- il y a 15 heures
- #faceapierrelellouche
Pierre Lellouche, ancien ministre et spécialiste des questions internationales, nous éclaire sur l’actualité de la semaine dans #FaceAPierreLellouche, tous les jeudis à 16h30, présenté par Nelly Daynac.
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00:00Bienvenue à vous, j'ai grand plaisir à retrouver Pierre Lelouch. Bonjour Pierre, merci d'être avec nous comme tous les jeudis.
00:07Désormais c'est un rendez-vous établi, bien installé avec vous et les téléspectateurs qui apprécient beaucoup ce nouveau format d'émission.
00:15J'aime autant vous le dire. On commence avec une première rubrique.
00:18Dieu sait que l'actualité a été très très dense et y compris au Proche-Orient avec ce coup de maître majeur dont on va parler de Donald Trump
00:26puisque Israël et le Hamas sont parvenus à un accord de cesser le feu avec la libération d'otages à la clé des otages restants vivants et morts.
00:35Quoi qu'il en soit, je le disais, est-ce que c'est un coup de maître joué par Donald Trump qui donc franchit un nouveau cap sur la scène internationale aujourd'hui ?
00:44Franchement c'est un jeu très très important. C'est très très important. C'est la première fois depuis 30 ans, figurez-vous.
00:52Depuis les accords d'Oslo en 1994, la mort de Rabin en 1995, les accords avaient déjà été victimes de l'assassinat du Premier ministre israélien
01:03et puis des attentats du Hamas, déjà le Hamas. Donc c'est la première fois depuis 30 ans qu'un plan construit d'ensemble très bien pensé, préparé,
01:14est annoncé au moins pour la bande de Gaza qui préfigure, j'espère, la suite positive de cette affaire.
01:20C'est vraiment une victoire pour Trump qui a travaillé au début de l'année, rappelez-vous en février, quand il avait parlé de Riviera à Gaza,
01:28ça avait étonné et fait ricaner beaucoup de gens. En fait le projet a été retravaillé en profondeur, y compris avec l'arrivée de Tony Blair
01:38mais aussi de Jared Kushner, le fils de l'ambassadeur américain à Paris.
01:43Et donc le beau-fils de Donald Trump ?
01:44Voilà. Et également Steve Whitcoff, ils ont retravaillé le package avec ses 20 points ou 21 points
01:52dans lequel est prévue la libération des otages, la démilitarisation du Hamas,
01:58l'installation d'une équipe transitoire internationale, une espèce de gouverneurat de Gaza
02:05avec un gouvernement technique palestinien chapeauté par Trump et Blair,
02:11une force internationale de sécurité, énormément d'argent pour la reconstruction,
02:17la participation des pays arabes et musulmans comme la Turquie, l'Indonésie et d'autres.
02:23Donc c'est la première fois qu'on a quelque chose de très construit,
02:27qui recueille l'appui du pape jusqu'à l'Indonésie en passant par le Pakistan, l'Arabie saoudite.
02:33Donc c'est quelque chose de très très important, qui met fin à une guerre extrêmement cruelle,
02:37commencée par ce pogrom épouvantable.
02:41Le pogrom avait pour but de couper les accords d'Abraham que Trump, dans son premier mandat, avait déjà fait.
02:47Avait réussi à parachurer, oui.
02:48L'Arabie saoudite était sur le point de rentrer dans les accords d'Abraham,
02:51et c'est là qu'avec l'impulsion de l'Iran, le Hamas a détruit ça en attaquant violemment Israël,
02:59et ça a donné cette guerre horrible depuis, beaucoup de morts des deux côtés.
03:03Il y a 1200 civils israéliens, 900 soldats, 60 000 ou 65 000 morts du côté palestinien,
03:14dont une trentaine de milliers de combattants, mais quand même beaucoup de population civile.
03:18Alors justement...
03:18Voilà, tout ça est en train d'être terminé aujourd'hui même, il doit y avoir un vote à la Knesset pour approuver l'accord,
03:25les gens vont être libérés, 2000 prisonniers palestiniens, retour des otages, début du retrait israélien dès aujourd'hui.
