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00:00Jean-Claude Darmon qui est avec nous et qui a écrit...
00:01Il n'en a même pas eu le temps d'accord !
00:03Jean-Claude Darmon qui est avec nous et qui a écrit Destin et Rien.
00:07Alors Jean-Claude Darmon c'est le contre-exemple parfait,
00:09puisque rien ne le prédestinait à cette trajectoire-là.
00:12Il arrive dans un milieu culturel qui n'est sans doute pas le meilleur pour faire des études.
00:18Vous avez commencé à travailler à quel âge Jean-Claude Darmon ?
00:2115 ans.
00:2215 ans ? Vous étiez docker à 15 ans ?
00:23J'étais docker sur Ikea de Marseille.
00:24Vous auriez eu une scolarité de qualité si vous n'étiez pas né dans ce milieu culturel ?
00:31Vous auriez poursuivi sans doute les études ?
00:33C'est vrai mais pour être honnête...
00:34Vous étiez un bon élève sans doute ?
00:35Oui mais ça me gavait les études.
00:39J'étais déjà prêt et apte à être pris par le travail,
00:45par l'envie de dépenser mes forces, etc.
00:49Et contrairement à mes frères et sœurs qui ont des carrières universitaires,
00:53j'ai foncé dans un métier qui est un métier de rapport physique
00:57et qui m'a amené après plus tard grâce à mon envie de réussir,
01:03à mon envie d'exister dans le football, vous le savez fort bien.
01:07Mais quand vous avez 15 ans, 16 ans, vous savez déjà que vous serez docker
01:11simplement quelques années, quelques mois peut-être ?
01:14Vous vous projetez, vous dites je ne veux pas finir docker
01:17ou c'est le hasard de la vie qui a fait que...
01:19Je suis docker parce qu'il faut gagner sa vie, parce que mes parents, nous sommes deux enfants pauvres,
01:24et je vais le soir, deux fois par semaine, au cours du soir, de la chambre de commerce
01:29pour comprendre comment ça marche la vie.
01:32Donc on nous apprend la comptabilité, on nous apprend à remplir un chèque,
01:35aujourd'hui vous tombez délu, on nous apprend à téléphoner,
01:39car le téléphone à l'époque, que les riches, les bourgeois,
01:43les grandes entreprises avaient les téléphones.
01:45Ça n'existait pas, pardon de nous rappeler ça,
01:50parce que ça paraît incroyable.
01:52Donc je vais vivre cette première période de ma vie
01:55à mieux comprendre ce qu'est le monde du travail,
01:59et au lieu d'être asservi et de dire, c'est mon destin,
02:04je vais choisir mon propre destin et me battre
02:06pour sortir de l'ordinaire et faire de ma vie
02:09une vie magnifique que je rêve à beaucoup d'autres.
02:13Mais vous avez inventé un métier, vous.
02:14C'est vrai.
02:15Est-ce que vous avez un sentiment d'humiliation
02:17lorsque vous avez 16 ans, 17 ans, 18 ans ?
02:20Notamment parfois dans ce rapport qu'ont les jeunes gens,
02:23dans le rapport amoureux, tout simplement,
02:25où on peut se sentir dévalorisé si on n'a pas assez d'argent,
02:29parce qu'on voit des jeunes femmes, peut-être,
02:30qui ne nous regardent pas, qui ne vous regardent pas,
02:33précisément parce que vous n'êtes pas dans le bon milieu.
02:35Oui, ça m'est arrivé, évidemment.
02:37Pour vous donner un aperçu,
02:40quand je sortais,
02:42j'avais 15-16 ans, je mettais les pantoufles de mon père.
02:46Les pantoufles, c'est-à-dire les vrais pantoufles.
02:49Je n'avais pas des espadrilles.
02:51Des charentaises, quoi.
02:53Oui, des charentaises.
02:54Mais là encore, je ne me sentais pas dégradé.
02:58Et j'étais à ma place.
02:59Je n'essayais pas de faire croire à ce que je n'étais pas.
03:02Mais là encore, le pire, c'est à l'école.
