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- #faceapierrelellouche
Pierre Lellouche, ancien ministre et spécialiste des questions internationales, nous éclaire sur l’actualité de la semaine dans #FaceAPierreLellouche, tous les jeudis à 16h30, présenté par Nelly Daynac.
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00:01Bonjour Pierre Lelouch. Bonjour Nelly. Merci d'être là. Je suis ravie de vous retrouver dans ce format non tronqué de l'émission.
00:08Il y a beaucoup d'actualité à commencer. Alors là, on est sérieux. Vous nous avez préparé un programme aux petits oignons.
00:14On va commencer par l'essentiel, si je puis dire, c'est ce plan de paix américain pour l'Ukraine et la Russie.
00:20Avec cette question, est-ce qu'il est viable ? Peut-il aller au bout ? Ce qui est clair, Pierre, quand même,
00:24c'est que les Etats-Unis reprennent la main et toujours au détriment des Européens et des Français en particulier.
00:31Voilà, et des Ukrainiens. On est le jour de Thanksgiving aujourd'hui, ce qui était le butoir, la date butoir fixée la semaine dernière
00:39par Trump à Zelensky pour signer le fameux plan de paix fabriqué par deux hommes d'affaires, un Américain et un Russe, en Floride.
00:50L'un, tout proche de Trump, c'est Steve Witkoff. L'autre s'appelle Dmitriev, formé aux Etats-Unis à Harvard,
00:58donc très Américain, mais évidemment ami de Poutine. Ils ont fabriqué un plan, bien sûr acceptable par les Russes,
01:05mais très, très compliqué à accepter pour Zelensky. Pour lui, ça a été un coup de massue de recevoir ça,
01:11puisqu'on abandonne les territoires, on ne rentre pas dans l'OTAN, on plateforme l'armée ukrainienne.
01:15Bref, c'est le rapport de force sur le terrain qui dit la conclusion.
01:21Et c'est un sale coup pour les Européens, tout ça a été fait dans le dos des Européens,
01:25qui rame depuis une semaine pour essayer de trouver une solution, d'amender l'accord qui est dénoncé à Paris,
01:35y compris par le Président, comme une capitulation.
01:38Le mot est un peu fort, mais c'est vrai que le projet tel qu'il était, il reflète l'état d'effort,
01:46c'est-à-dire que c'est la Russie qui progresse et l'Ukraine qui est épuisée.
01:50Et voilà, on est au bout, c'est ce que je craignais depuis le début, c'est là-dessus que j'ai écrit mon livre,
01:54c'est ce que je craignais qu'on arrive à une situation comme celle-là, on y est,
01:57et avec le risque d'être les deux dindes de Thanksgiving aujourd'hui, les Ukrainiens et nous.
02:05Voilà où on en est.
02:06Donc la question, elle tourne autour de plusieurs points très durs.
02:10La neutralité de l'Ukraine, la non-entrée dans l'OTAN, ça c'est le point cardinal pour les Russes,
02:15le plafonnement de l'armée, par ailleurs les territoires, les Ukrainiens doivent se retirer.
02:23On s'arrête, à la ligne de front ou au territoire qu'on doit rendre ?
02:28Poutine réclame la totalité du Donbass, donc les Ukrainiens doivent rendre des terres qu'ils occupent encore,
02:35donc c'est très très difficile à accepter.
02:37Voilà où on en est.
02:39Parallèlement se déroulent plein d'autres négociations,
02:41les Américains parlent en direct aux Russes à Bouddhabi,
02:46les Européens essayent de trouver le moyen de bloquer,
02:48Zelensky voulait se faire inviter une nouvelle fois à la Maison-Blanche avec ses camarades européens,
02:53mais Trump a refusé, et donc là, Trump envoie son conseiller à Moscou,
02:59et on va savoir ce qui est acceptable ou pas pour les Russes,
03:02et donc, ce qui est important, c'est qu'il y ait au début de la fin de la guerre.
03:07Il se passe toujours un moment entre le début de la négociation et la fin des combats,
03:12les Russes naturellement ne veulent pas de cesser le feu parce qu'ils ont l'avantage sur le terrain,
03:15donc pas question d'arrêter les combats, on va continuer à discuter pendant les combats,
03:20mais je pense qu'on va quand même vers une solution négociée qui ne sera pas terrible pour les Ukrainiens,
03:27et qui sera encore plus problématique pour nous, parce que ce ne sera pas la Corée.