03:34Donc c'est tout de super en fait, et je crois que Trump peut être fier de cela.
03:39Alors en plus ça coïncide avec la remise du prix Nobel, mais je ne pense pas qu'il aura,
03:43mais c'est quelque chose dont il peut être fier, et je crois que...
03:47Justement, est-ce que ce n'est pas encore plus significatif que l'accord d'Oslo,
03:51qui commence évidemment à dater un peu, dans le sens où à l'époque,
03:54il y avait plusieurs parties prenantes à cet accord.
03:56Il y avait des personnalités qui avaient émergé, évidemment il y avait Arafat, il y avait Clinton,
04:01enfin il y avait tous ces gens qui étaient quand même dans le mix.
04:03Là, il le fait un peu tout seul à la force du poignet.
04:05Alors bien sûr, il y a d'autres pays qui sont impliqués, puisque vous le disiez, vous le rappeliez,
04:08il a rallié l'Égypte, la journaliste Qatar, la Turquie.
04:10Bon, très bien, mais à la base, c'est quand même son plan, on a l'impression
04:14qu'à sa seule force du poignet et de sa volonté propre, il est parvenu à arracher cet accord.
04:20Oui, avec son côté un peu chaotique, au début il parle de prendre la possession lui-même,
04:26les États-Unis prennent possession de Gaza, tout ça a été abandonné et raffiné après,
04:30mais enfin, il y a son engagement personnel, et ça, personne ne peut lui enlever ça,
04:34sa volonté de réussir dans cet épouvantable conflit.
04:38Si ça fonctionne, c'est compliqué, je vais vous lister les problèmes, ils sont complexes.
04:46Il y a beaucoup d'écueils, alors commençons avec ce qui vous paraît le plus difficile,
04:49le plus ardu aujourd'hui à mettre en place.
04:50Il y en a quatre ou cinq qui sont compliqués.
04:52D'abord, la démilitarisation du Hamas.
04:53Vous avez vu que du côté du Hezbollah, ça ne fonctionne pas.
04:57L'État libanais n'arrive pas à démilitariser le Hezbollah.
05:01Le Hamas sait que s'ils n'ont pas les armes, ils devront partir.
05:03Donc, premier sujet, comment se débarrasser de ces terroristes et de leurs armes ?
05:08Deuxième sujet, ça c'est important pour la partie palestinienne et arabe,
05:13le retrait israélien doit être effectué.
05:16Il est en plusieurs phases, mais là aussi, il faudra regarder.
05:19Troisième sujet, qui vont être les technocrates palestiniens qui vont gérer la reconstruction ?
05:25Quatrième sujet, qui n'est pas simple non plus, qu'est-ce qui se passe en Cisjordanie après ?
05:31Et le fameux État palestinien, comment ça se coordonne ?
05:33Ça, c'est Gaza, mais derrière, il y a la Cisjordanie et il y a l'éventualité de construire un pont entre les deux.
05:40C'est l'idée d'Oslo, il y a 30 ans.
05:45Il y avait même un partage de Jérusalem.
05:47Donc, ces questions, inévitablement, vont revenir et sont importantes.
05:51Pour l'instant, la Cisjordanie ne figure pas dans l'accord.
05:53Non, non, ni même l'État palestinien.
05:56Il y a une allusion, quoi qu'en dise la diplomatie française, mais je reviendrai sur ce point tout à l'heure.
06:01Donc, on a quelque chose d'important.
06:03On a trois absents, quand même, dans cette histoire, qui pèsent.
06:07La Russie, la Chine et l'Iran ne sont pas dans l'accord et n'ont pas envie d'être dans l'accord.
06:13Et ça, c'est une source de fragilité supplémentaire.
06:17Mais bon, ça va être un chemin compliqué.
06:19Mais les gens sont engagés.
06:23Et encore une fois, les puissances musulmanes aussi.
06:26Tout le monde veut que ça réussisse.
06:27Donc, je ne sous-estime pas les difficultés.
06:31Mais c'est une vraie bonne journée aujourd'hui pour la paix et l'évolution du Proche-Orient.
