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00:00Voilà, on va aller plus loin avec vous, David Delos. Bonjour David.
00:02Bonjour Elisabeth.
00:03On a vu que ces discussions sont saluées de toutes parts, là au lendemain de ce rendez-vous à Genève,
00:08notamment par les Européens. Concrètement, qu'est-ce qu'on s'est dit ?
00:11Est-ce qu'on est proche d'un accord, surtout ?
00:13J'ai envie de vous répondre que c'est le grand théâtre de la diplomatie qui continue.
00:17Alors oui, c'est vrai, le Premier ministre britannique, Kirsten Mer, parle de progrès significatifs.
00:22L'Allemagne salue les progrès réalisés pour parler à Genève hier,
00:27même si Friedrich Mer, le chancelier allemand, tempère en disant qu'il n'espère pas de percer dans le dossier cette semaine.
00:34Constructive et utile. Voilà comment Jean-Noël Barraud a qualifié ces discussions.
00:39D'après le ministre français des Affaires étrangères,
00:42« Le travail se poursuit pour créer les conditions d'une paix respectant la souveraineté de l'Ukraine
00:46et garantissant les intérêts et la sécurité de l'Europe. »
00:49Déclaration qui font écho à celles conjointes des États-Unis et de l'Ukraine
00:55qui ont affirmé il y a quelques heures qu'un futur accord de paix devra pleinement respecter la souveraineté de Kiev.
01:01Mais tout ça, c'est pour l'affichage parce que tant que rien n'est signé en bas à droite d'un document, rien n'est fait.
01:08Même en diplomatie, même si c'est signé, on ne sait pas si c'est fait.
01:11Il y a encore tout un tas d'incertitudes sur lesquelles va plancher le camp européen
01:18en marge du sommet Europe-Afrique qui se tient à partir d'aujourd'hui.
01:24Les 27 ont déjà amendé le plan concocté par la Maison Blach, on va le rappeler,
01:29en relevant de 600 000 à 800 000 le nombre maximum de soldats que compterait la future armée ukrainienne.
01:35Il propose également que la paix soit basée sur les positions de la ligne de front actuelle
01:40et que Kiev bénéficie d'un soutien de l'OTAN via un mécanisme similaire à l'article 5 de l'Alliance.
01:48Un mécanisme qui prévoit la solidarité transatlantique en cas d'attaque d'un des membres de l'Alliance.
01:53Et puis côté finances, l'Europe propose une indemnisation via les avoirs russes gelés depuis le début du conflit.
01:59Mais pour l'instant, ce ne sont que des contre-propositions.
02:02Pour l'instant, rien de concret, rien de définitif.
02:03D'ailleurs, Moscou, de son côté, fait mine de ne pas être au courant.
02:07Le porte-parole du Kremlin affirme n'avoir reçu aucune information,
02:11même s'il croit savoir que des modifications ont été apportées au plan américain.
02:16On n'y croit pas une seule seconde, mais encore une fois, c'est le jeu diplomatique.
02:19La façon de dire aussi que tout cela ne les concerne pas les russes, justement,
02:22à quoi faut-il s'attendre de la part de Moscou aujourd'hui ?
02:25Vous savez, depuis que Donald Trump a dégainé son plan en 28 points, en fin de semaine dernière,
02:30certains élus républicains se sont demandés si le texte n'avait pas été écrit en russe,
02:35puis traduit en anglais.
02:36Tant s'acoche les cases des exigences de Vladimir Poutine,
02:40tout est dans une sorte de logique assez particulière qui voudrait qu'un accord soit une prime à l'agresseur.
02:45Parce qu'il faut quand même le rappeler, en février 2022,
02:47c'est bien la Russie qui a lancé l'offensive sur l'Ukraine,
02:50sous couvert d'une opération militaire spéciale.
02:53La Russie de Poutine pousse, franchie ligne rouge après ligne rouge,
02:57selon la logique qui veut que plus c'est gros, plus ça passe.
03:01Cela n'empêche pas que, même si l'Ukraine est très affaiblie sur le terrain,
03:06ses dirigeants préfèrent rester droits dans leurs bottes.
03:08Et à ce propos, je vous propose d'écouter Ruslan Stéphane Chouk.
03:11C'est le président de la RADA, le parlement ukrainien.
03:14Il était ce matin à la tribune de la plateforme de Crimée.
03:16Ce mécanisme est de coordination destiné à mettre fin à l'occupation russe dans le territoire ukrainien.
03:24Je vous propose de l'écouter.
03:33Alors, pour résumer son propos, il n'est pas question pour l'Ukraine
03:40d'abandonner un pan de territoire.
03:44On peut l'écouter alors, du coup ?
03:46Non, d'accord.
03:49Pas question donc de lâcher.
03:50Allez-y, résumez le propos, résumez le propos.
03:52Pas question de lâcher, dépend entier de l'est du territoire ukrainien,
03:56le Donbass, pour se plier aux exigences de la Russie.
03:59Alors, ces propos, même s'ils sont très clairs, très nets et très précis,
04:02ils peuvent contraster avec les remerciements formulés par Volodymyr Zelensky
04:06à l'adresse de son homologue américain.
04:09Mais on sait que le chef de l'État ukrainien est assez malin, il est intelligent.
04:13Et il commence à parler de Trump presque sans accent.
04:15Il sait qu'il a tout à perdre à une confrontation directe avec le patron de la Maison-Blanche.
04:20Voilà, Donald Trump, qui on s'en souvient, a donné une nouvelle deadline, une forme d'ultimatum.
04:25Il l'a donné jusqu'à jeudi à l'Ukraine pour signer son plan.
04:28Ça fait court quand même.
04:29Ça fait très très court.
04:31On sait qu'en diplomatie, les ultimatums, ça marche assez peu.
04:34Et ça marche d'autant moins bien quand c'est basé sur des plans qui comportent certaines incohérences
04:39dont il faut discuter.
04:41Et puis, il ne faut pas oublier que Donald Trump, lui, il veut aller assez vite pour passer à autre chose.
04:46Aux États-Unis, dans son propre camp, on commence à lui reprocher de s'occuper un tout petit peu trop des dossiers internationaux
04:52parce que sa politique des droits de douane commence à peser sur le pouvoir d'achat des électeurs américains.
04:59Les inflations, l'inflation, pardon, aux États-Unis, elle est de 3%.
05:03C'est un point de plus que l'objectif fixé par la réserve fédérale américaine.
05:09Et ça, ce n'est pas une bonne nouvelle parce qu'on sait que les élections de mi-term, les élections de mi-mandat,
05:14c'est l'année prochaine, dans quelques mois.
05:15Et il s'agit de ne pas trop agacer l'électorat républicain.
05:17Puis, autre point à ne pas oublier, Donald Trump se rêve en prix Nobel de la paix.
05:23Et un accord sur le dossier ukrainien aurait de quoi dorer ou redorer son blason.
05:28Dans tous les cas, pour l'Ukraine et pour l'Europe aussi, au passage,
05:31il faut être souple, composé avec les outrances, les revirements à répétition d'une puissance
05:36qui n'est plus vraiment une alliée, pas tout à fait un ennemi,
05:40tout à fait plus un partenaire à géométrie variable.
05:43Merci beaucoup, David Nelos, pour le décryptage.
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