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Pierre Lellouche, ancien ministre et spécialiste des questions internationales, nous éclaire sur l’actualité de la semaine dans #FaceAPierreLellouche, tous les jeudis à 16h30, présenté par Nelly Daynac.

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00:00Bonjour mon cher Pierre Lelouch, très belle photo, c'est le face à Lelouch de tous les jeudis après-midi, vous en avez l'habitude maintenant, une demi-heure ensemble pour décrypter l'actualité internationale cette semaine, il s'est passé beaucoup de choses dans le monde,
00:14plus cette semaine, qui nous interpelle, à commencer par cette situation d'urgence au Darfour, l'ONU appelle à mettre un terme au siège d'Alphachère, après une tuerie dans une maternité, qui est le fait d'un armé du Soudan, venu du...
00:35Oui il y a deux armées au Soudan, il y a deux miliciens, il y a deux généraux en fait...
00:39Mais c'est une situation humanitaire très très grave, vous allez nous dire quelles sont les forces en présence, 20 ans après un premier massacre, le génocide du sud d'Arfour sous Omar et Bashir ?
00:49Voilà, ça ce sont les deux généraux, ce sont les héritiers d'Al-Bashir, qui se disputent le pouvoir, et chacun est soutenu par une équipe adverse, où il y a des pays étrangers, dont des pays du Golfe, qui arment, qui envoient les armes, les drones, etc.
01:03Donc c'est extrêmement meurtrier. Ce qui est très intéressant, c'est que jusqu'à ces derniers jours, personne n'en parlait.
01:09C'est-à-dire qu'on parlait beaucoup à chaque fois qu'il y avait un bombardement israélien à Gaza, tous les jours on donnait le nombre des victimes.
01:15Mais Al-Fashir, qui est la ville principale du sud du Soudan, a été assiégée par une milice d'un général surnommé Hemeti, et lui, il a construit une espèce de fortification, un siège en fait, moyen âgeux, autour de cette ville.
01:33Et dedans, il y a au moins 50 000 femmes et enfants qui reçoivent toute la journée des bombes, ils n'ont rien, ils n'ont aucune nourriture, aucun médicament, et ça dure depuis des semaines, et personne ne fait rien.
01:43– 18 mois de siège déjà.
01:45– Oui, oui, c'est ça. Il y a eu 14 millions de déplacés au Soudan. Et encore une fois, comme ce sont des musulmans qui tapent sur les musulmans, apparemment ça n'intéresse personne.
01:58Et cette affaire est passée sous les radars occidentaux. Personne n'y va non plus, parce que c'est très dangereux. Personne n'y comprend pas grand-chose.
02:05Mais c'est une lutte pour la succession du pouvoir au Soudan, dans le silence général de la communauté internationale.
02:12C'est pour ça que les deux poids, deux mesures sont extrêmement frappants. Vous n'avez pas de manifestation pour condamner le régime de Khartoum ou la milice des Métis.
02:22Tout ça se passe dans une indifférence totale.
02:25– Voilà, on ne voulait pas passer ça sous silence dans l'émission, parce que c'est très très important.
02:30– Parce que c'est grave, oui.
02:31– C'est sans doute la pire crise humanitaire du moment. Et donc je vous le dis, cette fois l'ONU s'empare aussi de la question de cette maternité qui a été simulée.
02:37– Parce qu'il serait temps d'envoyer là aussi des camions humanitaires et tout, mais pour l'instant il ne se passe rien.
02:42– Et puis c'est une zone, comme vous le disiez, non seulement dangereuse, mais aussi assez difficile d'accès, le sud de Soudan.
02:49L'actu incontournable. Alors on avait initialement travaillé sur une autre actu incontournable,
02:53et il y en a plusieurs à vrai dire. C'est Donald Trump qui ordonne la relance des essais nucléaires américains.
02:58– Est-ce que c'est une manière de tenir tête à Moscou lors de cette tournée asiatique qu'il est en train de faire ?
03:04On va y revenir d'ailleurs à la tournée asiatique de Trump. Après quand même 30 ans d'interruption des essais américains.
