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  • il y a 20 minutes
Explosion des demandes dans l’habitat social, essor des locations courte durée, multiplication des résidences secondaires dans les zones touristiques, la crise du logement en France s’aggrave. Avec une chute historique du nombre de constructions neuves mises en chantier en 2024, le problème touche désormais tout le territoire et même des salariés qui s'imaginaient préservés. Dans Dialogue Citoyen, Quentin Calmet invite étudiant, propriétaire, représentant d’association et élu à témoigner de leurs difficultés. Ils interrogent les sénatrices présentes sur le plateau et envisagent ensemble des solutions pour tenter d’enrayer ce problème qui demeure en tête des préoccupations des Français. Année de Production :

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Transcription
00:00...
00:00Trop de nos compatriotes ont du mal à se loger.
00:12Les dépenses de logement ont atteint dans le revenu des ménages une part excessive.
00:17Et c'est au fond l'un des principaux problèmes du pouvoir d'achat des Français.
00:21Je vous propose que nous co-construisions le plan logement,
00:25un peu comme on construit un immeuble, brique après brique,
00:28avec l'expertise et le talent de chacun.
00:30On doit pouvoir récupérer ces logements vacants, abandonnés,
00:37pour permettre de les réhabiliter, pour permettre de les remettre sur le marché.
00:41On a tout un tas de ménages qui arrivent du privé,
00:45qui ne peuvent plus s'y loger parce que trop cher.
00:47Donc on arrive à une situation extrêmement contrainte
00:50qui est en effet proche d'une bombe sociale.
00:54Bonjour à tous.
00:56Que ce soit pour les jeunes ou les foyers modestes,
00:59se loger est une galère et le phénomène s'est aggravé ces dernières années.
01:04Pire, même avoir un emploi stable et correctement rémunéré
01:07n'est plus une garantie pour avoir un logement décent.
01:10En 2024, on a assisté à une chute historique du nombre de constructions de logements neufs,
01:16avec seulement 250 000 logements mis en chantier l'an dernier.
01:19Un niveau qui revient à celui des années 50,
01:22alors que le pays comptait 20 millions d'habitants en moins.
01:25Parmi les acteurs, pointez du doigt,
01:27il y a les plateformes de location de courte durée,
01:30comme Airbnb, qui est désormais très bien installée en France,
01:33qui déstabilise le marché de la location.
01:35Dans le même temps, on voit un niveau record de demandes de logements HLM,
01:39à près de 3 millions de demandes,
01:41et moins d'un dixième qui aboutissent.
01:43Dans ce nouveau numéro de Dialogue Citoyen,
01:45cinq Français vont témoigner de l'impact de cette crise sur leur quotidien.
01:49Bonjour à tous les cinq,
01:50merci d'avoir accepté de participer à cette émission.
01:53Avec vous, on va faire un tour de France,
01:55que vous ayez galéré à trouver votre location,
01:58ou que vous soyez par exemple propriétaire avec votre logement sur Airbnb.
02:01Avec ces questions au cœur de ce débat,
02:03qu'est-ce qui a coincé pour vous loger ?
02:05Quel est l'état de votre logement ?
02:06Et selon vous, quels sont les freins pour avoir davantage de biens pour tous les Français ?
02:11Pour commencer, nous allons à Toulouse,
02:13à la rencontre de Lucie.
02:15Bonjour Lucie, vous êtes étudiante.
02:17Vous avez trouvé un logement un peu en dernière minute,
02:21après avoir passé cinq mois à envoyer plusieurs dizaines de dossiers.
02:25Avant de vous entendre,
02:26on va faire avec vous une petite visite de votre studio.
02:28Voilà, ici mon semblant de cuisine,
02:33avec un bout de la cuisine qui est tombé,
02:34qui n'a jamais été remis.
02:36Je n'ai pas de plaque,
02:37donc j'ai obligé de cuisiner avec ça.
02:41Ensuite, on a la salle de bain,
02:42avec une porte qui ne se ferme pas.
02:45Voilà, c'est un espèce de pare-vent.
02:49Avec un sein du broyard pour les toilettes,
02:51et un débit d'eau très faible.
02:52Voilà, et ensuite, on a mes fenêtres qui sont cassées.
03:00Ici, ça fait un an et demi que je n'ai rien pour couvrir ma fenêtre,
03:03et que du coup, il y a de la lumière dans mon appartement,
03:05tous les matins.
03:07Bonjour Lucie.
03:08Alors, quand on a préparé cette émission,
03:10vous nous avez dit que face à la galère
03:12de cette recherche d'appartement,
03:14finalement, on ne peut plus faire la fine bouche.
03:17Est-ce que vous diriez que vous êtes mal logée aujourd'hui, Lucie ?
03:20Bonjour à tous.
03:23Déjà, je suis très contente d'être là.
03:24Merci beaucoup de m'avoir invitée.
03:27Pour être honnête, moi, je suis venue en France, du coup,
03:30pour faire mes études.
03:32Je viens de la Réunion.
03:34Et du coup, comme vous l'avez dit,
03:36j'ai fait toute ma démarche pendant six mois
03:38pour essayer de trouver un appartement
03:40auquel j'ai fait que essuyer des refus.
03:49Excusez-moi, je suis un peu stressée.
03:50J'ai fait que essuyer des refus pendant six mois.
03:53Malgré pourtant le fait que j'avais deux garants,
03:56enfin, mes parents, je travaillais aussi.
03:59J'étais mineure et je travaillais
04:00en tant que femme de ménage dans une banque.
04:03Et pour autant,
04:06pour autant, on m'a toujours rembarrée
04:08en me disant qu'il y avait des gens
04:09déjà sur le terrain pour visiter,
04:12que de toute façon,
04:14je venais de loin
04:15et que pour les propriétaires,
04:18c'était plus facile pour eux
04:19et qu'ils n'allaient pas s'embêter
04:22avec une enfant qui venait de l'autre hémisphère.
04:26Est-ce que vous attendiez ?
04:27Est-ce qu'il y a un marché aussi bouché ?
04:29C'est ce qu'il y a peut-être des milliers d'étudiants
04:31à chaque rentrée.
04:32Est-ce que vous étiez préparée à cela ?
04:34Non, pas à ce point.
04:36Je savais que c'était quand même compliqué,
04:38d'autant plus que Toulouse,
04:39c'est la première ville étudiante de France,
04:40donc on sait qu'il y a énormément d'étudiants.
04:42Sur à peu près 500 000 habitants,
04:44il me semble qu'il y a 300 000 étudiants,
04:46donc c'est vraiment énorme.
04:47Donc oui, je m'attendais à un marché saturé,
04:49mais en fait, là, ce n'était pas de la saturation,
04:51c'est que je me suis sentie ostracisée.
04:53Et en fait, la problématique du logement
04:54s'est répercutée sur mon accès à mes études.
04:59Moi, j'étais enfant à La Réunion,
05:01et avec mes parents, on s'est dit
05:02si je n'ai pas d'appartement,
05:03je ne peux pas faire mes études.
05:05Donc ça a été vraiment un frein.
05:07Et donc vous en êtes venu ?
05:08Et on s'est posé la question
05:09de est-ce que je dois choisir ma sécurité
05:10ou choisir mon avenir ?
05:12Qu'est-ce que vous avez ressenti
05:13pendant toute cette démarche ?
05:14Il y avait une insécurité pour vous ?
05:16C'était quelque chose de très stressant,
05:18émotionnellement ?
05:19En fait, ce qu'on oublie aussi,
05:20c'est que pendant cette semaine et demie,
05:21c'est la dernière semaine
05:22où on voit nos parents.
05:24Je suis venue en France
05:25pour trouver un logement,
05:26pour m'installer.
05:28Et en même temps,
05:28je devais dire au revoir à mes parents
05:29que je n'allais pas revoir
05:30pendant un an.
05:31Et moi, je vous parle de ma situation,
05:32mais en fait,
05:33c'est la situation de plan d'étudiants.
05:35Et c'était vraiment
05:36émotionnellement éprouvant.
05:38C'était très désagréable
05:39de dire au revoir à ses parents,
05:40enfin à sa mère,
05:41en tout cas dans ces conditions-là.
05:43Du coup, on s'est retrouvés
05:44vers une agence.
05:45En fait, on est venus
05:46pendant cette semaine-là
05:47à expliquer à l'agent
05:49que c'était soit
05:49qu'on me trouvait quelque chose,
05:51soit je restais toute seule
05:52dans la rue.
05:53Donc on a eu un peu
05:54cette stratégie de chantage émotionnel
05:57à dire à l'agent,
05:58mais là, vous allez laisser
05:59une gamine de 16 ans
06:00qui commence ses études
06:01dans la rue.
06:02Voilà.
06:03Et donc c'est aussi,
06:04on le comprend,
06:05la difficulté aussi, Lucie,
06:06qui est liée au fait
06:07que vous veniez de la réunion
06:08à ce moment-là.
06:09Alors, pour réagir
06:10à votre témoignage,
06:12j'accueille sur ce plateau
06:13trois sénatrices.
06:14Bonjour à toutes les trois.
06:15Vous allez pouvoir dialoguer
06:16comme ça avec nos témoins
06:17tout au long de cette émission.
06:18Dominique Estreuzi-Sassonne,
06:19vous êtes présidente
06:20de la Commission des Affaires
06:21économiques du Sénat.
06:22Vous êtes sénatrice
06:23LR des Alpes-Maritimes.
06:25Également avec nous,
06:25Amel Gacker,
06:26sénatrice centriste du Pas-de-Calais.
06:28Vous travaillez notamment
06:29sur le volet logement
06:30dans le budget.
06:31Et enfin, Viviane Artigalas,
06:32bonjour,
06:33sénatrice PS des Hautes-Pyrénées.
06:34Vous, c'est la rénovation urbaine
06:36dans le budget.
06:37Et je précise que toutes les trois,
06:38vous avez co-signé ensemble
06:39un rapport sur la crise du logement
06:41publié en avril 2024.
06:43Madame Estreuzi-Sassonne,
06:44on sent l'émotion
06:45de Lucie à témoigner.
06:47Tout ça fait remonter en elle
06:48cette crise qu'elle a vécue
06:50pour trouver son appart.
06:51Que ça vous évoque,
06:52vous, cette émotion ?
06:54Eh bien, d'abord,
06:55effectivement,
06:55merci Lucie de ce témoignage
06:57qui montre combien aujourd'hui
06:59dans notre pays,
07:00il est difficile de se loger
07:01que l'on soit un jeune,
07:04un étudiant,
07:05une étudiante en l'occurrence.
07:06Et d'ailleurs,
07:06c'est la raison pour laquelle
07:07on s'est saisi,
07:08au nom de la Commission
07:09des Affaires Économiques,
07:10de cette problématique
07:11plus particulière
07:12du logement des jeunes
07:14pour dire qu'effectivement,
07:16aujourd'hui,
07:16les jeunes qui doivent quitter
07:18le domicile parental
07:19pour poursuivre des études,
07:20comme le fait Lucie,
07:22mais également,
07:23tout simplement,
07:24pour pouvoir accéder
07:25à une certaine autonomie,
07:27ont les plus grandes difficultés
07:28à trouver un logement,
07:29un logement qui soit
07:30le plus en adéquation
07:32avec leurs ressources
07:33et pour éviter,
07:35bien évidemment,
07:36que la précarité
07:36qui est très présente
07:38dans la population étudiante
07:39et chez les jeunes
07:40ne soit aggravée
07:41au travers d'un logement
07:43qui ne serait pas
07:43un logement abordable.
