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  • il y a 4 mois
Votre rendez-vous 100% direct, décryptage, débats. Pour tout savoir mais aussi tout comprendre de l’actualité. Aux côtés de François Gapihan : les meilleurs experts et tous les acteurs qui font l’info

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00:00Ursula von der Leyen et Donald Trump vont-ils s'accorder sur les droits de douane ?
00:05La rencontre entre le président américain et la présidente de la Commission européenne a débuté il y a une demi-heure maintenant en Écosse
00:13où Donald Trump séjourne depuis vendredi. Il y a une chance sur deux de parvenir à un accord. On va écouter le président américain.
00:21La probabilité, je dirais, Ursula l'a dit, je dirais 50-50, une chance sur deux de conclure un accord. J'aimerais conclure un accord.
00:31Je pense que ce serait bon pour nos deux continents. Oui, je dirais 50-50. Il y a encore trois, quatre points qui restent à discuter.
00:38Je ne souhaite pas encore parler pour le moment, mais je pense que le point le plus important, c'est l'équité.
00:42Pour l'instant, c'est avec le Japon. Nous avons signé un accord avec le Japon. Ils étaient très proches d'un accord avec la Chine.
00:50Nous sommes proches d'avoir un accord avec la Chine également. Nous allons voir. Nous avons différents accords prêts.
00:56Avec nous, sur ce plateau, Pascal Delima nous a rejoint, chef économiste chez BKMC, Bernard Cohen Haddad, président de la CPME Paris, et Malcolm Biga.
01:06Bonjour, vous êtes consultant et chroniqueur politique, le nouvel économiste. Et puis, je ne vous oublie pas, Eric Bounat, analyste géopolitique.
01:14On va évidemment débriefer avec vous de cette réunion qui est en cours en ce moment entre Ursula von der Leyen et Donald Trump.
01:23A priori, Pascal Delima partirait sur une base de 15% de droits de douane.
01:28En tout cas, c'est un prix, un taux, un droit de douane d'équilibre, comme on dit les économistes,
01:32surtout compte tenu des phénomènes d'escalade qu'il peut y avoir ensuite, si on ne trouve pas un accord.
01:39Le phénomène d'escalade serait encore plus catastrophique pour l'économie mondiale et le commerce international.
01:44Qu'est-ce qui se passerait si on n'avait pas d'accord ? 30% d'un côté, des représailles de l'autre ?
01:48C'est ça, c'est-à-dire qu'on aurait 30%, de plus, en plus des 10% déjà qui ont été actés.
01:54Il y aurait effectivement un ralentissement du commerce international, un signal envoyé aux investisseurs qui n'est pas terrible,
02:00parce qu'il faut aussi que l'Europe investisse aux États-Unis réciproquement.
02:04Et évidemment, toutes les chaînes de valeur étant intégrées entre les États-Unis et l'Europe,
02:09ce n'est pas un très bon signal en général pour les acteurs économiques.
02:12Donc, il nous faut un prix d'équilibre, il nous faut 15%, ce serait, je pense, un accord finalement qui permettrait d'avancer un petit peu.
02:22Maintenant, comme vous l'avez dit aussi tout à l'heure, il y aura des exemptions sur certains produits,
02:27il y aura un certain nombre de secteurs qui ne seront pas taxés à 15%.
02:33Attention, tout ça est nuancé.
02:34On va en reparler évidemment. Malcolm Bigat, je voudrais juste vous donner la parole.
02:37Quelles sont les relations entre Ursula von der Leyen et Donald Trump ?
02:41Je vous pose cette question parce que ça va dépendre de l'accord potentiel qui va être conclu ce soir ?
02:47Il semblerait que les relations soient plutôt froides, voire exécrables, entre les deux dirigeants.
02:52On se rappelle qu'Ursula von der Leyen, au lendemain de l'élection de Joe Biden, donc en 2020,
02:57avait rappelé que l'Union européenne avait de nouveau un ami à la Maison-Blanche,
03:01donc c'était quand même un message en creux, à l'encontre de Donald Trump.
