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00:00Alors vous parliez il y a quelques instants Sébastien Ligné du budget, on apprenait par Frédéric Dhabi que Sébastien Lecornu s'était pris dans le tapis et poursuivait la chute en même temps qu'Emmanuel Macron.
00:12Et bien ce texte, partie recette, a été rejeté à la quasi-unanimité par l'Assemblée Nationale dans la nuit de vendredi à samedi, sans même en étudier la partie dépense, direction donc maintenant le Sénat avec l'examen de la partie recette par la Commission des Finances.
00:25Bonsoir Marc Toiti.
00:27Bonsoir.
00:28Vous êtes écon...
00:29Oui très bien, économiste...
00:31Parfait, mieux que la France j'espère.
00:32Eh bien oui, c'est pas compliqué en ce moment, mais enfin tout ne va pas mal quand même mon cher Marc Toiti.
00:37C'est vrai, heureusement, heureusement.
00:39Mais bon c'est de mal en pi malheureusement et vous parliez à l'instant effectivement si je vous permets.
00:43Oui allez-y, j'allais dire que vous êtes aussi conseiller économique à Itoro mais voilà, je voulais vous présenter complètement.
00:49Oui allez-y, allez-y.
00:51Non vous parliez effectivement du bilan d'Emmanuel Macron, moi je pense que pour l'instant il reste un chiffre, 445 milliards d'euros.
00:57C'est quoi ce chiffre ? C'est très simple, c'est ce qui a été gaspillé depuis 2017.
01:02C'est-à-dire que la dette publique française depuis 2017 a augmenté de quasiment 1200 milliards d'euros.
01:08Alors que sur la même période, le PIB français en valeur, ça veut dire augmenter de l'inflation, a augmenté d'environ 720 milliards.
01:14Il manque 445 milliards d'euros qui ont disparu.
01:19C'est énorme.
01:20C'est ça le bilan, c'est-à-dire que c'est ça qui est dramatique parce qu'effectivement on l'a bien entendu, il s'est présenté comme le Mozart de la finance, qu'il allait sauver la France, etc.
01:27On voit bien que ce n'est pas du tout le cas aujourd'hui.
01:28Alors jusqu'à présent, c'est vrai qu'il y avait la poudre de perlimpinpin pour faire croire que tout allait bien.
01:33Là, maintenant, on ne peut plus effectivement masquer la réalité parce que les entreprises françaises souffrent, les Français souffrent.
01:41Je vous donne un chiffre de la Banque de France qui n'a quasiment pas été évoqué, c'est assez incroyable, il y a quelques jours, sur les défaillances d'entreprises qui atteignent un nouveau sommet historique au mois dernier.
01:53On est à peu près 14% au-dessus du sommet de la récession de 2009.
01:57Et tenez-vous bien, depuis 2017, ces défaillances d'entreprises, hors micro-entreprises, parce que c'est pour vraiment voir les entreprises françaises, ont augmenté de 100% depuis 2017.
02:08Vous voyez, donc c'est ça qui aujourd'hui me fait, me peine en tant qu'économiste, c'est qu'on est dans le déni de réalité permanente, et ça les Français le savent.
02:16Donc il est là le mépris, c'est-à-dire qu'en gros on nous dit tout va bien en France, regardez il y a de la croissance, tout se passe bien, etc.
02:22Mais par contre, effectivement, les Français dans leur quotidien ne le vivent pas du tout, c'est exactement l'inverse qu'ils sont en train de vivre.
02:27Et je pense que ce jeu est extrêmement dangereux, parce qu'il y a aujourd'hui un risque social, sociétal qui est énorme, avec également le chômage qui est en train d'augmenter, qui concerne de plus en plus de Français.
02:39Donc il faut faire, je pense qu'aujourd'hui on marche sur des oeufs, je suis très inquiet sur l'avenir de la France, parce que justement, quand on voit également ce budget, c'était votre question.
02:47Oui justement, j'ai pas eu le temps de la poser ma question, mon cher Marc Totty, vous avez démarré tout seul.
02:51Non, mais c'était passionnant et intéressant évidemment, comme souvent quand vous nous éclairez.
02:58Bon, ce budget justement, on nous l'a vendu au nom de la stabilité de la France, de l'économie, sauf que là, vous voyez, ça s'est mal passé, ça a été rejeté, ça passe au Sénat.
03:10Voilà, justement, quel est le regard que vous portez sur cet épisode ? Est-ce qu'il valait pas mieux, finalement, repartir à zéro, quitte à avoir une dissolution ?
03:20Est-ce que c'était pas un petit peu un mensonge, justement, cet argument de la stabilité ?
03:26Oui, complètement, c'est-à-dire que malheureusement, aujourd'hui, nous sommes la risée du monde.
03:30C'est-à-dire que nous sommes le seul grand pays de la planète qui n'arrive même pas à faire un budget.
03:35C'est pour vous dire, regardez, on a eu 125 heures de débat, alors c'est vrai qu'on s'est fait peur, parce que c'était le concours l'épine de l'imposition, quoi.
03:42Tout le monde voulait inventer son nouvel impôt, etc., donc ça faisait un petit peu peur.
03:46Et là, heureusement, tout est mis à plat.
03:48Mais ce qui m'a beaucoup inquiété, c'est qu'on a notamment voulu, on a commencé à ouvrir la boîte de Pandore de la taxation de l'épargne.
03:56Parce que, mine de rien, on a voulu créer ce qu'on appelle cet impôt sur la fortune improductive, vous voyez, rien que le nom improductive.
