- il y a 8 minutes
Il est le ministre qui affirme qu'il va gagner la très difficile guerre contre le narcotrafic. Le ministre de la Justice et garde des Sceaux Gérald Darmanin est l'invité de RTL matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 26 novembre 2025.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 26 novembre 2025.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Il est 7h41.
00:01Thomas Soto, RTL Matin.
00:04Il est aujourd'hui et depuis presque un an ministre de la Justice et garde des Sceaux.
00:07Depuis 2017 et l'élection d'Emmanuel Macron, il a été de tous les gouvernements,
00:10à l'exception de celui éphémère de Michel Barnier.
00:13Gérald Darmanin est l'invité d'RTL Matin.
00:14Bonjour et bienvenue sur RTL, Gérald Darmanin.
00:16Bonjour.
00:16Des quartiers de très haute sécurité dont on peut sortir.
00:19Lundi, l'un des 100 détenus les plus dangereux de France,
00:21c'est ainsi que vous aviez vous-même défini les hommes détenus dans le quartier de lutte
00:25contre la criminalité organisée de Vendin-le-Vieille,
00:27a pu sortir pour la journée, le temps d'aller rencontrer un employeur potentiel
00:31dans la région de Lyon, à 700 kilomètres de la prison.
00:34Est-ce que vous comprenez qu'on n'y comprenne rien ?
00:36Oui, je suis comme tous les Français.
00:38Il y a une décision de justice, moi je la respecte.
00:40C'est l'état de droit, un juge indépendant, malgré l'avis du parquet,
00:43malgré l'avis du chef d'établissement, a décidé de faire cette autorisation.
00:46Il faut respecter cette décision.
00:48C'est donc la loi qu'il faut changer et je la changerai en janvier prochain.
00:51Comme on l'a fait pour le terrorisme, on ne peut pas faire d'aménagement
00:54pour les personnes condamnées pour le terrorisme.
00:56Il faut qu'on fasse la même chose contre les narcotraficants.
00:57Qu'est-ce qui va changer dans la loi précisément ?
00:59Là en l'occurrence, ce monsieur sort normalement en 2029.
01:04Un entretien d'embauche maintenant pour 2029, ça paraît un peu loin.
01:08C'est aussi la mission de réinsertion de la prison, vous diront certains ?
01:11Dans un tout premier temps, la réinsertion se fait la veille ou l'avant-veille
01:15ou quelques semaines, peut-être même quelques mois avant sa sortie.
01:18Ce n'est pas tout à fait le cas.
01:19Et puis les narcotrafiquants comme les terroristes ne sont pas des détenus comme les autres.
01:23Il y a 700 personnes considérées comme très dangereuses relevant du narcotrafic en France
01:27sur 86 000, 87 000 détenus.
01:30On ne parle pas de tous les détenus.
01:31Donc vous voulez que ces détenus-là n'aient plus le droit des permissions de sortie ?
01:35Je veux appliquer au narco-banditisme la législation que nous avons contre le terrorisme
01:40et qui a fonctionné.
01:41Donc c'est ça ?
01:42Nous savons que des personnes qui sont aujourd'hui dans les prisons françaises,
01:46c'était le cas à Incarville notamment,
01:48lorsqu'il y a eu deux agents assassinés par une évasion d'un détenu,
01:52nous savons que ces gens sont très dangereux, très dangereux.
01:55On ne peut pas les considérer comme des détenus classiques de droit commun.
01:58Donc vous voulez, pardon, je vous repose la question,
01:59qu'il n'ait plus le droit à des permissions de sortie ?
02:02Nous voulons en effet que quand on est dans les prisons de haute sécurité,
02:04on ne puisse pas, sauf exception, par exemple, aller à l'enterrement de quelqu'un qui est très très proche
02:09et c'est tout à fait normal de respecter la tristesse du détenu,
02:13on ne peut pas avoir des permissions de sortie pour aller travailler
02:15quand on est dans les prisons de haute sécurité.
02:16Parce qu'on ne peut pas sortir de ces prisons de haute sécurité.
02:18Il y a des prisons qu'on a fait en quatre mois,
02:20où il n'y a pas de téléphone portable, il n'y a pas de drone,
02:23il n'y a pas de drogue, il n'y a pas de clé USB
02:25et la pénitentiaire fait extrêmement bien son travail
02:28avec des gens extrêmement dangereux.
02:30On peut poser le problème d'une autre manière.
02:33Est-ce que ce détenu finalement est vraiment à sa place avant d'un ?
02:36Est-ce qu'il est à sa place parce qu'il est très dangereux
02:39ou est-ce qu'il n'est pas dangereux ?
02:40Ce que dit son avocate Marie Violo,
02:42auquel cas il n'aurait pas dû être là, il a le droit de sortir.
