- 05/06/2024
Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.
Aujourd’hui, il revient sur ce sondage du maire de Saint-Cyprien suite à l'arrivée de gens du voyage sur un terrain municipal : "Citoyens de Saint-Cyprien, face à l'inaction de l'Etat, êtes-vous prêts à vous mobiliser aux côtés du maire, sur place, à chaque invasion des gens du voyage, quel que soit le quartier, pour les déloger ? Merci de répondre par oui ou non »
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00:00Europe 1, une information qui nous a intéressé, le sondage du maire de Saint-Cyprien sur les réseaux sociaux
00:08après l'arrivée des gens du voyage sur un terrain municipal et ce message montre toute la détresse des élus.
00:13Citoyens de Saint-Cyprien, face à l'inaction de l'État, êtes-vous prêts à vous mobiliser aux côtés du maire sur place
00:21à chaque invasion des gens du voyage, quel que soit le quartier pour les déloger, merci de répondre par oui ou par non.
00:29Et depuis dimanche, les habitants sont en colère, une centaine de caravanes se sont installées à proximité de leurs habitations, sans autorisation.
00:39Le maire de Saint-Cyprien, dans les Pyrénées-Orientales, déplore un manque d'accompagnement de l'État, manque de force de l'ordre.
00:46Nous sommes victimes de vols de notre eau et de notre électricité.
00:51Le maire de Saint-Cyprien va nous répondre en exclusivité.
00:55Est-ce qu'il est déjà là, M. Thierry Delpozo ?
01:00Oui, M. Pro, je suis là.
01:01Bonjour M. Thierry Delpozo, vous êtes maire Les Républicains de Saint-Cyprien, merci d'être avec nous. C'est combien d'habitants, Saint-Cyprien ?
01:09C'est 11 000 en hiver et 40 000 et 50 000 en été.
01:13Combien de policiers municipaux ?
01:1521 policiers municipaux.
01:17C'est pas mal quand même pour 11 000 habitants. C'est le quota, généralement ?
01:22Je ne sais pas si c'est le quota, mais c'est surtout le résultat du désengagement de l'État.
01:26Et alors, évidemment, c'est des policiers municipaux que vous payez le budget d'une ville comme la vôtre, et de combien, chaque année ?
01:35Le budget de fonctionnement et d'investissement, on est sur 37 millions d'euros.
01:38Et vous êtes élu depuis combien de temps, M. Delpozo ?
01:42Depuis 2009.
01:44Alors, évidemment, ce sondage que vous avez mis en place, je ne sais pas s'il a même une base légale. Comment vous fonctionnez pour avoir les réponses ?
01:51C'est un outil informatique, un logiciel qui a été mis en place par mon service de communication, et nous tenons à votre disposition les résultats.
01:59Mais les gens peuvent voter plusieurs fois, peut-être ? Ou vous êtes sécurisé pour qu'ils ne votent qu'une fois ?
02:05A priori, je vous dirais que c'est sécurisé.
02:07Bah oui, et à priori, mais vous en êtes certain ? Vous pourriez mettre votre main au feu que personne n'a voté plusieurs fois ?
02:14Non, je n'irai pas jusque là, mais ce n'était pas le but. Le but c'était d'avoir juste un ressenti, une idée de ce que pensait réellement la population.
02:24Ça permet d'avoir là une idée un petit peu plus précise.
02:26Et puis c'est vrai aussi, c'est une façon aussi d'alerter les pouvoirs publics, et je ne peux pas vous en vouloir.
02:31Tous les moyens sont bons pour que les caméras, les lumières, se braquent sur la difficulté de votre tâche au quotidien,
02:40parce que vous êtes le maire d'une petite ville de 11 000 personnes.
02:46Alors, le résultat, parce que sur les réseaux sociaux, vous regrettiez l'inaction de l'État et du législateur,
02:52vous constatiez que la gendarmerie ne dispose ni des moyens, ni des instructions pour agir,
02:56et je répète, vous avez posé cette question, êtes-vous prêt à vous mobiliser aux côtés du maire, sur place, à chaque invasion des gens du voyage ?