06:37J'aimerais quand même qu'on s'arrête sur les quatre écoles.
06:39Parce qu'il y en a un qui est important, effectivement, c'est l'éradication du Hamas à proprement parler.
06:45Par quoi ça passerait ?
06:46C'est-à-dire, on leur permettrait à ces terroristes de quitter les lieux.
06:52Ou, pour certains, mais je ne sais pas si cette idée va vraiment passer, une finée, une loi d'amnistie.
06:58Est-ce que vous pensez que ça, ça pourrait être acceptable pour les Israéliens ?
07:01Ça, je ne sais pas vous dire à leur place.
07:03On peut envisager vraiment que les gens de cette acabie soient amnistiés ?
07:06L'idée, c'est qu'ils aient le choix de partir, oui.
07:07Le choix de partir, mais pour aller où ? Qui les accueillirait, ces gens ?
07:11Il y a suffisamment d'États musulmans dans le monde pour les accueillir.
07:15Il y en a qui voudront continuer le combat.
07:17Je pense à l'Iran. Je ne suis pas très inquiet.
07:21On verra.
07:22Mais le point essentiel, c'est d'abord le désarmement, la démilitarisation.
07:26Ce qu'il faut arriver à faire ici, à Gaza, puis au nord, au Liban.
07:31Parce que l'État libanais ne peut pas continuer à fonctionner avec un Hezbollah armé.
07:36Ils n'ont pas la souveraineté.
07:37La force interposition, ça, c'est facile à mettre en place,
07:40dans le sens où beaucoup de pays ont déjà promis et annoncé une contribution éventuelle.
07:45Ah oui, il y a énormément d'argent qui viendra du Golfe.
07:47Et des troupes.
07:48L'idée, si vous voulez, là où l'idée est bonne,
07:50c'est qu'il faut sortir de cette logique du réfugié dans une prison à ciel ouvert.
07:55Et construire quelque chose qui soit potentiellement une réussite.
07:59Et c'est là que l'idée, la comparaison avec Singapour s'impose.
08:03Vous l'avez dit dans votre chronique, là, vous l'avez lu dans Valeurs Actuelles.
08:06C'est très intéressant, une sorte de hub.
08:07Singapour, c'est deux fois la surface de Gaza.
08:10C'est tout petit.
08:11Oui.
08:11Il y a eu un divorce extrêmement difficile avec la Malaisie en 1965.
08:16Mais il y a eu un type que j'ai connu du temps où j'étais avec Jacques Chirac,
08:19qui s'appelait Lee Kuan Yew, qui a construit ce pays,
08:23qui est devenu une success story.
08:24C'est un des pays les plus riches du monde.
08:26Il y a à Gaza, et chez les Palestiniens,
08:28il y a suffisamment de talent pour réussir, avec l'aide du Golfe,
08:31des Européens, des Américains, une chose de ce genre,
08:34qui sortirait cette zone de cette spirale de guerre permanente,
08:39du complexe du réfugié permanent.
08:42Il faut construire quelque chose de neuf.
08:44Et ça, c'est l'idée de Trump en tant qu'homme d'affaires.
08:47Et franchement, ce n'est pas du tout aussi risible
08:50qu'on a voulu le dire en France ou ailleurs au début.
08:53L'idée d'une reconstruction réussie,
08:55c'est quelque chose qui peut fabriquer la paix,
08:58qui doit fabriquer la paix.
08:59Juste d'un mot, vous l'avez évoqué un petit peu à demi-mot,
09:02mais le prix Nobel de la paix pour Donald Trump,
09:05qui y intervient demain, c'est trop tôt pour l'envisager ?
09:08Ce n'est pas ça. Je pense qu'il a beaucoup d'ennemis.
09:11Il fait en sorte d'en avoir beaucoup,
09:13surtout dans les milieux de gauche.
09:15Il ne les rate pas.
09:16Et à mon avis, ils ne vont pas lui donner pour cette raison-là.
09:19Et lui, en plus, il a cette façon de vendre les accords de paix
09:22qu'il a signés en vrai ou à moitié,
09:25en disant « j'en ai fait six ou sept, maintenant je suis au huitième ».
