Les clefs d'une vie avec Julien Dassin
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-06-09##
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Catégorie
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous avez choisi de consacrer votre vie à un père que le public a beaucoup plus connu que vous.
00:12Vous avez choisi de faire rimer chanson avec transmission.
00:15Vous le racontez dans un livre qui est celui d'un fils, mais aussi d'un historien.
00:20Bonjour Julien Dassin.
00:21Bonjour Jacques.
00:22Alors c'est vrai que ce livre, Il était une fois nous deux,
00:24Joe Dassin, mon père, aux éditions de l'Archipel.
00:26C'est un document, et c'est un document qui évoque une chanson.
00:32Souviens-toi, on avait suivi le chemin des amours.
00:39C'était une chanson merveilleuse de Joe Dassin.
00:42Et effectivement, ce titre n'a pas été choisi au hasard, on va en parler tout à l'heure.
00:46Mais le principe des clés d'une vie, c'est d'évoquer le parcours de quelqu'un,
00:49ou de deux personnes, Joe Dassin et vous Julien Dassin, à travers des dates clés.
00:53Et on va commencer par bien sûr la plus triste, qui est le 20 août 1980, la mort de votre père.
00:59Mais dans ce livre, vous racontez ces derniers instants, car effectivement, il est mort en écrivant un texte.
01:05Oui, il était avec Claude Lemel, et il était en train d'écrire une recette de cocktail.
01:12On ne me demandait pas pourquoi, ni quel cocktail c'était.
01:15Et ce papier, Claude l'a toujours.
01:19Et on voit bien qu'au fur et à mesure des phrases, des ingrédients, l'écriture change.
01:27Alors est-ce que Claude l'a imaginé ? Est-ce qu'on se l'imagine ?
01:30Ou est-ce que quelque chose était en train d'arriver ?
01:34Quelque chose est arrivé.
01:35Hélas, oui.
01:36Vous étiez dans votre poussette, je crois.
01:38J'étais dans un petit couffin, oui.
01:41Non loin.
01:42Vous aviez quelques mois ?
01:43J'avais que cinq mois quand il est décédé.
01:45Et finalement, la Polynésie, il avait choisi de s'y installer, et il avait trouvé un refuse, je crois, Jodassin.
01:51Alors il y avait été pour un gars-là, en Polynésie.
01:54Il est tombé amoureux de la Polynésie.
01:57Et il s'était offert un lopin de terre, on va dire ça comme ça, à Tar, qui est à peu près 200 kilomètres de papettes.
02:05Et c'était un terrain sur lequel, je pense, il aurait voulu finir ses jours, ou passer le plus clair de son temps à se reposer.
02:12Oui, parce qu'il avait envie de se reposer.
02:14En fait, ce qu'on sait peu, c'est qu'il a eu beaucoup d'alertes cardiaques depuis quelques années.
02:19Je crois qu'il y a un récital à Wavre, en Belgique, où il s'est effondré le 23 septembre 1977.
02:24C'est ça.
02:25Et il n'a pas voulu aller à l'hôpital, Jodassin.
02:27Ça, c'est les perfectionnistes, on n'arrête pas.
02:31Et je crois que les médecins avaient même décidé d'essayer un ulcère, il n'en avait rien à faire.
02:35Il n'en avait rien à faire.
02:35J'ai envie de vous dire, c'est presque héréditaire, ce truc-là.
02:39Mais même avant, c'était au service militaire, ils avaient découvert qu'il était faible du cœur.
02:45Mais en même temps, il n'a pas voulu se soigner, il a vécu à mille à l'heure, Jodassin.
02:51Vous savez, c'est le problème de ce métier.
02:54C'est vous courez, vous courez, vous courez, vous courez.
02:58Et on est fatigué, mais le fait de monter sur scène, ça réveille.
03:02On prend tellement de bonheur, le public transmet tellement de bonheur.
03:06En fait, on oublie la fatigue.
03:08Mais un peu de fatigue, par un peu de fatigue, ça commence à faire beaucoup.
03:11Alors, il se trouve que vous racontez dans ce livre, Julien Dassin, ce qui s'est passé après.
03:15C'est-à-dire que l'enterrement, c'est Jules Dassin, son père, qui s'en est occupé, parce que c'était la meilleure solution.
03:21C'était la meilleure solution, et il faut remettre tout ça à une époque.
03:26J'insiste bien là-dessus.
03:28L'Internet n'existe pas, les portables n'existent pas, il n'y a rien qui existe.
03:32Et vous apprenez presque par la radio que votre fils, votre mari, tout le monde apprend que Jodassin vient de décéder.
03:39On est à Tahiti, il fait très chaud.
03:41C'est une toute petite île, une morgue, excusez-moi, mais qui n'est pas faite pour accueillir un corps X jours.
03:51Donc, il faut prendre une décision très très rapide.
03:54Et Jules arrive à Los Angeles, demande à ce qu'on fasse rapatrier le corps de son fils à Los Angeles,
04:00pour l'enterrer dans ce cimetière où sont enterrés Samuel et Bertha Dassin,
04:08qui sont les parents de Jules Dassin, donc mon grand-père, et les arrière-grands-parents de Jo.
04:15Et il se trouve aussi qu'il traverse une fois de plus l'Atlantique.
04:19Jo Dassin n'a pas arrêté, enfant, de traverser l'Atlantique pour suivre son père qui passait d'un film à l'autre.
04:24Oui, il a suivi son père, toute la famille, le chemin de papa.
04:30C'est le chemin de papa.
04:32Mais en fait, non seulement il a traversé l'Atlantique, mais à chaque fois il a changé d'école.
04:37Et je crois qu'il a passé le bac à Grenoble parce qu'il était en Suisse et il n'y avait pas de bac en Suisse.
04:42Exactement.
04:43C'est ça ?
04:44C'est très au courant.
04:45Et puis je crois qu'il a fait des hautes études aux Etats-Unis.
04:47Il a fait de très grandes études à l'université du Michigan, où il a obtenu un doctorat d'ethnologie.
04:54C'est un passionné.
04:55Je raconte souvent l'histoire, il avait un cursus d'école très élevé.
05:03Il était brillant, il parlait sept langues couramment.
05:08Et un jour, un journaliste lui pose la question, il lui fait, écoutez, avec le passé, l'actif que vous avez, pourquoi faire des chansons aussi simples ?
05:16Et il répondait, faire une chanson simple, c'est très compliqué.
05:19Exactement, c'est la plus difficile.
05:20Et c'est aussi le paradoxe de l'image de Jo, qu'on voit toujours très souriante, qui chante des chansons dites simples, était très amie.
05:31Son meilleur ami, c'était Carlos quand même, le fils de Françoise Dolto.
05:34Donc quand même, c'est deux tronches, excusez-moi du terme, qui adorent rigoler.
05:40En même temps, Jo Dassin, au départ, il a songé à être professeur.
05:43Oui, mais c'est le cinéma qui l'intéressait.
05:46Et bah oui, forcément, la pomme ne tombe jamais loin du pommier.
05:50Son père étant réalisateur, Jules Dassin, il l'a forcément suivi sur les plateaux de tournage, dans les studios.
05:57Et forcément, c'est ce que je dis même pour moi.
06:00L'enfant, le fils de boulanger aura plus de chances de devenir boulanger qu'avocat.
06:04Et le fils de médecin aura plus de chances de devenir médecin que mécanicien.
06:08Moi, j'ai toujours grandi dans la musique.
06:11Jo a grandi avec son père, qui faisait du cinéma.
06:15Il avait plus de chances de vouloir faire du cinéma.
06:18Et au fin de compte, il est tombé dans la musique par hasard.
06:21Comme moi.
06:22Comme vous, exactement. On va en reparler.
06:24Mais il se trouve qu'il a dit un jour, enfant, quand je serai grand, j'irai tous les jours au cinéma comme papa.
06:28Et puis, il a fait quelques figurations.
06:31Son premier cachet, c'était un franc.
06:33Il a dévalisé la première boulangerie venue.
06:36Je crois que ça m'est déjà arrivé, ça aussi.
06:37Les petits pains au chocolat et pas seulement.
06:40Alors, il se trouve qu'il a été aussi assistant de son père.
06:44Je voudrais juste revenir sur ses apparitions au cinéma.
06:49Il joue le rôle du gitant qui fait disparaître le poignard dans Top Capi.
06:56Et c'est la première fois où il chante en public.
06:59C'est vrai.
07:00Il a joué aussi avec Peter O'Toole et Woody Allen.
07:02Tout à fait.
07:03Et aussi avec Sophia Loren et Paul Newman.
07:04Des apparitions.
07:05Non, mais cette famille est magique.
07:10Moi, je me souviens de Jules qui me disait...
07:12Oh là là, mais avec mon ami Alfred...
07:14J'ai dit, attends, ton ami Alfred, c'est qui Alfred ?
07:16Bah, Alfred Hitchcock.
07:17Non, mais quand j'entends tous ces noms qui résonnent, pour moi, c'est des monstres sacrés.
07:22Toutes ces personnes, pour eux, c'était normal.
