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Un gros salaire, des avantages et de la flexibilité ? Non, ce qui nous rend heureux et alignés au travail n’est pas forcément matériel ou pratique, selon une étude Indeed. On en parle avec Éric Gras, spécialiste emploi de la plateforme, et Frédéric Béziers, le PDG de Hays France.
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00:00...
00:00Le Cercle RH, un débat pour, cette fois-ci, parler du verre à moitié plein.
00:17On parle beaucoup des enjeux de santé mentale, de stress au travail, de difficultés.
00:22On va essayer de s'intéresser à ce qui peut nous rendre heureux.
00:24Je mets bien ce qui peut nous rendre heureux puisqu'on s'appuie sur une étude Indeed
00:27et on va en parler avec mes invités.
00:29Éric Gras, merci d'être là et merci de revenir sur notre plateau.
00:33C'est un vrai plaisir.
00:34Spécialiste du marché de l'emploi chez Indeed.
00:36L'étude est un peu inversée puisqu'on voit quand même que le paysage est plutôt sombre
00:40et on voit même que les gens qui se déclarent heureux baissent par rapport à l'année précédente.
00:46Avec nous Frédéric Bézier.
00:48Bonjour Frédéric.
00:48Bonjour Arnaud.
00:49Ravi de vous accueillir.
00:50C'est la première fois que vous venez sur le plateau de Margeot.
00:52Absolument, merci pour l'invitation.
00:53Mais peut-être pas la dernière.
00:55PDG de EIS, France, Luxembourg et Maroc qui est une entreprise.
00:58Je ne dis pas de chasseur de tête, de recrutement, de cadres, de dirigeants de haut niveau et de conseils.
01:04On fait du recrutement permanent, travail temporaire, de l'intermédiation avec des freelances.
01:08Plein de choses.
01:09Plein de choses.
01:09Plein de choses et puis on est beaucoup en transformation en ce moment parce que le monde du recrutement bouge aussi.
01:13C'est peut-être un sujet pour la vienne.
01:14D'ailleurs, pendant que nous y sommes, parce qu'après tout, on parle toujours des sujets de manière un peu décentrée avec nos invités qui ont des postures d'experts.
01:21Vous, le matin, quand vous vous levez, vous êtes content d'aller au travail ou vous vous dites, tiens, je préférais plutôt avoir un champ d'olivier et de ramasser mes olives ?
01:29C'est d'ailleurs le moment du ramassage.
01:31L'un n'empêche pas l'autre.
01:31L'un n'empêchant pas l'autre, effectivement.
01:33Il y a peut-être une théorie sur ce sujet-là, d'ailleurs.
01:34Vous, heureux ou pas ?
01:36Je suis absolument heureux, mais mon bien-être n'est pas juste un long fleuve tranquille.
01:41C'est-à-dire qu'il y a quand même des matins où j'ai quand même la boule au ventre, il y a des matins où je suis fatigué, il y a des matins où je me pose la question.
01:46Mais tout ce phénomène-là n'est pas contre mon bien-être et mon épanouissement.
01:52Donc je crois qu'ici dans la notion de bien-être et le fait d'être heureux, il n'y a pas qu'un long fleuve tranquille et c'est une recherche d'équilibre qui est en permanence en déséquilibre.
02:00Ce n'est pas un état de béatitude.
02:01Absolument pas.
02:01C'est un état qui fluctue en permanence.
02:03Je n'y crois pas.
02:04Je partage cette idée.
02:06Même question, puisque vous êtes venu beaucoup sur notre plateau et on va parler de votre étude.
02:09Elle est assez édifiante d'ailleurs.
02:11Vous, dans votre relation au travail, vous avez des fonctions importantes chez Indeed.
02:15Content, pas content, heureux, parce que la notion d'être heureux, c'est un peu le cran supplémentaire.
02:20Oui, c'est ce que j'appelle le baromètre du bide.
02:23Si tous les matins, tu as la crampe au ventre, tu dois faire un effort surhumain pour aller au travail, c'est juste pas normal.
