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Pierre Lellouche, ancien ministre et spécialiste des questions internationales, nous éclaire sur l’actualité de la semaine dans #FaceAPierreLellouche, tous les jeudis à 16h30, présenté par Nelly Daynac.

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Transcription
00:00Bienvenue dans ce face à Pierre Lelouch. Bonjour Pierre. Bonjour. La semaine a été bonne.
00:06Elle était très pleine de choses.
00:09Ah oui, en tout cas sur le plan de l'actualité internationale, il y a matière à commenter.
00:13Les actus incontournables, elles sont doubles voire triples. Vous en avez détecté de nombreuses.
00:18On va commencer par l'actualité immédiate puisqu'Emmanuel Macron est en Chine pour demander une aide sur l'Ukraine.
00:25Mais qui réfère les Chinois dans cette galère ? Ils semblent déjà avoir choisi leurs interlocuteurs.
00:31Vous êtes complètement raison. Ils ont signé cette espèce d'alliance sans limite avec Poutine.
00:37Mais les Chinois n'ont pas intérêt à voir les Russes perdre, au contraire.
00:43Ils veulent que l'Amérique et l'Europe étalent leur division, qu'on parle d'autre chose que Taïwan.
00:50Donc tout ça leur rend parfaitement service. Il est illusoire de croire qu'à la demande de M. Macron, Xi Jinping va changer d'avis.
00:58Donc il fait preuve de naïveté, Emmanuel Macron ?
01:00Je pense qu'il se trompe complètement. Il se trompe aussi sur le plan économique. Il attend des investissements soi-disant croisés.
01:06J'observe qu'aujourd'hui, la Chine, c'est la moitié de notre déficit commercial.
01:12Presque 50 milliards d'euros.
01:14Quand j'étais au commerce extérieur, ce n'était pas brillant, il y a une douzaine d'années.
01:17On était à 25%. Donc ils ont doublé notre déficit.
01:23Et ça, c'est juste catastrophique.
01:25Alors, en plus, comme il y a une guerre commerciale avec les États-Unis sur les terres rares et tout le reste,
01:30en ce moment, une sorte de trêve.
01:32Ils ont multiplié les mesures de protection, notamment des licences d'exportation,
01:39qui nous mettent toutes sortes de contraintes.
01:41Et le surplus de l'exportation chinoise est en train de se déverser en Europe.
01:44Donc ce n'est pas franchement génial comme timing pour la visite de M. Macron.
01:49Je ne crois pas qu'il obtienne grand-chose.
01:50Parlons du conflit.
01:51Alors, à proprement parler, Ukraine-Russie.
01:53Est-ce qu'on avance vraiment avec cette fameuse navette diplomatique d'un certain Steve Witkoff ?
01:59Alors, je ne sais pas si on peut dire vraiment, mais on avance.
02:01C'est du poker mentor.
02:02Puisque les Russes, en fait, on s'installe dans la négociation.
02:08Et la négociation, ça prend du temps.
02:09Ce qui est important dans cette négociation, de notre point de vue d'Européen,
02:13c'est qu'on est complètement sortis du jeu.
02:16Regardez ce qui se passe.
02:17Il y a eu cette rencontre entre Witkoff et Poutine, avec le gendre, en plus de Trump.
02:21Jared Kushner.
02:22Jared Kushner, il y a quelques jours, il y a trois jours.
02:26Ces gens-là, tenus dans la discussion avec Poutine,
02:31sont rentrés directement en Floride sans s'arrêter à Bruxelles
02:34pour la réunion ministérielle de l'OTAN,
02:37à laquelle le ministre d'Affaires étrangères américain n'est même pas venu.
02:41Donc siège vide du côté américain.
02:44Les envoyés spéciaux vont en Floride, où ils doivent voir des Ukrainiens.
02:48Quant à Trump, il a dit qu'il ne recevrait pas Zelensky,
02:50tant que cette histoire ne serait pas plus ou moins solidifiée
02:55sous la forme d'un accord.
02:56Donc nous, on est complètement sortis de l'équation,
02:59avec un vrai problème, qui est que si on n'est pas d'accord
03:02avec le plan de paix ou les négociations dans notre dos,
03:05qu'est-ce qu'on propose ?
03:07Et militairement, on n'a pas le plan B,
03:10mais financièrement, on ne l'a pas non plus.
03:12Pour que la guerre puisse continuer,
03:14si les Ukrainiens veulent continuer la guerre pendant deux ans,
03:16il faut trouver 170 milliards d'euros.
03:19On a déjà mis 175 au pot, là, des deux ou trois dernières années.
