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00:00J'ai le plaisir d'accueillir l'ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romaté, bonjour.
00:04Bonsoir.
00:05Alors je parle d'un contexte de crise, on y reviendra en détail, mais je précise que la raison pour laquelle vous nous faites le plaisir d'être parmi nous sur ce plateau ce soir
00:14tient au fait que vous avez été rappelé ici à Paris pour consultation depuis la mi-avril.
00:19Boilem Sansa, lui, est toujours à l'heure où nous parlons dans une ambassade, celle de France à Berlin, où il continue de passer des examens médicaux.
00:27Il est prêt à rentrer éventuellement aux côtés du chef de l'État, d'après vous ?
00:31Alors d'abord, la priorité après sa grâce, son retour à Berlin, a été de procéder à des examens médicaux approfondis,
00:42à le mettre sous observation médicale dans un hôpital militaire allemand, et il est depuis maintenant 24 heures à l'ambassade de France.
00:52Le moment auquel les médecins décideront de le ramener en France devra encore être décidé, c'est une question de jour, très probablement.
01:06Je ne suis évidemment pas du tout en capacité de vous dire aujourd'hui à quel moment il reviendra en France.
01:11Dans les prochains jours, indique le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barraud,
01:15mais qu'est-ce qui retient Boilem Sansa à Berlin ? C'est uniquement un motif médical aujourd'hui ?
01:19Ce sont des raisons médicales. Il faut d'abord effectivement demander l'avis des médecins sur la possibilité pour Boilem Sansa de revenir en France par des moyens aériens.
01:31Deuxièmement, il faut aussi qu'il organise son retour en France avec son épouse qui se trouve avec lui.
01:38Dans quel endroit ira-t-il loger ? Quelle logistique sera mise en place pour son arrivée en France ?
01:46Tout ceci dépend évidemment de la volonté du couple et c'est ceci qui fait l'objet de discussions avec Boilem Sansa et son épouse.
01:54Et de sa capacité à communiquer, parce qu'on comprend que son retour en France est conditionné, comme vous le dites, à des raisons logistiques.
01:59Or, les autorités algériennes ne lui auraient pas rendu son téléphone confisqué en détention,
02:05d'où aujourd'hui une difficulté à communiquer avec l'entourage, avec un certain nombre de proches.
02:11Vous avez cette information ?
02:12Écoutez, moi ce que je peux vous dire, c'est que Boilem Sansa est sorti de détention mercredi dernier, 12 novembre, en matinée.
02:21Il a ensuite été emmené à l'aéroport, embarqué à bord d'un vol gouvernemental allemand pour être emmené à Berlin.
02:28Il n'a pas pu effectivement passer chez lui, en quelque sorte.
02:32Et donc, il est parti probablement sans aucun effet personnel.
02:38Et donc, il faut aussi, dans le cadre de son retour, pouvoir organiser sa nouvelle vie.
02:42On imagine que les moyens de communication, ils lui ont été confisqués au début de sa détention.
02:46Au début de sa détention, probablement.
02:47C'est donc l'administration carcérale algérienne qui les détient.
02:50Son comité de soutien, notamment, se plaignait encore quelques jours de ne pas avoir de contact avec Boilem Sansa.
02:55– Écoutez, moi je ne sais pas que dire.
02:58Il est à l'ambassade de France, se reposant avec son épouse.
03:03C'est à lui aussi de décider avec qui il souhaite communiquer.
03:08Et donc, il lui appartient, effectivement, de passer les appels à sa famille, à ses proches,
03:14aux gens avec lesquels il souhaite entrer en contact.
03:17– Ce silence de Boilem Sansa est-il lié au sort du journaliste Christophe Glez,
03:21cet autre ressortissant français, condamné à 7 ans de prison en juin dernier en Algérie
03:26pour apologie du terrorisme, alors qu'il effectue un reportage
03:30sur la jeunesse sportive de Kabylia à Tiziouzou.
03:33Craigiez-vous qu'une expression de Boilem Sansa, dont on connaît l'hostilité envers le pouvoir algérien,
03:39ne vienne compromettre les efforts visant à faire revenir Christophe Glez ?
03:43– Nous avons deux priorités, s'agissant, effectivement,
03:48de nos ressortissants français qui étaient détenus en Algérie.
03:51C'était d'abord la libération de Boilem Sansa.
03:54C'est fait.
03:55Il nous faut maintenant tenter d'obtenir la sortie d'Algérie,
04:02la sortie de prison, de détention de l'autre ressortissant français,
04:08incarcéré en Algérie, Christophe Glez.