03:06Et le président américain a rechigné jusqu'ici, depuis le début de son second mandat,
03:10a rencontré la chef de l'Union européenne.
03:14Et aujourd'hui, la rencontre est faite, elle se fait sur le territoire européen, en Écosse,
03:19mais quand même dans le terrain de golf de Donald Trump.
03:23Donc également sur son terrain, c'est lui qui a, on peut dire, qui a dressé la table.
03:26Et on a bien vu que...
03:27On l'a vu, oui, il a pris le dessus sur l'ordre de la concurrence de presse.
03:29Il a pris le dessus, comme il le fait habituellement dans le bureau Oval,
03:33que ce soit avec le président sud-africain ou alors Vladimir Zelensky.
03:37Et on voit bien que ceux qui transparaissaient, en fait, de ces relations froides,
03:42ont été tout à fait clairs ce soir.
03:43Ce que vous dites, vous, Ulrich Bounas, c'est que c'est un peu un jeu de dupe qui se passe en ce moment.
03:47Disons qu'en fait, en tous les cas, dans la forme, oui, il ne faut pas prendre ça non plus au pied de la lettre.
03:51Effectivement, Ursula von der Leyen a été très déférente, voire même presque obséquieuse,
03:55en mettant en valeur Donald Trump.
03:57Mais c'est ce que font beaucoup d'interlocuteurs, finalement, de Donald Trump,
04:00pour essayer de s'attirer un peu ses bonnes grâces.
04:03Que ce soit, effectivement, Volodymyr Zelensky qui a changé de ton,
04:06Marc Routte, le secrétaire général de l'OTAN.
04:08On a toujours un petit peu cette approche où on essaie de flatter Donald Trump
04:11pour essayer de le mettre en des bonnes conditions.
04:13A priori, ça va plutôt fonctionner quand on voit un petit peu cette conférence de presse.
04:17Ça présage, en revanche, pas vraiment de ce que va donner, en fait, les négociations,
04:22puisque, au-delà des deux personnages, il y a quand même deux équipes de négociateurs chevournés derrière.
04:25Et donc, c'est vraiment eux qui vont faire les choses.
04:27On va aller prendre des nouvelles, justement, de cette rencontre.
04:30On va retrouver au Royaume-Uni notre correspondante Marie Billon.
04:34Marie, la rencontre est toujours en cours entre Donald Trump et Ursula von der Leyen.
04:39Oui, elle est toujours en cours.
04:41Il a dit que ça pourrait durer une petite heure.
04:43Mais, en fait, ce ne sont pas qu'eux deux qui discutent.
04:46On sait que Maro Sopkovic, le représentant du commerce européen, est aussi là,
04:50ainsi que des représentants du commerce américain qui sont venus de Washington exprès.
04:54Donc, il est possible, effectivement, que ça dure un peu plus d'une heure.
04:57Surtout qu'hier, Donald Trump avait dit qu'il y avait encore 20 points à éclaircir.
05:02Il n'a pas redit la même chose aujourd'hui, en cette fin de journée.
05:04Il semblerait que certains points aient été négociés entre-temps pendant la journée d'aujourd'hui.
05:12Mais c'est vrai que Ursula von der Leyen a dit aujourd'hui qu'elle était face à un négociateur dur.
05:19Et même si c'était effectivement un compliment de sa part, Donald Trump a précisé dur, oui, mais aussi juste.
05:25Et il a aussi précisé que ce serait le plus grand des accords qu'il ferait.
05:31Puisqu'évidemment, ce sont deux partenaires commerciaux très, très importants et très, très forts et très, très importants,
05:37que ce soit aux États-Unis ou dans l'Union européenne.
05:41Donc, tous deux ont intérêt à ce deal.
05:43Surtout que Donald Trump l'a redit lorsqu'on lui a posé la question pendant la conférence de presse.
05:48La date du 1er août est incompressible.
05:50Les droits de douane seront imposés pour tout le monde le 1er août, même si on sait qu'il a plusieurs fois changé ses dates.
05:57Et si c'est le cas, eh bien, l'Union européenne se retrouvera avec des droits de douane de 30 %.
