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  • il y a 4 mois
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00:00– Les frappes aériennes russes contre l'Ukraine ne cessent de s'intensifier depuis des semaines maintenant.
00:11Nouvelle illustration la nuit dernière avec plus de 620 drones et missiles lancés notamment sur l'ouest de l'Ukraine.
00:19Bonsoir Cyril Amourski, vous êtes à Kiev pour BFM TV.
00:23Expliquez-nous Cyril comme la situation a changé au cours des dernières semaines, notamment dans la capitale ukrainienne.
00:28– Oui tout à fait, vous l'avez mentionné, c'est l'une des attaques les plus massives contre l'Ukraine.
00:32À vrai dire, c'est la deuxième la plus massive après celle qui a eu lieu il y a deux jours,
00:35notamment contre la capitale avec 740 drones et missiles qui ont été lancés contre le pays.
00:41Ce soir, c'était, enfin entre hier soir et ce matin, c'était surtout l'ouest de l'Ukraine qui a subi ces attaques.
00:46On parle de la ville de Lviv, de la ville de Lutsk et également de la ville de Tchernikti.
00:50Et on déplore au total 4 morts et 26 blessés au dernier bilan.
00:54Et il y a encore 4 autres personnes qui sont dans un état critique.
00:57Vous l'avez mentionné également, c'est quelque chose que l'Ukraine connaît depuis le tout début de la guerre, depuis 2022.
01:03La Russie cible en permanence l'infrastructure civile ukrainienne.
01:07Il y a des frappes avec des missiles balistiques et des drones depuis plusieurs années.
01:11Mais on voit au cours de ces dernières semaines une intensification claire de ces attaques.
01:15Si auparavant on pouvait avoir des attaques massives avec quelques centaines de drones une fois par mois, une fois toutes les trois semaines,
01:20maintenant cela arrive toutes les semaines et voire parfois sur 2-3 jours de suite comme c'est le cas cette semaine-ci.
01:26Merci Cyril. Restez avec nous, je reviens vers vous dans quelques instants.
01:30Bonsoir Paul Gogo, vous êtes vous à Moscou pour BFM TV.
01:33Paul Moscou qui bat chaque semaine des records en nombre d'engins tirés vers sur l'Ukraine.
01:39Oui exactement, c'est un objectif de Vladimir Poutine d'essayer d'intensifier toujours plus ses attaques sur l'Ukraine
01:49avec un objectif toujours le même depuis 2022, essayer de faire plier la population ukrainienne,
01:55de la fatiguer, de l'user, de la harceler dans une sorte de stratégie peut-être un peu fantasmée de la part du Kremlin
02:03qui estime que peut-être qu'un jour cette population harassée, fatiguée pourrait se retourner vers son gouvernement
02:10pour finalement demander à Volodymyr Zelensky que les choses s'arrêtent, de capituler finalement avec la Russie.
02:16Alors c'est une vision très russe des choses.
02:18Le président russe est d'autant plus motivé à l'idée de ne pas parler de négociations, d'accords de paix dans les semaines qui viennent
02:28que depuis, vous l'avez rappelé, que Donald Trump est arrivé au pouvoir
02:31et bien il y a de plus en plus d'attaques sur le pays parce que l'Ukraine est de moins en moins protégée
02:36et le président russe et son armée voient une opportunité, cette opportunité de parvenir à faire plier cette Ukraine.
02:43C'est ce qui explique la position de Vladimir Poutine de ces dernières semaines malgré un Donald Trump
02:47qui a voulu tenter des choses, tenter de discuter.
02:51Pour le président russe et à Moscou, c'est ce qu'on entend désormais quotidiennement,
02:55la période n'est plus particulièrement aux négociations, aux discussions.
02:58Le rendez-vous est d'ailleurs donné plutôt à l'automne et à l'hiver.
03:02Cet été, le Kremlin le conçoit comme une période d'attaques massives sur l'Ukraine.