07:24Et puis, il y avait un monstre sacré qui avait été votre grand-mère adoptive, qui était Mélina Mercouri.
07:29Aussi.
07:29Femme extraordinaire.
07:30Incroyable, Mélina.
07:32Incroyable.
07:33C'est...
07:33Bah, quand on a perdu notre père, Jules nous a pris sous son aile avec ma mère.
07:40Et on passait tout nous été en Grèce.
07:42D'où notre affection pour ce pays.
07:45On passait tout nous été, avec Jules et Mélina, dans une ville qui s'appelle Épidore.
07:50Le théâtre d'Épidore.
07:52Et elle a été députée, et elle faisait ses campagnes électorales dans les bars, je ne sais pas si vous le savez.
07:58Elle a été ministre, et si elle avait vécu en ayant moins fumé, elle serait devenue présidente de la République.
08:03Déjà Premier ministre.
08:04Elle était bien dans l'IS pour devenir Premier ministre.
08:08Et vous savez, c'était un truc incroyable avec Mélina, parce qu'elle avait peur, mais tellement peur, d'un cancer du poumon.
08:16Mais elle fumait comme un pompier.
08:17Et puis, et puis, Jodassin a commencé à chanter, et la première chanson n'est pas forcément la plus connue.
08:25Non.
08:26Tu étais pourtant jolie, mais il faut...
08:32Je change un peu.
08:34Devant ?
08:34Exact, je change un peu devant.
08:36C'est le premier disque qu'il a enregistré, parce que Maryse, qui était sa femme de l'époque, elle a fait écouter une cassette, je crois.
08:43Ah !
08:45Maryse connaissait une personne qui connaissait une personne, mais effectivement, Maryse...
08:52De toute façon, Maryse a été toujours, à ses débuts, elle était coiffeuse, maquilleuse, la vraiment soutenue dans l'ombre.
09:01Dans l'ombre, tellement dans l'ombre que moi je me souviens de Jodassin venant à mes débuts à RTL.
09:06Elle était là, et elle se présentait comme la secrétaire de Jodassin.
09:10Et personne n'y trouvait à redire.
09:12C'est incroyable, cette histoire, pareil, je l'ai entendue moult et moult fois.
09:16Alors je me dis, qui ? Est-ce que c'est elle qui se présentait comme la secrétaire ?
09:19Ou est-ce que peut-être, mon père lui demandait de ne rien dire ?
09:22Voilà, mais en tout cas, elle avait une force, elle réglait tout dans les moindres détails.
09:25J'ai des souvenirs très précis dans la matière.
09:27Et alors, ce qui est étonnant, c'est qu'au départ, je ne sais pas si vous le savez, Jodassin,
09:31ce que voulait enregistrer Jodassin, c'était « Si j'avais un marteau, est scandale dans la famille ? »
09:36Alors ça, je ne savais pas.
09:37Et bien voilà, et les producteurs ont refusé, parce que les chansons étaient promises à d'autres personnes.
09:43Mais ce qui est incroyable, parce que là, on parle bien de la chanson de Claude François.
09:46Exactement.
09:47Alors vous savez que l'été indien, Claude François disait qu'il l'avait refusé.
09:51Exactement.
09:52C'est rigolo.
09:52Exactement.
09:53Alors il y a aussi Jacques Plais, qui a fait beaucoup pour Jodassin.
09:56Et Jacques Plais, on l'entend dans cette chanson.
10:10Jacques Plais, qui a été celui qui a permis à Jodassin de devenir ce qu'il était.
10:16Exactement.
10:16Sur cette chanson, les Dalton, il y a une histoire aussi, que vous devez connaître.
10:21Il ne voulait pas la chanter.
10:24Il voulait donner à Henri Salvador.
10:25Et Plais lui a dit, mais tu es fou, il faut la faire.
10:29Et voilà comment il a chanté les Dalton.
10:31Je voulais donner à Salvador.
10:32Et je sais que Jacques Plais a été très important, parce que c'est lui qui a déterminé la coiffure de Jod,
10:38qu'il a fait venir Romy Dems, qui était un coup de génie.
10:41C'est façonné, à l'époque, les directeurs artistiques, directeurs artistiques, pardon, après Sarriot.
10:50Vraiment, on formait un artiste.
10:52Ils se sont aperçus, Jacques Plais disait, écoute, il faut laisser pousser tes cheveux et faire une, presque une permanente.
11:00Voilà.
11:00Et c'est vrai que ça change, ça fait vraiment, ça donne l'image de l'artiste.
11:04Voilà, on peut dire que Jacques Plais et Jodassin étaient deux mèches, en quelque sorte.
11:07Oui, tout à fait.
11:08Alors, une autre date importante qui est liée à vous, c'est le 18 décembre 1995.
11:15On en parle dans quelques instants sur Sud Radio avec Julien Dassin.
11:19Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:22Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Julien Dassin.
11:25Pour ce livre, il était une fois à nous deux, Jodassin, mon père, l'archipel.
11:29On évoque la carrière de Jodassin, mais on évoque aussi votre parcours.
11:32Et votre parcours aujourd'hui, on va en reparler.
11:3518 décembre 1995, c'est le premier disque d'or que vous recevez.
11:40Et quelques jours seulement après la disparition de votre mère, Christine.
11:43Exactement.
11:44Je me retrouve quelques jours après le décès de ma mère, à une remise de prix.
11:51Je ne sais plus exactement quelle était cette soirée.
11:55Mais on me remet un disque d'or.
11:56Et c'est, voilà, je viens de perdre ma mère, je rentre dans le monde adulte.
12:01Je suis déjà en train de faire de la promotion pour le catalogue de Jodassin.
12:07Oui, et votre mère, vous racontez dans ce livre que vous avez appris sa mort, mais vraiment à la dernière seconde.
12:16À la dernière seconde, j'ai eu ma mère au téléphone la veille au soir.
12:20Et je lui ai dit, écoute, maman, j'aimerais bien rentrer un peu plus tôt que prévu à la maison.
12:26Elle m'a dit, non, non, tu rentres à la maison demain avec tes petits camarades en bus, normalement.
12:32Ça, c'était un coup de fil.
12:33Vous étiez dans une pension.
12:34Oui, j'étais dans une pension, pardon.
12:36Et ça, c'était le petit coup de fil qu'on s'était passé la veille au soir.
12:40Et le lendemain, le directeur de l'établissement vient me voir.
12:45Il me fait, monsieur Jodassin, vous montez vite dans un taxi, vous rentrez chez vous.
12:49Et là, on ne me dit rien.
12:51Dans ma tête, je commence à réfléchir.
12:52Qu'est-ce qui s'est passé ?
12:54Enfin, qu'est-ce qui se passe ?
12:55Je l'ai eu hier soir, elle ne voulait pas.
12:56Et puis maintenant, elle veut.
12:59Je jouais au golf, dans cette école.
13:02Et j'étais le seul à sortir.
13:03On était les ceux qui faisaient du golf, c'était les seuls à sortir.
13:06Donc, on prenait un taxi pour aller jusqu'au golf.
13:08Et j'avais sympathisé avec ce chauffeur de taxi qui m'attendait suite au coup de fil, enfin, à l'appel du directeur.
13:15Et je monte dans la voiture, je lui dis, bah tiens, viens, on met de la musique.
13:21Je mets de la musique, il tire la tronche, c'est pas d'autre mot, excusez-moi.
13:25Et il coupe la musique.
13:26Il allume la musique, il tire la musique.
13:27Bon, bref, il ne veut pas que j'écoute la radio.
13:30Et à la fin, j'insiste un peu, je lui fais, écoute, je vais écouter la radio.
13:33Il retire le poste radio, à l'époque, vous vous souvenez, c'était des postes radio à tiroirs,
13:37et il le jette par la fenêtre.
13:38Entre ma mère qui veut, finalement, que je rentre très très vite,
13:44ce chauffeur de taxi qui ne veut pas que j'écoute la radio,
13:48et les gendarmes qui nous attendent à quelques dizaines de kilomètres de la maison,
13:52je fais, là, il y a un truc qui ne va pas.
13:53Et malheureusement, on a su ce qui se passait.
13:56Et vous racontez dans ce livre qui était vraiment Christine, votre mère,
13:59parce qu'il y a eu plusieurs versions de la rencontre avec Joe Dassin,
14:04et des versions totalement différentes à chaque fois.
14:06Et bien là, je peux vous dire qu'on a la vraie version.
14:08Voilà.
14:08J'ai tout lu et tout entendu sur le sujet.
14:11Un peu pareil.
14:12Alors la version, la, entre guillemets, plus officielle,
14:15il se serait promené dans un magasin de photos, dans Rouen,
14:20où il aurait été faire développer des photos.
14:23Bon, ça, c'est la version que certains biographes ont sortie,
14:26qui est complètement fausse.
14:27Imaginez-vous, Joe Dassin, dans les années 70,
14:31allait tout seul chez un petit photographe.
14:34C'était assez curieux.
14:35Non, ma mère était en Grèce.
14:38C'est pour ça que la Grèce est vraiment importante.
14:41Et le pur hasard.