06:02L'objectif semble être aujourd'hui de les baisser à 15 %.
06:06Alors, ce serait évidemment mieux que 30 %.
06:08Ce serait quand même trois fois plus que ce qu'avaient les Européens comme droits de douane avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
06:15Et ce serait aussi, c'est important, puisqu'on est quand même au Royaume-Uni pour ces négociations,
06:18ce serait toujours 5 % de plus que ce que Keir Starmer, le Premier ministre britannique,
06:22a réussi à négocier en mai dernier auprès de Donald Trump sur à peu près tous les sujets,
06:28pas sur l'acier, par exemple, et l'aluminium, puisque c'est pour ça que Donald Trump et Keir Starmer se rencontrent demain.
06:34Mais en tout cas, les Européens et les Américains sont assez positifs sur la possibilité,
06:40au moins d'un accord, au moins surtout de contours solides pour un accord.
06:45Parce qu'on a vu, les Britanniques disent avoir fait un accord avec les Européens, avec les Américains.
06:50Mais en fait, c'est surtout un accord, les contours d'un accord qui ont été faits,
06:54puisqu'il peut être encore négocié demain lors de la rencontre de Keir Starmer et de Donald Trump.
06:58C'est possible que ce soit ce qui émerge de ces négociations aujourd'hui en Écosse pour les Européens et les Américains.
07:03Marie Billon, correspondante de BFM TV à Londres, où cette rencontre au Royaume-Uni est donc en cours entre Ursula von der Leyen et Donald Trump.
07:12Donald Trump, qui en préambule, a redit que l'accord actuel n'était pas équitable. On l'écoute.
07:18Nous avons hâte de nous entretenir, voir si nous pouvons faire quelque chose ensemble.
07:23Nous avons depuis plusieurs années une très bonne relation, mais je dois dire que la transaction entre nos deux continents est assez unilatérale.
07:31Elle n'est pas juste pour les États-Unis. Les deux côtés veulent de la justice, de l'équité.
07:37Mais l'accord n'est pas encore équitable. Et donc nous sommes à présent ensemble, avec sa très bonne équipe.
07:44Et j'espère que nous pourrons régler quelques problèmes. Et c'est en tout cas un très grand honneur.
07:50Quelques problèmes à régler, à même préciser Donald Trump. Bernard Cohen Haddad, la France a déjà connu des droits de douane très élevés
07:58à l'époque du premier mandat de Donald Trump. Qu'est-ce que ça avait eu comme conséquence à l'époque ?
08:05Et sur quel secteur précisément ?
08:06Les secteurs les plus touchés, je vous le redis, sont l'aéronautique, bien entendu, les produits pharmaceutiques.
08:12Qui là seront exemptés, à priori.
08:14Exemptés. Il y a les boissons, les parfums, il y a les vins, les spiritueux.
08:18Il y a aussi les industries, machines d'équipement et d'usage, c'est-à-dire toutes les pièces détachées.
08:24Il y a aussi une partie de l'agroalimentaire. Et puis les services, on a tendance à oublier, il y a aussi beaucoup de services.
08:29Mais en termes de chiffres, est-ce qu'on a calculé tout ce que...
08:32On a calculé, mais on l'évoquait tout à l'heure, 30% d'augmentation de douane depuis le début de l'année,
08:38ce n'est pas 30% d'augmentation chez le consommateur.
08:40Il faut aussi remettre les choses en perspective.
08:43Ce n'est pas un système de vastes communicants, ce n'est pas comme ça que ça marche.
08:45Ce qui est encore plus grave, peut-être, pour nos économies, c'est les stop and go
08:50et la politique d'instabilité économique qu'on a connue depuis le début de l'année
08:57et même une hystérisation des marchés financiers.
09:00Je vous rappelle que les marchés financiers français, européens et bien entendu, n'oublions pas, américains,
09:06ont perdu beaucoup d'argent suite au saute d'humeur de Donald Trump.
09:10Et ce qu'on voit là aujourd'hui, pour nous, c'est un sens de stabilisation,
09:14de pacification, on est loin de l'hystérisation du Béraschende.