03:06On comprend donc que ces bombardements ne risquent pas de s'arrêter tout de suite.
03:10– Bonsoir Oksana Melichouk, merci d'être avec nous.
03:12Vous êtes politologue ukrainienne, directrice de l'association Unie pour l'Ukraine.
03:16Bienvenue, face de vous lieutenant-colonel Vincent Arbarretti.
03:18– Bonsoir.
03:19– Historien militaire et docteur en sciences politiques et histoire contemporaine
03:22et Anthony Le Vos, journaliste politique BFM TV.
03:25Quels mots mettez-vous sur ce qui ressemble à une stratégie militaire de la Russie
03:32sur l'Ukraine depuis plusieurs semaines ?
03:35Cette intensification des frappes.
03:37– Oui, dans la logique militaire, il n'y a pas de gagnant-gagnant, si vous voulez.
03:40Dans la logique militaire, dans la logique d'un combat, il y a un vainqueur et un vaincu.
03:44Et donc, qu'est-ce que fait Vladimir Poutine ?
03:46Il essaye, par tous les moyens, y compris par les moyens de terreur,
03:50toutes les armes, d'amener les Ukrainiens à la table des négociations,
03:56mais non pas pour négocier quelque chose, un arrangement, mais pour les obliger à entrer dans sa logique.
04:07Et donc, lui ne va pas lâcher, si vous voulez, ses objectifs de guerre.
04:11Donc, il n'y aura pas de marchandage.
04:13Voilà, dans l'optique des Russes, c'est vaincre sur le terrain.
04:16Donc, ce n'est pas facile.
04:17Ils se donnent tous les moyens qu'ils ont.
04:19Là, on pense, les moyens, ce sont des drones.
04:22Beaucoup de drones d'attaque, notamment.
04:25La moitié sont des drones de fabrication iranienne.
04:27Et comme l'a dit le correspondant en Russie, il l'a très bien vu,
04:31l'idée, c'est de faire plier la population ukrainienne
04:33pour qu'elle dise à ses gouvernants, maintenant, allez-y,
04:37quel que soit le prix, allez-y à la table des négociations,
04:39on ne peut plus endurer ces bombardements.
04:42Zelensky appelle aujourd'hui ses alliés à envoyer, je cite,
04:46davantage que des signaux pour stopper la Russie, c'est-à-dire ?
04:50Mais parce que ça fait trois ans qu'on demande de fermer le ciel, déjà.
04:54Ça fait trois ans qu'on mène les conférences internationales énormes,
04:58les promesses énormes, on organise les coalitions,
05:03on appelle déjà cette coalition en Ukraine la collection des hésitants.
05:06Vous voyez, donc, il y a beaucoup de paroles, mais il n'y a pas d'action.
05:10Il y a quand même des actes.
05:13Il y a des actes.
05:14Les alliés de l'Ukraine apportent quand même des moyens, des garanties à l'Ukraine.
05:18Vous savez, par exemple, pour 2024, il y avait seulement 30% des livraisons qui étaient promises.
05:27De toutes les promesses qui étaient dites, il y avait seulement 30% qui étaient réalisées.
05:31Vous voyez, donc, les Ukrainiens sentent sur nos épaules, sur nos têtes, les résultats.
05:37Je voudrais rectifier l'objectif de Poutine, ce n'est plus faire plier.
05:41C'était l'objectif au départ, vous avez raison, mais maintenant, son objectif, c'est exterminer les Ukrainiens.
05:46Vous savez, il réagit comme, si je ne peux pas l'envahir, je vais l'exterminer.
05:51Et c'est vrai, vous savez, nous ne sommes pas si optimistes comme avant par rapport à des alliés.
05:58Nous comptons maintenant uniquement sur nous-mêmes,
06:00parce qu'aujourd'hui, c'est les percepteurs des drones qui arrêtent les attaques massives comme ça.