14:43Elle était en Grèce, où elle avait un fiancé,
14:45et puis cette histoire d'amour se termine.
14:48Et elle est chagrinée.
14:51Elle rencontre mon père dans un avion,
14:53qui essaye de la consoler,
14:56et puis elle l'envoie un peu sur les roses.
14:58Elle vient de perdre l'amour de sa vie.
15:01Et il se rencontre, quelques mois après,
15:04à Courchevel.
15:06Enfin, tout part de la Grèce,
15:08parce que lui revenait de Grèce aussi.
15:10Et il dit à ma mère,
15:11lui dit, vous savez, je suis un peu grec.
15:12C'est drôle.
15:14Alors qu'il n'y avait rien de grec.
15:15Et votre mère ne savait pas qu'il chantait,
15:18notamment ce succès.
15:19Et le chemin a été long,
15:30beaucoup plus long qu'on l'a dit,
15:32entre Christine et Joe Dassin.
15:35Et là, il a mis un coup de canif dans le contrat.
15:40Oui, mais en même temps,
15:42ils sont restés très longtemps ensemble.
15:43Oui, ils se sont connus.
15:47Ils étaient encore avec Maryse.
15:49Exactement.
15:51Jusqu'à la fin.
15:51Voilà.
15:52Et d'ailleurs, il a divorcé de Maryse
15:54en annonçant officiellement
15:56qu'on se sépare, c'est la vie.
15:58Exact.
15:59Et on a aussi raconté beaucoup de choses
16:01autour de Christine
16:02en disant qu'elle avait fait beaucoup de mal à Joe Dassin,
16:04alors que ce n'est pas le cas du tout.
16:05Ce n'est pas le cas du tout.
16:07Il ne faut pas oublier que Christine,
16:08bon,
16:10venait de Provence,
16:12de Rouen.
16:13Oh là là, j'ai du mal.
16:15Venait de Provence, de Rouen.
16:17Non, c'était effectivement une fille de photographe.
16:20Elle ne connaissait rien au milieu de la nuit,
16:22rien au milieu du show business,
16:24comme on disait à l'époque.
16:26C'est vraiment en rencontrant mon père
16:28qu'elle a découvert tout cet univers.
16:30Et elle a découvert la fête,
16:32notamment chez Castel.
16:34Et le fait de s'amuser,
16:35c'était une époque où on s'amusait,
16:36Julien Dassin.
16:37Les gens profitaient.
16:38Et attention,
16:39on n'était pas aussi puritain qu'aujourd'hui.
16:43Fumer une cigarette n'était pas dangereux,
16:45voire un verre n'était pas dangereux.
16:46Certaines substances étaient,
16:48on va dire,
16:49normales dans certains métiers.
16:50Oui,
16:51mais peut-être qu'il en a abusé parfois.
16:54Certainement.
16:54Mais ce n'est pas ma mère
16:56qui lui a fait découvrir ça.
16:57Alors,
16:58il se trouve aussi
16:59que moi,
17:00je me souviens très bien
17:01que Joe Dassin
17:02a remplacé Philippe Bouvard
17:03à RTL pendant une semaine.
17:04et j'étais l'assistant de Joe Dassin
17:06où je préparais les émissions.
17:08Bon,
17:08il venait avec une bouteille de whisky
17:10en deux heures.
17:11Et Christine était dans la salle,
17:13il n'y avait personne d'autre.
17:14Elle le regardait,
17:15elle ne bougeait pas.
17:16Elle assistait à tout ça.
17:17Il y avait un côté,
17:19un côté,
17:20comment on peut dire,
17:23émerveillé.
17:24Vous voyez,
17:25ce n'est pas toutes les femmes
17:26qui ont leur mari
17:27devant une scène,
17:29devant un RTL,
17:30devant...
17:31Et en même temps,
17:32je me souviens d'un moment
17:33où elle est intervenue,
17:33elle dit ça,
17:34ne fait pas ça
17:34avec une force inouïe.
17:36Ne fait pas ça quoi ?
17:37Par rapport à quelque chose
17:39qu'elle devait raconter
17:40dans l'émission,
17:41elle est intervenue
17:42parce qu'il y avait
17:43des rapports
17:44quelquefois très tendus
17:44entre les deux.
17:45Ah oui,
17:45c'était...
17:47C'était un amour fusionnel,
17:51voilà.
17:52Fusionnel.
17:52Il s'aimait autant
17:53qu'il pouvait se chamailler
17:54et en même temps,
17:55derrière chaque grand homme
17:56se cache une très grande femme.
17:58Donc si elle lui a dit
17:58ne fais pas ça,
17:59je ne sais pas,
18:00je n'étais pas là,
18:00mais vous me le racontez,
18:02c'est qu'il devait y avoir
18:03une raison.
18:04Il avait dû faire
18:04quelque chose,
18:06peut-être...
18:06Ou une phrase
18:07qui ne plaisait pas,
18:07quelque chose.
18:08Il ne plaisait pas.
18:08Mais il l'écoutait.
18:09Alors il y a aussi,
18:10vous le racontez dans ce livre,
18:11Julien Dassin,
18:12c'est la demande en mariage
18:13qui est étonnante.
18:14Les cartes.
18:15Oui.
18:15Il lui apportent des cartes.
18:19Il lui apporte des cartes.
18:20Enfin, il lui a un paquet.
18:21Elle ouvre le paquet, pardon.
18:25Et là, il y a des cartes,
18:26Madame Jodassin.
18:28Voilà.
18:29En gros, ça veut tout dire.
18:30Oui.
18:31Bon, c'est pas très...
18:32Mais il fallait oser le faire.
18:34Il fallait oser le faire.
18:35Il y a eu beaucoup de voyages.
18:36Je vais vous raconter
18:37une chose étonnante,
18:38c'est que Christine
18:38connaissait la Chabanou
18:41et que grâce à Christine,
18:43sa femme,
18:43Jodassin a rencontré
18:44le chat d'Iran.
18:45Exact.
18:46Je vais vous raconter
18:47tout le livre.
18:48Non, mais c'est incroyable.
18:51Ils ont vécu
18:52des choses incroyables.
18:55Et en même temps,
18:56c'est une époque
18:57où Jodassin travaillait énormément.
18:59C'était plus de 250 galas par an.
19:02Vous imaginez ?
19:03Ça veut dire que 365 jours,
19:05vous êtes 250,
19:06vous n'êtes pas là.
19:07Et c'est à tel point
19:09que ce n'est pas lui
19:10qui vous a déclaré
19:10l'état civil.
19:12Quelle histoire du prénom.
19:14C'est ma grand-mère,
19:15donc la maman de Jo,
19:18Béatrice,
19:19qu'on appelait B,
19:21qui va me déclarer,
19:23je ne sais pas,
19:24à la mairie.
19:25Et qui dit,
19:26il s'appelle Julian,
19:27avec son accent très américain.
19:29Et ils ont marqué Julian.
19:31Julian.
19:32Et là aussi,
19:32vous mettez un terme
19:33à une légende.
19:34Tous les prénoms des Dassins
19:36ne commencent pas
19:36par la lettre J.
19:37Ah oui,
19:37ça moi je me suis fermé définitif
19:39là-dessus.
19:41Si l'histoire,
19:42donc la lettre J
19:43viendrait de Jules.
19:45Oui.
19:45Bon,
19:46pourquoi il a une fille
19:46qui s'appelle Ricky ?
19:48Voilà.
19:49Et pourquoi il a un grand-père
19:50qui s'appelle Samuel
19:51et que Jo Dassin évoquait
19:53finalement en filigrane
19:54dans cette chanson.
19:55C'est vrai que cette chanson
20:05en filigrane,
20:07c'est Samuel.
20:07Et dans beaucoup de chansons
20:08de Jules Dassin,
20:09ce qu'on ne sait pas,
20:10c'est qu'il y a en filigrane
20:11sa vie,
20:11Jules Dassin.
20:12Oui, bien sûr.
20:13L'Amérique,
20:14je voulais l'avoir,
20:15je l'aurais.
20:18Samuel quitte Odessa
20:21et se retrouve aux Etats-Unis
20:23à Ellis Island.
20:26Il part à Ellis Island
20:27parce qu'il paraît
20:28qu'aux Etats-Unis,
20:28les routes sont pavées d'or.
20:30Et Jules pose la question
20:32à Jo,
20:32il fait,
20:32mais pourquoi tu chantes
20:33l'Amérique,
20:33toi qui vis en Europe ?
20:35Il fait,
20:35mais c'est pour rendre hommage
20:36à ton père,
20:37à mon grand-père.
20:39Il fait,
20:40mais qu'est-ce qu'il a trouvé
20:40ton grand-père là-bas ?
20:43Bah,
20:43il est parti barbier,
20:44il est rentré barbier.
20:45Enfin,
20:46il est mort barbier.
20:47C'est extraordinaire.
20:48Mais c'est vrai que
20:49Jodassin avait beaucoup
20:50de respect
20:51pour sa famille
20:52et ses ancêtres.
20:53Bah oui,
20:54c'est vraiment,
20:55ils ont fait tellement,
20:56tellement que ce soit artistique.