02:31Et en effet, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, mais c'est comme la vie de couple.
02:34Il n'y a aucun couple qui est parfait, donc la vie pro ou la vie perso, c'est la même chose.
02:38Si par contre le positif l'emporte sur le négatif et que globalement tu es content, que tu te sens utile, qu'il y a du sens, que tu as de la reconnaissance, etc., ça fonctionne.
02:46Et le jour où ça ne fonctionne plus, en effet, tu dors mal, donc tu as du mal à te lever, donc tu n'es pas productif, tu peux avoir un accident de travail, etc.
02:53Donc c'est dans le bénéfice des deux, et donc ce fameux bien-être au travail, plus que bonheur au travail, j'insiste.
02:58Oui, c'est le cran, le bonheur, c'est...
03:00Oui, le bonheur se décrète pas.
03:02À quel moment est-on vraiment dans une phase de bonheur ? C'est quand même très subtil.
03:06Non, non, mais là c'est un équilibre.
03:07Et donc c'est principalement être écouté, considéré, avoir les bonnes conditions de travail.
03:11C'est d'ailleurs ce qu'on voit, le niveau de confiance de l'entreprise, ça c'est 11% dans l'étude, et le sentiment d'appartenance, on va y revenir, c'est l'idée de je suis engagé dans un collectif, et on me prend en compte.
03:22En revanche, 81%, et on reviendra évidemment sur ceux qui déclarent être heureux au travail, ou dans le bien-être, il y a quand même 81% des personnes interrogées dans l'étude Indy du 7 octobre 2025,
03:32qui indiquent qu'ils attendent autre chose qu'un salaire de leur travail.
03:36Ils attendent... D'ailleurs, qu'est-ce qu'ils attendent ? Ils attendent quoi ? Du sens ? Ils attendent de la reconnaissance ? Ils attendent quoi ?
03:42Ce sont surtout les conditions de travail. On parle beaucoup du sens, mais le sens arrive en 6e, 7e, 8e position, ça arrive après.
03:49Les choses les plus essentielles, c'est avoir les conditions requises pour travailler correctement, quel que soit le niveau de poste.
03:56Et d'ailleurs, sur les métiers les plus en tension, où il y a le plus de désavé aujourd'hui, où on constate, nous, par exemple chez nous, le plus de baisse de candidature...
04:02On peut dire les secteurs quoi ? De la restauration ?
04:04Non, secteur de la santé.
04:05De la santé, aide à la personne, bien sûr.
04:07Hôtellerie, restauration...
04:09Donc, c'est ce que j'évoquais, bien sûr.
04:12Et l'éducation.
04:13Et on regarde sur tous ces métiers-là, il y a une augmentation très très forte, aide à la personne, c'est plus de 300% d'augmentation de jobs, de besoins,
04:20avec un vieillissement de la population très très fort, donc des besoins énormes, d'un côté qui augmentent,
04:25et de l'autre côté, un désaveu croissant sur ces métiers, et principalement, même les infirmières, quand on les interroge,
04:31il y a besoin de revaloriser les salaires, mais la première condition qui ressort de très très loin, pareil pour les profs,
04:37c'est les conditions de travail.
04:39Juste être considéré, travailler dans des conditions où je me sens sécurité, et où je me sens reconnu.
04:44Côté ACE, ces sujets-là, parce que finalement, ils sont orthogonaux, vous les intégrez d'une manière orthogonale,
04:50quand vous accompagnez, quand vous conseillez, qu'est-ce que vous dites, à la fois aux entreprises et à ceux que vous allez accompagner dans l'entreprise ?
04:58En fait, nous, on passe ce point de vue-là sur tous les gens qu'on rencontre, les candidats, les professionnels qui sont en recherche d'une évolution professionnelle,
05:04et qui expriment ces phénomènes, c'est-à-dire qu'est-ce qu'ils recherchent, au-delà des compétences, de leur expertise, du titre d'entreprise,
05:10la localité du poste qu'ils recherchent.
