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  • il y a 3 mois
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00:0019h tout pile et on revient sur cette information principale qui va beaucoup nous occuper au cours des prochains jours.
00:05Cette rencontre prévue entre Vladimir Poutine et Donald Trump, ce sera le 15 août exactement en Alaska.
00:11Et donc l'objectif, c'est de mettre fin à la guerre en Ukraine.
00:15Une rencontre qui aura lieu sans la participation de l'Ukraine, une décision qui a fortement agacé le président ukrainien,
00:21Vladimir Zelensky. On fait le point avec Mathilde Coulinier-Formois.
00:24Toute décision qui serait prise sans l'Ukraine serait une décision contre la paix.
00:31C'est ce qu'a affirmé Volodymyr Zelensky sur ses réseaux sociaux après avoir appris que l'Ukraine ne serait pas conviée à la table des négociations.
00:39Donald Trump recevra Vladimir Poutine en Alaska pour tenter de mettre fin au conflit russo-ukrainien.
00:45Et un règlement de la guerre comprendra, selon lui, des concessions territoriales.
00:50Nous cherchons à récupérer certaines parties et à en échanger d'autres.
00:54Il y aura des échanges de territoires dans l'intérêt des deux parties, mais nous en discuterons plus tard.
01:00Des territoires qui se trouvent dans les zones ukrainiennes actuellement occupées par la Russie.
01:05Mais pour Kiev, pas question de céder la moindre parcelle de terre.
01:08La question territoriale ukrainienne est déjà inscrite dans la constitution de l'Ukraine
01:12et personne ne reculera ni ne pourra reculer sur ce point.
01:16Les Ukrainiens ne céderont pas leur terre à l'occupant.
01:18Des positions entre Moscou et Kiev irréconciliables.
01:22Et cette rencontre se fera sans présence européenne.
01:25Sur X, Emmanuel Macron réaffirme que lui et les Européens continueront à soutenir l'Ukraine.
01:30L'avenir de l'Ukraine ne peut se décider sans les Ukrainiens.
01:33Les Européens seront aussi nécessairement partis à la solution car il en va de leur sécurité.
01:38Je continuerai de me coordonner étroitement avec le président Zelensky et avec nos partenaires européens.
01:44Le 15 août prochain, ce sera la première fois depuis près de dix ans que le président russe se rendra sur le territoire américain.
01:53Selon les informations du Wall Street Journal, la Russie est prête à un cessez le feu.
01:57Si l'Ukraine accepte de retirer ses forces de toute la région orientale de Donetsk,
02:02ça veut dire que l'Ukraine pourrait perdre une partie de ses terres, Paul Gogo ?
02:05Alors, c'est hypothétique. C'est tellement dur à imaginer, en fait,
02:10parce que dans le principe, je ne sais même pas comment on organiserait ce genre de situation.
02:16Il faut vraiment oublier tout ce que la rhétorique russe a pu dire depuis 2014
02:21sur cette histoire de russophone du Donbass qui serait naturellement pro-Poutine.
02:25Oui, dans le Donbass, on parle majoritairement russe, mais ça ne fait pas deux des gens par nature pro-Poutine.
02:31Aujourd'hui, dans les zones occupées du Donbass, il y a beaucoup de répressions.
02:35Il y a des prisons secrètes, il y a de la torture, il y a des gens qui sont assassinés.
02:40La vie n'est pas belle pour tout le monde.
02:41Il y en a qui sont très contents de vivre en Russie, mais la vie n'est pas belle pour tout le monde.
02:45Et donc, là, jouer comme ça avec des territoires, ça implique donc certainement de déplacer des gens.
02:51Ça implique aussi que d'autres personnes ne vont pas pouvoir se déplacer.
02:54Moi, je peux vous le dire, j'y suis allé plusieurs fois dans les territoires occupés.
02:57Il y a des gens qui n'ont pas choisi de rester.