20:58Imaginez le courage
20:59dans les années 1800
21:02d'embarquer tout le monde
21:03et de se dire,
21:04ok,
21:04on redémarre tout,
21:05quoi.
21:06Il fallait déjà,
21:07je me mets à la place
21:08de Samuel Héberta
21:09qui arrive aux Etats-Unis
21:10tout seul.
21:11Ok,
21:12ça y est,
21:13il faut y aller.
21:13Ça,
21:14c'est le parcours de Jodassin
21:15que vous racontez
21:16dans ce livre,
21:16mais vous évoquez aussi
21:17votre propre parcours
21:19et on va le raconter
21:20à partir de la date
21:21du 6 novembre 2010.
21:23A tout de suite
21:23sur Sud Radio
21:24avec Julien Dassin.
21:26Sud Radio,
21:26les clés d'une vie,
21:28Jacques Pessis.
21:28Sud Radio,
21:29les clés d'une vie,
21:30mon invité,
21:31Julien Dassin.
21:32Avec ce livre,
21:33il était une fois nous deux,
21:34Jodassin mon père,
21:35aux éditions de l'archipel
21:36qui est un livre étonnant,
21:38il y a beaucoup de livres
21:38sur Jodassin,
21:39mais c'est la première fois
21:40qu'on raconte Jodassin
21:41de façon aussi précise
21:43et surtout,
21:44on évoque votre parcours
21:45car votre parcours
21:46a véritablement commencé
21:48le 6 novembre 2010.
21:50C'est votre première télé
21:51chez Thierry Ardisson.
21:53Oui,
21:54c'est l'une de mes premières télés.
21:56Et la peur de votre vie,
21:57je crois.
21:57La peur de ma vie,
21:58je me dis
21:59ils vont me tailler un costume
22:03et je regarde Laurent Baffi
22:05et il me regarde
22:06et il me fait un clin d'œil.
22:07Pas facile en radio
22:08d'expliquer ça.
22:09Il me fait un clin d'œil
22:10et il me dit
22:11ne t'inquiète pas,
22:11on t'aime bien.
22:12Voilà.
22:12Et ça s'est bien passé.
22:13Et ça s'est très bien passé.
22:15Et finalement,
22:15c'est aussi la fin d'un cauchemar
22:16parce que vous évoquez
22:18dans ce livre
22:18Fush Roll,
22:19une maison que j'ai connue.
22:20Je suis allé dans les travaux
22:21de Fush Roll
22:21interviewer Jodassin.
22:23Je me souviens d'ailleurs
22:24d'un échiquier géant.
22:26Exact.
22:27C'était une maison
22:27qui est très, très, très mal pensée.
22:30Alors forcément,
22:32l'architecte n'était pas bon.
22:35Mais c'était un architecte américain.
22:38Donc des grosses maisons
22:39à l'américaine,
22:40il devait savoir faire.
22:41Mais Maryse,
22:43l'ex-femme de mon père,
22:45avait décidé,
22:46avait donné son petit point de vue.
22:48Et on se retrouvait
22:49avec une maison
22:50où des chambres faisaient,
22:52je dis une bêtise,
22:53100 mètres carrés
22:54et un salon faisait 20 mètres carrés.
22:56Parce qu'au départ,
22:56Maryse était encore là
22:58quand la maison était décidée.
23:00Quand les fondations sont montées.
23:02Maryse n'a jamais vu cette maison
23:04ne serait-ce que monter.
23:06Mais il se trouve que cette maison,
23:07c'était un peu le rêve
23:08de la vie de Jodassin au départ.
23:10Il est loin de ton chemin,
23:12papa.
23:12Tu devrais t'arrêter dans ce coin.
23:14Il voulait vraiment faire une maison
23:15dans laquelle il recevrait ses amis.
23:18Il avait ce qu'on appelle
23:19sa partie studio,
23:20son bureau.
23:21et surtout s'installer
23:23à faire un cocon familial.
23:26Il y avait un golfe jusqu'à côté,
23:28ça l'a décidé.
23:29C'est ça,
23:29parce qu'il adorait le golfe.
23:31Et puis il y avait des animaux.
23:32Il y avait beaucoup d'animaux
23:33dans cette maison.
23:34Oui,
23:35beaucoup.
23:35On a toujours eu plein d'animaux.
23:38Quand j'ai écrit le livre,
23:40je me souviens de plein,
23:41il y a plein de choses qui reviennent
23:42et je me souviens
23:43que quand j'étais petit,
23:45je jouais avec un pigeonnier.
23:47Une maison à pigeons,
23:49mais ce n'était pas un pigeonnier
23:50trois cases,
23:52c'était grand comme cette pièce.
23:55Donc il avait des pigeons.
23:56Et on les voit d'ailleurs
23:57sur des photos de leur mariage.
23:59Est-ce que ces pigeons
23:59étaient ceux du mariage
24:00ou est-ce que...
24:01Je ne sais pas.
24:03Des chiens.
24:04Toujours.
24:04On a toujours eu des chiens.
24:05Des bergers allemands.
24:06Des bergers allemands.
24:08Et les plus célèbres
24:09ont été Gilbert et Mariti,
24:12un mâle et une femelle
24:13qui ont été offerts
24:13par les Carpentiers.
24:15Oui, car il a beaucoup participé
24:16aux émissions de Carpentiers.
24:18C'est l'amusé.
24:19Oui, ça c'est pareil
24:20avec Carlo.
24:21À chaque fois que je regarde,
24:23je suis écroulé de rire.
24:26À un moment,
24:27je ne sais plus quelle chanson,
24:28je n'ai plus le titre,
24:29mais mon père est habillé
24:31en loup-garou.
24:31Oui.
24:32Et il rigole.
24:34C'était le loup-garou du bougarou.
24:36C'était le bougalou ?
24:37Le bougalou.
24:38Ah ben c'était le bougalou alors.
24:39Écrites par Jo.
24:41Exactement.
24:41Parce que ce qu'on sait moins aussi,
24:44c'est que tous les grands succès
24:45de Carlos,
24:47bougalou du loup-garou,
24:48seigneur météo,
24:49big bisous,
24:50c'est Jo Dassin.
24:51Exactement.
24:52Alors, il se trouve
24:52qu'il y a une photo
24:54de ces animaux
24:55sur la pochette
24:56de ce 45 tours.
24:57On s'est aimé
24:59comme on se quitte.
25:01tout simplement
25:04s'en pensera demain.
25:06Salut les amoureux.
25:07Vous connaissez l'histoire
25:08de cette chanson ?
25:10C'est Claude Lemel.
25:11C'est ce que j'allais dire.
25:12En fait, il aperçoit Claude Lemel
25:13avec Vava, sa fiancée d'alors,
25:15en pleine rupture,
25:16et il fait
25:17Salut les amoureux.
25:18Je sais,
25:19parce que j'en ai parlé
25:20avec Claude
25:20il n'y a pas longtemps,
25:22qui me dit
25:22avec Claude,
25:23c'est peut-être
25:25ce que j'ai hérité
25:26de mon père,
25:27et Claude est très vigilant
25:28là-dessus aussi,
25:29c'est que je fais tout
25:30quand je suis,
25:32moi, en concert
25:32pour respecter l'oeuvre,
25:35ne rien modifier.
25:37Et quand vous chantez
25:38cette chanson,
25:38moi je la chante
25:39et je me mets dans...
25:42Je reprends les peines
25:43de Lemel.
25:45Je me mets à sa place.
25:46Pendant cinq minutes,
25:47je suis Claude Lemel
25:48en disant
25:49mais on s'est aimé
25:50comme on se quitte.
25:50J'essaie de me mettre
25:53à sa place.
25:55Je ne suis pas en train
25:55de lire un livre.
25:58Je raconte l'histoire
25:59de quelqu'un,
25:59une véritable histoire.
26:01Et c'est ce que fait
26:01Claude Lemel
26:02dans ses chansons.
26:03Et à propos d'animaux,
26:04vous avez un Jacques Russell
26:05très important
26:06aujourd'hui.
26:08Moi, je suis un petit toutou.
26:09J'ai toujours
26:09des petits toutous avec moi.
26:12Oui, c'est un petit Jacques.
26:14Quand je l'ai eu,
26:16il est arrivé
26:17dans une espèce de cage
26:18avec plein de ses frères
26:20et sœurs.
26:22Ils venaient de Normandie,
26:23je crois.
26:24Ils avaient fait
26:24tout un voyage en train.
26:26Ils s'étaient fait dessus
26:28tous ces pauvres petits animaux.
26:30Et quand je l'ai vu,
26:31je me suis dit
26:31oh là là,
26:32il est moche,
26:32il pue,
26:33il est sale.
26:34Allez,
26:35je vais le prendre.
26:36Et c'est comme ça.
26:36J'ai toujours ce petit chien.
26:38Et j'ai appelé Yuki
26:39rien à voir
26:40avec la chanson de Gotenner.
26:41Rien à voir.
26:42Rien à voir.
26:43Et tout le monde dit
26:43oui,
26:44c'est Gotenner.
