- il y a 12 heures
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00– Signe et consigne avec ce soir la députée de gauche, députée de Paris,
00:08membre du mouvement L'Après, Daniel Simonnet, bonsoir.
00:10– Bonsoir.
00:11– Avec Charles Consigny, bonsoir Charles.
00:13– Bonsoir.
00:13– On va évoquer avec vous cette proposition des députés socialistes
00:17qui veulent élargir l'encadrement des loyers,
00:20ce qu'on appelle les zones sans tension locative.
00:23Alors au départ, c'est en 2019 que 72 communes,
00:27donc à titre expérimental, on dit on encadre les loyers afin de modérer les hausses.
00:34Est-ce qu'il faut généraliser l'encadrement des loyers, Charles Consigny ?
00:37– Et j'espère qu'après, on fera les 15 heures de travail par semaine
00:41proposées par Émeric Caron dans la série des propositions de la gauche qui va de l'avant.
00:46Moi, je suis évidemment opposé à cette mesure.
00:51Je pense que l'économie administrée ne nous a fait que trop de mal en France.
00:57Et qu'on n'a que trop d'encadrement, de règles, de plafonds,
01:02que l'État se mêle déjà beaucoup trop de la vie de la société.
01:06J'observe qu'il y a beaucoup de villes, effectivement,
01:09où les loyers ont beaucoup augmenté.
01:11C'est le cas à New York, c'est le cas à Londres.
01:14C'était le cas jusqu'il n'y a pas très longtemps à Moscou.
01:17Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui compte tenu du contexte,
01:19mais c'était une ville très chère pour l'immobilier.
01:22Je n'ai pas eu l'impression que New York se soit particulièrement déclassée
01:26par rapport aux grandes capitales, ni Londres.
01:30Et donc, voilà, moi je suis pour laisser faire le marché,
01:33même quand le marché est dur pour certains.
01:39Je pense que, par exemple, une ville comme Paris
01:41n'a pas forcément vocation à être suradministrée.
01:46Je pense qu'elle l'est déjà.
01:47– Vous êtes dans votre cohérence libérale.
01:50– Tout à fait.
01:51Non, je pense au contraire que la question du logement
01:54est une question centrale.
01:55C'est souvent la première préoccupation des Françaises,
01:57des Françaises, surtout dans les grandes villes
01:59où les loyers ont explosé.
02:01Et pour nous, il y a un principe.
02:03Le logement doit être considéré comme un bien commun
02:05et le droit au logement doit l'emporter
02:08sur le droit de spéculer sur le logement.
02:10En clair, le logement pour nous n'est pas une marchandise
02:12comme une autre sur l'étale du banquier
02:14sur lequel on peut faire des profits.
02:17– L'encadrement des loyers, là, pour l'instant,
02:19il était à titre expérimental.
02:21Et en fait, cette expérimentation,
02:22elle va prendre fin dans un an exactement.
02:25Fin novembre 2026, il n'y a pas une nouvelle loi.
02:28Et donc, ce que nous discutons en ce moment
02:30dans le cadre de la niche du groupe socialiste,
02:32mais avec le groupe écologiste et social
02:35et en même temps le sénateur Yann Brossat communiste,
02:38on avait aussi travaillé une proposition de loi.
02:40Notre idée, c'est de pouvoir à la fois
02:42pérenniser l'encadrement des loyers
02:45et permettre sa généralisation.
02:47Alors, je m'explique.
02:48Permettre aux maires qui le souhaitent,
02:50qui estiment que dans leur commune, il y a une tension
02:52et qu'à un moment donné, l'accès au logement
02:55est entravé du fait de la spéculation
02:58et de l'explosion des loyers,
02:59le maire doit pouvoir engager
03:02l'encadrement des loyers.
03:04– Il n'y a pas de caractère obligatoire,
03:05c'est-à-dire que c'est aux maires de décider.
03:06– Exactement.
03:07Et à la veille des élections municipales,
03:08je trouve que c'est un bon débat.
