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Crise agricole : «On s'est soumis au diktat et aux injections bruxelloises», dénonce Eric Revel
Europe 1
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il y a 1 jour
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00:00
Quasiment midi 5 sur Europe 1 et on poursuit notre édition spéciale
00:05
agriculture, industrie, les raisons de la colère, l'abattage d'un troupeau de bovins
00:10
en raison d'un cas de dermatose nodulaire contagieuse en Ariège a entraîné un face-à-face
00:14
vous le savez musclé entre les forces de l'ordre et quelques centaines d'agriculteurs hier soir.
00:19
On ne peut pas dire pas de pays sans paysans, préférence agriculturelle
00:23
et dans le même temps ne pas comprendre leur colère.
00:25
Quand on dit on abat des bovins, on abat aussi notre agriculture française.
00:30
En 1970, 1 500 000 exploitations agricoles étaient recensées.
00:36
50 ans plus tard, 390 000 exploitations en 2020.
00:41
Voilà ce qui se passe en France.
00:42
Le monde agricole est-il en train de crever ?
00:44
Pardonnez-moi de l'expression, mais vous avez en moyenne 300 à 600 suicides par an
00:49
chez les agriculteurs en France.
00:51
C'est 1 à 2 suicides d'agriculteurs par jour.
00:54
Vous dites Alexandre Jardin, c'est un carnage.
00:57
Alexandre Jardin, vous êtes président de l'association Légeux,
00:59
vous êtes avec nous pour cette édition spéciale.
01:01
Éric Revelle également est présent.
01:04
Et Sébastien Ligné, on est ensemble jusqu'à 13h en direct sur Europe 1.
01:09
Une parole libre et plurielle au 01 80 20 39 21.
01:14
Laurent Nouniez, ça aussi c'est un signal, annule sa venue au congrès du syndicat police Alliance.
01:20
En raison de la situation avec les agriculteurs, le ministre de l'Intérieur a annulé sa venue au congrès des syndicats de policiers Alliance.
01:27
Ce qui veut dire qu'il va suivre attentivement ce qui se passe.
01:30
Écoutons d'ailleurs Laurent Nouniez, il était l'invité d'RTL ce matin.
01:33
Il y avait évidemment des agriculteurs, des éleveurs.
01:36
Et puis on avait aussi quelques dizaines de militants de la mouvance ultra-gauche
01:38
qui ont été très en pointe pour empêcher les forces de l'ordre d'accéder à cette exploitation.
01:43
Il y a eu des interpellations.
01:44
En utilisant beaucoup de moyens d'obstruction, des barrages, des mises à feu
01:48
et puis surtout des prises à partie des forces de sécurité intérieure
01:50
qui nous ont obligés évidemment à intervenir.
01:53
Il y a eu des interpellations ?
01:54
Il y a eu quatre interpellations, oui.
01:56
Quatre interpellations. Et il y a eu des blessés ?
01:58
Il n'y a pas eu de blessés à ma connaissance.
02:00
Donc voilà, l'opération a été menée, ça s'est passé dans la durée.
02:04
Et puis ensuite les forces de l'ordre ont pu accéder à l'exploitation
02:07
pour que les opérations puissent débuter.
02:09
Mais je veux vraiment redire que là on est vraiment dans des mesures de protection de notre élevage
02:12
qui passent par...
02:14
Protection certes, monsieur le ministre, mais on a quand même vu des blindés,
02:16
renverser des voitures.
02:17
Est-ce que l'usage de la force n'a pas été un peu disproportionné ?
02:19
Non, mais vous aviez des voitures qui empêchaient l'accès.
02:22
Vous aviez des manifestants qui prenaient à partie les forces de sécurité intérieure.
02:26
J'insiste, on a très largement repéré
02:28
plusieurs dizaines de militants de la mouvance ultra-gauche
02:31
qui ont commis des exactions contre les forces de l'ordre.
02:35
Alors visiblement, il y avait des militants de l'ultra-gauche
02:39
mais il y avait aussi une grande, très grande majorité d'agriculteurs.
02:42
Écoutez ce témoignage, c'est un agriculteur en colère
02:45
qui a été blessé avec une grenade.
02:48
Alors vous allez juste l'entendre, mais l'image là aussi elle est saisissante.
02:51
Vous voyez sur l'image, on voit sa main ensanglantée.
02:55
Écoutez.
02:55
Qu'est-ce qui s'est passé ?