26:45Non.
26:46Alors,
26:47vous évoquez aussi
26:47dans ce livre,
26:49Julien Lassin,
26:49vos années difficiles
26:50car quand il a fallu
26:51vendre la maison de Feucherole
26:53et retrouver cet héritage infernal,
26:55ça a été un cauchemar
26:56pour vous pendant deux années.
26:57Ah,
26:57ça a été terrible
26:58parce que,
26:59bon déjà,
27:00les artistes de l'époque,
27:01il n'y avait pas de demain.
27:04Aujourd'hui,
27:04on est plus
27:05cigales que fourmis.
27:07Oui.
27:09Non,
27:10c'est l'inverse.
27:10Oui,
27:10fourmis et cigales.
27:11Fourmis et cigales.
27:12Chaque fois,
27:12je me trompe.
27:14Maintenant,
27:15moi,
27:15personnellement,
27:16je fais très attention.
27:17À l'époque,
27:17ils faisaient moins attention.
27:18Donc,
27:19on se retrouve
27:20avec des dettes d'impôts,
27:22des arriérés à payer.
27:24Cette maison
27:24qui est démoniaque,
27:27c'était de l'électricité.
27:28De l'électricité,
27:29vous vous souvenez,
27:30les vieux gris de pain
27:31des années 70.
27:32Aujourd'hui,
27:33les écolos seraient fous
27:35avec des trucs comme ça.
27:37Vous chauffez à mort
27:39pour rien du tout.
27:41Ça ne chauffait pas
27:42et ça coûtait une fortune.
27:43Donc,
27:44je me retrouve
27:44à devoir couper
27:45les radiateurs
27:46parce que je ne peux plus
27:48payer la facture
27:49d'électricité.
27:50Plus,
27:50les arriérés d'impôts,
27:51c'est un enfer.
27:53L'entretien,
27:54le terrain était tellement immense
27:55que le jardinier
27:56allait au portail
27:57le temps qu'il arrive
27:58devant la porte de la maison.
28:00Il fallait qu'il reparte
28:00au portail.
28:03Tout était démesuré
28:04dans cette maison.
28:05Donc,
28:05vous avez essayé
28:06de vous en séparer,
28:07ce qui n'était pas évident.
28:08Ce n'était pas facile
28:09parce qu'il faut trouver
28:10la personne qui,
28:12aujourd'hui,
28:12à l'époque à laquelle on vit,
28:13enfin,
28:14c'était il y a 20 ans,
28:15quelqu'un qui veut de ça.
28:19C'est immense.
28:21C'est un palais.
28:22D'autant plus
28:23qu'il y avait des travaux
28:23puisque vous racontez
28:25dans ce livre
28:25qu'il y a eu un soir
28:26un incendie terrible.
28:28Alors,
28:28elle n'a été réparée
28:29depuis.
28:29Mais bon,
28:30il y avait quand même
28:30beaucoup de choses à faire.
28:31Une toiture à nettoyer
28:32si vous ne nettoyez pas
28:33une toiture,
28:34au bout d'un moment,
28:36les tuiles commencent à tomber.
28:38Si vous ne mettez pas
28:38un coup de peinture
28:39sur les volets,
28:40les volets tombent.
28:41Elles commençaient
28:42à vraiment partir
28:43en décrépitude.
28:44Alors,
28:45l'incendie,
28:46ça,
28:46c'est vraiment
28:47un passage terrible
28:48parce qu'au final,
28:50je n'ai pas grand-chose
28:51de mon père.
28:52Je n'ai que quelques disques
28:53d'or qui me restent.
28:55Et un bureau.
28:56Et un bureau.
28:57Et dans les combles
28:57de cette maison
28:59qui était vide,
29:01il y avait des gros sacs,
29:02vous savez,
29:03postaux,
29:03comme on voit dans les films,
29:04remplis de lettres de fans.
29:06Il y avait des instruments,
29:07des vêtements,
29:08il y avait tout plein de choses.
29:10Et un jour,
29:11la maison brûle.
29:13Et alors là,
29:14le seul truc
29:15qui nous restait,
29:16c'est parti en fumée.
29:18C'est pour ça que je vous dis
29:18que vraiment,
29:19cette maison,
29:19c'est démoniaque.
29:21Il y avait une cassette
29:22d'un inconnu.
29:25Alors,
29:25je ne sais plus
29:26comment on appelle ça.
29:27Ce n'était pas une cassette,
29:28c'était un vinyle,
29:30mais pas un vinyle
29:31comme on l'entend.
29:32Ça ressemblait à une assiette.
29:34C'est un disque
29:35de démonstration.
29:37Je ne sais plus.
29:38C'était une assiette.
29:39Bon,
29:40je passe le truc
29:41et puis là,
29:41petite Marie,
29:43il y a tout qui passe
29:44avec un petit mot.
29:46Si vous pouviez m'écouter,
29:47est-ce que vous pouvez
29:48me filer un coup de main ?
29:49Francis Cabal.
29:50C'est incroyable.
29:51Et ce souple
29:52était dans le grenier.
29:55Il a disparu.
29:56Tout a malheureusement.
29:58Alors,
29:58les auteurs de Joe
30:00étaient très importants.
30:01Il faut dire que
30:02Joe Dassin,
30:03et vous le racontez
30:03dans ce livre,
30:04était d'un perfectionnisme
30:06absolu.
30:06Claude Lommel
30:06m'a raconté
30:07qu'à 4 heures du matin,
30:08il pouvait l'appeler
30:09pour changer
30:10un mot d'une chanson.
30:11Oui,
30:11Claude,
30:12pareil,
30:13il a dû vous dire
30:13la même chose qu'à moi.
30:15Il pouvait passer
30:16des mois
30:16sur une phrase,
30:18un mot.
30:20Il était très,
30:21très perfectionniste.
30:22Et je pense que ça fait partie
30:23de la longévité
30:24de tous ses titres.
30:27C'est le fait
30:28d'avoir été
30:28si dur
30:30avec ses auteurs
30:30et ses compositeurs
30:31pour vraiment trouver
30:32la phrase,
30:33le mot.
30:34C'est que
30:35Aznavour disait toujours
30:36« Je ne termine jamais
30:37une chanson
30:37avant de me dire
30:39que je n'ai plus
30:39un mot à ajouter. »
30:40Je crois que c'était
30:41la même chose
30:41pour Joe Dassin.
30:42Oui,
30:42certainement.
30:43Certainement,
30:44ça devait être
30:44la même chose.
30:45Il disait
30:46« Allez chercher
30:46dans le nirvana
30:47des chansons,
30:48le mot est là. »
30:50Et d'ailleurs,
30:50je crois qu'un jour
30:52en studio,
30:54tout le monde
30:54dit que c'est formidable
30:54et lui,
30:55il dit qu'il y a
30:55quelque chose
30:56qui ne va pas
30:56et il a passé
30:58des nuits
30:59à trouver.
31:00Non,
31:00il y avait
31:00la musique
31:03collait pas
31:04mais vous ne l'auriez
31:07pas entendu,
31:07je ne l'aurais pas
31:08entendu,
31:08personne ne l'aurait
31:09entendu et il dit
31:10« Non,
31:10c'est pas bon,
31:11c'est pas bon.
31:12Ils le font,
31:14ils l'écoutent,
31:16il avait raison. »
31:17Et Claude Lemel
31:17a quand même
31:18beaucoup souffert
31:19même s'il avait
31:19beaucoup d'amitié
31:20pour Joe Dassin
31:21car il fallait quand même
31:22travailler avec lui,
31:24c'était pas simple.
31:25D'après Claude,
31:26oui.
31:26Moi,
31:27je n'étais pas là
31:27pendant les séances
31:27de travail
31:28mais j'ai beaucoup
31:28beaucoup parlé
31:29et je parle encore
31:30beaucoup avec Claude.
31:31À temps en temps,
31:32quand vous avez
31:33quelqu'un qui sait
31:34ce qu'il veut
31:34mais ne sait pas
31:35vous l'expliquer,
31:37en gros,
31:38le mot il est là,
31:38il est quelque part.
31:39Je ne l'ai pas,
31:40cherchez-le
31:40dans le nirvana
31:41et des chansons.
31:42Et Joe Dassin
31:43a rendu une sorte
31:43d'hommage à Claude Lemel
31:45en enregistrant
31:47ce qui a été
31:47la première chanson
31:49de Claude Lemel
31:50quand il a fait un disque.
31:52« Un demoiselle
31:53de déshonneur
31:56mon premier
31:57évent
31:58d'un quart d'heure
32:00»
32:01Une des plus belles chansons
32:02de Claude Lemel
32:03et de Joe Dassin
32:04que Carlos
32:04a également enregistrée.
32:06Moi,
32:06j'adore cette chanson.
32:07Elle est très très belle.
32:07Je l'adore aujourd'hui,
32:09je ne sais pas
32:09si on pourrait la chanter encore.
32:11Je ne pense pas.
32:12Malheureusement.
32:13Mais ça a été
32:14le premier 45 tours
32:15de Claude Lemel
32:15qui l'a enregistré
32:17et qui a été
32:17son premier succès.