09:20En revanche, il y a aussi un autre point qui est extrêmement positif,
09:24c'est que l'Europe est prise en considération, ce qui n'était pas le cas en janvier, février et mars,
09:29où vous savez que M. Trump faisait les yeux de Chimène à Mme Mélanie et à M. Orban.
09:33Donc on reste quand même aujourd'hui, pour nos investisseurs, pour nos entrepreneurs,
09:39dans une période qui reste positive à venir.
09:42Néanmoins, tant que l'Europe n'aura pas une industrie européenne fiable et construite,
09:50tant que l'Europe n'aura pas, comment dirais-je, un marché de capitaux, je le redis,
09:55ou cette fameuse euro digitale, c'est-à-dire une monnaie numérique beaucoup plus forte,
09:58alors qu'aujourd'hui elle est absente. Tant que l'Europe ne sera pas plus unie sur un certain nombre de domaines
10:04et que chacun tirera à Euadia de son côté pour essayer d'avoir quelques petits avantages,
10:09on n'arrivera pas à être suffisamment opposé à Trump.
10:13Pascal Delima, on parle de la France, mais est-ce qu'il y a d'autres pays européens
10:17qui peuvent pâtir plus que d'autres ?
10:21Les grands exportateurs, oui, l'Allemagne, l'Italie, bien évidemment, la France aussi,
10:28dans le domaine agricole, pas uniquement, dans tous les autres domaines qui, comme ça vient d'être dit,
10:33de façon globale, ce sont les principaux exportateurs, donc bien sûr qu'ils peuvent en pâtir.
10:39Je précise qu'on a aussi des intérêts un peu divergents, ce n'est pas le sujet,
10:42mais que malheureusement les décisions au sein de l'Union européenne sont un peu plus lentes
10:48pour se mettre d'accord sur... et donc forcément on sait que l'Allemagne a de grandes capacités
10:53à défendre ses intérêts par rapport à la France.
10:55Enfin, il y a toute une polémique là-dessus, qui fait qu'au-delà du fait qu'on ait des intérêts différents,
10:59on a tous un intérêt, en tout cas, à l'exporter aux États-Unis, mais pas forcément sur les mêmes produits.
11:04Donc ça, c'est un premier point.
11:06Maintenant, bien évidemment, le deuxième point, c'est que, comme ça a été très bien dit,
11:10c'est que de toute façon les chaînes de valeur mondiales sont totalement intégrées aujourd'hui,
11:13que l'Europe a besoin des États-Unis, que les États-Unis ont besoin de l'Europe,
11:16et que si on impose des droits de douane sur un certain nombre de produits,
11:19ça peut aussi sanctionner le mondialisme américain et les multinationales américaines
11:24qui exportent leurs produits chez qui ?
11:26Chez eux, en fait.
11:27Donc c'est un tout petit peu bizarre, cette vision traditionnelle, très archaïque,
11:30de l'économie de l'administration américaine.
11:34Enfin, je ne veux pas...
11:35Mais en tout cas, il y a certainement quelque chose à revoir
11:40dans la façon dont est construite aujourd'hui la mondialisation.
11:43Alors, archaïque ou non, on va poser la question.
11:45Une question correspondant sur place à Washington, Antoine Lahr.
11:49Qu'est-ce que pensent les Américains de cette politique douanière de Donald Trump ?
11:56Écoutez, comme sur beaucoup de sujets, les Américains sont divisés
12:00face à la politique douanière de Donald Trump.
12:02Les électeurs de gauche, sans surprise, sont opposés à ces droits de douane,
12:06ceux qui ont voté pour Kamala Harris.
12:07Et du côté des Républicains, il y a aussi des fractures.
12:10Et il y a d'un côté ceux qui s'inquiètent pour leur porte-monnaie,
12:13avec le risque, évidemment, que les droits de douane fassent exposer les prix en magasin.
12:17Et ce, alors même que Donald Trump a fait campagne et a gagné l'élection
12:20sur cette grande promesse de redonner du pouvoir d'achat aux Américains,
12:23de faire baisser les prix.