03:03Qu'ont répondu les habitants de Saint-Cyprien ?
03:08Oui, avant de vous donner le résultat, j'aimerais juste vous dire, si vous le permettez, que moi je préférerais ne pas être en direct.
03:13En tout cas, pas pour ce sujet, parce que ce n'est pas très validant.
03:18Mais j'en suis certain, parce que je sais que c'est un sacerdoce d'être maire, je pense que vous n'avez bien souvent que des coups à prendre,
03:24je ne sais pas si vous êtes un professionnel par ailleurs, mais ça prend sans doute beaucoup de temps sur votre activité professionnelle.
03:30Oui, oui, ça demande énormément de temps. Bon, moi de formation, ce n'est pas le sujet, je suis avocat,
03:35je l'ai été, mais je me consacre aujourd'hui à ma commune et à ma communauté de communes,
03:39mais c'est effectivement un sentiment de solitude, et c'est la raison pour laquelle j'ai été dans l'obligation, en tout cas, de faire ce qui n'est qu'un sondage, mais c'est un sondage.
03:48Quant au résultat, sur un peu plus de 1000 réponses, 88% des gens qui ont répondu,
03:55avec la réserve que vous émettiez tout à l'heure, est-ce que certains ont pu cliquer une ou deux fois,
04:0088% étaient prêts à se mobiliser, 20% par contre ont répondu non.
04:06Je crois que c'est surtout révélateur d'un ressenti de la population, ce n'est pour moi qu'un outil pour lancer un SOS,
04:13lancer un appel au secours aux représentants de l'État, que l'ensemble des autorités locales comprennent qu'il y a de la frustration,
04:21qu'il y a de la colère, de l'incompréhension, et je suis un maire comme beaucoup de maires,
04:26je n'ai pas grand-chose de particulier, je suis un maire qui se sent seul, qui se sent seul face à cette problématique,
04:33et il faut quelquefois avoir ce genre d'action, ce genre d'action qui peut susciter de l'incompréhension pour au bout avoir un résultat.
04:43Je veux dire, l'an dernier, nous avions eu également une invasion des gens du voyage, toujours sur Saint-Cyprien,
04:49toujours sur un endroit public, un endroit qui est un petit peu sacralisé par la population,
04:55et la population souhaitait se mobiliser, je l'ai canalisé, j'ai canalisé ces gens-là devant la mairie, il y avait plus de 1500 personnes,
05:01le résultat c'est que le ministre de l'Intérieur à l'époque, Gérald Darmanin, et je le remercie faleureusement,
05:06avait pris toute la mesure de cette colère, de ce rassemblement, et avait immédiatement délogé les gens du voyage et les avait relogés ailleurs, voilà.
05:14Mais je préférerais ne pas en arriver là, j'aimerais moins avoir un État, un représentant de l'État qui soit à mes côtés,
05:21aux côtés du maire, aux côtés des maires, et ne pas l'avoir soi en fait.
05:25Une fois que les habitants de Saint-Cyprien, d'ailleurs je ne sais pas comment on appelle les habitants de Saint-Cyprien, monsieur le maire...
05:29Les Cyprianais ou Cyprianenques.
05:31Donc les Cyprianais, une fois qu'ils ont donné leur avis, ça se met en place comment d'être aux côtés de vous,
05:38pour empêcher, si j'ai bien compris, ou pour faire que l'invasion, et ce sont vos mots, des gens du voyage, soient mises en place, vous comptez faire quoi ?
05:49Alors j'insiste sur le fait qu'à l'heure où nous parlons, il ne s'agit que d'un sondage.
05:54Le but de ce sondage c'était d'avoir vraiment le sentiment de la population, savoir si elle était prête ou pas déjà à accepter le principe même de la présence des gens du voyage,
06:02et dans un second temps de se mobiliser ou pas.
06:05Moi mon sujet ça n'est pas de me substituer, nous le faisons déjà dans beaucoup de domaines,
06:10ce n'est pas de me substituer aux forces de l'ordre, ce n'est pas de me substituer au pouvoir régalien, ce n'est pas de me substituer à l'État,
06:17c'est juste de dire à cet État, à ce représentant de l'État, attention, il y a une situation anormale, une nouvelle fois, une énième fois, aidez-moi, aidez-moi.
