00:06Et dans votre carrefour de l'information, on revient aujourd'hui sur un colloque qui s'est tenu récemment le défi d'une réforme.
00:13Et pour nous en parler avec nous, Nassim Sabibi, président des jeunes défis à Moulimbek. Bonjour.
00:17Bonjour Tariq.
00:18Merci d'être avec nous sur Arabel. Peut-être avant d'aller dans le détail du détail, nous présenter brièvement les grandes lignes générales de ce colloque, le défi d'une réforme.
00:26Alors tout d'abord, merci de me recevoir. Donc si j'ai tenu à vouloir parler de ça, c'est parce qu'aujourd'hui on a un gros événement qui n'est toujours pas mis en place.
00:34Les gens ne comprennent pas pourquoi et je me suis dit, avec défi, on s'est dit pourquoi pas organiser un colloque sur la question.
00:40Et donc, avec Jonathan de Batoul, on s'est dit pourquoi pas avoir trois invités, dont lui.
00:46La première serait donc Nicole Puretz qui a écrit un livre sur le nationalisme flamand qui retrace un peu, on va dire, une certaine idéologie flamande
00:54qui vise à aboutir à l'indépendance de la Flandre. Ensuite, il s'est présenté avec lui en tant que défi et avec ses propositions.
01:02Et puis on a eu Céline Romainville qui est constitutionnaliste auprès de l'UCL Louvain et qui est également chercheuse au CRISP, je pense.
01:09Un panel très large. Alors, beaucoup de Bruxellois disent on a un gouvernement, mais on ne sait pas vraiment comment ça fonctionne.
01:15Est-ce que c'est un manque de compréhension qui explique en partie pourquoi on a aujourd'hui l'impression d'être bloqué institutionnellement ?
01:23Honnêtement, je comprends les auditeurs parce qu'à un moment donné, le système institutionnel bruxellois, déjà belge, est déjà compliqué à comprendre,
01:30mais alors bruxellois, encore pire. Si on veut faire un petit résumé sans vouloir trop entendre les détails,
01:35Bruxelles doit avoir une sorte de deux majorités pour former une majorité. Trois majorités au total.
01:40Donc la première, il faut avoir une majorité de 37 sièges du côté francophone, à peu près neuf, je pense, oui, au niveau nord-landophone.
01:48Et les deux doivent s'associer. En fait, c'est un système qui bloque actuellement, en fait, à cause de l'éclatement des partis.
01:57Notamment au niveau flamand, où on a plusieurs partis, la team Fouadéida, un peu, comment dirais-je, fait bouger les choses.
02:03Et en plus de cela, si par exemple du côté nord-landophone, ils ne sont pas d'accord avec du côté francophone, on a un gouvernement, il n'y a pas de gouvernement.
02:09D'accord.
02:09Et malheureusement, il n'y a pas de budget. Et qui présente le budget, c'est un gouvernement avec ses ministres.
02:14Alors, on parle aussi souvent d'un sous-financement structurel de notre capital. Concrètement, ça veut dire quoi ?
02:22Et comment cela impacte la vie quotidienne des habitants ?
02:25En fait, donc, la loi spéciale sur le financement des entités fédérales en tant que Bruxelles a été faite de sorte qu'on ne finance pas tout ce qui est rapport avec les deux nombres rendeurs d'asile, par exemple.
02:38Tout ce qui est culturel, tourisme, etc.
02:41Ce qui fait que la région, sur plein de domaines, prend en charge des dépenses qui, de base, devraient revenir au fédéral ou à autre.
02:49Et ce qui fait qu'on, quelque part, on trouve un peu encore plus le budget.
02:52Alors, lors du colloque au Parlement bruxellois, plusieurs intervenants ont évoqué l'évolution politique qui nous a mené à la situation qu'on connaît.
03:00Comment, selon vous, on est finalement arrivé à cette situation ?
03:04Alors, bon, je dirais que ça a été une campagne 2024, j'en rappelle, assez dure.
03:10Vraiment très dure. Ce qui a fait qu'on a d'un côté l'UMR qui s'est joué un peu cow-boy.
03:14On va enlever Goodmove, etc. En 100 jours, on va faire ceci, on va faire cela.
03:18Beaucoup de gens y ont cru.
03:19D'un autre côté, le PS a dû jouer un peu, je trouve, à mon goût, malheureusement, a dû jouer sa carte un peu communautaire, communautariste, et a fait une campagne en souterrain aussi.
03:28Et puis, on a eu la team Fouadaydar qui est venue rafler la mise un peu, quelque part, au niveau flamand.
03:33Et en fait, les gens étaient un peu perdus.
03:35Et on voit qu'il y a une fragmentation de la politique qui, je pense, est due aussi à une...
03:39C'est, en tout cas, mon avis personnel, je pense que le niveau aussi de la classe politique en général a baissé.
03:44Ce qui fait qu'on en arrive à des petites guerres d'égo comme ça qui fait qu'on n'a toujours pas de gouvernement.
