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  • il y a 2 heures
Elle a quitté sa robe d’avocate pour plaider désormais la cause des invisibles, des oubliés grâce à l’humour. Son sens de l’écriture subtil et ses talents de chansonnier, elle en a fait sa signature sur scène et à la télévision. Humoriste aux refrains cinglants, elle se complaît à rire de tout le monde sans langue de bois, parfois acide mais sans agressivité. Avec elle, une chanson vaut mieux qu’un bon mot. Cette semaine, Rebecca Fitoussi reçoit Sandrine Sarroche dans l'émission Un monde, un regard.Une collection de grands entretiens inspirante dans un monde en manque de repères et de modèles. Année de Production :

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TV
Transcription
00:00Musique
00:00Notre invitée a un objectif ambitieux sur scène.
00:26Elle veut nous faire rire sur tout ce qui nous fait pleurer.
00:29Les petites hypocrisies sociales, les guéguerres Paris-Province,
00:33les machos, les pervers, les tartuffes, l'ingratitude de nos enfants
00:37et les politiques, bien sûr, l'actualité en général.
00:41Rire de nos bassesses, rire de nos puissants
00:43et faire un show avec tout cela, un vrai spectacle
00:46où se mêlent le chant, la danse, les grimaces, les imitations.
00:50Car notre invitée est une performeuse, comme on dit,
00:53comédienne et chanteuse, humoriste et chansonnière,
00:55autrice et interprète.
00:56Elle ne l'a pas assumée tout de suite, pas publiquement.
00:59Elle a eu une première vie de juriste et d'avocate.
01:02Ce qu'elle faisait marrer au début, c'était les collègues en entreprise,
01:05éventuellement les chefs lors des pots de départ.
01:08Mais aujourd'hui, c'est le grand public qui peut venir la voir sur scène
01:10à Paris et dans toute la France.
01:12Et aujourd'hui, ce ne sont plus les failles juridiques qu'elle débusque,
01:15ce sont les tards de ses congénères qu'elle déterre.
01:18Quel est le lien entre ces deux vies ?
01:20Est-ce qu'au fond, elle ne rappelle pas aussi le droit sur scène ?
01:23Est-ce qu'elle ne rend pas justice aux oubliés, aux invisibles,
01:26par de tendres caricatures ?
01:28Posons-lui toutes ces questions.
01:30Bienvenue dans Un monde, un regard.
01:31Bienvenue Sandrine Saroche.
01:32Merci d'avoir accepté notre invitation ici au Sénat.
01:35Actuellement, donc sur scène, dans un spectacle éponyme,
01:39Sandrine Saroche, au Théâtre Édouard VII,
01:41puis la tournée continue dans toute la France.
01:43C'est peut-être un peu alambiqué comme rapprochement,
01:46vous avez trouvé ma première question peut-être un peu étrange,
01:48mais est-ce que finalement, c'est si éloigné que ça d'être…
01:50Est-ce que vous n'êtes pas un peu avocate sur scène,
01:52en défendant les petites gens, justement ?
01:54Je ne sais pas.
01:56Je ne sais pas si je suis avocate,
01:58mais effectivement, ce qui est sûr,
02:02c'est que je joue vraiment avec le public
02:06et que souvent, c'est vrai qu'ils se sentent…
02:10Ils me disent, vous êtes comme notre porte-parole.
02:13Ça, c'est très bizarre.
02:15Et ça, c'est venu depuis que je fais des chroniques politiques.
02:18Depuis que j'ai fait des chroniques politiques,
02:20ils me prennent pour leur porte-parole.
02:22Vous faites un lien entre les deux vies que vous avez eues,
02:24quand même, la vie d'avocate puis la vie d'humoriste ?
02:26Il y a une continuité dans la rupture ?
02:28Oui, il y a une continuité,
02:30parce que d'abord, la formation juridique
02:32permet d'avoir un état d'esprit
02:34dont on ne peut plus se départir, en fait.
02:37C'est un peu juriste un jour, juriste toujours.
02:40Ça ressemble un peu à une phrase de Nadine de Rothschild,
02:42mais c'est un peu ça.
02:44Et c'est vrai que la façon de raisonner,
02:46le raisonnement à contrario, par exemple,
02:48la façon de décortiquer quelque chose de…
02:52L'esprit critique.
02:53L'esprit critique.
02:54Et puis les mots.
02:55Les mots, en fait, la précision.
02:59Ça aussi.
03:00L'humour.
03:01Et le juridique, c'est de la précision.
03:03C'est comme l'enferbré.
03:04On est vraiment…
03:05Donc oui, il y a un lien.
03:07Et puis j'ai commencé, en plus,
03:08moi j'ai commencé mon métier
03:11en faisant la revue de l'Union des jeunes avocats.
03:14Donc c'est comme ça que je me suis fait repérer
03:16et c'est comme ça que je me suis rendue compte
03:18que ça fonctionnait.
03:19J'ai aussi fait des concours d'éloquence.
03:20J'ai fait des conférences berriers au palais de justice.
03:23Donc oui, il y a une continuité.
03:24Vous avez raison.
03:25Et vous vous sentez plus utile en tant qu'avocate
03:26ou en tant qu'humoriste qui dénonce des choses aussi ?
03:29Je pense que j'ai plus de poids en tant qu'humoriste.
03:34C'est vrai.
03:34Oui, j'ai assisté,
03:37enfin j'ai participé même à un congrès de psychiatres
03:41il y a trois ans.
03:43Et ils m'ont dit, d'ailleurs,
03:45il faut que vous nous aidiez
03:46parce que là, on est débordés.
03:48C'était en sorti quand même du Covid et tout ça.
