Passer au playerPasser au contenu principal
Pierre Lellouche, ancien ministre et spécialiste des questions internationales, nous éclaire sur l’actualité de la semaine dans #FaceAPierreLellouche, tous les jeudis à 16h30, présenté par Nelly Daynac.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00De retour avec vous à l'antenne et on accueille Pierre Lelouch.
00:04Je suis ravie de vous retrouver pour une émission en bonne et due forme
00:08avec ce Face à Lelouch qui reprend un peu de couleur
00:10parce que évidemment Actualité oblige ces deux dernières semaines
00:13on a été un petit peu contrarié dans notre programme.
00:15Enfin vous étiez là pour commenter l'actualité aussi.
00:19On aime bien profiter évidemment de votre regard toujours très clairvoyant,
00:23très lucide sur ce qui s'est passé parce qu'on rappelle quand même
00:25votre passé de ministre des Affaires Européennes.
00:27Donc vous êtes parfaitement au fait de ce que fait y compris le Quai d'Orsay et Emmanuel Macron.
00:33Il a été beaucoup dans l'actualité, dans la lumière cette semaine.
00:36J'aimerais qu'on chapitre un petit peu cette émission.
00:39A votre suggestion, on a décidé de créer quatre catégories
00:42avec pour commencer peut-être ce qu'on appelle une actu incontournable
00:45qui vous a marqué et je pense que vous voulez revenir à l'accord de paix pour le Proche-Orient
00:50tel qu'annoncé par Donald Trump au début de semaine
00:52avec cette question au fond, est-ce qu'il est bien ficelé ?
00:55Quelles sont ses failles, voire ses faiblesses, si on peut le dire ainsi ?
01:00Bien sûr qu'il y a des failles.
01:03Mais honnêtement, c'est la première fois depuis 30 ans.
01:07Je rappelle que la dernière fois qu'il y a eu un vrai effort diplomatique sérieux,
01:12c'était Rabin Arafat et le processus d'Oslo,
01:15qui était d'ailleurs mené par un de mes amis qui était le ministre de la Défense de la Norvège,
01:20Johan-Jürgen Holst, qui est mort, le pauvre.
01:24Mais il avait conduit cette négociation qui était secrète
01:27et qui s'est terminée, comme vous le savez, par l'assassinat de Rabin.
01:32Arafat, lui, est mort dans son lit et les attentats du Hamas, toujours le Hamas.
01:37Donc c'est la première fois qu'on a un vrai effort, un plan construit de paix
01:42qui prévoit évidemment la libération des otages, l'arrêt des combats,
01:47mais qui prévoit l'élimination du Hamas de la direction de Gaza, sa démilitarisation,
01:53qui prévoit l'arrivée d'un gouvernement technocratique
01:57chapoté par un conseil de la paix avec Trump lui-même et Tony Blair,
02:02l'argent des pays du Golfe.
02:04Et à terme, l'idée, au début de l'année, tout le monde avait ricané
02:09quand il avait parlé de Riviera sur la Méditerranée,
02:11mais il voulait changer le modèle, c'est-à-dire de passer d'un monde
02:14de 2 millions de personnes qui vivaient dans des camps de réfugiés
02:18à quelque chose qui se développait.
02:19Ce qu'il a en tête, à mon avis, c'est le modèle singapourien.
02:22Vous savez que quand Singapour a divorcé de la Malaisie en 1965,
02:28c'était très compliqué.
02:30Et ils ont réussi, avec une population très mixte,
02:33où il y a des musulmans, des chinois, des indiens et même des européens,
02:37à fabriquer l'une des îles les plus riches du monde.
02:40Une zone franche en plus.
02:40Voilà, donc l'idée, c'est de faire une zone franche,
02:43de concentrer les efforts sur le réarmement économique, cette fois-ci.
02:49Et ma foi, je trouve ça très positif.
02:53Alors, évidemment, il y a des choses à préciser.
02:55Le calendrier de retrait des Israéliens,
02:59les Arabes voudront savoir plus sur la Cisjordanie,
03:02mais Trump a dit pas d'annexion de la Cisjordanie,
03:05pas d'annexion de Gaza.
03:06Et Netanyahou a dû avaler tout ça, au risque de perdre d'ailleurs sa majorité.
03:12Donc, on est sur la bonne voie.
03:13Maintenant, tout le monde attend la décision...
03:16La réponse du Hamas.
03:18Voilà, du Hamas.
03:19Entre-temps, le président Macron,
03:21qui lui s'était réjoui du coup spectaculaire qu'il avait fait,
03:24avec sa reconnaissance symbolique de la Palestine,
03:27a dû dire, bah oui, il faut soutenir le plan Trump,
03:30parce que là, il y a de la chair dedans,
03:32il y a de quoi faire.
