00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Judith Ventraub.
00:08Bonjour Jacques.
00:09Ce lundi, vous souhaitez revenir sur l'écrivain Boilem Sansal dont la détention en Algérie puis la libération ont marqué l'année.
00:17Oui, l'écrivain franco-algérien retenu en otage presque un an, à quatre jours près, dans les prisons algériennes,
00:22aura été en tout cas pour moi et pour certains médias, dont Le Figaro, Europe 1 et CNews, le visage de 2025.
00:29On se souvient tous de la joie qu'on a éprouvée le 12 novembre en apprenant qu'il allait être libéré grâce à l'intervention de l'Allemagne.
00:36On a tous, je pense, éprouvé la même émotion lorsqu'il a pris la parole pour la première fois après son retour en France, le 23 novembre, sur France 2.
00:44Il cherchait un peu ses mots. Il avait encore le cerveau rétréci par sa captivité, comme il l'a dit lui-même.
00:49Depuis, il a repris ses esprits et donné une interview d'une heure à Arnaud Benedetti, directeur de la Nouvelle Revue Politique et fondateur du comité de soutien qui s'est battu pour sa libération.
00:58Elle est visible sur Youtube, je vous la conseille.
01:01Et que dit-il dans cette interview ?
01:03Il tranche, à mon avis de manière définitive, la querelle sur la stratégie à adopter vis-à-vis de l'Algérie.
01:08Parce qu'il s'est retrouvé au cœur des tensions entre la France et le régime d'Abdelmajid Tebboune, bien sûr, mais aussi parce qu'il a passé sa vie d'intellectuel et d'écrivain à analyser les liens entre nos deux pays qu'il connaît aussi bien l'un que l'autre.
01:21Sur France 2, Boilem Sansal avait laissé entendre que la fermeté de Bruno Rotaillot, qui était son ami, avait pu, ouvrez les guillemets, d'une certaine manière, constituer un obstacle à sa libération.
01:33Mais il avait ajouté, avec ou sans Bruno Rotaillot, ils auraient réagi de la même manière avec n'importe qui, en parlant du régime algérien.
01:41Du coup, on ne savait pas très bien ce qu'il en pensait.
01:43Oui, et c'est beaucoup plus clair dans la longue interview qu'il donne à Arnaud Benedetti.
01:47Il explique que si la nomination de Bruno Rotaillot au ministère de l'Intérieur a pu sembler rendre plus complexe sa libération en première analyse, ce n'est pas du tout le cas en deuxième analyse.
01:58Boilem Sansal pense même que ça a été très positif.
02:01Je le cite toujours, parce que le pouvoir algérien a compris que ses intérêts personnels allaient être menacés.
02:07La momanclatura algérienne, raconte-t-il, a très bien compris que si la France l'a obligée à demander un visa,
02:12elle ne pourrait plus venir à Paris vaquer à ses affaires.
02:15Or, ses enfants sont là, ses biens sont là, nous rappelle Boilem Sansal.
02:19Il dit que les dignitaires du régime ont senti le boulet passer très près.
02:23Et puis, Emmanuel Macron a décrété que la fermeté ne payait pas.
02:27Ce qui est une erreur, d'après Boilem Sansal ?
02:29L'écrivain utilise une métaphore pour dire ce qu'il pense du choix du président de la République.
02:33Il le compare à l'attitude d'un homme qui, pourchassé par un lion, déciderait de se coucher au lieu de se battre.
02:38Le lion serait tellement surpris qu'il épargnerait sa victime.
02:41« La France a fait de sa supposée faiblesse une stratégie, alors qu'elle n'est pas faible,
02:47et que cette stratégie n'a aucune chance de fonctionner », affirme Boilem Sansal.
02:52Les faits lui donnent raison.
02:53Il n'aurait jamais été libéré sans l'intervention de l'Allemagne.
02:56Christophe Gleiz a été condamné à 7 ans de prison en appel,
02:59et croupi dans les jôles algériennes.
03:01Et l'Algérie refuse de reprendre ses délinquants frappés d'OQTF.
03:04Pour couronner le tout, le Parlement algérien a voté à l'unanimité le 24 décembre
03:09un texte qui criminalise la colonisation française.
03:13Cette loi, déposée par un groupe transpartisan de députés,
03:16enjoint aux autorités algériennes d'obtenir des excuses officielles
03:20et une réparation matérielle pour une trentaine de crimes coloniaux.
03:23L'Algérie en assurera la promotion en février,
03:26lors d'un sommet de l'Union africaine,
03:28dans l'espoir que d'autres anciennes colonies françaises l'adoptent à leur tour.
03:31Étant donné la dégradation de notre image sur ce continent,
03:34il y a de forts risques que la guerre mémorielle relancée à Alger
03:38trouve des échos dans les pays africains.
03:40L'édito politique sur Europe 1 avec Judith Ventrault.
03:43Merci Judith, à demain.
03:44Et à la Une du Figaro ce matin, une pleine page consacrée à Brigitte Bardot.
03:48Magnifique photo de bébé et ce titre, une femme libre.
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