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  • il y a 7 heures
Le samedi 6 décembre, les militantes de l'asso NousToutes ont interrompu le spectacle d'Ary Abittan, accusé du viol d'une jeune femme (il a obtenu un non-lieu). Le lendemain, une vidéo en off de Brigitte Macron a été publié par le magazine people : on la voit juste avant le spectacle en train de discuter avec l'humoriste et traiter les militantes de "sales connes".

Yelena, membre de NousToutes, réagit à cette insulte et explique pourquoi cette séquence n'est pas anodine.

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Transcription
00:00Si être une sale conne, c'est revendiquer nos droits
00:03et porter une lutte qui nous permettra demain
00:06d'arriver à une société plus égalitaire et sans violence,
00:08on se revendique du terme sale conne.
00:12Très concrètement, c'est qu'on a des camarades
00:13qui se sont rendus au spectacle d'Ari Habitant
00:15et qui, au cours du spectacle, sont venus l'interrompre
00:18en portant des masques, laissant les figées
00:20et en répétant « Ari Habitant violeur ».
00:22Le lendemain, il y a une vidéo de public qui est sortie
00:25où on a pu se rendre compte que Brigitte Macron
00:28et discute avec lui un peu en off
00:30avant le début du spectacle.
00:33Ari Habitant explique qu'il a peur.
00:35Donc toujours un peu ce discours
00:37comme quoi ce serait nous, les bourreaux,
00:40c'est nous qui faisons peur.
00:41Et puis il y a Brigitte qui explique que
00:43de toute façon, si elle est sale conne, on les dégagera.
00:45C'est intéressant l'injure sale conne
00:48parce que déjà, étymologiquement, c'est une injure sexiste.
00:50Donc déjà, c'est un peu intéressant de se dire
00:52que ceci est utilisé.
00:53Et en fait, voilà la réaction sincère finalement du pouvoir.
00:58Et ça montre bien la pensée aussi de Brigitte Macron,
01:01d'Emmanuel Macron, de leur entourage.
01:03Le fait qu'il y ait la première dame
01:04qui vienne soutenir Ari Habitant,
01:06symboliquement, c'est encore une double,
01:09voire triple peine de se dire
01:11« Ok, on sait que le gouvernement n'est pas un allié.
01:13De là à venir soutenir une personne
01:15qui est accusée de viol, c'est encore autre chose.
01:18Quand il y a Brigitte Macron qui dit ça,
01:20on n'est pas choqués dans l'absolu.
01:21En revanche, la violence, elle est supplémentaire,
01:23encore une fois, pour les victimes,
01:24pour la victime d'Ari Habitant
01:25et pour toutes les autres.
01:26La défense du gouvernement, c'est de dire
01:28« Non mais Brigitte Macron n'injure absolument pas les femmes,
01:31c'est plutôt leur mode d'action qui sont radicaux. »
01:33Et ça, c'est toujours drôle aussi
01:35de voir comment le pouvoir porte le terme de radicalité
01:38et comment il le décale de plus en plus
01:40en fonction du climat politique.
01:42C'est toujours les méthodes qui sont critiquées
01:43comme si c'était ce qu'on avait tenté en premier lieu.
01:46En réalité, on a tenté d'interpeller le gouvernement
01:49pendant plusieurs années,
01:51de lui demander un budget supplémentaire
01:53pour lutter contre les violences.
01:55Aujourd'hui, il y a moins de 0,01%
01:57du budget de l'État
01:59qui est dédié aux violences de genre.
02:01On a tenté de manifester,
02:03on n'est pas entendus.
02:04On a tenté de voter,
02:05on a vu ce qui s'est passé,
02:06on n'a pas été pris au sérieux non plus.
02:07On a tenté, avant d'arriver à des actions
02:09de désobéissance civile,
02:11on n'est pas entendus.
02:12Donc de nouveau, nous aujourd'hui,
02:13on est fiers d'être des sales connes
02:15et on espère que ça donnera envie
02:16à Brigitte Macron
02:17de s'intéresser à nos actions.
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