05:13Bien entendu, il y a les expressions de toutes les conditions matérielles et psychologiques qui entourent le travail.
05:19Tout à fait d'accord avec les conditions de travail.
05:22Je crois qu'il y a quelque chose qui supplante un peu tout ça aussi, c'est la culture d'entreprise.
05:26Quelle est la culture d'entreprise, et dont les conditions matérielles, oui, matérielles peuvent faire partie, mais
05:29quelle est la culture d'entreprise, qui on est collectivement ?
05:33Où est-ce que j'arrive ?
05:34Exactement, où est-ce que je mets les pieds dans l'entreprise ?
05:36Et peut-être deux autres choses, c'est le sens, vous en parliez Arnaud, et ça me paraît absolument évident,
05:44quel est le sens de mon travail, mais quel est le sens de l'entreprise ?
05:47Quel est le projet, la vision de l'entreprise ?
05:50Et je crois qu'aujourd'hui, les entreprises sont évidemment des organismes, des organisations dont l'objectif c'est la profitabilité, c'est la productivité, c'est...
05:58Plus seulement !
05:59Plus seulement, mais nécessairement, j'ai envie de dire, sinon on n'est pas une entreprise.
06:03C'est vrai ?
06:03Nécessairement, mais parfois, cet objectif premier de performance fait en oublier, en fait, à l'entreprise, sa culture, ses conditions matérielles, immatérielles,
06:14et peuvent plonger des salariés dans une situation de mal-être, malgré elle.
06:18Le mal-être qui est quand même très généralisé, quand on voit toutes les études, elles se recoupent à peu près toutes, Eric ?
06:24Oui, on a fait une étude récente d'ailleurs par rapport au contexte économique qui montre qu'il y a en effet un degré d'incertitude très très fort.
06:30Et géopolitique aussi, peut-être ?
06:31Et géopolitique, donc en gros, il y a 8 recruteurs sur 10 et 8 candidats sur 10 qui sentent que ça a de l'impact sur la vision de l'entreprise, etc.
06:39Donc, bien sûr, le contexte n'est pas favorable à ça.
06:42Mais ce que tu disais est très important, ça n'empêche pas l'entreprise de communiquer, d'essayer de rassurer, d'essayer d'avoir un projet,
06:50même si l'avenir à court terme est incertain, peut être chamboulé.
06:54Si justement, tu as une bonne communication et que tu traites bien tes collaborateurs, ça fonctionne.
06:58Et ce que font beaucoup d'entreprises, à tort, c'est que dans les périodes d'incertitude, ils arrêtent de communiquer.
07:03Puisque le premier objectif, c'est l'objectif Renta et ton bien-être au travail, ça passe après.
07:08Sauf que c'est un mauvais calcul.
07:09Il y a des râches, je ne parle plus en Comex.
07:10Et oui, mais c'est un mauvais calcul, c'est dans ces moments-là où justement, il faut travailler le bien-être au travail,
07:15considérer tes salariés pour qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes, pour augmenter la productivité et tenir pendant une période de crise.
07:21Juste comme dans l'étude, la France repère un point, enfin dans l'étude, il dit...
07:25Chaque année, elle perd un point.
07:26C'est-à-dire que c'était 2023, donc 27% des salariés étaient épanouis au travail en 2023, sur les mêmes critères,
07:32puis 26% en 2024, petit à petit, ça baisse.
07:36Qu'est-ce qui se passe concrètement ? Parce que là, on s'interroge sur ce qui nous est heureux, on commence à l'entendre.
07:41La reconnaissance, avoir du sens et un sens reconnu.
07:45Parce que je peux trouver du sens à mon travail, mais s'il n'est pas reconnu par mon N plus 1 ou par mon équipe,
07:49enfin vous êtes d'accord, ça n'a pas de sens, c'est le cas de le dire, sans faire de jeu de mots.
07:53Là, on a des salariés qui disent, mais ils sont minoritaires, on est heureux, on le sent bien.
07:59Est-ce que ça serait pas mal français ?