03:32En Corée, il n'y a pas de traité de paix, mais il y a une ligne de partage, simplement du côté Corée du Sud,
03:38les Américains ont laissé 60 000 soldats et des centaines d'armes nucléaires.
03:43Il n'y aura pas cette garantie pour la protection de l'Ukraine,
03:46donc il y a tout un sujet sur la garantie de l'Ukraine et ce que les Européens peuvent apporter,
03:52et le problème c'est que, je termine là-dessus, c'est important,
03:55les Européens n'ont jamais vraiment eu de stratégie de guerre,
03:58ils se sont contentés de suivre Biden depuis 2022,
04:01et ils n'ont pas davantage de stratégie de paix,
04:05ils n'ont ni l'argent, ni les armes pour continuer la guerre,
04:08enfin faire en sorte que les Ukrainiens continuent la guerre.
04:10Et pendant ce temps, Emmanuel Macron, lui, il continue avec sa rhétorique de guerre,
04:14et donc la remise sur le métier d'un service militaire volontaire,
04:19mais en fait, ça ne date pas d'hier cette rhétorique,
04:21elle a émaillé tous ses mandats, et jusqu'à aujourd'hui,
04:25alors qu'il est en fin de mandat, racontez-nous.
04:27Moi j'ai retrouvé des vidéos de ses discours en 2017,
04:31où déjà il diabolisait l'adversaire en disant que l'adversaire voulait envoyer des jeunes Français se faire tuer.
04:37C'était assez curieux, la guerre d'Ukraine n'avait même pas encore commencé.
04:40Avec la guerre d'Ukraine démarrée en février de l'année 2022,
04:44et les élections présidentielles qui suivaient,
04:46là, la campagne a été totalement phagocytée par la guerre.
04:50D'abord, lui, il a prétendu ne pas avoir le temps de faire campagne,
04:53puisque le président doit continuer son travail.
04:56Ça dure à peine un mois.
04:56Voilà, il a déclaré sa candidature à peine un mois avant l'élection.
05:01Aucun sujet n'était important, sauf ça.
05:03Donc, la vérité, c'est que la France ne s'est pas prononcée sur son programme,
05:07il n'y avait pas de programme.
05:10Et c'est assez drôle de voir qu'on risque de nous faire le même coup en 2017.
05:14Il vaudrait mieux éviter tout ça.
05:16En 2027 ?
05:17En 2027.
05:18Il faudrait éviter ça, parce que la France, elle a vraiment un problème sur plein de sujets,
05:22le logement, le pénitentiaire, tout ce qu'on veut.
05:25Donc, il faudrait qu'il y ait une vraie campagne.
05:27Mais pourquoi fait-il ça ?
05:28Pourquoi Emmanuel Macron, pour revenir à la personne et à la psyché d'Emmanuel Macron,
05:32convoque-t-il toujours les scénarios guerriers pour tenter de se maintenir peut-être coup de coup en scène ?
05:39Vous avez raison de poser la question, parce que c'est autant plus intéressant qu'au début de la guerre d'Ukraine,
05:45il était plutôt à l'écoute de ce que disaient les Russes,
05:48et il avait même demandé à ce qu'on respecte les intérêts de sécurité légitimes de la Russie.
05:52Donc, il y a eu une période...
05:53Il a pris encore Vladimir Poutine.
05:54Voilà, une période où il passait des heures au téléphone avec Poutine, en vain d'ailleurs,
05:58parce qu'il ne pouvait pas délivrer ce que Poutine attendait,
06:01c'est-à-dire la neutralité de l'Ukraine, c'est surtout ça.
06:04Et après, il a changé complètement de cap, puisqu'il a désigné publiquement la Russie comme notre menace existentielle.
06:12Son chef d'état-major dit qu'il va falloir payer le prix du sang.
06:16Bref, on est dans une rhétorique guerrière très surprenante,
06:20qui a ceci d'important, qu'elle infléchit toute ce qu'on appelle la grammaire de la dissuasion française.