03:50Et en fait, on s'est rendu compte
03:52que, pas qu'on faisait le même métier,
03:54mais quand même qu'on avait aussi des similitudes,
03:56qu'on faisait en sorte que,
03:57même si on ne peut pas guérir les gens,
03:59on veut faire en sorte qu'ils aillent mieux.
04:01Et donc, ils m'ont dit,
04:02vous, vous avez un rôle à jouer,
04:03un rôle important.
04:04Et donc, soyez conscientes de ce rôle.
04:06Parce qu'on se sent impuissant, finalement,
04:08quand on est avocat
04:08ou peut-être pas toujours très utile, finalement ?
04:10Quand on est un humain, en général,
04:13régulièrement,
04:14on n'est pas dans une position de toute puissance.
04:17C'est quand même...
04:19On a envie de pleurer en permanence dans ce monde.
04:21Enfin, je ne sais pas ce que vous en pensez,
04:23mais moi, en tant que citoyenne,
04:25en tant que femme,
04:27régulièrement, si, quand même,
04:28je me sens impuissante.
04:29Et donc, oui, prendre la parole,
04:30c'est prendre le pouvoir.
04:32Juriste, c'était trop sérieux pour vous ?
04:33C'était trop de paperasse ?
04:35Ah oui.
04:35C'était une vie pas marrante ?
04:36Ça manquait de quoi ?
04:38Ah ben, c'était...
04:39Oui, oui, moi, je suis...
04:40En plus, j'ai un vrai problème
04:42avec tout ce qui est administratif,
04:45tout ça.
04:46C'est embêtant, quand on est juriste.
04:48Oui, c'est embêtant.
04:48Oui, les délais, les...
04:50Ouais, ouais, c'est ça,
04:52tous ces papiers, tous ces trucs.
04:53Non, non, c'était pas mon truc.
04:55Et c'est ce que je dis tout le temps,
04:56et d'ailleurs, je le dis aux amis de mon fils,
04:59parce que souvent, les jeunes pensent
05:00qu'il faut faire ce qu'ils ont envie de faire.
05:03Je dis, attention, faites la différence
05:05entre ce qu'on a envie de faire
05:07et ce pour quoi on est fait.
05:09Voilà.
05:10Moi, je pense que j'ai trouvé
05:11ce pour quoi j'étais faite
05:12depuis le début.
05:14Et quand même, c'est marrant
05:15parce qu'il y a un de vos anciens chefs
05:17qui est venu vous voir sur scène,
05:18un grand magistrat, je crois,
05:19et vous avez été assez touchée quand même
05:21parce que, j'ai envie de dire,
05:22il a presque validé votre choix de vie.
05:24Il a dit, vous êtes Broadway à vous toute seule.
05:26Et ça vous a particulièrement touchée.
05:28Ça veut dire que quand même,
05:28l'ancien monde dans lequel vous évoluiez
05:30compte, enfin, son avis compte pour vous.
05:32Ah bah oui, oui, oui.
05:33C'est un magistrat extrêmement brillant.
05:35En fait, j'ai travaillé
05:37à la Commission nationale informatique et liberté.
05:39J'ai commencé ma carrière de juriste.
05:42Et d'ailleurs, ça s'est arrêté là.
05:43Ça a commencé, ça s'est arrêté là.
05:45À la CNIL.
05:46À la CNIL.
05:47Et donc, lui, il était magistrat,
05:48il était détaché à la CNIL.
05:50Et il était tellement brillant.
05:51Et j'étais très admirative.
05:54C'était mon premier job.
05:55Et c'était mon premier patron.
05:56Et c'est vrai que j'étais tellement...
05:59Il était très éloquent.
06:00Et surtout, il avait une façon
06:01de synthétiser les choses
06:02qui me fascinait.
06:04Et oui, et quand, des années plus tard,
06:06il vient me voir sur scène,
06:07il est venu d'ailleurs,
06:08il n'y a pas très longtemps dans le sud,
06:10quand je jouais, oui.
06:11Et quand il me dit,
06:12vous êtes brodois, à vous toute seule,
06:13vous chantez, vous dansez,
06:15vous performez, vous...
06:17Ouais, ça m'a beaucoup touchée.
06:19Vous avez un rapport très tendre
06:20à votre public et à vos personnages, d'ailleurs.
06:22Est-ce qu'il faut absolument aimer les gens
06:23avec leurs défauts et leurs qualités
06:25quand on fait ce que vous faites ?
06:26Obligé.
06:27Obligé.
06:27Ah bah oui.
06:28Mais c'est pas si évident que ça
06:29d'aimer l'humanité en ce moment ?
06:32C'est vrai, mais moi, j'aime mon public.
06:34Vraiment, en tout cas,
06:36je suis toujours, toujours heureuse
06:38d'être sur scène
06:38et toujours heureuse de les rendre...
06:41de faire en sorte qu'ils aillent mieux,
06:43de les faire rire,
06:45de les faire réagir,
06:46de...
06:47J'ai une vraie tendresse
06:48et d'ailleurs, je pense qu'ils le savent.
06:50Et on a un lien très affectif.
06:53Je confirme parce que je suis venue vous voir
06:55et vous êtes la première humoriste
06:57à être descendue de scène
06:58pour venir retrouver votre public
07:00à la fin de la présentation.
07:00Oui, alors que je ne suis pas obligée.
07:02Loin de là, personne ne le fait.
07:03Et c'est assez frappant, effectivement.
07:05Il y a un rapport très tendre entre vous,
07:07le public et vos personnages
07:08qui sont, je disais, des tendres caricatures.
07:10Oui, oui, oui.
07:11Non, mais c'est vrai qu'on a cette tendresse
07:13même quand on ne se connaît pas
07:15et ça fait partie de la joie de mon métier.
07:18Quels sont les personnages
07:19les plus savoureux à écrire et à jouer ?
07:21Est-ce que c'est monsieur et madame tout le monde ?
