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00:00Les frappes aériennes russes contre l'Ukraine ne cessent de s'intensifier.
00:10Nouvelle illustration la nuit dernière avec plus de 620 drones et missiles lancés, notamment sur l'ouest de l'Ukraine.
00:17On vous retrouve, Cyril Amourski. Vous êtes à Kiev pour BFMTV.
00:19Cyril, la situation a considérablement changé au cours des dernières semaines, notamment dans la capitale ukrainienne, n'est-ce pas ?
00:25Oui, tout à fait. C'est-à-dire que la guerre, de toute façon, en Ukraine, elle continue,
00:28puisque, par exemple, dans les régions plus à l'est du pays ou bien au nord, il y a des bombardements constants.
00:33Il y a quelques heures, par exemple, il y a des bombes planentes qui ont tué deux civils dans la région de Soumy.
00:37Il y a également un missile qui a été lancé vers la direction de la ville de Dnipro il y a un peu moins d'une heure.
00:43Mais c'est vrai, ce qui est particulièrement intéressant au cours de ces dernières semaines et inquiétant pour la population,
00:48c'est que les frappes contre le pays s'intensifient jour après jour, semaine après semaine.
00:53Avant-hier, nous avons eu un anti-record en termes de missiles et de drones lancés contre l'Ukraine,
00:57précisément 742 drones et missiles.
01:00Hier, c'était le deuxième anti-record.
01:02C'était donc plus de 600 drones, 623 drones et missiles précisément qui ont été lancés.
01:08Et c'est surtout l'ouest du pays qui a été touché.
01:11On parle de la ville de Lutsk, deux villes qui sont proches de la frontière polonaise,
01:16et également la ville de Tcherniti qui se situe à côté de la Moldavie,
01:19donc des villes qui sont lointaines du fond, qui sont beaucoup moins régulièrement ciblées que le reste du pays.
01:23Et on déplore à ce stade deux morts et 26 blessés, le plus dans la ville de Tcherniti.
01:28Et il y a également quatre personnes qui sont en état critique.
01:31Et je le répète, vous avez raison de le souligner,
01:33les frappes sur l'Ukraine s'intensifient semaine après semaine.
01:37Et la population se pose ici la question de quand est-ce que les alliés de l'Ukraine
01:41pourront fournir plus de moyens pour protéger le ciel de l'Ukraine.
01:44Car dans un mois, selon les renseignements ukrainiens,
01:46la Russie pourrait lancer jusqu'à 1000 drones par jour.
01:48– Merci Cyril Amoursky, en direct de Kiev pour BFMTV.
01:52Bonsoir Patrick Dutartre, merci d'être avec nous ce soir.
01:54Vous êtes général de l'armée de l'air, ancien leader de la Patrouille de France.
01:57Bienvenue, lieutenant-colonel Vincent Arbarettier,
01:59toujours avec nous, historien militaire, docteur en sciences politiques et histoires contemporaines.
02:02Oksana Melnychouk, politologue ukrainienne et directrice de l'Association Unie pour l'Ukraine.
02:06Anthony Lebos, journaliste politique BFMTV.
02:08Et Olivier Ravanello, bien sûr, consultant politique étrangère BFMTV.
02:12Cette intensification des frappes russes en Ukraine,
02:16général Dutartre, cette guerre des drones,
02:19dont la moitié de ceux envoyés la nuit dernière sont de fabrication iranienne.
02:26Que nous disent-ils de la stratégie russe actuelle ?
02:29– Le cynisme du président Poutine,
02:32qui fait fi de tous les appels à une négociation, à un cessez-le-feu,
02:38là c'est un débordement sans limite en fait.
02:41Cyril le rappelait très justement, 740, un record malheureux de 740 objets volants,
02:49parce que tout se passe dans le ciel en ce moment.
02:50Les îles de France sont relativement stabilisées,
02:53même s'il y a toujours des attaques très coûteuses en hommes.
02:59Mais cette pataille du ciel, elle est gigantesque.
03:01Pourquoi ? Parce qu'elle est totalement disproportionnée.
03:03L'Ukraine n'a pas les moyens de tirer autant de missiles de l'autre côté,
03:07et surtout n'a pas les vecteurs aériens pour aller détruire tous ces départs de tir.
03:13Donc on parlait de 26 missiles de croisière.
03:15Les missiles de croisière, c'est ceux qui font le plus de dégâts.
03:18Qu'est-ce que c'est qu'un missile de croisière ?
03:19C'est un petit aéronef, si vous voulez, sans pilote,
03:23qui va à peu près à 850-900 km heure en basse altitude,
03:27et assez difficile à intercepter parce qu'il est assez rapide,
03:29et surtout il a une masse militaire de 450 kg,
03:33donc il fait beaucoup de dégâts, contrairement aux chaïds.