03:09– Oui, c'est très bizarre parce que personne n'y comprend rien. On ne comprend pas d'ailleurs ce qu'il veut dire,
03:15si c'est les essais d'armes nucléaires ou bien de vecteurs. Il annonce ça juste avant de rencontrer le chinois,
03:21sans doute pour l'impressionner. On ne sait pas de quoi on parle, on ne sait pas s'il s'agit de violences,
03:28ou d'arrêter le traité d'interdiction complète des armes nucléaires qui a été signé.
03:33Il faut se rappeler qu'à la fin de la guerre froide, au début des années 90, tout le monde s'arrête.
03:40Les Etats-Unis, la Russie, la Chine. La France, elle, va faire son dernier essai nucléaire au moment de l'élection de Jacques Chirac,
03:47je sais, puisque j'y étais. J'y étais, et c'est un souvenir très...
03:53– Vous t'es au gouvernement ? – Non, j'ai été envoyé, parce que ce qui s'est passé,
03:57c'est qu'il y a eu énormément de protestations, j'avais été chargé d'expliquer le dernier essai français en 95-96
04:04à nos voisins, c'est-à-dire l'Australie, entre-parents, la Nouvelle-Zélande, etc.
04:10– Et le dernier essai a été conduit en janvier 96. Et puis après, tout le monde a signé le fameux
04:18traité d'interdiction complète des essais nucléaires.
04:21Donc, c'est... Voilà.
04:23– Comment vous lisez ce...
04:25– Je le dis comme une réaction déjà à l'annonce par Poutine il y a quelques jours
04:29de nouveaux missiles de croisière à propulsion nucléaire et d'une grosse torpille, un drone sous-marin
04:35à propulsion... Personne ne comprend à quoi ça sert d'ailleurs d'avoir des missiles
04:38à propulsion nucléaire. Donc personne ne sait si Trump veut à nouveau tester des armes nucléaires
04:46ou pas. Ce qu'on sait, c'est qu'aujourd'hui, il y a en gros 5 000... C'est énorme, 5 000 armes nucléaires
04:51russes d'un côté américaine de l'autre, de quoi vitrifier la planète...
04:55– À peine plus côté russe, quelques ogives en plus, centaines.
04:57– Oui, oui. De toute façon, il y a de quoi vitrifier la planète plusieurs fois.
05:02Les Chinois sont en train de rattraper à toute vitesse. Il y a un moment où les Américains
05:06risquent de se retrouver avec deux puissances nucléaires rivales. C'est ça qui inquiète
05:10beaucoup les stratèges américains. Comment on fait face à deux stratégies...
05:14– Deux pays nucléaires... – Deux mastodontes.
05:17– Deux mastodontes qui sont en plus alliés contre les États-Unis.
05:20Donc c'est peut-être ça qu'il a voulu dire, mais il est beaucoup trop tôt pour savoir
05:25ce qui va se passer. De toute façon, les sites d'essais nucléaires, les laboratoires
05:29d'essais nucléaires américains sont arrêtés. Il faudra au moins deux ou trois ans
05:32avant qu'ils soient en état de fabriquer des essais nucléaires.
05:34– Oui, donc c'est plus un message symbolique qu'une portée immédiate.
05:36– Par contre, la Corée du Nord, elle, elle a testé la dernière fois en 2017.
05:40– Alors, on continue de parler de Donald Trump, avec cette fameuse rencontre
05:44avec Xi Jinping en Corée, pour finaliser une trêve commerciale.
05:49Il a dit que c'est un grand succès. Est-ce que c'est vraiment un succès ?
05:52On le rappelle, c'est un dossier où on a réglé la question des terres rares,
05:56visiblement. Il y a la diminution des taxes douanières à l'encontre de Pékin.
06:02À qui ça profite et à qui ça impacte ?
06:04– En sortant de l'avion, dans son fil X, qui s'appelle True Social,
06:11ou pas X, True Social, il dit que le meeting s'est magnifiquement passé
06:15et que sur une échelle de 0 à 10, c'est 12.
06:19Donc, il est très content de lui.
06:21Si on regarde les choses un peu plus près, on s'aperçoit que ce n'est pas terrible.
06:26– Quel est le contexte ?
06:28Trump arrive il y a presque un an et il déclare une guerre commerciale à la terre entière.
06:33Il veut mettre à bas l'OMC, il veut remettre des droits de douane contre la terre entière.
