Le premiers mots de Boualem Sansal à la presse française

De retour d'Algérie, Boualem Sansal livre ses premières paroles à nos confrères du Point.

Transcript

00:00Notre confrère journaliste parle de l'écrivain comme d'un homme qui n'a rien perdu de sa lumière.

00:05Un homme à la voix enjouée, solide et chaleureuse, après une incarcération sous très haute sécurité en Algérie.

00:12Notre confrère Kamel Daoud lui demande son état de santé.

00:15Je suis costaud, tu sais. Je ne vais pas être détruit par une petite année de prison.

00:20Coupé du monde pendant 361 jours, Boilem Sansal n'a pu ni lire ni écrire.

00:25Un isolement total, excepté lors des visites de son épouse Nazia.

00:29Tu as eu l'occasion ou la liberté de lire ou pas ?

00:32Lire, c'est interdit. Des livres de religion ou en arabe, c'est tout ce qu'il y a là-bas.

00:38Mais il y a un trafic de livres en cachette, tu les payes avec des cigarettes ou avec des gâteaux.

00:42Avec ça, tu peux en avoir.

00:44Depuis sa cellule, l'écrivain entend quelques vagues rumeurs sur la mobilisation menée pour sa libération.

00:50J'ai quand même compris que ça bougeait partout.

00:53Je l'ai senti à un moment donné quand le régime carcéral a changé.

00:55J'étais dans un quartier de très haute sécurité.

00:58Je n'avais pas vraiment le droit de parler souvent aux autres prisonniers ou de les approcher.

01:03Par téléphone, l'écrivain souhaite délivrer un message d'optimisme et d'espoir via notre confrère.

01:08Tu dis bonjour la France, Boilem revient, on va gagner.