02:44La justice en a décidé autrement.
02:46Il y a eu 66 recours contre les placements à Vendin-le-Vieil.
02:51Vous savez, à Vendin, ce n'est pas le garde des Sceaux qui choisit qui y va.
02:54C'est les juges d'instruction qui autorisent le transfert.
02:59C'est l'administration pénitentiaire, notamment le service de renseignement de l'administration pénitentiaire.
03:03C'est parfois des enquêtes extrêmement longues, dont je ne peux pas détailler ici le contenu,
03:07mais qui montrent que ces personnes sont extrêmement dangereuses.
03:10Et ensuite, il y a des recours.
03:11Et les 66 recours commis contre les personnes qui sont concernées par les prisons de sécurité
03:17ont tous été gagnés par l'administration.
03:19Et quand ils sortent comme ça, comme c'était le cas l'indic,
03:21le détenu est surveillé ou il est libre comme l'air ?
03:23En l'occurrence, il n'était pas sauvé par l'administration pénitentiaire.
03:25Ce n'était pas prévu, mais il était sauvé par la police nationale qui a très bien fait son travail.
03:29Et ça veut dire qu'avec la loi actuelle, vous évoquiez un carville, Mohamed Amra,
03:32dans quelques mois, quand il sera peut-être lui aussi, il aura droit à des libérations comme ça,
03:38il pourra aller faire un peu de shopping.
03:39Il pourra se retrouver dans la nature, il pourra aller appeler ses copains.
03:41La loi permet ça aujourd'hui ?
03:43Exactement.
03:44Et vous échangez ça pour quand ?
03:46En janvier prochain, je dépose un texte au Conseil des ministres.
03:50La mère de cet homme est en garde à vue depuis lundi pour trafic de stupes.
03:53Information du Parisien ce matin.
03:55C'est lié ? Les deux affaires sont liées ?
03:56Je ne vais pas le commenter.
03:57Le procureur de la République communiquera certainement.
03:59Mais de ce que j'en ai lu dans la presse, effectivement, cette dame est en garde à vue.
04:05Cet homme est un narcotrafiquant.
04:07Aujourd'hui, on le sait, de nombreux trafiquants continuent à gérer leur business,
04:10à commanditer des assassinats, parfois depuis leur cellule.
04:13Jusqu'à quand ?
04:14Quand est-ce qu'on aura des prisons étanches, monsieur le garde à vue ?
04:16On en a depuis six mois.
04:17On n'en a que deux.
04:19Oui, Vendin-le-Vieil est sur Sarthe.
04:20On aura une troisième au premier semestre de l'année prochaine,
04:23donc avant le mois de juin, à Réau, en Ile-de-France.
04:25Puis on aura en fin d'année prochaine, Aix-en-Provence et Valence.
04:30Mais aujourd'hui, le drame, c'est que de la prison, en effet,
04:32on peut soit par des téléphones portables,
04:36mais aussi par la corruption des agents publics,
04:38mais aussi en utilisant...
04:40Parce que ce sont des gens qui ont une surface financière absolument énorme.
04:42Songez que monsieur Amra, après six mois de cavale,
04:45il a pu proposer deux millions d'euros aux policiers roumains qui l'ont arrêté.
04:48Vous imaginez la surface financière qu'ils ont ?
04:50On doit changer totalement notre...
04:52Comment ? Quand ?
04:53Nous sommes en train de changer.
04:54Il y a une loi qui a été votée il y a trois mois,
04:55dans un contexte politique très compliqué.
04:57J'ai construit des prisons en quatre mois et demi.
05:00J'ai été attaqué de toutes parts pour construire ces prisons de sécurité.
05:03On m'a quasiment traité de fasciste.
05:04Et maintenant, on me dit pourquoi tout le monde n'y est pas dedans.
05:05Peut-être un peu de raison nous permettrait de savoir...
05:08Quand il y aura des téléphones portables ?
05:11Il y aura de la drogue dans les cellules ?
05:12Il y aura dans les prisons, les autres prisons ?
05:14Alors, dans les autres prisons, il faut qu'on change la façon dont elle fonctionne.
05:19Il faut faire des fouilles plus systématiques.
05:20Il faut tout changer au parloir.
05:22Il faut couvrir les prisons qui n'ont pas été imaginées à l'époque pour y accueillir des drones.
05:27Donc, nous sommes en train de modifier ça grâce à l'argent que j'ai obtenu du Premier ministre.
05:30Le ministère de la Justice, c'est un budget qui ne baisse pas.
05:32Et deuxièmement, depuis hier soir, nous commandons des opérations de très grande ampleur dans les prisons françaises.