09:28Il a peut-être un peu trop fanfaronné sur certains.
09:31Voilà. Je crois que ça va...
09:32Il n'est pas sûr que les Suédois soient sensibles à ce truc-là.
09:36Maintenant, je voudrais, si vous me permettez...
09:37Les Norvégiens, pour le coup, pour la paix,
09:38ça se passe à Oslo.
09:39C'est pas grave, pas grave.
09:40Tous les autres sont effectivement décernés à Stockholm.
09:43Oui, oui, absolument.
09:44Non, je voulais dire un mot quand même
09:46de ce qui se passe en France aujourd'hui.
09:48Parce que, gouvernement démissionnaire ou pas,
09:50figurez-vous, je ne sais pas si vous le savez,
09:52au Quai d'Orsay, aujourd'hui,
09:54le ministre démissionnaire des Affaires étrangères
09:56a réuni quatre ministres européens,
10:00l'Allemand, l'Anglais, l'Italien et l'Espagnol,
10:04cinq Européens, face à cinq Arabes ou musulmans,
10:08où vous avez le Qatar, la Turquie, l'Égypte,
10:12la Jordanie et les Émirats,
10:17auxquels se sont joints d'ailleurs le Pakistanais et les Indonésiens.
10:21Donc, vous avez une réunion dans laquelle la France dit
10:24« On va surveiller l'application de l'accord de paix ».
10:27Ce qui est très présomptueux.
10:29Oui, parce qu'ils ne sont pas à la signature.
10:33Et les Américains ne sont pas là d'ailleurs.
10:34La France prétend que le plan américain
10:36est tiré de l'initiative française,
10:38ce qui est quand même assez gonflé.
10:39J'ai écouté tout à l'heure le porte-parole du Quai d'Orsay.
10:42J'ai failli tomber de ma chaise.
10:43Mais le plus embêtant dans cette histoire,
10:46c'est qu'Israël n'est pas invité.
10:48Donc, on est en train de faire la paix
10:51en l'absence d'Israël.
10:53Sans l'un des principaux intéressés.
10:55Et donc, c'est une espèce de critique
10:57permanente de ce que fait Trump
10:59en disant « Ce n'est pas assez bien à votre faire.
11:01Nous, on va surveiller depuis Paris. »
11:04Et je trouve ça d'autant plus scandaleux
11:06que dans le cas de l'Ukraine, rappelez-vous,
11:08le slogan, c'est « Rien qui concerne l'Ukraine
11:10sans les Ukrainiens ».
11:12Or là, on parle de l'avenir d'Israël
11:14en l'absence des Israéliens.
11:16Je trouve que cette méthode...
11:18Un peu douteuse, oui.
11:19L'actu sous-traité.
11:20Et c'est en lien.
11:21Parce que quand même, dans ce concert de satisfaction,
11:23n'oublions pas les images et les témoignages
11:25terribles d'Eli Charabi.
11:28Lui, il a été otage pendant 491 jours.
11:31Il en a fait un livre.
11:33Il raconte son enfer dans ses pages.
11:35Et la réalité, vous l'avez lu,
11:38le livre de la haine des Juifs
11:39qui est ancrée dans la population à Gaza.
11:42Et ça, c'est plus problématique, selon vous ?
11:44Oui, c'est ce qui m'a le plus frappé dans son récit.
11:46Son récit est absolument épouvantable.
11:48Il ne sait pas que sa femme et ses filles,
11:51il ne sait pas qu'elles n'ont été assassinées.
11:55Non, le pire,
11:57c'est la haine
11:58qu'il a rencontrée
12:00dès son arrivée dans Gaza,
12:01où il décrit comment une foule déchaînée,
12:04mais avec des hommes, des femmes,
12:06des civils, des enfants,
12:07se battent pour lui arracher les membres.
12:09Il décrit comment il est prisonnier
12:12à l'intérieur d'une maison palestinienne,
12:14quelqu'un qui avait un certain niveau,
12:16à Gaza,
12:18avec la famille, les enfants, etc.
12:19Lui, il est à la cave enchaînée,
12:22et c'est cette haine-là
12:25qui le frappe.
