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Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Vous gardez la parole, Dylan, puisque vous vouliez nous parler de ce détenu de Châteaudun,
00:05qui fait le show depuis sa cellule sur TikTok et qui rend folle l'administration pénitentiaire.
00:10Complètement, effectivement, c'est un détenu à la maison d'arrêt de Châteaudun, au centre pénitentiaire,
00:14qui cumule sur deux comptes séparés presque 60 000 followers, donc ce n'est pas donné à tout le monde,
00:19et qui sur TikTok, effectivement, on voit des images qui sont floutées, dit un certain nombre de choses.
00:24Il se fait appeler le déjanté, donc c'est un pseudo qu'il a, et il est très suivi.
00:28Il est très suivi par un certain nombre de détenus, il est très suivi à l'intérieur, il est très suivi à l'extérieur.
00:32Alors, régulièrement, bien sûr, il rend fou l'administration pénitentiaire, qui le place en quartier disciplinaire.
00:38Ça veut dire qu'au moment...
00:38En punition.
00:39En punition, quartier disciplinaire, c'est les cellules d'isolement, qui posent d'ailleurs, à mon sens, peut-être un certain nombre de problèmes,
00:44les cellules d'isolement, parce que c'est des endroits où on est isolé de tout, on ne peut pas voir sa famille, on ne peut pas voir son avocat.
00:49J'ai déjà eu du mal à accéder à mes clients parce qu'ils étaient en cellules disciplinaires.
00:52Bon, toujours est-il qu'elles existent, mais que ce n'est pas ad vitam aeternam.
00:56Donc, il va en sortir de cette cellule d'isolement, et peut-être que c'est un petit peu son tort.
01:00Ça veut dire qu'il fanfareonne un petit peu en disant, rendez-vous mi-décembre, lorsque je serai sorti, je ferai à nouveau des vidéos.
01:04Sous-entendu, je vais réussir à obtenir un téléphone portable et à vous refaire des choses, tu m'as assez dur.
01:08Parce qu'en vérité, ce qu'on sait, et c'est ça la vraie réalité aussi de la vie carcérale, c'est que les portables dans le monde carcéral,
01:14ce n'est pas très dur d'en obtenir.
01:16On en obtient par drone, ça arrive par des surveillants, on en obtient lors des visites au parloir ou par les familles.
01:22Pardon, je suis complètement naïve, mais par drone, comment ça marche ?
01:26Quand ils sont de sortie, j'allais dire, ils se font livrer.
01:31En fait, à l'époque, il y a encore une dizaine, une quinzaine d'années, c'était juste lancé au-dessus du mur.
01:35Donc en fait, c'est le Moyen-Âge aujourd'hui, lancé au-dessus du mur, des petits pochons avec un intérieur, je parle de portables.
01:40Oui, mais il faut viser la cellule.
01:42Ça peut être autre chose.
01:43Ah non, il faut viser la cour de promenade.
01:44Ah, et donc on en laisse un peu partout, parce qu'il y a des surveillants qui vivent.
01:47Alors, vous savez que les prisons sont à tel point des zones de non-droit que les surveillants ne vont pas dans les promenades.
01:51Parce que c'est trop dangereux, c'est beaucoup trop dangereux.
01:54Donc ça fait très longtemps, malheureusement, que les surveillants ne vont plus en promenade.
01:57Si vous voulez, ils n'y vont plus pour se protéger eux-mêmes.
02:00Mais ça dit beaucoup aussi du sort qui est réservé aux détenus les plus fragiles.
02:02Parce que les détenus les plus fragiles qui, eux, en vérité, ne vont plus non plus en promenade,
02:06parce que c'est dangereux pour eux.
02:08Et bien, résultat, en fait, les promenades, c'est les gens les plus dangereux qui y vont.
02:11En tout cas, c'est la loi du plus fort, parce que ce sont aujourd'hui, il faut le dire, des zones de non-droit.
02:14C'est le prophète, c'est le film Le prophète.
02:15C'est le film, effectivement, un prophète.
02:17C'est la réalité carcérale de ce pays.
02:20Voilà, encore une fois, Nicolas Sarkozy vient de sortir un livre sur la prison.
02:27Il n'était pas prévu qu'il aille dans la cour où il y avait des études ?
02:30Non, non, non, tout à fait.
02:31Ce n'était pas du tout ce qu'était le problème.
02:31Tout à fait.
02:32Mais toujours est-il que les promenades, malheureusement, sont de plus en plus désertées par un certain nombre de personnes.
02:37Donc, toujours est-il qu'il y a, effectivement, ce TikToker qui est assez présent sur le déjanté,
02:42comme il se fait appeler sur les réseaux sociaux.
02:45Mais l'administration pénitentiaire, notamment avec Gérald Darmanin, qui maintenant est ministre,
02:48a un peu changé de politique carcérale,
02:50puisque maintenant, ils ont un objectif zéro portable.