03:33Ce n'est pas juste du symbole,
03:35c'est la reconstruction de cette enclave,
03:38et si possible, un développement possible.
03:41J'ai lu tout à l'heure dans le New York Times,
03:42avant de venir,
03:43les sondages qui sont faits auprès de la population Gazaoui,
03:47les gens ont marre de la guerre,
03:48ils se demandent au Hamas d'accepter le plan de paix.
03:51Alors justement, la balle est dans son camp,
03:52et pour la première fois,
03:54il y a un délai qui est imparti.
03:56C'est une chance.
03:5772 heures, bon,
03:59au bout de 72 heures d'acceptation du deal,
04:02il faudrait rendre les otages.
04:03Est-ce que le Hamas aujourd'hui...
04:05Rendre les otages et arrêter les combats.
04:06Oui, est-ce que le Hamas aujourd'hui a intérêt
04:08pour sa propre survie,
04:10du point de vue des têtes pensantes du Hamas,
04:13à ce que ça s'arrête ?
04:14C'est qu'il n'est pas à sa prête
04:16de sacrifier sa propre population.
04:17Non, c'est même sa technique.
04:18C'est même l'inverse.
04:20Non, il y a une bonne et une moins bonne nouvelle
04:22dans cette histoire.
04:23La bonne nouvelle, c'est qu'un grand nombre
04:25de pays musulmans,
04:26de l'Égypte jusqu'au Pakistan,
04:28en passant par les États du Golfe,
04:30la Jordanie et autres,
04:32ont soutenu le plan Trump.
04:35Ceux qui ne disent rien,
04:36et c'est problématique,
04:37c'est la Russie,
04:39la Chine et l'Iran.
04:40Sans l'Iran,
04:41il n'y a pas de Hamas
04:42et il n'y a pas de Hezbollah.
04:44Donc, voilà, la position...
04:46Ce qui est regrettable,
04:47c'est qu'on vit une sorte de guerre froide
04:49puissance 10 en ce moment avec la Russie.
04:52On n'a plus le soutien des Russes
04:53et des Chinois sur des opérations
04:55comme celle-là en Iran.
04:56Alors qu'avant,
04:58au moment où les choses étaient avant,
04:59la guerre en Ukraine,
05:01tout le monde travaillait
05:02pour la dénucléarisation de l'Iran.
05:04Il y avait une pression sur l'Iran.
05:05Aujourd'hui,
05:06l'Iran ne se mêle pas de cette affaire
05:10et son intérêt,
05:11c'est de continuer à réarmer
05:12et le Hezbollah et le Hamas.
05:14Donc, il y a un point faible
05:15encore dans cette histoire.
05:17Et la France dans tout ça ?
05:18Est-ce que c'est un camouflet
05:19pour Emmanuel Macron
05:21qui aurait voulu, lui,
05:22être un peu en première ligne
05:24et qui s'est quand même
05:25capable de ménager sa pelle,
05:27on va dire,
05:27pour tenter d'obtenir...
05:28Il a fait un formidable coup de pub
05:30qui a été traduit
05:31en grande victoire diplomatique.
05:33Je crois qu'il ne faut pas exagérer.
05:34Il y avait déjà 142 ou 148 États
05:37qui avaient reconnu symboliquement
05:39la Palestine.
05:40Lui a rajouté celles de la France
05:42et de certains pays européens,
05:44l'Angleterre,
05:45mais aussi des pays très importants
05:47comme Saint-Marin ou Monaco.
05:50Mais bon,
05:50tout ça,
05:51on est dans le symbole.
05:52Ce qui est important,
05:53c'est le système
05:54qui est enclenché éventuellement
05:56par le plan Trump.
05:57Et j'ai vu qu'Emmanuel Macron
05:59l'a soutenu.
06:01Et on voit bien la différence
06:02entre, d'un côté,
06:03quelque chose de très construit
06:04et solide,
06:05bâti sur la puissance américaine
06:07et l'argent arabe,
06:08de l'autre,
06:09des symboles.
06:10Mais enfin bon,
06:10les symboles ne sont pas toujours négatifs.
06:13On verra si au bout du chemin,
06:14ça conduit à un État,
06:15à un deuxième État ou pas.
06:17L'essentiel,
06:18c'est d'arrêter la guerre,
06:19de donner un espoir
06:20à ces pauvres Gazaouis
06:21de reconstruire leur pays.
06:24Et après,
06:24on voit comment ça se coordonne
06:26avec Ramallah,
06:27le reste des territoires palestiniens,
06:28palestiniens,
06:28la capacité de l'autorité palestinienne
06:31à se reconstruire,
06:32parce qu'il n'y a pas eu
06:32d'élection depuis 2006.