03:09– Et on a vu que c'est des maires de grandes villes
03:10qui ont décidé, Paris, Lyon, Marseille, Lille,
03:13là où il y a de la tension.
03:15– Ce qui est intéressant,
03:15ce qui est intéressant,
03:17c'est que des maires écolos et plutôt des maires de gauche.
03:18– Écoutez, je pense qu'on va être surpris
03:20et je pense que ce sera intéressant de voir
03:22au moment du débat sur les municipales,
03:24il est possible que vous ayez aussi des maires de droite
03:26qui se rendent compte que leurs habitants
03:29en ont marre de ces loyers qui explosent.
03:31– Mais ça ne laisse pas le propriétaire ?
03:33– Comment ? Écoutez, de quoi on parle ?
03:35– Le propriétaire, il a parfois un crédit à rembourser,
03:38il a aussi des charges.
03:39– Il ne faut pas se mentir,
03:40il y a des intérêts qui sont là manifestement pas convergents
03:44entre les multipropriétaires
03:45qui ont intérêt à essayer de pouvoir faire augmenter les loyers.
03:48– Il n'y a pas que des multipropriétaires.
03:50– Non, mais par contre, il y a quand même des multipropriétaires,
03:53je peux vous donner les chiffres.
03:55L'INSEE dit que les multipropriétaires
03:56possèdent 68% des logements qui sont en location.
04:01Et donc 3,5% des ménages seulement
04:04possèdent plus de 5 biens immobiliers.
04:06– Mais on voit que le gros du parc locatif privé,
04:10il est voué à la spéculation.
04:11S'il n'y a plus l'encadrement des loyers à Paris,
04:13comme le souhaite notamment Rachida Dati dans son programme,
04:16elle veut arrêter l'encadrement des loyers,
04:17elle est libérale, macroniste, en cohérence avec ce que vous dites,
04:20et bien les gens vont perdre plus de 140 euros par mois
04:24d'après la PUR, l'agence parisienne de l'urbanisme.
04:28Et les autres communes aussi auraient une baisse
04:30au moins de 4,4% des loyers.
04:32Donc sur la question du pouvoir de vivre des Françaises et des Français,
04:35le loyer c'est le premier poste de dépense.
04:37– Oui, mais d'accord, mais moi je ne vois pas au nom de quoi
04:41le logement, comme vous dites, ne devrait pas être une valeur marchande.
04:47Vous dites qu'on ne devrait pas pouvoir faire de profit sur le logement,
04:50mais dans ce cas-là, pas non plus sur la nourriture,
04:53pas non plus sur la santé, pas non plus sur l'école,
04:57pas non plus sur le transport, pas non plus…
04:59– Vous avez un petit peu déformé ma phrase,
05:00je dis que le droit au logement doit l'emporter
05:02sur le droit de spéculer sur le logement.
05:04– Non, non, non, j'ai noté votre phrase, je l'ai noté,
05:06alors c'est bien si vous revenez dessus,
05:08moi j'ai entendu que vous ne vouliez pas faire de profit sur le logement,
05:11je ne vois pas au nom de quoi il faudrait faire.
05:15Oui, mais dans ce cas-là, on ne fait de profit sur rien.
05:17Dans ce cas-là, on ne fait de profit sur rien.
05:19Je sais que c'est sans doute l'horizon dont vous rêvez,
05:21puisque vous êtes allié au communiste Yann Brossat pour faire ça.
05:25Quelle honte quand même !
05:27– Pourquoi ? Quelle honte ?
05:29– Parce que se réclamer du communisme, c'est une honte en réalité.
05:34Bien sûr, je suis désolé de vous le dire,
05:36c'est une idéologie criminelle dans l'histoire.
05:37– Écoutez, dans l'histoire c'est une idéologie criminelle.
05:40– La résistance, c'est la résistance,
05:42et la victoire contre les nazis n'ont pas du tout contribué à cela.
05:46Mais vous êtes en pleine dérive extrêmement atteinte,
05:49franchement, reprenez-vous.
05:50– Le communisme, c'est une idéologie criminelle.