07:23Est-ce que ce sont les puissants ?
07:24Est-ce que ce sont aussi les proches ?
07:25Parce que vous parlez de votre sœur,
07:26de votre tante.
07:27Tout le monde.
07:28Tout le monde y passe.
07:29Oui, tout le monde, en fait.
07:30Parce que c'est un peu comme ce que disait Flaubert,
07:33madame Bovary, c'est moi.
07:35Et quand je parle de ma sœur
07:36ou quand je parle de Fanny Ardent,
07:38c'est quand même toujours moi
07:39qui suis sur scène.
07:41Et oui.
07:41Donc, c'est une façon de se cacher,
07:45de dire sans dire,
07:47de pouvoir balancer,
07:48de...
07:49Mais ce n'est pas délicat
07:50de balancer sur sa sœur, par exemple,
07:51ou de l'imiter ?
07:52C'est bien pris ?
07:53C'est bien perçu ?
07:53Elle me parle encore.
07:55Elle vous pardonne.
07:56Elle me pardonne.
07:58Elle m'aime encore.
07:59Je l'aime encore.
08:00On est...
08:01Non, non, il n'y a pas de souci.
08:03Votre caricature des puissants
08:04est intéressante aussi parce que...
08:07C'est-à-dire qu'on est dans la caricature,
08:09on n'est jamais dans le populisme.
08:10Ça va jamais...
08:11Mais on sent quand même chez vous,
08:13et c'est peut-être ça aussi
08:14qui vous met en phase avec le public,
08:15beaucoup de désillusions.
08:17Les puissants, c'est quand même en ce moment,
08:19peut-être le contexte est particulier,
08:20mais les politiques, vous y allez fort,
08:22et on sent que vous êtes en phase avec la salle.
08:24Mais je pense que ça a toujours été comme ça,
08:26en réalité,
08:27et c'est pour ça que les Français,
08:30et peut-être que les gens du monde entier,
08:31aiment aussi aller voir les chansonniers,
08:32parce qu'effectivement,
08:33ils ont l'impression qu'on parle pour eux,
08:36c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
08:37qu'on les représente,
08:38et il y a un métier d'avocat derrière tout ça.
08:43Mais je crois que c'est de tout temps,
08:46en fait,
08:47c'est ce à quoi servait le théâtre.
08:50Justement,
08:51ça permet, en fait,
08:53c'est la catharsis,
08:54c'est la soupape,
08:55et c'est absolument nécessaire.
08:58Vous demandez quand même dans la salle
08:59s'il y a un ministre ou une ministre qui est là.
09:00On ne sait jamais.
09:01On ne sait jamais.
09:01Et parfois, ça...
09:02Ça arrive ?
09:03Bien sûr.
09:03Et ils viennent vous voir après ?
09:04Bien sûr.
09:05Ils vous disent pas merci ?
09:06Mais en tout cas, oui,
09:08j'en ai déjà eu, bien sûr.
09:10Mais les politiques,
09:12en tout cas,
09:13moi, je sais que j'ai fait des chroniques
09:14pendant cinq ans
09:14dans une émission de télé,
09:16et je sais que les politiques
09:17adorent ça.
09:19Quand on parle d'eux,
09:20parlez-moi de moi,
09:21il n'y a que ça qui m'intéresse,
09:22évidemment.
09:22De quel artiste,
09:23de quel humoriste ou acteur
09:25vous vous sentez proche et inspirée ?
09:27Qui vous a inspirée ?
09:28Alors, celle qui m'a inspirée
09:29dès le départ, vraiment.
09:31Moi, je me souviens,
09:32j'en parlais encore,
09:33justement, avant-hier,
09:34parce que sa nièce est venue me voir.
09:36Sylvie Jolie.
09:37Moi, j'étais vraiment
09:38une fan de Sylvie Jolie.
09:40À l'époque,
09:41j'avais juste,
09:42je n'avais même pas
09:42des cassettes vidéo,
09:44c'était des cassettes audio,
09:45et on apprenait
09:46les sketchs par cœur
09:47et on se les refaisait
09:48comme ça,
09:49comme ce que font
09:50les jeunes aujourd'hui.
09:52Il y en a d'autres aujourd'hui ?
09:54Alors, j'ai moins de fans,
09:56j'ai moins d'idoles,
09:57parce que je vais moins voir
09:59mes congénères,
10:00parce que d'abord,
10:01j'ai moins le temps,
10:02et surtout,
10:03j'hésite toujours
10:04à aller voir les autres,
10:05parce qu'après,
10:06sinon,
10:06je me censure
10:08ou je m'interdis
10:09de traiter des sujets,
10:10je me dis,
10:10ça a déjà été traité,
10:12or, on n'a pas,
10:13en fait,
10:14en réalité,
10:14il y a des milliers de sujets,
10:16mais il n'y en a pas tant ça.
10:16– Et puis, ce qui est important,
10:17c'est le regard sur le sujet,
10:18c'est ça qui va changer
10:19entre vous et un autre artiste.
10:21– Voilà,
10:21je vais moins les voir,
10:22j'ai moins de…
10:24– Et alors,
10:24c'est marrant,
10:24parce qu'il y a quelques années,
10:25le Parisien vous a rapproché
10:26d'artistes auxquels
10:27je n'aurais pas pensé pour vous,
10:28vous allez me dire
10:28ce que vous en pensez,
10:29je cite,
10:30elle a tout d'un Laurent Gérard
10:31au féminin,
10:32écrivait le Parisien,
10:33ajoutant à propos
10:33de vos chroniques
10:34sur Paris 1ère,
10:35elle se gosse finement
10:36des puissants,
10:37perruqués et costumés,
10:38comme jadis,
10:38un deux cônes
10:39sur Canal+.