12:25Mais quand on regarde les sondages,
12:27on voit aussi qu'il y a toujours un noyau dur d'électeurs trumpistes
12:30qui font confiance à Donald Trump,
12:33en particulier dans son bras de fer avec la Chine.
12:35Il y a même 46% des électeurs républicains
12:38qui se disent prêts à payer plus cher les produits importés de Chine
12:41si, au final, ces droits de douane permettent d'affaiblir Pékin.
12:44Alors, on verra s'ils tiennent toujours ce même discours dans quelques mois.
12:47Il faut bien comprendre que, pour le moment,
12:48les consommateurs américains n'ont pas eu à subir les effets des droits de douane.
12:53L'inflation est certes un peu repartie à la hausse au mois de juin,
12:55mais il faudra attendre plusieurs mois avant que la hausse des droits de douane
12:58se répercute dans les supermarchés, dans les magasins.
13:02On sera à ce moment-là au mois de novembre, décembre,
13:04le moment où les Américains font leur course de Noël.
13:07Et si les prix explosent à ce moment-là,
13:09il y a fort à parier que l'opinion publique,
13:11en tout cas l'opinion publique du côté des Républicains,
13:14se retourne contre Donald Trump.
13:16Mais pour le moment, ça n'est pas le cas.
13:17Il y a toujours un socle très solide d'électeurs trumpistes
13:20qui font confiance au président américain.
13:22Un temps orageux à Washington.
13:23On verra si c'est de mauvais augure sur les discussions qui sont en cours.
13:27Antoine Lard, encore un mot,
13:28parce que le président américain a l'habitude de discuter,
13:32de négocier sur le green.
13:34Est-ce qu'aux Etats-Unis,
13:35les rencontres de Donald Trump autour d'une partie de golf sont scrutées de près ?
13:43Écoutez, en fait, ce qu'il faut bien comprendre,
13:45c'est que pour Donald Trump,
13:46la diplomatie, c'est avant tout une affaire de relation personnelle
13:50qu'il peut entretenir avec certains dirigeants.
13:53Il pense qu'on peut tout régler en faisant des deals
13:55et en discutant en tête à tête d'hommes à hommes ou d'hommes à femmes,
13:59comme c'est le cas aujourd'hui avec Ursula von der Leyen.
14:02Le G7, l'ONU, toutes ces organisations internationales
14:04n'intéressent pas du tout Donald Trump.
14:06Lui, ce qu'il veut, c'est discuter de dirigeant à dirigeant.
14:09Ursula von der Leyen l'a bien compris,
14:11et c'est pour cette raison d'ailleurs qu'elle a demandé
14:13à être reçue aujourd'hui par Donald Trump en Écosse.
14:16Ce qui frappe quand même, c'est que Donald Trump est en Europe,
14:19mais on a vraiment l'impression qu'il joue à domicile,
14:21comme s'il était à la Maison Blanche.
14:22Il reçoit chez lui, dans son golf, dans sa propriété,
14:26où le nom, la marque Trump, est affiché un peu partout
14:28en grandes lettres dorées.
14:30Ça fait probablement aussi partie de sa technique de négociation.
14:33Donald Trump qui veut avoir l'avantage du terrain,
14:35qui veut montrer qu'il est en position de force dans ses négociations.
14:38Lui qui a d'ailleurs mis une pression très forte sur l'Union européenne
14:41avec cette date butoir du 1er août,
14:43avant un ultimatum non négociable,
14:46a rappelé aujourd'hui son ministre du Commerce.
14:48On rappelle que si aucun accord est trouvé d'ici là,
14:51ce sera 30% sur tous les produits importés depuis l'Europe.
14:54Merci beaucoup Antoine, en direct de Washington.
14:58Ulrich Bounat, ils ont négocié aujourd'hui en amont,
15:02les conseillers de Donald Trump, autour du golf,
15:05comme on se disait tout à l'heure,
15:06cette diplomatie du golf, elle existe ?
15:08Alors, ils ont négocié, ça fait des mois qu'on négocie avec les Etats-Unis.