05:37Hier soir, j'étais à Nanterre.
05:39Par exemple, il y a eu 200 personnes à Nanterre, 200 agents de la police et des agents pénitentiaires surtout,
05:45avec des chiens anti-stupes, avec des matériels nouveaux pour trouver des téléphones portables,
05:49qui trouvent même une carte SIM de quelques millimètres.
05:51Hier, par exemple, on a trouvé 70 téléphones portables à la maison d'arrêt de Nanterre.
05:55Et de la drogue ?
05:56On a trouvé de la drogue, de la cocaïne, du cannabis.
05:59On a trouvé des clés USB qui se revendent.
06:01On a trouvé des cartes SIM.
06:02Quelle quantité de drogue, vous savez ?
06:03Non, pas encore.
06:04Quelques dizaines de grammes.
06:05Mais c'est beaucoup trop, évidemment.
06:07Il ne doit pas y avoir un gramme de shit.
06:09Il ne doit pas y avoir un téléphone portable dans une prison française.
06:11Ces fouilles, elles vont être généralisées dans toutes les prisons françaises ?
06:12Exactement.
06:13J'ai donné instruction à l'ensemble de l'administration pénitentiaire et en lien avec les préfets de la République
06:18de faire des contrôles dans toutes les prisons d'ici le 31 décembre, de façon massive.
06:21Ça n'avait jamais été fait comme cela.
06:23Ça veut dire que toutes les cellules seront fouillées d'ici le 31 décembre ?
06:26C'est votre volonté ?
06:26Exactement.
06:27C'est quoi ces dispositifs fouilles XXL après Placnet XXXA ?
06:31Mais sans l'artifice particulier, je pense que...
06:35Non, c'est une procédure.
06:35Oui, ce que je veux vous dire, je parle pour moi.
06:39C'est un enjeu national qu'il n'y ait pas de téléphone portable dans les prisons.
06:43Bien sûr, dans le terrorisme et le narcotrafic, on a vu que M. Abdeslam aurait pu préparer un attentat de sa prison.
06:48Je mets du conditionnel.
06:49On sait que de sa prison, on commande des assassinats à Marseille et ailleurs.
06:53Mais on a aussi dans nos prisons des gens qui sont condamnés pour violences conjugales
06:56et qui appellent leur ex-femme ou leur ex-petite copine pour les harceler.
06:59Vous imaginez le drame de cette femme qui pense qu'elle est en sécurité par la République
07:03parce qu'on a mis son agresseur en prison et qui reçoit des coups de téléphone, des SMS,
07:07toute la journée, toute la nuit, qu'il l'agresse.
07:09Donc, cette situation est absolument inacceptable.
07:12En tant que Français, en tant que ministre, je ne l'accepte pas.
07:15Et je changerai profondément, avec l'aide des agents pénitentiaires qui font un métier très difficile,
07:19cette naïveté qui nous a jusqu'à présent été la nôtre dans les prisons françaises.
07:23Vous évoquez justement un des autres fléaux de notre époque, les féminicides, les violences intrafamiliales.
07:29Cinq femmes au moins en sont mortes ces derniers jours en France.
07:31La grande nouveauté, c'est qu'il va désormais y avoir des magistrats spécialisés dans ces violences intrafamiliales.
07:36Quand ? Comment ? Combien ?
07:37Dès les prochaines semaines, nous expérimentons là aussi un juge unique
07:41et une audience unique entre le civil et le pénal.
07:45C'est un magistrat qui va centraliser tout ?
07:48En fait, aujourd'hui, on juge vos violences au mois de juillet et puis votre divorce au mois de décembre.
07:52Donc, vous êtes pendant six mois dans une relation encore avec votre ex-conjoint
07:57qui vous fait parfois du chantage à la garde d'enfants,
07:59qui vous fait du chantage pour récupérer des biens, parfois des animaux.
08:02Vous avez encore l'occasion de le revoir, de vous replonger dans la victime que vous êtes.
08:08Il faut faire plus rapide, il faut faire plus efficace.
08:11Une audience unique où on juge le civil et le pénal le même jour.
08:14Il y aura combien de magistrats spécialisés comme ça ?
08:16Le but, c'est de les généraliser partout, là où il y a des juges aux affaires familiaux et où il y a des juges pénales.
08:21Donc, ça a été expérimenté à Poitiers en Polynésie.
08:24Ce sera à Bordeaux, par exemple, dans les prochaines semaines.
08:26J'espère le plus rapidement possible.
08:28Je réunirai les magistrats d'ici la fin de l'année sur ce point.