03:07À l'école, certains élèves arrivaient en voiture,
03:11les parents, c'était plus ultra.
03:13Et il m'est arrivé un jour,
03:15lors d'une dissertation,
03:17que l'élève qui était à côté de moi,
03:20qui était plutôt riche, etc.,
03:22avait copié le texte quasiment à 100%.
03:25Et le prof donnait les notes
03:27à partir du dernier vers le premier.
03:31Et moi, je n'étais pas étonné,
03:32j'étais très bon en français,
03:34le fait qu'il ne donne pas mon nom.
03:36Et troisième, et deuxième,
03:37et premier, et Dubois.
03:40Je lui ai dit,
03:40je vous prie de m'excuser, monsieur,
03:42vous avez oublié de donner mon nom.
03:43Il dit, je ne donne jamais le nom d'un tricheur.
03:47Pourquoi tricheur ?
03:48Il dit, vous avez copié sur votre voisin, etc.
03:50Je copie.
03:51Il dit, au mot, à mot.
03:53C'est quoi ça ?
03:53Il me dit, la disserte,
03:56l'autre, il s'était embarrassé de rien.
03:59Et ça a été une rare fois,
04:01je dis bien, une rare fois,
04:02je ne vais pas passer pour une victime,
04:04parce que j'ai été toute ma vie
04:05autre chose qu'une victime,
04:07une rare fois où j'ai senti que le poids
04:11de ce qu'était la vie,
04:13de ce qu'était le niveau social,
04:16pesait contre moi.
04:17Jean-Claude Darmon publie Destin,
04:19c'est aux éditions Fayard.
04:21Vous étiez hier soir avec Cyril et Hanouna.
04:23Je crois que ça a particulièrement bien marché,
04:25d'ailleurs, parce qu'effectivement,
04:26les gens ont envie de vous écouter.
04:28Souvent, vous étiez également hier matin
04:30avec nous sur l'antenne de CNews.
04:32Ils sont intéressés par un exemple, en fait.
04:35Ils cherchent parfois...
04:37Un parcours.
04:37Un parcours.
04:38Et ils cherchent, pourquoi pas,
04:41des éléments qui pourraient être transférés
04:46dans leur propre vie.
04:47Et dans deux jours, dimanche,
04:49il y a le documentaire...
04:51Sur Canal+.
04:52Et ce que j'ai la chance de voir,
04:54on voit la trajectoire de cet enfant
04:57qui est pauvre et qui arrive,
04:59par des idées de génie,
05:01à vivre en milieu.
05:03Le documentaire, exceptionnel.
05:05Au-delà des idées,
05:07ce qui est quand même décisif,
05:10c'est le rapport humain.
05:12Et il me semble que dans n'importe quelle activité,
05:15même si Jean-Claude a vu les idées
05:17qu'il avait ou qu'il a eues,
05:20s'il n'a pas Jean-Claude Darmon
05:22qui vient les vendre,
05:23dans cette capacité à vendre,
05:26à rencontrer l'autre,
05:27à persuader l'autre,
05:28à convaincre l'autre.
05:29Oui, mais on voit bien dans le documentaire,
05:31quand même,
05:31que le monde du football
05:33était un tout petit peu réticent
05:34et qu'il a dû franchir des étapes.
05:37Notamment au FC Nantes,
05:38où il a fallu se battre.
05:40Enfin, on apprend...
05:40Moi, j'ai appris beaucoup de choses
05:41dans ce documentaire exceptionnel,
05:43je vous le dis.
05:44Et Maxime Saada,
05:45que j'ai croisé,
05:46il m'a dit
05:46ça fait deux fois que je le vois.
05:48Mais c'est vrai.
05:49Il est passionnant, ce documentaire.
05:50Mais parce que Jean-Claude...
05:51C'est dimanche.
05:51Jean-Claude a une énergie...
05:53Souvent, j'ai une expression
05:55pour ce type d'homme,
05:56ils ne sont pas faits exactement
05:58du même bois que les autres.
06:00C'est ma conviction.