07:44Et donc,
07:45Lucie montre aujourd'hui
07:46combien c'est une véritable
07:48course en sac
07:49que de pouvoir accéder
07:50à un logement.
07:51Alors,
07:51en logement étudiant,
07:52on voit bien
07:53qu'il y a eu des annonces
07:53qui ont été faites
07:54sur un nombre
07:55de logements étudiants.
07:56On a parlé de 60 000
07:57logements étudiants
07:59en 2017.
08:00Total,
08:00cinq ans après,
08:01il n'en est sorti
08:02que 30 000.
08:03Mais il y a aussi
08:04des places dans les Crouss,
08:06il y a bien évidemment
08:06des places chez les bailleurs sociaux,
08:08mais ce n'est pas suffisant
08:09au regard du nombre
08:10d'étudiants.
08:11et force de constater
08:12que bon nombre d'entre eux
08:13sont amenés
08:14à se loger dans le privé
08:15et que cela grève
08:16considérablement
08:17leur budget.
08:18Madame Artigalas,
08:19le fait qu'il faille choisir
08:20entre parfois
08:21ses études
08:21et le fait de trouver
08:23un logement
08:23qui convienne
08:24dans l'endroit
08:25où on fait ses études,
08:26que ça se vous évoque,
08:27les conséquences
08:27que ça peut avoir
08:28derrière sur son orientation ?
08:29Ça peut avoir,
08:31elle l'a dit,
08:32mais c'est pour
08:33nombre d'étudiants,
08:34y compris en métropole,
08:35dans les territoires ruraux,
08:37moi je le vois chez moi,
08:38des étudiants
08:39ne vont pas à Toulouse
08:40justement
08:41parce qu'ils ne peuvent
08:42pas trouver un logement,
08:43donc se rabattent
08:44sur l'IUT
08:45ou l'université
08:46qu'il y a à Tarbes
08:47chez moi
08:48et renoncent
08:49à des études
08:50parce que c'est trop difficile
08:51de loger un logement.
08:52On a bien vu aussi,
08:53donc j'étais co-rapporteur
08:55du rapport
08:55sur le logement
08:56des jeunes
08:56et on a bien vu aussi
08:58que ce qu'elle a connu,
09:00la majorité
09:01des jeunes étudiants
09:02se logent
09:03dans le parc privé.
09:05Or,
09:05effectivement,
09:06c'est très difficile
09:07dans certaines zones tendues
09:08d'avoir accès
09:09à ce logement privé
09:10et il y a quelque chose
09:12quand même
09:12qui peut aider
09:13parce que les coûts
09:15des loyers aussi,
09:16elle n'en a pas parlé
09:17mais c'est aussi très important
09:18et pour certaines familles
09:19de milieu modeste,
09:20c'est très difficile
09:21d'assumer le coût des loyers.
09:22C'est pour ça
09:23qu'une des recommandations
09:24dans notre rapport,
09:25c'est de ne pas toucher
09:26aux aides personnalisées
09:27au logement,
09:27aux APL
09:28qui donnent,
09:29c'est de dire
09:30on a voulu à un moment donné
09:31les diminuer,
09:32je crois que pour les jeunes,
09:33il ne faut surtout pas
09:34diminuer ces APL
09:35pour continuer à les aider
09:36à se loger
09:37dans le parc privé.
09:37Amel Gacker,
09:38comment on en est arrivé là ?
09:39Est-ce que c'est
09:39toute la suite
09:40de la crise du logement
09:41qui à la fin
09:42qui a une conséquence
09:44se répercute
09:45sur les jeunes ?
09:46C'est aussi ça
09:46qui se joue ?
09:47En fait,
09:47qu'ils se retrouvent
09:47à aller dans le privé
09:48comme cela,
09:49ce qu'on disait à l'instant ?
09:50Alors, merci en effet
09:51tout d'abord
09:52pour ce témoignage, Lucie.
09:54Moi, c'est un témoignage
09:55qui me touche beaucoup
09:56parce que je trouve
09:57que là,
09:57on touche quand même
09:58à une promesse républicaine
09:59qui est aujourd'hui
10:00l'égalité
10:05et ça me touche beaucoup
10:06parce que dans notre pays,
10:08c'est un droit
10:08que nous devons préserver
10:10et à votre question
10:11qui est de dire
10:11pourquoi on en est arrivé là,
10:14on parle des étudiants
10:16mais en fait,
10:17ces crises du logement,
10:18elles touchent
10:18tous les étudiants
10:19et dans le rapport
10:20qui a été évoqué,
10:21on parle bien
10:22d'un problème de logement
10:23pour les étudiants
10:24mais pour les jeunes
10:25dans son ensemble
10:27et je trouve que
10:27ce qui est intéressant
10:28dans ce rapport,
10:29c'est qu'on parle
10:29de préconisation
10:30en disant justement
10:31qu'il ne fallait pas seulement
10:32prendre cet angle-là
10:34de trouver en tout cas
10:35de proposer un logement
10:36à des jeunes étudiants
10:38mais aussi à des travailleurs.
10:39Alors c'est le principe
10:39dans cette émission,
10:41nos citoyens préparent
10:41des questions à l'avance
10:42pour vous,
10:43pour vous les poser
10:44lors de cette émission.
10:45Lucie,
10:46est-ce que vous pouvez
10:46nous poser votre question
10:47s'il vous plaît ?
10:48Franchement,
10:48la question qui me turlupine,
10:49moi je me dis
10:50comment vous pouvez être sénateur,
10:51vous avez la chance
10:52en fait d'avoir un pouvoir
10:53qui est immense
10:53entre vos mains
10:54qui est le pouvoir législatif.
10:55Vous avez quand même
10:56transféré un mandat
10:58et en fait,
10:59nous en tant que société civile,
11:01on est obligé
11:01d'organiser
11:02au sein de la société civile
11:03des choses que l'État
11:04n'est pas capable de faire.
11:05Enfin, je veux dire,
11:07la société civile
11:07est obligée de combler
11:09les manquements de l'État
11:09et moi je le vois à la faculté,
11:11on s'organise entre étudiants
11:12dans la propre promo
11:13pour combler les galères
11:14de notre ami du TD d'à côté
11:16et moi ma question
11:17c'est qu'est-ce que vous comptez faire ?
11:20Parce qu'en fait,
11:20ça fait des années
11:20que ça dure,
11:21on a l'impression
11:21de parler dans le vide.
11:22Moi, je suis désolée
11:23mais quand je vois
11:24un Gérard Larcher
11:24qui achète une chaise
11:25à 40 000 euros,
11:26je me dis
11:26qu'est-ce qu'on fait
11:32est-ce que vous comptez faire ?
11:33Enfin, quelles mesures concrètes
11:34vous comptez prendre
11:35pour faire en sorte,
11:36pour faciliter l'accès
11:37au logement des étudiants
11:38qui sont obligés
11:39de déménager
11:40dans une autre région
11:41et encore plus,
11:42moi je vous amène
11:43ce prisme-là
11:43de quelqu'un
11:45qui a grandi à la Réunion.
11:47Quand on grandit
11:47dans les Outre-mer,
11:48on nous dit
11:48jusqu'à nos 18 ans,
11:49jusqu'au bac,
11:50de toute façon,
11:51si vous voulez avoir un avenir
11:52et vous voulez avoir
11:53une chance de réussir dans la vie,
11:54il faut vous barrer en France.
11:55Qu'est-ce que vous comptez faire
11:56pour nous aider ?
11:57Parce qu'en fait,
11:58c'est émotionnellement éprouvant
12:00et voilà.
12:02– Mme Estreoui,
12:02elle parle avec ses mots de jeûne.
12:05– Oui, je l'entends bien.
12:05Bon, après,
12:06il faut se garder un petit peu
12:07l'usine de démagogie
12:08et il y a des sujets
12:09qu'il ne faut pas mettre en balance.
12:11Oui, on est sénateur,
12:12oui, on a un pouvoir
12:13qui est le pouvoir législatif,
12:14mais on n'a pas tous les pouvoirs
12:16et d'abord,
12:17le premier de ces pouvoirs
12:18qui concerne la question du logement,
12:20il revient à l'État
12:20et donc, bien évidemment,
12:22à l'exécutif.
12:23Et aujourd'hui,
12:23ce que l'on peut malheureusement
12:25regretter,
12:25c'est que plus particulièrement
12:27depuis 2017,
12:29depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron,
12:30le logement n'a jamais été pris
12:32à la juste hauteur
12:33qui doit être la sienne
12:34dans le cadre du territoire national
12:37et faire en sorte
12:38que ça soit une priorité.
12:40On l'a dénoncé,
12:40on l'a dénoncé,
12:41on le dénonce régulièrement
12:42ici au Sénat
12:44de façon tout à fait transpartisane
12:46parce qu'on a bien la sensation
12:48qu'aujourd'hui,
12:49s'est grévée dessus
12:50une crise du logement
12:51sans précédent
12:52qui est venue encore
12:53aggraver les choses
12:54et qui fait que malheureusement,
12:56bon nombre de nos concitoyens,
12:58qu'il s'agisse
12:59de jeunes actifs,
12:59qu'il s'agisse
13:00de familles modestes,
13:01qu'il s'agisse
13:02d'étudiants,
13:02qu'il s'agisse
13:03de personnes âgées,
13:04n'arrivent plus
13:05à trouver un logement
13:06qui soit un logement
13:07abordable
13:08et qui réponde
13:08à leurs besoins
13:09et cela,
13:10quels que soient
13:10les territoires
13:11sur lesquels
13:12ces personnes
13:12sont situées.
13:13On va aller voir
13:14une deuxième citoyenne
13:15juste après,
13:15mais Amel Gacker,
13:16dans le rapport de 2024,
13:17vous parliez
13:18de crise politique
13:19à propos de la crise
13:20du logement.
13:20C'est une crise,
13:22pourquoi crise politique d'ailleurs ?
13:23Comment est-ce que
13:23vous expliquez ce terme ?
13:25C'est ce manque
13:26de volontarisme
13:27depuis 2017,
13:27c'est ça ?
13:28Complètement,
13:28c'est-à-dire que
13:28pour dire les choses
13:29simplement,
13:30et c'est bien de le dire
13:31avec ces mots-là
13:31parce que ce sont les mots
13:32de ceux qu'on rencontre
13:33tous les jours.
13:34Aujourd'hui,
13:35vous savez,
13:35un maire,
13:36la première chose
13:36qu'on lui demande,
13:36c'est un logement,
13:37qu'il soit étudiant,
13:38que ce soit un ménage,
13:39ce n'est plus forcément
13:40l'emploi,
13:40l'emploi arrive après,
13:42c'est le logement.
13:43Et en fait,
13:43aujourd'hui,
13:44force est de constater
13:45qu'on n'a plus,
13:46ça fait des années
13:47et ça ne date pas seulement
13:49que de 2017,
13:50c'est très juste,
13:50c'est monté en puissance depuis,
13:52on n'a pas mis le logement
13:53comme une priorité
13:54alors même
13:55qu'il est impossible
13:56de trouver sa place
13:56dans la société aujourd'hui
13:58si on n'a pas au moins
13:59un logement.
13:59Voilà pourquoi,
14:00ici en tout cas,
14:01s'il y a bien le consensus
14:02autour de la table,
14:02c'est qu'à 3 ans,
14:03on sait qu'on doit y aller.
14:05Et quand vous disiez
14:06très justement,
14:07vous posez la question très juste,
14:09que fait-on ?