08:30Gérald Darmanin, en début de semaine, la maman du jeune Elias, ce gamin de 14 ans,
08:33tué à la machette en janvier dernier alors qu'il sortait de son entraînement de foot à Paris,
08:37a affirmé que des juges avec qui elle avait été en contact juste après le drame
08:40l'avaient traité de populiste et de victime esservelée.
08:44Que pouvez-vous lui dire à cette maman qui, franchement, n'a pas besoin de ça ?
08:47Je suis de son côté, que si les faits sont prouvés, je saisirai le Conseil supérieur de la magistrature.
08:54Les magistrats doivent non seulement devoir, avec beaucoup d'humilité,
08:59un accompagnement des personnes, des victimes.
09:02Et la maman d'Elias, comme son papa, sont des victimes de notre incurie
09:07à mal organiser la justice des mineurs.
09:10J'ai saisi moi-même l'inspection de la justice pour connaître exactement ce qu'il y a mené.
09:15Il y a une enquête qui touche les meurtriers potentiels du jeune Elias.
09:20Mais par ailleurs, j'ai commandé une inspection et je l'ai rendue publique
09:24pour savoir qu'est-ce qui a déconné de ce terme.
09:27Mais voilà, la justice, de manière générale, la puissance publique a déconné
09:30et nous devons changer les choses et je changerai les choses.
09:34Mais de manière générale, les magistrats doivent, avec délicatesse,
09:37et je sais qu'ils le font pour l'immense majorité d'entre eux,
09:40accompagner ces personnes.
09:42Et cette dame, on a le droit de l'écouter, elle a le droit de dire sa colère,
09:44elle a perdu son fils, il n'a rien de pire au monde que de perdre un enfant.
09:47Donc si les faits sont prouvés, je sais dire le conseil de la magistrature.
09:50Gérald Darmanin, vous avez été ministre des Comptes Publics aussi.
09:52Personne ne veut voter le budget qui est actuellement en discussion.
09:55Vendredi soir, un seul député a voté la partie recette.
09:57Où est-ce qu'on va ? Là, on va dans le mur.
09:59Moi, je fais confiance au Premier ministre pour trouver un compromis.
10:01C'est le principe même de l'action qu'il mène depuis plusieurs semaines.
10:04Il a réussi à montrer qu'il l'avait fait précédemment.
10:07Il faut que toutes les forces politiques deviennent raisonnables.
10:09On ne peut pas voter...
10:10Y compris le groupe de Gabriel Attal, le groupe de la Renaissance,
10:12devra voter le budget ?
10:14Non, mais on ne peut pas voter n'importe quel budget quand on est parlementaire.
10:16Moi, je le comprends extrêmement bien.
10:17On ne peut pas voter un budget qui voit une augmentation d'impôts délirante,
10:20qui décourage les entreprises et les entrepreneurs.
10:22On ne peut pas voter un budget qui augmente de façon trop importante nos dépenses publiques.
10:27Mais je pense que chacun peut trouver un compromis,
10:29pour trouver un budget qui, j'espère, donnera à nos armées,
10:33à notre justice, à notre police, des moyens de tout continuer.
10:35On a vu que c'était des enjeux.
10:36S'il n'y a pas de budget, il n'y a pas de juge unique dans les tribunaux.
10:39Il n'y a pas de fouille de prison.
10:41Voilà, on perd les mille agents pénitentiaires qu'on aurait recrutés l'année prochaine.
10:44Donc, c'est un enjeu très important d'avoir ce budget.
10:46À propos de politique, on sait que ce budget est pollué
10:49par les arrière-pensées présidentielles des uns et des autres.
10:52Êtes-vous favorable à une primaire qui irait de Gérald Darmanin à Sarah Knafot,
10:55comme l'a proposé Laurent Wauquiez ?
10:56Moi, je suis favorable qu'on ait un candidat unique.
10:59Pour l'instant, on ne l'a pas.
11:00Mais ça peut aller de Sarah Knafot à Gérald Darmanin, jusqu'à vous ?
11:03Je pense que la bonne primaire, c'est celle qui va être Gabriel Attal à Bruno Retailleau, personnellement.
11:08Avec Gérald Darmanin en candidat ou pas ?
11:10Pour l'instant, je suis aux affaires de l'État, à mon poste.
11:13On verra ce qui se passera les prochaines 17 mois en politique.
11:15C'est le paléolithique, au point où on en est pour l'instant.
11:19Déjà, on ne sait pas si on sera là le mois prochain.
11:21Mais tous les jours, mon travail de mise à la justice,
11:23c'est d'éviter que des jeunes Elias se fassent tuer,
11:26de soutenir des magistrats courageux
11:27et de rétablir l'ordre dans les prisons françaises.
11:30Merci beaucoup Gérald Darmanin d'être venu sur RTL.
11:31Merci à tous.
Écris le tout premier commentaire