06:27Jusqu'à présent, la France s'est protégée par sa force de dissuasion nucléaire héritée du général de Gaulle,
06:33et il n'était pas question de s'aventurer dans des conflits extérieurs,
06:38parce qu'il y a la force de frappe, surtout face à une puissance nucléaire comme la Russie.
06:43Jusqu'à ce qu'Emmanuel Macron va lui déléguer cette dissuasion nucléaire.
06:45Alors bon, voilà, il y a toutes sortes de questions très très importantes qui se posent sur le plan stratégique.
06:49Il est peut-être légitime de dire, ok, on sera solidaires des baltes, si jamais les baltes sont attaqués,
06:53mais il faut savoir qu'on a une puissance nucléaire,
06:55il faut savoir ce qui se passe si on envoie quelques milliers d'hommes en réassurance
07:00et que ça se passe mal et qu'eux-mêmes soient détruits, qu'est-ce qu'on fait ?
07:03Enfin, ce genre de choses, ce genre de questions n'est pas évoquées.
07:07On est dans l'incantation à un moment où la France ne vote pas de budget,
07:13donc on n'a même pas l'augmentation du budget de défense dont on a besoin.
07:17Donc il y a un énorme décalage, si vous voulez, entre ce discours de la guerre d'un côté,
07:21qui requiert des moyens très importants, et le fait qu'on n'arrive pas à réarmer.
07:26Mais en Europe, en ce moment, seuls les Polonais, avec l'argent de l'Europe, réarment,
07:30et les Allemands ont mis 500 milliards pour le réarmement.
07:33Nous, on ne les a pas.
07:34Alors justement, on continuera évidemment de suivre ce plan de paix,
07:38quelque chose me dit qu'on va encore en parler la semaine prochaine,
07:40ça aura encore évolué, puisqu'on parle de militarisation et de remilitarisation de l'Allemagne.
07:45Tout ça se fait au détriment aussi de la France,
07:47et j'ajoute qu'on perd aussi la course spatiale en même temps.
07:50Alors, là il se passe quelque chose qui est sous les radars français en tout cas,
07:54mais qui est, enfin, dans la presse, je vais dire généraliste.
07:58Les techniciens, je pense, s'en aperçoivent.
08:00On est en train de vivre un basculement au profit de l'Allemagne,
08:03dans un domaine où nous étions, nous, les premiers en Europe,
08:06c'est-à-dire l'armement et l'espace.
08:09Sur l'armement, on a vu émerger une société allemande qui s'appelle Rheinmetall,
08:13qui construisait des chars, peu de chars.
08:17Son action valait 100 euros en 2022, au début de la guerre.
08:22Aujourd'hui, elle est 1 900 euros l'action.
08:25Donc, ils sont noyés sous les contrats,
08:26ils viennent d'acheter des chantiers navals en Hollande,
08:29ils se lancent dans les drones, dans l'espace, dans toutes sortes de domaines.
08:33Ça va être la première, je pense,
08:36l'une des toutes premières industries mondiales d'armement,
08:39en tout cas en Europe certainement,
08:41avec un plan notamment pour la couverture antimissile
08:44qu'ils sont en train de faire avec des Américains et des Israéliens,
08:47là encore au détriment de la France.
08:49Tout ça n'est pas bon.
08:50Et quant à l'espace,
08:52il se tient en ce moment même la fin du sommet de Brême sur l'ESA,
08:56l'Agence spatiale européenne.
08:58Traditionnellement, la France était numéro 1.
09:00Mais la faute d'argent, les Allemands et les Italiens passent devant.
09:03Et comme il y a une loi du retour,
09:06du juste retour, comme on dit dans ce genre d'organisation,
09:09on récupère des productions industrielles
09:12en fonction de l'argent qu'on met au pot.
09:15Comme on en met moins que nos petits camarades allemands et italiens,
09:18le leadership français sur l'ESA va s'affaiblir
09:22à un moment où l'Europe doit faire face à deux choses.
09:25D'abord, on a raté le tournant des lanceurs réutilisables de M. Musk.
09:30Et deuxièmement, on n'a pas non plus la couverture, vous savez,
09:33de Musk sur l'orbite basse,
09:38c'est-à-dire toute cette communication, téléphone, mail,
09:43il est en train de mettre 20 000 satellites dans l'espace.