06:06Malheureusement, ce n'est pas ni missiles occidentaux, ni les avions occidentaux.
06:11Nous sommes obligés d'accélérer nos inventions militaires.
06:15Aujourd'hui, l'Ukraine, c'est une leader incontestable dans tout ce qui est la perception aérienne,
06:20mais pas par l'avion, mais par les drones.
06:22Retrouvons Cyril Amoursky à Kiev.
06:24Cyril, ça pourrait bouger dans les prochains jours.
06:26Qu'est-ce qui est attendu ?
06:27Oui, tout à fait. On a eu une déclaration de la part du président ukrainien hier,
06:31comme quoi, finalement, pour la première fois depuis que Donald Trump a repris le pouvoir,
06:36le président américain aurait décidé de, enfin surtout les États-Unis,
06:39parce qu'en réalité, ça passe aussi par le Sénat et par d'autres institutions,
06:43l'aide militaire aurait été reprise depuis hier.
06:46On n'a pas encore de détails.
06:48On ne sait pas exactement s'il s'agit de la défense antiaérienne.
06:51On ne sait pas s'il s'agit, par exemple, des obus qui sont utilisés sur le front ou bien d'autres équipements.
06:56Mais en tout cas, c'est le message qui a été publié hier par le président Volodymyr Zelensky.
07:00Et on sait de toute façon qu'il y a quelques jours,
07:02le président américain a pris la décision de livrer finalement des missiles patriotes à l'Ukraine
07:06pour qu'elle puisse protéger son espace antiaérien.
07:09Et il a également annoncé que le lundi, il ferait de grandes annonces au sujet de la Russie et de l'Ukraine.
07:14Donc les Ukrainiens attendent de voir ce que ça donne.
07:16Pour l'instant, ils sont assez dubitatifs dans la mesure où, oui,
07:19on a l'impression de voir un changement ton de la part des Américains.
07:22Mais on sait que Donald Trump peut annoncer une chose un jour.
07:25et dans 24 heures, 48 heures, changer complètement d'avis.
07:28Et l'urgence, elle est là.
07:29Comme on l'a mentionné à plusieurs reprises, l'Ukraine est bombardée de plus en plus souvent.
07:33Des centaines de drones et de missiles désormais s'abattent quasiment tous les deux jours.
07:37Et les Ukrainiens appellent justement les alliés de l'Ukraine,
07:41les États-Unis notamment, à fournir plus de moyens pour protéger le ciel de l'Ukraine.
07:45Parce que même s'il y a un taux d'interception autour de 96% pour cette nuit,
07:49d'après les chiffres officiels,
07:50on voit malheureusement qu'il y a encore des victimes sur place.
07:53Zelensky qui a donc confirmé avant-hier avoir reçu des dates concrètes
07:57pour la livraison de nouveaux armements de la part de Trump,
08:01sachant que par ailleurs, y compris d'ailleurs dans le camp de Trump,
08:03on pousse pour l'adoption de nouvelles sanctions contre la Russie.
08:07J'ai l'impression que c'est un peu l'arlésienne ça, les nouvelles sanctions contre la Russie.
08:10C'est la menace qui pourrait faire un temps un peu flancher le président russe ?
08:16Flancher, je ne sais pas, parce que ces sanctions sont rapides à déclarer,
08:20mais plus difficiles à mettre en œuvre et nécessitent du temps.
08:24Là, il s'agit effectivement de, d'après ce que j'ai compris,
08:27c'est de mettre la main sur les bateaux de la flotte fantôme,
08:30que suivent d'ailleurs les pays de l'OTAN.
08:33Vous regardez sur les sources ouvertes, vous voyez des frégates italiennes,
08:36des frégates françaises qui ont identifié ces bateaux de la flotte fantôme
08:42qui permettent aux Russes d'écouler leur production, notamment de pétrole.