03:36Les chaïds, il y en a 600 qui ont été tirés, et la moitié a intercepté.
03:39Donc les chaïds, c'est une masse militaire de 50 kg.
03:42Des drogues de fabrication iranienne ?
03:44Notamment, mais une partie, on en parlait avec Oksana tout à l'heure,
03:48une partie est fabriquée maintenant en Russie.
03:50D'accord.
03:51Des copies et avec des modes un peu améliorés au fur et à mesure.
03:55Je prends un exemple, le chaïd, ça volait en très basse altitude,
03:58donc se faisait intercepté par des tirs, si vous voulez, presque de Kalachnikov,
04:02mais essentiellement du bitube.
04:05Or, maintenant ils ont compris ça, les russes, donc qu'est-ce qu'ils font ?
04:09Ils les font voler beaucoup plus haut,
04:11donc hors de portée de ce qu'on appelle le tripelet.
04:13C'est tous les petits tirs basse altitude.
04:16L'Ukraine a développé une nouvelle parade pour ces soldats,
04:21des munitions spéciales pour améliorer l'efficacité de leurs fusils d'assaut
04:23face aux drones, aux engins volants.
04:26C'est intéressant ça.
04:27Oui, alors effectivement, les Ukrainiens font preuve de beaucoup d'imagination,
04:32donc ces fusils…
04:34Ces munitions anti-drone de 5,56 mm ?
04:37Oui, alors le 5,56, c'est la munition de base pour tout Kalachnikov,
04:42donc ce sont des munitions explosives, probablement,
04:45qui permettent de faire exploser le drone avant qu'il percute son objectif.
04:51Mais ça, si vous voulez, c'est ce qu'on appelait autrefois la lutte anti-aérienne toutes armes.
04:56C'est-à-dire que même dans un conflit de haute intensité,
04:59on sait que tout ce qu'ils volent peut voler à portée de fusils,
05:04ou a fortiori d'armes collectives, de fusils mitrailleurs, du combattant,
05:09et donc à partir jusqu'à 100, 200 mètres,
05:13à partir du moment où le combattant qui fait des veilles anti-aériennes
05:17voit arriver ce genre de projectives, il peut dire dessus.
05:20Les Israéliens ont les mêmes types de systèmes.
05:25Tout n'est pas détruit par des missiles, si vous voulez.
05:27Donc si vous voulez, ça c'est l'adaptation des combattants à la menace.
05:31Mais comme l'a souligné le général, le problème,
05:34ce ne sont pas tant les drones que les missiles de croisière,
05:37qui en fait continuent à être lancés par les Russes,
05:40à être fabriqués, et on ne sait pas exactement combien ils en ont.
05:44Mais ce qui est aussi inquiétant, c'est qu'ils pourraient transporter
05:47autre chose que des charges d'explosifs normaux.
05:50Volodymyr Zelensky appelle aujourd'hui ses alliés à envoyer,
05:54je cite, « davantage que des signaux pour stopper la Russie »
05:56que réclame concrètement le président ukrainien.
06:00C'est en continuation de tout ce qui a été dit tout à l'heure.
06:03Les Ukrainiens ont inventé aussi la nouvelle arme
06:06qui s'appelle « la perception des drones ».
06:08Et Zelensky a présenté tout un programme pour soutenir cette fabrication,
06:14parce qu'il faut la fabriquer en Ukraine,
06:16pour que ce soit vite fait.
06:18Et ça, ça nécessite de l'argent.
06:20Vous savez que récemment, il avait cette conférence à Rome
06:24pour réunir toutes les aides nécessaires à l'Ukraine.
06:28Et on a calculé qu'en l'état hors guerre,
06:32l'armée ukrainienne a besoin de 50 milliards d'euros par an, quand même.
06:35C'est en dehors de la guerre.
06:37Ça veut dire que pendant la guerre, c'est encore beaucoup plus.
06:40Les Allemands, dont on a cité déjà tout à l'heure,
06:42elle me semble, dans notre conversation en tout cas,
06:45ils ont calculé que les dégâts aujourd'hui représentent 500 milliards de dollars.
06:50Donc, tout ce que les appellent de Zelensky aujourd'hui,
06:54c'est maîtriser l'argent aujourd'hui sur les inventions militaires,
07:01parce que pour résister aux Russes aujourd'hui,
07:04c'est seulement avec les nouvelles technologies,
07:06pour arrêter les Russes, il faut arrêter deux sources de financement de la guerre.
07:10Celle, c'est la ressource de pétrole.