03:23Pour les trouver, comme il n'y a pas d'argent,
03:26les pays sont désargentés,
03:28la grande idée, c'est d'aller prendre l'argent des Russes,
03:30qui est déposé dans les banques occidentales,
03:32et notamment à Bruxelles,
03:34dans une chambre de compensation qui s'appelle Euroclear.
03:37C'est là que les fonds souverains russes sont détenus,
03:40et Mme von der Leyen, avec le soutien des Allemands et des autres,
03:43va dire, on va prendre cet argent,
03:44et on va s'en servir sous forme de réparation,
03:47d'avance de réparation.
03:48On rappelle combien il y a, hein ?
03:49140 milliards d'avoir russes gelés.
03:52Oui, en fait, il y en a 210 en réalité.
03:55Donc l'idée, c'est de prendre 170,
03:57et de s'en servir comme une espèce d'avance de réparation russe,
04:00pour l'Ukraine.
04:01Sauf que, l'histoire...
04:04D'abord, les Belges ne veulent pas ça,
04:06parce que c'est très risqué,
04:08juridiquement et politiquement.
04:10Si les Russes réclament l'argent après un traité de paix,
04:13qui est-ce qui va payer, qui va rembourser ?
04:14Ce sera eux de rembourser, sans doute.
04:15Voilà, donc les Belges ne veulent pas être tout seuls à rembourser.
04:18Donc ils ont demandé la garantie de la Banque Centrale Européenne,
04:21et Mme Lagarde a dit,
04:22non, moi je ne peux pas garantir,
04:23parce que c'est de l'argent public.
04:24Donc tout le monde se défausse ?
04:25Tout le monde se défausse.
04:26Alors il reste aujourd'hui l'éventuel emprunt européen,
04:30mais enfin, personne n'en veut, sauf la France.
04:32Donc en fait, il n'y a pas l'argent, quoi.
04:34Il y a un léger problème de ce côté-là.
04:37Et j'ai cru comprendre que Donald Trump avançait lui ses pions
04:39pour tenter de récupérer cet argent au profit des États-Unis.
04:41Alors lui, oui, dans le fameux préaccord négocié avec les Russes,
04:47une grosse partie de cet argent va vers des sociétés américaines
04:50qui vont charger la reconstruction.
04:52Ce qui a fait un petit quai les Européens,
04:54parce que c'est eux qui mettent l'argent au pot.
04:56Depuis le 1er janvier de cette année, l'arrivée de Trump,
04:58il n'y a plus un centime américain qui va en Ukraine.
05:01Donc en fait, ils nous ont laissé la note.
05:04Eh oui.
05:04La note du sang est pour les Ukrainiens.
05:07La note financière est pour les Européens.
05:09Et pour avoir suivi Biden un peu aveuglément,
05:12sans réfléchir aux conséquences,
05:14aujourd'hui, on est au milieu du guet,
05:16avec un président américain qui a complètement changé d'avis.
05:19Et puis devant nous, un mur financier
05:20qu'on ne peut pas escalader, faute d'argent.
05:23Donc ce n'est pas franchement terrible.
05:25Et avec, en plus, des conséquences sécuritaires pour l'Europe
05:29qui sont considérables.
05:30C'est considérable parce qu'on voit bien que tout ça tourne autour
05:33de la neutralité de l'Ukraine, du plafonnement de l'armée ukrainienne,
05:37des territoires et surtout des garanties de sécurité
05:40qu'il faudra mettre en place pour ne pas que ça continue après.
05:43Et là, c'est très compliqué.
05:45Et ça peut avoir des conséquences très dures sur l'Europe.
05:48Alors parlons aussi de la perception que les Européens ont des Russes.
05:55Avec deux entrées.
05:56Alors déjà, je vous propose d'écouter un ancien ministre,
06:00Luc Ferry, qui nous dit
06:01« On a été biberonnés, finalement, à l'idée que la Russie,
06:05c'était l'ennemi ancestral. »
06:06Alors certes, ne direz-vous, pas pour tout le monde.
06:08Il y avait une certaine gauche française,
06:10éclairée, les années 60-70,
06:12qui roulait complètement pour Moscou.
06:14Mais écoutez ce qu'il dit quand même
06:15sur la perception qu'on a de ce pays
06:17et la peur qu'il suscite de manière un peu ancestrale.
06:20On s'invente un ennemi.
06:24Plutôt que d'essayer de faire la paix,
06:25comme Trump essaye de le faire, peut-être très maladroitement,
06:28mais au moins il essaye,
06:29on nous traite de municois et de défaitistes
06:32sous prétexte qu'on n'a pas envie d'avoir 400 millions de morts en Europe.
06:35Mais on ne peut pas dire que la Russie est un allié, Luc Ferry.