08:00C'est ce que j'allais dire, parce qu'on a fait une étude, quand on fait une étude, on fait une étude mondiale.
08:04Et souvent, on se compare à l'Allemagne, l'Allemagne c'est bien pire que nous.
08:08Par contre, on a un voisin...
08:09Pire que nous, en termes de... Ils ne sont pas heureux.
08:11Ah, ils sont beaucoup moins heureux, donc il y a 10 points d'écart de mémoire, pas loin de 10 points d'écart.
08:14Ça se passe mal.
08:15Par contre, ceux qui ont 10 points de plus que nous, c'est les Pays-Bas.
08:19Donc très intéressant de voir dans un mouchoir de poche, entre guillemets, géographique, autant d'écarts.
08:24Et 10 points, c'est énorme.
08:25Mais c'est quoi ? C'est lié au management ? C'est lié à la particularité ?
08:28C'est lié au management, c'est lié à la culture d'entreprise, c'est exactement ce que tu disais.
08:31Et nous, on avait sorti une étude l'année dernière, on en avait parlé ensemble d'ailleurs sur ce plateau,
08:36où on avait sorti pour la première fois juste aux Etats-Unis un index de bien-être au travail
08:40qu'on avait corrélé à la capitalisation boursière de ces entreprises.
08:45Pour montrer qu'il y avait un vrai lien, et sur plusieurs années.
08:48Un lien positif. Quand on accompagne bien ces collabs...
08:51Exactement positif. Et donc, on a couplé un certain nombre d'indicateurs
08:54qui a montré que les entreprises qui étaient les mieux notées,
08:57systématiquement avaient 20 à 30% de capitalisation boursière supplémentaire,
09:01avaient moins de turnover, avaient plus de productivité.
09:04Donc, il y a plein de patrons qui ont bien compris quand même
09:06que c'était un investissement rentable.
09:08Par contre, c'est vrai que les KPI sont...
09:10Donc, ce n'est pas une dépense, c'est un investissement.
09:11C'est exactement ça.
09:12C'est juste un sujet, parce que dans les réunions, parfois,
09:14le directeur financier dit « Attends, on va couper dans la com, le marketing,
09:18qu'on va arrêter les formations inutiles ».
09:20Qu'est-ce que vous dites, vous aussi, aux entreprises ?
09:23Vous leur donnez ce conseil ?
09:24Capitaliser sur l'humain, parce qu'au même moment,
09:27ce n'est pas le sujet, mais on nous dit que l'IA est en train d'inonder
09:29tous les postes de travail, que ça va nous aider,
09:32peut-être même nous faire disparaître d'autres jobs.
09:35Ça vient aussi contre-caresser.
09:36On mise sur l'humain pour que, globalement,
09:39les salariés aient le sentiment qu'on les prenne en compte ?
09:41Ah non, toujours.
09:41Par contre, il ne faut pas faire semblant.
09:43Il ne faut pas investir dans un baby-foot, un toboggan,
09:46juste un expérience extérieure.
09:47Il ne faut pas investir dans l'artifice.
09:49Si on peut le faire, c'est chouette.
09:50Moi, je suis pour le baby-foot, je suis pour le jeu de fléchettes,
09:52je suis pour l'espace extérieur, je suis pour la terrasse,
09:55je suis pour toutes les conditions matérielles
09:57qui fait que l'endroit dans lequel le travail est épanouissant.
09:59Mais ça ne doit pas être une communication qui est centrée là-dessus
10:02en disant que ça, c'est le bien-être.
10:03Ce n'est pas le bien-être.
10:04Il y a des gens qui ont un baby-foot, un toboggan,
10:06et qui sont très malheureux au travail.
10:08Et que cette souffrance, elle est négligée.
10:10Donc, à la rencontre de ses collaborateurs,
10:12comprendre ce qui se passe, garder la communication
10:14et avoir toujours un effet de contact,
10:15de se dire qu'est-ce qui se passe dans mon entreprise
10:17et la comprendre.