05:54– Mais absolument pas.
05:55– Oui ou non, dans l'histoire.
05:56– Absolument pas.
05:56– Mais bon, Staline, tout ça, la RDA, ça n'a pas existé.
06:01– Parce que vous croyez que les communistes aujourd'hui sont d'accord
06:03avec Staline, la RDA, les goulags, tout ça.
06:05– Ça n'a pas existé.
06:06– Vous pensez cela ?
06:07– Vous pensez que quand le général de Gaulle a fait
06:09la sécurité sociale avec les communistes,
06:13vous croyez qu'il l'a fait avec Staline ?
06:14– Non mais je trouve que se réclamer du communisme aujourd'hui,
06:17c'est un peu spécial.
06:18Et d'ailleurs, quand j'écoute M. Brossat,
06:20quand il parle par exemple de Cuba,
06:22et qu'il nous explique que la situation est tout à fait nuancée à Cuba,
06:25puisque c'est son propos,
06:27j'estime qu'il soutient un régime criminel
06:30et qu'il est dépositaire d'une idéologie criminelle.
06:32– En tout cas, je vois que vous êtes sorti de la question du logement.
06:33– Je reviens à la question du logement.
06:35Non, mais non, pas du tout,
06:36parce que moi, je n'ai pas envie qu'on vive dans des col-causes
06:39et dans des sauf-causes.
06:40– En ce moment, est-ce que vous croyez que Paris est un col-caus,
06:41– Excusez-moi, oui, tout à fait.
06:43– Oui, tout à fait, je pense tout à fait que sous Hidalgo,
06:45Paris, les Parisiens ne sont pas libres.
06:47Ça, je le pense tout à fait, d'ailleurs, je le vis tous les jours.
06:50Mais par ailleurs, les villes dans lesquelles il n'y a pas d'encadrement des loyers…
06:54– Oui, comme Nice, par exemple, Cannes, où il y a l'explosion des loyers.
06:57– Mais alors, qu'est-ce que ça peut faire ?
06:58– Ah, c'est pas grave, les gens ne peuvent pas habiter.
07:01– Mais ils vont habiter, d'ailleurs.
07:02Il y a plein de problèmes de désertification dans notre pays aussi.
07:06– Oui, c'est vrai.
07:07– Mais oui, excusez-moi, Madame Simonnet, vous avez parlé longtemps.
07:09les bobos qui peuplent le 11e arrondissement de Paris,
07:13avec des loyers plafonnés,
07:14ils peuvent parfaitement aller s'installer à la campagne.
07:16On déplore le fait qu'il n'y ait plus de médecins à la campagne,
07:19qu'il n'y ait plus de commerces à la campagne,
07:21qu'il y ait du dépeuplement dans beaucoup de petites villes et de villages.
07:25Voilà, à l'heure du télétravail, une occasion…
07:28– Parce que vous croyez que tous les emplois sont en télétravail, M. Consignor ?
07:31– Il y en a beaucoup, et croyez-moi que les emplois…
07:33– Surtout si on travaille 15 heures par semaine.
07:35– Oui, surtout si on est à 15 heures par semaine.
07:37– Ou 15 heures qu'on fait en une journée.
07:39– Les emplois des gens qui habitent dans les villes,
07:44dans le centre, qui bénéficient des politiques
07:46que vous voulez mettre en œuvre,
07:48il y en a beaucoup qui, effectivement, sont délocalisables.
07:52Enfin, sont localisables en télétravail.
07:54– Vous êtes pour la délocalisation de celles et ceux
07:57qui ne peuvent plus travailler du travail.
07:58– Oui, je suis pour la délocalisation du bobo en télétravail à la campagne.
08:00Et deuxième élément, je voudrais quand même dire,
08:02il faut construire des logements.
08:04Moi, je suis pour la…
08:05Là, on a juste à côté d'ici la…
08:06– C'est peut-être un problème d'offre locative, surtout.
08:08– Moi, j'étais opposé à cette Tour Triangle
08:11parce que je la trouvais laide.
08:12– Moi aussi.