06:38Il appelle ça « Liberation Day », vous vous souvenez,
06:40quand il colle des 50% ici, 70% là, etc.
06:44Tout le monde en a eu pour son grade.
06:47Tout le monde s'est couché, y compris l'Union européenne.
06:49Rappelez-vous le voyage calamiteux de Mme Van der Leyen
06:52sur le terrain de golf de Trump en Écosse,
06:56où elle dit qu'on doit passer un excellent deal
06:57alors que l'autre avait fait littéralement une extorsion de fonds
07:01en imposant 15% contre zéro.
07:06Il y a un pays qui a résisté à tout ça, c'était la Chine.
07:08Et comment ils ont fait ?
07:10Ils avaient des munitions.
07:12Comme dit Trump, ils avaient des cartes.
07:14Et quelles étaient ces cartes ?
07:16D'abord le soja des États républicains du Midwest.
07:1913 milliards de dollars instantanément arrêtés
07:22et ils ont été achetés du soja brésilien et argentin.
07:26Un.
07:27Deux, ils se sont vengés sur les terres rares.
07:30Ils ont 90% de la production de terres rares sur cette planète.
07:34Et ces terres rares, on en a besoin pour les véhicules électriques,
07:37pour l'électronique et même pour les avions de combat américains.
07:40Donc dans l'automobile...
07:42Pour les semi-conducteurs.
07:43Ah non, non, ce n'est pas les semi-conducteurs.
07:44Il y a aussi l'affaire des semi-conducteurs en plus.
07:46Il y a encore l'affaire des semi-conducteurs.
07:47Et dans les véhicules électriques, vous en avez quand même pas mal.
07:50Oui, oui, mais ces terres rares, elles servent à fabriquer des aimants
07:53qui sont indispensables pour tout un tas d'applications,
07:58ce qui entraîne déjà des problèmes d'approvisionnement, y compris en Europe.
08:02Donc il y avait un chantage très fort.
08:04Il y avait d'autres sujets aussi.
08:06Le fentanyl est un produit de synthèse qui sert à fabriquer une drogue de synthèse
08:12qui fait des ravages au Mexique et qui tue plusieurs dizaines de milliers d'Américains par an.
08:16Donc il y avait beaucoup de choses.
08:18Trump avait promis de mettre des droits de douane à 100%.
08:22Là, il a redescendu ses droits de douane.
08:24Il a obtenu une trêve sur le boycott sur les terres rares d'un an.
08:31Alors il dit qu'il a un accord d'un an mais renouvelable et qu'il laisse entendre que ce sera automatique.
08:35C'est tout sauf automatique.
08:38Les Chinois ont mis en place des licences d'exportation de terres rares,
08:45y compris des instruments qui utilisent même des portions infinitésimales de ces métaux
08:50de façon à bloquer les industries en Europe et aux Etats-Unis.
08:53Donc pour l'instant, on a une espèce de trêve.
08:56Mais on voit bien que Trump n'a pas emporté la partie.
08:59Les Chinois gardent leur position.
09:01Et ce que je crains, c'est que derrière, les Européens, comme d'habitude, payent la note.
09:07Parce que le surplus de production chinoise qui ne va plus aller aux Etats-Unis,
09:11il va être déversé sur l'Europe.
09:13Et quant à nous et nos terres rares, nos importations de terres rares,
09:16indispensables ici aussi en Europe,
09:18on ne sait pas trop quel sera leur sort dans le cadre du deal conclu par Donald Trump.
09:24Donc tout ça, ça montre que les Chinois sont extrêmement résilients,
09:28que même en matière de microprocesseurs et d'intelligence artificielle,
09:32ils développent une technologie au moins équivalente.
09:36Et la vraie compétition, elle est là.
09:37Qui va contrôler l'intelligence artificielle au XXIe siècle ?
09:41Et qui va dominer le monde ?
09:43C'est ça le sujet.
09:43C'est le vrai enjeu.
09:44Et les Chinois montrent qu'ils ont les cartes pour tenir tête aux Etats-Unis.
09:50Et quoi qu'en dise Trump, qui dit qu'il a tout réussi,
09:53la vérité est quand même beaucoup plus nuancée.
09:56Et au mieux, c'est une trêve.