02:59Des fois, vous avez la grand-mère qui peut difficilement se déplacer.
03:02Du coup, la fille décide de rester pour s'occuper d'elle.
03:05Et ce sont des gens qui gardent pour eux leur attachement à l'Ukraine, qui se font très discrets.
03:09Mais ce sont des gens qui subissent la situation.
03:11Donc, il y a toutes ces histoires de vie.
03:13Enfin, il y a des vrais humains qui vont vivre tout ça.
03:16Et pour l'instant, j'ai du mal à imaginer toutes ces grandes villes, Slaviansk, Kramatorsk,
03:21qu'on viderait de sa population pour laisser place à une armée russe qui ferait ce qu'elle fait,
03:28notamment à Mariupol, enverrait ses citoyens pour repeupler et russifier au maximum ces régions et ces villes.
03:37Guillaume Lascon-Gerias, on le voit sur cette carte, il y a deux autres régions qui interrogent.
03:42C'est Kerzon et Zaporizhia.
03:44Que peut-il advenir de ces deux régions à la suite de la rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump ?
03:51D'abord, Donetsk et Lugansk sont les oblastes où la guerre a le plus marqué,
04:02parce que c'est la guerre qui a commencé là-bas depuis 2014.
04:04Donc déjà, le Donetsk et Lugansk, c'est là où on s'est battus.
04:09Kerzon et Zaporizhia, ce sont en fait les héritages de l'invasion massive à partir de 2022.
04:16Et on se souvient effectivement de Mariupol, on se souvient en fait de la recherche de ce corridor
04:20qui va justement de Donetsk jusqu'à Kerzon et au Dnieper,
04:26pour garantir en fait un corridor de sécurité qui relie physiquement la Crimée au reste de la Russie.
04:33Parce que sinon, à part le pont que vous voyez au sud, dans la presqu'île, d'ailleurs le nom m'échappe,
04:42eh bien vous n'avez pas de corridor direct, il y a simplement un pont qui relie la Crimée à la Russie.
04:49Et donc c'est pour ça que ce pont territorial est essentiel.
04:52Si demain, on garde uniquement Donetsk et Lugansk, eh bien la Crimée, finalement, elle reste coupée à part par ce pont-là,
05:01qui en fait a toujours été d'ailleurs une cible légitime de la part des Ukrainiens.
05:05C'est comme ça qu'on peut l'interpréter.
05:08Et puis justement, ces questions de jouer avec des territoires, c'est facile sur le papier,
05:15mais c'est extrêmement compliqué parce que ça veut dire être capable d'ordonner les mesures
05:20et les déplacements de plusieurs centaines de milliers d'hommes
05:23qui sont enterrés avec leurs armements, avec leurs équipements,
05:28avec les risques de frottement militaire et donc de monter aux extrêmes,
05:35qui ne manquerait pas de se produire ?
05:38Et puis tout cela pose aussi une dernière question.
05:41Qui va surveiller justement l'application concrète de ce sel-se-le-feu ?
05:46Des Européens, des Américains, des Russes, qui ?
05:49Je profite de cette carte qu'on a à l'écran d'ailleurs,
05:51parce que c'est un projet depuis 2014 pour Vladimir Poutine
05:55de relier ce qu'on voit, donc, Lugansk à l'est et d'aller jusqu'à la Moldavie.
06:02On appelle ça la Nouveau-Russia.
06:04Et c'était un vrai projet hérité de l'Empire russe
06:08et que Vladimir Poutine a beaucoup utilisé pour essayer de convaincre sa population en 2014
06:12d'attaquer l'Ukraine.
06:13Et donc on comprend que Vladimir Poutine pourrait être tenté de continuer la guerre
06:17quoi qu'il arrive, quelles que soient les décisions qui peuvent être prises
06:20dans les semaines ou les mois qui viennent.
06:21Parce que lui aimerait bien prendre tout ce sud de l'Ukraine.