32:18J'ai eu l'occasion
32:19de la chanter
32:19avec Claude
32:20plusieurs fois.
32:22Il prend sa guitare
32:23et puis voilà,
32:24on y va.
32:24Et puis Joe Dassin
32:25a été producteur
32:26et je crois
32:27que grâce à lui,
32:28ce chanteur
32:29a été pour la seule fois
32:30de sa vie
32:31au hit parade.
32:32Il y a des paroles
32:33là-dessus.
32:35Ouais,
32:35des paroles
32:36des vraies.
32:38C'est un saucisson
32:39de cheval.
32:40Un saucisson
32:41Ça,
32:41c'est surréaliste
32:42Bobby Lapointe
32:43qui l'a rencontré,
32:45je crois,
32:45au port du salut.
32:46Et il est tombé
32:48sous le charme.
32:49J'étais complètement fan
32:51de Bobby Lapointe.
32:52Je me dis,
32:53écoutez,
32:54il y avait une séance
32:56d'enregistrement
32:56où il restait du temps.
32:59Il restait des dates
33:00pour mon père.
33:01Et il lui a dit,
33:02allez-y,
33:02prenez mes dates.
33:04Donc il l'a produit,
33:05entre guillemets.
33:07Et Bobby Lapointe
33:08qu'on découvre aujourd'hui,
33:09de son vivant,
33:09il y avait au cheval d'or
33:10douze spectateurs.
33:12Il chantait,
33:12comme il avait tellement peur,
33:13il ne connaissait pas les paroles,
33:14c'est le public
33:15qui lui soufflait les paroles.
33:16Il n'était jamais dans le rythme.
33:18Et un jour,
33:19il est arrivé
33:19avec un costume d'homme grenouille
33:21et personne ne s'en est aperçu
33:22tellement on le regardait peu.
33:25Bah, écoutez,
33:27ce serait très intéressant
33:29et rigolo
33:29de retrouver une photo.
33:30Est-ce que ça peut exister ?
33:32Ah, il y en a des photos.
33:33De lui en homme grenouille ?
33:34Oui, bien sûr,
33:34ça existe sur les prochaines deux disques.
33:36Et puis,
33:37c'est grâce à Bobby Lapointe
33:38qu'il a connu Brassens.
33:40Exact.
33:41Alors déjà,
33:41il était fan de Brassens.
33:43Et il chantait,
33:44alors quand il était étudiant
33:46à l'université du Michigan,
33:48il chantait du Brassens
33:49aux étudiants américains.
33:51Mais c'est quoi ?
33:53C'est du folklore français.
33:54Voilà.
33:55Et puis,
33:56il y a un disque
33:57que je l'ai encore,
33:58le 45 tours,
33:59qui a été interdit
34:00et Joe Dassin,
34:01il y a pour beaucoup,
34:02c'est les hallucinations
34:03d'Edouard
34:04qui est une parodie
34:06des élucubrations d'Antoine.
34:07Oui.
34:08C'est bien étudié le truc
34:10parce que ça,
34:11bien sûr,
34:11je le sais,
34:12mais peu de personnes
34:13savent ça.
34:14En fait,
34:15c'était un monsieur de dos
34:16avec un bermuda
34:17et des cheveux longs
34:18qui était Jean-Michel Riva,
34:19son éteur,
34:20et c'était un canular
34:21de Joe Dassin.
34:21Parce que c'est vrai
34:22qu'on n'en parle pas souvent
34:23de Riva et Thomas,
34:24mais ils ont été aussi
34:24très très importants
34:26comme auteurs pour Joe Dassin.
34:27Et c'est vrai
34:27qu'il avait beaucoup d'humour,
34:29Joe Dassin,
34:29il adorait rire.
34:30Et c'est ça,
34:31c'est le côté,
34:31c'est les deux phases
34:32de Joe Dassin,
34:33l'homme très sérieux,
34:34très cultivé,
34:35et de l'autre côté,
34:36le bout en train.
34:37Exactement.
34:38Alors,
34:39ce livre,
34:39on va continuer à l'évoquer
34:40à travers la date de sa sortie,
34:42le 5 juin 2025.
34:43A tout de suite
34:44sur Sud Radio
34:45avec Julien Dassin.
34:47Sud Radio,
34:48les clés d'une vie,
34:49Jacques Pessis.
34:50Sud Radio,
34:51les clés d'une vie,
34:51mon invité Julien Dassin.
34:53On a beaucoup parlé
34:54de votre père,
34:54de vos débuts,
34:55de vos difficultés.
34:57Et puis,
34:57donc,
34:58est sorti le 5 juin 2025,
35:00il était une fois nous deux,
35:01Joe Dassin,
35:02mon père,
35:03aux éditions de l'Archipel.
35:04Pourquoi ce livre aujourd'hui ?
35:06J'avais besoin
35:06de découvrir
35:08un peu plus le père.
35:11Quand souvent,
35:12quand je parle de mon père,
35:14je l'appelle Dassin.
35:16Parce que pour moi,
35:17c'est l'artiste.
35:17Et l'artiste,
35:18je le connais aussi bien
35:19que vous,
35:19aussi bien que son public.
35:21Et j'ai beaucoup appris
35:22grâce au public
35:23qu'il a rencontré,
35:26aux gens qui l'ont connu.
35:27Des collectionneurs
35:28que vous avez retrouvés ?
35:29Incroyable.
35:29Ils ont des choses
35:31incroyables.
35:33J'ai montré une photo
35:34d'enfance,
35:35mais vraiment tout petit,
35:37à une de mes tantes,
35:38des sœurs de Jo.
35:41Et elle me dit
35:42d'où elle sort ?
35:44Même la famille
35:45ne sait pas
35:45d'où sort cette photo.
35:47Et les fans l'ont.
35:48Oui,
35:49et il y a des sur Facebook,
35:50des collectionneurs
35:51de Jo Dassin
35:51qui sont incroyables.
35:53Incroyable.
35:56Moi,
35:57je me suis toujours refusé
35:58à souvent me dire
35:59« Ah, mais pourquoi
36:00vous ne faites pas
36:00des porte-clés,
36:01des mugs,
36:01des machins ? »
36:02Non, ce n'est pas…
36:03Mais comment expliquer
36:04tout ça
36:05qu'il y ait autant de fans ?
36:06En plus,
36:06les nouvelles générations
36:07suivent Jo Dassin.
36:10Vraiment,
36:11il était perfectionniste.
36:12Il était très dur
36:14avec ses auteurs
36:15et ses compositeurs.
36:18Donc,
36:19la tout première chose,
36:22c'est les mélodies
36:23et les textes.
36:25Les mélodies sont intemporelles
36:26et les textes
36:27parlent à tout le monde.
36:28On a tous une histoire
36:29sur une chanson
36:30de Jo Dassin.
36:31Bien sûr.
36:31Et vous avez,
36:32à travers ce livre,
36:33Julien Dassin,
36:34voulu faire disparaître
36:35définitivement
36:36les secrets de famille
36:36qui n'en étaient pas.
36:37Oui,
36:38parce que vous savez,
36:38il y a eu plein de…
36:40une énième biographie,
36:42d'un énième biographe.
36:44Et au final,
36:45le costume blanc,
36:45il n'est plus blanc,
36:46il est gris.
36:47Donc non,
36:47on va revenir au début
36:49où il était blanc
36:50et on va le laisser blanc.
36:51Et le costume blanc,
36:52d'ailleurs,
36:52qui est né
36:52dans une émission
36:53d'Henri Salvador
36:54parce qu'il fallait
36:55une tenue blanche
36:57ce jour-là.
36:59Oui,
36:59non,
36:59Henri était habillé en blanc.
37:01Il voulait que tous ses invités
37:02soient habillés en blanc.
37:03Et c'est son épouse
37:04de l'époque,
37:05Jacqueline,
37:07qui a dit à Jo,
37:08écoute,
37:09tu es magnifique en blanc,
37:10tu resteras toujours en blanc.
37:11Alors,
37:12il y a aussi une légende
37:12à laquelle vous mettez
37:13un terme dans ce livre.
37:15Il n'a jamais poussé
37:16Joël,
37:17il était une fois,
37:18à prendre de la drogue.
37:19Qu'est-ce que ça peut
37:19m'énerver ?
37:21Qu'est-ce que ça peut
37:21m'énerver ?
37:22Déjà,
37:22qui était là ?
37:23Moi,
37:25j'étais là.
37:26Joël était une amie
37:27et j'ai vu
37:28Jo Dassin et Joël ensemble
37:30comme deux amis
37:31qui riaient ensemble.
37:32Et Joël n'est pas
37:33morte de la drogue,
37:34mais elle est morte
37:34d'un problème cardiaque
37:35qui n'avait pas été déclé.
37:36Merci.
37:37Et Jo Dassin n'est pas
37:38morte de la drogue,
37:39mais est morte
37:40d'un problème cardiaque.
37:41Exactement.
37:42Et pour taire
37:44un peu tout ça,
37:45malheureusement,
37:47elle perd son âme,
37:47mais Joël est morte
37:48après Jo Dassin.
