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  • il y a 18 heures

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00:00On va commencer par ce qui se passe en Ariège.
00:02L'abattage a commencé, on le disait,
00:04quatre interpellations après des affrontements
00:06entre agriculteurs et forces de l'ordre la nuit dernière.
00:08C'était particulièrement tendu,
00:10on a entendu, on a écouté ces agriculteurs,
00:12on a entendu l'émotion, la colère du monde agricole
00:15qui rappelle certaines phrases,
00:18déjà entendues il y a quelques mois.
00:20Et face à eux, les forces de l'ordre,
00:22je le disais, on fait preuve de beaucoup de détermination,
00:25des interpellations, quatre, je le disais,
00:27et ces agriculteurs ont même été menacés
00:29de représailles financières.
00:31Écoutez, Rémi Baissé, président de la coordination
00:34rurale de l'Aude, au micro de Charles Lullier pour Europe 1.
00:37Vous savez pourquoi ils ont accepté l'abattage ?
00:39Parce qu'on les a menacés.
00:41On leur a dit, ce sera 5000 euros par jour
00:43de refus d'abattage.
00:44Ce sera interdiction de la PAC à vie,
00:47c'est-à-dire la ruine assurée de ces gens.
00:49Est-ce que pour nos délinquants,
00:51on leur dit, plus de prestations sociales à vie ?
00:53Est-ce que ce sont des délinquants là ?
00:55Ce sont juste des gens qui veulent sauver
00:57leur outil de travail.
00:57Et la mobilisation va continuer,
01:00elle va être encore plus dure.
01:01À vos yeux, Julie William Golnadel,
01:03est-ce que la comparaison que ce monsieur Baissé fait,
01:06c'est-à-dire entre des délinquants
01:08et des agriculteurs en colère
01:11parce que leur élevage va être abattu,
01:13est-ce qu'elle se justifie ?
01:15Je vous avoue mon embarras sur ce dossier-là,
01:18parce que je voudrais résister à la sympathie naturelle
01:23que m'inspirent les paysans d'aujourd'hui,
01:25y compris d'ailleurs la coordination rurale,
01:29et l'antipathie que m'inspire ce gouvernement
01:33et la méfiance générale, encore une fois,
01:36qu'il m'inspire.
01:37Cela étant, je vous confesse
01:39mon ignorance totale sur le problème de fond.
01:42Je suis incapable de vous dire
01:43s'il faut abattre le bétail,
01:48ce qui me contrarie aussi
01:49parce que c'est un végétarien qui vous parle,
01:51ou bien s'il faut passer par la vaccination.
01:55À partir de là,
01:56je vous demande l'indulgence
01:59de prendre mon temps.
02:01Je ne suis pas suffisamment savant sur la question,
02:06même s'il ne me plaît pas effectivement
02:07ce que j'apprends,
02:08à savoir qu'on menace financièrement les paysans.
02:11Mais encore une fois,
02:12sur le remède en question,
02:14abattage ou vaccination,
02:17je ne sais pas.
02:17Sur le remède,
02:18la ministre de l'Agriculture vient de s'exprimer,
02:20elle dit pour sauver toute la filière,
02:22l'abattage est la seule solution.
02:24Mais là où je vous interrogeais,
02:26c'est plus sur la fermeté de ces forces de l'ordre,
02:28sur ces images qu'on a vies hier,
02:30ces face-à-face tendues,
02:31ces quatre interpellations.
02:33Donc, voilà,
02:34cette réaction de manière implacable
02:36face à ces gens qui crient leur détresse,
02:39voire leur douleur.
02:40D'abord, les forces de l'ordre,
02:43elles sont là,
02:44elles écoutent les ordres du préfet.
02:47Donc, on ne peut pas s'en prendre à elles,
02:50pardon de le dire.
02:52Aux autorités en général, alors ?
02:54Pardon d'être légitimiste,
02:56légitimiste, même à l'égard d'un gouvernement
02:59que je n'aime pas.
03:00Il y a pire encore que ce qui se passe actuellement,
03:03ça serait le désordre total.
03:05La position que je prends est ingrate,
03:07mais créditez-moi au moins d'une certaine sincérité.
03:10Voilà.
03:11On va voir si Philippe Gère vous crédite de cette sincérité.
03:13Alors, je ne suis pas loin de vous rejoindre,
03:17je note tout de même que la répression
03:21sait s'exercer à l'égard des agriculteurs.
03:24Et encore une fois, ceux-ci,
03:26lorsqu'ils décident de manifester avec vigueur,
03:30ils sont extrêmement violents et dangereux.