14:10Moi je vous le dis,
14:10c'est ce qu'on est en train
14:11de faire aujourd'hui,
14:12c'est-à-dire qu'on est en train
14:13de voter un projet
14:13de loi de finances,
14:14un budget pendant lequel
14:15on décide de budget.
14:17Maintenant,
14:18l'instabilité politique,
14:20c'est pour ça que quand on parle
14:20de sujets politiques,
14:22fait que ces budgets
14:23ne sont pas forcément votés.
14:24Donc on prend des décisions
14:25sur le logement étudiant
14:26aujourd'hui quand on nous dit
14:27qu'il faut créer
14:2845 000 logements
14:29d'ici 2027,
14:31pour les étudiants,
14:32pardon,
14:32et bien ce n'est pas suffisant.
14:33Et donc on pose sur la table
14:35ces décisions,
14:36ces budgets que nous votons,
14:38maintenant ils ne sont pas suivis,
14:39pourquoi ?
14:39Parce qu'il n'y a pas de raison,
14:40l'instabilité politique
14:41et puis aussi le budget
14:43dans lequel on est aujourd'hui
14:44et le contexte budgétaire
14:45mais qui ne doit pas expliquer,
14:46en tout cas qui ne doit pas
14:47aller à l'encontre
14:48de notre priorité
14:48et de votre priorité.
14:49– Je voudrais remercier Lucie
14:50pour son premier témoignage.
14:52On va prendre la direction
14:52de la Bretagne
14:54pour aller à la rencontre
14:54de notre deuxième citoyenne
14:55qui a accepté de participer
14:57à cette émission.
14:58Nous rejoignons Frédéric Bocaine.
14:59Bonjour Frédéric.
15:00Vous êtes fonctionnaire
15:01territorial à Plérin,
15:03c'est-à-dire les côtes d'Armor.
15:04Vous avez également
15:05des difficultés
15:05à trouver un logement
15:06qui vous convient.
15:07La maison que vous louez
15:09est trop chère.
15:10Avant d'en parler avec vous,
15:11on va voir quelques images
15:12que vous avez tournées pour nous.
15:13– Voilà pratiquement 30 ans
15:15que je vis dans cette belle commune
15:18qui s'appelle Plérin,
15:20dans les côtes d'Armor,
15:22en Bretagne.
15:23Là, c'est mon quartier.
15:26Dans le fond,
15:27vous voyez à peine,
15:28bien sûr, il y a de la brume,
15:29mais c'est la baie de Saint-Brieuc.
15:31On voit un petit peu la mer,
15:33mais aujourd'hui,
15:34le temps n'est pas idéal.
15:35– Bonjour Frédérique.
15:37Donc, vous habitez ce petit village,
15:40vous êtes locataire
15:41et qui vous tient à cœur,
15:42mais donc,
15:42vous allez devoir quitter,
15:43c'est bien ça ?
15:44– Oui, oui, oui, oui.
15:47Mais comme je…
15:49En fait,
15:50quand j'ai pris cette maison
15:51il y a trois ans,
15:52c'était suite à une séparation,
15:54il fallait absolument…
15:55Je savais déjà
15:55que c'était la crise du logement,
15:56très très compliquée
15:57pour se loger à Plérin.
15:58Par le bon réseau,
16:00j'ai eu aussi une collègue,
16:05j'ai su que cette maison
16:06était bientôt libre,
16:08donc je me suis précipitée en fait.
16:10J'ai tout de suite contacté
16:11le propriétaire
16:12et j'ai décidé d'apprendre
16:14malgré le loyer qui était cher.
16:18Malheureusement, je l'ai pris.
16:19– Voilà,
16:20et aujourd'hui,
16:20cette maison est devenue
16:21trop chère pour vous,
16:22c'est ça ?
16:23– Oui,
16:24alors en effet,
16:25elle est trop chère
16:25et en plus,
16:26j'ai mangé une bonne partie
16:28de mes économies
16:28parce que les charges sont chères
16:30et en fait,
16:31c'est pas fait…
16:32Franchement,
16:33c'est une très belle maison
16:34pour vivre,
16:35mais à deux.
16:36Pas avec un seul salaire,
16:37c'est pas possible.
16:38– Oui.
16:38– Pas avec un salaire
16:39de fonctionnaire territorial.
16:41– Vous pouvez nous préciser
16:42combien ça pèse votre loyer
16:43par rapport à votre salaire ?
16:45C'est une grosse part,
16:47c'est cela ?
16:47– Non, c'est pas du tout.
16:48Je dois payer
16:49765 euros de loyer
16:52et j'ai un salaire
16:54de 1950 euros.
16:55– Voilà,
16:56donc ça fait à peu près
16:5640% de votre salaire
16:59qui passe immédiatement
17:01dans le loyer.
17:02Vous vous imaginez,
17:03un jour,
17:04vous vous retrouvez
17:04dans cette situation
17:05où vous pensiez
17:06faire partie des gens
17:08qui ont des difficultés
17:08à payer leur loyer ?
17:10– Pas du tout,
17:12mais pas du tout.
17:13Et en fait,
17:14moi, c'est un stress
17:15maintenant depuis un an et demi.
17:16Alors, effectivement,
17:18comme j'ai un très gros
17:19chargement plan
17:20au niveau de mon travail,
17:21je mettais toujours
17:22au lendemain
17:23le fait qu'il fallait
17:24que je cherche
17:25quelque chose d'autre.
17:26Et puis, en fait,
17:27ce qui s'est passé,
17:28c'est que j'ai une collègue,
17:30un jour,
17:30je me suis un petit peu épanchée
17:32et elle est assistante sociale
17:33et elle m'a dit
17:34non, mais il faut absolument
17:35que tu trouves
17:36un logement social.
17:37Et là, je lui ai dit
17:37mais non,
17:38je ne suis pas du tout,
17:41je n'aurai jamais
17:41de logement social
17:42avec ma situation.
17:45Limite,
17:46je ne suis pas encore
17:46assez pauvre,
17:48entre guillemets.
17:48j'ai un salaire
17:50on va dire correct
17:51mais pas avec un loyer
17:53comme ça.
17:55Et en fait,
17:56c'est elle qui m'a poussée
17:57vraiment il y a un an,
17:58plus d'un an,
17:59à faire cette démarche
18:01que je me sentais
18:02capable de faire
18:03parce que tout était
18:04sur la plateforme.
18:05Alors déjà,
18:05moi je travaillais énormément
18:06dans le numérique
18:07et franchement,
18:08ça ne me donnait vraiment
18:10pas envie.
18:11Et donc aujourd'hui,
18:12vous attendez
18:13un logement HLM,
18:14vous avez donc maintenant
18:15vraiment,
18:16vous êtes remis dans cette démarche
18:17pour trouver ce logement HLM
18:19et vous avez un passage
18:20devant la commission
18:20aujourd'hui,
18:21si j'ai bien compris ?
18:22Oui, tout à fait.
18:24Alors j'ai déjà été
18:24trois fois en commission
18:25et j'arrive toujours
18:28en deuxième position.
18:30Et alors ?
18:30Donc ça veut dire
18:31qu'a priori,
18:32je suis dans les clous
18:33mais voilà,
18:35il y a une situation,
18:36je comprends,
18:37il y a des gens
18:37qui sont encore plus
18:38en galère,
18:39on va dire.
18:40Et donc vous pensiez
18:41devoir renoncer
18:43au logement
18:43dans le secteur privé
18:45pour aller vers les HLM ?
18:47Comment est-ce que
18:47vous avez vécu
18:47ce passage ?
18:49Ah oui,
18:50non mais je n'ai pas le choix.
18:51Parce qu'en fait,
18:52quand on y réfléchit bien,
18:54repartir dans un logement
18:55aujourd'hui privé,
18:56ça veut dire
18:57peut-être éventuellement
18:58chercher dans une agence
18:59immobilière
19:00donc j'aurai des frais
19:01d'agence.
19:01Je ne peux pas.
19:02Financièrement,
19:02je ne peux pas aujourd'hui.
19:04Peut-être avancer
19:05deux mois de loyer ?
19:06Je ne peux pas.
19:08Je n'ai pas le choix
19:08que d'aller dans
19:09le logement social
19:10parce que dans
19:10le logement social,
19:12en fait,
19:12vous avez juste
19:13une somme minime
19:14quand vous rentrez
19:14et c'est le mois d'après.
19:17Vous arrivez dans le logement
19:18et vous donnez le,
19:20on va dire en gros,
19:21300 euros.
19:22Vous voyez un peu
19:23la différence ?
19:24Donc moi,
19:24je n'ai pas le choix
19:25et là,
19:26en fait,
19:27sur les trois logements
19:28où j'ai postulé,
19:30du moins j'ai accepté,
19:31il y en avait deux
19:33qui étaient en construction
19:34donc ça veut dire aussi
19:35basse consommation,
19:38très bien isolée,
19:39enfin vous voyez,
19:40et un,
19:40le premier,
19:41c'était dans ma commune
19:42en plus.
19:43Et là,
19:43quand j'ai eu la réponse
19:44et que c'était négatif,
19:45j'ai été super déçue.
19:47Oui,
19:47et donc c'est ma dernière question,
19:48vous le dites aujourd'hui,
19:49se loger dans le privé
19:50pour vous à Plérin,
19:52c'est impossible,
19:52les prix étaient devenus
19:54inabordables pour vous,
19:55c'est ça ?
19:56Exact,
19:57mais en même temps,
19:57quand je parle un peu
19:59à des personnes
20:00qui sont dans ce milieu-là
20:01de l'immobilier ou autre,
20:03c'est pas aberrant
20:04de payer 765 euros
20:05pour une maison
20:06de trois chambres ici,
20:08parce que Plérin
20:09est au bord de la mer
20:11et ça a énormément flambé.
20:13Donc,
20:13c'est moi,
20:14ma situation,
20:15je ne compte plus
20:15avec mon logement.
20:17Vous lui posez une question
20:17en plateau
20:18à une des sénatrices,
20:19Madame Artigalas.
20:19Vous demandez,
20:20avant votre séparation,
20:21vous étiez propriétaire
20:23ou locataire aussi ?
20:24Tout à fait.
20:24Vous étiez propriétaire ?
20:27Oui.
20:28Et alors,
20:28allez-y Madame Artigalas,
20:30qu'est-ce que vous avez envie
20:30de dire à notre citoyenne
20:31qui témoigne ce genre ?
20:34Oui,
20:34non,
20:34c'est le cas de nombreuses,
20:36on est dans une société aussi
20:38où les séparations
20:40entraînent des difficultés,
20:41particulièrement pour les femmes
20:43qui vivent seules,
20:44même si elles travaillent,
20:45et encore plus
20:46quand elles sont
20:46avec des enfants.
20:48Et elle est dans un...
20:49Moi,
20:49je pense que
20:49vraiment,
20:50je vois bien,
20:51vous êtes dans une zone
20:51touristique tendue
20:52où on voit bien
20:53comment les loyers
20:55ont augmenté encore
20:57dans le privé,
20:58encore plus.
20:59Et un salaire ne suffit plus.
21:00Et qu'un salaire ne suffit plus.
21:01Et en plus,
21:02vous êtes aussi,
21:03on voit bien
21:04que dans tous les...
21:05Le poids du loyer,
21:08dans 40%,
21:09c'est devenu courant
21:10pour les ménages
21:11que le poids du loyer
21:13coûte soit à 40%
21:15de leur revenu.