06:38Je n'ai pas dit que c'était un allié, je dis que ce n'est pas un ennemi.
06:40Ce n'est absolument pas un ennemi.
06:41Alors comment vous appelez un pays qui menace,
06:43qui fait des menaces hybrides,
06:45qui fait des cyberattacks sur notre territoire ?
06:47On s'est inventé un ennemi depuis 30 ans.
06:50On a complètement inventé un ennemi depuis 30 ans.
06:53Le rêve de Poutine, moi je le rencontre à l'Élysée avec Chirac en 2002 ou 2003,
06:58je ne me souviens plus de l'année exacte,
06:59mais enfin c'est quand j'étais ministre,
07:00donc c'est entre 2002 et 2004.
07:02Et le rêve absolu de Poutine,
07:04c'est d'être arrimé à l'Union Européenne.
07:07À cette époque, oui.
07:08Ah, il a changé.
07:09Poutine, à cette époque, oui.
07:11Qu'est-ce qui s'est passé alors ?
07:12Il y a eu une dégradation des relations entre les Américains et les Russes.
07:14Il s'est senti humilié, comme on l'a dit souvent.
07:16Oui, moi je pense qu'on a tout raté avec la Russie.
07:18J'y suis allé très tôt, avec Jacques Chirac aussi,
07:21dont j'étais le conseiller diplomatique.
07:22Je me souviens d'une époque où il y avait des partis démocratiques,
07:25où il y avait une vie vibrante à Moscou.
07:28Et Poutine, au moment de son arrivée,
07:30en effet, il était candidat à entrer dans l'Union Européenne
07:32et même dans l'OTAN, c'est vous dire.
07:35Simplement, les relations se sont disloquées avec les Américains.
07:38Les Américains ne les ont jamais pris au sérieux.
07:40Le sénateur McCain, qui était candidat à la présidence,
07:44qui était un de mes amis,
07:45a appelé la Russie une grosse station d'essence avec des bombes atomiques.
07:49Donc Obama disait que c'était un pays, une puissance régionale.
07:52Les Russes sont des gens fiers, ils ont été une très grande puissance,
07:55ils veulent le demeurer.
07:56Donc ça s'est dézingué pendant les années 2000.
07:59Puis le fils Bush a voulu pousser l'OTAN le plus loin possible,
08:03c'est-à-dire à la Géorgie et à l'Ukraine.
08:05Sarkozy a essayé de leur dire, et Merkel aussi,
08:08qu'on risquait la guerre.
08:10Mais bon, rien n'y a fait.
08:12On a largement...
08:13C'est dans mon livre, Engrenage,
08:16où j'explique que si Poutine est responsable de l'agression,
08:19nous, du côté occidental, on n'a pas été fort.
08:22On a une part de responsabilité.
08:23Voilà, on a nu.
08:24Le problème de l'Occident, c'est qu'on n'a ni réarmé, ni négocié.
08:29Alors après, on se retrouve effectivement au milieu du guet
08:31avec la note à payer.
08:33Je voulais vous montrer, je sais que ce n'était pas prévu,
08:35mais petite surprise, un sondage.
08:37Alors c'est un sondage que je trouve assez éclairant.
08:39Je veux juste vous le soumettre.
08:41Je ne sais pas si vous l'aviez vu,
08:42c'est Cluster 17 pour le Grand Continent.
08:45Les Européens qui craignent une guerre avec la Russie.
08:4751% jugent que le risque est élevé, voire très élevé.
08:50Et pour ça, on a sondé quand même 9 pays majeurs.
08:53La France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Pologne, le Portugal,
08:55la Croatie, la Belgique et les Pays-Bas.
08:57Et puis quand on regarde le deuxième carton,
08:59j'aimerais juste avoir votre sentiment là-dessus.
09:02Alors évidemment, en fonction de la proximité,
09:04selon qu'on est en Pologne ou en Allemagne,
09:06ce n'est pas tout à fait la même chose.
09:07Les Polonais voient légitimement un risque élevé,
09:09voire très élevé à 77%.
09:11En France, ce risque est atténué dans sa perception, 54%.
09:15Et puis alors, à l'inverse,
09:16la menace paraît faible ou inexistante pour les Italiens
09:18à hauteur de 65%.
09:21Est-ce que ces étiages vous surprennent ?
09:26Non, il y a une vraie peur de la Russie
09:30dans les États baltes et en Pologne.
09:31Les États baltes faisaient partie de l'URSS quand même.
09:34Et les Polonais ont payé.
09:35Ils savent ce que c'est que les invasions allemandes et russes, etc.
09:39En France, c'est beaucoup parce qu'il y a ce matraquage
09:42en France et en Allemagne des services.