03:33Je ne les sanctifie pas,
03:35même si des fibres familiales
03:37me rapprochent énormément de ces métiers
03:40admirables, j'entends le paysan, l'agriculteur.
03:45J'ai l'impression tout de même
03:48que ce qui manque à ce gouvernement,
03:50c'est la capacité,
03:53au lieu de procéder par décret d'autorité,
03:56d'engager des discussions tranquilles,
03:59même sur les modalités d'abattage de ces bêtes.
04:03Qui est du dialogue, en fait.
04:04Vous regrettez le manque de dialogue.
04:05Oui, parce que, pardon pour la banalité,
04:09il faut imaginer ces gens qui aiment leurs bêtes,
04:12qui voient être abattus une multitude d'animaux,
04:17alors que, par ailleurs,
04:18ils ont proposé un protocole
04:20qui, paraît-il, est inconvable
04:23par rapport à l'exportation.
04:25Je n'en sais pas aussi long que vous, Clélie,
04:28je n'ai pas vu en détail
04:29tout ce qu'il fallait penser de cette maladie,
04:32mais je me demande toujours,
04:34refusant la politique du pire,
04:36si on n'aurait pas pu trouver des moyens de compromis.
04:40Si on a des compromis très discutables
04:43sur le plan parlementaire,
04:45là, on devrait les imposer.
04:47Alors, pour mettre un élément de contexte,
04:48on en parlait un petit peu hors antenne,
04:50effectivement, je suis allée sur le site
04:51du ministère de l'Agriculture,
04:52et d'ailleurs, je vous conseille d'y aller comme ça,
04:54pour en savoir plus sur ce qu'était cette maladie,
04:56et comment on essayait d'éviter la contagion
04:58à d'autres troupeaux.
04:59Oui, on nous reproche d'être des ignorants.
05:02Voilà.
05:02Mais en tout cas, ce que disent
05:09le ministère de l'Agriculture et l'Union Européenne,
05:12parce que c'est un règlement aussi européen,
05:13c'est qu'une fois qu'il y a un cas,
05:15cette maladie est tellement contagieuse,
05:16et elle a une période d'incubation,
05:17je crois, de 28 jours, donc énorme.
05:19Vous voyez, je commence à en savoir-l'en,
05:21sur cette maladie.
05:22Il faut absolument abattre tout le troupeau.
05:25On devrait vous inviter plus souvent.
05:26C'est vrai qu'on prend le désarroi de ces agriculteurs.
05:30Après, est-ce qu'il y a des méthodes alternatives ?
05:33Est-ce qu'elles sont crédibles ?
05:35Effectivement, il faudrait peut-être demander
05:36à des spécialistes.
05:39Mais encore une fois, je vous interrogeais davantage
05:41sur la fermeté, sur cette absence peut-être de dialogue.
05:45Et puis sur cette colère du monde agricole,
05:47on a vu ce que ça a donné il y a plusieurs mois.
05:49Là, on a vu aussi qu'il y avait autour de l'exploitation
05:52concernée des agriculteurs mécontents,
05:54des voisins, mais pas seulement.
05:56Et que cette colère s'émet un petit peu
05:58dans le département,
05:59autour de différentes autoroutes aussi,
06:03notamment le chantier de la 69.
06:04Est-ce que là, il n'y a pas une colère agricole aussi
06:07qui peut redémarrer ?
06:08Je me demande s'il n'y a pas une constance
06:11dans l'exercice de l'autorité régalienne
06:15de ce gouvernement,
06:16comme peut-être d'autres avant lui.
06:19C'est que je le sens toujours très dur,
06:23très répressif, très vigoureux,
06:25à l'égard de groupes qui, tout à coup,
06:28s'abandonnent à la violence,
06:30mais qui ne sont pas naturellement accordés
06:33avec ce type d'activité.
06:35Tandis que je le trouve parfois très faible
06:38à l'égard de catégories de délinquants ou de criminels
06:42qui se sont fait une véritable industrie
06:45de la transgression.
06:46C'est très étrange.
06:48Je pourrais développer si,
06:50à l'égard des gilets jaunes,
06:52en tout cas, au début, c'était évident.
06:55Et c'est très étrange,
06:57comme si l'honnêteté qui défaille
06:59à un certain moment
07:00était plus grave pour les forces de l'ordre
07:03que le transgresseur permanent.
07:05Oui, parce que c'est clair qu'on ne conçoit pas
07:08cette violence et on ne l'accepte pas non plus.
07:10Cela dit, ces agriculteurs sont parfois
07:13à bout de force et à bout de nerfs
07:15face à difficultés et à leur vie.
07:18Je ne vous embête pas plus sur ce sujet.
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