37:51Exactement.
37:51Donc,
37:52comment il aurait pu inciter
37:53ou je ne sais pas quoi ?
37:54Non, mais parce qu'il se voyait
37:55souvent dans les émissions
37:56des Carpentiers,
37:57mais je peux vous dire
37:58que j'étais dans les coulisses
37:59et je peux vous dire
37:59qu'il ne se passait absolument rien
38:00que du rire et pas de la drogue.
38:02Merci, Jacques.
38:03Alors,
38:04ce livre,
38:04c'est une libération pour vous,
38:05Julien Dassin.
38:06c'était surtout remettre les choses,
38:08voilà,
38:08l'église au milieu du village,
38:10dire, voilà,
38:11ma mère n'est pas la vamp
38:13sulfureuse
38:15qu'on entend dire.
38:19Ce n'est pas ça,
38:20ma mère,
38:21c'était une jeune femme
38:21qui venait de province,
38:23qui se retrouve dans un univers
38:25qu'elle ne connaît pas.
38:26On la voit sur des plateaux télé,
38:28il y a plein d'images
38:28où elle est toute timide
38:31sur son fauteuil,
38:31elle ne sait pas ce qu'est fou là.
38:32Et puis,
38:33non seulement les chansons vivent,
38:36mais d'autres renaissent
38:37et Sud Radio,
38:38qui est la station du rugby,
38:40notamment,
38:40a beaucoup diffusé cette chanson.
38:49Encore un miracle
38:50de la Coupe du Monde de rugby.
38:52Alors moi,
38:53je vous ai dit,
38:55je suis très,
38:56très respectueux des chansons.
38:58Si je chante une chanson mélancolique,
39:00il faut que je la sente,
39:01il faut que je sois
39:02dans la mélancolie.
39:03Vous savez,
39:03quand je suis sur scène,
39:04je chante l'été indien
39:05et je fais monter une femme
39:07sur la scène
39:09parce que je ne lis pas un livre.
39:12Je dis,
39:13mesdames,
39:13pendant deux minutes,
39:14j'ai besoin d'être amoureux.
39:16Donc,
39:16je vais chercher une dame
39:17et pendant deux minutes,
39:18je suis amoureux d'elle.
39:19Les yeux d'Emilie,
39:21et pareil,
39:21c'est parti du rugby
39:23et les gens,
39:25je vois,
39:25dans les férias,
39:26dans les stades,
39:28ils sont tous à fond,
39:30il n'y a pas d'autre mot.
39:31mais ils n'écoutent pas
39:32les paroles.
39:34C'est une chanson triste,
39:35Emilie est partie.
39:37Exactement.
39:38Alors,
39:38il se trouve que votre carrière,
39:39justement,
39:40a commencé par des duos
39:42de l'impossible,
39:43Julien Nassin.
39:43Oui.
39:43On me propose,
39:46il y a un paquet d'années.
39:49En 2006.
39:50On vient me voir,
39:51ça fait 20 ans presque.
39:54On vient me voir,
39:54on me fait,
39:56écoute,
39:56on a un nouveau projet,
39:57on aimerait faire
39:58un duo impossible.
40:01Qu'est-ce que c'est
40:01qu'un duo impossible ?
40:03Mais à l'époque,
40:04ça semble proche
40:07ou vieux,
40:08comme vous voulez,
40:09mais il y a 20 ans,
40:10faire ça,
40:10c'était une prouesse
40:11technologique.
40:13Donc,
40:14en gros,
40:14je chante en duo
40:15avec mon père
40:15et avec une image
40:17de lui.
40:19Quand il chante,
40:20je le regarde
40:21et le montage
40:22de ces images,
40:24quand moi je chante,
40:25c'est lui qui me regarde.
40:26Et le premier à avoir fait ça,
40:28c'est Aznavour
40:28au Palais des Congrès
40:29en 1982,
40:31je crois,
40:32avec un duo virtuel
40:33sur plus bleu
40:34que le bleu de tes yeux
40:35avec Edith Piaf.
40:36Alors,
40:37ça veut dire qu'ensuite,
40:38il y a eu des comédies musicales
40:39qui se sont créées
40:39et vous êtes arrivé
40:40petit à petit
40:41dans la chanson.
40:42Alors après,
40:43avant la comédie musicale,
40:45je me retrouve,
40:46ça c'est drôle aussi,
40:47je vais voir une amie
40:48jouer au théâtre
40:49et le metteur en scène
40:51me regarde
40:52et me fait
40:52vous êtes comédien ?
40:53J'ai dit bien sûr,
40:55alors que je n'ai jamais
40:56joué au théâtre de ma vie.
40:58Et je dis bien sûr.
41:00Et puis on se perd de vue.
41:03Et il m'appelle
41:03et il me dit
41:04écoutez,
41:04j'ai le fameux metteur en scène
41:06et voilà,
41:07j'ai une audition,
41:08il faut que vous veniez.
41:08ok,
41:10je viens,
41:11je fais mon,
41:13je récite,
41:14je joue ma partie de texte
41:16mais je la récite.
41:18Je ne veux pas jouer,
41:18c'est très amateur.
41:20Et là,
41:20on me fait
41:21vous êtes pris.
41:22Je flûte.
41:24Je ne m'attendais pas
41:25à être comédien
41:25et je me retrouve
41:27à jouer plus de 100 fois
41:28au théâtre.
41:28la parenthèse
41:29au théâtre de nous.
41:31Exactement.
41:31Qui est une pièce
41:32qui a fait,
41:33d'ailleurs,
41:33vous appelez Julien
41:34dans la pièce.
41:35Exactement.
41:36Je suis un journaliste,
41:39un jeune journaliste
41:40un peu,
41:40comment dire,
41:43qui cherche,
41:44qui veut...
41:45Un picassiette,
41:46comment on dit ?
41:46Je n'ai pas le terme.
41:47Oui,
41:47un picassiette,
41:50c'est le mot.
41:50Oui, c'est ça.
41:51Je suis un des rebelles.
41:52Oui, voilà.
41:53Et je veux là
41:53où le vent me pousse.
41:54Donc, ensuite,
41:56la chanson est venue
41:56et moi,
41:57je me souviens
41:57d'une comédie musicale
41:59Il était une fois
41:59Jodassin
42:00où vous arriviez sur scène
42:01à la fin du spectacle.
42:02Exactement.
42:03Alors ça,
42:03c'est après le théâtre.
42:04Je finis...
42:05Je me souviens
42:06la dernière du théâtre.
42:09C'est un grand succès
42:11et une moto-taxi m'attend
42:13et je fonce
42:14sur un plateau télé
42:15pour faire justement
42:18ce duo virtuel
42:19qu'on veut...
42:21qu'on voulait mettre
42:22dans l'émission
42:23mais pas dans le spectacle.
42:24J'ai dit
42:25moi, je ne veux pas intervenir.
42:26Je veux juste venir.
42:27Bonjour.
42:28Je suis Julien, quoi.
42:31Et je me retrouve
42:31sur un plateau
42:32de Michel Drucker
42:33où on me dit
42:34bon, il faut faire le duo.
42:35On fait le duo.
42:36Et là, Michel m'appelle
42:37et il me fait
42:38viens dans mon bureau.
42:39Et là, j'ai le producteur
42:40Gilbert Coulier
42:41et Michel Drucker
42:42qui me dit
42:42tu vas le faire sur scène.
42:44Je dis
42:44non, non, non.
42:45Non, je ne veux pas le faire.
42:47Tu vas le faire.
42:48Je le fais.
42:49Je fais OK.
42:49Je le fais.
42:50Si ça ne marche pas,
42:51je ne veux plus le faire.
42:53Et ça a marché.
42:54Et ça a marché.
42:54À tel point qu'aujourd'hui,
42:57vous chantez
42:57Joe Dassin
42:58dans le monde entier
42:59en le respectant
43:00à la note près.
43:01À la note près.
43:03Qui suis-je
43:05pour pouvoir toucher
43:06de telles chansons ?
43:07Mais ce qui est extraordinaire,
43:08j'ai vu des images.
43:09En URSS,
43:10en Russie,
43:11vous faites des salles
43:12archi combles
43:13car Joe Dassin
43:14était une star en Russie.
43:15Alors,
43:16ce n'est pas que en Russie.
43:17C'est vraiment
43:18ce qu'on appelle
43:19l'ex-Union soviétique.
43:21Exactement.
43:22Il n'y a pas
43:22la Moldavie,
43:23la Roumanie,
43:24la Lettonie.
43:26J'ai fait tellement de pays.
43:29Je ne sais même plus.
43:30Et c'est venu comment, ça ?
43:31Alors,
43:32c'est venu
43:32d'un tour de chant
43:34que je faisais
43:35après le spectacle,
43:36le fameux spectacle d'Assin.
43:38J'ai fait un tour de chant français
43:39où je prenais du piaf,
43:40du montant.
43:42On avait déjà parlé,
43:43d'ailleurs.
43:43et je mettais un titre,
43:46deux titres de Joe Dassin.