12:26Dans les tunnels, c'est pire encore.
12:28Et au moment de la libération,
12:29pareil, une foule déchaînée,
12:31des femmes, des enfants,
12:32et là encore,
12:33cette mascarade mortifère.
12:35La haine est très profondément ancrée.
12:38Et le choc en retour du pogrom en Israël
12:41fait qu'il y a aussi une grande peur,
12:45et même une haine chez certains,
12:47de l'autre partie.
12:48Donc, le vrai sujet dans ce processus de paix,
12:51c'est de surmonter cette haine,
12:53comme on a pu le faire, nous,
12:55avec les Allemands,
12:56avec les années qui ont suivi la guerre,
12:57il y avait des souvenirs terribles aussi,
12:59du côté français.
13:00Donc, l'histoire montre
13:01que ça peut se produire,
13:03mais franchement, il y a du travail.
13:06Il faut commencer par changer
13:07les livres scolaires,
13:09arrêter de financer les terroristes.
13:11Vous savez que l'autorité palestinienne
13:13verse de l'argent
13:14aux familles de prisonniers
13:16ou de victimes tous les mois.
13:17Donc, si vous êtes terroriste,
13:19vous avez un métier en quelque sorte.
13:21Donc, il faut changer tout ça.
13:23Et je parle de cet événement,
13:26de cette célébration
13:28qui a été très importante en Israël,
13:30qui a été très peu couverte en France,
13:32sauf sur Europe et sur CNews.
13:34C'est-à-dire que la presse française
13:35a accordé très peu d'importance
13:37à cette célébration en Israël,
13:39à cette commémoration du 7 octobre.
13:43Mais ça, c'est très important.
13:45Ça a marqué profondément l'État d'Israël
13:47pour très très longtemps,
13:48et peut-être à jamais.
13:50Et du côté arabe,
13:51les bombardements,
13:52la haine précédente
13:54et de la guerre
13:55vont être extrêmement difficiles
13:57aussi à ce moment-là.
13:57Il y a eu un conditionnement
13:58depuis le début du XXe siècle.
14:00Voilà.
14:00C'est même la création
14:02de l'État d'Israël,
14:03à vrai dire.
14:04C'est comme un volcan,
14:05cette affaire.
14:05Donc là, on va nettoyer
14:06les collines,
14:08on va enlever la lave,
14:09mais le volcan,
14:10il faut faire en sorte
14:11qu'il n'expose pas à nouveau
14:12et donc travailler
14:13sur des relations humaines
14:15entre les gens.
14:16Ça fait partie aussi
14:17du pari de cet accord de paix
14:19dans lequel on parle
14:20de reconstruction.
14:21Ça veut dire échange,
14:22ça veut dire université,
14:23ça veut dire du travail.
14:24Les Sud-Africains ont réussi
14:26via le processus
14:27de réconciliation
14:28après l'apartheid.
14:29Oui, c'est pas parfait,
14:31mais ils sont arrivés.
14:33On peut y arriver,
14:34mais il faut que tout le monde
14:36tire dans le même sens
14:37et qu'on n'ait pas
14:38des Iraniens,
14:39des Russes
14:39ou des Chinois,
14:40par exemple,
14:41pour d'autres raisons
14:42qui tirent dans l'autre sens.
14:44Un coup de gueule ?
14:45Un coup de gueule.
14:45Ah oui, mon coup de gueule.
14:46C'est un extrait
14:46d'André Suarez,
14:47vu sur l'Europe.
14:49Il a été écrit en 1935,
14:51publié en 1939,
14:52donc ça nous dit quelque chose,
14:53sur les dangers
14:54à l'époque
14:55que représentaient Hitler
14:56et Mussolini.
14:57Et vous nous dites,
14:58vous allez nous en lire
14:59un passage qui pour vous
15:00résonne avec ce qu'on vit
15:01dans l'actualité
15:02et les dangers qu'on court.
15:03Ah oui,
15:03aujourd'hui on n'évoque pas
15:04le corps nu,
15:06Macron et tout le reste,
15:07mais vous allez voir
15:07cet extrait,
15:09il en parle aussi.