09:58Bon, une info qui vous est apparue comme passant relativement inaperçue,
10:04en tout cas sous le radar complètement.
10:07Ça vient d'un article du Financial Times qui nous révèle
10:11que la bureaucratie militaire ukrainienne aurait détourné un milliard de dollars
10:16via une société américaine qui est basée en Arizona.
10:19Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
10:20Alors, ce n'est pas exactement ça, parce qu'on ne connaît pas ce qui a été détourné ou pas.
10:24Mais il y a un milliard dans la balance.
10:25Il y a un article du Financial Times très sérieux
10:28qui a été repris par personne en France.
10:31Et pourtant, alors le contexte quand même, il faut savoir que
10:33nous les Européens, on a donné à l'Ukraine environ 175 milliards d'euros
10:38depuis le début de la guerre.
10:40Les Américains à peu près autant.
10:41Donc c'est énormément d'argent.
10:43Dans un pays où malheureusement,
10:45l'état de droit et la corruption sont un vrai sujet.
10:49Et en économie de guerre, il y a beaucoup de gens qui s'enrichissent.
10:51Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
10:54À la suite de procédures en justice,
10:57analysées par les journalistes du Financial Times,
11:00on découvre qu'il y a un jeune homme américain qui s'appelle Tanner Cook,
11:04qui a 28 ans,
11:06qui dirige une toute petite hangar, en fait,
11:09en Arizona, à côté de Tucson,
11:12qui, soi-disant, s'occupe de vente de munitions.
11:16En fait, c'était probablement des munitions de chasse.
11:18Toujours est-il que ce jeune homme est contacté
11:20par une entreprise d'armes ukrainiennes
11:24qui s'appelle Progress,
11:26avec un avocat qui est plus ou moins véreux,
11:29dont on découvre après qu'il avait fait des opérations douteuses en Irak.
11:33Et Progress signe un contrat avec cette boîte
11:35totalement inconnue de l'Arizona
11:37à hauteur de 1 milliard de dollars
11:39pour la livraison d'armes.
11:41Et il y a un dépôt...
11:42Voilà le hangar en question.
11:43Voilà le hangar.
11:44Au milieu de nulle part.
11:45Et ce jeune homme va toucher 17 millions de dollars de dépôts.
11:49Et il devait livrer, tenez-vous bien,
11:5210 millions d'obus de 23 mm antiaériens,
11:5656 000 fusées grade soviétiques,
12:00et 24 000 obus de mortiers,
12:02sans parler des quantités astronomiques d'autres munitions soviétiques.
12:05A partir de là, donc ?
12:06Alors, ce n'est pas à partir de là,
12:07c'était à partir de Serbie.
12:09Et l'affaire capote
12:11parce que les armes ne sont pas livrées.
12:14Mais les commissions, elles,
12:15ont été versées,
12:16puisque l'avocat ukrainien,
12:19Véreux, lui,
12:20demande à ce que cet argent soit viré.
12:22Là, il s'appelle
12:23Mikola Karenko.
12:26Et lui, il a demandé des paiements à des tiers.
12:28En clair, c'est des commissions.
12:29Alors, combien d'argent a été versé à des commissions
12:32pour des armes qui ne sont jamais arrivées ?
12:35Avec quel argent ?
12:36Si c'est l'argent de l'Occident,
12:37ça mériterait d'être vérifié.
12:38D'accord.
12:39En tout cas, le Financial Times,
12:40ils ont fait une sacrée enquête là-dessus.
12:42Votre coup de gueule.
12:42On revient à Donald Trump.
12:44Avec Trump et le Qatar,
12:46dont on sait que les Etats-Unis et le Qatar
12:48sont donc les principaux fournisseurs
12:50de gaz naturel.
12:50Ah oui, depuis qu'on n'achète plus aux Russes.
12:52Duquéfiés, voilà.
12:52Et qui exigent que l'Union européenne
12:54n'applique pas aux entreprises étrangères
12:55sa directive sur le devoir de vigilance.
12:58Vous allez nous expliquer ce que ça recouvre,
12:59ce devoir de vigilance.
13:01Il s'agit d'environnement,
13:02de droits de l'homme.
13:03C'est du chantage ?
13:04Alors, là aussi, c'est nouveau
13:05et ça vient de sortir.