08:13– Moi, pour d'autres raisons.
08:14– Là, elle se termine.
08:15– Elle n'est pas si laide.
08:16– Elle est totalement énergivore.
08:18– C'est juste à côté.
08:19– Ça a été poussé, d'ailleurs, par la maire socialiste de Paris.
08:22– Et j'étais en désaccord.
08:24– Je suis favorable à ce qu'on construise des logements.
08:27– Des tours.
08:27– Pas forcément des tours.
08:30– Vous savez que ce n'est pas préaliment des bureaux
08:31qu'il y a dans cette Tour Triangle.
08:32C'est surtout des bureaux, ce n'est pas des logements.
08:35– Madame Simonnet.
08:35– Mais regardez à la Défense où tous ces bureaux vont se libérer.
08:38– Les détracteurs de cet encadrement disent
08:41que ça fait baisser l'offre locative.
08:43Ça a retiré du marché beaucoup de logements
08:45parce que les propriétaires ne veulent plus louer.
08:47– Mais bien sûr, on ne peut plus louer à l'apparition à Paris.
08:48– Alors que peut-être que le problème des loyers exorbitants,
08:51c'est parce qu'il n'y a pas assez d'offres, en fait.
08:53Et donc forcément, ça fait monter les prix.
08:55– Ce qui est intéressant, c'est qu'il a été montré
08:58qu'en fait, les deux ne sont absolument pas corrélés.
09:00D'ailleurs, beaucoup de villes qui n'ont pas eu affaire
09:02à l'encadrement des loyers, je pense par exemple
09:04à la ville de Toulouse, Nice, Strasbourg,
09:07on pourrait en citer d'autres,
09:08il n'y a pas eu d'encadrement des loyers
09:09et ils ont connu le même problème.
09:11Parce qu'en fait, il y a une autre problématique sur la ville
09:12qui organise la rareté des logements,
09:16c'est à la fois la vacance spéculative,
09:19les logements touristiques,
09:22et puis il y a aussi un développement
09:23du recours aux résidences secondaires.
09:26Par exemple, chaque année à Paris,
09:27vous avez 8000 logements
09:28qui sortent du parc locatif privé
09:30et qui deviennent résidences secondaires.
09:32– J'imagine que vous voulez légiférer là-dessus aussi.
09:33– Tout à fait.
09:34– Ah, voilà.
09:35– Je vais vous donner un exemple.
09:35– On va interdire aux Américains
09:37d'avoir un appart à Paris, par exemple.
09:39– En fait, c'est par exemple le Canada.
09:40Le Canada a été confronté dans ces grandes villes
09:42à ce problème-là.
09:43Donc le Canada, c'est pas Cuba, on est d'accord.
09:46– Non, mais avec Trudeau, c'est un peu Paris quand même.
09:48– Ah, d'accord.
09:48– Oui, Trudeau, il était un tout petit peu woke quand même.
09:50– Donc le Canada, pour vous, et voilà.
09:53– Ils se sont faits bouffer par le wokeisme.
09:56– Ils ont augmenté très fortement
09:57la taxe sur les résidences secondaires,
09:59ce qui a permis aux parcs locatifs
10:01de retrouver du logement alloué.
10:04Ça, c'est important.
10:05Et ce qui est vrai aussi, c'est que j'estime
10:06que les appartements vacants,
10:09les immeubles vident depuis X temps,
10:11il y a une loi de réquisition,
10:13elle avait été appliquée par notamment Jacques Chirac,
10:15qui n'était pas spécialement un adepte.
10:17– C'était il y a un petit moment maintenant.
10:18– Exactement, il n'était pas un adepte
10:19de Lénine, Trotsky, Staline.
10:21– Non, mais c'était la droite de gauche quand même.
10:23– Et Jacques Chirac avait appliqué la loi de réquisition
10:26parce que justement, il estimait que
10:27quand il y a autant de personnes
10:29qui sont soit sans logement, soit mal logées
10:32et qu'il y a des immeubles vides,
10:33simplement parce que c'est l'organisation de leur rareté
10:36et de leurs valeurs spéculatives,
10:38– Mais en l'occurrence, la mairie de Paris,
10:39madame Simonnet, elle réquisitionne déjà beaucoup de logements.