06:34C'est 20 ans que les Palestiniens
06:36ont une autorité
06:37qui est aujourd'hui
06:38totalement démonétisée,
06:40si vous voulez.
06:40Justement,
06:42quelle est l'alternative ?
06:45Parce qu'on sait
06:45que l'autorité palestinienne
06:47est corrompue,
06:49que Mahmoud Abbas,
06:51il est en fin de course
06:52et que ses lieutenants
06:53ne sont pas beaucoup plus reluisants
06:54dans leur bilan.
06:56Il n'y a pas vraiment
06:57une entité ou un parti aujourd'hui
07:00qui pourrait reprendre
07:01le flambeau du Hamas
07:02et qui ait un discours
07:02plus conciliant,
07:04parce que l'idée,
07:05c'est aussi la reconnaissance
07:06de l'autre.
07:07Or, il va déjà falloir
07:08que les Palestiniens
07:09acceptent la reconnaissance
07:10de l'État d'Israël,
07:11ce qui est un peu
07:12un casus belli
07:12pour beaucoup d'entre eux.
07:14Pas pour l'OLP,
07:14théoriquement,
07:15l'OLP reconnaît.
07:17L'OLP, maintenant,
07:18vit sur ses cendres,
07:20quand même.
07:21C'est compliqué.
07:22La grande différence
07:24avec Singapour,
07:25dont je parlais tout à l'heure,
07:26c'est que Singapour
07:27avait un homme d'État
07:29tout à fait admirable
07:30que j'ai connu
07:30qui s'appelle Lee Kuan Yew
07:31et qui, lui,
07:33a su bâtir son pays.
07:34Dans la démocratie,
07:35une démocratie un peu ferme,
07:37enfin, il a su faire vivre
07:38ensemble tout le monde
07:39et fabriquer un vrai pays
07:42malgré les grandes puissances
07:43autour qui n'étaient pas
07:44très sympathiques,
07:46ni l'Indonésie,
07:46ni la Malaisie.
07:47Il a su faire ça.
07:49Malheureusement,
07:49je ne vois pas
07:50la même qualité
07:51de leadership
07:52aujourd'hui
07:52émerger
07:54du côté arabe.
07:56J'espère qu'elle existe
07:57du côté israélien,
07:58on va voir.
07:59Il y aura des élections
07:59et Netanyahou
08:01devra aussi, lui,
08:02passer payé
08:03pour les bêtises
08:04qu'il a faites.
08:04Il y a eu beaucoup
08:05d'erreurs stratégiques
08:06commises par le Premier ministre.
08:08Donc, tout le monde
08:09attend quand même
08:10que ça s'arrête,
08:10que la guerre s'arrête
08:11et ensuite,
08:12la démocratie va
08:13pour reprendre ses droits
08:15avec des élections
08:16des deux côtés
08:17et j'espère qu'on verra
08:19surgir une génération
08:20de gens des deux côtés.
08:21On est sur du temps long
08:22quand même,
08:23vous en comprenez.
08:23parce que le parachèvement
08:25de l'accord,
08:26donc le 20ème point,
08:28c'est une échéance
08:28de 20 ans au moins.
08:30Ce qui est important,
08:31c'est qu'il y ait
08:32une espèce de consensus
08:33maintenant entre l'Amérique,
08:35l'Europe,
08:36mais aussi le monde arabe
08:37pour en sortir,
08:37en finir.
08:38Bon, après,
08:38il reste en face l'Iran
08:40et l'inconnu
08:41de la Chine et de la Russie.
08:42Ce serait bien
08:43qu'ils aident le processus.
08:44Donc, les accords d'Abraham
08:45n'ont pas trop
08:46de plomb dans l'aile ?
08:48Ils peuvent...
08:49Si ça, ça réussit.
08:50Non, au contraire.
08:51Ça va les renforcer.
08:52Je pense que la Palestine
08:53n'en fera partie.
08:55J'aimerais qu'on parle
08:56de cet homme
08:56qu'on aperçoit à l'image
08:57avec Benjamin Netanyahu.
08:58C'est bien sûr Donald Trump
08:59qui s'est aussi exprimé
09:00devant les troupes américaines.
09:02Là, c'est la petite
09:02question subsidiaire
09:03quand il dit
09:04voilà, j'ai résolu
09:05huit conflits.
09:06Bon, peut-être qu'il va
09:07un peu vite en besogne.
09:09Mais pour autant,
09:10on ne m'accordera pas
09:10le prix Nobel de la paix.
09:11Il ne fait pas ça pour ça,
09:12rassurez-moi.
09:13Même si...
09:14Il est tellement fantasque,
09:17tellement extrême
09:19et en même temps
09:19tellement efficace
09:20qu'on ne sait jamais.