13:06Et encore une fois,
13:07peu de gens ou personne ne l'a noté.
13:09Sous le radar,
13:12Trump s'arrête en allant vers l'Asie
13:15où il est encore.
13:16Là, il est dans l'avion du retour.
13:18Il s'arrête à Qatar.
13:19Il voit l'émir Altani.
13:21Et les deux signent une lettre
13:23qu'ils envoient à la commission.
13:25Et la lettre dit,
13:26si jamais vous maintenez cette directive,
13:30on coupe le gaz.
13:31Alors, il faut savoir que depuis que le gaz russe est coupé,
13:33nous, on achète du gaz liquéfié américain,
13:36quatre fois plus cher,
13:37et du gaz qatari à tout va.
13:39C'est une source essentielle.
13:40Ok.
13:41Et quelle est cette directive ?
13:42C'est la directive appelée CSDD.
13:45C'est une directive qui fait que
13:48les grandes entreprises
13:49qui ont plus de 1000 salariés
13:52doivent apprendre à ménager le climat,
13:55les droits de l'homme
13:55et leur politique sociale.
13:57Autant vous dire que pour les multinationales
13:59du Golfe ou des Etats-Unis,
14:01ce n'est pas franchement leur tasse de thé.
14:02Donc, il y a une énorme campagne de presse
14:05des milieux patronaux aux Etats-Unis
14:06pour arrêter la blague en Europe.
14:08Et maintenant, la pression maximum est mise.
14:10C'est-à-dire, vous enlevez ce truc-là
14:12ou bien on vous coupe le gaz.
14:13Il faut savoir que parallèlement,
14:15Musk et les autres, et Vance,
14:17ont déjà demandé qu'on arrête aussi
14:19les directives sur la protection des données
14:21pour ne pas gêner les GAFAM.
14:23Donc, on est sous une pression...
14:25Alors, voilà.
14:26Question.
14:26Est-ce qu'on va résister comme les Chinois
14:28ou bien est-ce qu'on va se coucher ?
14:30Pour l'instant, ce qu'on voit,
14:32c'est de la génuflexion permanente.
14:34Puisque vous avez vu ce que,
14:35lors du sommet de l'OTAN en juin dernier,
14:38le secrétaire général de l'OTAN,
14:40M. Rutteux, ancien Premier ministre,
14:41a appelé Trump « papa ».
14:43« Papa ».
14:44Je n'ai pas entendu le Chinois
14:46appeler Trump « papa ».
14:47Bizarrement, le Chinois,
14:49il ne partage pas ce vocabulaire.
14:50C'est peut-être simplement culturel,
14:52qui sait ?
14:52Non, je plaisante.
14:53Ça doit être, oui.
14:53Un autre coup de gueule.
14:56Vous étiez colère, cette semaine.
14:58Il y en a plein d'autres,
14:59mais on en a...
15:00Il y en a trois.
15:01Alors là, oui,
15:02c'est un coup de gueule
15:02qui concerne beaucoup de Français aussi,
15:04j'ai envie de dire.
15:04Les découvertes bancaires
15:05plafonnées à 200 euros.
15:08C'est encore l'Europe
15:09qui a décidé.
15:09On retrouve l'Europe,
15:11dont les Français mesurent
15:12tous les jours
15:13qu'au lieu d'avoir les avantages,
15:14ils ont les inconvénients.
15:15Donc là, il s'agit
15:16d'une directive européenne,
15:18soi-disant pour protéger
15:19le consommateur,
15:20mais qui en fait rend extrêmement difficile
15:23la vie des gens
15:24qui sont un pécunieux
15:26et qui souvent sont en déficit
15:28à la fin du mois.
15:29En France,
15:2955% des Français
15:31ont un problème de découvert
15:32dans l'année
15:34avec leur banque.
15:35Jusqu'à 200 euros,
15:37ça va,
15:38dit la nouvelle directive,
15:39qui vient d'être transposée
15:40par une ordonnance,
15:42là au mois de septembre dernier,
15:43et qui s'applique le mois prochain,
15:44en novembre.
15:45Dans quelques jours,
15:47dès que ça dépasse 200 euros,
15:48il faudra demander l'autorisation
15:51et donc une enquête de la banque
15:53qui va traiter ce découvert
15:54comme un crédit à la consommation.