15:10Un mot sur l'histoire
15:11de ce livre.
15:11Ce livre a été écrit en 1935,
15:13donc il a vu,
15:14c'était un immense poète
15:15et un grand écrivain
15:16avant-guerre,
15:17très très très très connu,
15:19un peu oublié aujourd'hui.
15:20Mais ce livre a été écrit
15:23en 1935,
15:24arrêté,
15:25mis au pilon
15:26par l'éditeur
15:27parce qu'il ne fallait pas
15:28faire de peine
15:29à l'Allemagne
15:29qui venait de rémilitariser
15:31la Rénanie
15:32et on le ressort en 1939
15:34alors que la guerre approche.
15:35Et déclaré, oui.
15:36Et alors qu'est-ce qu'il dit
15:37sur la vie,
15:38la classe politique française
15:39avant Marc Bloch ?
15:41Avant Marc Bloch,
15:42il lui écrit
15:42après l'invasion.
15:44Il écrit ceci.
15:46Et toute connexion,
15:48correspondance
15:49avec ce que nous vivons
15:50aujourd'hui,
15:50naturellement,
15:51serait fortuite.
15:52Fortuite.
15:54Les partis en France
15:55sont au-dessous du mépris.
15:59Ils sont au-dessous même
16:00de la trahison.
16:02Car ils trahissent
16:03la nation
16:04sans même y prétendre.
16:06Ils sont traîtres
16:07par indignité naturelle
16:08comme on n'entend pas
16:11parce qu'on est sourd
16:12ou que l'on trébuche
16:14parce qu'on est aveugle.
16:16Dans un monde en armes,
16:18ils n'ont aucune idée
16:19de ce qui menace la nation
16:21et s'il leur arrive
16:23d'y penser,
16:24ils ont toujours
16:24le temps de s'en émouvoir.
16:27Un tel souci
16:27passe bien après
16:29celui de leurs intrigues,
16:31de leurs disputes,
16:32de toute cette basse vie
16:33de crabes dans un panier.
16:36Parlez-leur
16:36de leur grande guerre,
16:38celle qu'ils se font
16:40de partie à partie
16:41dans les tranchées
16:42du Parlement
16:43pour enlever
16:44des portefeuilles,
16:46mettre la main
16:47sur des emplois,
16:48gorger la clientèle,
16:50flatter tous les intérêts
16:51liés aux leurs,
16:52abaisser toutes les âmes
16:53et pour s'assurer
16:54des revenus
16:54et des retraites.
16:56Le crime
16:57de ces malheureux
16:58depuis 20 ans
16:59a été de corrompre
17:00le courage
17:01d'un grand peuple
17:02et de substituer
17:03en lui
17:04l'âme du vaincu
17:06à l'âme du vainqueur.
17:07Ce passage-là,
17:09je l'ai mis
17:10dans mon propre livre
17:11sur l'Ukraine
17:12parce que ça montre
17:14à quel point
17:15la classe politique française
17:16est aujourd'hui délitée.
17:18On fait un grand débat
17:19sur les institutions,
17:20dissolution, machin.
17:22Ce n'est pas les institutions
17:23qui sont en cause,
17:24c'est les luttes politiques,
17:25c'est les gens
17:26qui ont en main
17:27les manettes de la France
17:28et qui créent ce désespoir
17:30que l'on constate
17:30tous les jours
17:31chez nos concitoyens.
17:32Ménard disait ce matin
17:34qu'ils se foutent de nous
17:35mais tous les gens
17:36disent ça
17:37et en même temps
17:38ils ont peur,
17:39ils sont inquiets.
17:41Ceux qui ont
17:41une petite entreprise,
17:42une PME,
17:43ils ne savent plus
17:43s'il faut investir,
17:44embaucher,
17:45pas débaucher.
17:45C'est terrible.
17:46Finalement,
17:46ça n'a jamais trop changé
17:48puisque déjà la politique
17:49était comme ça
17:49dans les années 30.
17:50C'est propre à la politique.
17:52C'est ça qui a amené
17:54Hitler à occuper la France.