08:47Mais pour l'instant, à part les suivre, il n'y a pas eu de prise, si vous voulez.
08:51On est quand même dans un monde un peu curieux,
08:54parce que les Européens soutiennent l'Ukraine par leurs finances,
08:59par des plans de reconstruction après la guerre,
09:01par une force de garantie dont ne veut pas la Russie après un cessez-le-feu.
09:07Mais là, on est en guerre et il n'y a pas réellement, j'irais, de co-béligérance.
09:14Voilà, c'est-à-dire que les Français, alors qu'il en a été question l'année dernière,
09:18devaient mettre, d'après ce que voulait le Président,
09:21pouvaient mettre des soldats en Ukraine pour assurer,
09:24comme l'a dit Madame la Défense antiaérienne, par exemple.
09:27Ce serait un geste fort.
09:29La no-fly zone, elle n'est pas hors de portée de l'OTAN.
09:32Mais là, on voit un manque de volonté.
09:33À propos des alliés des uns et des autres, d'ailleurs, je voudrais qu'on s'arrête sur un élément,
09:37une information du jour avec vous, Paul, en direct de Saint-Pétersbourg pour BFM TV.
09:40On apprend que le chef de la diplomatie russe a été reçu aujourd'hui par Kim Jong-un, en Corée du Nord.
09:46Oui, effectivement.
09:50Une visite qui s'est déroulée dans les conditions, une atmosphère, on va dire, très chaleureuse.
09:57Les deux politiciens se sont transmis des messages d'amitié,
10:03ont affirmé leur volonté de vouloir continuer à collaborer ensemble,
10:08collaborer d'un point de vue commercial, économique notamment.
10:11Mais bien sûr, ce qu'on entend, nous, ce sont surtout des collaborations militaires.
10:17Et ça, c'est très important pour la Russie.
10:19Ça lui a permis peut-être de se sauver un petit peu dans une période de quelques semaines
10:25durant laquelle Moscou pouvait manquer de munitions,
10:29ou en tout cas avait besoin de pousser un peu plus dans le Donbass.
10:31Eh bien, la Corée du Nord était venue à la rescousse, finalement,
10:34en fournissant des armes et des munitions.
10:37Et puis, bien sûr, et ça, c'est plus important,
10:39il y a eu ces soldats nord-coréens qui ont été envoyés en Russie
10:42et qui sont toujours en Russie.
10:44On a eu du mal à les détecter,
10:45on a eu du mal à comprendre ce qu'ils représentaient réellement sur le front.
10:49Mais ils ont bien participé, notamment à la bataille de Kursk,
10:52pour repousser des soldats ukrainiens
10:53qui avaient occupé cette zone pendant plusieurs semaines.
10:58Et c'est très intéressant d'observer, même si on a un peu d'informations.
11:01Mais moi, j'ai eu des échos récemment de connaissances
11:05qui sont allées sur place et qui m'ont expliqué la façon dont ça se passe.
11:08Mais c'est assez fou parce que ces soldats nord-coréens, en fait,
11:12ne parlent pas un mot de russe.
11:13Et donc, les soldats russes, les soldats nord-coréens ne peuvent pas communiquer.
11:16Donc, ils ont été obligés de mettre en place des mots-clés
11:19qu'ils doivent se lancer.
11:21Il y a notamment ce mot « katiocha »,
11:22une célèbre chanson soviétique qui a été apprise au nord-coréen
11:26et que les Russes ont en tête.
11:28Comme ça, s'ils se croisent dans les tranchées,
11:29ils crient ce mot-là pour ne pas se tirer dessus.
11:33Et donc, si tout ça s'est mis en place,
11:35on comprend donc que des accidents ont dû avoir lieu
11:37entre les Russes et les nord-coréens.