09:22On ne sait jamais.
09:22Là, il a été faire un discours
09:24devant un millier
09:25de généraux
09:25et d'amiraux américains
09:26pour expliquer
09:27qu'ils allaient remettre
09:28de l'ordre
09:28dans les villes démocrates.
09:30Et que leur bateau
09:31était esthétiquement
09:32très moche.
09:33C'est quand même incroyable.
09:34Quant au ministre de la Défense,
09:35il explique qu'il ne faut
09:35plus de barbus
09:36et que tout le monde
09:37fait du sport.
09:38Donc tout le monde
09:38doit faire du sport.
09:39C'est assez spécial.
09:41C'est assez spécial.
09:42Il n'en reste pas moins
09:42qu'il a réussi
09:44un certain nombre de choses
09:45quand même.
09:48Peut-être pas complètement
09:49arrêter la guerre
09:50au Congo
09:51avec le Rwanda.
09:53Mais enfin,
09:53il a fait des choses
09:55et puis surtout,
09:55il a mouillé la chemise
09:56dans cette affaire
09:57comme dans l'affaire ukrainienne.
09:59Mais dans des conditions,
10:00on y reviendra peut-être,
10:02assez particulières.
10:06Deuxième...
10:07Il domine quand même,
10:09et c'est ça qui est extraordinaire,
10:10il domine l'actualité mondiale.
10:12Oui, alors ça c'est sûr.
10:13Il n'y a pas un jour
10:13où on n'est pas en break
10:15sur une prise de parole
10:16de Donald Trump.
10:18Et le nombre d'ordonnances
10:19ou de décrets présidentiels
10:20montre qu'il était extrêmement prêt.
10:23Ces gens ont travaillé
10:24pendant quatre ans.
10:25Je dis ça par hasard
10:26si des gens de l'opposition
10:28m'écoutent en ce moment.
10:29Ce serait pas mal
10:30de vous mettre au travail,
10:31messieurs,
10:31pour...
10:31Une autre actualité.
10:35Alors là,
10:36c'est ce que vous estimez
10:37être l'actualité
10:38peut-être mal comprise.
10:40Alors jusqu'à hier,
10:40peut-être même sous-traitée,
10:42mais mal comprise,
10:43ça mérite quand même
10:43qu'on reparle effectivement
10:45de l'arraisonnement
10:45de ce pétroulier,
10:47de ce bateau,
10:48de la flotte fantôme russe
10:52par la France
10:52avec des commandos marins français
10:55qui ont arraisonné
10:55le Boracay.
10:57C'est un navire
10:57qui bat pavillon brésilien
10:59mais dont on soupçonne
11:00en fait qu'il est opéré
11:01par les Russes
11:02pour contourner
11:03les sanctions occidentales
11:05qui le frappent.
11:06Et puis donc maintenant,
11:06il y a ces soupçons
11:07de lien avec l'affaire
11:09des drones
11:09qui ont survolé le Danemark.
11:12Emmanuel Macron,
11:12d'ailleurs,
11:13il a pris la parole là-dessus
11:14en disant qu'on serait très fermes
11:16et il y a un certain nombre
11:16de mises en garde à vue
11:18qui ont été ordonnées.
11:19Qu'est-ce que nous apprend
11:20cette histoire, au fond ?
11:21On nous apprend,
11:22on nous confirme
11:23qu'il y a un gros millier
11:25de bateaux
11:26plus ou moins pourris
11:28qui transportent
11:29du pétrole russe
11:30au mépris des sanctions.
11:32Ce pétrole,
11:32il est essentiellement acheté
11:33par l'Inde
11:35et par la Chine
11:35et donc jusqu'à présent,
11:38ça a été un gros trou
11:39dans la raquette
11:39des sanctions américaines.
11:42Donc,
11:42la raisonnement,
11:44il se place dans un contexte
11:45où on parle beaucoup
11:45de drones
11:46et aujourd'hui,
11:47comme vous le savez,
11:48il y a ce sommet
11:49qui est important
11:50à Copenhague
11:52où on parle de ça.
11:53Donc, d'abord,
11:54sur le premier point,
11:55le président de la République
11:56a raison.
11:57A raison de vouloir
11:58à raisonner
11:59ce type de navire,
12:01marquer,
12:01envoyer un signal
12:02aux Russes,
12:03c'est bien,
12:04indiquer que si des drones
12:05survolent la France,
12:07ils seront abattus,
12:08c'est bien aussi.