06:27Et une dernière petite précision, les villes qui lui restent à occuper
06:30et qui pourraient faire partie de cet échange dont on parle en ce moment
06:33dans la région de Donetsk.
06:35Moi, je l'ai vécu, j'y étais en 2014.
06:37Elles ont été pendant plusieurs semaines occupées par les séparatistes russes.
06:41Et l'Ukraine était parvenue à repousser les séparatistes jusqu'à Donetsk.
06:45Ce sont des villes qui ont déjà vécu l'occupation,
06:47qui ont vécu une reprise de la zone par l'Ukraine,
06:51une ukrainification même qui avait été un petit peu mise en marche par les Ukrainiens
06:55pour essayer de convaincre la population de ne pas se tourner vers la Russie.
06:58Et donc ce sont des zones qui ont déjà beaucoup vécu depuis 2014.
07:02Et là, parler comme ça, de les échanger soudainement,
07:05ça me paraît mais tellement fou, inhumain, cynique.
07:08Mais évidemment, Donald Trump, je pense, n'a pas du tout ce genre de choses en tête
07:12quand il prononce ce genre de mots.
07:13Justement, on parle de ce que voudrait Vladimir Poutine,
07:16mais Laurent Saïm, Donald Trump lui parle d'échange de territoire.
07:19Donc c'est-à-dire qu'il y aurait un côté réciproque.
07:21La Russie donnerait quelque chose.
07:22Il y a déjà un énorme problème avant même que ça commence.
07:25C'est-à-dire que vous avez Donald Trump qui annonce un échange de territoire,
07:29qui laisse entendre qu'il va y avoir un échange de territoire.
07:32Il y a beaucoup de spins qui se fait à la Maison-Blanche
07:34sur ce que G.D. Vance est en train de dire ou a dit aux Européens aujourd'hui à Kent.
07:41Et puis vous avez Zelensky qui a fait une vidéo pour dire
07:44qu'il est absolument hors de question de céder des territoires.
07:47Donc on parle d'une pause, on parle de paix,
07:50mais pour le moment, on est visiblement dans une négociation extrêmement serrée.
07:54Et on va voir comment ça va se passer en Alaska la semaine prochaine.
07:57Parce qu'imaginons qu'entre maintenant et le 15 août,
08:01Vladimir Zelensky dit
08:02« Moi, je ne veux absolument pas de ce deal qui est en train d'être expliqué
08:06par le vice-président américain G.D. Vance aux Européens.
08:10Que se passe-t-il ? »
08:11Et on va voir aussi la réaction de l'Europe.
08:12Peut-être qu'il va y avoir une réaction très forte de l'Europe
08:14dans les heures qui viennent sur le deal proposé par Donald Trump
08:19et Vladimir Poutine ne nous convient pas.
08:21Donald Trump, il veut que cette guerre s'arrête.
08:24C'est sa logique.
08:25Et il veut faire la photo avec Vladimir Poutine
08:28et quelques heures plus tard, éventuellement, avec Zelensky.
08:32Le choix de l'Alaska est quand même très intéressant
08:34parce que dans tout ce que vous entendez depuis maintenant 12 heures,
08:39au départ, ce n'était pas du tout ce qui avait été prévu.
08:41Et maintenant, Donald Trump dit aussi
08:44que ça va nous permettre de parler d'autres deals sur l'Arctique.
08:48Et les Russes sont très contents de ça
08:50parce qu'aller en Alaska pour les Russes,
08:53c'est aussi d'une certaine manière rappeler
08:55que l'Alaska, à un moment donné, appartenait à la Russie.
08:58On va y revenir dans quelques instants.
09:00Claude Manchemaison, la reconnaissance d'une Ukraine russe,
09:03ça peut aussi être une des demandes de Vladimir Poutine ?
09:05D'origine russe ?
09:08Mettre la main plus sur l'Ukraine ?