15:10Oui, mais a priori, Donald Trump avait l'air de dire que ça va durer une heure.
15:13Donc, on imagine qu'il y a eu des négociations en amont aujourd'hui.
15:16Oui, mais encore une fois, aujourd'hui, c'est la conclusion de centaines d'heures de négociations.
15:21Donc, effectivement, il y a eu des négociations encore aujourd'hui.
15:23Alors, peut-être pas sur le green, parce que ce n'est pas Donald Trump lui-même qui a été négocié.
15:27Mais par contre, oui, les relations humaines sont extrêmement importantes.
15:29Mais finalement, ce que veut Donald Trump, là, ce soir, c'est obtenir une signature,
15:33parce qu'en fait, il va présenter ça en interne,
15:35comme il l'a fait avec les Japonais et les Anglais, enfin les Britanniques, pardon,
15:38comme une grande victoire de Donald Trump vis-à-vis de son propre électorat,
15:42ce qui peut faire oublier certaines autres Turcs.
15:44Il a dit que ce serait le plus gros accord jamais négocié.
15:47Oui, tout à fait, effectivement.
15:48Enfin, si on regarde le poids des économistes, c'est une certaine réalité.
15:51Donc, effectivement, il va présenter ça comme une grande victoire.
15:53Mais il faut toujours garder en tête, déjà, d'une part,
15:55que quand même une partie, probablement une bonne partie de ses droits de douane,
15:58ça va être les Américains qui vont le payer, premier point.
16:00Et deuxième point, c'est que rien n'est jamais complètement acquis avec Donald Trump.
16:02Si on se rappelle son premier mandat, il a signé des accords avec l'Amérique du Nord,
16:06donc les Mexicains et les Canadiens.
16:08Il a signé un accord avec les Chinois.
16:09Lorsqu'il est revenu, il a dit que ces accords étaient catastrophiques,
16:11qu'il fallait les renégocier.
16:13Donc là, on gagne du temps, en fait, je pense, avec Donald Trump.
16:16Mais il n'est pas impossible que dans un an, dans deux ans, en fait,
16:18il revienne à la charge en disant finalement que ces accords sont mauvais.
16:20Alors, vous parlez de signature, mais je me tourne vers vous.
16:22Malcolm Bigat, a priori, il n'y aura pas de signature aujourd'hui,
16:25ne serait-ce que parce que les États membres de l'Europe
16:27doivent déjà valider cet éventuel accord.
16:30C'est ça, à la majorité qualifiée.
16:32Donc ce qui veut dire que 15 États sur les 27 doivent approuver
16:35les négociations qui vont découler de ces échanges
16:38entre von der Leyen et Donald Trump.
16:40Mais c'est vrai qu'un premier début d'accord
16:43nous permettrait au moins, nous, d'avoir la paix d'esprit.
16:46Donc c'est vrai que le problème dans cette guerre commerciale,
16:49ce n'est pas vraiment le 15%, 20%, c'est l'incertitude.
16:52On est depuis six mois dans une grande période d'incertitude
16:55sur les marchés, sur les pays.
16:57Les États européens ont dû faire preuve de clarté
17:01sur la position de chacun.
17:02Donc même au niveau même des 27, il y a peut-être une méfiance
17:05et on peut dire une négociation forcée qui a dû se faire
17:09au cours des ces derniers mois, qui peut-être n'aurait pas eu lieu
17:12si Donald Trump n'avait pas...
17:12Et donc ils vont vouloir aller vite maintenant.
17:14Et donc ils vont vouloir aller vite.
17:15Et aujourd'hui même, on est un peu dans un espèce de jeu de poker
17:20où Donald Trump peut-être va nous pousser dans nos derniers retranchements
17:25à savoir est-ce qu'on va appuyer nous également sur le bouton,
17:28c'est-à-dire le bazooka anti-Amérique.
17:31Bernard Cohen-Haddad, cette incertitude, cette période d'incertitude
17:34dont parlait Malcolm Bigat, elle se traduit très concrètement
17:39sur les entreprises.