21:15Ce qui est énorme.
21:16Ce qui est énorme.
21:17Donc,
21:18on veut
21:19économiser
21:21sur d'autres choses.
21:23Ou puiser
21:24dans son petit pécule,
21:27quoi,
21:28tous les mois.
21:28Et la question
21:29de l'accès
21:30au logement
21:30social,
21:31il y a,
21:32vous l'avez dit,
21:333 millions de personnes
21:34en attente
21:34d'un logement social.
21:36Un dixième,
21:36dans des zones
21:38comme les vôtres,
21:39parfois,
21:39il y a moins de construction
21:40de logements sociaux.
21:42Voilà,
21:43parce que parfois,
21:44le foncier manque aussi.
21:45Et puis,
21:46parce que les bailleurs sociaux
21:47ont été mis en difficulté aussi
21:49depuis 2017
21:50via des ponctions
21:52qui sont faites
21:52sur leurs revenus.
21:54Donc,
21:54voilà,
21:55on voit bien
21:55combien tout ça
21:56est très compliqué.
21:57Et vraiment,
21:57je souhaite que ça aboutisse,
21:58madame,
21:59pour vous
21:59et que vous puissiez
22:00trouver un logement social.
22:01Tout ça.
22:02Madame Estreault-Sassonne,
22:03est-ce qu'il y a là
22:03ce poids des logements secondaires
22:05aussi dans certaines zones
22:07en France
22:07qui pèsent
22:08sur le marché locatif ?
22:09Oui,
22:09d'abord,
22:09je voudrais dire à Frédérique
22:11qu'elle fait partie
22:12de ces 70%
22:13de la population
22:14aujourd'hui
22:15qui peut prétendre
22:15à un logement social.
22:18Et c'est vrai
22:18que ça peut paraître
22:19un pourcentage
22:20extrêmement élevé,
22:21mais c'est la réalité
22:22qu'on vit aujourd'hui
22:24dans notre territoire
22:25quand on voit
22:26les conditions
22:27de ressources
22:28et de revenus.
22:29Donc,
22:29c'est important,
22:30bien évidemment,
22:31qu'on arrive
22:31à fluidifier
22:32le parcours résidentiel
22:34et pour fluidifier
22:34le parcours résidentiel,
22:35il faut d'abord
22:36et avant tout
22:36construire plus
22:37et construire plus
22:39à la fois
22:39des logements privés
22:40mais des logements sociaux
22:41parce que
22:42la politique du logement
22:43elle s'appuie bien
22:44sur deux jambes,
22:45la jambe du parc public social
22:47et la jambe du parc privé.
22:49C'est essentiel.
22:50Et aujourd'hui,
22:51vous êtes dans du parc privé
22:52mais effectivement,
22:53vous n'arrivez pas
22:54à faire face
22:55à un loyer
22:56qui est extrêmement cher
22:57et à des charges
22:58qui le sont tout autant
22:59et donc,
22:59vous tournez naturellement
23:00vers un logement social
23:02sauf qu'il y a beaucoup
23:03de personnes
23:04qui demandent
23:04un logement social
23:05et vous avez déjà eu
23:07malheureusement
23:07l'échec
23:08de passer par deux fois
23:09en commission attribution
23:10et de ne pas pouvoir
23:11être retenu
23:12parce que sur des propositions
23:14qui sont égales,
23:15eh bien,
23:16c'est très difficile
23:16d'arriver à faire un choix
23:17quand on a trois propositions
23:19de personnes
23:20qui rencontrent
23:20les mêmes difficultés.
23:21Je voulais vous lire aussi
23:22nos téléspectateurs
23:23qui peuvent témoigner
23:24sur les réseaux sociaux.
23:25On a proposé aux gens
23:26comme ça
23:27de poser leurs questions
23:28ou de poster leurs témoignages
23:29et on a eu cette personne
23:31à Salanche en Haute-Savoie,
23:3234 ans,
23:33qui nous a dit
23:34« Mon frère a acheté seul
23:35un 71 m2 à Évreux
23:37en Normandie.
23:38Il a le même poste,
23:39même salaire que moi
23:40et pour 85 000 euros.
23:42Ici à Salanche en Haute-Savoie,
23:44le même appartement
23:45vaudrait 230 000 euros. »
23:47Comment on explique
23:48ces disparités
23:49comme ça
23:49sur le territoire,
23:50Mme Gaquer ?
23:51Là, il n'y a pas le poids
23:51aussi des logements secondaires ?
23:54Il y a le poids
23:55des logements secondaires,
23:56en effet,
23:57qui fait qu'on a moins
23:58de logements alloués
24:00et donc forcément
24:01les prix qui augmentent.
24:03C'est vraiment mécanique.
24:05Il y a ça
24:06et puis après,
24:06on voit bien,
24:07aujourd'hui,
24:08on a quand même,
24:09même si la crise du logement,
24:10le manque de logement,
24:11la pénurie,
24:12elle se vit partout,
24:13elle se vit quand même différemment.
24:15On le voit bien
24:16sur le littoral,
24:16dans le sud,
24:18on a quand même
24:18une tension beaucoup plus forte
24:19et tout ça,
24:20en fait,
24:21aggrave et accentue
24:22cette difficulté.
24:24Je rebondis
24:24sur ce qu'on disait,
24:26c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
24:27il y a bien
24:27cette offre
24:28de logement social,
24:29il y a l'offre
24:30de logement privé
24:30qui est aussi extrêmement importante
24:31et on en a parlé
24:32il y a peu.
24:33On a évoqué
24:34dimanche dernier,
24:35la création du statut
24:37du bailleur privé
24:38et en fait,
24:39derrière cette idée,
24:40ce qu'on souhaite,
24:41j'avais déposé
24:41avec mon collègue
24:42sénateur d'Aubresse
24:44un amendement là-dessus,
24:45l'idée,
24:45c'était de pouvoir,
24:46ou en tout cas,
24:47d'inciter les bailleurs
24:48à à nouveau investir
24:50dans la pierre,
24:50acheter pour pouvoir
24:51à nouveau louer.
24:52Donc une réponse concrète,
24:53ça peut être rapidement
24:54quelque chose
24:54qui peut débloquer
24:55la situation,
24:56ce bailleur.
24:57Ça le sera si et seulement
24:58si ce dispositif
25:00est incitatif.
25:01On avait déposé,
25:02sans entrer dans la technique,
25:03un dispositif,
25:04un amendement
25:05pour poser un dispositif
25:06en tout cas très incitatif,
25:07dispositif qui malheureusement
25:09a été,
25:11j'ai utilisé le terme
25:12mais je le réutilise
25:12parce que c'est le bon
25:13édulcoré
25:14qui a été vraiment dégradé,
25:16ce qui fait qu'à aujourd'hui,
25:17la façon dont il est sorti,
25:18on a un statut,
25:19c'est bien,
25:20mais il faut aujourd'hui
25:20le rehausser
25:21pour redonner envie
25:22à l'investisseur
25:22d'acheter et de mettre à l'eau.
25:24Madame Artigalas,
25:25on a aussi renforcé
25:26la réglementation
25:27sur les passeurs thermiques,
25:28on a légiféé
25:29sur les diagnostics énergétiques.
25:30Est-ce que cette idée
25:32n'a pas aussi fait un embouteillage
25:34ensuite dans les nombres d'offres ?
25:36Est-ce qu'on a bien fait
25:36d'aller aussi loin
25:37dans ces législations
25:38sur le DPE ?
25:39Oui, certainement,
25:40quand on a voté cette loi,
25:41nous, on a alerté
25:42tout ici autour de la table
25:44que si on n'y mettait pas
25:46les moyens financiers
25:47pour aider les logements,
25:50les bailleurs sociaux
25:51et les bailleurs privés
25:52à rénover des logements,
25:55à les sortir de la location,
25:57à les sortir du marché.
25:58Donc, on voit bien
25:59avec tous les aléas
26:02autour de ma prime Rénov',
26:03on voit bien
26:04que cet argent,
26:07ces moyens financiers
26:08qui sont mis pour aider
26:09les propriétaires
26:10et les bailleurs sociaux
26:11à rénover n'est pas là.
26:13Donc, la crainte
26:14que nous avions
26:15et qui est en train d'arriver,
26:16c'est que certains,
26:17beaucoup de logements
26:17sortent encore plus
26:19et donc fassent encore plus
26:20à cet embouteillage.
26:21Oui.
26:22Si je peux me permettre
26:22très rapidement,
26:23on va aller voir
26:24notre troisième citoyen après.
26:25Ce sont aujourd'hui
26:26600 000 logements
26:27classés G
26:28qui peuvent sortir du marché.
26:30Bien sûr qu'il faut rénover,
26:32qu'il faut massifier
26:33la rénovation
26:33de nos passoires énergétiques,
26:35de nos logements,
26:36mais attention,
26:37ce que je dis aussi,
26:37c'est qu'il faut prendre en compte
26:38le contexte dans lequel on est.
26:39Voilà pourquoi,
26:40il y a peu,
26:41une loi a été votée,
26:43j'ai déposé en fait
26:44une proposition de loi
26:44qui vise en fait
26:45à clarifier les obligations
26:47de rénovation énergétique
26:48et surtout à éviter
26:49la sortie massive
26:50de ces passoires
26:52en mettant bien sûr des gages.
26:53L'idée,
26:54c'est de ne pas arrêter.
26:55Loi qui a été votée
26:56le 1er avril de cette année
26:57au Sénat
26:57et on attend
26:58et on a demandé
26:59aux ministres de concert
27:01en tout cas
27:01ce qu'ils soient inscrits
27:01à l'Assemblée nationale
27:02pour que ça fasse son chemin
27:03et qu'on évite
27:04encore une fois
27:05qu'il y ait une sortie
27:06trop importante.
27:07Exactement.
27:08Très bien.
27:08Parce que ça a un impact
27:09sur les charges.
27:09On voit bien que la dame aussi
27:11au-delà du loyer
27:11c'est les charges aussi.
27:13On va aller voir
27:13notre troisième citoyen
27:14dans cette émission.
27:16Bonjour Emmanuel Klein.
27:17Merci d'être avec nous.
27:18Vous êtes bénévole du DAL
27:19dans les Landes,
27:20le droit au logement,
27:21une association qui milite
27:23contre le mal logement.
27:24On va continuer
27:25à parler avec vous
27:26du difficile accès
27:27aux logements sociaux.
27:28Quel est le constat
27:29que vous faites
27:29dans votre département ?
27:30Ce sont des milliers
27:31de demandes
27:32qui n'aboutissent pas
27:33et autant de personnes
27:34qui sont en difficulté
27:35à l'heure où l'on se parle ?
27:37Tout à fait.
27:39Moi je suis représentant
27:40et locataire
27:41chez le bailleur social
27:42XL Habitat
27:42dans les Landes
27:43qui a à peu près
27:4511 000 logements disponibles
27:46et plus de 12 000 demandes.
27:50Ça donne une petite idée.
27:52Après,
27:53là où je suis très présent,
27:54moi c'est sur
27:55le front de la rue
27:57où finalement
27:58aboutissent
27:59les gens
27:59qui ne me demandent pas
28:00à réussir à se loger,
28:01trouver des solutions
28:02et qui sont
28:03depuis longtemps
28:04plus nombreuses.
28:05Qu'est-ce qui coince
28:06dans l'accès
28:06à ces HLM ?
28:08Est-ce que c'est
28:08le manque
28:08de nouveaux logements ?