09:45La guerre va venir dans 3 ans, dans 4 ans.
09:47Je ne sais pas à quoi ils jouent.
09:49Les mêmes qui disent ça disent aussi que l'armée russe
09:52n'arrive pas à progresser en Ukraine.
09:53Alors, soit c'est un tigre de papier, comme dit M. Trump,
09:57soit c'est la menace immédiate dans 3 ans ou dans 5 ans.
10:00Tout ça...
10:00Il faut le trancher.
10:02Ce qu'il faut, si on veut éviter le risque
10:05des appétits éventuels de Poutine ou de ses successeurs,
10:09il faut réarmer.
10:10Bien sûr.
10:11Et voilà, dissuader.
10:12La solution, elle est dans la dissuasion.
10:14Mais que je sache, la France a des instruments de dissuasion,
10:17à commencer par sa force de frappe.
10:19Franchement, je ne vois pas que nous soyons au seuil d'une guerre.
10:23Je trouve les propos, notamment du chef d'état-major des armées,
10:27du président de la République,
10:28qui, à longueur de temps, expliquent que c'est un ogre,
10:30que c'est la menace existentielle.
10:32Moi, je veux bien tout.
10:33Mais le problème, c'est à nous, Européens,
10:35de prendre en compte notre sécurité.
10:37Et puis, on peut le faire.
10:39Il n'y a pas de doute.
10:40Alors, une petite histoire à présent,
10:41qui est passée sous les radars de l'histoire, précisément.
10:45Les premiers drones de l'histoire.
10:47Je ne sais pas si nos téléspectateurs savent à quand ça remonte.
10:49Mais moi, j'ai été surprise quand vous m'avez raconté ça
10:51pour la préparation. Il faut remonter à 1849.
10:54En faisant mes recherches sur les drones, justement,
10:56je me suis rendu compte que la première utilisation des drones,
10:59tenez-vous bien,
11:00c'était au-dessus d'une ville magnifique qui s'appelle Venise,
11:04assiégée à l'époque par l'Autriche-Hongrie.
11:08Donc, ces villes italiennes étaient en train de se révéler.
11:11Les bateaux autrichiens étaient au large derrière le Lido, etc.
11:14Et il y avait un officier autrichien qui s'appelait Huchatsus,
11:20qui a inventé les premiers drones sous la forme de montgolfières,
11:23de petites montgolfières,
11:25avec en dessous un explosif,
11:2811 ou 15 kilos de bombes,
11:30et une mèche longue qui était censée exploser en touchant le sol.
11:34Sauf que...
11:35Alors donc, il y avait, imaginez, un mois de juillet 1849,
11:39la foule des Vénitiens,
11:40tout ça est raconté par le consul américain,
11:43qui était en poste à Venise à l'époque,
11:45c'est très sympathique à lire,
11:46donc il fait très beau,
11:48et il voit arriver dans le sel des petits nuages,
11:50qui sont en fait des montgolfières,
11:51avec des bombes,
11:52et de temps en temps, les bombes, elles explosent,
11:54parce que c'est mal réglé,
11:55et fort heureusement,
11:57la Sérénissime a été sauvée par le vent,
12:00parce que le vent emmenait les...
12:02Ils n'ont pas pu exploser sur la cible prénée.
12:04Ils n'ont jamais explosé,
12:05sauf une sur la petite île de Murano.
12:07Donc c'est un ratage, mais bon, la technique était là.
12:09Il a changé les bateaux,
12:10il a été se mettre côté adriatique,
12:12mais le vent a à nouveau tourné,
12:13donc ça n'a pas fonctionné.
12:14Et il faudra attendre 1914-18,
12:17où on voit les premiers avions
12:19qui larguent des bombes ou des grenades.
12:22Et c'est le début des bombardements aériens.
12:23Mais les premiers drones,
12:24c'était des montgolfières.
12:26Mais c'était astucieux,
12:27sauf que c'était quand même assez aléatoire.
12:29C'est ça qu'on se rend compte.
12:30Complètement même aléatoire.
12:31Ça dépendait du vent.
12:33Quelques coups de gueule ?
12:34Oh là là, il y en a un cette semaine.
12:37J'en ai décompté quatre.
12:38On va commencer avec la France.
12:41L'actualité française,
12:43elles sont toutes liées à la France.
12:44Vous allez voir,
12:45il y a trop de fonctionnaires.
12:46Il y a eu même une explosion.
12:48Oui, M. Macron,
12:49il avait promis de supprimer 120 000 fonctionnaires.