03:25
Ce témoignage là aussi, on a envie de pleurer.
03:28
J'aime la France, j'aime mon pays, je travaille et je me fais balancer des grenades sur la gueule.
03:32
Depuis le début de l'émission, je suis partagé entre la tristesse et la colère.
03:35
Je ne sais pas lequel des deux sentiments prend le pas sur l'autre,
03:39
mais je dirais que c'est la colère.
03:40
Parce qu'en réalité, les chiffres que vous citez, Elliot,
03:43
ça aboutit à une situation catastrophique pour l'agriculture française
03:47
qui, pardon, vous avez eu le bon verbe, est en train de crever.
03:50
Vous savez que pour la première fois depuis 50 ans,
03:52
le déficit commercial agricole en France va être une réalité.
03:56
C'est-à-dire qu'on importe plus de produits pour se nourrir qu'on en exporte.
04:00
La moitié des fruits et légumes en France sont importés.
04:03
C'est de la folie.
04:05
60% de la viande bovine est importée.
04:07
Et je ne parle même pas de la signature du Mercosur
04:09
qui va nous faire rentrer du bovine argentin
04:13
qui ne sera pas produit avec les mêmes normes sanitaires que les nôtres.
04:17
La volaille, on perd un terrain conciliable.
04:20
Un poulet sur deux.
04:21
Les pays producteurs, c'est la Pologne, c'est l'Espagne, c'est l'Allemagne,
04:25
la France est absolument hors de contrôle.
04:28
Mais l'abattage, il faut quand même le dire,
04:30
on n'a pas à prononcer le mot suffisamment.
04:32
L'abattage d'un troupeau où il y a un cas,
04:35
c'était une réglementation européenne.
04:38
On s'est soumis aux dictats et aux injonctions bruxelloises
04:42
sur ce sujet comme sur le sujet qu'on abordera tout à l'heure, Elliot.
04:45
Sur Brandt.
04:46
Sur Brandt.
04:46
Et l'industrie française.
04:48
Et si vous rajoutez là-dessus le fameux principe de précaution,
04:51
bien sûr qu'on est nous les consommateurs pour consommer des produits
04:54
qui nous permettent d'être en totale confiance,
04:57
mais le principe de précaution qu'on a mis dans la Constitution sous Chirac,
05:01
plus les règlements européens qu'on transpose en France,
05:05
aboutissent à cette situation.
05:06
Et la culture administrative de merde.
05:08
Je vais vous dire, je me permets de faire un lien quand même,
05:11
alors vous allez peut-être trouver ça un peu gros mon cher Elliot,
05:13
mais au moment où on est en train de mettre à genoux l'agriculture française,
05:18
on signe à tour de bras des traités de libre-échange avec des pays
05:23
qui vont nous envoyer de la viande, du soja, etc.
05:28
Et c'est pour ça que les agriculteurs français sont fous de rage, Alexandre Jardin.
05:32
Mais vous pouvez transposer cette situation sur un bon nombre de secteurs.
05:37
Prenez le secteur du textile.
05:39
Il y avait une commission d'enquête parlementaire,
05:41
j'ai entendu l'un des représentants du prêt-à-porter féminin.
05:44
Vous savez ce qu'il dit ?
05:45
Il a dit qu'il y a 47 millions de Françaises et de Français à qui on vend de la merde.
05:49
C'est son expression.
05:50
Et il l'a dit, pardonnez-moi de le dire ainsi,
05:53
parce qu'en fait on va vendre du textile qui vient d'Asie ou d'Amérique,
05:57
alors qu'on a un textile de qualité en France,
05:59
sauf qu'il coûte plus cher.
06:00
Mais avec ce fameux libre-échange,
06:02
avec ce fameux libre-échange,
06:06
si vous proposez effectivement un produit 4-5 fois moins cher,
06:11
avec des Français qui se serrent la ceinture,
06:13
ils sont contraints, forcés, en quelque sorte, d'aller vers ce terrain-là.
06:16
Alexandre Jardin, peut-être revenir aussi sur la perte de souveraineté,
06:19
et le peuple n'a plus la main sur ce qui se passe.
06:23
On n'a plus la main, et la perte de souveraineté alimentaire,
06:26
là on touche au fondamental.
06:28
Parce que c'est quand même ce qu'on en a besoin 3 fois par jour.
06:31
On en a besoin 3 fois par jour.