28:10Est-ce que c'est
28:10le fait que les logements
28:11ne se libèrent plus
28:12pour permettre
28:12à de nouvelles personnes
28:13d'y accéder ?
28:14Qu'est-ce qui coince
28:15exactement
28:15dans l'accès à HLM ?
28:17En fait,
28:18plusieurs facteurs
28:19qui comprennent ça.
28:20Déjà,
28:21moi j'aime bien
28:22quand j'entends dire
28:23crise du logement.
28:24Donc crise du logement,
28:25c'est le résultat
28:25de plusieurs décennies
28:27de politiques
28:28du logement
28:29qui ont conduit à ça
28:30et de désengagement
28:31de l'État.
28:33Après,
28:33effectivement,
28:34on construit moins
28:34de HLM,
28:36donc c'est vrai
28:37qu'on n'a jamais été
28:37aussi peu de...
28:39Il y a eu aussi peu
28:40de construction
28:41de HLM
28:41depuis des années.
28:44Il y a aussi
28:44le fait qu'il y a
28:46beaucoup de gens,
28:46maintenant,
28:46il y avait
28:47l'augmentation des loyers
28:48qui se rabattent
28:48sur le parc HLM
28:49et qui restent,
28:51c'est-à-dire auparavant,
28:52ils pouvaient accéder
28:53au logement souvent,
28:54c'est-à-dire
28:55que le logement social
28:56était un tremplin
28:57vers l'accession
28:58à la propriété.
29:00Ça, ça fonctionne
29:00non plus non plus.
29:01Après,
29:02il y a des facteurs
29:03qui sont aussi,
29:04par exemple,
29:04Airbnb.
29:05Nous,
29:05on est dans une région
29:06de tourisme.
29:08Il y a plein de facteurs
29:10comme ça
29:10qui peuvent être
29:11quand même
29:12assez différents.
29:13Mais globalement,
29:14en fait,
29:14il n'y a pas eu
29:15assez de logements sociaux
29:16construits depuis des années.
29:17Ça, c'est un fait.
29:19Un logement social,
29:20il manque un logement social
29:21pour les très modestes,
29:23c'est-à-dire qu'on construit
29:23trois types
29:24de logements sociaux
29:25et il manque celui
29:26pour les familles
29:27qui ont le moins de revenus.
29:28C'est ça aussi ?
29:29Effectivement,
29:30il y a aussi le fait
29:32qu'on a mis
29:34du logement social
29:35en vente,
29:36qu'on a fait
29:37des grandes opérations
29:38de rénovation
29:39de l'habitat
29:40et que les logements
29:42qu'on a démolis,
29:43qui n'étaient pas toujours
29:43des logements
29:44insalubres
29:45et loin de là,
29:46loin sans faux,
29:47en fait,
29:48ont été remplacés
29:48par des logements
29:49plus chers.
29:51Donc, voilà,
29:51on a fait monter
29:52un peu le standing,
29:53on va dire.
29:54C'est aussi le cas,
29:55moi,
29:55j'observe ça dans les Landes
29:56et notamment dans mon quartier
29:57sur les réhabilitations.
29:58On a une réhabilitation
30:00donc ça va dans le bon sens
30:01certainement
30:01et ça c'est sûr
30:02avec notamment
30:04par rapport
30:05aux problèmes climatiques.
30:07Ceci dit,
30:07si derrière ça,
30:08l'augmentation
30:08fait que
30:10des nouveaux,
30:13des nouvelles personnes
30:14ne pourront pas accéder
30:15à ces logements
30:16parce que le loyer
30:16a été augmenté
30:17de trop,
30:18voilà.
30:19Donc,
30:20après,
30:20je voulais réagir aussi
30:21parce que les jeunes,
30:22j'entends bien moi
30:23quand on parle
30:23d'un revenu adéquat
30:25avec les jeunes,
30:26mais il faut quand même rappeler
30:27que les jeunes,
30:27ils n'ont pas de revenus
30:28en dessous de 25 ans.
30:29Donc ça,
30:30ça ne les aide pas non plus
30:31à accéder au logement.
30:32Logement social,
30:34encore moins.
30:35Oui,
30:35alors,
30:35combien de temps
30:36attend un logement
30:37à Dax en moyenne ?
30:39Est-ce que cette durée
30:39a beaucoup augmenté
30:40ces dernières années ?
30:41Combien de temps
30:42est-ce qu'on attend
30:43un logement HLM ?
30:44Alors là,
30:45je pense que je vais
30:46faire des arguments
30:46parce que le délai
30:48a normalement long
30:49dans les Landes
30:50pour faire une demande
30:52d'allos,
30:53c'est-à-dire être reconnu
30:55priorité par rapport à ça,
30:56est de 22 mois.
30:5922 mois.
30:59Alors qu'en fait,
31:00en région parisienne,
31:01c'est plusieurs années.
31:02Donc c'est vrai
31:03que c'est relativement peu,
31:04mais bon,
31:06il n'empêche qu'en fait,
31:07les solutions,
31:07il n'y a pas forcément
31:08de suite.
31:08Et est-ce que vous diriez
31:10que ces délais s'allongent
31:11ces dernières années ?
31:12Est-ce que vous avez vu
31:12une évolution aussi
31:14dans le fait d'attendre
31:14de plus en plus longtemps
31:15ces logements HLM
31:16pour les personnes
31:16qui en demandent ?
31:18Les délais s'allongent,
31:20mais il y a aussi
31:20des tas de gens qui sont...
31:21Par exemple,
31:22moi, je m'y hite beaucoup,
31:23comme je vous disais,
31:24je suis proche des sans-abris.
31:26Donc vous avez la loi d'Allo
31:27qui était produite en 2007
31:28qui était censée sortir
31:30les gens de la rue
31:31et en fait,
31:32c'est jamais appliqué.
31:33Donc clairement,
31:34les sans-abris,
31:35ils vont attendre
31:35des mois et des mois
31:36puisque les CCAS
31:38ne font jamais de...
31:39Même quand les dossiers
31:41ont été instruits,
31:42c'est-à-dire les demandes
31:43de déposés,
31:44on ne fait jamais de demandes
31:45pour faire reconnaître
31:46leur situation d'urgence
31:48et les reloger en priorité.
31:50Donc ce que je veux dire,
31:51c'est qu'en fait,
31:51c'est un déversoir
31:52qui va vers le bas.
31:55On ne va pas vers le haut,
31:56c'est-à-dire on ne reloge pas
31:57des gens en difficulté
31:59petit à petit
31:59et en allant vers le plus.
32:02En fait, c'est le contraire,
32:03c'est qu'on ne reloge pas
32:04et donc il y a de plus en plus
32:05de gens qui se retrouvent
32:05et c'est impossible
32:06ou à la ruche.
32:07Amel Gacker,
32:08qu'est-ce que ça vous évoque,
32:09ce témoignage ?
32:10Très grande précarité.
32:11Le délai d'attente
32:12pour un logement social
32:13en France,
32:14c'est 18 mois.
32:15En région parisienne,
32:16c'est trois ans et demi
32:17en fait,
32:18pour répondre,
32:18en tout cas pour compléter
32:19ce qui a été dit.
32:20Vous l'avez dit, monsieur,
32:22en fait, le vrai souci,
32:23c'est ça,
32:23c'est le manque
32:24de construction de logements.
32:25On parle de d'allos, etc.
32:26La réalité,
32:27c'est qu'on est en pénurie,
32:28pénurie grave
32:29comme on en a rarement connu
32:30et c'est lié,
32:32en fait,
32:32à aujourd'hui,
32:33à un manque
32:33d'investissement.
32:35Aujourd'hui,
32:35on a obéré,
32:36on a retiré
32:37des capacités d'investissement
32:38aux organismes,
32:40aux bailleurs sociaux,
32:41cette fameuse RLS,
32:42réduction de loyer de solidarité
32:44dont on a parlé
32:45à plusieurs reprises
32:45dans notre hémicycle
32:46dans le cadre
32:47du projet de loi de finances
32:48et en fait,
32:49cette réduction
32:49du loyer de solidarité,
32:51c'est quoi ?
32:52C'est 1,3 milliard
32:53qu'on enlève
32:54dans les caisses
32:54des bailleurs sociaux
32:55tous les ans.
32:56Donc voilà pourquoi
32:56on ne construit pas assez
32:57et c'est ce qui explique
32:58aujourd'hui
32:59que même sur la rotation,
33:00c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
33:01on a un taux de rotation
33:02de 7%.
33:02Donc les gens ne sortent pas,
33:04c'est exactement
33:04ce que vous dites, monsieur.
33:05Dominique Estrelli-Salson,
33:06est-ce que le logement
33:08à loyer modéré,
33:09il joue son rôle
33:09aujourd'hui en France ?
33:10Il faut qu'il joue son rôle
33:12parce qu'il a un rôle
33:12contracyclique
33:13et extrêmement important
33:14dans notre société
33:15et sur le territoire.
33:17Mais on en revient toujours
33:18au même postulat,
33:19c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
33:20le parcours résidentiel
33:22en France
33:22est complètement bloqué.
33:24Il est bloqué
33:24depuis le logement
33:25d'intégration,
33:26le logement social d'intégration,
33:27le logement social de base,
33:29l'accession sociale
33:30à la propriété,
33:31l'accession à la propriété
33:32et le logement libre.
33:34Et tant qu'on n'arrivera pas
33:35à retrouver de la fluidité
33:37sur l'ensemble
33:38des segments
33:39du marché de l'habitat,
33:40on se trouvera confronté
33:41à ces situations-là,
33:42c'est-à-dire de gens
33:43qui ne peuvent pas sortir
33:45du logement social
33:46alors qu'ils pourraient
33:47en sortir
33:48et qu'ils ne peuvent plus
33:49construire un projet de vie
33:51parce que,
33:51comme l'a rappelé monsieur,
33:53le logement social
33:53était un logement
33:54de transition
33:55qui était une première étape
33:57dans un projet de vie
33:58et aujourd'hui,
33:59les gens,
33:59la marche est encore
34:00trop élevée
34:01pour accéder
34:02à du logement libre
34:03ou pour accéder
34:04à un projet d'accession
34:05à la propriété,
34:06nos concitoyens
34:07restent dans le parc social
34:09et de fait,
34:10il y a un taux de rotation
34:11qui est de plus en plus faible
34:13et qui ne permet pas
34:14à des gens
34:15qui sont plus dans la difficulté
34:17de pouvoir,
34:17à leur tour,
34:18intégrer le marché
34:19du logement social.
34:21Emmanuel,
34:21vous avez vu
34:22la situation
34:23empirée sur le terrain
34:25avec des personnes
34:26donc à la rue,
34:26vous avez commencé
34:27à nous en parler,
34:28est-ce que vous pouvez
34:28faire un constat
34:29sur l'évolution
34:30pour ces personnes
34:32ces dernières années,
34:33le chiffre a augmenté
34:33à Dex ?
34:35Alors,
34:36moi déjà,
34:36ce que je veux répondre,
34:38quand on fait ce constat
34:40comme l'a fait
34:41madame la sénatrice
34:42qui est fait
34:43depuis plusieurs années,
34:44comment se fait-il
34:45qu'on se retrouve
34:46avec des lois
34:47comme la loi
34:47Casbarian 1,
34:49la loi Casbarian 2,
34:50et dernièrement,
34:52tout dernièrement,
34:53encore un décret
34:55qui va multiplier
34:56encore les expulsions
34:57et surtout
34:58qui va supprimer
34:59des moyens au préfet
35:00de ne pas expulser les gens,
35:02c'est-à-dire en fait,
35:03je ne vais pas rentrer
35:04dans le détail,
35:05mais en fait,
35:05le grand problème,
35:06il est là,
35:06c'est qu'aujourd'hui,
35:07on fait tout
35:08pour mettre les gens
35:09à la rue
35:09et y compris les juges
35:11ont moins de pouvoir
35:12pour négocier sur,
35:14par exemple,
35:15des appurements de dettes
35:16ou des choses comme ça.
35:16Donc,
35:17tout est fait vraiment
35:18pour que les gens
35:19se retrouvent dehors
35:20et là,
35:22on arrive vraiment
35:22à des situations
35:23inhumaines.
35:24La rue qui a adopté
35:25en 2023,
35:26effectivement,
35:26la loi Casbarian,
35:2710 lois anti-squat
35:28qui a accéléré
35:29les expulsions,
35:30durci les sanctions
35:31envers les locataires
35:32parfois précaires.
35:34Donc,
35:34selon les associations,
35:35ça a pu aussi,
35:36comme cela,
35:37mettre des gens
35:37à la rue.
35:38Qu'est-ce que vous répondez ?
35:40Oui,
35:40moi,
35:41je n'ai pas voté
35:43cette loi
35:44et j'étais contre
35:44cette loi
35:45parce que je pense
35:46qu'effectivement,
35:48criminaliser,
35:49c'était un petit peu ça,
35:50un petit peu
35:51des gens
35:52qui...
35:53C'est...
35:54Oui,
35:55on est...
35:55On n'a pas d'accord
35:56là-dessus,
35:57ça c'est sûr.
35:58Mais on a du coup,
35:59on a parfois
36:00des familles,
36:03particulièrement,
36:03je vois,
36:04qui se retrouvent
36:05dans des situations
36:06difficiles,
36:06souvent des femmes
36:07après une séparation
36:08et qui ont du mal
36:09à payer leur loyer.
36:10Je crois que plutôt
36:11que de les expulser,
36:14il faut essayer.
36:14Moi,
36:14je l'ai fait
36:15quand j'étais maire
36:15d'une commune,
36:16j'avais des logements
36:17chez moi,
36:17des logements
36:18communaux sociaux,
36:19j'avais des personnes
36:20en difficulté,
36:21j'essayais de trouver
36:22des solutions
36:22pour pouvoir les accompagner
36:23dans le temps
36:24pour pouvoir payer
36:24les loyers.
36:25À droite,
36:25vous voulez répondre
36:26très rapidement,
36:27c'est quand même
36:27sur la loi Casbarian.
36:28D'abord,
36:28nous,
36:28nous sommes accachés
36:29à la propriété privée.
36:30Mais quand on voit
36:30que ça crée
36:31de la précarité ensuite
36:32et que ça permet
36:32des gens à avoir...
36:33Elle a été faite
36:33pour répondre
36:34à des situations
36:35bien précises
36:36de squats,
36:36de personnes
36:37qui s'introduisent
36:38par réfraction
36:39dans le logement
36:40d'une personne
36:41qui est propriétaire
36:42de ce logement.
36:43Et c'était normal
36:44de pouvoir faire en sorte
36:45qu'on puisse rapidement
36:46faire sortir
36:47cette personne
36:48d'un logement
36:48dans lequel il s'est introduit
36:49par réfraction.
36:51Et cette loi,
36:52elle gardait un équilibre
36:53entre le locataire
36:55qui n'était pas
36:55un locataire
36:56de mauvaise foi
36:56et le locataire
36:58qui véritablement
36:59ou locataire en titre
37:00ou la personne
37:01qui s'était introduit
37:02par réfraction
37:02et qui de fait
37:03n'a pas à rester.
37:04Ça, c'est l'esprit
37:05de la loi ?
37:05Bien sûr.
37:06Je pense qu'il ne faut pas
37:07opposer locataire
37:10et propriétaire.
37:11On doit respecter
37:12les droits des propriétaires
37:13comme on doit respecter
37:14les droits des locataires.
37:15Aujourd'hui,
37:15dans mon territoire,
37:16je suis confrontée
37:17très régulièrement
37:18à des propriétaires
37:18qui viennent me voir
37:19et qui me disent
37:19j'ai acheté un logement
37:21que je m'allouais,
37:21j'ai acheté deux logements
37:22pour ma retraite
37:23et je me retrouve
37:24avec des personnes
37:25qui sont entrées
37:25en toute illégalité
37:27qui aujourd'hui
37:28détruisent le logement
37:29et je pense qu'il ne faut
37:30pas simplifier.
37:31Vous avez raison,
37:32monsieur le débat est vif.
37:34Il faut s'en occuper
37:35mais on ne peut pas opposer
37:36propriétaires et locataires.
37:38Au profit des locataires
37:39quand même.
37:40Allez, on passe
37:41à notre citoyenne suivant.
37:44Il y a un autre facteur
37:45qui aggrave la situation,
37:46c'est l'implantation forte
37:48en France
37:49de certaines plateformes
37:50de location
37:51à courte durée
37:52comme Airbnb
37:53ou encore Booking.com
37:55mais vous allez l'entendre,
37:56c'est parfois
37:56pour des raisons spéculatives
37:59mais pas du tout.
38:00Alors on prend
38:01la direction
38:01de la Côte d'Azur
38:02pour rencontrer
38:03Elodie Fakfak.
38:05Bonjour Elodie,
38:06vous avez acheté
38:06un bien
38:07avec un local commercial
38:09que vous avez transformé
38:10en logement.
38:11On va voir une courte vidéo
38:12que vous avez tournée pour nous.
38:13Nous avons acheté
38:14cette maison l'an dernier.
38:16Donc c'est une maison
38:17au haut de Cagnes,
38:18c'est un quartier
38:19de Cagnes-sur-Mer
38:20sur la Côte d'Azur.
38:21C'est un village médiéval.
38:24Et nous avons aussi
38:25donc profité
38:26du local
38:27qui était
38:28pour l'instant
38:29au début
38:29une chaufferie
38:30et nous l'avons aménagée
38:32en studio
38:33qui nous sert
38:34de chambre
38:35pour nos enfants,
38:36chambre d'amis,
38:37studio qu'on loue
38:38en Airbnb
38:39et puis qu'on échange
38:40aussi en Home Exchange.
38:43Bonjour Elodie,
38:44merci d'être avec nous.
38:46On le voit,
38:46il y a eu tous ces Français
38:47qui ont témoigné
38:48avant vous.
38:49On pointe souvent
38:50Airbnb
38:50qui est désigné
38:51comme quelque chose
38:52qui vient déstabiliser
38:53le marché.
38:54Comment est-ce que vous
38:54du coup,
38:55vous avez vécu
38:56de mettre ce logement
38:57sur Airbnb ?
38:59Oui, bonjour,
38:59je vous remercie
39:00de m'accueillir.
39:04Disons que
39:04le Airbnb
39:06ça permet
39:06une certaine souplesse
39:07que nous ne pouvons pas avoir
39:09si on fait
39:10de la location nue
39:12ou de la location
39:13à l'année
39:14et c'est vrai
39:16que les logements
39:17dans les Alpes-Maritimes
39:18sont très chers
39:19et nous
39:19on est une famille recomposée.
39:22Du coup,
39:22on a cinq enfants
39:23et on ne peut pas avoir
39:25une maison
39:26avec six chambres
39:27donc ça nous permet
39:29d'avoir une sorte
39:29de chambre d'amis
39:30où on peut accueillir
39:31nos enfants
39:31et aussi
39:32le louer
39:34de temps en temps
39:35pour arrondir
39:36nos fins de mois
39:37et puis payer
39:38les études des enfants
39:39puisque moi,
39:40j'ai des enfants étudiants
39:41qui doivent aussi
39:41se loger
39:42sur Rennes
39:43par exemple
39:44en ce moment
39:44donc c'est vraiment
39:47pour avoir
39:47une flexibilité.
39:49Et alors,
39:49vous n'avez pas l'impression
39:50vous,
39:50de participer
39:51donc à cet aspect
39:53spéculatif
39:54du marché,
39:55comment est-ce que
39:55vous vivez ça ?
39:57Ben,
39:59disons que
39:59évidemment,
40:01ce logement
40:02il était,
40:03déjà il était très petit
40:04donc pour moi
40:05il n'est pas du tout
40:05adapté à un logement
40:07étudiant
40:07parce qu'il est déjà
40:08au haut de cagne,
40:09difficile pour se loger
40:10donc il est très petit
40:13puisqu'il fait 15 mètres carrés
40:14donc je trouvais
40:15que c'était plus
40:15adapté à du tourisme
40:17et après ça n'empêche pas
40:20aussi de pouvoir dépanner,
40:22là je vais certainement
40:22dépanner une jeune fille
40:23qui va être en stage
40:25pendant quelques mois
40:26sur la côte d'Azur
40:28et qui a besoin
40:28de logement
40:29donc ça aussi
40:30ça permet
40:31de loger
40:33des personnes
40:34des étudiants
40:34aussi
40:35il n'y a pas de soucis
40:36à ce niveau-là
40:37mais ça permet surtout
40:38une souplesse
40:39dont j'ai besoin
40:40parce que je ne peux pas
40:41avoir une maison
40:42assez grande
40:42pour accueillir
40:43toute ma famille
40:44puisque voilà aussi
40:45c'est un peu
40:46en ce moment
40:47il y a beaucoup
40:47de familles recomposées
40:48et j'en fais partie.
40:49Et cela vous permet
40:50aussi de rénover
40:51de restaurer
40:52la maison
40:53qu'on a vue
40:53à côté
40:54c'est ça aussi
40:55l'enjeu
40:55avec ces compléments
40:56de revenus ?
40:58Oui tout à fait
40:58parce que
40:59c'est une maison
41:00de village
41:01on a déjà commencé
41:02à rénover
41:03et un jour
41:04on aura aussi
41:05la façade
41:05de l'autre côté
41:06que vous ne voyez pas
41:06sur cette vidéo
41:07qui est à refaire
41:08qui va coûter
41:09dans les 10-15 000 euros
41:10à mon avis
41:11donc c'est aussi
41:13pour le village
41:14ça sera aussi
41:15bien
41:16qu'on puisse rénover
41:17ces maisons de village
41:20et puis ça permet aussi
41:22de dynamiser
41:23le Haut-de-Cagne
41:24qui est moins connu
41:26que Saint-Paul-de-Vence
41:27et il y a quelques restaurateurs
41:29donc nos personnes
41:31qui sont nos visiteurs
41:32viennent aussi
41:33profiter
41:34des restaurants
41:36du Haut-de-Cagne
41:37ça permet de faire connaître
41:38aussi le Haut-de-Cagne
41:39qui est moins connu
41:40que certains villages
41:41du coin.
41:42Dominique Estroyer-Sassonne
41:43vous êtes la locale
41:44de l'étape
41:45qu'est-ce que ce débat
41:46sur Airbnb
41:47vous inspire ?
41:48Quand on voit
41:48que ça sert
41:49à restaurer aussi
41:50le Haut-de-Cagne
41:51qui est moins connu
41:51comme le disait Elodie
41:52mais le législateur
41:54qui a quand même
41:54beaucoup contraint
41:55ces dernières années
41:56ce recours à Airbnb
41:58pourquoi pas leur laisser
41:59cette liberté
41:59à ses propriétaires ?