12:09Après,
12:09il y a ce qui se passe
12:10en ce moment
12:10à Copenhague
12:11et là,
12:12c'est moins bien
12:12parce qu'on voit bien
12:14que le mur de drone,
12:15il existe sur le papier
12:16mais il n'existe pas,
12:17que celle qui pousse
12:18le mur de drone
12:19s'appelle
12:20Madame von der Leyen
12:21et elle n'a aucune
12:22espèce de compétence
12:23ni de connaissance
12:24sur les questions militaires.
12:25ce n'est pas à elle
12:26de le faire,
12:27c'est aux Etats.
12:28Donc,
12:28ils ont passé
12:28toute la journée
12:29à se manger la rate
12:31les uns les autres
12:31entre les Etats
12:32et la Commission,
12:33ce qui est moyen.
12:35Il y a d'autres problèmes
12:36majeurs
12:37comme le financement
12:38de la continuation
12:39de la guerre
12:40en Ukraine.
12:41Il faut savoir
12:42que nous,
12:42Européens,
12:43on a quand même mis
12:44180 milliards d'euros
12:46au pot
12:46en Ukraine
12:48et dans les années
12:49qui viennent,
12:49c'est-à-dire
12:502026-2027,
12:51il n'y a plus
12:52un centime.
12:53Donc,
12:53la question,
12:54c'est comment
12:54on va payer ?
12:55Les Américains
12:55ont dit
12:56qu'ils ne paieraient pas.
12:57Donc,
12:58comment on fait ?
12:58Alors,
12:59l'idée,
12:59c'est d'aller pomper
13:00l'argent des Russes
13:01puisqu'il y a 200 milliards
13:02à peu près
13:02bloqués
13:03dans des banques
13:05en Belgique.
13:06Les Belges
13:07sont assez nerveux,
13:08d'ailleurs.
13:08L'idée,
13:09y compris du chancelier allemand,
13:10c'est de monter
13:11une espèce
13:12d'usine à gaz
13:13où on va prendre
13:14cet argent,
13:15avec cet argent,
13:16on va
13:16acheter des...
13:18On va faire
13:19un emprunt,
13:20en fait,
13:20sous forme de dettes
13:21souveraines et autres
13:22et on va le donner
13:23aux Ukrainiens.
13:24Puis,
13:25on rendra l'argent aux Russes
13:26le jour où il y aura
13:27un traité de paix
13:28et où on paiera
13:28des réparations.
13:29Alors, voilà.
13:30Donc,
13:30on rendra ou on ne rendra pas.
13:31Peut-être qu'on prendra
13:32cet argent
13:32comme réparation de guerre.
13:35Tout ça est moyen
13:36sur le plan du droit.
13:38Ça risque de compromettre
13:39très fortement
13:40la parole
13:41des pays européens
13:42sur tous ceux
13:43qui sont endettés,
13:44dont le nôtre.
13:45Donc,
13:45ils sont très divisés
13:46là-dessus
13:47et ils sont très divisés
13:48aussi sur le plan
13:49de qui fait quoi
13:50en matière d'armement.
13:50il n'y a pas de bonne nouvelle
13:51dans ce domaine
13:52quand on voit par exemple
13:53que le futur avion de combat
13:54franco-allemand
13:55il risque de ne pas se faire
13:57parce qu'il y a des tensions
13:58entre les industriels.
13:59Donc,
14:00ce n'est pas bon.
14:01Le sommet,
14:02dans la situation
14:03où on s'approche
14:05quand même,
14:05on n'aime pas
14:06de cette fin de guerre
14:08en Ukraine
14:09où tout le monde
14:09est épuisé
14:10où de toute façon
14:10il ne se passera
14:11rien de supplémentaire.
14:12Les Russes ne prendront pas
14:13l'Ukraine
14:13et les Ukrainiens
14:14ne libèreront pas
14:15leur territoire.
14:16Donc,
14:16à un moment,
14:16ça s'arrête.
14:17Et à mesure qu'on s'approche
14:20des bombardements
14:22qui du côté russe
14:23deviennent très efficaces
14:24par exemple,
14:25là,
14:25ils ont modifié
14:26leurs missiles Iskander
14:27pour aller frapper
14:29des usines
14:29de fabrication de drones
14:30en Ukraine
14:32et les chiffres
14:33que j'ai vus tout à l'heure
14:34montrent que
14:34seulement 6%
14:36des missiles
14:37sont interceptés.
14:38Donc,
14:38ce n'est pas seulement
14:39un mur de drones,
14:40c'est qu'aujourd'hui
14:41l'Ukraine souffre
14:42énormément
14:42de ces missiles balistiques
14:44qui viennent détruire
14:45ces usines
14:45ou des habitations.
14:48Donc,
14:48il faudrait mettre ça,
14:50il faudrait,
14:50vraiment,
14:51arrêter cette guerre
14:52au plus vite
14:52et c'est ce que j'espère
14:54de tout cœur
14:55et qu'on trouve
14:56voie et moyen.