06:27Ils sont où dans la commune, ces gens du voyage ?
06:31Au cœur d'un lotissement, sur un espace vert, en bordure d'un camping privé, dont certains loueurs, enfin certains locataires de ce camping sont partis, puisqu'ils les avaient directement derrière la haie,
06:45Et ils y sont depuis combien de temps ?
06:47Là ça s'est arrivé il y a 4 jours.
06:50Et à priori ils vont rester pendant combien de temps ? Est-ce que j'imagine que vous avez échangé avec eux ?
06:54Ils ont envisagé de rester une quinzaine de jours. Je tiens à souligner que nous avons un dialogue avec ce groupe-là qui est constructif, nous essayons de trouver des solutions.
07:02Mais les solutions c'est quoi pour les gens du voyage au quotidien si personne ne les accepte, qu'est-ce qui se passe ?
07:10Alors ça c'est la réponse où la question peut se poser peut-être à certains.
07:14Aujourd'hui nous avons une aire de grand passage, nous sommes aux normes dans le cadre du schéma des gens du voyage.
07:20Nous avons une aire qui est prête à les accueillir. D'ailleurs il y a 15 jours il y a un groupe qui est arrivé chez moi, sur mon territoire, il n'était pas prévu, nous l'avons accueilli sur cette aire de grand passage.
07:31Nous avons jusqu'à 2026 pour doubler cette aire de grand passage, pour vraiment accueillir 200 caravanes.
07:36Mais pourquoi alors ils ne vont pas sur cette aire ?
07:38Ils n'y vont pas parce qu'à l'heure où je vous parle elle est trop petite et que le terrain qui l'ajoute et qui quelquefois par les années passées ont été réquisitionnés pour les accueillir physiquement,
07:47aujourd'hui ces terrains ne m'appartiennent pas encore. Nous avons lancé toutes les procédures d'expropriation pour s'en rendre propriétaire, j'espère d'ici 2026.
07:56Bon, est-ce que ça se passe bien ? Est-ce que l'échange avec eux est courtois ? Est-ce que par exemple il n'y a pas déjà... ils sont sur place mais il n'y a pas de... comment dire...
08:05Aujourd'hui, avec le groupe dont il s'agit aujourd'hui, ça se passe très bien.
08:09D'accord, donc ça c'est important de le dire, il n'y a pas d'échange...
08:12Ça n'est pas toujours le cas et ça n'est pas le cas avec tous les groupes.
08:15Alors Milo est président de France Liberté Voyage et il voulait donner son avis et peut-être échanger avec vous. Bonjour Milo !
08:24Bonjour !
08:26Vous êtes un représentant des gens du Voyage ?
08:28Oui c'est ça, je représente France Liberté Voyage et je suis membre de la commission consultative nationale dite Jean V. Voyage.
08:35Alors qu'est-ce que vous pensez de ce cas de figure qu'expose monsieur le maire, à l'instant, le maire de Saint-Cyprien ?
08:43Eh bien ce que j'en pense, c'est extrêmement grave parce qu'un élu de la République, il n'a pas à appeler la population et faire des sondages pour les appeler à venir se mettre en guerre contre des familles dites du Voyage.
08:58Je rappelle que les gens du Voyage c'est être citoyen français et qu'il y a une loi qui existe depuis 30 ans et qu'on est encore 30 ans en train de chercher des terrains.
09:07Donc dans ce département de 66 que je connais, ils sont nettement, nettement en retard.
09:12Le principal responsable de ces situations là, c'est les maires qui n'ont pas respecté leurs obligations.
09:18Alors est-ce que monsieur Del Pozo vous avez respecté toutes vos obligations ?
09:23Je suis en tout cas le seul maire à avoir une aire de grand passage qui volontairement doit être agrandie.
09:29J'insiste sur le volontairement.
09:31Elle aurait déjà dû être de 200 caravanes en capacité d'accueil.
09:35Le terrain que nous devions acquérir a été préempté par la SACER.