10:19Et ça, à toutes les échelles, tout le monde doit faire un travail
10:20de se dire quel est aujourd'hui le besoin
10:23d'épanouissement des collaborateurs.
10:24Impossible de cloisonner.
10:25Je reprends le terme exact de votre communiqué.
10:28Impossible de cloisonner, je trouve ça intéressant.
10:29L'épanouissement professionnel et le bien-être en général.
10:32Donc, c'est là où on arrive à un autre sujet,
10:34une espèce d'imbrication, j'ai envie de dire,
10:37bien au travail et bonheur à la maison.
10:40Ou bonheur au travail et bien à la maison.
10:42On ne peut pas séparer les deux.
10:43Non, alors déjà, on n'a jamais pu le faire.
10:45C'est juste que culturellement, il y a des managers
10:47qui ont été élevés comme ça en disant,
10:49la phrase type, tu laisses tes problèmes à la maison.
10:52Tu laisses ça au vestiaire.
10:52Ok, je viens de perdre ma mère, tu as raison, je laisse...
10:55C'est triste, c'est triste.
10:55On a des problèmes à la maison, maintenant tu es au boulot.
10:57Mais tu reprends la voiture.
10:58Non, je suis désolé, ma fille est malade, gravement malade.
11:01Je ne peux pas être aussi perméable.
11:05Imperméable, pardon.
11:06Du coup, oui, les deux sont liés.
11:08Et donc, l'impact d'être bien au travail,
11:11un impact sur la vie perso
11:12et l'impact de la vie perso sur le travail.
11:15Donc, c'est les deux qui sont vraiment corrélés,
11:18qui sont très importants.
11:18Après, en effet, l'entreprise a une responsabilité limitée
11:22dans le cadre de son travail.
11:24Mais on parle, par exemple, d'un sujet qui me tient à cœur,
11:26le sujet des aidants.
11:27On a un cinquième des actifs en France
11:29qui sont en situation d'aidance aujourd'hui,
11:30un tiers dans dix ans.
11:32Si l'entreprise dit juste, je ferme les yeux,
11:34elle perd des collaborateurs
11:36ou les collaborateurs sont là sans être là.
11:38Ou c'est de l'infantéisme dont on parle beaucoup ces derniers temps.
11:40Exactement.
11:40Parce que les gens s'arrêtent.
11:41Voilà, mais l'exemple type, c'est je suis parent,
11:44jeune parent, j'ai un enfant malade.
11:45Soit il y a de la tolérance et il y a de l'écoute.
11:47Et parfois, c'est possible d'avoir de la souplesse.
11:50Parfois, ça ne l'est pas.
11:51Mais juste le fait d'écouter, d'entendre
11:52que tu peux avoir des problèmes perso
11:54et qu'on essaie de trouver un équilibre,
11:56rien que ça, ça change la vie.
11:58Côté Ace, vous êtes à la tête de cette entreprise.
12:01Qu'est-ce que vous disent les salariés ?
12:02Est-ce que l'étude que propose Indeed
12:03correspond à peu près au mot,
12:05à la sociologie de ce que vous entendez ?
12:07Je n'ai pas envie d'y aller, je ne suis pas motivé,
12:09cette boîte ne branche pas,
12:10ils sont trop durs, vie pro, vie perso.
12:12Est-ce que ça, vous l'entendez ?
12:14Ce n'est pas ce qui est le plus prégnant
12:15dans les entretiens de recrutement qu'on fait.
12:17Ce qui est le plus prégnant, je dirais,
12:18c'est souvent la recherche de ce qu'on n'a pas.
12:20C'est-à-dire que quand vous faites un entretien de recrutement...
12:22C'est l'être humain, c'est-à-dire que...
12:23C'est l'être humain, on est d'accord.
12:24Mais souvent, sur le parcours,
12:25c'est que vous avez quelqu'un qui vient d'une grande entreprise.
12:28Et donc souvent, en fait, il y a une recherche
12:29d'aller travailler dans une petite entreprise
12:30parce qu'on se dit, OK, je suis dans un groupe,
12:32parce que c'est très sclérosant,
12:35il y a beaucoup de cadres, il y a beaucoup de process,
12:36et donc j'ai envie d'avoir plus d'espace.