02:54Zéro portable dans les prisons, ce qui me paraît.
02:55Les fouilles XXL.
02:56Les fouilles XXL, il y en a eu une fois.
02:59Il y a un petit mot à peu près, un petit peu moins que ça, à la maison d'arrêt de Nanterre.
03:02Moi, je la connais bien, la maison d'arrêt de Nanterre.
03:04J'y étais encore ce matin pour voir quelques clients.
03:06Donc, l'objectif, c'est zéro portable.
03:08Il en reste.
03:08Ils le savent.
03:09Tout le monde le sait.
03:10Il en reste.
03:11Et il y en aura toujours.
03:11Combien de saisies ?
03:12J'ai vu un chiffre passé qui était absolument généreux.
03:14Ça change tous les jours.
03:15En vérité, il y en a tous les jours.
03:16Alors, 2400 détenus ont été fouillés sur 38 centres.
03:20Et il y a eu 500 portables retrouvés.
03:22C'est une cellule sur deux.
03:24C'est environ une cellule sur deux, parce que, bien évidemment, ils sont plusieurs.
03:26Donc, on est autour de ces cellules.
03:27J'ai regardé la main à parler de 40 000 téléphones.
03:31De toute façon, honnêtement, on dit qu'il y a à peu près un portable par détenu.
03:34La population carcérale en France, elle est 60 000, 70 000 personnes.
03:38Donc, en vérité, on peut penser qu'il y a 50 000 peut-être portables en France dans nos prisons.
03:43Donc, ça parait ubuesque.
03:43Mais il faut savoir que les portables en prison, ce n'est pas nos portables.
03:46Ce sont des portables qui sont en plastique, je crois, qui ne sont pas détectés par ces détecteurs.
03:50Évidemment, qui sont très faciles, très, très faciles à cacher.
03:53Je disais tout à l'heure, ils rentrent avec les familles, avec les drones, avec les surveillants, etc.
03:57Parfois, les détenus arrivent eux-mêmes avec des portables en retour et en sortie de sortie, etc.
04:01Comment ?
04:01On parlait des brouilleurs à une époque.
04:02Alors, il y a une bonne chose, c'est qu'il y a les brouilleurs.
04:04Mais la vraie bonne chose qui existe maintenant, aujourd'hui, c'est qu'il y a des véritables portables qui sont autorisés,
04:09qui sont cloués au mur des cellules et les détenus y ont un accès.
04:14Avec des numéros enregistrés.
04:16Avec des numéros contrôlés.
04:16C'est extrêmement cher.
04:18Ça veut dire que vraiment, c'est un euro la minute.
04:20J'exagère à peine.
04:21Mais en tout cas, ça, aujourd'hui, c'est possible.
04:24Et ça leur permet, si vous voulez, de se passer un petit peu plus facilement des portables.
04:28Et donc, je terminerai juste en disant, je le disais, il y a Gérald Damanin qui change la politique carcérale.
04:32Parce que lui, il dit, maintenant, ça suffit.
04:34Donc, il y a le procureur, d'ailleurs, qui ouvre la maison d'arrêt de Châteaudun,
04:38qui a dit, bon, écoutez, depuis 20 ans, on nous a dit que le portable et les stupéfiants servaient à acheter un petit peu la paix sociale.
04:44Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
04:45Donc, je fais ce qu'on me demande de faire.
04:47Donc, chacun prend acte à la place où il est qu'il y a un changement de politique qui a été décidé au niveau du garde des Sceaux.
04:53Maintenant, il faut savoir que c'est dangereux, effectivement, pour les détenus.
04:57Ce n'est pas dangereux pour eux, mais c'est vrai que ça aura un impact.
05:00Mais c'est dangereux aussi, moi, je le dis, et je pense à eux, pour le personnel pénitentiaire.
05:03Parce qu'en vérité, c'est des cocottes minutes.
05:05Ça peut, à un moment, exploser.
05:06Il y a 6500 postes qui sont vacants en France au niveau des personnels pénitentiaires.
05:09On sait qu'il manque des places de prison,
05:11que les détenus sont parfois dans des matelas sur le sol parce qu'il n'y a pas assez de place.
05:15Donc, voilà, le risque, c'est qu'à un moment, ça monte, ça monte, ça monte, ça monte.
05:19Et à un moment, ça peut exploser.
05:20On se rappelle que régulièrement, il y a eu quand même, je ne vais pas parler de mutinerie,
05:24mais des espèces de révoltes quand même au sein des maisons d'arrêt.
05:26Il y en a eu assez régulièrement, mais il y en a eu encore il y a 6 mois, il y a 1 an, il y a 2 ans.
05:30Donc, voilà, il y a aussi un risque à avoir cette politique extrêmement rigide
05:33à l'égard du monde carcéral qui est en vérité toujours aujourd'hui des zones de non-droit.
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