12:51Or, cette année,
12:54où on regorge d'argent,
12:55puisqu'on le voit dans la discussion budgétaire,
12:58il a quand même réussi à créer
12:598 000 fonctionnaires de plus
13:01en deuxième trimestre.
13:02Et là, 16 000 au troisième trimestre.
13:04Donc, il va finir ses deux mandats
13:07avec au moins 200 000 fonctionnaires en plus
13:10dans un pays qui doit emprunter
13:12presque 400 milliards d'euros par an
13:15pour financer son train de vie.
13:17Donc, c'est exactement tout l'inverse
13:19qu'il faut faire
13:19plutôt que matraquer les gens avec des impôts,
13:21essayer de limiter les dépenses.
13:23Là, c'est exactement l'inverse.
13:24Je rappelle qu'on nous a fait croire
13:26dans l'exercice du budget 2025
13:29qu'il y avait 4 000 suppressions de poste.
13:32Ah oui, je n'en sais pas.
13:33Là, pour l'instant,
13:34ce sont des chiffres...
13:35Il vaut mieux, on a supprimé 4 000 postes
13:35et en fait, on en a créé 200 000.
13:37Bah oui.
13:38Ce sont les chiffres officiels.
13:39On est simplement
13:39fait dit ce qu'on veut.
13:41Autre exemple.
13:43Les dépenses de communication de l'État
13:45ont augmenté d'un milliard d'euros cette année
13:48au point que M. Lecornu
13:49envisage peut-être de les baisser de 30%.
13:52Donc, ça rappelle la grande époque de McKinsey
13:54où on disait que la campagne
13:57avait été faite gratuitement.
13:58Puis l'année suivante,
13:58on a donné un ou deux milliards à McKinsey.
14:02Un milliard de budget de communication
14:04alors qu'on essaie de faire serrer la ceinture aux Français
14:07et qu'il faudrait récupérer 40 milliards.
14:09Mais comment cela est-il possible ?
14:10Et ça, c'est publié aussi,
14:13divulgué publiquement ?
14:14Oui, le Premier ministre lui-même
14:15dit que c'est trop
14:16et qu'il faudrait réduire
14:18ces frais de communication.
14:20Comment on le justifie ?
14:21Ça englobe quoi,
14:22les frais de communication ?
14:23Il y a auprès du Premier ministre
14:25un bureau qui s'occupe
14:26de la com gouvernementale
14:28et ils font de la pub,
14:30ils font des manifestations de communication
14:32apparemment très chères.
14:33C'est-à-dire les campagnes publicitaires
14:35qu'on peut apercevoir ?
14:37Les campagnes de sensibilisation.
14:39J'imagine que le dernier kit de survie
14:41doit faire partie de ça.
14:43Vous le reliez à la guerre.
14:46Qui est assez coquin.
14:47Pourquoi McKinsey ?
14:48Parce que McKinsey faisait des édits.
14:50Au début de la présidence Macron,
14:53McKinsey était partout
14:54et empochait énormément d'argent
14:56l'année suivante.
14:57Tout ça est un peu triste quand même.
15:00Il y a quelques autres sujets
15:01qui sont dignes d'intérêt.
15:03Alors, dans la perspective
15:05des municipales du mois de mars,
15:08vous avez vu qu'une candidate
15:09LFI transgenre,
15:11il faut suivre,
15:11vous allez nous raconter
15:12ce qu'elle dit.
15:13C'est un monument cette dame.
15:14Elle est en île et vilaine
15:15et elle n'en est pas
15:16une contradiction près
15:17puisqu'elle est allée jusqu'à dire
15:18que le voile pour elle
15:19représentait un signe d'intégration
15:22dans la société.
15:23Et qui est cette personne ?
15:24Je ne sais pas.
15:26Elle se présente,
15:27tenez-vous bien,
15:28comme senior environment artiste.
15:32Qu'est-ce que c'est que cette profession ?
15:33Je ne sais pas.
15:33Elle est artiste spécialiste
15:35de l'environnement sans doute.
15:36Elle est transgenre.
15:37Elle est candidate
15:38dans un tout petit bled
15:39qui s'appelle
15:40Saint-Jacques de la Lande.
15:42De la Lande.
15:43On la voit à l'écran.
15:44Et elle fait campagne
15:45sur cette histoire de voile.
15:47Sacha Bernert.
15:48Ce qui est quand même
15:48assez étonnant
15:49parce que moi,
15:50si j'ai un conseil
15:50à lui donner à cette dame,
15:52c'est de ne pas aller
15:52dans un pays musulman,
15:56notamment en Arabie Saoudite,
15:57par exemple.
15:57Elle l'apprendrait
15:58à ses dépens.
15:59Ou en Afghanistan,
16:00si elle veut faire du tourisme.