10:42– Pas du tout, aucun.
10:43Donc là, ce qu'on proposera, c'est justement,
10:45moi je souhaite en tout cas apporter aussi cette mesure,
10:48c'est de permettre aux communes d'avoir le plein pouvoir
10:52d'appliquer la loi de réquisition
10:54parce qu'aujourd'hui, elles sont bloquées par les préfectures.
10:57– Oui, mais moi…
10:58– Ce n'est pas une atteinte au droit de propriété ça ?
11:00– Non, mais d'abord, évidemment,
11:01mais ça, le droit de propriété, madame Simonnet,
11:03veut l'abolir, donc de toute façon, c'est…
11:06– C'est pourtant, c'est dans la suite du programme ?
11:08– Non, moi je suis locataire, locataire dans le privé, ouais.
11:11– La suite du programme, c'est l'abolition du droit de propriété.
11:13Moi, tout ça, si vous voulez, why not ?
11:16Je pense que ce sont des vieilles lunes
11:18qui, malheureusement, sont en complet décalage
11:21avec la réalité du monde
11:22et contribuent à durablement déclasser un pays comme la France, c'est tout.
11:27Moi, je pense que Paris doit rester une ville attractive
11:30dans laquelle on peut circuler,
11:31dans laquelle on construit des logements,
11:33dans laquelle on n'emmerde pas les gens
11:35qui ont une résidence secondaire
11:36et dans laquelle on laisse les propriétaires loués au prix qu'ils veulent.
11:40pour que celles et ceux qui travaillent dans Paris
11:43puissent habiter aussi Paris
11:45et que toutes celles et ceux qui vont dans leur ville
11:48puissent être protégées
11:49et qu'il y ait donc cet encadrement des loyers
11:51qui a fait ses preuves
11:52et qui permet d'économiser jusqu'à 1700 euros.
11:56– D'ailleurs, Simone, regardez la Tour Trian
11:57pour ceux qui ne suivent pas le temps de Paris.
11:58– C'est à quelques encablures d'ici.
12:00– Qu'est-ce que vous aviez contre la Tour Trian ?
12:02– En fait, à la fois, les tours de grande hauteur
12:05sont totalement énergivores.
12:06Donc, d'un point de vue de…
12:08– Ce n'est pas très écolo.
12:09– Exactement, ce n'est absolument pas écolo.
12:10C'est une dépense énergétique énorme.
12:13En plus, c'est surtout une Tour faite essentiellement de bureaux.
12:16Or, on a un problème vraiment de spéculation des bureaux
12:19et de bureaux vides en quantité.
12:22– On pourrait y faire des appartements.
12:24– Exactement, ce n'est pas si simple
12:26de transformer les bureaux en logements.
12:28Mais en tous les cas, c'est un impératif.
12:29Il faut transformer les bureaux vides en logements.
12:30– À la défense qui est sur la ligne 1,
12:33on pourrait y faire beaucoup d'appartements
12:35et ça éviterait de faire l'encadrement des loyers.
12:37– Alors, moi, je propose qu'on fasse les deux, voyez-vous.
12:40Et en tous les cas, cette question de l'encadrement des loyers,
12:42c'est en débat en ce moment à l'Assemblée nationale.
12:44– Ça va passer ?
12:45– Le gouvernement est assez hypocrite sur le sujet.
12:48Il ne dit pas oui, il ne dit pas non,
12:49mais il dit qu'il faut attendre un rapport.
12:51Bon, or, il y a déjà eu une mission flash,
12:52on a les éléments sur le sujet, il ne faut pas traîner
12:54parce qu'on sait qu'un texte de loi,
12:56il faut qu'il passe à l'Assemblée, il faut qu'il passe au Sénat.