10:40Ça vous parle,
10:40ces comparaisons ?
10:41– Alors,
10:43oui,
10:43mais je vois très bien
10:44pourquoi.
10:45– Moi,
10:45j'ai pas vu.
10:46– On me dit aussi,
10:47souvent,
10:48vous êtes Thierry Le Luron
10:51ou des proches,
10:52mais parce qu'on aime bien
10:54mettre les gens dans des cases,
10:55on aime bien comparer.
10:57mais moi,
10:58je comprends,
10:58parce qu'effectivement,
10:59Gérard parle de politique
11:00et que…
11:02– Ça s'arrête là.
11:03– Voilà.
11:04– Mais c'est ça.
11:05– Vous allez peut-être
11:06me trouver folle,
11:06mais moi,
11:07j'ai vu beaucoup
11:07de Boris Vian
11:08et Bobby Lapointe.
11:09– Ah,
11:10ça,
11:10c'est un beau compliment
11:11parce que Bobby Lapointe,
11:12pour moi…
11:13– Mais moi,
11:13j'ai complètement ressenti ça,
11:15vu ça.
11:16Je vous aurais très bien vu
11:18chanter
11:18« Fais-moi mal Johnny,
11:19Johnny, Johnny ».
11:20– Ah bah oui,
11:20j'adore la chanter.
11:21– Je pense que c'est…
11:21– C'est vrai ?
11:22– Ah bah c'est drôle
11:23parce que vous voyez,
11:23en vous écoutant,
11:24en vous voyant sur scène,
11:26c'est vraiment à ça
11:27que j'ai pensé.
11:28– C'est une philosophie,
11:29on n'est pas là
11:30pour se faire gueuler,
11:31on est là pour avoir
11:31le défilé.
11:32Ah bah si,
11:32si,
11:33mais j'adore.
11:33La complainte du progrès,
11:35Boris…
11:35– Ah bah j'ai visé juste
11:38parce que votre touche
11:39très personnelle,
11:39c'est quand même le chant.
11:40Vous chantez beaucoup
11:41sur scène
11:42et dans votre vie d'ailleurs
11:43et vous dites quelque chose
11:44de très joli à ce propos.
11:46Il y a des chansons
11:46qui disent en trois minutes
11:47autant qu'un livre
11:48de 500 pages.
11:52de toujours que je cite
11:54La Corrida de Cabrel
11:55et comme ils disent
11:59d'Aznavour,
12:00cette chanson en trois minutes
12:01elle vaut tous
12:02les pamphlets du monde.
12:03– Elle dit quoi ?
12:04Peut-être le rappeler ?
12:05– Ah bah je suis un homo
12:06comme ils disent en fait
12:07j'habite seule avec maman
12:08etc.
12:09Et je trouve qu'en fait
12:10quand ils montrent
12:12comment les autres
12:12se moquent
12:13de cet homo
12:16qui à l'époque
12:17j'imagine
12:18enfin on n'était pas
12:19du tout dans la…
12:20– Ouais à l'époque d'aujourd'hui.
12:21– L'époque d'aujourd'hui.
12:21– Eh bien je trouve
12:22que en fait
12:23oui ça vaut
12:24300 pages de pamphlets
12:25ou 300 pages de livres
12:27de plaidoyer je trouve.
12:29– C'est pour ça
12:30que vous-même
12:30c'est très fort.
12:31– C'est pour ça
12:31que vous-même
12:32vous aimez la chanson
12:32vous enlève.
12:33– La Corrida pareil
12:34on aime, on n'aime pas
12:35mais en tout cas
12:35cette chanson
12:36de Cabrel
12:38sur la Corrida
12:38elle a une force
12:40d'ailleurs je reprends
12:40cette chanson
12:41mais je l'ai fait
12:43sur le départ
12:44de Jean Castex.
12:44– Le chant
12:46c'est vraiment omniprésent
12:47dans votre vie
12:47de tous les jours
12:48vous chantez tout le temps.
12:49le chant vous savez
12:51n'est pas sur le même
12:52hémisphère que la parole
12:53dans notre cerveau
12:54et souvent
12:56les paroles de chanson
12:58c'est ce dont on se souvient
13:00quand on a tout oublié
13:01moi je me souviens
13:01ma grand-mère
13:02à la fin de sa vie
13:03qui chantait beaucoup
13:04je pense que ça a sauté
13:05une génération
13:06ma mère ne chante pas du tout
13:07mais ma grand-mère
13:08qui était italienne
13:09donc je chante beaucoup
13:11depuis l'enfance
13:12avec ma grand-mère
13:13parce que j'étais souvent
13:13avec ma grand-mère
13:14et elle ne se souvenait
13:16plus que de ça
13:17des paroles de chanson
13:18et donc moi
13:21ça m'a toujours marquée
13:22j'ai su
13:23je connais cette information
13:25depuis très longtemps
13:25que le chant
13:27n'est pas sur le même
13:28hémisphère
13:29et donc ça peut être
13:30aussi une façon
13:30de se rééduquer
13:32quand on a un problème
13:33quand on a un AVC
13:34donc moi
13:34je suis passionnée
13:37par la médecine
13:37donc je ne peux pas
13:39vous dire pourquoi
13:40mais j'adore ça
13:41et donc j'adore comprendre
13:42et même le fonctionnement
13:44du cerveau
13:44j'ai fait d'ailleurs
13:45cet été un spectacle
13:46où on a mélangé
13:48neurosciences
13:49humour
13:50et musique classique
13:51au festival de romans
13:52enfin voilà
13:53et donc tout ça
13:54toutes ces découvertes
13:56me passionnent
13:56et le chant
13:57oui c'est une façon
13:58de s'exprimer
13:59c'est une autre façon
14:00de s'exprimer
14:01et que j'utilise
14:02depuis le début
14:03et j'ai toujours vu
14:04qu'une fois que les gens
14:06m'ont entendu chanter
14:06ils n'ont plus
14:08le même regard
14:08vous vous souvenez
14:10de ce qu'elle fredonnait
14:10votre grand-mère ?