17:56C'est cette espèce
17:57de défaite.
17:59Donc vous nous dites
17:59qu'il y a un danger
18:00qui nous gâte.
18:00Évidemment,
18:02nous sommes en train
18:02de nous suicider
18:04nous-mêmes.
18:05Il faut réagir.
18:05De quelle nature ?
18:06Quel totalitarisme
18:07on risque d'avoir
18:08à nos portes
18:08dans ces cas-là ?
18:09D'abord,
18:09on risque d'avoir
18:10de la violence chez nous
18:11parce qu'au bout d'un moment,
18:12ça risque de se terminer
18:14comme pour Louis-Philippe.
18:15Il y a un moment
18:15où s'il n'y a pas
18:17de solution institutionnelle,
18:18les gens vont dans la rue.
18:20Deuxièmement,
18:20la situation stratégique
18:23en Europe n'est pas bonne.
18:25Cette guerre,
18:25à mesure qu'elle dure
18:26en Ukraine,
18:27peut dégénérer.
18:28Les survols d'avions,
18:30de drones,
18:30on ne sait pas
18:31comment les gérer.
18:32Quelqu'un peut faire
18:33une bêtise.
18:34Ça s'appelle
18:34une erreur de calcul.
18:36Donc,
18:36il faut que la France
18:37ne se paie pas.
18:37Moi,
18:38je note qu'aujourd'hui,
18:39l'Allemagne peut mettre
18:40500 milliards d'euros
18:41dans sa défense.
18:42Nous,
18:43on n'a pas 3 milliards
18:44à y mettre.
18:45Nous,
18:45on parle de casser
18:46la réforme des recrètes,
18:47donc d'ajouter encore
18:48à la charge publique.
18:51Alors,
18:52on n'a pas d'argent,
18:53mais on a de grandes idées
18:54et de grands esprits.
18:56Oui.
18:56brillant.
18:56Ça,
18:57c'est votre lueur d'espoir
18:57quand même de la semaine.
18:59Le Nobel de physique
18:59décerné à Michel Devoret
19:01pour ses travaux
19:01sur l'ordinateur quantique.
19:03C'est un visionnaire
19:03et ça fait du bien
19:05de le dire
19:05parce que la recherche française
19:07a encore de belles heures
19:08devant elle quand même.
19:09Oui,
19:09ça fait plaisir,
19:11c'est un lueur d'espoir
19:12que de voir que
19:13même en matière
19:14de physique quantique
19:15qui est la pointe
19:17de la pointe
19:17en matière de recherche
19:18fondamentale dans ce domaine,
19:20il y a un français
19:20que c'est le septième français
19:22en dizaines d'années,
19:24ce qui est quand même super
19:25sur les Nobel de physique.
19:27Puis,
19:27je voulais rendre hommage
19:28un peu à postériori
19:29au Nobel de 1965,
19:32Jacob,
19:33Voff et Monod
19:33qui ont inventé,
19:35vous savez quoi ?
19:36L'ARN messager.
19:37Déjà.
19:38Voilà.
19:39Rendre hommage aussi
19:40à un certain monsieur
19:41Louis Pouzin
19:42qui a été le père
19:43de l'Internet,
19:44français aussi,
19:46et à un grand médecin
19:47qui s'occupe des yeux,
19:49José Sahel,
19:50qui redonne la vie
19:51à des ameugs,
19:52qui lui aussi
19:53a reçu le prix-vol
19:54de la médecine
19:54qui est le Nobel
19:55de la médecine.
19:56Ces gens-là sont français,
19:58ça prouve que notre pays
19:59recèle encore
19:59énormément de richesses,
20:02de capacités,
20:03d'intelligence
20:04et que si on était
20:05un tout petit peu
20:06mieux gouvernés,
20:07ça pourrait faire
20:07un très grand pays.
20:08J'allais dire,
20:09est-ce qu'on met assez
20:09d'argent dans la recherche
20:10et le développement ?
20:11Moins que d'autres.
20:13Mais là où Trump
20:14fait une gravissime erreur,
20:16c'est que lui a coupé
20:17les budgets de recherche,
20:18donc ça,
20:18ça va avoir un impact
20:20très négatif
20:20sur les Etats-Unis
20:21à terme.