12:58Donc, le temps des navettes,
13:00si on veut être dans les temps avant l'an prochain,
13:02il faut soutenir cet encadrement des loyers
13:04et ce sera un vrai débat pour les municipales, voilà.
13:07Et on verra les communes, les candidats comme Rachida Lati
13:10qui sont, pour que les gens payent plein pot
13:12et ne puissent plus payer leurs loyers
13:14avec une situation où il y a une explosion des expulsions locatives
13:17du fait de la cherté du logement
13:19et les listes de gauche qui souhaitent l'encadrement des loyers.
13:21– Parmi les propositions, il y a celle-ci,
13:23qui vient d'un député socialiste,
13:25qui est de généraliser l'encadrement des loyers,
13:28elle est en débat.
13:28Et puis, il y a des propositions qui sont jetées dans le débat, comme ça.
13:30Et notamment celle d'Emeric Caron, député de la France Insoumise,
13:33qui estime qu'on pourrait réfléchir,
13:36dans le cadre du partage du travail,
13:38à travailler 15 heures par semaine.
13:40Alors, 15 heures, je ne sais pas, en une journée,
13:41par exemple le lundi, puis après on est en congé à partir du mardi.
13:44– Non, c'est 3 heures du lundi, 3 heures 5 jours, du lundi au vendredi.
13:47– On fait 3 heures pendant 5 jours, 5 heures pendant 3 jours,
13:50enfin on se débrouille.
13:51Qu'est-ce que vous en pensez, M. Consigny ?
13:53– Je suis impatient de savoir ce qu'en pense Mme Simonnet.
13:55Moi, je pense qu'Emeric Caron confond sa propre situation
13:58avec celle des Français.
14:00J'imagine, vu le niveau de ses propositions,
14:02qu'il ne travaille pas beaucoup de plus que 15 heures par semaine.
14:06Je pense qu'il est même très en dessous.
14:08Voilà, moi, ce que je vois,
14:10c'est que la France est en train de disparaître.
14:13Elle s'efface de la scène mondiale.
14:15Elle n'existe plus aux yeux du monde.
14:17– Est-ce qu'il y a pas une tendance quand même à moins travailler,
14:19puisqu'on annonce l'intelligence artificielle, la robotique ?
14:22– Dans les pays qui déclinent, bien sûr,
14:24mais je vous invite à aller voir ce qui se passe aux États-Unis,
14:27en Chine, en Allemagne même, dans les pays dynamiques,
14:31on bosse, ça charbonne, parce qu'on n'a rien sans rien.
14:34Et la tendance en France à cette espèce de slow life,
14:38on se recroqueville sur son petit bien-être,
14:43on a 6 mois de congés paternités.
14:48– Il y a une proposition de 5 ans de congés paternités
14:50qui a été faite par Imerica en France.
14:51– Voilà, 5 ans de congés paternités, mais bien sûr.
14:54Vous voyez, avec mes 6 mois, j'étais déjà Margaret Thatcher.
14:58Lui, il veut 5 ans, évidemment.
15:00Si vous voulez, cette tendance générale à ne plus rien foutre,
15:03moi je veux bien, mais comment ça se passe en pratique ?
15:05Qu'est-ce qui se passe ?
15:07C'est que c'est une minorité qui finit par porter
15:10tout l'effort national.
15:11Et c'est ça aujourd'hui qui se passe en France,
15:13c'est que vous avez une minorité de gens
15:14qui continuent à travailler,
15:16qui continuent à s'emmerder à travailler,
15:18et qui sont surtaxés.
15:20Prenez les chiffres de la fiscalité
15:22sur les classes moyennes, classes moyennes supérieures.
15:25En réalité, ce sont elles qui portent ce pays sur leurs épaules.
15:28Donc moi, je veux bien toutes ces propositions.
15:31Honnêtement, là, on est dans le cadre d'une proposition
15:32qui est quand même à la frontière de la stupidité.
15:35Je veux bien qu'il y ait de l'idéologie,
15:37mais enfin de l'idéologie à quand même l'erreur bête et méchante.
15:40Là, on est plus quand même dans l'erreur.