14:58C'est là-dessus
14:59qu'on devrait pousser
15:00les feux
15:00du côté de la diplomatie
15:01française.
15:02C'est pourtant Emmanuel Macron
15:02qu'on a aperçu,
15:03là d'ailleurs,
15:03s'exprimant en direct
15:04à Copenhague.
15:06On en parlait encore
15:06il y a quelques jours
15:07dont on a dit
15:09il y a quelques mois encore
15:11qu'il était va-t-en-guerre
15:12parce qu'il y avait
15:12toute l'histoire
15:13des soldats français
15:15qui se renvoient sur le terrain.
15:16Ça commençait un petit peu
15:17à affoler les esprits
15:19chez nous.
15:21Au moment de l'affaire
15:21des drones,
15:22on a senti qu'il voulait
15:23quand même calmer le jeu
15:24et qu'il était
15:25beaucoup moins prompt
15:26à envoyer la force de feu
15:28ou à tenter
15:29de répondre aux provocations
15:30de Moscou.
15:30Parce qu'on ne sait pas
15:32d'où viennent ces drones.
15:33On ne les a pas identifiés.
15:34On n'a rien identifié du tout.
15:37Et c'est bien de dire
15:38qu'on va cranter à chaque fois
15:40en fonction des pressions.
15:41Il y a des pressions russes
15:42évidemment,
15:43mais il faut bien être conscient
15:44aussi que du côté ukrainien
15:46aussi,
15:46on a besoin
15:47d'internationaliser la guerre.
15:49Sinon,
15:49ils sont tout seuls.
15:50Les Américains
15:51leur ont tourné le dos.
15:52Malgré tous les propos récents
15:54de Trump sur le thème
15:56« La Russie,
15:57c'est un tigre de papier,
15:58on sera aux côtés de l'Ukraine »,
15:59etc.
16:00La vérité,
16:00c'est qu'ils n'ont pas donné
16:02un dollar de plus
16:03ni un missile de plus.
16:04Donc ils disent aux Européens
16:05« Vous mettez l'argent,
16:06vous venez m'acheter des armes,
16:08puis vous les donnez
16:08si vous souhaitez aux Ukrainiens ».
16:10Donc on est en face
16:12d'une Amérique qui se retire
16:13et d'une Europe.
16:14Et c'est ça le fond du sujet.
16:16Au-delà du pétrolier arrêté,
16:18au-delà de cette histoire
16:19de mur de drone,
16:21moi je ne vois toujours pas
16:23une vraie union
16:25des principaux pays européens
16:27pour réarmer l'Europe,
16:30et confronter
16:32cette situation politique,
16:34y compris la Russie.
16:35La seule chose
16:36qui dissuadera la Russie,
16:38c'est la certitude
16:38que les grands États européens
16:40sont unis.
16:41Or, pour l'instant,
16:42on parle beaucoup,
16:43mais on fait assez peu.
16:44Emmanuel Macron annonce
16:47une réunion des chefs
16:49d'État-major européens
16:50à propos de la flottie russe.
16:51Il vient de le dire
16:52à Copenhague, apparemment.
16:54On poursuit
16:54avec votre coup de gueule
16:56de la semaine.
16:57Et alors là,
16:57il concerne
16:58Jean-Noël Barraud
16:59qui s'exprimait
17:00devant des étudiants
17:01de Harvard.
17:02et vous allez nous raconter ça.
17:06Ça fait l'objet
17:06d'un article.
17:07Il y a même une vidéo
17:08comparant Vladimir Poutine
17:10à l'empereur Palpatine.
17:11Alors, ceux qui ont la REF,
17:12évidemment,
17:13c'est la guerre des étoiles.
17:15Non, c'est pas la guerre des étoiles.
17:16C'est la guerre des étoiles.
17:17Oui, vous avez raison.
17:18Non, c'est Star Wars.
17:19C'est Star Wars.
17:19Oui, Star Wars.
17:20C'est la guerre des étoiles.
17:22C'est assez lunaire
17:23comme séquence.
17:24Palpatine, vous vous souvenez,
17:25avec sa cape,
17:26il fait peur.
17:27Comme disent les Américains...
17:28Avec la capuche.
17:29La grande capuche.
17:30Avec la capuche.
17:30Les Américains disent
17:32the villain.
17:33Il y a toujours un mauvais,
17:35le méchant dans l'histoire.
17:36Et donc, c'est comme ça
17:37qu'ils qualifient Vladimir Poutine.
17:38Je ne sais pas
17:38si on peut apercevoir
17:39la vidéo
17:42de Jean-Noël Barraud.
17:44On a la tronche.
17:45Et si on a le son aussi.