16:01Ce n'est pas l'endroit
16:02où il faut aller
16:02si on est transgenre,
16:04même si on est en faveur du voile.
16:06Alors, on va dire que ça,
16:07c'est quand même
16:07assez symptomatique
16:08et significatif
16:11de la campagne
16:11qui est menée
16:12par LFI
16:13qui dit à tout le monde
16:15venez comme vous êtes.
16:16On n'en est pas
16:17une contradiction près.
16:18Ce n'est pas grave.
16:19Tout le monde...
16:20Enfin, on est dans le pays
16:20de oui-oui, en fait.
16:21Oui, sauf que...
16:22On se met des œillères.
16:23Les gens vont vite découvrir
16:25quand même
16:25qu'il y a une vaste incompatibilité
16:28entre ce que racontent
16:29LFI
16:29et ce que veulent
16:31les intégristes musulmans
16:32qui font alliance
16:33avec eux en ce moment.
16:34Il ne fait pas bon
16:36être homosexuel
16:37ou
16:38partisan des transgenres.
16:41Et pourtant,
16:41les militants LGBT
16:42sont les premiers
16:43à défendre cette cause
16:44et à s'exposer.
16:46Un jour,
16:46ils se rendront compte
16:47qu'ils ont été
16:48les idiots utiles
16:49une fois qu'il y aura
16:51des listes
16:51purement musulmanes
16:53qui nous pend au nez
16:53dans un certain nombre
16:54de départements.
16:55C'est par aveuglement idéologique
16:56ou c'est de la malhonnêteté intellectuelle ?
16:58Surtout de l'ignorance,
16:59d'abétir.
16:59De l'ignorance ?
17:00Oui.
17:01C'est simplement de l'ignorance
17:02à mon avis.
17:03matinée de manipulation extérieure.
17:06Tout le monde est gentil,
17:07tout le monde est pour la révolution.
17:09La France est un pays raciste
17:11et on y va.
17:12On réécrit tout ça
17:13à l'aune du wokisme
17:15et ça donne
17:15cet étrange mariage
17:17entre des transgenres,
17:19des homos
17:19et des islamistes
17:21qui ne supportent pas
17:22l'homosexualité
17:23et qui même
17:24la condamnent à mort.
17:25Il nous reste quelques minutes
17:27encore
17:27pour aborder
17:28un gros
17:29pan quand même
17:30de notre histoire.
17:31Vous aimez bien
17:32l'espace.
17:33J'ai remarqué
17:33ces dernières semaines.
17:351965,
17:36c'est un anniversaire.
17:37En 60 ans,
17:38on va voir
17:39que tout a changé,
17:40mais 1965,
17:41première fusée française
17:42et premier satellite,
17:44c'était...
17:45Oui, c'était un grand moment.
17:46La fierté.
17:46Le 26 novembre 1965.
17:48On les voit à l'image.
17:49C'est les premières réalisations
17:50de Florent.
17:53Et au bout,
17:53il y a un satellite
17:54qui s'appelle Astérix
17:55qu'on va mettre
17:57en orbite basse
17:58à 200 kilomètres.
17:59C'est un vrai exploit
18:00pour la France.
18:01Satellite de 150 kilos.
18:02A l'époque,
18:03nous étions
18:03troisième puissance spatiale
18:06au monde.
18:07Et je rappelle ça
18:08parce que c'était
18:08la fierté
18:09de la France gaullienne
18:10de l'époque.
18:11Aujourd'hui,
18:11il y a eu
18:12la semaine dernière
18:13le sommet de Bren
18:14sur l'ESA,
18:15l'Agence Spatiale Européenne.
18:18Et là,
18:19on est arrivé
18:19avec trois petits milliards
18:21côté français,
18:22loin derrière
18:22les Allemands
18:23et les Italiens
18:24qui ont quasiment le double.
18:26Qui donc
18:27vont prendre
18:28la tête
18:29de la recherche spatiale
18:31en Europe.
18:31Et ça,
18:31c'est une grande tragédie
18:33pour la France.
18:34Aujourd'hui,
18:35la question tourne
18:36autour des lanceurs.
18:39Mosque a montré
18:40qu'il y avait
18:40des lanceurs réutilisables.
18:42On a raté ce rendez-vous.
18:43Et des satellites
18:44de basse orbite
18:45où là,
18:45il a mis 36 000
18:46satellites de communication.
18:48Nous,
18:49on est très en retard.
18:50Et voilà.
18:51Donc,
18:52on est en train
18:52de rater
18:52un rendez-vous
18:53de l'histoire.