15:42Moi, ça m'inquiète parce que ce qui nous guette,
15:45c'est le déclassement de notre pays.
15:46Et après, même ce à quoi vous tenez,
15:48le système social, le système des retraites,
15:51les services publics,
15:53tout ça, ça s'écroulera quand il n'y aura plus personne pour le financer.
15:57Et je crains qu'on y soit déjà, malheureusement,
16:00et donc ça ne fera qu'aggraver notre situation.
16:02Vous êtes pour la réduction ?
16:04Franchement, ça n'engage que lui.
16:05Donc il a besoin d'exister.
16:06Mais vous êtes pour une réduction globale du temps de travail.
16:08Ce qui n'a strictement rien à voir.
16:10Aucune des organisations syndicales ne demande ça aujourd'hui.
16:12La question de la réduction du temps de travail est par contre une question sérieuse.
16:17Que ce soit la question du retour aux 35 heures,
16:20de la réduction dans la vie et de la retraite à 60 ans sont des choses sérieuses.
16:24Ça, vous êtes pour ?
16:25Bien sûr, je suis totalement favorable.
16:26La question de la répartition des richesses,
16:29aujourd'hui, on voit bien que la part de la richesse produite
16:34a explosé dans les mains du capital
16:36et dans la redistribution de dividendes
16:38au détriment de la redistribution du travail.
16:41Donc il y a des rééquilibrages à faire là-dessus.
16:42Mais ce n'est pas en réduisant le temps de travail qu'on changera ça.
16:45Et je pense que la question centrale en ce moment,
16:47elle est aussi la question du sens au travail.
16:49Il faut retrouver le sens au travail.
16:51Et aujourd'hui, il y a beaucoup trop de souffrance au travail.
16:54C'est un sujet qui est insuffisamment abordé,
16:56que ce soit dans l'hémicycle...
16:58Est-ce que c'est dû à la durée du temps de travail
17:01ou plutôt à l'intérêt du travail en lui-même ?
17:04C'est surtout dû à la rémunération.
17:06C'est lié à plusieurs choses, ça.
17:09Il y a évidemment la question...
17:10C'est lié au fait que les gens se font bouffer leur salaire.
17:12Vous avez parlé pendant super longtemps.
17:13Laissez-moi parler un peu, quand même.
17:15Donc je pense que, bien sûr, la question de la redistribution des richesses
17:18et de l'augmentation des salaires est une question prénante.
17:20Il y a le sens du travail aussi.
17:21Il y a une précarisation.
17:23Il y a une paupérisation dans le travail.
17:25Ça, ce n'est pas normal qu'on ait des personnes
17:26qui n'arrivent pas à vivre des revenus de leur travail.
17:29Et sur la question du sens au travail,
17:31il y a vraiment un problème, là pour le coup,
17:35d'évolution de la nature du travail dans le management,
17:38dans l'absence de démocratie dans le collectif de travail.
17:41Vous parliez tout à l'heure très rapidement
17:43par exemple de l'intelligence artificielle.
17:45Moi, j'ai beaucoup écouté les organisations syndicales
17:47sur des entreprises qui ont utilisé,
17:50et qui se sont mis à l'intelligence artificielle
17:52sur une partie des process.
17:53Et qui se disent en grande frustration
17:55parce qu'elles ne sont pas associées
17:57et qu'on leur impose des modifications du travail.
18:00On leur impose bien souvent une perte du sens
18:02sans être partie prenante.
18:04Or, il y a une nécessité de redonner du sens au travail
18:09quand on veut lutter contre la souffrance au travail.
18:11On m'interroge sur quels sont pour moi les questions.
18:13Non, mais c'est pas forcément lié à la durée.
18:15Moi, je dis la question de la souffrance au travail.
18:17Oui, quand on voit le nombre de burn-out,
18:19le nombre de dépressions.
18:20Il y a aussi beaucoup de maladies de complaisance.
18:23Parmi les élus, vous vous soutenez,
18:25ça c'est vrai à l'Assemblée, je peux en témoigner.
18:27Merci.
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