04:02Et ça a été misant parce que, qui a créé cet impôt ? Ce n'est pas LFI, ce n'est pas le RN, c'est un député modem.
04:09Et finalement, qui a ensuite été voté par le PS, etc., et donc, dans lequel on vous dit, quand vous achetez des obligations de l'État français,
04:17vous voyez, c'est quand même sympa, déjà, on vous dit, c'est improductif, mais on dit, on va quand même augmenter votre impôt dessus.
04:22Donc, vous voyez, c'est complètement, je dirais...
04:24Bon, ça, ça va être autoqué par le Sénat, hein ?
04:27Bah, heureusement.
04:27Heureusement, parce que ça n'a pas de sens.
04:29Et donc, pour rebondir sur ce budget, encore une fois, moi, je pense que...
04:32Parce que je faisais des débats, là, depuis, justement, ce fameux vendredi,
04:35où, donc, il y a eu, à part un député, tout le monde a voté contre, justement, ce budget à l'Assemblée Nationale.
04:39Donc, déjà, ça veut dire qu'on a mis aux orties 125 heures de travail,
04:45donc, à quoi ça sert notre Assemblée ?
04:47Mais, encore une fois, on ne se rend pas compte de la portée que ça a.
04:50C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a nos députés qui font...
04:52Ils essayent de faire, justement, un budget, et qui, finalement, sont tous à voter contre.
04:57Ce n'est vraiment pas sérieux.
04:58Et, de notre côté, le risque, c'est que nous ayons...
05:01Ça va se terminer comme ça, je pense, hein ?
05:03Avec, soit, des ordonnances, soit une loi spéciale.
05:06On va revenir sur le budget de l'année dernière.
05:08Et donc, ça veut dire qu'on va avoir un déci public qui va être bien plus élevé
05:11que celui qui est effectif, qui est annoncé.
05:14On sera au moins à 6% du PIB.
05:16Alors, le Sénat, d'après Bruno Retailleau, ce matin, chez nos confrères du Parisien,
05:20va essayer de le faire passer sous la barre des 5%.
05:22Le temps file.
05:24Marc Toiti, je voulais vous faire réagir, justement, aussi, sur...
05:27Pendant ce temps, l'Italie, nouvelle confirmation de la confiance retrouvée.
05:30Vous avez vu l'agence de notation Moody's qui a remonté d'un cran la note de dette italienne
05:33pour saluer la stabilité politique et l'efficacité des réformes économiques et budgétaires.
05:39Ça fait envie, hein ?
05:40Ben oui, ça, c'est assez incroyable, parce que je me souviens, quand Mme Eleni est arrivée au pouvoir,
05:44c'est un peu comme M. Millet en Argentine, même si c'est différent,
05:47la plupart des économistes bien-pensants avaient dit
05:49« Oh là là, ça va être une catastrophe ! La dette va flamber ! »
05:53Et en fait, pas du tout.
05:54Alors, Mme Eleni a été intelligente, puisqu'elle s'est adjoint les services des bons économistes,
05:59on va dire, italiens, et elle est également à les faveurs de l'Europe.
06:03Et donc, finalement, elle a réussi.
06:04Et ça, c'est quand même un enseignement pour nous.
06:05Rendez-vous compte, elle a réussi à baisser le défi public,
06:08à baisser les dépenses publiques et à baisser les impôts.
06:11Et malgré cela, il y a de la croissance en Italie.
06:13Alors, ce n'est pas le paradis, parce qu'évidemment, l'Italie part de loin.
06:16Mais normalement, ça veut dire que c'est possible.
06:17Quand j'entends aujourd'hui en France, certains de mes confrères dire
06:20« Ouh là là, si vous baissez la dépense publique, vous allez avoir une récession en France »,
06:23c'est complètement faux.
06:25Quand on sait que les dépenses publiques qui ont le plus augmenté,
06:27ce sont les dépenses de fonctionnement,
06:29donc on peut très bien baisser les dépenses de fonctionnement
06:31sans faire de la récession.
06:33Il faut au contraire baisser les impôts,
06:35alors que nous, on n'arrête pas de vouloir les augmenter.
06:38Euro 1 du monde des impôts, on veut encore les augmenter.
06:41Donc, encore une fois, ce n'est absolument pas sérieux.
06:43Et alors, le pire, et je termine sur ça,
06:44c'est que vous avez peut-être vu la semaine dernière,
06:46Mme de Montchalin nous dit que, juste sur le premier semestre en 2025,
06:51l'année n'est pas terminée,
06:52il manque 5 à 10 milliards d'euros de recettes de TVA.
06:56Alors, Bruno Le Maire nous a fait le coup l'année dernière
06:58en disant qu'il manque 40 à 50 milliards d'euros
07:00par rapport aux prévisions de recettes fiscales.
07:02Là, on nous fait le même coup cette année.
07:04Attendez, mais nous sommes quand même la France.
07:05Comment nos dirigeants n'arrivent pas
07:08à contrôler les recettes publiques,
07:11n'arrivent pas à contrôler les déficits publics ?
07:13Donc, nous sommes vraiment aujourd'hui la risée du monde.
07:15Alors, pourquoi ça ne saute pas ?
07:17Parce que, pour l'instant, la note de la France
07:18n'a pas encore vraiment été dégradée.
07:20Un petit peu, mais pas suffisamment.
07:22Le jour où ça va arriver, évidemment,
07:23les taux d'intérêt vont très fortement augmenter.
07:24C'est quand on ne prend pas le bon chemin.
07:26Merci, Marc Toiti, économiste, conseiller économique à Itoro.
07:30Merci d'avoir été avec nous sur Europe 1.
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