14:12je chantais des chansons
14:13en italien
14:13en fait
14:14et puis c'était
14:16et d'ailleurs
14:17c'est une chanson aussi
14:18que je reprends
14:19le petit vin blanc
14:20ah oui
14:201947
14:21on l'entend sur scène
14:23vous avez eu une expérience
14:24forte en chant
14:25d'ailleurs
14:25à l'opéra de Paris
14:26le rôle d'Antonio
14:27dans les brigands
14:27d'Offenbach
14:28c'est fou de passer
14:29de chronique télé
14:30à seul en scène
14:31à l'opéra
14:33ça a été fort
14:34quand même
14:34cette expérience
14:35à l'opéra
14:35et en fait
14:37tout est dans tout
14:38et réciproquement
14:39et c'est parce que
14:41j'avais fait
14:42les chroniques télé
14:42que j'ai pu faire
14:43les brigands d'Offenbach
14:44parce qu'en fait
14:45j'ai été repérée
14:46comme ça
14:46par la personne
14:47qui recrute
14:50les chanteurs
14:50et lorsque le metteur
14:52en scène
14:52Barikowski
14:53qui lui
14:54est australien
14:55et donc
14:56qui ne connaît pas
14:56les humoristes français
14:58il m'a demandé
14:58qui pourrait faire
15:00ce rôle
15:00il voulait renouer
15:01avec la tradition
15:02d'Offenbach
15:02faisait venir
15:04des chansonniers
15:05sur scène
15:05pour brocarder
15:06le pouvoir en place
15:07et lorsqu'il lui a demandé
15:08elle a pensé
15:09aux chroniques
15:10que je faisais
15:11sur Paris 1ère
15:11et elle m'a contactée
15:13via LinkedIn
15:13quelle expérience
15:14génial
15:16extraordinaire
15:17on va continuer
15:20de vous découvrir
15:21au travers d'une archive
15:22que je vais vous montrer
15:23que je vais mettre
15:23entre vos mains
15:24que je vais décrire
15:24pour les gens
15:25qui nous écoutent
15:26je sais que vous allez
15:27comprendre tout de suite
15:27pourquoi moi
15:28je vous montre ça
15:28mais je vais le décrire
15:29c'est la couverture
15:30d'un hebdo de coiffure
15:31pas mal la coupe de cheveux
15:32qui date de janvier 1954
15:35la coiffure de Paris
15:36alors vous avez compris
15:38vous pourquoi
15:39je vous montre cela
15:39vous avez passé
15:40des heures et des heures
15:41de votre enfance
15:42dans le salon de coiffure
15:43de votre mère
15:44ça a été un moment
15:45de source d'inspiration
15:46pour la suite
15:47forcément
15:48je crois que ce qui nous construit
15:50dès le départ
15:53nous poursuit
15:54et évidemment
15:56notamment les observations
15:57de l'enfance
15:57bah oui
15:58les observations de l'enfance
15:59les discussions
16:00elles ont le temps
16:03à ce moment là
16:03les femmes
16:04c'est très marrant
16:05de dire
16:05on va se faire laver
16:07la tête
16:07un peu
16:08chez le coiffeur
16:10un peu comme
16:11quand on va
16:12chez le psy
16:12et donc
16:13elles parlent
16:14elles disent
16:15beaucoup de choses
16:16et donc moi
16:16j'ai toujours entendu
16:17toutes ces conversations là
16:19qui sont parfois
16:20et souvent
16:20des conversations intimes
16:22et donc
16:23alors déjà
16:23j'étais dans une famille
16:24de femmes
16:24où il y a beaucoup
16:25j'ai beaucoup de tantes
16:26mais alors là
16:28c'est un gynécée
16:29incroyable
16:29un trésor
16:30un trésor
16:31et c'était je pense
16:32ma première scène
16:33parce que
16:34j'étais
16:34la fille
16:36de la patronne
16:37et puis j'étais
16:38l'aînée
16:38et donc j'étais
16:39une petite fille
16:41au milieu de ces
16:41dames
16:42qui étaient évidemment
16:43de tous milieux
16:44sociaux
16:44et c'est ça
16:45le salon de coiffure
16:46c'est tous les milieux
16:47toutes les origines sociales
16:48vraiment
16:50et tous les âges
16:52et puis aussi des hommes
16:53enfin il y avait
16:54vous pouvez nous expliquer
16:55pourquoi à un moment donné
16:56il y avait plein de femmes
16:57d'une certaine génération
16:58qui avaient des cheveux violets
16:59vous avez ce secret
17:00parce que justement
17:01parce que les cheveux blancs
17:03c'était
17:03en tendance à jaunir
17:05et donc
17:05en fait c'est de la colorimétrie
17:07et qu'on essaie de rectifier
17:09le blanc
17:10le jaune
17:10par ce violet
17:12mais sauf que ça
17:12restait violet
17:13c'est ça
17:14aujourd'hui
17:15on fait des progrès
17:15on les voit plus
17:16on les voit plus
17:17vous vous dites quand même
17:18assez féministes
17:19et vos spectacles
17:20sont quand même
17:20assez engagés
17:21votre amour des femmes
17:22il vient de là
17:22notamment
17:23ah oui