09:46Donc on a raté le tournant.
09:48Là, ça va être compliqué de rattraper tout ça, mais il le faut.
09:51C'est déjà un coup de gueule en soi, quoique sous les radars.
09:54Votre vrai coup de gueule, c'est, on en a un petit peu parlé hier, évidemment,
09:58c'est ce rapport qui avait été commandé par Van Cliff à une société d'audit privée
10:02sur la surveillance du Louvre, qui date de 2018,
10:07et où on a l'impression que la prophétie...
10:10Je ne sais pas si c'est une prophétie ou si c'est...
10:12En tout cas, le cambriolage tel qu'il a été réalisé
10:15avait déjà été imaginé quasiment au détail près.
10:20Au détail près, avec photos et tout.
10:22C'est à se poser des questions.
10:23Alors, voilà, on se demande si le rapport a vraiment fini dans un tiroir
10:26ou bien s'il a été lu par quelqu'un avec un mauvais esprit.
10:30En tout cas, il a pompé exactement ce qui a été fait.
10:33C'est-à-dire qu'ils sont rentrés par le balcon en question
10:35qui avait été désigné comme une vulnérabilité principale du Louvre.
10:38Ils ont cassé la fenêtre.
10:40Ils sont rentrés dans la galerie et ils ont fait le reste à la disqueuse.
10:43Bon, ça veut dire que le donneur d'ordre,
10:45probablement, avait connaissance de ce travail...
10:47Pour vous, il y a eu une fuite ?
10:48Ou alors, c'est justement le signe qu'il y avait une vraie vulnérabilité
10:52sur cet endroit et qu'un malfrat un peu aguerri
10:56aurait pu remarquer la même chose que les audits ?
10:59Non, les malfrats qui ont fait...
11:00Je crois qu'ils sont des petits de la semaine dernière.
11:02Non, mais les repéreurs.
11:03Parce que ça a été repéré un mois avant, quand même.
11:05Oui, oui, oui.
11:06Pour vous, il y a eu une fuite ?
11:08Moi, je pense...
11:08Je parierais qu'il y a eu quelque chose autour de ce rapport
11:13qui fait qu'il a été imité à la virgule près.
11:18En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a pas de responsable.
11:20Personne n'a lu le rapport.
11:21Personne n'est responsable.
11:23Madame Descartes est toujours en place, la chef de sécurité aussi.
11:25Enfin, tout va bien dans le meilleur des mondes français où il se passe...
11:28Quand il y a une catastrophe, personne n'est responsable.
11:31Bon.
11:32Un autre rapport sur les saisies de drogue, avec des chiffres qui sont en gros connaissances.
11:39On a beaucoup parlé de drogue, en tout cas sur cette chaîne ces derniers jours.
11:42Mais là, les derniers chiffres qui viennent de sortir montrent qu'il y a un quasi-doublement de la quantité de cocaïne saisie.
11:48Donc l'année dernière, si je ne veux pas me tromper dans mes chiffres, on avait stoppé 43 tonnes.
11:56Donc 70 tonnes maintenant.
11:57Et aujourd'hui, c'est 75 tonnes.
11:59Il faut savoir que 43 tonnes égale à peu près 2,7 milliards.
12:03Donc là, on est plus près de 5 milliards d'euros.
12:06Et il faut savoir que les quantités saisies correspondent à à peu près 10% du trafic.
12:11Donc ça veut dire qu'il est exponentiel.
12:13Le trafic de drogue en France atteindrait 50 milliards d'euros, soit 1,5 point du PIB.
12:21C'est absolument gigantique.
12:23C'est vertigineux.
12:25C'est catastrophique.
12:28Donc ça, c'est vraiment un coup de gueule.
12:31Il faut vraiment que ce soit considéré comme une priorité absolue et qu'on y mette les moyens.
12:34Parce que c'est en train de prendre une tournure terrible.
12:38Surtout avec des drogues dures.
12:40À propos d'ailleurs de gens qui sont en tôle pour ces raisons-là, voilà ce qu'on trouve.
12:44Ah oui, alors ça, c'est très intéressant.
12:45Je ne sais pas si on pourra se vous mettre dessus, mais sinon je le montrerai.
12:48Passez-le moi, je vais le montrer.
