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  • il y a 1 heure
Comme 13 autres communes des Ardennes, le village de Malandry est frappé depuis le mois de juillet par un arrêté qui interdit la consommation d’eau potable, en raison d’une concentration anormale de PFAS, des composants chimiques parfois qualifiés de « polluants éternels ». Face à cette situation, la maire, Annick Dufils, se sent complétement délaissée par l’Etat

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Transcription
00:00Tout de suite, on se dit, mince, c'est du poison.
00:05Ce geste qu'on avait l'habitude de faire, maintenant on a un recul.
00:09Alors qu'au début de l'interdiction, spontanément on continuait.
00:13Je suis à Malandry, un petit village de 80 habitants dans les Ardennes.
00:17Depuis le mois de juillet, les habitants ne peuvent plus boire l'eau du robinet,
00:20contaminés au pifas, qu'on appelle aussi les polluants éternels.
00:23Une situation que la mère, Annick Dufis, ne s'attendait pas à devoir gérer.
00:26Je m'appelle Annick Dufis, j'ai 69 ans, je suis retraitée d'éducation nationale
00:31et je suis devenue maire de la commune en 2014.
00:36Là, je termine mon deuxième mandat.
00:38J'ai reçu les résultats d'une analyse d'eau qui avait été effectuée chez un particulier.
00:43Les résultats tels qu'ils me sont notifiés, c'est de l'hébreu.
00:46Je n'ai jamais entendu parler de pifas.
00:48En faisant des recherches sur Internet, j'apprends que ce sont des polluants éternels.
00:52Le terme éternel me fait peur parce qu'on se dit, ah, on va avoir des sérieux ennuis.
00:58Les pifas sont des substances chimiques qui ont été utilisées pendant des décennies dans l'industrie,
01:02notamment pour leurs propriétés antiadhésives.
01:04Aujourd'hui, leur concentration dans les sols et dans l'eau soulève de vives préoccupations
01:08pour la santé publique et l'environnement.
01:10Avec mes collègues maires de la Ferti-sur-Cher et Villy,
01:14nous avons décidé de faire des analyses de sang pour savoir si nous avions des pifas dans le sang.
01:20Alors, lorsque les résultats de nos analyses de sang tombent,
01:24on ne comprend pas, c'est très spécifique.
01:26Ce qui est important, c'est la somme des 7 pifas.
01:29Le seuil ne devrait pas dépasser 20 et j'ai 132,81 microgrammes par litre.
01:35On se dit, bon, peut-être qu'on exagère, que ce n'est pas aussi terrible que ce qu'on nous dit.
01:40Petit à petit, se poser question, est-ce qu'on peut être malade ?
01:44Est-ce qu'on peut attraper un cancer ? Etc.
01:46Nous n'avons pas de réponse des instances de l'État.
01:50Il y a un mutisme présent.
01:52On nous dit principalement, vous devez fournir de l'eau aux habitants.
01:56Avec Malandry, ce sont 12 autres communes qui sont concernées par des taux de pifas
02:00très supérieurs aux limites habituelles.
02:02Environ 3000 habitants dans la région ne peuvent plus boire l'eau du robinet.
02:06On ne peut pas comprendre comment, avec un tel environnement,
02:10on peut se retrouver avec une pollution digne d'un site industriel.
02:13Les pifas, on les extermit à 1400 degrés.
02:19On ne peut pas, nous, avoir des solutions rapides pour dépolluer.
02:24C'est ce que je reproche à l'État, c'est de nous mettre tout sur le dos.
02:28Les grosses entités, les villes, les gros bourgs,
02:31il y a des services afférents à l'eau, à l'état civil, la police municipale, etc.
02:36Dans les tout petits villages, c'est le maire qui endosse toutes ces responsabilités-là.
02:41C'est un travail qui relève essentiellement du bénévolent.
02:44Là, nous entrons dans la galerie drainante du captage.
02:47On arrive les sept sources du village.
02:51Il avait même été question de mettre l'eau de malandry en bouteille dans les années 65.
02:57On en a profité pour reprendre de l'eau.
02:58Les gens du village nous interpellent en disant
03:10« Nous aussi, on veut faire des analyses de sang ».
03:13Mais ils ne comprennent pas pourquoi l'analyse n'est pas prise en charge par la Sécurité sociale.
03:18Nous réclamons un suivi épidémiologique.
03:21Ça, l'État ne veut pas en entendre parler.
03:23On nous dit non, il n'y a pas besoin.
03:25Ce n'est pas la peine de faire des analyses de sang.
03:28On ne sait pas quand est-ce que l'eau sera de nouveau potable.
03:30En attendant, Annick Dufis ne baisse pas les bras.
03:33Elle ne compte pas abandonner les habitants de malandry
03:35puisqu'elle sera candidate à sa réélection en 2026.
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