17:24moi j'ai toujours vu
17:25j'ai toujours vu
17:26autour de moi justement
17:27mais ce que je dis
17:28ma mère
17:29travaillait beaucoup
17:30mes tantes
17:30travaillaient beaucoup
17:31alors je dis pas
17:32que mon père
17:33et mes oncles
17:34ne travaillaient pas
17:34mais
17:35mais j'ai vu
17:37quand même
17:38que
17:38le bon temps
17:40était rare
17:41chez ces femmes
17:42qui étaient vraiment
17:44des
17:45des bosseuses
17:46des bosseuses
17:47et la double journée
17:49n'était pas un 20 mots
17:50donc voilà
17:51oui
17:51la charge mentale
17:52n'était pas un 20 mots
17:53et c'est pas
17:54être féministe
17:55c'est juste
17:55de l'observation
17:56c'est juste
17:57du bon sens
17:57et en réalité
17:58les hommes
17:59quand ils sont
18:00quand ils sont
18:01de bonne foi
18:02quand ils ont observé
18:03leur mère
18:04si elle travaillait
18:05quand ils voient
18:07ce que font
18:07leurs femmes
18:08si elles travaillent
18:09quand ils voient
18:10ce que font
18:12leurs filles
18:12parce que parfois
18:13ils viennent au féminisme
18:14par leurs filles
18:15et ils comprennent
18:17ce que c'est
18:17d'être une femme
18:18avec leurs filles
18:19s'ils sont
18:20de bonne foi
18:21ils savent
18:23moi j'ai fait
18:23il y a quelques années
18:24parce que je vous dis
18:25que je suis passionnée
18:26par la médecine
18:26un spectacle
18:27pour le collège
18:27des gynécologues
18:28et donc j'ai eu la chance
18:30parce que c'est une chance
18:31finalement
18:31d'interroger
18:33énormément de gynécologues
18:34et de professeurs
18:35en gynécologie
18:37et ils ont tous
18:38tous
18:39chaque fois
18:39ils ne se consultaient pas
18:40ils me disaient
18:40tous la même chose
18:41moi ce qui me fascine
18:43c'est le courage
18:43des femmes
18:44super
18:45mais alors vous dites
18:46féministe
18:47et vous dites féministe
18:47qui aime les hommes
18:48pourquoi on est obligé
18:49de préciser ça aujourd'hui ?
18:51parce que souvent
18:51on a cette impression là
18:53qu'il y a certaines féministes
18:54c'est vrai
18:55qui n'aiment pas les hommes
18:56et il y en a
18:57il faut le dire
18:58il y a des femmes
18:59qui n'aiment pas les hommes
19:00et qui ont une haine
19:02contre les hommes
19:03et donc moi
19:05voilà
19:06j'essaye de faire en sorte
19:07toujours
19:07de réconcilier
19:09les choses
19:10voilà c'est ça
19:11moi je pense que c'est important
19:12aussi de ne pas tout le temps
19:13dresser les gens
19:14contre les autres
19:14donc dans mon spectacle
19:15c'est ça
19:16c'est ce que vous avez dit
19:17d'ailleurs très bien résumé
19:18dans votre introduction
19:19on réconcilie la province
19:21et Paris
19:22on réconcilie les hommes
19:23et les femmes
19:24on réconcilie les noirs
19:26et les blancs
19:26et au lieu de nous dresser
19:28les uns contre les autres
19:29soyons ensemble
19:30et essayons d'être bien
19:32le mieux possible
19:33et alors c'est drôle
19:34parce que quand vous étiez petite
19:35alors que quand on demandait
19:36à votre soeur
19:37ce qu'elle voulait faire
19:38dans la vie
19:38elle disait coiffeuse
19:39et c'est ce qu'elle est devenue
19:40et vous jamais
19:42non
19:42impossible
19:43c'était pas votre truc
19:44pas du tout
19:44qu'est-ce qui a fait
19:45votre différence vous pensez ?
19:46je sais pas
19:47je sais pas
19:47et pourtant j'étais dans ce pareil
19:49bah oui
19:50dans ce...
19:51voilà
19:51pas de déterminisme en tout cas
19:52il fallait pas
19:53que ce soit écrit pour vous
19:54non
19:54et moi c'était toujours
19:55effectivement je citais
19:57toujours
19:57une profession
19:58qui était plutôt
19:59plutôt intellectuelle
20:00alors évidemment
20:01dans mon foire intérieur
20:02ce que je voulais être
20:03c'était chanteuse
20:04on y revient
20:05mais voilà
20:07c'était toujours soit
20:08journaliste
20:09avocate
20:10j'avais vraiment envie
20:11d'avoir
20:12ces métiers là
20:14et puis
20:15et donc
20:16non
20:17il n'y a pas eu
20:17de déterminisme
20:18en revanche
20:18vous êtes la première
20:19de votre famille
20:20je crois avoir eu
20:21votre bac
20:21alors vous avez fait
20:22des études supérieures
20:23longues
20:23vous avez fait
20:24hippocagne
20:24c'est dur de s'arracher
20:26à sa condition
20:27ou pas
20:27de sortir de son monde
20:30de son univers
20:30et est-ce qu'on est bien
20:31accueilli dans l'autre monde ?