06:01Il y a quand même ça,
06:02c'est comme en football,
06:03t'as des platini
06:04et puis t'as des joueurs,
06:07j'allais dire des Gabi de Michel
06:08qu'on a bien connus tous les deux,
06:09qui étaient un très bon joueur
06:10et peut-être nous entend-t-il.
06:12Mais surtout,
06:12ce n'est pas grave d'être Gabi de Michel.
06:14C'est ça que je veux vous dire.
06:15Il ne faut jamais se comparer.
06:17On le fait tous, hélas.
06:19Mais il ne faudrait jamais se comparer.
06:21Jean-Claude Darman,
06:22c'est Jean-Claude Darman.
06:23Si vous voulez vous comparer à lui,
06:24vous êtes mort.
06:25Parce que ça peut aller plus vite,
06:27il a plus d'énergie,
06:28il réussira.
06:29Mais ce n'est pas grave.
06:30L'important, c'est soi-même
06:31de trouver son chemin
06:33et d'arriver,
06:34d'aller au bout de son potentiel.
06:36Voilà.
06:36Et c'est ce qu'on dit à nos enfants.
06:38Ça peut tirer vers l'eau
06:39de se comparer à des gens
06:40qui ont réussi.
06:41Aussi, j'entends.
06:42Moi, je préfère.
06:42Dans ce sens-là, oui.
06:44Mais vouloir l'imiter
06:46serait une erreur.
06:47Et quand on parle de comparer,
06:49de faire comme Darman,
06:51non.
06:52Vous n'y arriverez pas.
06:53J'essaie de passer un message.
06:54Vous entendez ce que vous êtes d'accord ?
06:55Totalement d'accord.
06:56C'est comme si tu veux jouer
06:57avec Platini
06:58alors que tu n'es pas Platini.
06:59Dans ce livre,
07:01je veux passer un message.
07:02Tout le monde ne peut pas réussir.
07:03Tout est possible.
07:04Et qu'il y a une force.
07:05Et que le génie,
07:06c'est très beau,
07:07mais le génie sans travail,
07:08ça ne vaut pas un clou.
07:09Oui, mais tout le monde
07:09ne peut pas réussir des affaires
07:11comme Jean-Claude Darman.
07:12Il faut quelques prédispositions,
07:14quand même.
07:15Quelques talents.
07:16Voilà.
07:17Mais c'est vrai aussi en sport.
07:18C'est pour ça que moi,
07:18j'aime bien le monde du sport
07:19parce qu'il est très hiérarchisé.
07:21Et c'est le seul domaine,
07:22le sport,
07:23où la hiérarchie n'est pas contestée.
07:24Autrement,
07:25dans tous les autres.
07:26C'est vrai.
07:27Mais bien sûr,
07:28là, dans nos domaines,
07:29on dit pourquoi Gauthier Levrette,
07:30il présente une émission
07:31et pas meilleure qu'un autre ?
07:32Pourquoi Georges Fenech,
07:33il est éditorialiste ?
07:34Vous voyez ce que je veux dire,
07:35mais je peux vous dire la même chose.
07:36Il y a plein de gens qui disent
07:37mais pourquoi Pro,
07:38il présente une émission
07:39et pas meilleure qu'un autre ?
07:39Oui, après on peut regarder
07:40aussi les audiences.
07:41Par exemple, Gauthier,
07:42quand il a pris la tranche,
07:43je ne sais pas les chiffres exacts,
07:44et maintenant, les chiffres,
07:46c'est aussi des données factuelles.
07:47Mais vous avez raison.
07:48Vous avez parfaitement raison.
07:49Et le juge de paix dans nos métiers,
07:51c'est éditorialiste.
07:51C'est les spectateurs.
07:52On parlait de Cyril Hanouna tout à l'heure.
07:54Cyril, il est un des rares
07:55dans ce métier
07:56à être capable de déplacer
07:57un public.
07:57Il arrive sur une chaîne comme ça
07:59et le public le suit.
08:00C'est un baromètre.
08:01Et le talent, c'est de plaire,
08:02comme dit l'autre.
08:03Il est 17h15.
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