17:40De quelle façon ?
17:41Écoutez, bien sûr, puisque je vous rappelle qu'en début d'année,
17:45on a failli suspendre la cotation à Wall Street.
17:47C'est quand même un peu exceptionnel que les investisseurs ont besoin
17:50de stabilité compte tenu des montants affichés pour créer de la richesse
17:55déjà en France, en Europe et bien entendu aux Etats-Unis.
17:59Le président Trump avait mis une obligation pour les investisseurs
18:05d'investir chez eux.
18:06Pour nous en France, si vous voulez des chiffres,
18:08on a à peu près 335 milliards d'investissements directs américains,
18:14enfin généraux, dont 135 milliards d'investissements directs américains
18:18en France, c'est quand même quasiment un tiers, c'est beaucoup.
18:21C'est-à-dire que la présence américaine en France est extrêmement forte.
18:25On est le quatrième client de la France, nous sommes le cinquième fournisseur.
18:30Et puis, on n'a pas évoqué tout à l'heure,
18:32l'instabilité économique joue aussi sur les investisseurs.
18:35Quand un pays tel qu'on a lu voir, c'est-à-dire les Etats-Unis,
18:39crée un désordre économique qui n'est pas lié à une crise financière
18:44ou une crise systémique, mais uniquement à des déclarations
18:47de son président de la République, ça n'encourage pas les investisseurs
18:50à pouvoir tout simplement mettre de l'argent et tout simplement avoir
18:54de la visibilité.
18:55Néanmoins, cette capacité de Trump, on évoquait aussi tout à l'heure,
19:00à pouvoir changer du jour au lendemain, à pouvoir aussi, comment dirais-je,
19:04être extrêmement directif, ce qui n'est pas le cas de Mme Vandalien
19:07puisque, ça a été dit aussi à l'instant, elle est la représentante
19:10de chef d'État dont elle n'a pas la main.
19:13Mais lui, du jour au lendemain, il peut dire que ça va être comme ça tout de suite.
19:16Ça, ça plaît aussi aux entrepreneurs, ça montre une capacité de décider.
19:20Le seul problème, c'est que jusqu'à présent, c'est-à-dire depuis les premiers
19:23semestres de l'année, Donald Trump a été plus source d'instabilité
19:28que de stabilité économique et financière et douanière
19:31et jusqu'à présent, les États-Unis étaient plutôt le gendarme
19:35de la stabilité économique dans le monde, sauf quand il nous a importé
19:39des crises financières, mais là, ce n'est pas le cas.
19:42Une dernière question avec vous, Pascal Delima.
19:44On a parlé du bazooka commercial européen, c'est quoi ça ?
19:49Je ne sais pas.
19:51C'est un terme journalistique.
19:52Non, j'avoue, je ne sais pas à quoi ça correspond.
19:56Ça ne correspond pas à ce paquet de représailles ?
19:59Il y a effectivement, dans les textes de l'Union européenne,
20:02il y a la possibilité de représailles nuancées.
20:06C'est-à-dire qu'en fait, vous n'avez pas uniquement des représailles
20:09en termes tarifaires, c'est ce que je disais tout à l'heure,
20:11mais vous avez la possibilité d'avoir des représailles
20:14de rationnement quantitatif qui sont sur certains produits,
20:18ce qui est déjà le cas dans un certain nombre de secteurs.
20:19Vous avez aussi la possibilité de mettre en place des normes réglementaires.
20:23Donc, il y a tout un tas d'arsenals possibles de nuances de représailles
20:27qui, effectivement, n'est pas dans les logiques de Trump,
20:30mais en tout cas, est possible du côté de l'Union européenne.
20:33Merci beaucoup à tous les quatre d'avoir été nos invités
20:36pour commenter cette rencontre en cours entre Donald Trump et Ursula von der Leyen.
20:40On y revient évidemment dès qu'elle se termine.
20:42Et ce qu'on sait que c'est, en tout cas, ce que Trump a affirmé il y a quelques minutes,
20:45l'Union européenne ne bénéficiera pas de droits de douane inférieurs à 15%.
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