11:40Donc, tout ça est assez étonnant,
11:41sachant que ces soldats nord-coréens
11:43qui seront encore envoyés,
11:46parce que le dictateur nord-coréen lui a affirmé
11:48que le partenariat, le soutien militaire continuerait,
11:51ces soldats sont utilisés, de ce que je sais,
11:54en tout cas de la même façon que les soldats russes,
11:56c'est-à-dire envoyés en première ligne sur le front,
11:58sans forcément s'attacher à la vie humaine
12:02que ça représente, au coût humain que ça peut représenter,
12:04ce genre de soldats, de cette façon-là.
12:06Merci, Paul.
12:07Oksana Melichouk, il n'y aura jamais de vraies négociations
12:10en vue d'une issue diplomatique pour mettre fin à ce conflit ?
12:13Vous savez, quand on vous met ultimatum,
12:16vous ne pouvez pas négocier.
12:18Si on met l'ultimatum,
12:19et toutes les propositions de Poutine ces derniers temps,
12:22c'était les ultimatums,
12:23mais c'était reconnu même par les Américains
12:26qui ne voulaient pas voir au début
12:27que ce sont les ultimatums.
12:29On vous met ultimatum pour mener la guerre.
12:32Et Poutine, il manifeste par tous ses moyens
12:36qu'il ne veut pas mener les négociations.
12:40Et récemment, Lavrov, il a dit,
12:41pendant ses négociations,
12:43dans le cadre de cette rencontre en Asie,
12:45il a dit qu'ils vont accepter le rencontre
12:48de Poutine et de Zelensky
12:49seulement à condition si l'Ukraine capitule.
12:52De quoi nous pouvons négocier dans cette condition-là ?
12:55Je voudrais à présent qu'on écoute
12:56le chef d'état-major des armées
12:58chez nous, en France.
13:00C'était hier, à la mi-journée.
13:02Écoutez.
13:03On comprend bien qu'en Ukraine se joue
13:06d'une part la sécurité de l'Europe,
13:08mais je pense aussi, en fait, la place
13:10des pays européens dans le monde,
13:12dans le monde de demain,
13:13dans le monde qu'on est en train de décrire aujourd'hui.
13:16Et que si le point de sortie en Ukraine
13:19était une victoire russe et une défaite ukrainienne,
13:22en fait, on a souvent, on se dit souvent
13:24que c'est une défaite occidentale,
13:25je pense que ça devient de plus en plus,
13:27du fait de la posture américaine,
13:29quelque chose qui serait une vraie défaite européenne.
13:31– Anthony, il se dit qu'Emmanuel Macron
13:34s'apprête à faire des annonces majeures demain
13:37sur ce sujet, précisément, de la défense,
13:40du réarmement de la France
13:42face aux menaces internationales,
13:43dont la menace russe,
13:46dont il a été énormément question hier
13:48à l'occasion de cette conférence de presse.
13:49– Oui, et vous noterez d'ailleurs
13:50que l'Élysée a commencé à préparer les esprits
13:52avec cette prise de parole du chef d'état-major des armées,
13:54qui est une prise de parole assez rare,
13:56c'est rare d'entendre le général,
13:58le chef d'état-major des armées,
13:59qui prépare, au fond, c'est vrai, des annonces
14:01qui vont être, selon l'Élysée, majeures demain.
14:04Discours du président de la République
14:05au ministère des armées à 19h.
14:07Et ce discours-là du chef de l'État
14:08va, au fond, se baser sur deux volets,
14:11sur deux piliers.
14:11Le premier, c'est sur des moyens budgétaires
14:14renforcés pour la défense.
14:15Il y aura une augmentation du budget de la défense.
14:18Ça va se compter en milliards.
14:19Il va annoncer aussi des augmentations
14:20de cadence de production,
14:22des augmentations de commandes aussi,
14:24sachant que le président de la République
14:25avait fixé l'objectif d'atteindre 3,5% du PIB
14:28pour ce qui est du budget de la défense
14:31d'ici 2030.
14:32En Russie, le budget de la défense, c'est 40%.