12:49Ça, c'est...
12:50Vous allez nous expliquer ce que c'est.
12:52C'est du direct.
12:53Alors ça...
12:54Vous me le rendez là.
12:55Parce que c'est quand même...
12:56Si on peut le regarder...
12:57Voilà.
12:58Vous voyez, ça, c'est un mini téléphone.
13:00Je l'ai testé.
13:01Enfin, je l'ai testé pour des bonnes raisons.
13:05On peut appuyer dessus.
13:06C'est très maniable.
13:07C'est facile d'utilisation.
13:08Racontez-nous ce que c'est, ça.
13:09Ça, c'est un mini téléphone qu'on trouve à Barbès, mais aussi sur Internet.
13:14Et qui coûte, tenez-vous bien, 8 euros.
13:17Entre 8 et 20 euros.
13:18Après, vous avez la...
13:18Ça tient dans la paume d'une main, comme ça.
13:20Facile.
13:21Oui.
13:21Alors, il est indétectable.
13:22Alors, celui-là est indétectable.
13:24C'est que du plastique.
13:26Il y a la version smartphone, dont on me dit qu'elle est détectable.
13:29Alors, le smartphone, c'est comme un smartphone ordinaire, mais miniaturisé comme celui-là,
13:32qui vous permet d'avoir Internet.
13:34Et on en a retrouvé combien, comme ça, dans les prisons ?
13:3580 000.
13:3680 000 qui circulent dans les prisons ?
13:38Oui, mais de toutes sortes de modèles.
13:40Mais celui-là est très pratique, parce qu'il est absolument minuscule, quoi.
13:45Alors, on parle de passoire, mais enfin bon, après, c'est facile de passer un petit
13:47après-dectable.
13:47Je vous l'ai montré, parce que c'est quand même énorme.
13:49Non, mais voilà.
13:50Et c'est vendu, c'est fait en Chine, et vendu sur toute notre plateforme américaine.
13:56Deuxième coup de gueule, donc.
13:57Et on n'a pas fini d'en parler, là aussi, du narcotrafic et des moyens de lutter contre.
14:01Les lueurs d'espoir, il y en a quelques-unes, quand même, dans la carte BBC de Trump.
14:04Il y en a plein, alors voilà, on va se faire plaisir.
14:07Trump, hop, il y a une cause, finalement.
14:09Trump, il a démonté la désinformation de la BBC.
14:14Et il a eu la peau, pas lui, mais enfin les Anglais, on a tiré la conséquence,
14:18qu'il fallait virer le directeur de la BBC, tout le pôle public, et le directeur des programmes.
14:25On aimerait voir ce genre de choses en France, où il peut y avoir des problèmes d'équilibre
14:30et de désinformation de la part de certains médias.
14:33À quoi vous faites référence ?
14:34Voilà, non, mais, à mesure où CNews, Europe 1, sont attaqués pour partialité,
14:39je pense que, dans la série partialité, moi, j'entends les émissions du matin de France Inter,
14:45par exemple, je suis atterré par les humoristes, etc.,
14:48et le ton, le choix des sujets, qui n'a pas grand-chose à voir avec l'objectivité,
14:52mais c'est une position personnelle.
14:54Maintenant, il y a une commission d'enquête qui va s'en occuper,
14:56donc j'espère que ce qui s'est passé à la BBC fera des émules en France.
15:01Et puisqu'on en parle, la labellisation des médias, c'est une vaste fumisterie,
15:06ou c'est une provocation supplémentaire ?
15:08Ça, c'est orwellien, ça. C'est carrément dangereux.
15:11C'est-à-dire que quelqu'un va mettre un label sur une chaîne en disant
15:15« Vous pouvez écouter, ou bien ce sont des fachos. »
15:17C'est trop le dépensé, quoi.
15:18C'est complètement fou. Il faut s'appeler Macron pour inventer des trucs pareils.
15:22On peut bientôt s'introduire chez vous pour dire « Ah, vous regardez telle chaîne, c'est pas bien. »
15:25C'est vraiment orwellien. C'est-à-dire que ça, vous ne regardez pas.
15:28« Nous, nous avons la vérité. Nous, nous avons le savoir.