17:46Est-ce qu'on a la tête
17:47de Palpatine ?
17:48Non, on ne l'a pas.
17:50C'est un côté de lui.
17:50Alors, on a juste l'image.
17:52Bon, il dit,
17:54en gros,
17:54aujourd'hui,
17:56la Russie,
17:57c'est comme ça.
17:57C'est Star Wars.
17:59On a un ennemi.
18:00Il schématise beaucoup.
18:01Déjà, c'est prendre un peu
18:01les étudiants de Harvard
18:02pour des imbéciles.
18:03Ah non, mais c'est
18:03complètement délirant.
18:04Et puis surtout,
18:05ça dégrade un peu l'image
18:06de ce qu'a été
18:07la grande diplomatie
18:08à la française.
18:10De Talleyrand.
18:11Ce n'est pas franchement
18:12Talleyrand,
18:13Vergènes, Louvois,
18:14Choiseul,
18:15quand on voit
18:16les grands ministres,
18:17y compris les derniers,
18:18ils chantent comme
18:19Tardieu,
18:20Couve de Merville.
18:21Quand on a ça
18:22derrière soi...
18:22Même Hubert Védrine.
18:23Même Hubert Védrine,
18:24qui est un de mes amis
18:25et qui est un homme
18:27de qualité.
18:28Donc, quand on a ça
18:29et qu'on va faire
18:29un discours à Harvard
18:30pour leur raconter
18:31Star Wars,
18:33c'est assez cocasse.
18:35Je trouve que
18:35ce n'est pas très digne
18:37du niveau d'analyse
18:38du ministre
18:39des Affaires étrangères.
18:40J'ose croire
18:41que nos diplomates
18:42n'y sont pour rien,
18:43que c'est
18:43une improvisation.
18:45C'était assez marrant
18:46à écouter en anglais.
18:48Dans un anglais,
18:48d'ailleurs,
18:49entre nous,
18:50assez moyen.
18:53J'aimerais quand même
18:54aussi qu'on revienne
18:55à la politique française.
18:57Et ça,
18:57c'est votre dernière rubrique
18:58de l'après-midi.
18:59C'est ce qu'on a intitulé
19:00La lueur d'espoir.
19:02On va relire
19:03avec votre regard,
19:04votre analyse à vous.
19:06Le sondage IFOP
19:07paru en début de semaine
19:08et qui plaçait
19:09le Rassemblement national
19:12en tête
19:13des intentions
19:13de vote
19:14du premier tour
19:15de la prochaine présidentielle,
19:17qu'il soit incarné
19:18d'ailleurs
19:18par Marine Le Pen
19:19ou par Jordan Bardella.
19:21Il n'y avait pas
19:21de différence.
19:23Premier degré d'analyse,
19:24ça montre que
19:25Jordan Bardella,
19:26dont on l'a dit,
19:26est peut-être un peu
19:27trop jeune,
19:27pas encore assez capé,
19:29assez madré pour le job.
19:30Visiblement,
19:31pour le premier tour,
19:32ça n'arrêterait pas
19:32les électeurs
19:33du Rassemblement national.
19:35Après, il faut voir
19:36les reports au second tour.
19:37Mais là,
19:38c'est un premier enseignement ?
19:40Oui, ça c'est intéressant.
19:42Ce qui est intéressant aussi,
19:43c'est l'effondrement
19:44des macronistes
19:47qui est spectaculaire.
19:49L'effondrement des macronistes
19:51et puis surtout
19:52le potentiel
19:52pour,
19:53si la droite s'unissait,
19:55de gagner pour la droite.
19:56Ce qu'on a vu encore
19:57hier à l'Assemblée
19:58dans la tambouille parlementaire
20:01où on se répartit les rôles,
20:03là on a vu
20:03que le nouveau fonds populaire
20:06a éclaté.
20:07Donc, il y a une division à gauche
20:08et il y a quand même
20:09beaucoup de choses
20:10qui poussent
20:11vers le rassemblement
20:12de la droite
20:13qui n'est pas facile.
20:14Mais si on arrivait
20:15à faire ça,
20:16je pense qu'il y aura
20:17une alternance solide
20:19éventuellement
20:19dans un an et demi.
20:21C'est encore très loin.
20:23Mais en tout cas,
20:23moi, franchement,
20:24je la souhaite
20:25vu l'état du pays.
20:27Autre lueur d'espoir
20:29est qu'il vient
20:29de socialistes anglais.
20:31J'ai noté que,
20:32pas si vous avez vu ça,
20:33le Premier ministre britannique
20:34a annoncé
20:35qu'il allait complètement
20:36revoir le regroupement familial.