12:39Mais ça revient à cette idée de bonheur
12:41parce qu'en vérité, c'est un désir
12:43d'avoir une zone d'influence qui est un grand...
12:45avoir un scope
12:46et avoir de l'autonomie, de l'influence dans son entreprise
12:49ou dans son travail,
12:50c'est sans doute un élément clé du bonheur.
12:52Donc il n'est pas formulé de cette manière-là
12:53au cours de nos entretiens,
12:55mais c'est de l'alignement de dire,
12:57voilà, je suis dans une structure
12:58soit qui ne m'offre aucun cadre
13:00et on a tous besoin de cadre,
13:01ou je suis dans une structure
13:02dans laquelle il y a un cadre qui est très serré
13:04et dans lequel j'ai envie de me libérer.
13:06Souvent, c'est plutôt ce qui nous exprimait
13:09en tout cas dans un entretien.
13:11Avant de nous quitter,
13:12l'étude dit aussi qu'il y a des salariés en souffrance.
13:15Alors c'est un enjeu sur la compétitivité,
13:17sur la qualité de leur travail,
13:18mais il ne faut quand même pas négliger aussi
13:19l'enjeu sur le coût social
13:20parce que ça, ça amène à la dépression,
13:22ça amène à des burn-out,
13:23ça amène à des arrêts maladies de longue durée.
13:25En fait, parfois même,
13:27on ne revient plus au travail après.
13:28C'est purement un sujet d'actualité
13:30parce qu'on parle du vote, du budget
13:31de la sécurité sociale.
13:32Absolument.
13:33Et là aussi, c'est en effet un coût pour la société.
13:35Là aussi, quand on compare à d'autres pays,
13:38on voit justement les différences
13:39en termes d'impact, d'absentéisme,
13:42d'arrêt de travail et de présentéisme
13:44de gens qui sont là.
13:46Record en absentéisme et en arrêt de travail.
13:48On est dans une période record.
13:49Ça met autant d'arrêts maladies.
13:50C'est l'avantage et l'inconvénient
13:52d'avoir un bon système social qui protège.
13:55C'est aussi une valeur refuge
13:57et quand on tire trop sur la corde,
13:59on basse que de l'autre côté.
14:02Attention de ne pas effondrer le modèle social,
14:04c'est ce que vous évoquez,
14:05en tirant un peu trop sur la corde.
14:07Mais les entreprises ont aussi un rôle à jouer
14:09dans ce sujet-là,
14:10de maintien en emploi et en prévention.
14:14Merci de nous avoir éclairé.
14:15L'étude est à découvrir sur le site Indeed.
14:16Alors, elle n'est pas aussi joyeuse
14:18qu'on a voulu la décrire.
14:20L'étude, elle est assez sombre
14:21puisqu'il y a un mal-être au travail,
14:22une souffrance au travail
14:23qui est en tout cas décrite dans l'étude Indeed.
14:26Mais il y a des clés.
14:27Mais il y a des clés
14:28avec des leviers de booster,
14:30avec le niveau de confiance de l'entreprise,
14:31le sentiment d'appartenance,
14:32le respect d'inclusivité,
14:33le niveau de motivation
14:34qui a dû être dévoilé par Nicolas Juchat,
14:37j'en suis sûr,
14:37pendant notre émission.
14:38Merci à vous,
14:39Fédéric Bézier,
14:40PDG de EIS,
14:41France,
14:41Luxembourg et Maroc.
14:43Merci de nous avoir rendu visite.
14:44Vous reviendrez nous voir.
14:45Et merci à vous,
14:46cher Éric Gras,
14:46spécialiste du marché de l'emploi
14:47chez Indeed.
14:48Merci à nous.
14:49On tourne cette page du Cercle RH
14:50et on s'intéresse à Fenêtre sur l'emploi
14:53et j'accueille mon invité.
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