09:39Les autres terrains que nous voulons acquérir sont aujourd'hui dans le cadre d'une procédure d'expropriation.
09:44Ça ne se fait pas en quelques mois ni quelques semaines.
09:47Donc nous sommes dans une volonté, parce que j'entends ce que me disaient les gens du voyage, de les accueillir de façon digne.
09:52Je vous donnerai juste le courrier qui m'a été adressé l'an dernier par l'association de coordination de l'accueil des gens du voyage,
09:58qui me remerciait, je tiens à exprimer très sincèrement ma gratitude pour l'accueil des gens du voyage.
10:04Vous êtes un des élus du département à mettre en oeuvre des préceptions du schéma départemental.
10:09Donc la volonté elle est là.
10:10J'entends bien qu'il y a une bonne volonté de votre part de trouver une solution.
10:14Milo, je vous trouve un peu sévère effectivement avec monsieur le maire.
10:18En même temps, je ne pense pas qu'il appelle à faire la guerre, bien sûr, contre les gens du voyage.
10:25Il essaye d'alerter, et c'est pour ça qu'il y a aussi...
10:29Il n'a pas à alerter la population, en tout cas à les motiver à s'unir pour venir rencontrer les gens du voyage.
10:37Et de quelle façon ?
10:38Voilà, à partir du moment...
10:40Il ne dit pas qu'il est en guerre.
10:42Se mettre en place peut-être, c'est aussi...
10:44Est-ce que vous voulez vous mobiliser aux côtés du maire, sur place, à chaque invasion, des gens du voyage,
10:51quel que soit le quartier pour les déloger ?
10:53Se mobiliser, c'est peut-être simplement alerter aussi les pouvoirs publics, ça peut être ça.
10:57Et puis essayer de mettre...
10:59Je n'imagine pas que vous alliez...
11:01On ne l'entend pas comme ça, vous savez.
11:03Le maire, c'est le premier magistrat de la commune, il a des obligations.
11:07Il n'a pas à avoir ce genre de propos.
11:09On marque une pause et on revient tout de suite.
11:12Mais je n'imagine pas qu'il demande aux habitantes de Saint-Cyprien de prendre des fourches et d'aller virer les gens du voyage.
11:20Même si c'est très compliqué, forcément, de trouver une négociation.
11:25Mais c'est le principe d'une négociation.
11:27Il faut que chacun puisse faire peut-être un pas l'un vers l'autre.
11:31Il est 11h27, on va marquer une pause et retrouver Émilie Dez.
11:3501 80 20 39 21, c'est le numéro que vous pouvez composer.
11:39Les noms sont taxés pour réagir avec Pascale Pro.
11:41De 11h à 13h, à tout de suite sur Europe 1.
11:43Europe 1, Pascale Pro.
11:45De 11h à 13h sur Europe 1 et avec nous en ligne, Pascale Milot et Thierry Delpozo, le maire de Saint-Cyprien.
11:50Je dois vous dire, avant cela, qu'un accident grave est en cours.
11:56Accident de la circulation, impliquant un groupe de 12 enfants d'un centre de loisir à vélo.
12:02À l'angle de la rue Jules Ferry, de l'avenue Colligny à la Rochelle.
12:08Donc c'est une information, à l'instant, qui est datée d'11h27.
12:14Accident grave en cours, je le répète, activation.
12:18C'est le préfet de la Charente-Maritime qui vient, à l'instant, de tweeter cela.
12:25Et accident de la circulation, impliquant un groupe de 12 enfants d'un centre de loisir.
12:31Pardonnez-moi, à vélo, à l'angle de la rue Jules Ferry, de l'avenue Colligny à la Rochelle.
12:35Et évidemment, le préfet demande d'éviter le secteur pour permettre l'intervention des secours.
12:41J'imagine que nous aurons des informations très rapidement.
12:45Alors nous sommes, pardonnez-moi, avec le maire de Saint-Cyprien,
12:51qui sur les réseaux sociaux, après l'arrivée des gens du voyage sur un terrain municipal,
12:55a interpellé ses concitoyens. Il leur a dit, face à l'inaction de l'Etat,
12:59êtes-vous prêt à vous mobiliser aux côtés du maire, sur place, à chaque invasion des gens du voyage, quel que soit le quartier.