20:22Ça fait aussi partie
20:23du mauvais côté de Trump.
20:24Mais nous,
20:25si on mettait plus d'argent
20:26et surtout qu'on fonctionnait mieux,
20:28on aurait toutes les chances
20:30d'être à nouveau
20:30un très grand pays,
20:31ce qu'on a été.
20:32Aujourd'hui,
20:33on est l'homme malade
20:33de l'Europe,
20:34mais la France a aussi...
20:36La différence,
20:36les Etats-Unis fonctionnent
20:37quand même sur un système
20:37un peu double,
20:40c'est-à-dire qu'il y a
20:40beaucoup de charities
20:41qui financent des fondations privées
20:42et qui elles-mêmes
20:43font venir des grands chercheurs
20:44de l'étranger
20:45à prix d'or.
20:46Donc je veux dire par là
20:47que la recherche américaine
20:48ne va pas s'arrêter
20:48du jour au lendemain.
20:49Non, elle ne s'arrête pas,
20:50mais il y a quand même
20:51énormément d'argent public
20:52dans la recherche.
20:53C'est surtout de l'argent
20:54du Pentagone d'ailleurs
20:55qui irrigue
20:56le spatial,
20:58l'électronique,
20:59plein de choses.
21:00Et là,
21:01il est en train de couper
21:01les budgets de certaines
21:02de ses agences.
21:04Ce n'est pas une très bonne idée.
21:05Nous,
21:05on devrait au contraire
21:06remettre tout ça en forme
21:07parce qu'il y a encore
21:08beaucoup de talent.
21:08Oui, c'est ça.
21:09Elle est là,
21:09l'excellence française
21:10et depuis longtemps déjà.
21:11Donc voilà,
21:12accrochons-nous à cet espoir.
21:13Bon, c'est bien.
21:14Mais c'est Emmanuel Macron
21:15qui va être content
21:16parce qu'il n'arrête pas
21:17de le dire.
21:18Donc vous allez un peu
21:18dans son sens.
21:19Oui.
21:19Je pense qu'il a d'autres
21:21chaises à fouetter
21:21en ce moment.
21:23Bon, la semaine prochaine,
21:23vous revenez avec un coup de gueule
21:24sur le nouveau gouvernement ?
21:26Aïe, aïe, aïe,
21:27il y aurait beaucoup à dire.
21:28Il y aura sans doute
21:29beaucoup à dire.
21:30C'était extraordinaire.
21:30Si tant est qu'on ait encore
21:31un gouvernement à ce moment-là,
21:32au moment où on se parlera.
21:33On ne sait plus.
21:34On n'en sait plus.
21:35Non, il y a un truc
21:36qui m'a aussi...
21:37Mais on n'a pas le temps...
21:37Allez, 30 secondes,
21:38vous avez pour conclure.
21:39Le truc qui m'a le plus
21:41fait rigoler cette semaine,
21:43c'est l'oral,
21:44le grand oral d'Anne Hidalgo
21:46dans un Anglais
21:47qui tenait de la page espagnole
21:49pour avoir un poste de réfugié,
21:54de chargé des réfugiés à l'ONU.
21:56En disant qu'elle,
21:56elle avait accueilli
21:57plein de réfugiés à Paris.
21:58Et que son papa était lui-même
22:00réfugié espagnole.
22:00Tout le monde l'a regardé
22:00d'un air un peu circonspect.
22:02Je dois dire que son Anglais
22:02n'était pas très...
22:03Franchement, c'était totalement pathétique.
22:05Il aurait fallu montrer ces images.
22:07La prochaine fois.
22:08Merci beaucoup.
22:09Chaque semaine,
22:09on peut parler d'Anne Hidalgo.
22:10Merci.
22:11Merci Pierre.
22:12C'était Face à Lelouch.
22:13Merci beaucoup.
22:13On se retrouve jeudi prochain.
22:14Excellente fin d'après-midi
22:15à tous dans un instant.
22:16Ce sera Punchline.
22:17Je vous dis à bientôt.
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