14:34En Russie, effectivement, c'est 40%.
14:36Et comparé à la France,
14:37c'est vrai qu'il y a un écart
14:37qui est assez massif et considérable.
14:39Donc, 3,5%, c'est l'objectif pour 2030.
14:42Deuxième volet, c'est sur l'engagement.
14:44Il va appeler demain la jeunesse
14:46à s'engager de manière accrue,
14:48notamment dans la réserve nationale.
14:50Et il sera question, notamment,
14:51d'une forme de refonte du SNU,
14:53le Service National Universel,
14:55qui avait été instauré en 2019
14:56et qui n'a pas prouvé son efficacité.
14:59Au fond, demain, Emmanuel Macron
15:00va sans doute mettre en exergue
15:02davantage l'utilité de la réserve militaire.
15:04Il y a environ 45 000 réservistes
15:06aujourd'hui dans l'armée.
15:07Emmanuel Macron souhaite que cette réserve
15:09soit davantage fournie en hommes et en femmes.
15:12Et donc, finalement, ça va se jouer
15:13sur ces deux piliers-là.
15:15Et au fond, ça évoque aussi son discours
15:17de mars dernier, le 5 mars dernier,
15:19allocution à 20h face aux Français,
15:21qui était assez solennel,
15:22où il avait parlé d'un changement d'air,
15:24de choix budgétaires très importants
15:26et d'un appel, au fond,
15:28à ce que les Français s'engagent
15:30pour la nation.
15:30On y est, c'est demain.
15:32Et il y aura ces annonces
15:32à la fois sur des moyens budgétaires
15:34et aussi sur la réserve militaire.
15:36– Une nouvelle forme de service militaire.
15:40Oksadamil Nishouk, pour que la jeunesse
15:42ait l'occasion de servir, nous dit l'Élysée.
15:46Pouvez-vous nous expliquer, d'ailleurs,
15:47comment ça se passait en Ukraine ?
15:48Alors, bien sûr, avant que cette guerre
15:52ne débute en Ukraine,
15:54comment ça se passe le service militaire chez vous ?
15:56– C'était l'armée professionnelle.
15:56On a refusé de l'armée régulière.
15:58Vous savez, à l'époque du chute
16:01de l'Union soviétique,
16:02l'armée ukrainienne, c'était 2 millions d'hommes.
16:06Donc, l'armée de l'Ukraine soviétique,
16:07c'était 2 millions d'hommes.
16:10Et d'ici, pendant 30 ans,
16:13on a fait tout pour passer à l'armée professionnelle.
16:16Donc, il n'y avait plus,
16:17ça faisait 10 ans avant la guerre,
16:19qu'il n'y avait plus de l'armée.
16:20Il n'y avait pas une obligation
16:22d'aller faire service militaire en armée.
16:25Ce qui se passe maintenant pendant la guerre,
16:27quand il y avait la mobilisation,
16:28on a refusé de prendre en armée
16:31les gens qui ont eu moins de 25 ans.
16:35Et il y a une pression maintenant,
16:36aujourd'hui, de la part des alliés,
16:38pour qu'on engage les gens
16:39qui sont moins de 25 ans.
16:42Mais nous, nous refusons totalement.
16:44Vous savez, je t'ai témoin,
16:45le week-end dernier,
16:48on a assisté à l'inhumation
16:49des étudiants de l'Université de Kiev,
16:53de l'École polytechnique.
16:55Et quand tu vois tout ça,
16:57tu te dis que c'est vraiment
16:58les fleurs d'une nation qui partent.
17:01Donc, pour nous,
17:02c'est une question très fragile.
17:04Très sensible.
17:05Mais très sensible.
17:06Et vous savez,
17:07chez nous, les gens disent,
17:09les pères, ils disent,
17:10je préfère moi aller à la guerre,
17:12mais pour que mon fils reste à la maison.