20:37C'est-à-dire que
20:38la question de l'immigration
20:40est comprise
20:41même à gauche,
20:43même au Danemark,
20:44dans les pays scandinaves,
20:45en Hollande,
20:45en Angleterre.
20:47Et je suis persuadé
20:48qu'en France,
20:48on peut bâtir...
20:50Ça n'a pas encore
20:50refusé dans l'esprit
20:51des socialistes français
20:52quand même.
20:52Oui, mais ce qui est intéressant
20:54c'est que Starmer dit
20:55ce que je dis ici
20:56depuis très longtemps,
20:57on n'y arrivera pas
20:58tant qu'on ne modifiera pas
20:59la Convention européenne
21:00des droits de l'homme
21:01qui a été dévoyée,
21:02ainsi que les jugements
21:03de la Cour européenne
21:03des droits de l'homme.
21:04Sinon, on n'a pas le contrôle
21:05de notre politique migratoire.
21:07Et donc, tout ça,
21:07ce sont des signes,
21:08des petites lueurs
21:09qui montrent que
21:10on va dans la bonne direction
21:12mais on y va
21:12malheureusement
21:13très très lentement.
21:14Vous avez vu l'histoire
21:15de l'ambassade de France
21:17en Algérie
21:18qui se gargarise
21:19d'envoyer
21:201000 étudiants supplémentaires
21:22en Provence d'Algérie
21:23au moment où nous avons
21:23des otages là-bas.
21:25C'est complètement soleil.
21:26Alors qu'on a calculé
21:26cet après-midi
21:27que pour ce qui est
21:28des OQTF,
21:28donc les laissés-passer
21:29consulaires,
21:30alors qu'on a
21:3110 000 personnes
21:33à renvoyer
21:33qui sont en OQTF.
21:34On en prend 10 000 là.
21:36Il y en a 2%
21:37qui sont effectivement
21:38renvoyés.
21:38Donc ça fait à peu près
21:39200 chaque année.
21:41Non mais ce qui est
21:42ennuyeux dans cette affaire
21:43là encore,
21:44il faut dire les choses,
21:45c'est que le premier poste
21:47de l'immigration légale
21:48en dehors du droit d'asile,
21:50c'est les visas étudiants
21:52à côté du regroupement familial.
21:54Donc on a 3 postes,
21:56les droits d'asile,
21:57le regroupement familial,
21:58les étudiants.
21:59Les 3 sont filoutés
22:01en réalité.
22:02Les gens jouent avec ça,
22:03aussi bien avec les mariages blancs
22:05ou entre-immigrés,
22:06c'est ça qui se passe,
22:07c'est comme ça que vous nationalisez
22:09énormément de gens.
22:10Les vrais faux droits d'asile,
22:12je pense aux Afghans,
22:13franchement problématiques.
22:15Qui ne sont que des hommes,
22:15on l'appelle.
22:16Et les étudiants,
22:18le drame c'est qu'on n'a pas
22:19peut-être pas les meilleurs
22:22et que les moins bons restent.
22:24Voilà.
22:25Je préférerais qu'on ait plein
22:26de Chinois, d'Indiens,
22:27ceux qui vont sur la Silicon Valley
22:29et qui ensuite dirigent
22:30les grands groupes
22:31de la tech américaine,
22:32viennent du sous-continent indien,
22:34viennent de Chine.
22:35Nous, on a le Maghreb
22:37et le Maghreb reste.
22:38Alors il y a des gens
22:39très brillants,
22:40heureusement,
22:41mais quand même,
22:43on a une grosse proportion
22:44de ces étudiants
22:47qui rentrent avec un visé étudiant
22:48et qui ne partent plus en fait.
22:50Ce qui est aussi d'ailleurs
22:51un appauvrissement
22:53pour les pays de provenance
22:54puisqu'ils ne sont pas là
22:55pour exporter leur cerveau
22:57en France aussi.
22:58Bien sûr.
22:59Merci beaucoup Pierre.
23:00C'est déjà la fin
23:00de cette émission.
23:01Déjà la fin.
23:02On ne s'en laisse pas.
23:02C'est toujours agréable
23:04et passionnant même
23:04d'être avec vous.
23:05Vous êtes trop gentil Nelly.
23:07Merci beaucoup.
23:07Avec d'autres infos.
23:08Dans un instant,
23:09vous retrouverez
23:09et vous pourrez regarder
23:10Punchline.
23:11Laurence Ferrari
23:12qui vous retrouve
23:12avec ses invités.
23:13On reviendra évidemment
23:14à la mobilisation
23:14syndicale du jour
23:16qui a été moins suivie
23:18cette mobilisation
23:19que la semaine passée.
23:2185 000 manifestants
23:22un peu partout en France.
23:23A demain.
23:26Merci Nelly.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations