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  • il y a 8 minutes

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00:00Messieurs, je voulais vous faire réagir aussi à l'audiovisuel public qui va devoir passer à la question.
00:07Pendant six mois, ça va être long, sur des questions de neutralité, sur des questions également de gestion budgétaire,
00:14puisque vous vous souvenez, la Cour des Comptes parlait d'une situation préoccupante sur les finances du groupe.
00:21Ce sera donc à partir de mardi, les députés vont passer au crible les dépenses et les choix éditoriaux.
00:26Il va y avoir beaucoup de travail, on en parle dans quelques instants avec vous, Jean-Michel Salvatore.
00:32Ah ben non, j'ai encore quelques minutes, je me suis embellée, je voulais lancer la pub.
00:37C'est vrai qu'il va y avoir du boulot pour argumenter, parce que les dossiers sont nombreux à justifier, Jean-Michel Salvatore.
00:44Oui, c'est vrai que c'est un peu un secret de Polychinelle.
00:47Tout le monde sait très bien que l'audiovisuel public penche à gauche.
00:51Alors, il peut pencher un peu à gauche, ou il peut pencher beaucoup à gauche, mais tout le monde en est conscient.
00:59À la fois les professionnels, les journalistes le savent bien, mais également les auditeurs.
01:04Alors, il y a toujours cet argument, oui, c'est pas vrai qu'on penche à gauche,
01:09parce que regardez les audiences que l'on a, et si on a de telles audiences,
01:16c'est bien la preuve que, comme la France est à droite, c'est bien la preuve qu'on a un lectorat et un auditoire beaucoup mélangé.
01:24Justement, Jean-Michel Salvatore, pardon de vous couper, mais à propos d'audience, vous me tendez la perche,
01:28je voudrais vous faire écouter Laurence Blanc, hier soir, la directrice ancienne, directrice de France Inter,
01:33qui s'est exprimée justement sur ces questions et sur le groupe Bolloré.
01:36Écoutez ce qu'elle dit, c'est assez intéressant.
01:38Un groupe politique, médiatique, idéologique, qui fait beaucoup de vacarme, qui a assez peu de scrupules,
01:45qui a beaucoup de ressources, et qui a des incarnations formidables, et qui n'a pas beaucoup de scrupules.
01:51Je pense qu'en face, on a un audiovisuel public qui est plus scrupuleux,
01:55qui essaie de donner la complexité du monde, de la restituer,
01:59mais qui ne sait pas dire aux citoyens de ce pays combien il prend soin d'eux,
02:03combien, quelque part, c'est important qu'un citoyen sache ce qui se passe dans le monde.
02:08Mais pourquoi c'est important, le service public de l'audiovisuel, Laurence Blanc ?
02:11Certains disent, il faut le privatiser parce qu'il est trop à gauche.
02:14Oui, mais ça, c'est une ancienne que j'entends dire, France Inter trop à gauche.
02:18France Inter n'a jamais eu autant d'auditeurs,
02:20et si la gauche avait presque autant d'électeurs que d'auditeurs, ça serait...
02:25Je vous vois bouillir et avoir envie de répondre,
02:28mais vous allez attendre après la pub, Jean-Michel Salvatore et Alexandre Malafaille.
02:31Et chers auditeurs, nous sommes toujours en compagnie d'Alexandre Malafaille et Jean-Michel Salvatore.
02:40On parlait de cette commission d'enquête parlementaire sur l'audiovisuel public qui va débuter mardi.
02:46On écoutait il y a quelques instants l'ancienne directrice de France Inter qui s'est exprimée d'ailleurs sur le groupe Bolloré,
02:53qu'elle oppose au service public qui est beau, grand et fort,
02:57et qui est extrêmement neutre lui, contrairement au groupe Bolloré.
03:02Et Jean-Michel Salvatore, vous voulez réagir ?
03:05Oui, parce qu'elle dit deux ou trois choses que je trouve quand même assez choquantes.
03:08D'abord, elle dit que le groupe Bolloré, c'est le vacarme.
03:11Comme si France Inter, c'était vraiment, bon, une antenne particulièrement délicate, etc.
03:17Bon, le vacarme 2, elle explique que la Brest-Bolloré est sans scrupules.
03:21Bon, non, elle n'est pas sans scrupules.
03:22Elle a d'autres valeurs que celle de Mme Bloch, mais elle n'est pas sans scrupules.
03:25Et troisièmement, Mme Bloch dit, nous au moins, à France Inter,
03:28on explique la complexité du monde.
03:30Parce qu'évidemment, on est beaucoup plus intelligents que tout le monde.
03:34Donc, on explique la complicité.
03:36Alors que tous ces abrutis qui écoutent les radios et les télévisions de la presse Bolloré,
03:41évidemment, ils ne peuvent pas le comprendre.
03:43Les fameux cons de Souchon.
03:45Voilà, c'est Souchon, c'est exactement la même chose.