06:33
Donc on est en train de perdre le sens.
06:37
Nos élites parisiennes, complètement hors-sol,
06:39
ont décidé de s'en remettre au marché mondial,
06:41
pour nourrir les Français.
06:43
C'est de la folie.
06:45
Au moindre coût de tabac, de crise internationale,
06:50
on mange quoi ?
06:52
Et j'insiste, les Français ne le savent pas,
06:54
nous n'avons pas de stock stratégique.
06:56
Parce que l'adhésion à l'OMC
06:58
nous impose des règles
06:59
qui sont si contraignantes,
07:02
et l'Europe nous impose des règles
07:03
qui sont si contraignantes,
07:04
que nous n'avons pas de stock de sécurité.
07:08
Les gens ne le savent pas.
07:09
Parce que c'est assimilé,
07:11
ça peut être assimilé à de la subvention déguisée.
07:13
Donc on est coincé dans des trucs de barjots
07:16
qui nous mettent...
07:18
On est en train d'entrer dans la zone de danger.
07:23
Et donc, ne croyez pas une seule seconde
07:26
les médias qui essaieront de vous faire croire
07:28
que cette crise est passée.
07:30
Ce qui se passe aujourd'hui, c'est le tout début.
07:32
Elle ne fait que commencer.
07:34
Mais la tartufferie XXL,
07:35
c'est que l'année dernière,
07:36
il y avait juste des élections européennes.
07:37
Ils sont tous passés devant les agriculteurs,
07:41
se mettent sur une botte de foin
07:42
pour leur promettre la préférence agriculturelle,
07:45
pour vous dire pas de pays sans paysans,
07:47
pour vous dire que le paysan,
07:49
c'est le poumon de la France.
07:51
Mais vous imaginez...
07:53
Et ils vont signer le Mercosur.
07:54
C'était le sujet de l'élection.
07:57
On nous expliquait,
07:59
après les européennes,
08:00
plus rien ne sera pareil pour les agriculteurs.
08:02
Vous verrez.
08:03
Et rien n'a changé.
08:04
Et quand Alexandre Jardin parle de la perte de sens,
08:06
c'est très important.
08:07
Parce que, pardon,
08:08
mais on en parlait avec Géraldine pendant la pause,
08:10
mais quand vous avez toutes ces injonctions
08:12
à arrêter de manger de la viande,
08:14
c'est pas bien.
08:15
Vous avez un climat autour de l'agriculture française,
08:17
notamment pour ce qui concerne la viande,
08:19
qui est déplorable.
08:20
Vous ajoutez à ça,
08:21
on a parlé évidemment des conditions de travail,
08:23
les suicides.
08:23
On pourrait ajouter la quasi-impossibilité,
08:26
aujourd'hui,
08:26
de transmettre son chapitre,
08:31
son agriculture,
08:32
son exploitation,
08:33
à son enfant.
08:33
Évidemment,
08:34
on peut les comprendre,
08:35
vous avez plein d'enfants aujourd'hui,
08:36
qui n'ont pas envie de reprendre l'exploitation
08:38
du père et de la mère,
08:39
parce que vous travaillez au SMIC,
08:41
si ce n'est moins.
08:42
Les 35 heures,
08:43
vous les avez fait le mardi midi.
08:45
Quand vous finissez votre journée à 18h,
08:47
vous tapez 4 heures de paperasse
08:49
dictées par Paris et Bruxelles.
08:52
Vous avez des contrôles permanents
08:54
des normes agricoles ridicules.
08:56
Donc oui,
08:56
il y a une perte de sens,
08:57
parce que ces gens-là,
08:58
on a l'impression qu'ils travaillent pour rien.
09:00
Je suis désolé.
09:01
Et quand vous avez la publicité,
09:02
notamment,
09:03
qui rabâchent à longueur de journée
09:04
de la bouffe dégueulasse,
09:06
pardon l'expression,
09:07
en supermarché,
09:08
alors que vous avez des agriculteurs français
09:10
qui se battent tous les jours
09:11
pour tenter de nourrir les Français
09:12
avec des prix
09:14
qu'ils tentent de limiter au maximum
09:15
avec des marges minimums,
09:17
oui,
09:17
il y a une perte de sens.
09:18
11h13 sur Europe 1,
09:19
on est en direct pour Elliot de Vallée.
09:21
Vous,
09:21
chers auditeurs,
09:22
prenez la parole.
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