43:48Et là,
43:48le public,
43:48mais non,
43:49il faut plus.
43:50Trois titres,
43:51quatre titres,
43:51cinq titres.
43:52Et ça devient un show
43:53complet Joe Dassin.
43:56Et là,
43:56c'est parti comme une traînée de poudre.
43:59C'est vraiment
43:59le monde entier.
44:01Le monde entier
44:02et parmi les titres
44:03que vous interprétez,
44:05il y a
44:05le Café des Trois Colombes.
44:06On s'est connus
44:08au Café
44:10des Trois Colombes
44:13C'est vraiment
44:17respecté
44:18à la note près.
44:20On ne peut pas
44:21toucher
44:22à ces chansons.
44:23C'est impossible
44:23pour moi.
44:25Les mélodies,
44:26les textes
44:27et les arrangements.
44:29Les arrangements
44:29sont,
44:30pour moi,
44:31ils sont toujours
44:31intemporels.
44:32Et il faut voir
44:33l'engouement des gens.
44:35Dans le monde entier,
44:37je reviens
44:37des Etats-Unis.
44:39Mon père
44:39était américain,
44:40alors rêvé
44:41de pouvoir jouer
44:43dans son propre pays
44:44aux Etats-Unis.
44:45Il ne l'a jamais pu.
44:47Et aux Etats-Unis,
44:48il était
44:48presque inconnu.
44:51Je reviens
44:51des Etats-Unis
44:52il y a
44:52quatre jours.
44:54Un énorme
44:55succès,
44:55un triomphe
44:56à New York,
44:57à Hollywood,
44:58à San Francisco,
44:59à Seattle.
45:00Et j'y retourne.
45:02Parce qu'il découvre
45:03le répertoire.
45:04Alors,
45:04il le découvre,
45:05il le redécouvre.
45:06Il y a une dame
45:06qui vient me voir
45:07qui me fait
45:07« Il faut parler plus
45:08en anglais
45:08parce que nous,
45:09le français,
45:09on ne comprend pas.
45:11Vous ne comprenez pas
45:12le texte ? »
45:13Ils connaissent
45:14les mélodies,
45:15le refrain,
45:17ils le refredonnent,
45:19pardon.
45:20Mais je pense
45:21qu'ils ne savent pas,
45:21ils ne connaissent pas
45:22les textes,
45:23pour la majorité.
45:24Et vous chantez
45:25aujourd'hui,
45:25vous visitez des pays
45:26que votre père
45:27n'a pas eu le temps
45:27de voir.
45:28Et s'il avait vécu,
45:29ils auraient peut-être
45:29connu.
45:30Exactement,
45:31oui.
45:31Il y a beaucoup,
45:32beaucoup de pays
45:32où mon père
45:33n'a jamais été.
45:34Il était connu
45:35parce qu'à l'époque
45:36de l'Union soviétique,
45:39c'était l'un des rares
45:41artistes
45:42à ne pas être
45:43blacklisté,
45:44boycotté.
45:45Parce qu'il n'y avait
45:46pas d'opinion politique,
45:47de rien du tout.
45:49C'était un chanteur
45:50romantique français,
45:51point.
45:52Donc,
45:52il était autorisé.
45:54Donc,
45:54c'est comme ça
45:54qu'il a été diffusé
45:56dans tous ces pays-là.
45:58Et puis,
45:58il faut être plus
45:59encore,
46:00c'est les mélodies.
46:01Moi,
46:01je suis très fier,
46:02particulièrement fier
46:03des Etats-Unis
46:04parce qu'il aurait voulu
46:05y aller.
46:06Il n'y a pas été.
46:07Son fils,
46:07est-ce que c'est un passage
46:08de flambeau ?
46:09Est-ce que quelque chose
46:10me regarde de là-haut
46:12et me dit
46:12bah tiens,
46:12il faut que tu ailles faire ça.
46:14Je sais qu'en Russie,
46:15il y a une plaque,
46:18je crois que c'était au Cosmos,
46:20qui évoque Jodacin.
46:21Ce que personne
46:22ne peut imaginer.
46:22ils avaient prévu
46:24un gala
46:25dans cet hôtel,
46:26un immense hôtel
46:27soviétique.
46:30Et il y a plein d'histoires.
46:32Mais j'en raconte une,
46:33enfin,
46:34je raconte plein.
46:35Mais il y en a une
46:35qui était très,
46:36très drôle.
46:37C'est qu'il y avait
46:37tout plein
46:38de femmes,
46:40des serveuses,
46:42des assistantes
46:42qui étaient là.
46:44Et il y avait
46:44des bouteilles de champagne
46:46certainement très mauvais.
46:48Du champagne russe.
46:49et il n'y avait pas
46:50de coupe de champagne,
46:51de flûte.
46:53Et mon père,
46:54qui était très sérieux,
46:56voit une pile
46:58de cendriers.
47:00Et ils ont tous
47:00trinqué un champagne.
47:03Il va vraiment être douteux
47:04dans des cendriers.
47:06Et il y a une chanson
47:07justement qui a fait un tabac
47:08et que vous reprenez.
47:09Et quand je pense
47:22qu'ils ne voulaient pas
47:23de cette chanson.
47:24Ouais.
47:24Ouais, ouais.
47:25Elle a un truc.
47:29Je fais monter
47:30une femme à chaque fois.
47:33Comme je vous disais,
47:33j'ai besoin...
47:34Je dis,
47:35OK, mesdames,
47:35j'ai besoin d'être amoureux
47:36trois minutes.
47:38Quelqu'un veut m'aider
47:39alors ils ne comprennent pas trop
47:40parce que c'est rare
47:41que les artistes
47:42descendent en salle.
47:45Je demande à une dame
47:46de m'accompagner.
47:47Alors j'ai tout eu.
47:48J'ai eu de l'hystérie
47:50où elle sautait par-dessus
47:52les fauteuils
47:53en écrasant les autres gens.
47:55J'en ai eu une
47:56qui s'est évanouie.
47:57Mais le show,
47:58show must go on.
47:59Donc je l'ai dans mes bras
48:01mais évanouie.
48:03Tomber dans les vapes
48:04peut-être trois secondes.
48:06Mais est-ce que c'est la chanson ?
48:08Je ne sais pas.
48:09Mais ça provoque
48:10une émotion incroyable.
48:11Alors aujourd'hui,
48:12il y a ce livre,
48:13Julien Dassin,
48:14mais il y a vos tournées
48:14parce qu'à Bourgogne et les Etats-Unis,
48:16votre vie aujourd'hui,
48:17c'est de chanter
48:18Joe Dassin
48:18dans le monde entier.
48:19C'est ça.
48:20Je suis à...
48:21On me demande au J.
48:23Dans quel aéroport ?
48:24Oui.
48:25Qu'est-ce que tu as vu
48:26des Etats-Unis,
48:26du Canada,
48:27du reste du monde ?
48:29Un aéroport,
48:29une salle de spectacle,
48:30un hôtel.
48:31Et le bouche à oreille se fait.
48:33Il y a de nouveaux pays
48:33qui vous demandent aujourd'hui.
48:34C'est énorme.
48:35C'est énorme.
48:36Pardon.
48:38C'est énorme.
48:38On est censé repartir
48:39en Amérique latine.
48:41On repart aux Etats-Unis,
48:43au Canada,
48:45l'Amérique latine,
48:46bien évidemment
48:46tous ces pays de l'Est.
48:48C'est...
48:48C'est des très grosses salles.
48:50Et ça remonte au moral
48:51sur le fait
48:52que la chanson française
48:53a encore un avenir,
48:54la vraie.
48:54Elle a encore un avenir.
48:56Elle continue à parler aux gens.
48:59Moi, je suis fier de dire...
49:00Écoutez, les chansons,
49:01elles ont fait leur preuve.
49:04Il n'y a plus rien à prouver.
49:06Les titres sont là.
49:07C'est le bonheur de les écouter.
49:10Et j'espère qu'on vous verra
49:11un jour sur scène à Paris
49:12parce que ce n'est pas le cas.
49:13Écoutez,
49:14non mais je vais revenir.
49:15Là, il faut que je termine
49:16tous mes engagements
49:17dans le monde.
49:18et je reviens en France
49:22mais je veux revenir vraiment
49:23plus intime.
49:27Je veux commencer un peu
49:28à venir chez moi en France.
49:31Donc on va commencer
49:31par le sud de la France
49:32au mois d'août.
49:35Et ensuite ?
49:37Et ensuite ?
49:38Le mystère.
49:38En attendant,
49:39on a ce livre.
49:40Il était une fois,
49:41nous deux,
49:41Jodassin, mon père,
49:43aux éditions de l'archipel
49:44qui non seulement remet
49:45les pendules à l'heure
49:46mais est un véritable moment
49:47d'émotion.
49:48Merci Julien Nassin
49:49de l'avoir écrit.
49:50Merci beaucoup.
49:51Les Clés d'une vie
49:51c'est terminé pour aujourd'hui.
49:52On se retrouve bientôt.
49:54Restez fidèles
49:54à l'écoute de Sud Radio.
49:55Sous-titrage Société Radio-Canada