03:47C'est toujours ce mépris de classe, comme on dit à gauche.
03:50Et il y a aussi cet argument que je trouve ridicule,
03:52qui est de dire, bon, le vacarme, etc.
03:54Il faut remettre les choses, remettre l'église au milieu du village.
03:59Le service public et Bolloré, c'est David contre Goliath.
04:02Un Goliath, le service public, c'est 5 télévisions, c'est 24 stations régionales,
04:08c'est 9 chaînes outre-mer et c'est 7 radios.
04:11Le groupe Bolloré dans l'audiovisuel, c'est une radio européenne, nous y sommes,
04:15une télé, c'est News, un quotidien qui paraît le dimanche, c'est le JDD,
04:19et un hebdo qui s'appelle JDD News.
04:20Donc, c'est David contre Goliath.
04:22Donc, il faut garder son calme.
04:23C'est très bien qu'il y ait cette commission d'enquête parlementaire.
04:28Il faudrait qu'elle fasse son boulot jusqu'au bout, avec beaucoup de courage,
04:30parce qu'évidemment, ils vont tous défiler à la barre, si je puis dire,
04:32pour venir défendre...
04:33Je crois qu'il y a même François Hollande.
04:34Oui, ils vont tous défiler.
04:35Qui a nommé Delphine Ernaut.
04:37Voilà, parce qu'on va effectivement essayer de se protéger,
04:39d'éviter d'être pris la main dans le sac.
04:41Mais ça va être difficile de ne pas totalement cacher...
04:43Il y a un moment donné, quand vous êtes interrogé sur la comparaison
04:48du président du parti RN, Jordan Bardella, à Hitler, sur France 5,
04:51c'était début novembre, sur l'interdiction à l'ancien présentateur
04:55de compléments d'enquête, Jacques Cardoz, d'enquêter sur Jean-Luc Mélenchon,
04:59ou encore le licenciement en avril 2024 du journaliste Jean-François Aquili,
05:03parce qu'il a été soupçonné de commencer à travailler avec Bardella,
05:07ça fait beaucoup ? Comment vous justifiez ça ?
05:09Je pense qu'ils auront du mal à tout justifier.
05:12Enfin, ils essaieront de trouver un biais.
05:14Ce qui est certain, c'est que, moi j'écoute régulièrement l'ensemble des médias,
05:17et j'écoute France Inter par exemple,
05:19et ce qui est certain, c'est que vous avez, un, une problématique autour du choix des sujets,
05:23et des impasses, parce que forcément, quand vous choisissez
05:26ou quand vous choisissez de ne pas traiter un sujet, ça raconte quelque chose.
05:28Ensuite, vous avez l'éditorialisation des sujets,
05:31les choix sémantiques, les mots, la façon dont c'est traité,
05:34la façon dont vous posez un sujet, par exemple, sur l'antisémitisme,
05:37et clac, vous basculez, en contrepoint, vous mettez quelque chose
05:39qui va rééquilibrer la charge.
05:40Mais à la limite, un média d'opinion a le droit de le faire,
05:42le problème, c'est que le service public a une obligation de neutralité.
05:45Et le troisième point, qui est un peu un fil rouge, en tout cas,
05:47si on parle d'Inter, c'est l'humour et la dérision,
05:50ils en ont beaucoup, mais c'est toujours à sens unique.
05:52Donc c'est là où, en effet, on est sur un média,
05:55qu'il y ait des éditoriaux qui soient à un moment donné politisés,
05:58avec des traitements, des points de vue, etc.
05:59Mais l'information, dans sa globalité, devrait, au niveau des choix,
06:03de poser des sujets sur la table,
06:05ils devraient être beaucoup plus ouverts qu'ils ne le sont,
06:06et ensuite, en effet, leur traitement devrait être plus équilibré.
06:10Et je pense que ça, c'est quelque chose qui ressortira très clairement.
06:12Alors évidemment, ça va alimenter le débat en privatisation ou pas
06:14de ce média, enfin de ces médias,
06:17qui sont évidemment considérables et qui bénéficient de moyens absolument conséquents,
06:21puisqu'on parle de quoi, près de 4 milliards d'euros de budget global ?
06:24Ah bah là, justement, ça va être un problème aussi, la gestion des comptes.
06:27Mais c'est pour ça, ils sont allés tellement loin qu'ils provoquent cette commission,
06:29et ils sont allés tellement loin, qu'en contrepoint,
06:31vous avez, en effet, une partie de la classe politique qui dit,
06:33il faut privatiser.
06:34C'est la monnaie de leur pièce, c'est tout simplement le retour d'ascenseur.
06:39Oui, Jean-Michel Sainte-Dor.
06:40Moi, je pense que ça va être un débat très utile, en fait,
06:43parce que, d'une certaine façon, c'est la fin d'un grand tabou.
06:46Un tabou qui dure depuis des années et des années.
06:49Là, les choses vont être mises sur la table.
06:50Oui, il y a une forme de monopole, c'est vrai.