17:14Vincent Arbarretier,
17:15est-ce que nous, Français,
17:15sommes à un moment de bascule
17:17sur le plan de la défense ?
17:20– Alors, oui,
17:22déjà depuis un certain temps,
17:23parce que le service national universel,
17:25c'était déjà un pas en avant
17:26par rapport à la professionnalisation
17:29décidée par le président Chirac.
17:30Mais le problème du SNU,
17:32c'est que c'était,
17:33on formait des citoyens,
17:34on ne formait pas des militaires,
17:35en fait.
17:36On initiait des citoyens
17:38qu'on mettait plus ou moins sous l'uniforme,
17:40il y avait une tenue spécifique,
17:41mais on ne les mettait pas au garde-à-vous.
17:43On ne voulait pas surtout les militariser.
17:45Maintenant, le besoin, c'est quoi ?
17:47On va bien le voir
17:48dans les déclarations du président,
17:49on va passer d'une brigade
17:50à un corps d'armée.
17:52Ce n'est pas rien.
17:53C'est multiplier par 10 les effectifs.
17:57Donc, il va falloir des hommes et des femmes.
17:59Il va falloir des gens qu'on mobilise.
18:01Et là, ce ne seront pas des anciens
18:03de 65 à 70 ans.
18:06Ce seront des jeunes
18:08et des jeunes, si possible, volontaires.
18:11Alors, pourquoi des jeunes, aujourd'hui,
18:12seraient-ils volontaires
18:13pour servir à l'armée ?
18:14Eh bien, comme avant,
18:15c'est-à-dire pour consacrer leur vie
18:17au service d'autrui, tout simplement.
18:19Et donc, en fait, il faut,
18:21le président va certainement l'expliquer,
18:23redonner à la jeunesse
18:25le goût de servir.
18:26Alors, il y en a qui l'ont gardé.
18:27Il y a des traditions militaires.
18:28Il y a des gens qui sont de famille de militaires.
18:30Mais en dehors de ces quelques-uns
18:32qui servent,
18:33il faut donner aux autres
18:34une sorte d'abnégation.
18:38Et c'est difficile
18:39parce qu'on est une période
18:39d'individualisme
18:41où les gens sont tous
18:43derrière leur téléphone
18:44et pensent d'ailleurs
18:45à créer eux-mêmes
18:46leur entreprise.
18:47Ils ne pensent pas forcément
18:47toujours aux autres.
18:48Alors, ce n'est pas le cas
18:49de tout le monde.
18:49Mais derrière, oui,
18:50il va y avoir une bascule
18:52pour dire aux jeunes Français,
18:54y compris au lycée
18:55et au collège,
18:56servez la France.
18:58Ce n'est pas un gros mot,
18:58servez la France.
18:59Et servir militairement,
19:00c'est quoi ?
19:01C'est apprendre à tuer
19:04s'il le fallait,
19:05parce que c'est ça aussi
19:06le gros mot,
19:07et de la manière collective,
19:08apprendre à faire la guerre,
19:10c'est-à-dire apprendre à tirer,
19:11apprendre aussi
19:12à surpasser ses limites,
19:14à marcher dans la nuit,
19:15sur des kilomètres et des kilomètres,
19:16penser à faire des efforts
19:17et puis penser,
19:19s'il le faut aussi,
19:19au fait qu'on donne sa vie.
19:21Donc, c'est quelque chose
19:22qui n'est pas inné
19:23depuis les années 90.
19:25Depuis les années 90,
19:26on parle de dividendes de la paix.
19:28Donc là, il n'y avait
19:28que des volontaires
19:29et des professionnels.
19:30Donc, c'est autre chose,
19:32une armée qui serait
19:33davantage une armée citoyenne
19:34plus qu'une armée
19:35seulement professionnelle.
19:36Merci à tous les trois.
19:37On en reparlera évidemment
19:38avant la fin de cette émission.
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