09:09Ça peut être une des demandes de Vladimir Poutine
09:11d'imposer un gouvernement russofile ?
09:13Tout notre débat montre bien que, dans le fond,
09:16si on voulait résumer le résultat de la mission de M. Vitkoff,
09:20le monsieur bon office de M. Trump,
09:23c'est d'avoir créé une vaste confusion
09:24au lieu de clarifier les sujets.
09:27Parce qu'il est arrivé, lui,
09:30il est arrivé, Vitkoff, au Kremlin,
09:32avec une demande très précise de Trump
09:33qui est toujours la même depuis des mois.
09:35Une demande très simple.
09:37Un cessez-le-feu inconditionnel.
09:38Un cessez-le-feu généralisé et inconditionnel.
09:41Alors, on peut le critiquer, dire que c'est un cessez-le-feu politique
09:44puisqu'il ne serait pas surveillé, pas négocié, pas...
09:47Bon, très bien.
09:48Mais c'est quand même quelque chose
09:50qui est sur la table depuis longtemps
09:52et que Zelensky et les Européens avaient accepté.
09:56Et maintenant, on est en train,
09:58et hier soir, M. Trump, le premier,
10:01de parler d'échanges territoriaux,
10:03de charcutage territorial, etc.
10:05Si c'est ça que l'on veut faire,
10:08effectivement, en Alaska,
10:12ça sera un échec total, bien entendu.
10:15Ce qui s'est passé, évidemment,
10:18dans l'entretien entre Poutine
10:20et l'envoyé spécial de la présidente de Vitkoff,
10:24c'est, Vitkoff demande,
10:26se cessez-le-feu inconditionnel,
10:28et Poutine répond,
10:29moi, je veux voir Trump,
10:31je mets deux conditions,
10:32un, je veux voir Trump,
10:33bon, accordé,
10:35deux, je veux discuter,
10:36avoir au moins une première discussion,
10:38des questions de fond,
10:39c'est-à-dire de ce qui figurera
10:40beaucoup plus tard dans le traité de paix.
10:42Mais si maintenant, on mélange tout,
10:45peut-être volontairement, d'ailleurs,
10:47parce que je me demande si ça n'est pas volontaire,
10:49pour empêcher, en effet, toute progression,
10:51et bien, à ce moment-là, évidemment,
10:52il ne se passera rien.
10:54Il ne se passera absolument rien.
10:55Et Trump sera furieux,
10:57parce que ce sera pour lui un échec.
10:58Et effectivement, Poutine sera content,
11:02parce qu'il pourra tranquillement
11:03continuer sa guerre,
11:05tranquillement développer les couloirs
11:08par-ci, par-là,
11:09pour rejoindre le territoire russe
11:11et la Crimée,
11:12rejoindre, pourquoi pas,
11:14la Moldavie.
11:16C'est quand même...
11:18Moi, je ne sais pas qui a décidé
11:19d'introduire cette confusion,
11:21que par la tournure des débats
11:23dans les journaux occidentaux,
11:25et notamment les journaux américains,
11:26on entretient.
11:28Je ne sais pas ce que l'on cherche.
11:30Je crois que l'on cherche...
11:30Oui, je pense qu'on s'aventure
11:32sur un autre chemin,
11:33mais on va continuer à avancer
11:34vraiment sur cette rencontre,
11:36précisément,
11:36qui va avoir lieu dans une semaine.
11:38Les termes sont posés.
11:40Si on discute,
11:41si on veut aboutir
11:42dans cette réunion
11:43de vendredi prochain
11:46à des modifications de territoire,
11:49ce sera nécessairement un échec.
11:51On peut les évoquer, bien sûr,
11:52mais on ne peut pas conclure
11:53en l'absence des intéressés
11:55et en l'absence des Européens.
11:56Merci.
11:57Merci.
11:58Merci.
11:59Merci.
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