13:05Puis nous sommes également avec Milot, qui est président de France Liberté Voyage.
13:09Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, monsieur le maire,
13:13il est clair qu'il n'y a pas de volonté de violence dans cette mobilisation.
13:20Elle est passive.
13:23À l'heure où je vous parle, les moyens ont un sens.
13:26Nous parlons aujourd'hui d'un simple sondage,
13:28qui n'avait pour but que de prendre la température de l'émotion de mes citoyens.
13:45Vous avez bien raison, il n'a jamais été question d'aller au contact,
13:48et encore moins avec des fourches, et encore moins dans un esprit belliqueux ou violent.
13:54L'an dernier, nous avons eu une mobilisation devant la mairie,
14:00qui a été faite à l'initiative d'abord des citoyens eux-mêmes,
14:04que j'ai invité à se rassembler devant la mairie pour éviter que d'eux-mêmes ils n'aillent au contact des gens du voyage.
14:09Ça s'est très bien passé, et c'est cette mobilisation qui a amené le ministre de l'Intérieur à faire le nécessaire.
14:16Je crois que la solution elle est là, c'est d'appeler la population à se mobiliser,
14:20quel que soit le quartier, devant la mairie,
14:23et ensuite de faire part de cette mobilisation au ministre de l'Intérieur,
14:26en espérant qu'il sera un petit peu plus réactif que son représentant,
14:30dont je n'ai pas de nouvelles.
14:31Milo est là, et c'est le représentant lui, le président de France Liberté Voyages.
14:36Il faut trouver une négociation, parce que les gens du voyage, c'est une culture,
14:40ce sont des gens qu'il faut prendre en compte, bien sûr, une vie particulière,
14:45une vie avec ses valeurs, une vie avec ses traditions, une vie avec son originalité aussi,
14:52et c'est important qu'elle perdure à travers les années.
14:56Elle doit être bien traitée, évidemment, Milo, et il faut trouver des solutions.
15:03Et ces solutions, elles ne sont pas toujours faciles.
15:06Est-ce que vous avez le sentiment, globalement, parfois, d'être maltraité,
15:11et, dans l'opinion publique même, d'être mal estimé ou mal reçu ?
15:16Écoutez, ça ne date pas depuis hier, ces histoires-là.
15:20Il faut savoir que moi, je suis fils et petit-fils d'interné.
15:23Il faut savoir que depuis 1912, on nous a imposé...
15:25Vous étiez interné ?
15:27Oui, je suis fils et petit-fils d'interné.
15:29J'étais interné à Montreux-Belay.
15:31Montreux-Belay, c'était le plus grand camp d'internement des nomades en France,
15:34et Mme Elisabeth Borne a voulu qu'il y ait un musée.
15:37Je fais partie du comité de suivi, et puis il va y avoir un musée à Montreux-Belay
15:40pour rappeler l'histoire des nomades internés arbitrairement sous le régime de Vichy.
15:44Donc, ça continue encore et encore, vous voyez ?
15:47On est extrêmement inquiets parce que, je rappelle que ça fait 34 ans exactement
15:52qu'il devrait y avoir, sur chaque commune, une aire d'accueil,
15:54soit une aire d'accueil, soit une aire de grand passage.
15:57Les obligations, les ors-la-loi, c'est les municipalités qui ne respectent pas leurs obligations.
16:02Oui, c'est entendu, mais là, il y en a une, mais elle est trop petite, si j'ai bien compris.
16:05Ben oui, s'ils ne font pas ce qu'il faut, naturellement, s'ils font...
16:08Par exemple, l'aire d'accueil, elle est précisée en termes administratifs ?
16:15Il faut que ce soit un minimum de mètres carrés de proposés ?
16:20Est-ce qu'il y a des règlements très précis sur lesquels vous pouvez consulter ?
16:23Je vais vous rappeler les règlements, parce que je pense que vous ne le savez pas.