07:14Il y a une autre ressource dont on ne parle pas beaucoup,
07:16c'est les ingraines en phosphate.
07:17Je rappelle que l'Union Européenne continue à acheter du gaz russe.
07:22La France est un des plus gros acheteurs au sein de l'Union Européenne.
07:25Olivier, Zelensky a confirmé hier avoir reçu des dates concrètes
07:30pour la livraison de nouveaux armements de la part de Donald Trump.
07:33Et on est peut-être au début de nouveaux revirements américains
07:38par rapport à l'Ukraine, tant il est Trump agacé, déçu par Poutine.
07:43Le problème, c'est qu'on va de revirement en revirement
07:45et qu'on va sur, lorsqu'il y a une aide militaire,
07:50une aide militaire qui reste relativement limitée.
07:53Il n'y a pas l'effort de soutien continu, puissant, progressif
07:58qu'on a pu connaître au début de ce conflit
08:00par l'administration Biden pour soutenir les Ukrainiens.
08:05Donc, vous avez un pays qui a un soi-disant allié qui ne l'est plus,
08:10qui change d'avis d'une semaine sur l'autre,
08:12et un ennemi qui, lui, a bien compris que ça lui ouvre un espace.
08:16Ce à quoi on assiste depuis maintenant trois semaines,
08:19c'est une véritable montée en puissance de l'offensive russe,
08:23qui ne se fait plus sur le terrain comme auparavant,
08:25mais qui se fait essentiellement par des bombardements.
08:28Des drones, vous l'avez dit, de fabrication iranienne
08:32qui vont rapidement être remplacés par des drones de fabrication russe,
08:36parce que depuis un an, l'effort militaire a été mis du côté de Moscou
08:40sur la fabrication de ces drones,
08:42et qu'ils vont commencer à être là,
08:44et qu'ils vont permettre de mener régulièrement des opérations
08:49comme celles que l'on est en train de décrire.
08:53Et puis, de l'autre côté, une mobilisation des pays alliés.
08:56Lavrov, hier, était en Corée du Nord,
08:59pour continuer à consolider les rapports et l'aide militaire qui vient de Corée,
09:04que ce soit sur des munitions assez simples,
09:07qu'elles soient potentiellement sur des soldats qui viennent.
09:11Et puis aussi, un autre élément,
09:13qui est la vague de recrutement des Russes,
09:17qui maintenant font appel à des ressortissants des pays caucasiens,
09:21qui vivent sur leur territoire,
09:23qui n'ont pas forcément toujours des papiers,
09:25et à qui ils promettent la naturalisation,
09:27s'ils s'enrôlent.
09:28Donc, on est dans un effort de guerre qui ne se dément pas
09:31et qui même est en train de grandir.
09:32Justement, Général Dutartre,
09:34cette montée en puissance de l'offensive russe,
09:35vous semble absolument incompatible
09:37avec toute espèce de négociation
09:40en vue d'une issue diplomatique à ce conflit ?
09:44On a l'impression que l'état-major russe,
09:46sur directive du président Poutine,
09:48veut gagner le maximum de terrain.
09:50Donc, de toute manière...
09:52L'extermination des Ukrainiens, disait tout à l'heure Oksana Melny.
09:55Oui, je ne sais pas si c'est le terme ad hoc,
09:58mais en tout cas, une capitulation.
10:00C'est-à-dire qu'ils veulent maintenant,
10:01ils veulent récupérer complètement l'Ukraine.
10:03Donc, ils savent bien qu'un jour ou l'autre,
10:04ça va s'arrêter.
10:05Donc, plus ils vont grignoter,
10:07plus ils vont attaquer,
10:08plus ils auront de résultats.
10:10Donc, on voit cette campagne
10:11qui atteint surtout le moral
10:14et qui touche beaucoup de civils.
10:15C'est ça qui est dramatique,
10:16c'est que les chaïds, en fait,
10:17ils tuent des civils.
10:19Beaucoup plus que des militaires,
10:20parce qu'ils partent un peu partout.
10:22Ils sont plus ou moins précis
10:23et ils visent théoriquement des centres d'entraînement.
10:26Mais en fait, ça va toucher des immeubles civils.
10:29Non, c'est sur le front, évidemment,
10:31que là, c'est préoccupant.
10:34Cyril nous en reparlait.
10:35Il y a toujours les tirs de monts planantes
10:38qui ont été déterminants, en fait,
10:40dans l'avancée, en fait.
10:42Parce que ça,
10:43ce n'est plus un petit obus de 150,
10:45même si ce n'est pas rien.
10:47Là, c'est des masses extrêmement importantes
10:49d'armement.
10:50Sous-titrage Société Radio-Canada
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