03:50Alors, les experts ont aussi formulé plusieurs analyses et pistes de réflexion.
03:56Quelles sont, selon vous, Nassim Sabibi, les idées les plus marquantes ou, disons, les plus pertinentes ?
04:00Premièrement, déjà, revoir le système électoral.
04:05Pour nous, il faut mettre fin au fait d'avoir une majorité du côté francophone et l'irlandophone.
04:11Même au fédéral, on n'a pas ça.
04:12On a déjà eu des gouvernements au fédéral, notamment la Suédoise avec Charles Michel,
04:16où les francophones étaient minoritaires.
04:17Alors, pourquoi on devrait imposer ça à Bruxelles ?
04:20Donc, je trouve qu'il faut mettre fin et des filles plaident pour cela.
04:23On a déjà proposé des textes en ce sens.
04:25D'un autre côté, on a aussi un problème de...
04:28Vous vous rappelez, quand Bardo Weaver avait des problèmes pour former sa coalition à l'époque,
04:32il allait chez le roi.
04:33Il y avait quelqu'un qui jouait un peu le rôle de...
04:35Catalyseur.
04:36Voilà, catalyseur, qui calmait un peu les choses.
04:38Ici, on n'a pas ça.
04:39Chez qui on va aller ?
04:39Il n'y a pas vraiment de formateur, etc.
04:41C'est très compliqué.
04:42Et finalement, on laisse un peu les Bruxellois se débrouiller entre eux
04:45et chacun mène sa guerre d'égo.
04:46Alors, une autre facette.
04:48On entend souvent que Bruxelles est coincée entre les revendications flamandes.
04:52D'un côté, les besoins de la population francophone de l'autre.
04:55Comment votre parti défi envisage, disons, de rééquilibrer, quelque part, cette relation ?
05:01Déjà, notamment en mettant fin à toute majorité,
05:06on ne dit pas qu'il ne faut pas une représentation néerlandophone.
05:11Il en faut.
05:11Il y a des néerlandophones et c'est une minorité qu'il faut préserver.
05:15Maintenant, donner autant d'importance, ça complique le jeu.
05:18Ensuite, depuis un petit moment, on sent que les indépendantistes flamands,
05:26quelque part, jouent un jour sur le long terme.
05:28Depuis le début, dès la création de la région bruxelloise,
05:30d'ailleurs, elle est survenue neuf ans après la création de la Bologna et de la Flandre.
05:34Donc déjà, du fait que c'était compliqué.
05:37Ensuite, on a eu le BHV.
05:38Donc, pour ceux qui ne savent pas, le BHV, ça a été la scission de Bruxelles-Alvivord
05:42comme arrondissement qui a fait que le poids électoral francophone a diminué
05:46avec des concessions qui étaient minables et des fiches jugées minables.
05:50Donc, pour nous, il faut donc mettre fin à cette majorité
05:52et aussi réduire le nombre de députés parce que 89, c'est énorme.
05:57Alors, un autre point, disons, très sensible.
05:59Bardweaver veut supprimer ce qu'on appelle la procédure de la sonnette d'alarme.
06:03Je rappelle que c'est un mécanisme qui protège la minorité francophone au fédéral.
06:07Comment vous réagissez à cette annonce ?
06:09En tout cas, personnellement, cette procédure que j'avais découverte en droit public,
06:14je l'avais trouvée un peu intéressante parce que les Irlandophones
06:18sont plus présents au Parlement fédéral que les francophones.
06:22Ce qui fait que si on a un texte qui arrive sur la table
06:24et qui vise à détricoter un peu, on va dire, les droits et les avantages des francophones,
06:29les francophones, avec cette procédure qui, je pense, de mémoire,
06:32c'était trois quarts des parlementaires francophones à la demande,
06:36pouvaient bloquer, freiner le truc, ralentir et rediscuter.
06:40Si on met ça, déjà qu'on va supprimer le Sénat,
06:42qui faisait qu'on avait une représentation des entités fédérées,
06:44si on supprime ce trois quarts de sonnette d'alarme et qu'on continue comme ça,
06:50finalement, on se dirige vers le plan long-termiste de l'indépendance de la Flandre.
06:54Oui, justement. Donc, si cette sonnette d'alarme disparaît,
06:56disons concrètement, quelles pourraient être les conséquences pour Bruxelles
07:00et pour, disons, la représentation francophone ?
07:02Voilà, comme je le disais, donc tout à fait, c'est une très bonne question.
07:06On arriverait, justement, à ce que les francophones soient dénudés
07:09et que si une majorité néerlandophone faisait passer un texte
07:14et qu'on ne va pas se mentir avec les engagés de l'EMR,
07:16qu'il s'est un peu tout passé,
07:18on aurait une défense très, très, très, très fragile.
07:21Alors, pour terminer, si vous voulez bien, après ce colloque,
07:25quel message on peut adresser aux Bruxelloises et aux Bruxellois
07:28qui se sentent perdus dans toutes ces questions institutionnelles
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