15:56Donc tous vos comptes
15:57doivent être épluchés,
15:58il faudra demander une enquête
16:00de la banque
16:01qui donne ou qui ne donnera pas
16:02avec des taux d'intérêt
16:03qui risquent d'être...
16:05Qui dit crédit,
16:05dit taux d'intérêt élevé.
16:07Voilà.
16:07Il faut savoir que le taux maximum
16:09est fixé à 19%,
16:10mais c'est monstrueux, 19%.
16:12Donc on en vient un peu
16:12à un système américain.
16:14Vous savez que les cartes de crédit américaines,
16:15ça fonctionne exactement
16:16sur ce principe-là.
16:17Les Américains sont souvent endettés
16:19parce qu'ils payent
16:20plein de choses à crédit,
16:21mais effectivement,
16:21ils ont des taux monstrueux
16:23de 19%.
16:23Alors théoriquement,
16:24c'est fait pour éviter
16:24le surendettement justement,
16:26mais à la fin de la journée,
16:27ça va surtout gêner
16:28les gens modestes
16:29qui ont des problèmes
16:30de fin de mois.
16:31Et là,
16:33transposer cette directive
16:34sans explication,
16:36sans préparer le terrain,
16:38ça montre à quel point
16:39l'État est à côté de ses pompes
16:41et franchement,
16:42ces gens-là vivent
16:43sur une autre planète
16:44parce que la planète réelle,
16:45c'est 55% des Français,
16:47ils ont besoin d'un découvert.
16:50Donc c'est très ennuyeux.
16:51Une dernière pour la route.
16:53Vous avez noté
16:53que la municipalité écologiste
16:55de Bordeaux,
16:56donc la ville de Pierre-Héremic,
16:58suspend son jumelage
17:00avec la ville d'Ajdot en Israël.
17:01Vous avez vu,
17:02il y avait un sujet sur Amir,
17:04le chanteur franco-israélien
17:06qui est boycotté.
17:06On voit peut-être dans les festivals.
17:08Là, c'est une municipalité écolo
17:10qui va franco-de-port
17:12et qui dit,
17:13on suspend
17:13parce qu'il est hors de question
17:15d'accueillir des jeunes,
17:17d'envoyer des jeunes bordelais
17:18en Israël.
17:20Donc, on arrête,
17:22on suspend,
17:23on suspend
17:23l'accord de jumelage
17:25avec Ajdot,
17:25qui est une ville en plus
17:26qui a été très ciblée
17:28par le Hamas,
17:29qui a reçu beaucoup de,
17:30qui a connu la violence
17:31de la guerre très directement.
17:32Tout ça est infâme
17:34parce qu'en réalité,
17:35c'est vraiment,
17:36c'est vraiment du boycott
17:38qui est interdit
17:39par la loi française.
17:40On a vu hier
17:41à l'Assemblée nationale,
17:42il y avait un amendement aussi
17:43pour taxer les entreprises
17:45qui travaillaient en Israël,
17:46complices du génocide,
17:48etc.,
17:49entre guillemets.
17:50Et c'est comme si on collait
17:51une étoile de David
17:52sur ces entreprises.
17:54Tout ça est franchement détestable.
17:56C'est de l'antisémitisme ouvert.
17:59Qui est presque pire
18:01que ce qu'on a connu
18:01dans les années 30
18:02parce que là,
18:03ils y vont franco,
18:04les municipalités,
18:06au nom des bons sentiments,
18:07au nom de la lutte
18:08contre le génocide et autres.
18:10Tout ça à six mois
18:10des municipales
18:11où il va se représenter.
18:16C'est possible.
18:17Mais bon,
18:17j'espère que...
18:18Il a eu des réalisations
18:19périorifiques
18:20sur le plan sécuritaire.
18:22Il a storé
18:23de police municipale,
18:25armée,
18:25enfin,
18:25il s'est ravisé sur certaines choses.
18:26Enfin,
18:26celui qui a fait le boulot...
18:27Pour vous,
18:27c'est électoraliste,
18:28tout ça ?
18:28Celui qui a fait le boulot
18:29à Bordeaux,
18:30c'était Chabon,
18:31puis Juppé.
18:31Juppé ensuite.