06:52Sibylle Veil et ma mère note vont devoir répondre à des questions très précises.
06:57Tous ces débats seront publics,
06:58et je pense que les Français pourront se faire une opinion,
07:02parce qu'évidemment, on ne peut pas dire aujourd'hui,
07:05si on est de bonne foi,
07:06on ne peut pas dire que les médias de services publics respectent la neutralité.
07:10On peut considérer qu'ils peuvent être de qualité,
07:13mais ça reste des médias de gauche.
07:15D'ailleurs, je voulais vous faire écouter, avant de passer à un autre sujet,
07:17c'était apparemment déjà le débat avant la commission.
07:21Hier, sur le plateau de France 2,
07:24Christine Ocren, qui s'en est aussi pris au groupe Bolloré,
07:27et puis la défense de notre confrère Bernard de la Villardière.
07:31Écoutez, en tout cas, il parlait, lui, du service public,
07:33et a fussigé un audiovisuel public orienté à gauche.
07:36J'ai beaucoup souffert d'avoir des médias en général en France
07:39qui étaient plutôt, me semble-t-il, orientés à gauche,
07:41y compris Radio France.
07:42Et donc, je suis ravi que le groupe Bolloré puisse lancer le JD News,
07:47CNews, etc., qui ont des défauts, qui ont des qualités, des défauts,
07:51mais tout comme France Inter ou Radio France ou la télévision publique.
07:55En tout cas, tout le monde peut critiquer tout le monde.
07:58Quand on dit que CNews attaque Radio France ou France Télé,
08:02France Télé fait des sujets sur CNews
08:04et dénonce le groupe Bolloré comme un groupe fasciste d'extrême droite, etc.
08:08Moi, je déteste l'excommunication et l'esprit partisan.
08:12Et je crois que, malheureusement, l'esprit partisan,
08:13il est aussi beaucoup à gauche et dans l'audiovisuel public.
08:17J'estime que les attaques dont l'audiovisuel public est la cible
08:21sont d'autant plus absurdes qu'elles sont faites par des gens
08:24qui sont la négation même de nos métiers, à mon avis.
08:28Il suffirait de faire la liste quotidienne de toutes les erreurs,
08:33de toutes les falsifications des faits,
08:36de toute la désinformation qu'ils déversent.
08:41Ça, ça devrait être, à mon avis, notre réponse.
08:44– Oui, Christine Ocraine qui ne marche pas, c'est mauvais.
08:46C'est bien, pour une fois, ils ont été pluriels
08:47sur le plateau de France Télé hier,
08:50puisqu'ils ont quand même aussi donné la parole à Bernard de Villardière.
08:53– Oui, en fait, on vous explique qu'on ne fait pas ici du journalisme.
08:56Je trouve ça vraiment insupeur.
08:58– Ah oui, c'est condescendant, c'est méprisant.
09:01– Voilà, et je ne vois pas pourquoi
09:03on a ce mépris pour le groupe Bolloré.
09:06Bon, le Figaro fait des choses finalement très comparables
09:08et personne ne critique le sérieux journalistique
09:12des journalistes du Figaro que j'ai moi dirigé pendant un certain temps.
09:16Donc voilà, je trouve que là, il y a un espèce de procès en sorcellerie
09:19et ce débat, il va être utile à l'Assemblée
09:21parce que les choses vont être dites
09:23et il y aura vraiment un débat contradictoire
09:25et la direction du service public, de la radio et de la télévision
09:29ne pourra pas s'en sortir, pas des pirouettes
09:32en disant qu'ils font un travail formidable.
09:34Je ne dis pas qu'ils font un travail critiquable en tous points
09:37mais encore une fois, ce sont des bons médias
09:40mais ce sont de bons médias de gauche.
09:41– Ce qui est sûr, c'est que si la commission d'enquête parlementaire
09:43fait son boulot de manière très sérieuse
09:46ce qui devrait être le cas, équilibré, pondéré, va au bout
09:48et rend un avis pour dire en effet
09:51qu'il y a un problème de positionnement politique d'un média
09:53qui devrait être à la base neutre par principe, par construction
09:56parce que c'est un média public.
09:57– C'est une obligation des statures.
09:58– Ça va être un camouflet extrêmement violent
10:01pour tous ceux qui vont au créneau.
10:03Alors ceux qui sont aux affaires aujourd'hui
10:04mais des gens comme Mme O'Krent
10:05parce que ça veut dire qu'à un moment donné
10:06ils vont prendre ça en pleine face
10:08en disant vous avez été biaisé, vous avez été de mauvaise foi
10:10sauf que derrière tout ça, il y a quoi ?
10:12Il y a à la fois une ligne idéologique qu'on voit bien
10:15et après il y a ce combat en permanence
10:17contre tous ceux qui ne sont pas d'accord avec eux
10:19et qui fait qu'on a polarisé la société à un point extrême
10:21et c'est évidemment un peu dommage.
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