16:25Non, je ne le sais pas.
16:26Vous savez, il y a trois besoins, par rapport à la population itinérante, dit Jean Duriage.
16:30Il faut les terrains familiaux locatifs pour les familles en haut de cette autorisation.
16:34C'est une obligation avec la loi égalité citoyenneté.
16:36Il faut les aires d'accueil pour les communes de plus de 5000 habitants,
16:39avoir des terrains d'accueil pour les petits groupes de 20 à 30 caravanes.
16:42Et après, il y a les aires de grands passages, dits de grands passages.
16:45Et là, c'est de 50 à 200 caravanes.
16:48C'est inscrit dans le schéma.
16:50J'ai eu, Yann, tout à l'heure, le préfet au téléphone.
16:53Il me dit que le département n'est pas du tout en conformité.
16:57Ben oui, mais là, ce n'est pas de la faute du maire.
16:59Le département, c'est le préfet.
17:01Non, ce n'est pas de la faute du maire, c'est le préfet.
17:03C'est pour ça qu'il a alerté, d'ailleurs, le maire.
17:05Il arrive au bout de la chaîne, le maire,
17:10et c'est lui qui prend tout.
17:11Donc, en fait, sur ces discussions-là...
17:14C'est lui qui a les obligations avec les EPCI de faire des aires d'accueil
17:16et des aires de grands passages et des terrains familiaux.
17:18Ben oui, mais c'est ce qu'il va faire, visiblement, monsieur le maire.
17:21C'est ce qu'il va faire.
17:22Vous voyez, il ne faut pas jouer sur les mots, c'est ce qu'il va le faire.
17:25Mais nous, on n'y croit plus.
17:27Parce que je voulais expliquer que les lois existent depuis juillet 2000
17:31et qu'on est 34 ans après, on a des grosses difficultés.
17:34En France, il n'y a que 40% d'aires d'accueil de réalisées.
17:37Et c'est qui qui est en la loi ?
17:40C'est les communes.
17:41Les communes, elles ne veulent pas accueillir d'une partie de la population française
17:43des gens de voyage.
17:44Ils ne devraient plus d'abord s'appeler gens de voyage
17:46parce que nous sommes devenus des citoyens itinérants.
17:48Gens de voyage, c'est une appellation de ce qu'il a fait en 1969.
17:51Merci, j'espère qu'on aura fait le tour de ce sujet à 11h39.
17:55Je garde un oeil, et plus que cela même, sur ce qui se passe à La Rochelle
17:59parce que j'espère vraiment ne pas découvrir ces prochaines minutes
18:05quelques nouvelles dramatiques.
18:07Ce mercredi 5 juin, une voiture a fauché un groupe de cyclistes
18:12dont des jeunes enfants au carrefour de l'avenue Colligny et de la rue Jules Ferry.
18:17Donc on n'en sait pas davantage, bien sûr.
18:20On ne sait pas s'il y a des blessés ou pas pour le moment.
18:24Sud-Ouest parle d'un conducteur de 80 ans
18:27qui aurait perdu le contrôle de son véhicule.
18:30Et on se souvient qu'on a souvent d'ailleurs évoqué ce thème-là
18:35de savoir lorsqu'on est âgé, est-ce qu'il faut ou pas une visite médicale.
18:42On va être très prudent, bien sûr, parce qu'on va attendre des précisions.
18:46On appellera peut-être un autre correspondant dans le Sud-Ouest
18:50ou même avoir des correspondants de Sud-Ouest.
18:53C'est une information extrêmement importante
18:56et je pense que nous allons la développer forcément d'ici 13h.
19:00Pour le moment, il est 11h40.
19:02Que faisons-nous ? Nous marquons une pause, peut-être, M. Guénac ?
19:05Je voulais faire deux petits messages, mais vous dites oui ou non.
19:08Allez-y.
19:09Sur le sujet qu'on vient de traiter, Thierry nous écrit
19:12« Moi, je veux mettre un mobilhome sur mon terrain et interdiction formelle
19:16et intervention également immédiate de la mairie.