18:32Oui, bien sûr.
18:33Mais on voit,
18:34c'est comme ça.
18:35Mais c'est moche
18:36de voir ces municipalités
18:37écolos virer dans quelque chose
18:39qui n'a rien à voir
18:39avec l'écologie,
18:40en fait.
18:40Bien sûr.
18:41Qui est le racisme
18:42à l'état pur.
18:42Allez,
18:43quelques lueurs d'espoir
18:43quand même
18:44pour ne pas rester
18:44sur une mauvaise note
18:46avant cette fin de semaine.
18:48Le film Sacré-Cœur,
18:49qui finalement sera diffusé
18:51au château de la Busine,
18:53qui est géré
18:53par la maire de Marseille.
18:55Oui,
18:56qui a été diffusé.
18:56Oui,
18:56le tribunal administratif
18:58a finalement ordonné
18:59la reprogrammation
19:00qui avait stoppé
19:01C'est une histoire
19:02très intéressante
19:03cette histoire de film
19:05parce que c'est un film
19:06qui était au départ
19:07très confidentiel
19:08avec un tout petit budget
19:10de 800 000 euros,
19:12du crowdfunding
19:13plus un peu d'argent
19:14de Canal+,
19:15qui a fait que ce film
19:16a pu exister.
19:18Et puis tout d'un coup
19:18c'est devenu une célébrité
19:19parce qu'il a commencé
19:20à être attaqué partout.
19:22D'abord par la SNCF
19:23et la RATP
19:24qui n'a pas voulu
19:24mettre les affiches
19:25au nom de la laïcité.
19:27Elle est quand même bonne,
19:28la blague.
19:28Ensuite,
19:30quand c'est allé à Marseille,
19:31le maire socialiste
19:32a refusé de diffuser
19:34le film dans une salle
19:35municipale
19:36parce que ça
19:36c'était soi-disant
19:37contraire à la laïcité.
19:38Heureusement,
19:39le sénateur Ravier
19:40a demandé à le référer
19:41et pour une fois,
19:42la justice administrative
19:43a donné raison.
19:45Pourquoi vous dites
19:46pour une fois ?
19:46Parce qu'en matière de...
19:47Contre toute attente
19:48selon vous,
19:49par les temps du cours ?
19:50Parce qu'en général,
19:52la jurisprudence
19:53du Conseil d'État
19:54notamment sur ces questions
19:55d'immigration et autres
19:56est quand même
19:57plutôt dans l'autre sens.
19:58plutôt favorable ?
19:59Oui,
19:59plutôt dans l'autre sens.
20:00Mais cette fois-ci,
20:01ils ont protégé
20:01la liberté d'expression
20:03et puis sur les histoires
20:06de laïcité,
20:06le Conseil d'État
20:07il tranche férocement
20:09sur les histoires
20:09de positionnement
20:11des croix
20:11dans des lieux publics
20:13ou appartenants
20:14qui appliquent
20:14très strictement la loi.
20:15Cette fois-ci,
20:16ils ont considéré
20:16qu'un film
20:17qui passe dans une salle
20:19communale
20:19n'est pas une atteinte
20:21à la laïcité.
20:22C'est une chose heureuse.
20:23Le résultat,
20:24c'est que le film...
20:24Oui, c'est ça,
20:25j'allais dire,
20:25ça a donné un coup
20:26de projecteur extraordinaire
20:27à ce film.
20:27Ils en sont à 250 000
20:29et ils vont aller
20:29à 400 000
20:30pour un tout petit film.
20:31Avec un petit budget,
20:32oui.
20:33Mais l'espoir,
20:33il est où ?
20:34Il est que la foi chrétienne,
20:36elle est encore vivace
20:37dans notre pays.
20:37C'est ça que ça veut dire.
20:39Et que malgré toutes les limites,
20:40les évolutions de la société,
20:42les gens vont voir ce film.
20:44Et ce qui m'amène
20:45à notre dernier...
20:46Alors le dernier,
20:47c'est une belle histoire,
20:48oui.
20:49Ah oui ?
20:49Et c'est aussi un lieu sacré,
20:51c'est la cathédrale Notre-Dame.
20:52Voilà.