15:32Eux ne l'ont pas. Donc ils sont labels rouges, vous ne les touchez pas. »
15:36Label rouge ?
15:36Ben oui, label rouge.
15:37Mais c'est vrai.
15:38Remarquez, aujourd'hui, il y a une instance soi-disant indépendante
15:41qui fait le boulot pour l'État. Il y a une chaîne qu'on n'aime pas, on ne sait plus que la chaîne.
15:44Ce qui est quand même incroyable.
15:45Et il y a des organisations soi-disant transversales qui vont nous attribuer les bons et les mauvais points.
15:52Non, mais c'est scandaleux. Imaginez une structure de ce genre qui attribue des labels
15:56et qui colle des stickers de couleurs différentes, suivant les programmes, suivant les chaînes.
16:00Alors, vous parliez de Trump.
16:02Ça, ce n'est pas de l'espoir, c'est un coup de gueule.
16:04De Trump qui arrive à recadrer.
16:07Autre thème sur lequel on serait bien avisé de s'inspirer de certains de nos voisins,
16:12l'immigration. Le Danemark, l'Angleterre, ils serrent la vis.
16:17Voilà, ils sont en train de changer les règles complètement.
16:20Et on a beaucoup entendu dire qu'en France, on ne peut pas le faire.
16:24Qu'il y a plein d'obstacles et tout.
16:25Mais enfin, en tout cas, le Danemark, il est membre de l'Union Européenne,
16:28ce qui n'est plus le cas de l'Angleterre.
16:30Mais l'Angleterre reste soumise quand même à la Convention Européenne sur les droits de l'homme.
16:34Les deux pays ont décidé de changer radicalement de position et de braquer,
16:38de contrôler l'immigration clandestine.
16:40Mais quand même, je rappelle en France qu'il y a eu 700 000 visas donnés en 2020.
16:46On est passé à près de 3 millions en 2024.
16:493 millions.
16:50Donc 3 millions de visas.
16:52Là-dedans, il y a évidemment les touristes, mais il y a aussi des longs séjours.
16:55Il y a toutes sortes de visas possibles, familiales, étudiants et autres.
17:00Et la France, elle est submergée par cette vague obligatoire.
17:03Il y a des visas surtout qui vont arriver à expiration et des gens qui ne partiront pas à l'issue de la période.
17:07C'est le cas notamment des étudiants algériens qui bénéficient.
17:10Si on en a donné encore un millier de plus l'an dernier, on s'est félicité de ça.
17:14Mais il faut savoir que la plupart ne rentrent pas en Algérie.
17:17Alors, il y a deux choses aussi.
17:19Encore un exemple.
17:20Vous aimez bien citer les exemples.
17:21Alors que nous, on peine à trouver un budget qui tienne la route avant le 31 décembre.
17:26Il y en a qui étaient dans le rouge il y a une seule année.
17:30Et ils ont réussi à s'en sortir.
17:31C'est le plus petit état du monde et pas n'importe lequel.
17:34C'est le Vatican qui a changé de pape et donc de direction financière.
17:38L'argentin ne contrôlait pas les fonds.
17:40Il y avait même quelques scandales sur des investissements immobiliers à Londres.
17:44Avec les Américains, ce n'est pas la même.
17:45Les Américains, les comptes sont redressés.
17:47Ils sont en excédent, tenez-vous bien, de 1,6 million d'euros.
17:51Donc, il ferait bien d'envoyer quelqu'un à Rome, de regarder comment Mme Mélanie d'un côté,
17:55mais aussi le pape américain réussisse à équilibrer les comptes.
17:59Donc moi, ça m'a beaucoup fait sourire.
18:01C'est une meilleure d'espoir pour vous ?
18:02Pardon ?
18:02Ça veut dire que quand on veut, on peut en fait.
18:05Oui, si l'Église peut le faire, il n'y a pas de raison que la République ne puisse pas.
18:08Et le dernier message d'espoir qui m'a également fait sourire, mais plus que sourire,
18:15c'est vraiment un tournant important, c'est qu'en Arabie Saoudite,
18:19le prince Bin Salman a dessoudé, tenez-vous bien, d'ouvrir des magasins d'alcool
18:25dans deux villes, dans Jeddah et Dharan.
18:28Surtout Jeddah ?
18:29Dans des villes qui sont...