42:00Cette liberté
42:01elle existe
42:02là encore
42:02c'est une question
42:03d'équilibre
42:03les locations saisonnières
42:05les meublés de tourisme
42:06se sont énormément développés
42:07et on ne peut pas
42:08dire le contraire
42:09que dans un département
42:10comme celui
42:11des Alpes-Maritimes
42:12dans des régions
42:13particulièrement attractives
42:14au niveau du tourisme
42:16on a vu
42:16un développement exponentiel
42:18des meublés de tourisme
42:19des locations saisonnières
42:20au détriment
42:21du marché locatif
42:22de longue durée
42:23c'est une réalité
42:24c'est ce qu'on a essayé
42:25de faire dans la loi
42:26que l'on a votée
42:27il y a un an de cela
42:28trouver cet équilibre
42:29dans des zones tendues
42:30donner plus d'outils
42:32aux maires
42:32pour qu'ils aient
42:33la possibilité
42:34de mieux réguler
42:35les locations saisonnières
42:37mais bien évidemment
42:38dans le cas
42:38que cite Elodie
42:40ça n'empêche pas
42:41que l'on peut
42:42aussi continuer
42:43à pouvoir faire
42:44du Airbnb
42:45pour avoir
42:46un revenu complémentaire
42:47qui est loin
42:48d'être anodin
42:49et qui participe
42:50effectivement
42:51à pouvoir réinvestir
42:52sur sa présidence principale
42:55à juste à côté
42:55donc c'est l'équilibre
42:57tout est une question
42:57d'équilibre
42:58et je crois que
42:59le fait que les maires
43:00soient à même de juger
43:01si oui ou non
43:02ils actionnent
43:02certains de ces outils
43:03et bien ça permet aussi
43:05de lutter contre des gens
43:07qui véritablement
43:08ont une volonté
43:09de faire des placements
43:10financiers
43:10au regard d'autres personnes
43:12comme Elodie
43:13qui font un investissement
43:14mais qui participent aussi
43:15à la vie de la commune
43:17Madame Artigalas
43:18est-ce qu'on a trop
43:18d'Airbnb en France
43:19aujourd'hui ?
43:20Est-ce que ça déstabilise
43:21beaucoup le marché ?
43:22On sait que c'est
43:22l'un des pays
43:23en France
43:23où Airbnb
43:24est le plus implanté
43:25après les Etats-Unis
43:26Donc on a voulu
43:27à un moment donné
43:28la France a voulu
43:29devenir la première
43:30destination touristique
43:33au monde
43:33donc on manquait
43:34de logements
43:35il a fallu
43:36et les pouvoirs publics
43:37ont fait ce qu'il fallait
43:38pour favoriser
43:39effectivement
43:40les locations touristiques
43:41on est arrivé
43:42à un point
43:42où on en a assez
43:43maintenant
43:44et même dans certains lieux
43:45mais Elodie
43:46rien ne vous empêche
43:47de continuer
43:48à louer votre logement
43:50à Airbnb
43:50comme vous le faites
43:51ce qu'a dit Dominique
43:53est très juste
43:53c'est la loi
43:54permet de donner
43:56des outils
43:57dont les maires
43:58peuvent s'emparer
43:58mais ces outils
43:59trouver un équilibre
44:00trouver un équilibre
44:01et ces outils
44:02ils vont jouer
44:02sur le flux
44:04et non pas sur le stock
44:05le stock
44:06il est là
44:06il existe
44:07on ne peut pas changer
44:08la destination
44:09d'un logement
44:10si le propriétaire
44:11n'en est pas d'accord
44:12et du coup
44:12si vous voulez
44:13c'est quand même
44:14cette question
44:15de l'outil
44:16qui est donnée
44:17qui est important
44:18pour pouvoir
44:19cet équilibre
44:20parce qu'effectivement
44:21dans les zones
44:22tendues touristiques
44:23il ne faut pas oublier
44:24aussi
44:25que les communes
44:26vivent très souvent
44:27du tourisme
44:28que la première économie
44:29c'est le tourisme
44:30donc si on bloque
44:31trop les logements touristiques
44:32on pénalise aussi
44:34d'autres
44:35pas que les loueurs
44:36les commerçants
44:37qui vivent aussi
44:38de cette venue
44:39des touristes
44:40donc il faut trouver
44:40cette équilibre
44:40Elodie
44:41vous aviez préparé
44:42une question
44:43pour nos trois sénatrices
44:44est-ce que vous voulez bien
44:44la poser
44:45s'il vous plaît
44:45oui
44:47ne faut-il pas mettre
44:48en place
44:49des exemptions
44:49à la réglementation
44:51Airbnb
44:51dans certains cas
44:53justement
44:53en cas de rénovation
44:55ou encore
44:55pour des compléments
44:56de revenus
44:57certainement
44:58si c'est au moins
44:58son premier logement
44:59Airbnb
45:00par exemple
45:00oui
45:02Madame Gacca
45:03vous mettez le doigt
45:03en fait
45:03quand même
45:04exactement
45:05c'est déjà le cas
45:06et vous mettez le doigt
45:07sur finalement
45:08la problématique
45:09de ces meublés de tourisme
45:10aujourd'hui
45:12on a deux types
45:12en fait
45:13de bailleurs
45:13de meublés de tourisme
45:14il y a le cas
45:15d'Elodie
45:16et puis il y a l'autre cas
45:17ceux qui font
45:18de la spéculation
45:19véritablement
45:20et ce qui a été
45:21aujourd'hui visé
45:22en tout cas
45:22dans ce qui a été voté
45:23il y a un an
45:24dans cet texte
45:25de Danaïg Lemaire
45:27c'était de dire
45:28on arrête
45:29le côté hyper incitatif
45:31fiscalement
45:31parce qu'on parle des outils
45:32pour les maires
45:33qui sont extrêmement importants
45:34et puis il y avait
45:35toutes les incitations fiscales
45:36qui ont fait que certains
45:37achetaient des biens
45:38qui étaient alloués
45:41de la location longue durée
45:43pour en faire
45:43uniquement des meublés de tourisme
45:45et partout en France
45:46moi je vois dans ma commune
45:47de 25 000 habitants
45:48qui n'est pas forcément
45:49une grande commune touristique
45:50vous voyez
45:51voilà
45:52quitter
45:53ou voilà
45:53partir en tout cas
45:54certains logements
45:55vers du meublé de tourisme
45:56donc l'idée
45:56c'était de faire en sorte
45:58que c'était moins incitatif
45:59et à casser
45:59en fait
46:00cette spirale spéculative
46:01qui mettait en difficulté
46:04particulièrement
46:04certains territoires
46:05vous avez évoqué les maires
46:06justement on va aller rencontrer
46:07un maire
46:07le maire de Chamonix
46:09Montblanc
46:09Eric Fournier
46:10bonjour monsieur le maire
46:11public sénat
46:12qui s'est rendu
46:13sur votre commune
46:14la semaine dernière
46:15à Chamonix
46:15face à la pression
46:17pour se loger
46:17vous vous avez fait voter
46:19un plan local
46:20d'urbanisme très précis
46:22concernant notamment
46:23les logements secondaires
46:24reportage de Jérémy Heinz
46:26Chamonix
46:27ses paysages enneigés
46:29et ses maisons
46:30fermées
46:31une bonne partie
46:31de l'année
46:32ici
46:3370% des logements
46:34sont des résidences
46:35secondaires
46:36avec une forte incidence
46:38sur le prix des biens
46:39selon cet agent immobilier
46:40la fourchette basse
46:42par exemple
46:43on a ce petit deux pièces
46:44qui est à 305 000 euros
46:46avec Vu Montblanc
46:47en très bon état
46:48en plein centre-ville
46:49la fourchette haute
46:50on est là
46:51pour un appartement
46:52en plein centre-ville aussi
46:53Vu Montblanc
46:54dernier étage
46:56à 850 000 euros
46:57pour un peu plus
46:58de 57 mètres carrés
47:00résultat
47:00des habitants permanents
47:02qui ne peuvent plus se loger
47:03parfois certains
47:05sont obligés
47:06d'aller habiter
47:06un petit peu plus loin
47:07à l'entrée de la vallée
47:08voire même en bas de vallée
47:09Alors la mairie
47:11a décidé de lutter
47:12location de courte durée
47:14limitée à un bien
47:15par propriétaire
47:16interdiction
47:17de construire
47:18de nouvelles résidences
47:19secondaires
47:20et plus de logements
47:21réservés aux habitants
47:22permanents
47:23comme cette résidence
47:24aux loyers accessibles
47:26Depuis trois mois
47:27Fatma en est l'une
47:28des premières locataires
47:29une vraie libération
47:30Quand j'ai commencé
47:32à chercher
47:33effectivement
47:33dans le parc privé
47:35je me suis dit
47:36oulala
47:37je vais me retrouver
47:37dans un
47:38dans un studio
47:40à 700
47:43800 euros
47:43et pouvoir accueillir
47:45mes enfants
47:45ça va être
47:47compliqué
47:47Une politique vitale
47:49selon le maire
47:50de la commune
47:51Il est évident
47:52qu'on n'est pas
47:53un parc de traction
47:54on a une population
47:56on a des écoles
47:57on a une vie sociale
47:58et il faut continuer
47:59à entretenir
48:00cette vie sociale
48:00et l'une des briques
48:02essentielles de cela
48:03c'est la politique
48:03du logement
48:04si on n'a pas
48:05de logement
48:05à proposer
48:06on n'a plus de fonctionnaires
48:07qui viennent s'installer
48:08les services publics
48:08ne tournent plus
48:09notre population
48:10ne peut plus
48:12continuer à vivre
48:13Chamonix
48:15espère regagner
48:15100 logements
48:16par an
48:16pour les résidents
48:17permanents
48:18Merci d'être avec nous
48:20Monsieur le maire
48:21on l'a entendu
48:22dans le reportage
48:23on n'est pas
48:24un parc d'attractions
48:25c'était urgent
48:26pour vous
48:26de mettre en place
48:27ces mesures
48:28pour les habitants
48:29qui vivent à Chamonix
48:30à l'année
48:31c'était une solution
48:33pour ne pas devenir
48:33une réserve d'Indien
48:34à Chamonix
48:35C'est en tout cas
48:37bonjour à toutes
48:38et à tous
48:39bonjour mesdames
48:39les sénatrices
48:40c'est en tout cas
48:40un élément de solution
48:41qui était important
48:42la politique de logement
48:43je l'ai entendu
48:44dans votre émission
48:45c'est une politique
48:45de long terme
48:46ça ne nous a pas empêché
48:47depuis très longtemps
48:49de faire tout ce que font
48:50généralement les maires
48:52c'est-à-dire
48:52l'acquisition de terrain
48:53la mise à disposition
48:54de bailleurs sociaux
48:56l'interdiction
48:57la limitation
48:58la régulation
48:58des airbnb
48:59comme ça a également
49:00été évoqué
49:01et là effectivement
49:02plus récemment
49:03nous avons pris
49:04la possibilité
49:07que nous donnait
49:07la récente loi
49:09l'âmeur et chanis
49:10de réserver
49:11une partie significative
49:13des terrains
49:14qui restaient à bâtir
49:15il y en a peu
49:16qui restent à bâtir
49:17sur la commune
49:18de Chamonix
49:18mais de les réserver
49:19pour nos habitants
49:20principaux
49:21alors c'est assez
49:22ça se passe pas sans vague
49:24parce qu'il faut l'expliquer
49:26il faut beaucoup communiquer
49:28sur les raisons
49:29qui motivent cet engagement
49:31municipal
49:32mais c'est un outil
49:34de plus
49:35au service des maires
49:36il y avait déjà des choses
49:37qui nous permettent d'agir
49:39alors comment ça fonctionne
49:39exactement
49:40l'idée c'est que maintenant
49:41on va plus pouvoir acheter
49:42une résidence secondaire
49:43dans votre commune
49:44c'est ça ?