20:53La belle histoire
20:54de ce charpentier
20:55qui a été autorisé,
20:57c'était il y a quelques jours,
20:58à se marier dans la cathédrale.
21:00Alors quel privilège,
21:01c'est un beau symbole en effet.
21:03Ce garçon s'appelle Martin Lorraine,
21:05c'est sa femme Jade.
21:07Oui.
21:07Il était charpentier à Notre-Dame.
21:09Donc charpentier,
21:10ça veut dire compagnon,
21:11ça veut dire héritier
21:12de toutes les techniques
21:13du Moyen-Âge.
21:14C'est ça que ça veut dire.
21:16C'est un savoir-faire unique.
21:16Et ce jeune homme-là
21:17vient de se marier
21:18dans Notre-Dame.
21:20C'est un rare privilège
21:21parce qu'il y avait
21:23Marie Stuart et François II
21:24en 1558.
21:26Il y a eu Henri IV
21:27et Marguerite de Valois
21:28en 1572.
21:30Et Napoléon et Eugénie
21:31en 1853.
21:33Rien que ça.
21:33Donc ça fait quand même,
21:34pour un mariage,
21:35c'est que ça fait quand même classe.
21:36Mais c'est étonnant ce passe-droit.
21:37Mais là aussi,
21:38c'est formidable
21:38parce que ces gens
21:40qui ont travaillé
21:40à Notre-Dame,
21:43à la cathédrale,
21:44étaient émus
21:45par cette foi.
21:46Donc je trouve ça formidable
21:47comme signe d'espoir
21:49de renaissance
21:50pour notre pays.
21:51Et enfin,
21:52celui-là,
21:52je ne vous l'avais pas donné
21:53en préparant l'émission.
21:54Ah, elle est la petite surprise
21:55du chef.
21:55La petite surprise du chef.
21:56Un grand signe d'espoir.
21:57Macron est à 11%.
21:59Alors là,
22:01je m'attendais à tous au feu.
22:02Ah oui,
22:03il était à...
22:0311%.
22:04Il était crédité de 14%
22:06il y a encore...
22:06Deux jours.
22:07Deux, trois...
22:07Deux, trois semaines.
22:08Il y a deux, trois semaines
22:09à 14%.
22:10Non, parce qu'il n'y a pas
22:11des sondages tous les jours.
22:1211%, c'est quand même
22:13recours battus, quoi.
22:14Ça, c'est la cote d'opinion
22:15favorable autour de...
22:17C'est recours battu
22:18toute catégorie.
22:18On rappelle que même
22:19François Hollande,
22:21à la fin de son...
22:21Oui, je crois qu'il bat
22:22son ancien patron.
22:23Non, mais il faisait mieux
22:25et pourtant,
22:26il avait décidé
22:26de ne pas se représenter,
22:27vous vous en souvenez,
22:28parce qu'il estimait
22:29qu'il n'y avait rien à faire
22:30avec une telle cote.
22:31Bon, là,
22:31il ne peut pas se représenter.
22:33Non.
22:33Mais enfin, bon...
22:33Et peut-être que ça peut lui
22:34enlever l'idée de revenir
22:36parce qu'il avait dit
22:37je vais revenir après.
22:37Il pourrait sauter un mandat
22:38et revenir.
22:39Voilà, et peut-être
22:40que ça va lui donner l'idée
22:41de partir un peu plus tôt.
22:42Voilà, ce qui permettrait
22:44d'appurer un certain nombre
22:45de questions sans réponse
22:46pendant encore un an et demi.
22:48Donc, c'était la dernière
22:49lueur d'espoir
22:50de la semaine pour vous,
22:51en tout cas.
22:51Oui, j'ai trouvé ça
22:52plein d'espérance.
22:53Je pense qu'on va continuer
22:54d'en parler dans nos chroniques politiques.
22:56Merci beaucoup,
22:57Pierre, d'avoir été
22:58avec nous cet après-midi.
22:59On se retrouve la semaine prochaine,
23:00bien sûr.
23:01Votre rendez-vous face à Pierre Lelouch,
23:02c'est tous les jeudis
23:03à 16h30 précise.
23:06Avec un tour du monde
23:08en express.
23:09On est beaucoup restés
23:10aux Etats-Unis, quand même.
23:12Merci à vous
23:12et à la semaine prochaine.
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