20:32on ne s'en rend pas compte
20:33sur le moment
20:34je crois que c'est
20:35quand on se retourne
20:36et c'est un peu
20:37comme quand on
20:38on est en montagne
20:40en fait
20:40on monte
20:41on marche
20:42on marche
20:42on marche
20:42et puis dans le coup
20:43on dit
20:43oh dis donc
20:43j'ai gravi tout ça
20:45oui
20:46en fait
20:46c'est pas évident
20:48surtout
20:48de venir
20:49de débarquer
20:50de Toulon
20:51à Paris
20:52à l'époque
20:53il n'y avait pas
20:54les réseaux sociaux
20:54donc on est quand même
20:55moi j'étais loin
20:56de ma famille
20:57j'étais toute seule
20:57j'ai senti
20:59la solitude
21:00de la grande ville
21:00de la capitale
21:01et d'ailleurs
21:02lorsque j'en parle
21:03aujourd'hui
21:04à pas mal de gens
21:05qui sont dans ma situation
21:07parce qu'on est quand même
21:07nombreux à Paris
21:08à venir de province
21:09oui c'est vrai
21:10que je suis arrivée
21:11par exemple
21:12je suis arrivée
21:12à la fac de Nanterre
21:13j'ai bien senti
21:14que j'étais pas
21:15on était pas du serail
21:17on était quelques ans
21:18on est toujours amis
21:18d'ailleurs
21:19qui venions
21:20d'autres facs
21:22oui il y a toujours
21:23ce côté
21:24au départ
21:25il faut se faire accepter
21:27quoi
21:27c'est pas
21:28c'est pas les autres
21:29qui nous intègrent
21:29c'est à nous
21:30de nous intégrer
21:31et ça je crois que
21:32où qu'on soit
21:33où qu'on arrive
21:34d'où qu'on vienne
21:34c'est toujours
21:35à celui qui arrive
21:37qui doit faire sa place
21:38les autres ne lui font pas la place
21:40ils sont pas accueillants
21:40non
21:41c'est extrêmement rare
21:42et c'est pour ça que
21:43quand on trouve quelqu'un
21:44qui est accueillant
21:44ça n'a pas de prix
21:45dans ce salon de coiffure
21:46je l'ai pas encore dit
21:47mais c'est vrai qu'il y avait aussi
21:47une cliente
21:48qui vous emmenait
21:49à des opérettes
21:50je crois
21:51et elle vous emmenait même
21:51dans les coulisses
21:52à la rencontre des acteurs
21:53et des actrices
21:54et je crois qu'ils avaient
21:55toujours cette petite phrase
21:56dans ce métier ma petite
21:57il y a beaucoup d'appelés
21:58et peu d'élus
21:58ça vous a freiné ça ?
22:00bien sûr
22:00bien sûr
22:01parce que c'est
22:02parce que quelque part
22:03ça vous dit
22:05dans votre tête
22:06que
22:06on n'y arrivera pas
22:08non c'est pas possible
22:09c'est impossible
22:10c'est impossible
22:11puisque tu ne connais pas
22:11puisque tu ne viens pas
22:12de ce milieu
22:13tu ne pourras pas
22:14tu ne pourras pas
22:15faire ce métier
22:16donc c'est d'ailleurs
22:17c'est la raison pour laquelle
22:18j'ai fait du droit
22:19et que je me suis dit
22:20bon ben voilà
22:21de toute façon
22:21je peux rêver
22:23et combien le font
22:25et combien n'osent pas
22:26bien sûr
22:26et j'avais déjà
22:27j'étais déjà allée
22:28j'avais déjà fait le conservatoire
22:30j'étais en musique
22:30j'avais fait du théâtre
22:31etc
22:32du chant lyrique
22:33mais pour moi
22:34c'était impossible
22:35c'était impossible
22:36de faire ce métier
22:37parce que je ne connaissais personne
22:39et à la lueur de celle
22:39que vous êtes aujourd'hui
22:40quel conseil donneriez-vous
22:41à la petite fille
22:42que vous étiez ?
22:43qu'est-ce que vous lui diriez
22:43avant qu'elle ne se lance
22:44dans la vie ?
22:45j'aurais peut-être dû
22:47faire ça plus tôt
22:48et en même temps
22:48j'aime mon parcours
22:49qui est atypique
22:51parce que
22:52parce que c'est toujours
22:53le pas de côté
22:54parce que
22:55je ne suis pas
22:56dans une chapelle
22:57je ne suis pas
22:58dans une famille
22:59je trace ma route
23:00je suis un peu solitaire
23:01et pourtant
23:02Dieu sait si j'aime
23:03la compagnie
23:04mais
23:04oui
23:06je ne sais pas
23:08quel est le conseil
23:09que je me donnerais
23:09ou est-ce que
23:10je ferais différemment
23:11est-ce que peut-être
23:13j'aurais plus
23:14tendance
23:15à affirmer
23:16oui
23:17j'ai commencé tard
23:19c'est plus difficile
23:19quand on commence tard
23:20évidemment
23:21mais bon
23:22voilà
23:23j'ai des photos
23:24à vous proposer
23:25maintenant
23:25Sandrine Sarroche
23:26ça fait partie
23:26des rituels
23:27de cette émission
23:28la première
23:31la voici
23:32il s'agit d'un autre humoriste
23:34Arnaud Samer
23:35il y a quelque temps
23:35il s'est confié
23:36sur la dépression
23:37qu'il a traversée
23:38je n'étais plus capable
23:39de faire rire les gens
23:40et d'écrire des choses drôles
23:42et c'est vrai qu'humoriste
23:43c'est quand même
23:44d'être toujours drôle
23:45pour les autres
23:46et j'imagine
23:48une pression énorme
23:49de toujours avoir
23:50le beau rôle de celui
23:50qui fait marrer les autres
23:51alors qu'on a aussi
23:52des états d'âme
23:53des moments difficiles
23:54et des moments de déprime
23:54c'est quelque chose
23:55que vous pouvez ressentir
23:56une pression
23:57c'est même dangereux
23:59c'est même dangereux
24:00parce que
24:01les autres pensent toujours
24:03que vous allez très bien
24:04et alors aujourd'hui
24:06en plus
24:06on a les réseaux sociaux
24:07donc on vous voit
24:08dans des vidéos
24:09dans des photos
24:10vous êtes souriant