19:18Donc, la législation n'est pas la même pour tous. »
19:21On a Christophe également sur la page qui félicite le maire pour cette initiative.
19:25Et on finit avec Dom qui nous écrit
19:27« C'est extrêmement dangereux de basculer vers la justice privée. »
19:31Est-ce que dans vos familles, le 6 juin 44, était présent,
19:34est-ce que quand vous étiez enfant, un parent, un grand-parent vous racontait, Géraldine ?
19:40Oui, ma grand-mère.
19:42Oui, super conséquence radiophonique.
19:46C'est un moment de partage.
19:48Elle était où, votre grand-mère, le 6 juin 44 ?
19:51Elle devait être chez...
19:52Alors, la bonne question, soit en Bretagne, soit à Paris, chez elle, je ne sais pas.
19:56Enfin, je demande à mon père.
19:58Et Fabrice Laffitte, vos parents, par exemple ?
20:00Un grand-père qui a participé à la Libération, puisqu'il habitait Vincennes,
20:04il faisait partie d'un réseau FFI.
20:05D'ailleurs, je lui ai dit que demain, j'allais ramener chez sa médaille son brassard FFI d'origine.
20:09Et il a participé à la Libération de prisonnier qui était détenu au château de Vincennes.
20:14Et ce grand-père, il est décédé en quelle année, Fabrice ?
20:16Il est décédé fin des années 80.
20:18Donc, vous avez eu beaucoup d'échanges, évidemment, avec lui.
20:20Oui, il y a eu des échanges.
20:21Il m'a expliqué qu'il était tout jeune et qu'il a tiré sur un Allemand,
20:24que c'était lui ou l'Allemand, et que ça l'a quand même traumatisé.
20:28Bien sûr, c'est une histoire française.
20:30Bon, vous êtes un peu plus jeune, peut-être ?
20:32Moi, je n'ai pas connu mon grand-père paternel, mais il était résistant.
20:35Voilà, mais je ne l'ai pas connu, malheureusement.
20:37Bon, voilà.
20:38Je m'attendais à des rires.
20:40Même quand il écrit quelque chose de sérieux.
20:43Je ne sais pas, il a la vis comicale.
20:45C'est-à-dire qu'il dit quelque chose qui est quand même a priori sérieux,
20:49mais la manière dont il le dit nous met immédiatement au bord du rire.
20:54Je ne pourrais jamais faire une émission sérieuse de toute ma vie.
20:56C'est quand même très étrange.
20:57Je ne vais pas m'en rendre compte.
20:58Ne faites pas une émission historique.
21:00Non, non, impossible.
21:01Non, non, je voulais proposer un concept à Stéphane Bern, mais non, j'annule.
21:04Franchement, j'annule.
21:05Vous pensez qu'il aura accepté ?
21:07Est-ce que vous êtes allé en Normandie ? Est-ce que vous êtes allé au cimetière ?
21:10Non, malheureusement, non.
21:11Mais je vais le faire.
21:12Là, c'est à 200 kilomètres de Paris.
21:14Avec une fiancée, un week-end, vous l'emmenez ?
21:17Ce n'est pas la meilleure sortie possible.
21:19Vous rigolez, au contraire.
21:20Ce n'est pas très romantique.
21:21Mais vous avez peur, parce que c'est un moment d'émotion, toujours, et de recueillement.
21:26Et vous pouvez, à ce moment-là, pourquoi pas, profiter de ce recueillement, de cette émotion,
21:36pour, ensemble, imaginer, de voir…
21:40C'est un moment important.
21:42Pourquoi pas ? Je prends l'idée et je vais y réfléchir.
21:45C'est vrai que ce cimetière, chacun connaît les images, chacun connaît…
21:49Un rendez-vous galant dans un cimetière, je ne sais pas, quand même.
21:55Mais non, mais si, c'est ce que vous dites !
21:57Tu l'emmènes après.
21:59Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
22:01Il ne s'agit pas de faire un rendez-vous galant dans un cimetière.
22:04Ce qui montrerait un fétichisme.
22:06Non, non, ce n'est pas ce que j'ai dit, pardon.
22:08Bon, il est 11h43, on marque une pause.
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