18:54Vous l'imputez
18:55à un manque
18:57de volonté politique
18:59pour augmenter
19:00les budgets
19:00ou au fait
19:02qu'on patine
19:02sur le plan technologique
19:03et sur le plan
19:04de la recherche ?
19:05Parce qu'on a quand même
19:05des ingénieurs hors pair,
19:06on a des écoles
19:07de formation.
19:09Où le bas
19:10blesse-t-il finalement ?
19:11Musk et d'autres
19:13ont montré
19:14aux Etats-Unis
19:15qu'ils étaient
19:16plus efficaces
19:16que la NASA.
19:17Donc,
19:17les organismes publics,
19:19les modes de financement
19:20publics sont
19:20beaucoup plus agiles,
19:21beaucoup plus capables.
19:22Et du coup,
19:22la NASA passe
19:23contrat avec Musk.
19:25En Europe,
19:25c'est encore plus vrai
19:26puisque,
19:27en Europe,
19:28on a mis ensemble
19:29des budgets européens
19:31disparates
19:32pour fabriquer
19:32une fusée commune.
19:34Il y a même eu,
19:34je ne sais pas
19:35si vous savez ça,
19:35mais la première fusée
19:36européenne,
19:37il y avait un étage français,
19:38un étage italien,
19:39un étage allemand.
19:40Elle s'est cassé la figure.
19:42Donc,
19:42après,
19:42on a dit,
19:43bon,
19:43les Français ont le leadership
19:44sur les fusées
19:45et chacun a bondé
19:47le budget.
19:49Sauf que,
19:49depuis Musk,
19:50il y a maintenant
19:51pléthore
19:52de petites entreprises,
19:54de start-up,
19:55surtout en Allemagne,
19:56quelques-unes en France,
19:57qui vont remplacer
19:58petit à petit
20:00les grands véhicules
20:02intergouvernementaux.
20:03C'est un problème
20:03d'entrepreneuriat,
20:04en fait.
20:04Voilà,
20:04on a un problème
20:05d'entrepreneuriat
20:06et puis,
20:07côté français,
20:07manque d'argent.
20:08On préfère mettre
20:09de l'argent
20:09dans les primes de Noël
20:10et autres trucs
20:11de ce genre
20:12plutôt que dans
20:13la recherche fondamentale.
20:14Ou dans la ME,
20:15oui,
20:15ou dans l'information publique
20:18qui consomme 4 milliards.
20:194 milliards,
20:20c'est plus que le budget
20:21que la France
20:22l'a consacré à l'espace.
20:23Incroyable.
20:24C'est bien que vous nous...
20:25C'est un milliard de plus.
20:26Un milliard de plus.
20:27Quant à la fraude,
20:28la fraude sociale en France,
20:30qui est de l'ordre
20:31de 13 milliards,
20:32elle vous permettrait
20:34d'avoir un vrai...
20:35De faire un beau programme
20:35spatial.
20:36Ça, c'est sûr.
20:37Oui,
20:37et même d'acheter
20:37un deuxième portation
20:38si elle m'avait envie.
20:39Oui,
20:39parce qu'on commence...
20:40Juste la fraude sociale.
20:41Il est un peu vieillissant
20:42quand même,
20:42le Charles de Gaulle.
20:43Il vaut mieux en avoir deux,
20:44comme disait Chirac,
20:44c'est comme les gendarmes.
20:46Il vaut mieux en avoir deux.
20:48Une lueur d'espoir,
20:49vous faites bien rire,
20:50en tout cas.
20:51Sur la liberté de la presse.
20:52Alors,
20:53on va réévoquer,
20:54évidemment,
20:54cette levée de boucliers
20:55contre la labellisation
20:56des médias.
20:57Alors là,
20:57on voit que toute la droite,
20:58comme un seul homme,
21:00est montée au créneau
21:01quand même,
21:02cette semaine.
21:03Et les voix s'élèvent
21:04pour dire
21:04non mais,
21:05ça va trop loin.
21:06On a débusqué quand même
21:07les faits d'armes
21:09et les cadavres de RSF
21:10dans le passé.
21:11Jusqu'à Robert Mellard,
21:11vous avez vu aujourd'hui,
21:12qui dit non mais,
21:13c'est un repère de gauchistes.
21:14Moi, à l'époque,
21:15je défendais tout le monde.
21:16C'est pas leur mission.
21:16Vous savez,
21:16moi, j'ai bien connu RSF
21:17du temps de Mellard
21:18parce qu'ensemble,
21:19on avait libéré
21:20des journalistes
21:22qui étaient en prison
21:23à Cuba.
21:23C'est à ça que servait RSF.
21:25Exactement.
21:25À s'occuper des journalistes.