24:12et donc
24:12ah bah oui
24:13je sais
24:13ah bah toi je sais
24:14que tu vas bien
24:14ça c'est une phrase
24:15que j'entends tout le temps
24:17et alors
24:18il y a encore autre chose
24:19c'est que
24:20en plus ce métier
24:21nous isole
24:21parce que
24:22les gens pensent
24:22qu'on est très occupé
24:23ce qui est vrai
24:24et donc
24:25ils ne nous appellent pas
24:26pour ne pas nous déranger
24:27et donc
24:28il y a déjà
24:29la solitude
24:29de ce métier
24:30moi je joue toute seule
24:31donc
24:32et en plus
24:34oui c'est quelque chose
24:36qui nous isole
24:36oui c'est difficile
24:37oui c'est vraiment
24:38un métier
24:38et vous vous accordez
24:39le droit de ne pas être bien
24:41ah bah de toute façon
24:43parfois
24:43si on ne l'est pas
24:44alors moi
24:45j'essaye de toujours
24:47faire en sorte
24:47que ça ne passe pas la nuit
24:49et que ça continue
24:52mais bien sûr
24:53que c'est
24:53moi je suis comme tout le monde
24:55je suis en plus
24:56très sensible
24:56très perméable
24:58à tout ce qui m'entoure
24:59au malheur rampant
25:03et à toutes ces injustices
25:05et parfois
25:05Dieu sait
25:06si elles sont nombreuses
25:07et de plus en plus
25:08et bien
25:10oui oui
25:10je ne savais pas
25:13pour Arnaud
25:14mais effectivement
25:15je comprends
25:17je comprends
25:17oui c'est difficile
25:18c'est difficile
25:19une deuxième photo
25:20vous allez les reconnaître
25:21deux acteurs et humoristes
25:22Caroline Vigneault
25:23et François-Xavier de Maison
25:24vous avez évidemment
25:25le point commun
25:25d'être d'anciens avocats
25:27vous avez même eu
25:27le même éteur en scène
25:29je crois
25:29que François-Xavier de Maison
25:31et avec Caroline
25:32nous avons partagé
25:33la même scène
25:33puisque nous avons commencé
25:34ensemble à la revue
25:35de l'union des jeunes avocats
25:36incroyable
25:36je trouve ça presque inquiétant
25:38que les avocats
25:39ou les anciens avocats
25:39soient si bons comédiens
25:40en même temps
25:41on est nombreux
25:42ils sont nombreux
25:43au barreau de Paris
25:43il y en a beaucoup
25:44donc forcément
25:45à un moment donné
25:45voilà
25:47l'envie de la scène
25:48l'égo etc
25:49mais François-Xavier
25:50n'est pas avocat
25:51il n'était pas vraiment avocat
25:52il travaillait dans un cabinet d'avocat
25:54il était dans un travail
25:55et c'est le seul de sa famille
25:56d'ailleurs
25:56qui n'a pas le diplôme d'avocat
25:57son père, sa mère, sa soeur
25:59sont avocats
25:59mais pas lui
26:00il y a quand même
26:01des similitudes
26:01dans les parcours
26:02de ceux qui ont été avocats
26:03vous retrouvez des choses
26:04bien sûr
26:05mais bon c'est un peu inquiétant
26:06une dernière photo
26:08Ségolène Royal
26:09tour à tour
26:10ministre
26:11députée
26:11candidate à l'élection présidentielle
26:13ambassadrice des pôles
26:14elle était
26:15l'un de vos sujets
26:16de vos premiers spectacles
26:17en 2007
26:18pourquoi elle ?
26:19qu'est-ce qui vous a intéressé
26:20chez elle en particulier ?
26:21c'était la
26:22tout simplement
26:23au départ
26:24la une du Nouvelle Obs
26:25qui titre un peu
26:27toujours
26:27un peu ça
26:29quand il y a une élection
26:30présidentielle
26:30et si c'était lui
26:31ou si c'était elle
26:32en l'occurrence
26:34c'était elle
26:34et si c'était elle
26:35elle n'était pas encore candidate
26:36elle n'avait pas encore eu
26:38l'investiture
26:39elle était candidate
26:39mais elle n'avait pas eu
26:40l'investiture du parti
26:41et je me suis posé la question
26:43je me suis dit
26:44qu'est-ce que ça changerait
26:45pour nous les femmes
26:46si c'était une femme
26:48qui était présente
26:48de la République
26:49et à partir de là
26:50j'ai
26:51je suis partie
26:53en fait dans l'écriture
26:54de ce premier spectacle
26:55qui s'appelait
26:55Je suis Ségolène
26:56j'ai une dernière question
26:57qui est en lien
26:57avec le décor
26:58qui nous entoure
26:59Sandrine Saroche
26:59nous sommes entourés
27:00de quatre statues
27:01qui représentent
27:02chacune une vertu
27:02il y a la sagesse
27:04la justice
27:05et l'éloquence
27:06est-ce qu'il y a
27:06une de ces vertus
27:07qui vous parle en particulier
27:08qui vous caractérise vous peut-être
27:10ou que vous avez envie de défendre
27:12sagesse
27:13prudence
27:13je les aime toutes
27:14c'est très difficile de choisir
27:16c'est pas facile de choisir
27:18si je regarde mon signe astrologique
27:21qui est de la Vierge
27:22il y a la Vierge sage
27:24et Vierge folle
27:24donc j'aime beaucoup la sagesse
27:26d'accord
27:26mais la justice
27:28évidemment je l'ai chevillée au corps
27:29juriste un jour
27:31juriste toujours
27:32absolument
27:32ce sera la justice
27:33merci à vous
27:34en tout cas d'avoir participé
27:35à cette émission
27:35merci de nous avoir accordé
27:37cet entretien
27:37et merci à vous
27:38de nous avoir suivis
27:39comme chaque semaine
27:40émission à retrouver
27:41en replay
27:42sur notre plateforme
27:43publicsénat.fr
27:44et en podcast
27:44à très vite
27:45merci
27:45merci à vous
27:46merci à vous
27:47et à très vite
27:48à très vite
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