18:31Alors évidemment, c'est des magasins réservés aux étrangers,
18:34dans l'optique d'une Arabie qui s'ouvre au tourisme,
18:37mais c'est quand même une sacrée évolution.
18:39Mais pourquoi pour vous, c'est une...
18:40Expliquez-moi, pourquoi pour vous, c'est une lueur d'espoir ?
18:43Parce que ça prouve que...
18:44C'est le modernisme, l'ouverture d'un régime...
18:47Voilà, vous avez tout dit.
18:49C'est la fin du wahhabisme pur et dur ?
18:52Oui, en Arabie, depuis l'évolution des femmes qui conduisent, etc.
18:57C'est très important, et l'alcool, c'était un point dur pour les wahhabis.
19:00Donc de voir le pays du wahhabisme, là où il y a la Mecque
19:04et les lieux les plus sains de l'islam,
19:06commencer à se tourner vers l'Occident,
19:08moi je vois ça comme une évolution quand même extrêmement importante.
19:11On rappelle dans le contexte diplomatique aussi du moment,
19:15avec des accords d'Abraham...
19:18Rapprochement avec...
19:19Voilà, la discussion avec les Etats-Unis...
19:20Cette ouverture, elle est dans un contexte généralisé aussi.
19:24Écoutez, moi je trouve que c'est quand même un signal
19:26donné à la totalité du monde musulman.
19:29Le cœur du monde musulman s'ouvre.
19:33S'ouvre au tourisme, s'ouvre à la discussion avec Israël et avec les Etats-Unis,
19:38et puis s'ouvre aussi au mode de vie,
19:40en ouvrant les magasins d'alcool, on a tout dit, quoi.
19:43Une autre lueur d'espoir peut-être en cette fin d'année,
19:45même si c'est un peu tôt pour faire des soies ou des vœux de Noël.
19:48Écoutez, j'ai beau chercher...
19:49Est-ce qui vous réjouit ?
19:50Parce que là, il y a beaucoup de choses qui vous chagrinent.
19:52Oui, énormément de choses, beaucoup d'inquiétudes sur l'état du pays.
19:56La seule chose qui me conforte dans l'espoir,
20:00c'est que notre pays a toujours su se relever.
20:03Et donc ce qu'il faut, c'est travailler d'arrache-pied
20:06à réunir les talents nécessaires pour relever le pays.
20:09Vous avez confiance aux Français pour ça ?
20:11Moi, j'ai confiance dans l'avenir de notre pays,
20:13mais on est dans un sale moment.
20:15On voit bien avec la montée de l'antisémitisme,
20:18qui est un vrai sujet,
20:19parce que ça nous ramène dans les années 30,
20:21ça c'est vraiment pas bon,
20:23on voit la situation économique qui n'est pas bonne.
20:23Et ces listes de génocidaires maintenant qui sont dressées dans des universités ?
20:26Non, mais c'est absolument affreux, ces listes.
20:28C'est catastrophique.
20:29Mais quand on voit aussi l'Assemblée qui est revenue au pire de la quatrième,
20:33où on négocie des bouts de trucs en permanence,
20:36la dernière en date étant l'emprunt forcé,
20:40c'est-à-dire qu'on va aller chercher dans la poche des gens de l'argent
20:43et on va leur dire, bon, on prend cet argent,
20:46on vous le rendra éventuellement dans 4 ou 5 ans sans intérêt.
20:49C'est quand même, on n'est plus dans l'impôt.
20:52Après avoir tenté de vous imposer une taxe foncière sur des prétextes falaises.
20:54Voilà.
20:55Donc c'est cette manie de trouver sans arrêt des impôts à créer,
20:59parce qu'on est incapable de faire des économies.
21:01C'est quand même ça le sujet.
21:02C'est ça qui est désespérant.
21:04Bon, merci beaucoup.
21:05Ce n'est pas franchement le lieu d'espoir,
21:06mais vous reviendrez avec me, je suis sûre, la semaine prochaine.
21:08Je compte sur vous pour en trouver.
21:10Et excellente fin de semaine à vous tous.
21:12Demain, c'est avec Julien Pasquet.
21:13Dans un instant, c'est bien sûr Punchline avec Laurence.
21:15A bientôt.
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