04:11Il y a une échéance très importante qui est le 3 décembre.
04:14Ce sera son procès d'appel.
04:16– Le jour de l'ouverture de l'audience de son procès d'appel.
04:17– L'audience de son procès d'appel.
04:19Il a été condamné en première instance à 7 ans de prison,
04:23ce qui est une peine extraordinairement lourde,
04:25pour un motif quand même particulièrement étrange,
04:27pour un journaliste spécialiste de football,
04:30pour apologie du terrorisme.
04:32Le président de la République, le ministre des Affaires étrangères,
04:36la diplomatie française souhaitent évidemment
04:39que cette audience du 3 décembre puisse conduire la cour d'appel de Tiziouzou,
04:44là où se déroulera cette audience,
04:48là où il se trouve incarcéré dans cette ville.
04:51Nous espérons effectivement que la cour, à ce moment-là,
04:53pourra faire preuve de sagesse.
04:54– Rien ne pourra intervenir avant, pour Christophe Glez,
04:57qu'il y ait ou pas condamnation.
04:58C'est seulement, soit évidemment, on imagine,
05:01si les charges en tout cas étaient levées contre lui,
05:04ou en cas de condamnation, une éventuelle grâce présidentielle
05:07qui pourrait lui permettre de rentrer en France.
05:09– La procédure judiciaire dépend dorénavant
05:13de la décision de la cour d'appel.
05:15Et donc, tous nos efforts…
05:17– Soit l'innocente, soit le condamne.
05:18– Tous nos regards se tournent vers cette échéance du 3 décembre.
05:22Et nous espérons vraiment, effectivement,
05:23que la cour, au vu des éléments matériels du dossier,
05:26pourra, par acte de sagesse, en effet,
05:29prononcer une fin de peine pour Christophe Glez.
05:32– En attendant, il faut veiller à la communication
05:34de la France envers l'Algérie ?
05:36– Nous sommes dans un moment nouveau avec l'Algérie.
05:40Après 18 mois, bientôt, de crise, crise grave, crise profonde,
05:47où pratiquement tous les canaux de communication
05:49ont été rompus avec ce pays.
05:52Ce moment nouveau est important parce qu'il est, je crois,
05:55de notre intérêt de renouer avec l'Algérie.
05:58Nous avons, avec ce pays, des intérêts fondamentaux
06:01dans le domaine de la sécurité, dans le domaine migratoire,
06:04dans le domaine économique, dans le domaine stratégique.
06:08Et donc, la reprise d'un dialogue apaisé avec Alger
06:13est une nécessité pour nous.
06:14– Pensez-vous que cette libération de Boilem Sansal
06:17est liée de près ou de loin au contexte politique ici en France ?
06:21Je m'explique, est-ce que, en l'absence de remaniement,
06:23si Bruno Retailleau, partisan d'une ligne ferme,
06:26selon ses propres termes, avec Alger était encore,
06:29alors nous parlons ministre de l'Intérieur,
06:31est-ce que le président Thébou n'aurait quand même
06:32grâce à Boilem Sansal ?
06:33– Je ne peux pas me mettre à la place du président Thébou.
06:35Ce que je peux simplement vous dire,
06:38c'est que dès le lendemain de la mise en détention
06:40de Boilem Sansal, dès le lendemain du 16 novembre 2024,
06:45nous avons commencé à travailler au processus
06:48qui devait conduire à sa libération.
06:50Nous y avons d'abord travaillé avec nos partenaires allemands,
06:54car nous avons estimé effectivement que l'Allemagne,
06:56compte tenu de ses relations avec l'Algérie,
06:58pouvait représenter, selon l'expression qui a été utilisée
07:01par le président de la République et par le ministre des Affaires étrangères,
07:05pouvait représenter un tiers de confiance.
07:08Et puis les Allemands ont travaillé avec les Algériens.
07:10Nous-mêmes aussi, dans le dialogue, parfois compliqué,
07:12que nous avons eu avec l'Algérie,
07:15nous avons systématiquement évoqué le cas de Boilem Sansal.
07:18– Le successeur de Bruno Retailleau, Laurent Nunez,
07:22lui prône le dialogue avec Alger.
07:23Il devrait se rendre en Algérie d'ailleurs en décembre.
07:25Ça va permettre, d'après vous, de relancer la délivrance
07:28par les consuls algériens de ces fameux laissés-passés consulaires,
07:32ceux qui permettent en fait à la France d'exécuter les obligations
07:35de quitter le territoire français.