49:45alors pas tout à fait
49:46pour les biens
49:47qui sont déjà existants
49:48les mutations
49:49peuvent se poursuivre
49:50et là
49:51nous ne pouvons pas y toucher
49:52donc c'est quand même
49:53une partie très importante
49:55du parc résidentiel
49:56mais pour les nouveaux terrains
49:58susceptibles d'être mis
49:59en urbanisation
50:00effectivement
50:01nous mettons en place
50:02la servitude
50:02de logements permanents
50:04et là
50:05il faudra
50:06effectivement
50:06s'engager
50:07à produire
50:08pour du logement permanent
50:09alors soit dans le cadre
50:10d'opérations individuelles
50:13que les privés
50:14pourront porter
50:15soit dans le cadre
50:16d'OAP
50:16qui sont assez largement
50:17maîtrisées par la collectivité
50:19alors comment ça fonctionne
50:20très concrètement
50:21comment est-ce que vous allez
50:21contrôler la présence
50:22des personnes
50:23qui vont acheter ces biens
50:24alors la question du contrôle
50:26est importante
50:27puisque la loi
50:27comme nous le savons
50:28elle date de novembre
50:29dernier
50:30novembre 2024
50:31pardon
50:32elle a 13 mois
50:33maintenant
50:33et la question du contrôle
50:35va se poser au maire
50:36et je pense avec l'appui
50:37et j'espère vivement
50:38avec l'appui d'ailleurs
50:38de nos parlementaires
50:40et de l'État
50:40de très nombreuses
50:42communes touristiques
50:42ont pris
50:43depuis les mêmes dispositions
50:45j'ai en tête
50:46Bonifacio
50:47Cancale
50:48des communes
50:49également du littoral
50:50Basque
50:51et nous partageons
50:53avec eux
50:54le même souci
50:54c'est de dire
50:55oui il y a du déclaratif
50:56lorsqu'on fait de la résidence principale
50:58mais il faut aussi
50:59derrière
50:59qu'il y ait du contrôle
51:00tout comme on le fait
51:01par exemple
51:02pour les locations
51:03sur les plateformes
51:04dont nous parlions précédemment
51:06donc là-dessus
51:07on a un travail
51:07effectivement très étroit
51:08avec l'État
51:10on a des choses
51:11qu'on a pu faire également
51:12par le biais d'actes notariés
51:13par exemple
51:14les choses antispéculatives
51:15que nous mettons en place
51:16en cas d'accession
51:17à la propriété
51:18quand on a une opération
51:20qui est une opération
51:21communale
51:23où on a de l'accession
51:24à la propriété
51:24la commune
51:25par acte notarié
51:26et bien
51:27fait en sorte
51:28qu'il n'y ait pas
51:29de spéculation possible
51:30en tant qu'une partie
51:31de la spéculation
51:31revienne à la collectivité
51:33et c'est ma dernière question
51:35vous avez commencé
51:36à l'évoquer
51:36donc il y a les propriétaires
51:38de résidences secondaires
51:39qui se sentent visés
51:41ils vous l'ont dit
51:42et sachant qu'eux aussi
51:43payent la taxe foncière
51:44peut-être
51:44alors évidemment
51:47tout le monde
51:47paye la taxe foncière
51:48mais vous savez
51:49la population de Chamonix
51:50j'entendais tout à l'heure
51:5170% de la population française
51:52est éligible au gouvernement social
51:53à Chamonix
51:54contrairement à ce qu'on pense
51:55c'est 80%
51:56donc on voit
51:57que notre population
51:57elle est plutôt
51:58pas aisée
52:00et donc moi
52:01j'ai une politique fiscale
52:02qui a été
52:03relativement basse
52:04et faible
52:05donc nous avons mis en place
52:07la surtaxation
52:07par contre
52:08résidence secondaire
52:08et nous réinvestissons
52:10à l'euro l'euro
52:11toutes les surtaxes
52:12qui sont mises en place
52:14et qui sont collectées
52:15auprès des résidences secondaires
52:16pour acheter
52:17de l'immobilier
52:18ou du logement
52:20pour nos habitants
52:21permanents
52:22allez-y
52:22vous avez une question
52:23madame Artigalas
52:23allez-y
52:24moi deux questions
52:25rapidement
52:26le pourcentage de résidences secondaires
52:28et de meubles et de tourisme
52:29sur Chamonix
52:29et le montant de la surtaxation
52:32est-ce que vous allez
52:32jusqu'au 60%
52:33de surtaxation ?
52:36alors pour le pourcentage
52:38nous sommes à 50
52:38pas tout à fait au plafond
52:39mais nous sommes à 50
52:40et simplement effectivement
52:424 chiffres
52:43pour vous donner une idée
52:43du problème du logement
52:45à Chamonix
52:45sur 14 000 biens immobiliers
52:48nous avons 9 000 résidences secondaires
52:50donc 5 000 résidences permanentes seulement
52:52et la politique du logement
52:53que nous avons mise en oeuvre
52:54nous a permis de maîtriser
52:55ou d'être propriétaire
52:57de 1 100 logements
52:58donc on est largement
53:00sans y être astreint
53:01d'ailleurs au-delà des objectifs
53:02de la loi dite SRU
53:03vous le voyez
53:05Amel Gaquer
53:06est-ce que vous voulez réagir ?
53:08il y a des solutions
53:08donc pour les maires
53:10qu'est-ce que vous pensez
53:10de ce témoignage ?
53:11je trouve que ce témoignage
53:12est extrêmement
53:13en tout cas nous renforce
53:15dans ce que nous débattons
53:17et ce que nous votons
53:18finalement au Parlement
53:18et particulièrement aussi
53:19vous mettez des outils
53:20à la disposition des élus
53:21personne n'en paraît
53:22qui est mieux que le maire
53:23pour savoir ce qu'il a à faire
53:25dans sa commune
53:26tout en respectant
53:27et vous l'avez très bien dit
53:28il y a des gages dans tout ça
53:30mais cette régulation
53:31elle vous permet enfin
53:32d'éviter le sentiment
53:33de déclassement
53:34que peuvent vivre les habitants
53:35en se disant
53:35je suis née ici
53:37mes parents sont nés ici
53:38et je ne peux pas
53:38je travaille ici
53:39et je ne peux pas vivre ici
53:40donc bravo à vous
53:42et on continuera
53:43à aller dans ce sens-là
53:44et c'est encore une fois
53:45ce sujet-là
53:46nous permet de
53:46et on voit
53:47on a encore des dispositions
53:49sur lesquelles on doit
53:49aller plus loin aujourd'hui
53:50mais on doit aller dans ce sens-là
53:51le pouvoir au maire
53:52et l'axe de décentralisation
53:54qui a été évoqué
53:55notamment par le Premier ministre
53:58par le ministre du Logement également
54:00je pense que c'est un sujet aussi
54:01et je l'invite tous les élus
54:03et c'est le cas aujourd'hui
54:04les associations d'élus
54:05s'expriment là-dessus
54:06à prendre ce sujet-là
54:07à y aller
54:07à faire des propositions
54:09parce qu'il faut qu'on aille
54:10vraiment plus loin
54:10parce que les décisions
54:11elles doivent se prendre
54:12au sein des territoires
54:13On arrive à la fin de cette émission
54:14vous allez proposer un texte
54:15bientôt Mme S. Roy Sasson
54:17il est déjà un scale-up du jour
54:18en janvier
54:18il y aura ce type de mesures
54:19très concrètes
54:20pour des élus locaux
54:21qui pourront s'en emparer
54:22changer la vie
54:23dans leur département
54:24dans leur commune
54:25Oui ce texte
54:26il va parler très largement
54:27du logement
54:28sur tous les segments
54:29du marché de l'habitat
54:30mais il y aura un titre
54:31qui concerne directement
54:32les élus locaux
54:33les maires
54:33comment est-ce qu'on arrive
54:34à redonner confiance
54:36aux élus locaux
54:37pour les mettre à la fois
54:38au cœur du dispositif
54:39d'attribution
54:40des logements sociaux
54:41mais aussi pour leur permettre
54:43de pouvoir trouver
54:44plus de souplesse
54:45plus d'agilité
54:46dans l'application des textes
54:48je pense en particulier
54:48à l'article 55
54:50de la loi SRU par exemple
54:51et mieux tenir compte
54:53des spécificités
54:54et des réalités territoriales
54:56c'est ce qui nous guide
54:56depuis très longtemps au Sénat
54:58c'est de dire que la loi
54:59certes elle est générale
55:00cette loi elle est donc
55:02applicable sur l'ensemble
55:03du territoire national
55:04mais en fonction des territoires
55:05sur lesquels on se situe
55:07on doit mieux prendre en compte
55:08ces spécificités
55:09et ces réalités territoriales
55:11et on en a un exemple
55:13à travers le cas de Chamonix
55:14par exemple pour la régulation
55:16des meublés de tourisme
55:17pour pouvoir mieux lutter
55:19contre un pourcentage
55:20trop important
55:21de résidences secondaires
55:22qui effectivement
55:24ne permet pas
55:25aux travailleurs saisonniers
55:26mais aussi aux habitants
55:27de Chamonix
55:28de pouvoir se loger
55:29de façon abordable
55:30Madame Artigalas
55:31le mot de la fin
55:32un enjeu essentiel
55:33pour les municipales
55:34M. le maire ne se représente pas
55:35mais pour tous les prochains candidats
55:37moi j'ai assisté
55:38à plusieurs tables rondes
55:39où vraiment la question
55:40du logement
55:40et particulièrement
55:41dans les jeunes touristiques
55:42tendus
55:43était au coeur du sujet
55:45des élections municipales
55:46on a eu à un moment donné
55:47cette idée
55:48qu'un maire bâtisseur
55:49qu'un maire qui construisait
55:50était un maire battu
55:51je crois que ce n'est plus
55:52le cas actuellement
55:52je crois qu'effectivement
55:54les élus
55:55et on le voit bien là
55:56avec Chamonix
55:57ont un coeur
55:57de pouvoir loger
55:58leurs habitants
55:59et de pouvoir aussi
56:01maintenir quand même
56:02une activité économique
56:03qui est importante
56:04pour leur commune
56:05qui est l'activité touristique aussi
56:06je crois que les deux
56:07doivent s'enligner
56:09et bien merci
56:10c'est la fin de cette émission
56:11merci à nos françaises
56:12et à nos français
56:13qui ont participé
56:14à cette émission
56:15merci à vous trois
56:17sénatrices
56:17présentes en plateau
56:19merci aux équipes
56:20éditoriales et techniques
56:21qui ont permis
56:22la réalisation
56:23de cette émission
56:24notre émission
56:25qui est à retrouver
56:26sur publicsena.fr
56:27et également
56:28sur toutes les plateformes
56:29de podcast
56:30et ça s'écoute très bien
56:32n'hésitez pas
56:32à nous suivre également
56:33sur les réseaux sociaux
56:34Instagram
56:35Facebook
56:35ou X
56:36on vous partage bientôt
56:37le thème
56:38de notre prochaine émission
56:39on vous propose de réagir
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56:42Sous-titrage Société Radio-Canada
56:46Sous-titrage Société Radio-Canada
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