21:27Vous savez que
21:27j'ai contribué,
21:29et même mon nom,
21:30sur une résolution de l'ONU
21:31portée par la France
21:32avec un autre collègue
21:33pour la protection
21:34des journalistes
21:35en temps de guerre.
21:36C'est ça que faisait RSF.
21:38Aujourd'hui,
21:38elle fait de la politique intérieure
21:39au service du gouvernement
21:41puisque M. Macron
21:42a envisagé publiquement
21:44de leur confier
21:45la tâche de choisir
21:46qui dit le vrai
21:47et qui dit le faux.
21:48Donc,
21:48on est chez les fous.
21:49Et ça,
21:51dans un pays,
21:51alors c'est ça
21:52qui est important,
21:53dans un pays
21:54qui depuis la Révolution française
21:55a mis un siècle
21:57presque
21:58à se disputer
21:59sur la liberté
22:00de la presse
22:00jusqu'à la fameuse loi
22:01de 1881.
22:03Et si vous le permettez,
22:04je voudrais vous rappeler
22:05ce que disait
22:06Châteaubriand
22:07en 1816,
22:09donc juste après
22:10la fin
22:11de l'épisode napoléonien.
22:13Il disait ceci,
22:15point de gouvernement
22:16représentatif
22:17sans la liberté
22:18de la presse
22:19et quelques temps
22:20après,
22:21Victor Hugo,
22:22à l'issue
22:22d'une autre révolution
22:23à l'Assemblée nationale,
22:25fameux discours
22:26du 11 septembre 48,
22:28il disait ceci,
22:29et vous me permettrez
22:30de le lire
22:30parce que c'est du Hugo
22:31donc c'est beau,
22:33il disait
22:33le principe
22:34de la liberté
22:34de la presse
22:35n'est pas moins essentiel,
22:37pas moins sacré
22:38que le principe
22:39du suffrage universel.
22:41Ce sont les deux côtés
22:42du même fait.
22:43la défense,
22:45la liberté de la presse
22:47à côté du suffrage
22:48universel,
22:49c'est la pensée
22:50de tous
22:51éclairant le gouvernement
22:52de tous
22:53attenté à l'une,
22:55c'est attenté à l'autre.
22:57Donc quand vous mettez
22:58des limites,
22:58et elles ont existé
22:59au 19ème siècle
23:00pendant la restauration,
23:01on faisait soit
23:02des autorisations,
23:03soit on mettait
23:04des autorisations préalables
23:06pour une publication
23:07ou pour un article,
23:09ou on mettait aussi
23:09des droits de timbre.
23:10Quand vous mettez
23:11des labels,
23:12vous réinventez
23:13ce qui existait
23:14sous la restauration
23:15et vous condamnez
23:16de la liberté d'expression
23:17donc quelque part
23:18vous tuez aussi
23:19le suffrage universel.
23:20Et vous nous dites
23:20attention danger,
23:21quand on commence comme ça
23:22on sait où ça finit.
23:24Alors bon,
23:24le bon réflexe
23:25c'est quand même
23:25ce que les Anglais
23:26ils ont eu ça
23:27sur la BBC
23:28en virant littéralement
23:29le patron de la BBC
23:31et le chef des informations.
23:33En France,
23:33on a conservé
23:34nos 4 milliards
23:34pour les chaînes publiques
23:38et l'audiovisuel public.
23:40Et Delphine Arnot
23:40est toujours en place.
23:41Voilà,
23:42mais quand même
23:42il y a eu une levée
23:43de bouclier
23:44contre cette affaire
23:45de Labelle
23:45qui est franchement
23:46parfaitement ubuesque
23:48dans une démocratie.
23:49Ça prend,
23:50parce qu'il y a eu
23:50un rétroprédage de l'Elysée,
23:52Rachida Dati est obligée
23:53de dire que non
23:54ce n'est pas le ministère
23:54de la vérité.
23:55Bon,
23:56ils envoient...
23:56Rachida Dati est capable
23:57de défendre tout
23:58et le contraire de tout
23:59elle a brillé
24:01dans la défense
24:01du président de la République
24:03qu'elle a rejoint.
24:05Merci beaucoup Pierre.
24:06Merci.
24:06Vous avez encore
24:07de beaux sujets
24:08à nous proposer
24:08à la semaine prochaine.
24:09On est ravis
24:10de la fidélité
24:11à votre émission
24:13parce que ça prend bien
24:14et je pense
24:15qu'on est tous contents
24:16de vous écouter.
24:17Merci infiniment.
24:18C'est une joie
24:18d'être là avec vous.
24:19Merci à vous.
24:20Dans un instant,
24:21Laurence Ferrari,
24:22Punchline,
24:23à très vite.
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