07:37Sur le ministère de l'Intérieur, 40% des personnes expulsables,
07:39retenues actuellement dans des centres de rétention administrative,
07:42sont de nationalité algérienne.
07:43– Nous avons en effet, avec l'Algérie,
07:46un certain nombre de sujets qui sont absolument essentiels,
07:49et en particulier du sujet de sécurité.
07:52Mais nous avons aussi cette question de la relation migratoire avec l'Algérie.
07:58Depuis maintenant plusieurs mois, les réadmissions,
08:02c'est-à-dire les expulsions que nous souhaitons conduire
08:05d'individus qui n'ont plus à figurer sur le territoire national,
08:09qui sont sous ce qu'on appelle le régime des OQTF,
08:12de l'obligation de quitter le territoire français,
08:15cette coopération est aujourd'hui totalement interrompue.
08:17C'est une nécessité impérative pour la France
08:20de reprendre cette coopération
08:22pour que l'Algérie accepte à nouveau les réadmissions.
08:26Laurent Nunez, effectivement, a été invité à se rendre à Alger.
08:29C'est un signal positif.
08:31Il a indiqué que, selon toute probabilité, il se rendrait à Alger.
08:34Nous sommes dans cette phase où nous préparons ce déplacement.
08:36– La coopération en matière de lutte antiterroriste aussi,
08:39alors que les djihadistes du génie menacent aujourd'hui Bamako,
08:42qui, de Paris ou d'Alger, a le plus besoin de l'autre ?
08:45Nous avons, je crois, nous en tout cas, une nécessité de reprendre cette coopération sécuritaire,
08:52cette coopération dans le domaine de la lutte antiterroriste,
08:54au moment, effectivement, où le Mali connaît une situation extraordinairement périlleuse,
08:59au moment où les tensions s'accumulent dans l'ensemble du Sahel.
09:02La reprise d'une coopération antiterroriste entre la France et l'Algérie
09:07constitue pour la sécurité de la France une nécessité.
09:10– Le 30 octobre dernier, l'Assemblée nationale a fait sensation
09:13en adoptant pour la première fois une résolution du Rassemblement national
09:16visant à dénoncer l'accord franco-algérien de 1968.
09:20Ce vote n'est pas contraignant pour l'exécutif,
09:22mais le Premier ministre Sébastien Lecornu se dit partisan d'une renégociation de cet accord
09:26qui, il faut le rappeler, octroie des droits particuliers
09:28aux ressortissants algériens ici en France en matière de droit de séjour,
09:32droit du travail, protection sociale.
09:33Faut-il demander à Alger une renégociation ?
09:35Vous qui connaissez bien l'Algérie.
09:36– C'est la position qui a été adoptée par le gouvernement français.
09:40Effectivement, le président de la République s'est exprimé,
09:42le Premier ministre s'est exprimé devant l'Assemblée nationale
09:45il y a à peu près quelques jours, indiquant que la France n'était pas favorable
09:49à une dénonciation unilatérale de cet accord,
09:52mais allait proposer à l'Algérie en effet une renégociation.
09:57Et dans le cadre de la préparation du déplacement de Laurent Nunez en Algérie,
10:02en effet, cette question de la renégociation est sur la table
10:05et nous allons, avec les Algériens, regarder dans quelles conditions
10:08nous pouvons effectivement progresser en vue de parvenir à cette renégociation.
10:13– Merci Stéphane Romaté, je rappelle que vous êtes ambassadeur de France en Algérie,
10:17mais que du fait de cette crise franco-algérienne,
10:18vous vous trouvez depuis 7 mois ici à Paris,
10:20vous avez été rappelé pour consultation.
10:22D'ailleurs, pensez-vous que la libération de Boalem Selsal
10:24pourrait provoquer votre retour prochain à Alger ?
10:27– C'est une décision que prendra le président de la République
10:30qui jugera en effet du moment opportun
10:33pour me demander de rentrer à Alger, j'y suis en tout cas prêt.
10:36– Vous êtes impatient d'y retourner ?
10:37– C'est un pays formidable, effectivement,
10:40je pense que nous avons en plus beaucoup de choses à faire avec ce pays
10:43et donc je serai très heureux de pouvoir retrouver mes fonctions à Alger
10:47lorsque le président le décidera.
10:49– Merci Stéphane Romaté, ambassadeur de France à Alger.
10:51– Merci Stéphane Romaté, ambassadeur de France à Alger.
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