va poser problème, il va falloir rentrer dans le dialogue social,
14:23puisque si cette journée de solidarité est mise en place,
14:27tout comme pour le lundi de Pentecôte, effectivement, il va falloir rentrer dans le dialogue social
14:31pour savoir ceux qui travaillent, ceux qui ne travaillent pas,
14:34puisque normalement, ils ne travaillaient pas,
14:36et donc c'est une journée « gratuite »,
14:39puisqu'ils auraient préféré être peut-être chez eux que travailler.
14:42Donc ça va poser effectivement un problème,
14:44surtout pour les restaurants qui sont fermés les jours fériés.
14:47C'est un vrai sujet, et là, ça va rentrer dans le dialogue social,
14:51que ce soit une petite entreprise ou une grosse entreprise.
14:54On parle bien d'une proposition, pour l'instant, rien n'est concret pour le moment.
14:57Vous me parlez de dialogue social, aussi parce que vous,
14:59ce que vous souhaiteriez, si ça se concrétise,
15:02c'est que les restaurateurs, les gérants d'entreprise puissent choisir ce jour.
15:05Alors oui, il ne faut pas que ça se transforme en usine à gaz, bien évidemment,
15:08mais le sujet, c'est qu'ils puissent choisir ce jour.
15:12Là, on avait instauré le lundi de Pentecôte,
15:14mais c'était un jour de solidarité, rappelez-vous, pour les personnes âgées.
15:17Ça avait quelque chose de très humaniste.
15:19Là, c'est pour compenser les pertes de l'État.
15:22Donc il va falloir aussi, si ça se met en place,
15:24expliquer, faire en sorte de lâcher du lest là-dessus,
15:27pour laisser à l'employeur et aux employés un choix.
15:30Parce que là, ce n'est pas le même jour de solidarité.
15:32Si vous voulez, le fléchage n'est pas le même.
15:35Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
15:36Voilà, beaucoup de restaurateurs parisiens pourraient donc être impactés
15:39si cette proposition venait donc à se concrétiser.
15:43Dans tous les cas, il faudra évidemment attendre les annonces du Premier ministre
15:46cet après-midi pour en savoir plus.
15:48Merci beaucoup Clémence.
15:51Alors qu'on apprend à l'instant qu'avant la présentation officielle
15:55de sa copie à 16h, et qu'on suivra évidemment sur BFM TV,
16:01il s'entretient avec Emmanuel Macron dans trois quarts d'heure.
16:04Laurent Neumene, à l'Élysée ce matin, pour lui présenter sa copie ?
16:07Oui, c'est une info du service politique de BFM TV
16:09que nous livre à l'instant Léopold Daudbert.
16:12Effectivement, François Bayrou va prendre sa feuille de route,
16:14il va aller voir le président de la République à 11h,
16:17bien avant, donc 4-5 heures même avant de la présenter aux Français et aux médias,
16:23et il va lui dire « voilà ce que j'ai décidé »,
16:26et on imagine qu'Emmanuel Macron pourra éventuellement mettre sa patte,
16:31biffer un certain nombre de choses, donner son accord à d'autres.
16:35Vous avez vu cette petite image hier à l'issue du défilé du 14h.
16:39Laquelle alors ?
16:40Les embrassades.
16:41Voilà, cette embrassade où ils sourient tous les deux,
16:44où ils ont l'air extrêmement complices,
16:46qui n'étaient pas forcément le climat qu'on imaginait depuis plusieurs semaines.
16:49Et surtout qu'ils n'ont pas l'air...
16:50Alors, je ne sais pas si on ne peut pas dire...
16:52On peut dire qu'ils ne sont pas tout à fait raccords,
16:53mais en tout cas, ils sont tous les deux en train de faire des propositions contraires.
17:00C'est-à-dire qu'il y en a un qui est en train de dire
17:01« il va falloir trouver 40 milliards d'euros d'économie »
17:02et l'autre qui nous annonçait hier, Emmanuel Macron.
17:05On va dépenser beaucoup plus pour la défense.
17:07Et surtout Emmanuel Macron qui dit depuis des semaines, là pour le coup,
17:10à François Bayrou, « surtout tu ne touches pas à la politique que j'ai menée moi depuis 2017 ».
17:15Donc la politique de l'offre, pas touche.
17:17Tu veux réformer l'assurance chômage, tu auras mon soutien.
17:21En revanche, si tu veux supprimer des aides aux entreprises,
17:24taper dans ce qu'on appelle la politique de l'offre, là, attention, danger.
17:28Donc c'est de ça dont ils vont parler aussi.
17:30Et puis surtout de l'acceptabilité.
17:33Il y a le problème de la censure éventuelle à l'Assemblée.
17:36Ce budget, il faudra le faire voter.
17:38Ça, c'est un sujet politique.
17:39Mais il y a peut-être plus important, il y a le sujet de l'opinion publique.
17:43Il faut faire comprendre cette réforme.
17:46Il ne s'agit pas seulement de trouver 40 milliards, mais de les faire accepter.
17:50C'est ce qu'on appelle l'acceptabilité de l'impôt.
17:52Et ça, c'est peut-être le plus compliqué pour François Bayrou.
17:54Ça, ça va être le plus compliqué pour François Bayrou.
17:56Alors qu'en revanche, pour ce qui concerne le budget, l'augmentation du budget de la défense,
18:0072% des Français sont pour.
18:02C'est un sondage au Doxa pour le Figaro.
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